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La sidérurgie française et la maison de Wendel pendant les Trente Glorieuses

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Philippe Mioche

Avant-propos

François de Wendel

Texte intégral

1Le colloque consacré à la sidérurgie française et au Groupe de Wendel pendant les Trente Glorieuses dont le lecteur trouvera ici les actes a eu lieu le 26 septembre 2014 aux Archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine, à l’occasion du dépôt des archives de la Fondation de Wendel. Ce dépôt donne une assurance de conservation de documents parfois anciens ou fragiles. Il ouvre l’accès à la recherche universitaire d’un fonds documentaire exceptionnel qui couvre une longue histoire commençant à l’aube de la première révolution industrielle, traversant révolutions et guerres européennes dans des conditions d’extrême difficulté, aboutissant à une refondation de l’entreprise à l’orée du xxie siècle.

2Il convient d’emblée de remercier Philippe Mioche qui en a fixé le programme ; Hervé Lemoine, conservateur général, directeur chargé des Archives de France ; Isabelle Aristide, conservatrice en chef, responsable du département des archives privées aux Archives nationales ; Magali Lacousse, conservatrice en chef et responsable-adjointe de ce département ; Anne Alonso et Marie-Eugénie Mougel, qui, sous la direction attentive de Paul Lacour, administrateur de la Fondation, ont consacré cinq ans à trier et à répertorier des archives inexploitées de la Fondation, ceci avant leur transfert aux Archives nationales.

3Le colloque a rassemblé un important auditoire : outre de nombreux membres de la famille Wendel, des personnalités dont la vie professionnelle fut pour l’essentiel sidérurgique, ainsi que les dirigeants du groupe de Wendel ; via la Fondation, Wendel continue d’enrichir le fonds par des documents qui mènent de 1978 à nos jours. Ainsi ai-je eu le plaisir de saluer le Président d’Honneur de Wendel, Ernest-Antoine Seillière, ainsi que Frédéric Lemoine, Président du directoire, et Bernard Gautier, membre du directoire de la Société.

4Ce qui fut accompli dans la période qui suivit les Trente Glorieuses ne manquera pas en effet, le jour venu, d’intéresser les historiens. Sous l’égide d’Ernest-Antoine Seillière, le groupe familial, porté absent à la suite des nationalisations de 1978, est réapparu sur la scène dès le début des années 1980, soutenu par Pierre Celier et par un actionnariat familial qui n’entendait pas disparaître.

5 Il était difficile, en présence de Monsieur Jean-Noël Jeanneney, de ne pas être tenté par un exercice de « concordance des temps », au risque de provoquer des réactions. Il est vrai que le sujet s’y prêtait. De fait, sur l’histoire de la sidérurgie française se décèle l’ombre portée de la sidérurgie allemande : comment se peut-il qu’après le travail considérable accompli durant les vingt dernières années du xxe siècle par les équipes qu’animaient Monsieur Francis Mer, la sidérurgie française soit passée sous contrôle indien, tandis que les Allemands parvenaient à maintenir leur identité européenne, allemande et, pour une bonne part, privée ? La période des Trente Glorieuses pourrait engendrer un questionnement analogue : comment se fait-il qu’après le redressement de l’après-guerre, la sidérurgie française se soit retrouvée en 1978 en ce qui était, techniquement, une suspension de paiements – tandis que ses voisins allemands traversaient le premier choc pétrolier en se renforçant ?

6Sans doute est-ce une tendance bien française de se comparer à l’autre rive du Rhin quand il s’agit en France, pour mieux se reprendre, d’analyser ce qui eut lieu. Ce pourrait être là un thème fécond pour des études à venir.

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