Le dauphin et les petits États provençaux
p. 61-74
Texte intégral
Traditionnelle immixtion dans les États pontificaux du Rhône
1Depuis le xiiie siècle, la Couronne de France est très impliquée dans les affaires du marquisat de Provence, devenu Comtat Venaissin pontifical1. Au xive siècle, le dauphin Charles, fils de Charles V, possède des droits dans les diocèses de Vaison et Orange2. À la fin du siècle, la participation du comte de Provence Louis Ier d’Anjou à la politique royale facilite les interventions méridionales et les étend jusqu’au comté. Ainsi le roi de France, souhaitant mettre fin aux exactions du seigneur des Baux Raymond de Turenne en Comtat et en Provence, propose en 1393 une alliance matrimoniale française et fiable pour l’héritière du fauteur de troubles. Un maréchal de France est choisi, Jean Le Meingre, alias Boucicaut, pour épouser Antoinette des Baux, fille de Turenne. Par cette union, le Français Boucicaut prend pied dans les États pontificaux du Rhône et devient un relais majeur de la politique française dans l’aire provençale, commandant au besoin les interventions militaires.
2À partir de septembre 1398, Charles VI ayant désavoué le pape schismatique Benoit XIII et ordonné sa capture, le maréchal Le Meingre commande les assauts français lors du siège du palais pontifical d’Avignon. En juin 1399, il apporte un soutien français aux Provençaux contre son beau-père Turenne, jusqu’à le neutraliser. En échange, on lui accorde les seigneuries provençales de Pertuis, Saint-Rémy et Pelissanne3. En fuyant du palais des papes vers Châteaurenard4, en Provence, Benoit XIII fournit l’occasion à Charles VI de se déclarer protecteur du Comtat Venaissin. Pour sa fuite, l’antipape obtient 40 000 fl. d’or de Boucicaut ; en échange, il lui inféode les terres comtadines de Pernes, Châteauneuf, Bollène et Bédarrides. En sus, le maréchal est exempté de tailles en Comtat par le roi, en récompense de sa participation au siège. En 1404, son frère Geoffroy Le Meingre obtient la charge de gouverneur du Dauphiné5.
3Charles VII à son tour veille à maintenir des fidèles dans les États rhodaniens du pape. Vers 1430, on le voit rappeler de mission en Avignon l’ancien capitaine Guillaume d’Avaugour pour faire l’éducation militaire du dauphin Louis6. En 1433 le cardinal Pierre de Foix devient légat d’Avignon, et en 1438 Alain de Coëtivy, frère de Prégent, amiral de France, obtient du pape la cathèdre d’Avignon. Dans cette atmosphère favorable, le roi de France investit financièrement dans la renaissance économique du Comtat au sortir du Grand Schisme7.
4Louis, une fois dauphin de Viennois, emboîte le pas à son père. Bien plus, se voyant gratifié par le pape Eugène IV du titre de gonfalonier général de l’Église romaine (25 août 1444)8 puis l’année suivante de celui de « protecteur du Comtat Venaissin » (bulle du 26 mai 1445)9, il couve pour le Comtat des ambitions supérieures. L’ingérence française y devient plus manifeste. On le soupçonne de vouloir s’emparer d’Avignon et du Comtat, notamment par les négociations secrètes menées directement avec le pape Eugène IV en novembre 144410. Son titre de gonfalonnier fait de lui un personnage ambigu, à la fois prince de France et chef des armées pontificales, comme on le voit dans cette demande des habitants de Châteauneuf-de-Mazenc au légat d’Avignon Pierre de Foix, toujours en 1444, d’en appeler au gouvernement du Dauphiné pour faire cesser les déprédations du bâtard de Valence11.
5De plus, comme avec le comté de Provence en Gapençais, le dauphin de Viennois rencontre avec le Comtat Venaissin des difficultés territoriales aux frontières. Chacun revendique des droits dans le domaine voisin, en vertu de privilèges anciens. Toujours dans un esprit de sécurisation des frontières, soucieux aussi de clarifier le réseau complexe des juridictions, Louis s’intéresse très tôt au cas des enclaves comtadines en Dauphiné. Une clause du testament de Louis II de Poitiers, dernier comte des Valentinois et Diois, rédigé en 1419, cède au duc de Savoie ainsi qu’au pape un droit de regard sur son héritage12. Pour avoir les mains libres dans la sénéchaussée occidentale de son territoire, qui plus est frontalière avec le domaine royal, le dauphin Louis propose un arrangement au duc de Savoie. Il lui cède la suzeraineté sur une enclave en son duché ressortissant encore du dauphin, contre renonciation à tout droit sur les comtés susdits. Le 3 avril 1446, des lettres du dauphin constatent l’échange, la cession de la baronnie de Faucigny, au cœur du duché de Savoie, contre les droits du duc en Valentinois-Diois, assortie d’une somme de 54 000 écus d’or. Charles VII n’a qu’à ratifier ce contrat auquel il ne prend apparemment aucune part, tandis que Louis le fait exécuter par son gouverneur Gabriel de Bernes13. Bien plus tard, le pape rappellera au dauphin en exil en Brabant, qu’il conserve des droits sur les Valentinois et Diois. En octobre 1460, le dauphin, bien que très éloigné et dépossédé du Dauphiné par son père, lui concédera cet hommage14.
6De la même façon, le souverain pontife réclame des droits sur Montélimar, ayant juridiction sur une partie de la ville. Tandis que Louis prend le Dauphiné en main, fondant en 1444 deux foires annuelles et un grenier à sel à Montélimar15, le Saint-Siège ne manque pas de faire valoir ses prérogatives. Là encore, on s’accorde sur un échange de terres. Retour de Provence, Louis passe à Carpentras le 13 mai 1447 un accord à ce sujet avec le légat d’Avignon Pierre de Foix. Contre acquisition des droits directs du pape sur Montélimar, Louis cède la seigneurie de Grillon. Quelques jours plus tard, il signe à Montélimar un autre accord avec le seigneur de Grillon et de Grignan, Giraud Adhémar. Ce 25 mai, Adhémar cède au dauphin la seigneurie de Grillon, qui sera transmise au pape et unie au Comtat Venaissin. En échange, le dauphin remet à Giraud la seigneurie de Marsanne et divers droits de péage16. Mais les tractations ne vont pas sans une occupation militaire, par des routiers à la solde du dauphin, de l’enclave comtadine de Valréas, ancienne dépendance du dauphin de Viennois cédée au pape en 131717. Un tel climat de coercition explique peut-être le revirement de Nicolas V qui, malgré l’accord de 1447, n’abandonne pas la juridiction d’appel et la suzeraineté sur les terres de Montélimar. Il en réclame l’hommage au dauphin dès 145518. En revanche, Pierrelatte, ville adjacente au Comtat par Lapalud, est bel et bien cédée au dauphin19 (fig. IV).
7Comme dans la baillie des Montagnes, le dauphin tient à s’assurer des forces vives de la sénéchaussée de Valentinois et Diois, notamment dans la zone frontalière avec le Comtat, entre Montélimar et Rosans. Souhaitant entretenir la fondation d’un service par l’ancien comte du Valentinois-Diois Aimar de Poitiers, il confirme au chapitre cathédral de Viviers une rente de 8 l.t. par lettres du 3 juillet 144720. Au seigneur de Suze-la-Rousse, des terres d’Heyrieu et de Rochegude, Louis de La Baume, il permet en novembre 1450 d’instaurer un péage dans son mandement, dont les revenus serviront à entretenir le château frontalier pris entre deux terres comtadines21. L’hommage au dauphin est confirmé par son fils Bertrand de La Baume en février 1452 pour Suze et autres seigneuries22. En avril de la même année, Louis confie l’office de capitaine, châtelain et garde de Châteauneuf-de-Mazenc (La Bégude-de-Mazenc) à Pierre Andras. Ce mandement borde l’enclave comtadine de Valréas par le nord23. En mai 1452, le coseigneur de Rosans acquiert la seigneurie proche de Montferrand-la-Fare. Louis lui manifeste sa confiance par la remise des droits de lods dus pour son achat24. La politique du dauphin consiste donc à normaliser et conforter son autorité sur l’ancien comté de Valentinois et Diois, arrondissant au passage les contours de sa principauté vers le Rhône.
8Mais sa progression méridionale ne s’arrête pas à la cité rhodanienne de Pierrelatte. Il outrepasse les limites du Comtat dès 1450, par la manière forte. En effet, tout en assurant ses bases, l’héritier de France lance une invasion armée du Comtat Venaissin, provoquant une crise grave. Des routiers occupent les localités frontalières du Dauphiné jadis dans la main du dauphin, comme Valréas, et y font de gros dégâts. Devant cette prévarication de son gonfalonnier, il ne reste plus à Nicolas V qu’à en appeler au roi par le biais de son légat en France, le cardinal normand Guillaume d’Estouteville. Ces difficultés persistantes déplaisent à Charles VII, qui finit par expédier une armée aux marges du Dauphiné à l’été 1452. Négociant avec le dauphin à Vienne, d’Estouteville annonce au roi par lettres du 10 novembre 145225, qu’il a enfin obtenu le retrait des troupes delphinales du Comtat et la soumission du dauphin à la volonté de son père. D’autres lettres du cardinal, datées du 22 novembre de la même année, lui annoncent la tenue d’une entrevue entre Louis et le légat d’Avignon Pierre de Foix. Un accord sera signé, visé par le pape et le roi de France26. À partir de cette année 1452, il devient improbable que Louis ait mené en Comtat une politique suggérée par Charles VII.
9Indubitablement il bénéficie de l’implantation locale des Le Meingre, parvenus à la tête de plusieurs seigneuries comtadines. Le maréchal Jean Le Meingre, outre les places déjà citées, a obtenu les places de Châteauneuf-Calcernier et Lapalud. Geoffroy a hérité de ces fiefs comtadins et s’est emparé par la force de Vaison et du château de Saint-Romain-en-Viennois27. Nonobstant leurs coups de force, les inféodations faites au profit des Boucicaut, au mépris de l’interdiction stipulée par les statuts du Comtat, les rendent très impopulaires. La même année 1450, les habitants de leurs seigneuries de Châteauneuf-Calcernier et Pernes se plaignent des agissements du maréchal de France, qui n’entend pas restituer les seigneuries gagées, même après que l’Église a pratiquement soldé sa créance. Les Le Meingre jouissent de la protection du dauphin. Avec leur appui, ce dernier cherche à agiter les seigneurs comtadins pour gagner des partisans et appuyer l’invasion militaire.
10Accessoirement, il lorgne aussi sur leur domaine. Le 14 mai 1451, Louis écrit aux élus de Carpentras, leur annonçant l’arrivée de deux ambassadeurs de son Hôtel. Des questions traitées on ne connaît que ce que les destinataires ont annoté au bas des lettres, soit : « […] prefati domini ambaxiatores exposuerunt eorum creanciam super facto Buccicaudorum et nihil fuit conclusum ». R. Rey pense que Louis convoite l’héritage des Boucicaut en Comtat28. Quoi qu’il en soit, les propositions du dauphin concernant le « fait des Boucicaut » laissent les élus perplexes. Constituant une enclave comtadine en Valentinois-Diois, Lapalud et Bollène, fiefs des Boucicaut, présentent des avantages certains pour le dauphin de Viennois. Nous avons déjà pu remarquer combien l’uniformisation du territoire le préoccupe, notamment aux marges. On a également relevé que Louis se trouve en personne à Montdragon, terre provençale près de Bollène, le 19 février 145329. Sa médiation pourrait être à l’origine du compromis trouvé entre les Comtadins et les Boucicaut la même année.
11Après avoir restitué leurs seigneuries éparses, ces derniers en obtiennent d’autres regroupées dans l’extrémité nord du Comtat. Cet ensemble forme comme un poste avancé de l’influence française. Outre Grillon, qui retrouve un seigneur français, les Boucicaut obtiennent un quart de La Garde-Paréol, Sainte-Cécile, Villedieu, et les péages de Rasteau et Vaison, villes des vallées de l’Aigues et de l’Ouvèze, reliant l’enclave delphinale de Saint-Marcellin au pays français de Suze. La dette du pape envers les Boucicaut n’est pas intégralement soldée en 1459 et des incursions hostiles de routiers se reproduisent, comme à Bollène en 145830. L’année suivante, Charles VII ayant repris en main le Dauphiné, il donne l’ordre au gouverneur du Comtat d’arrêter Bertrand de Salines, serviteur de Louis, s’il vient à pénétrer dans les terres du pape. À cette époque, Louis est l’allié du prince d’Orange, qui abrite Bertrand de Salines dans sa principauté, à Courthézon. L’affaire est révélée par les lettres du gouverneur Angelio de Amelio, datées du 4 juillet 1459 et adressées au duc de Milan31.
12Alors, Louis est déjà réfugié dans les profondeurs du domaine bourguignon. En 1456, à l’annonce de l’arrivée en Dauphiné de troupes commandées par son père, le dauphin de Viennois panique. Il tente l’apaisement par voie diplomatique, expédiant de multiples ambassades. Il se trouve parmi ses ambassadeurs, choisis naturellement parmi les hommes loyaux, un abbé d’Avignon. Il s’agit du prieur du couvent des Célestins, Simon le Couvreur. Louis l’envoie vers Charles VII dès la mi-avril 1456, en compagnie d’un officier delphinal, Guillaume de Courcillon32. Le mois suivant, les deux hommes renouvellent l’entremise, emportant des lettres du dauphin datées du 28 mai. Louis proteste de sa bonne foi, implore la clémence et s’offre entièrement au service de son père. Le ton est celui de la supplication : « [Puissiez-vous] m’avoir et tenir tousjours en vostre bonne grace, ensemble me mander et commander voz bons plaisirs, pour iceulx faire et acomplir à mon povair33 ». Quelques semaines plus tard, des lettres du 21 juillet accusent réception à Charles VII de sa réponse aux ambassadeurs et annoncent le départ d’une dernière ambassade, incluant le prieur des Célestins et Gabriel de Bernes, écuyer et conseiller du dauphin34. On peut s’interroger sur le choix du prince, dans une affaire à la fois grave et urgente, de maintenir à trois reprises au moins en l’espace de trois mois le prieur des Célestins dans ses opérations diplomatiques auprès de Charles VII. Voit-il en Simon le Couvreur, prieur d’un couvent d’Avignon de fondation et de patronage français, un personnage susceptible d’amadouer le roi ? En tous cas, le couvent des Célestins a en commun avec les Boucicaut de pouvoir servir de relais à la politique et à la culture française dans les États pontificaux du Rhône. Mais après sa fuite du Dauphiné, Louis semble avoir beaucoup plus de mal à s’appuyer sur les partisans français du Comtat. L’évêque d’Avignon, par exemple, le cardinal Alain de Coëtivy, d’une famille proche de la cour de France, ne cache guère son hostilité à l’égard du dauphin. Celui-ci le déclare même « en toutes choses [son] ennemy35 » en août 1459. Éloigné et dépourvu de l’appui de Charles VII, Louis perd toute influence dans le Midi.
Affinités avec les princes d’Orange et de Monaco
13Depuis 1308, la principauté d’Orange est du ressort du comté de Provence. Le prince prête hommage au comte et lui reconnaît des droits de ban. L’extinction de la Maison des Baux fait passer la principauté dans les mains d’une famille d’obédience bourguignonne, les Chalon. L’héritage en 1393 de Jean de Chalon, seigneur d’Arlay en comté de Bourgogne, correspond donc à une révision profonde des rapports entre la petite principauté et les grands féodaux voisins et francophiles, le comte de Provence, le dauphin et le roi de France lui-même36. Désormais les princes d’Orange ne résideront plus sur place mais à l’abri dans leurs fiefs bourguignons37, tandis que la situation politique se tend entre le duc de Bourgogne et les autres princes français.
14Sous le règne du fils de Jean, Louis de Chalon (1418-1463)38, les rapports avec la Couronne s’enveniment du fait de ses velléités d’invasion du Dauphiné. En effet, Louis de Chalon, installé dans le sud de la comté de Bourgogne et seigneur de fiefs en Nord-Dauphiné, conçoit, avec l’appui de son suzerain le duc de Bourgogne et du duc de Savoie, de prendre possession de l’ensemble du Dauphiné français. Sous le règne de Charles VII, des frictions ont lieu aux marges septentrionales du Dauphiné, parmi lesquelles la bataille d’Anthon, dans la haute vallée du Rhône, en juin 1430. Le gouverneur du Dauphiné Raoul de Gaucourt, commandant l’armée française, parvient à mettre le prince d’Orange en déroute. Les troupes françaises occupent Anthon, soumettent les partisans du prince en Sud-Dauphiné, et finissent par s’immiscer dans Orange pour y établir une garnison commandée par les deux bâtards de Poitiers. Des hommes d’armes se répandent dans toute la principauté, provoquant un violent soulèvement des Orangeois en août. La révolte a raison des Français et aboutit à la reprise de la ville d’Orange et de son château par les hommes de Chalon.
15Naturellement, ces combats alarment le suzerain de la principauté, Louis III d’Anjou, qui y applique sa diplomatie. Mais en représailles à l’emprisonnement de son frère René à Dijon par Philippe le Bon, il décide de saisir à son tour le fief méridional de Louis de Chalon en 1431. Jusqu’en 1436, la principauté reste sous domination provençale39. Les protestations de Chalon sont d’autant plus vives que, dès 1434 selon toute vraisemblance, il achète sa souveraineté. Contre une avance de 15 000 l., sur les 200 000 fl. d’or qui constituent sa rançon, René d’Anjou devenu comte de Provence l’émancipe. Louis de Chalon peut alors s’intituler « prince d’Orange par la grâce de Dieu40 ». Malgré une clause de rachat, permettant au comte de retrouver sa suzeraineté en cas de remboursement, René ne remboursera jamais sa dette au prince d’Orange.
16Dans un premier temps, le dauphin de France se montre prudent à l’égard de Louis de Chalon. Quatre mois après son arrivée en Dauphiné, il lui réclame l’hommage pour ses fiefs dauphinois, demande assortie d’un délai de trois mois. En cela, les lettres du 26 avril 1447 font référence aux seigneuries de Theys, La Pierre, Domène et Falavier, localisées dans la vallée de l’Isère, voie de circulation vers le duché de Savoie41. En mai 1447, à l’époque du voyage provençal, peut-être traverse-t-il la principauté d’Orange entre Carpentras et Montélimar, mais les preuves en font défaut. Les seigneuries tenues par le prince d’Orange en Dauphiné alimentent le conflit encore pendant une dizaine d’années. L’affaire est d’ailleurs portée devant les tribunaux par le procureur du Dauphiné Mathieu Thomassin. Mais le seigneur d’Arlay ne cède point. Par lettres du 23 octobre 1449, Louis II fait délivrer à Thomassin par la Chambre des Comptes du Dauphiné les pièces confirmant « les droiz, querelles et actions que avons et nous pevent competer et appartenir à l’encontre du prince d’Orenge42 ». Un an plus tard, nouvel ordre est donné aux officiers du Dauphiné d’aboutir rapidement sur la question de l’hommage de Chalon (20 novembre 1450)43. Ce dernier ne donne pas satisfaction.
17En 1456, le dauphin fugitif entré en rébellion contre Charles VII, recherchant des alliances, revoit ses rapports avec le prince d’Orange. Dès le 25 juillet, un accord est trouvé avec le gouverneur de la principauté, Gaulchier de Falérans, en place depuis 1447. Officiellement, le dauphin lui abandonne les seigneuries de la vallée de l’Isère tout en en maintenant l’hommage et la suzeraineté. En contrepartie, le prince d’Orange renonce à réclamer son droit à une pension de 800 florins44. En août, préoccupé par l’hostilité de Charles VII à son égard et par l’invasion prochaine du Dauphiné par ses troupes, Louis vient en la ville d’Orange45. Le 30 août, il quitte le Dauphiné par le nord. Ses premiers pas d’exilé le conduisent dans un fief du prince d’Orange en comté de Bourgogne, la seigneurie de Nozeroy46. Il y est accueilli avec les honneurs et à cette occasion les deux hommes se rencontrent. Chalon facilite sa progression dans le duché en convoquant le maréchal de Bourgogne qui l’escorte jusqu’en Brabant47. L’on est fondé à penser que la visite de Louis à Orange constitue un préalable à sa fuite en domaine bourguignon. En tous cas, à cette date, les rapports entre les deux princes se sont adoucis et les évènements de juillet 145648 permettent de penser qu’une alliance est scellée entre eux, contre le roi de France et au détriment de son autorité en Dauphiné. D’ailleurs, dès le 7 septembre 1456 à Vers, le prince d’Orange prête enfin hommage au dauphin pour les seigneuries qui les avaient longtemps opposés49. Le même jour, dans des lettres adressées aux officiers du Dauphiné, Louis qualifie Chalon de « très cher et féal cousin50 ». Dix jours plus tard, le prince donne procuration à son gouverneur de Falérans, pour prêter hommage en son nom auprès de l’évêque de Grenoble, pour la seigneurie de Domène, qui relève de son bénéfice51. Cette prestation d’hommage est finalement ajournée tant que Charles VII règne en Dauphiné. Car à l’évidence, malgré les ultimes tractations de son fils, il y est le seul véritable maître52.
18La seigneurie de Monaco, à l’autre extrémité du comté sur les bords de la Méditerranée, est moins sujette aux débordements du dauphin. Les Grimaldi y règnent depuis 139553. Ils ont acquis également la moitié indivise de Menton et la totalité de Roquebrune. Monaco, Roquebrune et Menton occupent presque la moitié de la bande littorale des Terres neuves de Provence, territoire provençal intégré au duché de Savoie depuis 1388. En comté de Provence, les Grimaldi ont obtenu la jouissance de la gabelle du sel de Grasse, qui leur est confisquée par lettres de Louis III datées du 25 octobre 1429, pour avoir abusé de leur fameux « droit de mer » au préjudice de l’armateur marseillais Jean Forbin54.
19Les Grimaldi ont également maille à partir avec la république de Gênes et ses doges. Ils revendiquent des droits sur Vintimille et Gênes même. Le 23 février 1447, Jean Grimaldi obtient du doge de Gênes Janus Fregoso, la charge de commissaire et castellan de la citadelle de Vintimille. En contrepartie, il s’engage à conserver sa seigneurie de Monaco inaliénable. Cette clause vise essentiellement le duc de Savoie, qui convoite naturellement les seigneuries des Grimaldi restreignant son débouché méditerranéen. De fait, Monaco subit une attaque des Niçois en 1448, repoussée avec le soutien du doge de Gênes.
20Les Grimaldi ont donc besoin d’un puissant protecteur. Jean se réconcilie dans un premier temps avec le duc de Savoie, concluant avec lui un accord, le 19 décembre 1448. Le duc devient alors suzerain de Roquebrune et Menton, en échange d’une haute charge, d’une rente et d’une promesse d’aide militaire à Grimaldi. Monaco échappe à cet accord en vertu de l’engagement conservatoire pris avec Gênes, renouvelé le 18 mars 144955. À cette époque, le dauphin Louis se trouve en négociation avec un parti influent de la république de Gênes et il est question de lui remettre la seigneurie ligure. Jean Grimaldi tient alors pour sa seigneurie de Monaco le protecteur idéal, qui conviendrait aux intérêts génois. Les deux princes entrent en contact ; la présence à Nice du conseiller delphinal Jacques Juvenal des Ursins, archevêque de Reims, impliqué dans les négociations avec Gênes dès 1448, a pu être mise à profit par Monaco56. Sa correspondance avec Louis est attestée57. À l’été 1451, ce dernier accepte d’acheter la seigneurie de Monaco à Jean Grimaldi pour la somme de 12 000 écus d’or. En préalable au règlement de la somme, la bannière delphinale côtoie celle des Grimaldi au-dessus des tours du château pendant trois ans. Mais Louis ne règle jamais ; le projet génois avortant, le dauphin se détourne de Monaco et ne prend pas possession de la seigneurie. D’ailleurs, le doge Pierre Fregoso, qui espère son mariage avec la fille de Jean Grimaldi, voit ce projet d’un mauvais œil58.
21Cependant, les Grimaldi poursuivent leur rapprochement avec les Franco-Angevins. Jean participe en 1453 à l’expédition franco-provençale contre Venise commandée par René d’Anjou, un temps accompagné par les troupes du dauphin. À sa mort le 8 mai 1454, son fils Catalan Grimaldi lui succède. Il connaît des difficultés, conséquences des entreprises angevines pour la reconquête du royaume de Naples aux Aragonais. L’alliance de Gênes n’est plus assurée. Charles VII, qui tente d’y reprendre pied, conclut avec la république un accord le 24 mai 1456 ; représenté par Jean de Calabre, fils de René d’Anjou, le roi s’engage à assurer à Monaco la jouissance de son « droit de mer59 ». Progressivement à partir de 1457, Lambert Grimaldi s’impose comme héritier de feu Catalan. Il est efficacement secondé par son frère Jean-André, futur évêque de Grasse. Le 7 février 1458, le traité de soumission de Gênes à la France est signé à Aix60. René confie les affaires napolitaines à son fils Jean, lequel se voit en même temps nommé gouverneur de Gênes pour le compte de Charles VII61. Lambert prend le parti de Jean de Calabre et lui apporte en septembre son soutien militaire dans la conquête de la Rivière du Ponant, dans l’ouest ligure. Le même mois, il reçoit en retour la protection officielle de René de Provence, qui s’avérera bien utile lors des attaques aragonaises d’avril 1459. René lui restitue également les droits sur la gabelle de Grasse et son beau-frère Gaspar, coseigneur d’Antibes, aux marges orientales du comté, est nommé viguier de Port-Maurice, près de l’actuelle Imperia. Désormais, la seigneurie de Monaco est tenue à la disposition du comte de Provence, moyennant la somme convenue de 15 000 fl.62.
22Le séjour dauphinois, entre janvier 1447 et août 1456, est pour l’aîné de France une opportunité de s’exercer au pouvoir, en s’inspirant souvent des grandes réformes de son père dans le royaume, tant dans le domaine de la justice que de la fiscalité, de la législation, de la défense, des rapports avec l’Église. Il s’y révèle un bon gouvernant, soucieux d’uniformiser son autorité et d’étendre son territoire. Ce qui ne devait être qu’une rapide prise en main d’une principauté juxtaposée à la Couronne, se révèle vite une prise de contrôle total et durable, confinant à la sécession, que Charles VII ne peut tolérer bien longtemps.
23Ce séjour est également mis à profit pour s’intégrer aux affaires des divers États de l’aire provençale. Ce pouvoir fort installé à leurs frontières ne peut qu’inquiéter le comté de Provence angevin et le Comtat Venaissin pontifical. Louis dispute le comté de Gap à la Provence, redessine les contours du Venaissin, se déclare acquéreur de Monaco, faisant porter sa voix dans le concert des grands souverains, tels le roi de Sicile, le pape et le roi de France. Attentif à ses sources de revenus, souci croissant avec les confiscations opérées par son père, son attention est portée vers la baillie frontalière des Montagnes, en haute vallée de Durance, voie de circulation vers l’Italie très fréquentée, générant une abondante fiscalité. Dans cette circonscription se distingue Embrun, métropole religieuse où l’évêque est un familier du dauphin, qui ne manque pas non plus d’obliger plusieurs membres du chapitre cathédral.
24On voit le dauphin Louis absorbé par ses frontières et, à ce titre, ses lettres révèlent une grande attention portée aux marches méridionales. Il s’assure en premier lieu des limites propres du Dauphiné, de la fidélité des seigneurs tenant des fiefs frontaliers, leur donnant les moyens de renforcer les places fortes au besoin. Cela concerne les régions de Montélimar, de Nyons, les approches de Sisteron et l’Embrunais. En Gapençais provençal, il s’applique à détourner les seigneurs vassaux de l’évêque de Gap. Il garantit également sa façade rhodanienne, frontière naturelle avec le domaine royal. Cette précaution, qui est de bonne logique pour un prince avide d’indépendance, est aussi de celles que prendrait un seigneur méfiant des initiatives de ses voisins. Cette vigilance révèle-t-elle une crainte de se voir un jour débordé par une expédition punitive suscitée par Charles VII ? Si tel est le cas, l’homme fort de l’aire provençale, le puissant prince à ménager, est sans nul doute René d’Anjou.
25L’uniformisation du territoire delphinal passe par la captation de certains fiefs et droits échappant à sa suzeraineté en bordure. Il récupère ainsi Pierrelatte et des parts de Montélimar relevant du Comtat, des parts des anciens comtés de Valentinois et Diois relevant du duc de Savoie, des localités du pays de Grenoble inféodées au prince d’Orange et quelques places du Gapençais cédées par le comte de Provence. Le dauphin Louis se révèle excellent en matière d’échange de seigneuries. Pour autant, dans le pays de Gap, brûlot de juridiction provençale avancé en Dauphiné, il ne parvient pas à s’imposer, malgré un conflit judiciaire et armé de huit années au moins (1444-1452). Il cède devant l’autorité de princes encore trop grands pour lui. Mais l’affaire de Gap prend son intérêt en tant que manifestation territoriale de l’antagonisme chronique entre Louis et son oncle René.
26Exception faite du comté de Gap, le dauphin généralise son pouvoir aux zones frontalières, clarifiant une situation rendue inextricable par la dispersion des pouvoirs propres au régime féodal. Il opère ainsi un glissement vers le Midi provençal, qui lui sera utile à plusieurs titres. Si Louis II de Viennois se veut souverain en sa principauté, il se révèle aussi un conquérant, un « empereur du Dauphiné », selon la formule heureuse de Paul Murray Kendall63. Son ambition le pousse à déborder fréquemment sur les États adjacents et à y établir des hommes fiables. En Comtat Venaissin, il s’appuie sur le réseau mis en place par les rois de France durant le demi-siècle précédent et tissé notamment par les Boucicaut. Louis s’introduit dans leurs affaires et tente de mettre la main sur leurs fiefs comtadins, avant d’imposer ses vues par la force en 1450 par une invasion militaire. Tout porte à croire que le dauphin a souhaité s’emparer du Comtat Venaissin. Ce projet, prolongeant une politique française établie de longue date, donne à s’interroger sur une éventuelle dépendance des menées expansionnistes du dauphin aux instructions du pouvoir royal. Le modeste dauphin de France est-il assez téméraire pour se confronter seul au pape64 ? Dans l’affaire de Gap, le roi n’est pas absent. En mettant entrave au passage de ses hommes d’armes, les Gapençais ont directement nui à ses intérêts. De plus, du vivant de Charles VII, des négociations ont lieu avec René d’Anjou pour un échange de fiefs qui mettrait enfin un terme à la crise65. Le roi de France encourage-t-il certains des débordements méridionaux du dauphin ? En tous cas, force est de constater que Louis ne rompt pas franchement avec son père durant le séjour dauphinois, et s’appuie sur certains des hommes qu’il y a placés, tel l’archevêque d’Embrun Jean Girard. Il semble au contraire que Charles VII ait pris son parti de la situation et n’ait pas manqué de charger son fils de certaines missions, notamment italiennes.
27Les rapports du dauphin avec les principautés de Monaco et d’Orange, jusqu’en 1455 tout au moins, vont dans le sens de la politique française. Il se rend un temps acquéreur régulier de la principauté de Monaco, enclavée dans le duché de Savoie, mais ce projet, indexé aux affaires françaises de Gênes, est rapidement abandonné. Quant au prince d’Orange, la méfiance à son égard tombe aussitôt que les relations avec Charles VII deviennent périlleuses, c’est-à-dire à l’été 1456. Louis devient l’allié de ce féal de Bourgogne, qui déroule ses terres sur le chemin de son exil.
28Quant au comté de Provence, la proximité de son prince souverain avec le roi de France explique peut-être la réserve de Louis à l’égard de ce territoire. Rien ne permet d’affirmer que le dauphin ait véritablement convoité la Provence de René d’Anjou. Le voyage de mai 1447, dont les étapes ont été précisées, est l’occasion de découvrir le pays, de pèleriner dans ses sanctuaires fameux et peut-être d’obtenir d’importantes sommes d’argent auprès de l’archevêque d’Aix. C’est encore l’occasion de s’entretenir avec son oncle au moment d’entrer en dissidence filiale, voire même d’apaiser les rapports conflictuels entre ces deux personnalités contraires. En effet, la démarche est susceptible de désamorcer l’inimitié d’un grand prince et de ses sujets aux portes de son Dauphiné.
29Mais l’éloignement prolongé du dauphin, ses intrigues et ses initiatives géostratégiques, finissent par être insupportables au roi. Dans un premier temps, Charles VII manifeste sa colère en supprimant la grasse pension versée par le trésor royal. La même année 1452, il ordonne une première expédition militaire qui a pour effet de désolidariser du dauphin le duc Louis de Savoie66. Enfin, vers le mois d’avril 1456, il décide d’envahir le Dauphiné par la force. Le 3 août, après quatre ambassades au moins67, Louis installe Jean d’Anjou à la lisière du royaume de France en lui albergeant, pour services rendus, des terres du Valentinois68. Certains historiens soutiennent que le fils aîné de René était un proche du dauphin69. Jean se trouve cependant auprès de Charles VII le 20 août, en compagnie du cardinal d’Avignon Alain de Coëtivy, représentant du pape Callixte III Borgia, pour assister à l’envoi d’un ultime avertissement au dauphin70. Désormais, le roi ne transigera plus avec le récalcitrant dauphin. C’est le début de l’exil bourguignon. Refuge lui est donc accordé chez l’ennemi des Armagnacs et de la Couronne, le duc de Bourgogne. Louis demeure l’hôte de Philippe le Bon jusqu’à la mort de Charles VII en 1461. Pendant ces sept années, il vit principalement à Genappe, en Brabant, dans les Pays-Bas bourguignons, faisant mine de conserver à distance les pouvoirs sur une principauté que le roi a définitivement confisquée. Les revenus dauphinois sont donc eux aussi perdus71. Du fait de l’exil, à partir de septembre 1456, les rapports directs avec la Provence et les États méridionaux sont rares. Entre-temps, Charles VII implique Jean d’Anjou, devenu duc de Calabre, dans la reprise en main de la seigneurie de Gênes72. Les Anjou sont plus que jamais en grâce auprès du Victorieux, faisant décupler l’hostilité du dauphin à leur égard. Mais la roue tourne. Ils échouent à Gênes et bientôt, le 22 juillet 1461, Charles VII expire. Pour eux, tout est à redouter du nouveau roi Louis.
Notes de bas de page
1 J.-P. Boyer, La Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, 2005, p. 150-151 et p. 191.
2 H. Dubled, op. cit., p. 58. Denis Lalande, Jean II le Meingre, dit Boucicaut (1366-1421), Genève, Droz, 1988, p. 46-56.
3 Noël Coulet, La Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, 2005, p. 290-291, 309.
4 J. Heers, op. cit., p. 314, écrit que l’armée royale prit le palais pontifical en 1411, contredisant H. Dubled.
5 H. Dubled, op. cit., p. 59-61, 71. Une ordonnance du gouverneur du Dauphiné Geoffroy Le Meingre de mars 1404 le dit seigneur de Bourbon (Boulbon, en Provence ?) et lui confère le même surnom que celui de son frère, soit Boucicault (E. Pilot de Thorey, op. cit., t. II, n. 1, p. 378-379).
6 J. Favier, op. cit., 2001, p. 40-41.
7 Vincent Tabbagh, Gens d’Église, gens de pouvoir (France, xiiie-xve siècle), éd. universitaires de Dijon, 2006, p. 123.
8 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. II, p. 348, no 1843 et n. 2. Joseph Combet, Louis XI et le Saint-Siège (1461-1483), Paris, 1903, p. XXIII. Paris, BnF ms fr. 6966, f. 24 : bref du pape Eugène IV, 7 des calendes de juin 1446.
9 J. Heers, op. cit., p. 35.
10 Raymond Rey, Louis XI et les États pontificaux de France au xve siècle d’après des documents inédits, Grenoble, 1899, p. 72-73.
11 P. Pansier, art. cit., p. 43. Châteauneuf de Mazenc est l’ancien nom de la commune de La Bégude-de-Mazenc, aujourd’hui dans la Drôme.
12 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, p. 68, n. 3.
13 J. Heers, op. cit., p. 41 ; J. Favier, op. cit., p. 120.
14 J. Combet, op. cit., p. XXIV et n. (4). E. Pilot de Thorey, op. cit., t. II, p. 328-330, no 1814 et 1814 bis et n. 3. Une fois roi de France, Louis XI déclare son intention de céder une partie du fief au pape (janvier 1462). Les difficultés causées par les officiers delphinaux y feront obstacle.
15 P. Murray Kendall, op. cit., n. 2, p. 477-478 ; J. Heers, op. cit., p. 39. 1449.
16 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, no 451, p. 152-153. Accord ratifié par Nicolas V le 14 octobre 1447 (cf. p. 153, n. 2) ; t. I, p. 154-157, no 455.
17 H. Dubled, op. cit., p. 55 et 61 date cet échange de 1451. Il était conclu quatre ans auparavant.
18 J. Combet, op. cit., p. XXIV et n. (3), (4).
19 É. Baratier, dir., op. cit., p. 189.
20 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, p. 164 no 475 et n. 1. Cette rente annuelle doit courir jusqu’au solde des 160 l. octroyées par l’ancien comte, soit pendant vingt ans. Elle est confirmée en 1485.
21 Id., t. I p. 305-306, no 820, et p. 305, n. 1 et p. 306, n. 1 ; t. II, no 1324, p. 26. Seigneuries à l’est de Bollène.
22 Id., t. I, n. 911, p. 348 et n. 2.
23 Id., t. I, no 931, p. 356 et p. 353, n. 3.
24 Id., t. II, no 1904, p. 392. Rosans se trouve dans l’est de Nyons, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
25 Lettres, op. cit., t. I, no 56, p. 240-241.
26 Lettres, op. cit., t. I, p. j., no LVII, p. 241-242.
27 H. Dubled, op. cit., p. 59-60.
28 R. Rey, op. cit., p. 229, no VI et p. 73. S’agissant des rapports entre les Boucicaut et Louis, on relève qu’en janvier 1447, Geoffroy Le Meingre était chambellan du dauphin et pensionné à hauteur de 25 l.t. par mois (Paris, BnF ms fr 6966, f. 177).
29 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. II, Itinéraire, p. 456.
30 H. Dubled, op. cit., p. 61.
31 Lettres, op. cit., t. I, p.j., no 76, p. 280-281.
32 P. Murray-Kendall, op. cit., p. 63-64.
33 Lettres, op. cit., t. I, p. 75-76, no 55 et n. 1-2.
34 Id., t. I, 1883, p. 76-77, no 56. Cette dernière ambassade apparaît dans les lettres portant le no 58, p. 78-79, et dans la circulaire de Charles VII aux villes de France du 14 septembre 1456, leur annonçant la fuite du dauphin (t. I, no 70, p. 263-265).
35 Id., t. I, p. 114-115, no 86 et n. 3.
36 A. de Pontbriant, Histoire de la Principauté d’Orange, Avignon-Paris-La Haye, 1891, rééd. 1996, p. 14-15.
37 Françoise Gasparri, La principauté d’Orange au MA (fin xiiie-xve siècle), Paris, 1985, p. 33-34.
38 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, p. 149, n. 2.
39 A. de Pontbriant, op. cit., p. 15-19.
40 Id., p. 19 ; F. Gasparri, op. cit., p. 33 ; J. P. Papon, op. cit., p. 348-349. Il indique ainsi son affranchissement de toute suzeraineté, fors celle de Dieu, pour ce qui touche à la principauté. En revanche l’on peut douter que cette cession ait lieu en 1431, comme l’indiquent les auteurs cités, car René n’hérite du comté de Provence qu’en novembre 1434.
41 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, p. 149, no 442 bis et n. 2-3.
42 Lettres, op. cit., t. X, no 1919, p. 150-151 et p. 150, n. 2.
43 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, p. 149, n. 3 et t. I, p. 302, no 815 bis.
44 Id., t. I, no 1234, p. 498-499 et n. 2.
45 U. Chevalier, op. cit., 1886, p. 7.
46 P. Murray-Kendall, op. cit., p. 65 ; J. Heers, op. cit., p. 46.
47 Paris, BnF ms fr 6967, f. 84 vo . P. Champion, op. cit., t. I, 1927, p. 209.
48 Lettres, op. cit., t. I, p.j., no 76, p. 280-281.
49 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. II, p. 26, n. 4.
50 Id., t. I, p. 506, no 1244 bis.
51 Id., t. I, n. 2, p. 498-499.
52 Id., t. I, n. 3, p. 149-150.
53 Nice et la Provence orientale à la fin du Moyen Âge, 6e centenaire de la dédition de Nice à la Maison de Savoie, 1988, Nice, 1989, p. 15-17.
54 Marquis de Forbin d’Oppède, Chanoine Albanès, Inventaire analytique des titres de la Maison de Forbin, Marseille, 1900, p. 127, no 546.
55 Léon-Honoré Labande, Histoire de la Principauté de Monaco, 2e éd., Monaco, 1934, p. 64.
56 J. Heers, op. cit., p. 44, 125-126. Sur la mission de l’archevêque de Reims à Nice en 1448 on pourra consulter le ms fr 6966, f. 72 vo , 79 et 163 de la BnF.
57 J. Favier, op. cit., p. 125.
58 L.H. Labande, op. cit., p. 63-64. Le duc de Savoie n’ose accepter l’offre qui lui est également faite de Monaco. Il craint de se brouiller avec les Génois.
59 Id., op. cit., p. 65, 68.
60 J. Combet, op. cit., p. XXII.
61 P. Murray Kendall, op. cit., p. 89, n. 4, p. 490.
62 L.H. Labande, op. cit., p. 70-71.
63 P. Murray Kendall, op. cit., p. 53.
64 La question se pose encore au sujet de l’expédition de 1453 avec René d’Anjou, ordonnée par Charles VII (cf. vol. 2). Lorsque Louis déclare son intention de récupérer l’ancienne seigneurie française de Gênes, agit-il au nom de la Couronne ? Quelques années plus tard, Charles VII obtient le fief ligure.
65 P.-Y. Playoust, op. cit., p. 118.
66 P. Murray-Kendall, op. cit., p. 60-61.
67 Id., p. 63-64.
68 E. Pilot de Thorey, op. cit., t. I, no 1237, p. 500-501 et p. 501 n. 1.
69 J. Combet, op. cit., p. 11.
70 BnF ms fr 6967, f. 75.
71 J. Favier, op. cit., p. 177.
72 P. Murray Kendall, op. cit., p. 89-90 et p. 490, n. 4.
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