Catalogue
p. 151-190
Texte intégral
1HÔTEL PERRIN 46, cours Mirabeau : 153
2HÔTEL GASSENDI 44, cours Mirabeau : 154
3HÔTEL LYON DE SAINT-FERRÉOL 42, cours Mirabeau : 154
4HÔTEL D’ARNAUD 40, cours Mirabeau : 155
5HÔTEL MAUREL DE PONTEVÈS 38, cours Mirabeau : 156
6HÔTEL COURTÈS 36, cours Mirabeau : 158
7HÔTEL TRAVERSERY 34, cours Mirabeau : 160
8HÔTEL GARNIER 32, cours Mirabeau : 161
9HÔTEL LAMBERT 30, cours Mirabeau : 161
10HÔTEL LAMBERT 28, cours Mirabeau : 162
11HÔTEL GAZEL 26, cours Mirabeau : 163
12HÔTEL ANDRÉ 24, cours Mirabeau : 163
13HÔTEL EYGUESIER 22, cours Mirabeau : 164
14HÔTEL DE FORBIN 20, cours Mirabeau : 165
15HÔTEL BLANC 18, cours Mirabeau : 167
16HÔTEL GROGNARD 16, cours Mirabeau : 167
17HÔTEL DE RASCAS 14, cours Mirabeau : 168
18HÔTEL BÈGUE 12, cours Mirabeau : 169
19HÔTEL DE BONIFACE-LEYDET 10, cours Mirabeau : 170
20HÔTEL DE VACON 8, cours Mirabeau : 170
21HÔTEL MARGALET DE LUYNES 6, cours Mirabeau : 171
22HÔTEL DE VILLARS 4, cours Mirabeau : 171
23HÔTEL DE LONGCHAMPS 8, rue Mazarine : 172
24HÔTEL DE RIBBE 10, rue Mazarine : 172
25HÔTEL D’ALBERT 12, rue Mazarine : 173
26HÔTEL DEDONS DE PIERREFEU 14, rue Mazarine : 173
27 HÔTEL BONNET DE LA BAUME 2, rue Goyrand : 173
28HÔTEL DE LAGOY 3, rue Goyrand : 175
29HÔTEL DE TRESSEMANES-CHASTEUIL 5, rue Goyrand : 175
30HÔTEL D’ALBERT 7, rue Goyrand : 176
31HÔTEL JOSEPH HONORÉ 9, rue Goyrand : 176
32HÔTEL DE GAUFRIDY 11, rue Goyrand : 177
33HÔTEL DE CABANES 13, rue Goyrand : 177
34HÔTEL DE GALLIFET 15, rue Goyrand : 177
35HÔTEL DE SIMIANE 17, rue Goyrand : 177
36HÔTEL GARNIER 15, rue Cardinale : 178
37HÔTEL DE CARONDELET 17, rue Cardinale : 178
38HÔTEL DARET 29, rue Cardinale : 179
39HÔTELS GASTAUD 37 et 39, rue Cardinale : 180
40HÔTEL DE BOYER DE BANDOL 23, rue Roux-Alphéran : 181
41HÔTEL D’ALBERT 25, rue Roux-Alphéran : 182
42HÔTEL SILVY 35, rue Roux-Alphéran : 182
43HÔTEL DE RÉAUVILLE 2, rue Joseph-Cabassol : 183
44HÔTEL POIGNANT 1, rue du Quatre-Septembre : 184
45HÔTEL DARET 4, rue du Quatre-Septembre : 184
46HÔTEL EYSSAUTIER 5, rue du Quatre-Septembre : 185
47HÔTEL DUBOSC 6, rue du Quatre-Septembre : 186
48HÔTEL CIEUBERT 8, rue du Quatre-Septembre : 186
49HÔTEL VILLENEUVE D’ANSOUIS 9, rue du Quatre-Septembre : 186
50HÔTEL PARADIS 10, rue du Quatre-Septembre : 187
51HÔTEL DE BOISGELIN 11, rue du Quatre-Septembre : 188
52HÔTEL DE VALORI 18, rue du Quatre-Septembre : 189
HÔTEL PERRIN 46, cours Mirabeau
53Bâti en 1647 par prix-fait du 29 octobre 16471 par le riche marchand Louis Perrin (devenu troisième consul d’Aix-en-Provence, anobli par l’achat d’une charge de secrétaire du roi et père de dix-neuf enfants). Avec Prosper Gassendi, il fut le premier acquéreur de lots à bâtir sur le cours à carrosses (le 30 octobre 16462). De fait, ils passèrent ensemble le prix-fait de construction de leur maison : le 29 octobre 1647, les maîtres maçons Jean Jaubert et Laurent Vallon leur promettaient d’effectuer tout le gros œuvre de taille et de maçonnerie « suivant le dessain qui leur en sera baillé3 ». Le 2 novembre 1647, les marchands passèrent le prix-fait du travail de gypserie avec Jean Gourret et Honoré Pécoul4, le 2 décembre le prix-fait du travail de serrurerie avec Melchior Senes5, le même jour, celui des travaux de charpente et de menuiserie avec Augustin Reynaud et Ollivier Aguisier6 et le 10 décembre 1647 celui des portes, fenêtres et volets avec Henri Michel et Thomas Dou7. On livra du gypse blanc et des pierres de taille sur le chantier le 18 mai 16488. Le 14 novembre 1648, les maîtres gipiers Jean Gourret et son père furent employés pour les travaux9. Le 9 mars 1650, les maîtres gipiers Honoré Laugier et Esprit Roux furent engagés pour les blanchiments des édifices10. Le maître gipier Honoré Pécoul fit appel au sculpteur Jean-Louis Michel pour la décoration de la maison de Louis Perrin le 30 octobre 1650 : dix cheminées dont deux aux salles basses, quatre au premier étage et quatre au deuxième étage11. Il requit ensuite le sculpteur Antoine Babeau pour continuer la décoration des cheminées et des rampes d’escalier le 17 octobre 165212. Le 25 janvier 1661, Louis Perrin demanda au maître maçon Jean Besson de lui édifier un bâtiment pour les communs au fond du jardin13. L’édifice comporte six travées de fenêtres en façade sur rue et sur jardin et est composé de quatre niveaux, dont le dernier est en attique. Selon le prix-fait de construction de 1647, les façades de l’hôtel Perrin étaient creusées de refends. L’ancien jardin sert désormais à garer des véhicules et conserve de beaux restes de ses fontaines. Elles furent alimentées par une source d’eau parvenue depuis le quartier Villeneuve par autorisation du 23 février 165514. Deux nymphées se font face : une vasque à godrons encadrée de pilastres ioniques décorés d’une guirlande de fleurs et insérée dans un arc en plein cintre. Le nymphée de droite conserve la statue d’un Neptune. L’escalier d’honneur à noyau central à balustres de pierres fut remplacé à la fin du xviiie siècle par un escalier rampe sur rampe avec balustrade en fer forgé. Les décors sont composés de gypseries de style Louis XVI semblables à celles de l’hôtel Bonnet de la Baume (2, rue Goyrand). Le 18 mars 1743, Philippe de Meyronnet-Châteauneuf, conseiller au Parlement, adressa au bureau des finances de la généralité de la ville une requête tendant à ce qu’il « luy soit permis de faire mettre des balcons et une saillie sur la porte ». Le voyer Jean-Louis Cundier chargé de l’enquête donna un avis favorable15. Les fenêtres du rez-de-chaussée furent rehaussées et leurs linteaux droits d’origine remplacés par des arcs segmentés ornés d’un masque à la clef. Les décors de la porte d’entrée furent modifiés : pilastres doriques adossés à des refends qui soutiennent un entablement du même ordre.
54Dans cette maison naquit le chevalier Denis-Marius de Perrin (capitaine au régiment de Péquigny et décoré de la croix de Saint-Louis) le 8 octobre 1681. Nous lui devons la publication des lettres de madame de Sévigné à madame de Grignan sa fille. L’hôtel particulier fut acquis au xviiie siècle par les Meyronnet de Châteauneuf, conseillers au Parlement de père en fils et passa à la fin du xixe siècle au vicomte de Selles, Professeur à l’École Centrale. Après la mort de la vicomtesse de Selles, il passa à la présidente des Dames de Charité d’Aix-en-Provence. Sous le Second Empire, le tailleur Valentin s’installa au rez-de-chaussée, puis le tapissier Perrin. Au xxe siècle leur succéda « Aix-Tissus ».
HÔTEL GASSENDI 44, cours Mirabeau
55Édifié en 1647, en même temps que la maison de Louis Perrin par Prosper Gassendi, riche marchand16. Les prix-faits valent pour les deux maisons. Les modifications apportées à la façade de l’hôtel Gassendi sont peu documentées, mais à en juger les décors de style Louis XVI, il est possible de les dater des environs de 1760. Les allèges des fenêtres furent supprimées et remplacées au deuxième étage par des petits balcons de ferronnerie qui reposent sur une sobre mouluration. Soutenu par des consoles et des masques encadrés de chutes de guirlandes, un balcon continu s’étend sur toute la largeur du premier étage. Sous le balcon, cinq baies sont décorées d’un encadrement à crossettes, dans lesquelles ont été inscrites les portes-fenêtres du magasin actuel. À l’intérieur, les modifications du xviiie siècle firent disparaître les décors des sculpteurs sur plâtre Antoine Babeau et Jean-Louis Michel. À cause des boutiques, le vestibule d’entrée n’existe plus : on accède aux étages depuis la rue Frédéric Mistral, mais à partir du premier étage, on rattrape la cage d’escalier d’origine. La maison passa à la famille d’Adaoust. Entre 1777 et 1790, les trois derniers commandants en chef en Provence y habitèrent : le marquis de Vogüé, le comte de Thiard de Bissy et le comte de Caraman. Au début du xxe siècle, le dentiste Pascal occupait le premier étage, succédé par son beau-fils Étienne Paul. Au second étage habitait le colonel Vignal. Après lui, le docteur de Saboulin, chef de clinique, retrouva le toit familial puis passa ses locaux au nouveau premier président de la Cour d’Aix-en-Provence Pierre Viguié en 1950. Le rez-de-chaussée de l’hôtel fut occupé pendant longtemps par le café Clément, fréquenté entre autres par le peintre Cézanne. Il fut remplacé par le magasin d’un antiquaire.
HÔTEL LYON DE SAINT-FERRÉOL 42, cours Mirabeau
56Cet édifice fut élevé par Pierre Maurel de Pontevès pour son fils, après bail emphytéotique du 7 février 165417 et selon le prix-fait de construction du 22 décembre 1662 passé avec les maîtres maçons Jean Jaubert et Laurent Vallon18. Il s’agit du vaste lot à bâtir que le riche marchand avait acquis sur le cours à carrosses et sur lequel il avait déjà fait entreprendre sa propre demeure. Le terrain formait un îlot complet et comprenait trois parcelles. Pierre Maurel vendit celle du milieu à Esprit d’Arnaud et conserva la troisième pour son fils. La demeure comporte un massif contrefort d’angle à refends d’origine, décoré d’une niche d’angle dont la Madone, disparue pendant la terreur, fut remplacée par la statue d’un saint italien promoteur des monts de piété. En 1704, l’hôtel fut vendu par le fils de Pierre Maurel à Joseph Lyon de Saint-Ferréol. Son petit fils le revendit en 1768 aux Reinaud de Fontvert qui le modifièrent selon requête du 21 avril 1774 visant à « faire faire une grande porte à la façade du côté du cours, de faire apposer un banc de pierre ainsi que des balcons de fer en dehors des trois fenêtres du premier étage ainsy que de faire poser ou remettre des grillages de fer aux fenestres du rez-de-chaussée et enfin de faire faire tous les ouvrages avec les agréments convenables et les saillies ordinaires19 ». L’architecte Joseph Routier, voyer particulier de la ville, autorisa l’opération et déclara que « la nouvelle porte avec sa corniche au dessus d’un pan un tiers de saillie dans la regale sur laquelle sera placé un balcon ainsy que sur les deux fenestres restantes du premier étage de ladite maison lesquels ouvrages nous auroyent paru servir plutot d’embellissement a la ville ». C’est dans cette demeure que furent tenues en février 1789 la plupart des assemblées particulières des députés du Tiers États de Provence (on y entendit Mirabeau). En 1818, il fut revendu par les héritiers des Reinaud de Fontvert au chocolatier Giraud-Ginesy. La façade sur jardin et la totalité des décors intérieurs furent entièrement détruits à cause de l’investissement des locaux par la Caisse d’Épargne.
HÔTEL D’ARNAUD 40, cours Mirabeau
57La demeure du conseiller à la Cour des comptes Esprit d’Arnaud fut édifiée en 1648 sur une parcelle que Pierre Maurel de Pontevès lui avait vendue. Le chantier démarra peu avant le 17 octobre 1648, date à laquelle les entrepreneurs passèrent une commande de pierres de taille pour la construction des murailles de la maison20. Les façades sur rue et jardin ne conservent plus aucun décor. Totalement remanié à la fin du xviiie siècle, l’escalier d’honneur ne garde rien de son aspect originel. Sa transformation eut pour conséquence d’occulter partiellement une fenêtre en façade et le petit couloir qui mène à l’ascenseur conserve un reste de motif triangulaire en table mouluré de l’ancien escalier à noyau central. L’escalier à cage carrée de style Louis XVI que nous attribuons à l’architecte Jean-Arnaud Raymond est décoré d’une rampe en fer forgée et d’un pot à feu inséré dans une niche en haut de la première volée de marches. La structure de la façade, les encadrements des fenêtres et le décor de serrurerie de la porte d’entrée sont identiques à ceux de l’hôtel Bonnet de la Baume (2, rue Goyrand). À la mort d’Esprit d’Arnaud, la demeure passa avant 1674 à son neveu Louis de Suffren, marquis de Saint-Tropez, conseiller au Parlement. La famille de Suffren, à laquelle appartenait le célèbre bailli de Suffren, marin du xviiie siècle, le fit rebâtir tel qu’il est aujourd’hui. L’hôtel fut acquis sous l’Empire par le marquis de Forbin d’Oppède, chevalier de Malte puis au début du xxe siècle par le Professeur de la faculté de droit Édouard Jourdan. Après la guerre, l’hôtel fut habité par le bâtonnier Alfred Jourdan, président de l’Académie d’Aix-en-Provence. La Société Marseillaise de Crédit, qui occupe aujourd’hui les lieux, divisa les caves afin d’y conserver les coffres et aménagea le bâtiment des communs en bureaux.
HÔTEL MAUREL DE PONTEVÈS 38, cours Mirabeau
58Cette maison fut bâtie par le financier et trésorier du roi Pierre Maurel de Pontevès sur une partie du lot qu’il avait acquit le 23 décembre 164721. Dans l’acte du 4 janvier 1648, les maîtres gipiers Isnard Bégue et André Goyne lui promettaient de lui édifier sa demeure en y effectuant toute la besogne de gypserie, maçonnerie, taille de pierre, fourniture de tuiles, de pierres, de bois et de tout autres matériaux nécessaires. Ils furent chargés de faire les fondements de la maison, les murailles de maçonnerie, les caves, les escaliers, les moulures, les corniches et les balustrades du grand escalier, les planchers, les plafonds et les cheminées22… Les 7 et 10 janvier 1648 eurent lieu les prix-faits de livraison de tuiles, de moellons et de pierres23. Le 11 janvier 1648, Michel Tourneau promit à Jean Jaubert et à ses associés de faire charrier du sable sur le chantier24. Le 15 janvier 1648, Paul Geniest, Joseph Magnan et Antoine Peyron furent engagés pour œuvrer sur les murailles de maçonnerie25. On livra à nouveau des pierres de taille les 17 janvier 1648 et 11 décembre 164826. En 1652, Pierre Maurel commençait à s’impatienter devant la longueur de l’ouvrage : entrepris depuis quatre ans, le chantier n’était toujours pas achevé. Il avait été interrompu à cause du retard des livreurs de bois, mais le temps des pluies approchait et si la maison n’était pas couverte, elle serait fort endommagée. Le 11 avril 1652, Pierre Maurel entama une procédure contre les entrepreneurs et les ordonna de reprendre l’ouvrage27. Le 4 décembre 1652, les travaux reprirent : on passa le prix-fait des livraisons de plomb pour les tuyaux et canaux28. Le 9 mars 1654, Pierre Maurel demanda à Jean Gillez de faire venir jusqu’à son hôtel l’eau du bassin du couvent des Pères Prêcheurs, acquise le 4 avril 165429. Le tracé des conduits d’eau fut effectué par le contrôleur des bâtiments Jean Lombard30. Les travaux de finitions et de décorations commencèrent après l’emménagement du financier le 4 août 165431. Pierre Maurel demanda à Jean Gillez de faire couler l’eau dans sa grande fontaine le 10 décembre 165732. Il passa le prix-fait de construction de ses écuries le 17 avril 1657 avec les maîtres maçons Jean-Antoine et Jean Raymond (18, rue Mazarine33), dans lesquelles il demanda à Barthélemy Ausselet de creuser un puits, le 25 juillet 165834. Le 6 mai 1672, il demanda à Laurent Vallon de lui construire une cave35. Le dernier projet de Pierre Maurel de Pontevès fut de se faire édifier une chapelle privée : le 31 mai, Laurent Vallon s’engageait à effectuer la besogne au rez-de-chaussée36. Pierre Maurel décéda le 17 août 1672 et le projet n’aboutit pas. Les décors de l’hôtel particulier furent confiés au peintre Jean Daret et au sculpteur Antoine Babeau.
59La maison du « crésus de Provence » que nous attribuons à Pierre Pavillon a gardé tout son aspect de l’époque : une façade composée de huit travées de fenêtres et de trois niveaux dont les percements sont surmontés de frontons curvilignes interrompus en alternance avec des frontons triangulaires interrompus à volute rentrante (au rez-de-chaussée) et de frontons curvilignes (au premier étage). Chaque niveau est décoré des ordres superposés : dorique au premier, ionique au deuxième et corinthien au troisième niveau. La porte d’entrée est encadrée de deux atlantes qui supportent le balcon du premier étage. Posée sur trois vasques à godrons et inscrite dans un entablement curviligne, la statue d’un Neptune orne la fontaine du jardin. L’hôtel Maurel de Pontevès a conservé son escalier à noyau central, mais sa balustrade en pierre37 fut remplacée au xviiie siècle par une rampe en ferronnerie. Les appartements furent conçus en double enfilade : les salles de réception le bureau et les appartements du propriétaire se trouvaient au rez-de-chaussée et les chambres du premier étage sur rue ou sur jardin étaient précédées d’antichambres et accompagnées d’un ou plusieurs cabinets, classique enfilade de pièces antichambre/chambre/cabinet du début du xviie siècle. Les décors firent l’objet de nombreuses modifications, surtout dans la deuxième moitié du xviiie siècle : d’époque Louis XVI, une des grandes pièces du premier étage est composée de pilastres cannelés, de pots à feu et de guirlandes, très près du style de Jean-Arnaud Raymond à l’hôtel Bonnet de la Baume (2, rue Goyrand). Peu après son installation, Pierre Maurel de Pontevès eut l’honneur de recevoir Mademoiselle de Montpensier pendant deux mois en 1660. Un an plus tard, Marguerite Louis d’Orléans, fiancée du Grand Duc de Toscane et demi-sœur de Mademoiselle de Montpensier, y séjourna avant de se rendre en Italie. Elle y revint en 1675. À la mort de Pierre Maurel de Pontevès, sa veuve et ses enfants occupèrent l’hôtel durant les nombreux procès de succession qui perdurèrent jusqu’en 1728. Son fils Pierre Maurel, conseiller au Parlement, hérita de la demeure en 1688. À sa mort, il la léga à son fils le conseiller Étienne Martin de Maurel qui y reçut le 31 mars 1742 de façon majestueuse l’Infant d’Espagne, fils de Philippe V. En 1770, on déplorait l’absence d’héritiers mâles et ce fut à son unique fille Marie-Laure-Pauline-Séraphine Maurel de Volonne Châteauneuf que revint la demeure ainsi que toute la fortune. Elle avait épousé le 19 février 1748 son cousin André-François-Xavier-Casimir de Maurel de Mons de Villeneuve, chevalier, seigneur baron de Mons, Valbonnette, Calissane, Sainte-Croix, le Sambuc, conseiller au Parlement, qui était le descendant d’Antoine Maurel, frère et associé de Pierre Maurel de Pontevès. En 1788, elle désigna son mari comme légataire universel par son testament du 25 juillet 178138. En 1792, monsieur Maurel de Mons habitait l’hôtel avec son fils aîné. À la Révolution, il émigra en Italie et mourut à Turin le 25 avril 1794. Tous ses biens devinrent alors propriété de l’État. Le tribunal criminel des Bouches du Rhône s’installa dans la demeure dès l’an 7 de la Révolution39. Jean-André-François-Xavier-Casimir de Maurel de Villeneuve de Mons fut amnistié le 17 brumaire de l’an 11. Son fils aîné, monsieur de Calissanne, reprit possession de l’hôtel vidé de tous ses meubles par sa demande. Il en conserva la jouissance jusqu’à sa mort. Bazilien Maurel de Calissanne décéda en 1831, sans avoir d’héritier mâle et c’est à sa fille, Alexandrine-Laurence-Denyse-Agathe Maurel de Mons de Calissane que fut restitué l’hôtel. Elle avait épousé en 1814 Adolphe d’Espagnet40, fils d’un conseiller au Parlement. À la mort de celle-ci en 1851, l’hôtel revint à un de ses neveux, le marquis Camille d’Espagnet qui épousa Alix de Pazery de Thorame. En 1805, une partie du rez-de-chaussée fut occupée par le café Mazan, où se déroulèrent de grandes fêtes et bals dignes de la Cour. En 1826, la famille d’Espagnet loua le deuxième étage au Recteur de l’Académie d’Aix41. Après le café Mazan, le Cercle Sextius s’installa au rez-de-chaussée sous la Restauration. Mais il n’occupait pas tout l’espace puisque l’atelier des frères graveurs Reynaud y fut aussi établi jusqu’en 1865 et qu’un certain monsieur Michel occupait le salon du jardin en 1841. Le Cercle Impérial occupa une partie de l’hôtel sous le Second Empire et céda la place au Café du Louvre en 1866, remplacé ensuite par le Cercle Athénée-Sextia. En 1908, la marquise d’Espagnet, sa fille la vicomtesse de Salmard, son gendre et leurs enfants étaient installés au premier étage. Son autre fille, la comtesse de la Balmondière, vivait au deuxième étage. Après 1914, Mademoiselle de Salmard, petite fille de la marquise d’Espagnet loua le premier étage de l’hôtel à la vicomtesse de la Panouse, qui le quitta peu après. En 1936, Jeanne-Paule Sicard acheta la maison et loua le premier étage à l’antiquaire David. L’hôtel fut acquis en 1940 par François Spoerry, architecte urbaniste aixois, déporté à Buchenwald en 1942. Les allemands s’y installèrent et chassèrent le Cercle Athénée-Sextia. Après la guerre, François Spoerry put à nouveau occuper l’hôtel, qui accueilla à la Libération « le Parti Communiste » au premier étage et « Le Foyer du Vieux Travailleur » au rez-de-chaussée. Le jardin reçut des bals le samedi et le dimanche soir. Le 26 juillet 1950, l’hôtel Maurel de Pontevès fut acquis par le Conseil Municipal, qui voulut y loger les bureaux du Rectorat et le Recteur au rez-de-chaussée. Dans les années 1980, les bureaux administratifs de la Cour d’Appel furent installés dans l’hôtel, occupé aujourd’hui et depuis 1997 par le Tribunal de Commerce.
HÔTEL COURTÈS 36, cours Mirabeau
60Mis en chantier le 16 octobre 1646 sur un terrain acquis par Joseph Courtès, avocat au Parlement, en même temps que la demeure de Jean Mollin42. Le 25 novembre 1647, le maître gipier Jacques Borrel promit aux deux avocats de leur édifier leurs maisons43. L’entrepreneur s’engageait à effectuer les travaux de maçonnerie, de gypserie, de taille de pierre et à fournir les matériaux nécessaires. La pierre de taille fut livrée sur le chantier le 14 janvier 164844. Le 25 janvier 1648, le prix-fait du travail de menuiserie des portes et fenêtres fut passé avec les maîtres menuisiers Henri et Claude Michel45 et le bois leur fut livré pour ce faire le 16 mars 164846. Le travail de maçonnerie fut commandé au maître maçon Mathieu Maurin le 21 mars 164847 et le travail de taille de pierre à Joseph et Jean Ramus le 21 avril 1648 « avec toutes les architectures necessaires aux portes et aux fenestres sans quils soient obligés de faire aucunes figures, trophées et fulhages48 ». Le prix-fait du travail de serrurerie fut passé le 30 mai 1648 avec Antoine Gillet49, celui de la taille de la pierre le 6 juillet 164850, celui des gypseries le 20 octobre 164951 et celui du blanchiment des façades le 30 novembre 165052. Le 25 janvier 1652, Joseph Courtès demanda de son côté au maître maçon Jean Gillet de lui édifier toutes les balustres de pierre de la clôture de son jardin et de lui fabriquer les piédroits nécessaires à la décoration de deux cabinets sur le jardin53. Le 28 mars 1650, Joseph Courtès fit l’achat d’une porte d’entrée en bois de noyer au maître menuisier Jean Routis54. Le 26 juillet 1651, le fabriquant de puits Jacques Tapan lui promit de faire un puits dans le jardin de sa maison55. Le 8 mars 1658, il passa avec Augustin Reynaud le prix-fait de la besogne de menuiserie du bâtiment des communs56.
61L’historien Jean Boyer affirme que les maisons de Joseph Courtès et Jean Mollin furent par la suite réunies en une seule. En réalité, le nom de Jean Mollin disparaît dans les archives dès les années 1650-1651 : sa maison fut entre temps réquisitionnée et totalement détruite. À la suite d’un arrêt de la Cour du 23 novembre 1649, Jean Mollin fut requis de vendre sa maison, suite à la demande des autres propriétaires du cours à carrosses, qui se proposèrent même de la lui racheter. Il s’avéra que la maison de Jean Mollin, construit près du couvent des Religieuses Carmélites, gênait considérablement le passage et la vue perspective du cours à carrosses. Le 13 janvier 1651, sa demeure fut saisie et démolie57. On retrouve sur la façade sur rue à cinq travées une ordonnance identique à celle des hôtels Gassendi et Perrin. Le contrefort d’angle est surmonté d’une niche décorée de la statue d’un Saint-Joseph. Les allèges des fenêtres du premier étage ont été remplacées par des balcons de ferronnerie au milieu du xviiie siècle. Située dans l’axe de la composition, la porte d’entrée ne conserva que ses encadrements d’origine à minces refends. Son linteau en arc segmenté et agrémenté d’un mascaron à la clef dut être mis en place en place en même temps que les balcons, sous Louis XV. Une balustrade en pierre marque le départ de l’escalier d’honneur rampe sur rampe. Certainement par souci d’économie, les balustres des niveaux supérieurs sont traitées de façon assez grossière et simplement recouvertes d’un enduit en plâtre. La rampe de départ en pierre est exactement la même qu’à l’hôtel de Châteaurenard, dessiné par Pierre Pavillon. Le vestibule de l’hôtel Courtès conserve ses poutres recouvertes d’enduits et de gypseries sculptées et des armoiries en plâtre. Des boutiques devaient exister sur la rue du Quatre-Septembre, puisque le prix-fait passé avec le menuisier prévoyait leur fermeture avec des portes en bois. L’édifice passa successivement dans les mains de plusieurs familles : Moulin et Eyssautier. Un de ses possesseurs, Guillaume de Nicolaï, y forma dans la première partie du xviiie siècle une bibliothèque riche en manuscrits provençaux. Il fut acquis en 1736 par Antoine de Laugier, seigneur de Saint-André. Sous le Second Empire se trouvaient conjointement dans cet hôtel un cabinet de lecture et une chocolaterie en 1855. Le Café des Iles d’Or s’y établit aussi, surnommé le Café des Filles d’Or, puis la Rich’Taverne. On y trouva aussi la confiserie Bremond. Sous Louis Philippe, monseigneur Sibour, évêque de Tripoli, y occupa le premier étage. Le rez-de-chaussée accueille la banque du Crédit du Nord.
HÔTEL TRAVERSERY 34, cours Mirabeau
62Construit en 1648 par Maurice Traversery, bourgeois chargé de donner à bail et emphytéose les places à bâtir du nouvel agrandissement58, sur un terrain acquis le 3 novembre 164659. Le 10 janvier 1648, Maurice Traversery chargea deux ouvriers de démolir la tour de la vieille porte Saint-Jean et sa muraille60 et démarra le chantier de la maison le 25 février 164861. Les ouvriers s’engagèrent à lui faire la façade en pierre de taille et la porte côté cours à carrosses « en bosse avec ses cornisses en frontispisse […] avec les fassons necesseres basses et chapiteaux62 ». Le 2 mars 1648, Jacques Escursan lui promit d’édifier toutes les murailles de maçonnerie63. Le 23 mars 1648, Jacques Granon lui promit d’exécuter tout le travail de serrurerie64. Le 2 avril, le prix-fait d’autres murailles de maçonnerie, des planchers et des cheminées fut à nouveau passé avec Jacques Escursan65. Celui du travail de menuiserie fut passé avec Augustin Reynaud le 9 juin 164866. Le 6 août 1648, Maurice Traversery demanda à Jacques Tapan de faire un puits dans sa maison67. Le 17 novembre 1650, il requit le maître gipier Jacques Escursan pour la décoration de six cheminées, pour le grand escalier et les moulures des portes et fenêtres68. Le 2 décembre, il confia le travail de serrurerie à Louis Dauphin69. La maison était pratiquement terminée : « attandu que ladite maison est entièrement achevée de bastir et quil ne reste plus qu’a poser les portes et fenestres ». Les comptes finaux des travaux de maçonnerie eurent lieu en 165170. La maison ne garde rien de sa façade d’origine. L’édifice fit l’objet d’une refonte totale au milieu du xviiie siècle comme l’attestent les voussures légèrement cintrées des ouvertures et les petits balcons de ferronnerie. Comme à l’hôtel Courtès, la porte d’entrée donne accès à un vestibule au fond duquel l’escalier rampe sur rampe qui n’a pas conservé ses balustres de pierre s’ouvre sous une arcade cintrée qui soutient le palier du premier étage.
63L’hôtel fut vendu le 25 janvier 1656 à l’avocat Noël Gaillard, décédé le 19 septembre 170471. Le président de Gaillard possédait de nombreuses tapisseries, comme en témoigne l’inventaire de ses objets précieux effectué en 170072. Ses biens firent aussi l’objet d’une expertise le 13 octobre 1708 : la maison fut estimée à 14 674 livres 15 sols73. Ses descendants s’éteignirent au début du xviiie siècle et la maison fut acquise en 1713 par Bernardin Barlatier, seigneur de Saint-Julien, qui prit par la suite des locataires dont l’avocat Pascalis, qui habita le premier étage et y mourut à la Révolution.
HÔTEL GARNIER 32, cours Mirabeau
64En 1646, Joseph Garnier, procureur à la cour du Parlement, fit l’acquisition de trois places un quart et une canne de maison sur le cours74. Les travaux commencèrent six ans après : le 17 septembre 1652, il engagea les maîtres maçons Pierre et Antoine Martin père et fils75. Le prix-fait de la taille de pierre concernant les murs, le jardin, le puits, la porte d’entrée, les portes et les fenêtres fut passé le 8 octobre 1652 avec le maître maçon Nicolas Carbonel76. Le travail de gypserie fut confié le 5 novembre aux maîtres gipiers Honoré et Antoine Pécoul77. On livra du gypse et des pierres sur le chantier le 2 décembre78. Le travail de charpente fut commandé à Jean et Maximin Michel le 30 décembre79, celui de serrurerie à Antoine Gillet le 2 janvier 165380 et celui de menuiserie à Charles Mouris le 15 septembre 165381. On chargea enfin Claude Audier et Pascal Eyguesier des blanchiments des murs le 26 février 1654, année probable de l’achèvement de la demeure82. Elle ne garde rien de sa façade primitive, mais nous savons que la façade était traitée en bossages : « les fassades devant et dernier carronnées en bosse ainssy que sont les maisons des Sieurs Perrin et Gassendy et Garnier83 ». Comme les maisons voisines, elle comporte trois étages sur rez-de-chaussée dont le dernier en attique, mais ne comporte que quatre travées. Rejetée à l’extrémité gauche de la composition, la porte d’entrée donne accès à une cage d’escalier rampe sur rampe qui a gardé ses balustres de pierre. Le vestibule conserve quelques éléments de son ancien décor de gypserie, notamment au dessus de la porte qui donne accès au jardin : un imposant médaillon à volutes décoré d’une Vierge à l’enfant entourée d’anges. À la veille de la Révolution, la maison appartenait à la marquise de Tilles de Villefranche. Au Second Empire y vivait le baron d’Entrechaux.
HÔTEL LAMBERT 30, cours Mirabeau
65Le 30 octobre 1646, le bourgeois Jean-Antoine Lambert acheta deux places trois quarts et cinq cannes à bâtir84. Le 24 mars 1653, il passa en même temps que son frère François Lambert (au no 28) le prix-fait de construction de sa maison avec les maîtres maçons Pierre et Joseph Martin père et fils85. Le prix-fait du travail de charpente fut passé le 24 mars 1653 avec Augustin Reynaud86, celui de la pierre de taille le 17 mai avec Jean Jaubert et Laurent Vallon87, celui du travail de gypserie avec Honoré et Antoine Pécoul le 26 mai88, celui du travail de menuiserie le 10 juin avec Jean et Jean Allexy père et fils89 et celui du travail de serrurerie le 14 juin avec Melchior Senes90. Des livraisons de pierre et de sable eurent lieu les 26 mars et 2 avril91. Le 7 mai 1655, le sculpteur Jean-Louis Michel promit aux frères Lambert de faire tous les ornements nécessaires à la décoration de leurs cheminées et escaliers92. Jean Boyer affirme que les hôtels particuliers des frères Lambert occupent de nos jours les numéros 26, 28 et 30 du cours Mirabeau. Selon lui, l’une des demeures aurait été divisée en deux à une époque plus tardive, mais ils n’ont pas du tout la même hauteur et division d’étages. Les deux frères avaient acquis exactement la même largeur de terrain en façade, six cannes et deux pans. Les bâtiments n’ont pas pu être divisés. La découverte d’un acte inédit qui concerne une livraison de pierres pour la maison du prieur Gazel mentionne qu’elle se situait à côté de celles des frères Lambert93 (elle occupe le no 26). Les frères Lambert prirent exemple en 1653 sur la demeure de Pierre Gassendi : « les fassades devant et dernier carronnées en bosse ainssy que sont les maisons des Sieurs Perrin et Gassendy et Garnier94 » mais toute la partie supérieure de l’édifice fut entièrement remaniée au xixe siècle. L’hôtel particulier possède encore sa cage d’escalier rampe sur rampe. En 1709, il appartenait à la famille de magistrats de La Molle. Sous le Second Empire, « La Providence », bureau d’assurances, s’y installa. En 1855, un marchand de vin établit au rez-de-chaussée un commerce de vins étrangers.
HÔTEL LAMBERT 28, cours Mirabeau
66Le 2 novembre 1646, l’avocat en la Cour François Lambert se rendit acquéreur de deux places trois quarts et cinq cannes de maison sur le cours, jouxtant les lots de son frère Jean-Antoine Lambert95. Il passa en même temps que lui le prix-fait de construction de sa maison avec les maîtres maçons Pierre et Joseph Martin père et fils, le 24 mars 165396. La façade actuelle date vraisemblablement de la fin du xviiie siècle. Nous retrouvons les coquilles sculptées du portail d’entrée de la cour de l’hôtel de Caumont sur la porte d’entrée. En 1742, le bâtiment fut acquis par Joseph Julien, avocat, Professeur de droit, chancelier de l’Université, assesseur de la ville et procureur du pays. Sa fille épousa monsieur de la Boulie et l’hôtel passa à la famille de la Boulie. Sous le Second Empire, le Cercle Sextius occupa quelques temps la demeure, tout comme le tailleur Valentin et le magasin d’antiquités de monsieur de Vigny. Puis, l’hôtel particulier appartint aux Daurelle.
HÔTEL GAZEL 26, cours Mirabeau
67Un acte de notaire du 28 février 1657 qui concerne une livraison de pierres pour la maison du prieur Gazel, mentionne qu’elle se situait sur le cours et à côté de celles des frères Lambert97. Le chantier de construction a probablement commencé la même année. La façade garde son aspect modifié du règne de Louis XV. En 1709, la demeure appartenait à la marquise Roux de Goubert. Au xixe siècle, un musée de poupées en porcelaine de Saxe y fut organisé par madame Laurin, la propriétaire (une partie des vitrines fut déposée par son fils au musée du Vieil Aix). En 1855, le café Ourse s’installa au rez-de-chaussée, puis monsieur Audibert, marchand de conserves alimentaires et de salaisons en 1900 et la Société Aixoise d’Électricité. La Société des Amis des Arts y eut une salle d’exposition et le poète Joseph d’Arbaud y vécut jusqu’à sa mort en 1950. La demeure appartint ensuite à monsieur Laurin, ancien magistrat.
HÔTEL ANDRÉ 24, cours Mirabeau
68Le 24 décembre 1647, Jean André, notaire de l’Archevêché se réserva cinq places à bâtir sur le cours pour le prix de mille six livres et cinq sols98. Son statut lui permit de choisir l’emplacement le plus prisé du nouveau quartier et d’obtenir une certaine réduction sur le prix d’achat de ses places. Pour cinq places, il paya mille livres, au lieu de mille cinq cents. Il passa un contrat de prix-fait le 15 avril 1649 avec les maîtres maçons Jean Roche, Paul Gineys et Antoine Peyron. Ils lui promirent de lui édifier toutes les murailles de maçonnerie et de pierre de taille de sa maison ainsi que les caves, les planchers, les plafonds, les portes, les fenêtres et les escaliers99. Le même jour, le notaire confia le travail de gypserie à Michel Gourret, y compris les décors des cheminées100 et le travail de menuiserie aux frères Jean et Durand Phelip101. Le 16 avril 1649, les maîtres gipiers Pierre Vène et Claude Ginieys furent engagés pour la construction des murailles102. On livra des pierres et des tuiles sur le chantier les 28, 31 mai 1649 et 25 octobre 1649103. Le 16 novembre 1650, Jean André requit les maîtres maçons Honoré Laugier et Esprit Roux pour terminer une cave104. Le 15 mars 1651, le maître maçon Georges Tavan s’engagea à construire un puits105 et le 6 juin, le maître menuisier Antoine Phelip promit de fabriquer les portes et les fenêtres106. Entre 1650 et 1651, les travaux de la maison traînaient en longueur : le chantier était laissé à l’abandon depuis un certain temps et les intempéries causaient de nombreux dégâts. Le 6 octobre 1651, Jean André ordonna aux entrepreneurs de se remettre à l’ouvrage107. En 1654, la demeure fut enfin achevée, en témoigne l’acte de compte final de la besogne faite par les entrepreneurs108. L’hôtel particulier a conservé sa large corniche d’époque en pierre décorée de modillons semblable à celle de l’hôtel Maurel de Pontevès. Derrière sa façade entièrement remaniée au xixe siècle, on devine encore la structure primitive à deux étages et cinq travées. L’escalier rampe sur rampe s’ouvre à l’extrémité gauche de la façade mais n’a pas conservé sa balustrade d’origine en pierre de taille. En 1679, l’édifice appartenait au sieur de la Baume Tabaret, selon l’acte de vente de la maison voisine, l’hôtel Garnier109. À la veille de la Révolution, il appartenait à madame de Saurin de Murat. Sous le Second Empire, le rez-de-chaussée servait de salle au Café du Musée, remplacé à la fin du siècle par le cercle Sainte-Cécile. Le cinéma « le Renoir » occupe désormais les locaux.
HÔTEL EYGUESIER 22, cours Mirabeau
69Construit par l’avocat au Parlement Martin Eyguesier sur un terrain acquis le 30 janvier 1648110 et mis en chantier la même année. Un acte notarié du 2 février 1648 concernant une livraison de pierres de taille stipule que la maison était en voie d’édification111. Une autre livraison de pierres eut lieu le 2 mars 1648112 ainsi qu’une livraison de sable le 4 juin113. Le 14 juillet 1648, les maîtres maçons Barthélémy Arnaud et Mathieu Maurin s’engageaient à achever les murailles de maçonnerie de la maison114. On livra à nouveau des pierres sur le chantier le 20 novembre115. Le 5 novembre 1649, Barthélémy Arnaud s’associa avec Pierre Baret pour l’achèvement des murailles116. Au début de l’année 1651, Martin Eyguesier passa un contrat avec les maîtres gipiers Joseph Audibert et les frères Jean et Guillaume Ferran pour l’ouvrage de gypserie comprenant les cheminées117, suivi d’autres contrats les 11 août 1651 et 13 avril 1652 passés avec les frères Antoine et Jean Audibert118. Ces documents mentionnent en marge les paiements des comptes finaux en 1653. La construction fit également l’objet de lenteurs et de malfaçons. Le rapport d’expertise de la sénéchaussée d’Aix-en-Provence du 19 janvier 1652 montre que le bâtiment, non couvert à temps, souffrait des intempéries depuis longtemps et que les murailles maîtresses n’étaient pas correctement construites119. Sur la façade, il ne reste rien de la décoration d’origine. Un pilastre d’angle à bossages peut faire supposer qu’à l’origine il ressemblait à l’hôtel de Forbin (20, cours Mirabeau). Après autorisations du bureau des finances de la généralité d’Aix, Henriette de Félix d’Ollières, veuve de l’écuyer Pierre de Gueidan, remania l’édifice en 1774 et 1786120. Le document nous apprend qu’elle fit refaire la façade et que l’ouvrage fut interrompu en 1774 et repris en 1786, année de la construction de l’hôtel Bonnet de la Baume (2, rue Goyrand). Composée de trois niveaux et de cinq travées de fenêtres, la façade propose une décoration de style Louis XVI. Trois des fenêtres du premier étage sont décorées de consoles à triglyphes, de la même facture que celles qui encadrent la porte d’entrée de l’hôtel Bonnet de la Baume. L’architecte Jean-Arnaud Raymond intervint probablement dans le remaniement de cette façade. Du rez-de-chaussée occupé par des magasins, il ne subsiste que la porte en plein cintre encadrée de deux colonnes doriques cannelées à mi-hauteur, dans le style de l’architecte. La boiserie de la porte est surmontée d’une imposte en fer forgé portant au centre le monogramme des propriétaires de l’hôtel : F. G. (de Félix-Gueidan), issus d’une alliance des Gueidan et des Félix d’Ollières. Un long balcon embrasse le premier étage de la façade. Au deuxième étage, on voit un petit balcon en légère saillie en ferronnerie Louis XVI. L’intérieur de l’hôtel a été transformé plusieurs fois. On n’y retrouve plus rien de l’époque où il était occupé par les Gueidan. Nous savons qu’il possédait une chambre à alcôve au deuxième étage121 et qu’il était décoré de plusieurs tapisseries de cuir doré, de tapisseries des Flandres et de Bergame122. L’édifice conserve sa distribution doublée en profondeur et l’escalier des domestiques, placé à droite de la façade. Martin Eyguesier vendit sa maison le 8 juillet 1679 au conseiller du roi à la Cour de Parlement Sextius de Montaud au prix de 18 000 livres123. Avec l’aide des tailleurs de pierre Pierre et Jean Ollivier et Jacques Allègre, il apporta d’importantes améliorations à la demeure, d’après prix-faits du 4 octobre 1679 et 9 février 1681124. Il le revendit le 27 février 1681 à l’avocat à la Cour Pierre de Gueydan au prix de 22 000 livres125. Le 6 mars, il était toujours propriétaire de la demeure et le reconnut devant l’archevêque126. Au cours du xxe siècle, madame Martin de Léoube habitait le premier étage, suivie plus tard par Paul Seymard, doyen des Académies de Billard et de Belles Lettres.
HÔTEL DE FORBIN 20, cours Mirabeau
70Le 31 janvier 1656, le conseiller au Parlement César de Milan, seigneur de Cornillon et de Confoux, acheta une place à bâtir le long du cours127. Le chantier de construction commença le même jour128. Le prix-fait du travail de pierre de taille de la façade, des balustrades du jardin et des escaliers fut passé avec les maîtres maçons Joseph et Pierre Ramus le 1er février 1656129. Le même jour, on passa le prix-fait de l’ouvrage de gypserie avec Joseph Jaubert et François Lieutaud : décoration des cheminées et des encadrements de portes130. Le 3 février, Augustin Reynaud s’engageait à effectuer les travaux de menuiserie131 et le 5 février, Melchior Senes promettait de s’occuper de l’ouvrage de serrurerie132. Le 7 février, Victor Pouchain livra des tuiles sur le chantier133. Le même jour, César de Milan demanda au maître maçon Jacques Fauquier de construire un puits dans la maison134. Le 6 mai 1658, les maîtres gypiers Honoré Laugier et Jean Lieutaud s’engageaient à effectuer les blanchiments des murs135. À la mort de son mari, la marquise de Piolenc continua les travaux. Le 20 février 1668, elle passa le prix-fait de construction des écuries avec les frères Mathieu et Michel Maurin136 et le 18 avril 1673, elle demanda au sculpteur Jean-Louis Michel de décorer quelques plafonds137. Son fils Claude de Milan, président au Parlement, épousa en 1672 Gabrielle de Forbin, fille unique et riche héritière. Leurs descendants conservèrent le nom de Forbin. Leurs fils et petit fils furent grands Sénéchaux de Provence. Le dernier ne laissa que des filles. L’aînée épousa en 1765 son cousin le marquis de Forbin-La Barben (mort guillotiné à Lyon en 1793). Comme l’hôtel Maurel de Pontevès, le bâtiment comporte une façade principale ordonnancée à trois niveaux et huit travées de fenêtres. Les ouvertures du premier niveau sont encadrées de pilastres ioniques, celles du deuxième niveau de pilastres corinthiens et celles du troisième niveau de pilastres composites. Le dessin de la porte d’entrée en bois et le balcon en ferronnerie qui la surmonte sont identiques à ceux de l’hôtel du riche financier. Il est ici soutenu par de grosses volutes sculptées décorées de guirlandes de fleurs. Les façades sur jardin et sur rue Joseph-Cabassol ne sont pas ordonnancées. À l’angle nord-est, un pilastre d’angle à refends est décoré d’une niche abritant une vierge. L’escalier d’honneur à noyau central ressemble de près à celui de l’hôtel de Châteaurenard, édifié par Pavillon, ce qui permet d’avancer la participation de l’architecte à la conception de l’hôtel de Forbin. Il est précédé d’un portique formé de quatre colonnes, rajout probable de 1749, année pendant laquelle une nouvelle demande d’alignement avait été déposée par le propriétaire138. Le portique est semblable à celui de l’hôtel de Boisgelin (11, rue du Quatre-Septembre) et nous permet de le donner à l’architecte Georges Vallon, assisté du sculpteur Jean-Pancrace Chastel : les chapiteaux composites ressemblent de près à ceux de la façade des nouveaux greniers à blé (édifiés pas George Vallon et décorés par Chastel au milieu du xviiie siècle). À l’intérieur, le commanditaire fit placer des plafonds à la française et des gypseries139. Un salon à pans coupés du premier étage, remanié au xviiie siècle, conserve en décor une cariatide du xviie siècle. Au dessus des portes sont disposés des amours en grisailles et la grande chambre à coucher possède une vaste alcôve à mouvement arrondi. La veuve de César de Milan commanda des tapisseries de cuir doré le 26 mai 1666, ainsi qu’en 1667140.
71En mars 1701, les ducs de Bourgogne et de Berry, petits fils de Louis XIV, assistèrent à un combat d’oranges depuis le balcon de l’hôtel. Le 22 mai 1807, Pauline Borghèse, sœur de Napoléon, fut accueillie à l’hôtel de Forbin par son chambellan Auguste de Forbin. Fouché s’y installa en 1810. En 1816, la princesse Caroline de Naples s’y arrêta pour quelques heures, comme le duc d’Angoulême le 1er mai 1830. La totalité du mobilier fut transféré au château de La Barben, où sont accrochés les portraits par Largillière et Rigaud et les toiles du comte Auguste. La chapelle du château reçut la Nativité de Jean Daret et les écuries le carrosse armorié. Dès 1935, le rez-de-chaussée de l’hôtel particulier fut occupé par le Crédit Lyonnais qui succéda au Cercle Sextius. Aujourd’hui, la banque occupe tout le bâtiment.
HÔTEL BLANC 18, cours Mirabeau
72Après acquisition d’un terrain le 16 février 1656141, Esprit Blanc, conseiller au Parlement, secrétaire du roi et seigneur de Ventabren, établit un prix-fait de construction pour sa demeure du cours avec les maîtres maçons Jean Jaubert et Laurent Vallon, le 18 février 1656142. Le document décrit la besogne à effectuer, tant en maçonnerie qu’en gypseries. D’autres actes notariés, passés avec maçons, menuisiers, fabricants de tuiles ou gypiers, indiquent la suite des travaux143 et les livraisons de pierres144. L’édifice ne conserve rien de sa décoration extérieure primitive. La porte d’entrée a néanmoins préservé son encadrement de pilastres ioniques, identiques à ceux de l’hôtel de Forbin. Une frise sculptée d’enroulements de végétaux court au dessus de l’entrée. Les balustres en pierre de l’escalier d’honneur ont été remplacées par une rampe en fer forgé au xviiie siècle145. Par les femmes, la demeure passa en 1777 à la famille Meyronnet de Saint Marc. Après la mort de la comtesse de Voguë, en 1941, l’hôtel fut occupé de manière définitive par son neveu le baron Pierre de Meyronnet de Saint-Marc, qui en était déjà propriétaire par un arrangement de famille et qui occupait les appartements du deuxième étage. Aujourd’hui, la Banque Maurel occupe le rez-de-chaussée, les étages supérieurs sont habités par les propriétaires.
HÔTEL GROGNARD 16, cours Mirabeau
73Le 16 octobre 1656, Melchior Grognard, trésorier général de France, passait le prix-fait de sa demeure avec les maîtres maçons et gypiers Nicolas, Antoine et Henri Escursan, père et fils146. Le même jour, il chargea les maîtres maçons Jacques, Antoine et Jean Devoux des travaux de pierre de taille147. Le 2 novembre 1656, il confia le travail de serrurerie à Jacques Marin148 et le 6 décembre les travaux de menuiserie à Antoine Bertrand149. En 1657, le bâtiment était en voie d’achèvement puisque Melchior Grognard demandait à Jean Devoux de fabriquer la porte des écuries et la porte d’entrée de la maison, le 15 mai150. Le 25 juillet 1657, il commanda un puits à Jacques Courtès et Christophe Boyer151 et le 21 mai 1658, il demanda à Honoré Tornatory et Antoine Bertrand de faire toutes les portes de la maison152. Les travaux duraient et le trésorier général s’impatientait : le 21 juin 1658, il somma les maîtres maçons, gypiers, serruriers et menuisiers de reprendre les travaux interrompus sous peine de dommages et intérêts153. Le 10 juillet, il passa un prix-fait avec le sculpteur Jean-Louis Michel pour la décoration des cheminées, plafonds, dessus de portes et escalier d’honneur154 et le 12 août, le prix-fait du bâtiment des communs avec Nicolas et Antoine Escursan155. Deux ans plus tard, la demeure semblait presque achevée puisque le 5 mai 1660 il passa commande de la porte d’entrée de la maison à Jean-Claude Boyer156. Le deuxième niveau de la façade sur jardin conserve une frise de décors en table à pans coupés identique à celle de l’hôtel Boyer d’Éguilles (rue Espariat). Les vides observés entre les travées de fenêtres présupposent que la façade était décorée de pilastres colossaux comme à l’hôtel Boyer d’Éguilles. La façade sur rue put l’être également. La rampe de l’escalier d’honneur a été remplacée par une rampe en ferronnerie, sans doute pendant le séjour des Mirabeau. À la mort de Melchior Grognard en 1688, l’hôtel particulier fut vendu à Alexandre Roux de Gaubert, conseiller au Parlement de Provence. Puis il passa à Antoine de Constans, trésorier général de France, qui le revendit en 1736 à Jean-Antoine de Riquetti, marquis de Mirabeau, célèbre sous le nom de « Col d’Argent », qui y mourut le 27 mai 1737. Le fils de Mirabeau, Victor, vendit l’hôtel en 1743 au conseiller de Bouchet, seigneur de Faucon, qui le conserva pendant vingt ans avant de le vendre en 1763 à Lyon de Saint-Ferréol, trésorier général des États de Provence. Lyon de Saint-Ferréol y mourut en 1798 sans descendance masculine. L’hôtel fut acquis en 1820 par le baron de Fabry, premier président à la Cour royale. Son fils le revendit en 1860 au premier président Rigaud, puis le fils de ce dernier le vendit à monsieur de Mougins-Roquefort. Avec les derniers propriétaires, le rez-de-chaussée de l’hôtel fut loué à la Société Générale. La banque y occupe désormais tous les étages.
HÔTEL DE RASCAS 14, cours Mirabeau
74Construit sur un terrain acheté le 29 avril 1658157 par Honoré de Rascas, seigneur du Canet et conseiller au Parlement158. Il fut mis en chantier le 30 avril 1658159. Le prix-fait des travaux de menuiserie fut passé le 21 mai160 et celui de toutes les portes le 20 juillet161. Le 22 janvier 1659, Honoré de Rascas acquit une autre portion de terrain à l’arrière de son bâtiment162 qui lui permit de mettre en œuvre le chantier des écuries, après prix-fait du 21 août 1659 passé avec Jean Audibert et Pascal Eguisier163. La façade ne conserve rien de sa décoration primitive. Nous savons que le 21 octobre 1659, Honoré de Rascas commanda au peintre aixois François Gaillard les décors de la salle et de deux chambres du rez-de-chaussée, consistant en peintures, frises et cartouches164. Le 17 septembre 1660, il demanda à Jean Ayet de dorer quatre cheminées de la salle basse, de la grande chambre du premier étage, de la grande salle et de la chambre qui donne sur le cours. Il le chargea également d’exécuter les dorures de onze cartouches165. Au rez-de-chaussée du corps principal, deux pièces sur jardin ont conservé leur décor. Le salon comporte une voussure de gypserie d’époque Louis XV mêlant putti et griffons dans des enroulements et les angles des cartouches sont timbrés en leur centre de médaillons à l’antique. La cheminée Louis XV en marbre blanc est surmontée d’un trumeau à glace au dessus duquel est placé un panneau peint de petits amours entouré d’un nœud de rubans et d’une guirlande de fleurs de bois doré. Un trumeau à glace au décor plus simple lui fait face. Le décor de la seconde pièce comporte aussi une voussure d’époque Louis XV : une frise d’entrelacs où jouent des putti et interrompue au centre de chaque paroi par un médaillon où s’inscrit une vertu cardinale. Un lambris bas court tout autour de la pièce, qui a conservé sa cheminée en marbre. Une porte donne accès à l’ancien cabinet des momies de Fauris de Saint-Vincens, dans l’aile en retour sur jardin qui possède des stucs du xviiie siècle. La distribution du premier étage résulte des transformations du xixe siècle. L’escalier d’honneur a été reconstruit par Jean-Baptiste Franque entre 1735 et 1736166. À cette époque, le comte de Raousset-Boulbon possédait une immense collection de peintures167. Les deux pièces sur cours occupées par une agence immobilière montrent un décor de chimères et de singeries en gypserie d’époque Louis XV, mises en place par Fauris de Saint-Vincens pour présenter ses collections d’œuvres d’art.
75L’édifice fut vendu en 1698 à Silvy de Raousset-Boulbon, président au Parlement168, puis à Antoine Fauris, seigneur de Saint-Vincens, conseiller à la Cour des comptes et ami de Vauvenargues en 1739. Il fut le père de Jules-François-Paul de Fauris-Saint-Vincens169, antiquaire et archéologue, comme le serait son fils Alexandre-Jules-Antoine. Ils furent tous les deux arrêtés à la Révolution. En 1835, l’hôtel fut acheté par monsieur Fabry, conseiller à la cour royale. Après les antiquités des Fauris-Saint-Vincens, la maison s’enrichit d’une importante bibliothèque de jurisprudence. Aujourd’hui, la porte d’entrée en bois sculpté, au chiffre des Rousset-Boulbon, a été respectée. L’agence immobilière a ouvert ses portes en 1999 dans les lieux occupés jusqu’alors par une annexe de la Société Générale et avant elle par le salon de thé de la pâtisserie Béchard. Une entrée secondaire (no 14 bis) a été ouverte sur le côté droit de l’édifice et donne accès à des appartements particuliers. Son escalier correspond à l’ancien escalier de service.
HÔTEL BÈGUE 12, cours Mirabeau
76Construit par Isnard Bègue, marchand et maître gypier, sur un terrain acquis le 29 avril 1658170. Il fut mis en chantier le 8 mai 1658171. Seul bâtisseur du cours à exercer une profession manuelle, son statut de marchand en cours d’enrichissement lui permit d’affirmer sa distinction. Sa demeure ne comporte que trois travées de fenêtres en façade. On y retrouve le modèle de la porte d’entrée de l’hôtel de Forbin (20, cours Mirabeau). L’escalier rampe sur rampe est désormais orné d’une ferronnerie du xviiie siècle. Les fenêtres du premier étage possèdent des petits balcons en ferronnerie d’époque Régence. La maison fut vendue en 1685 à l’avocat Sauvaire, pour passer ensuite à monsieur de Malignon, puis aux d’Antoine-Venel, conseillers à la Cour des comptes. Le rez-de-chaussée fut occupé par des magasins. Aujourd’hui, le bâtiment est l’entière propriété de la confiserie « Béchard ». Sur la façade arrière, nous remarquons l’ajout récent d’un bout de bâtiment qui forme une avancée agrémentée d’un balcon avec balustrade.
HÔTEL DE BONIFACE-LEYDET 10, cours Mirabeau
77L’hôtel particulier de François de Boniface-Leydet fut entrepris le 2 juin 1710. L’achat de la place à bâtir et le déroulement des travaux sont minutieusement relatés dans son livre de raison172. Le conseiller au Parlement acheta sa parcelle le 30 mars 1710 au conseiller de Faucon au prix de 2 600 livres. Il passa le prix-fait de construction le 2 juin 1710 avec les maîtres gipiers Jean-Pierre, Elséar, Joseph et Honoré Michel père et fils. Le 8 juin, il demanda au marchand de bois Joseph Michel de lui fournir tout le bois nécessaire et le 14 juin aux frères Jean-Claude, Honoré et Esprit Olivier tout l’ouvrage de taille de pierre. Le 16 juillet 1710, il requit les trésoriers généraux d’effectuer l’alignement de la façade par Jacques Cundier. La première pierre de la maison fut posée le 3 août 1710. De nombreuses quittances furent faites aux ouvriers au cours de l’année 1710 et le 7 décembre, monsieur Michel fut engagé pour le couvrement de la maison. Le 25 février 1711, François de Boniface-Leydet demanda au sculpteur Clérion de lui poser des armoiries en pierre de calissane au dessus de la porte d’entrée. L’hôtel particulier est composé de sept travées de fenêtres et ne possède aucun élément décoratif, si ce n’est sur la porte d’entrée, encadrée de pilastres ioniques exécutés dès le 5 novembre 1713 par le sculpteur Honoré Fossé, fils de Jacques Fossé. Aidé du sculpteur Vian, il décora aussi les dessus de portes et les cheminées. Les pièces furent ornées de grands miroirs en trumeaux, de lambris, de cheminées recouvertes de panneaux de bois, de gypseries rehaussées d’or et de nombreuses tentures. On retrouve aujourd’hui les décors en anses de panier Louis XV dans les salons du rez-de-chaussée et dans la salle à manger. Les chambres du premier étage sont décorées de boiseries dorées avec des glaces et des cadres Louis XV. La chambre qui donne sur le cours possède sur sa corniche des gypseries qui représentent Vénus et l’Amour. François de Boniface-Leydet vendit sa demeure le 29 décembre 1731 à l’avocat au Parlement Gaspard de Gueidan au prix de 53 000 livres. Ce dernier s’en sépara le 16 janvier 1742 en la revendant à Jean-Baptiste de Bruny, chevalier, marquis d’Entrecasteaux, baron de Villeneuve, seigneur de Saint-Livon et président à mortier au Parlement pour 50 000 livres173.
HÔTEL DE VACON 8, cours Mirabeau
78L’édifice prend place sur une grande portion de terrain qui fit l’objet d’une importante spéculation financière depuis 1664 (elle correspond aux numéros 10, 8, 6 et 4 du cours Mirabeau). Le Duc de Vendôme l’avait acquise entre 1664 et 1665 et la revendit au conseiller d’Albert qui la divisa en quatre. Les places à bâtir furent revendues parfois plusieurs fois au début du xviiie siècle174. Le conseiller à la Cour des comptes Louis-Antoine de Vacon commença l’édification de sa maison en 1710. La façade comporte cinq travées de fenêtres et ne possède aucun élément décoratif, si ce n’est sur le portail d’entrée. L’escalier d’honneur date du xixe siècle. La maison passa à la petite fille du bâtisseur. Par la suite propriété des Sinéty, elle fut acquise en 1873 par Monsieur Laroque.
HÔTEL MARGALET DE LUYNES 6, cours Mirabeau
79Son chantier débuta en 1710 selon la volonté d’Antoine de Margalet, seigneur de Luynes. Le rez-de-chaussée possède un charmant boudoir à demi détruit par l’installation des bureaux du Comptoir d’Escompte. De ce qu’il en reste, on peut voir encore des trumeaux, des gypseries Louis XV, un panneau avec des anses de panier dans lequel le cartouche central représente un singe qui fait sauter un chien à travers un cor de chasse. Des singeries accompagnent les angles (un singe qui fume la pipe, une guenon qui retrousse sa jupe). La demeure laissa ouvrir plus tard une deuxième porte symétrique pour la banque BNP. L’aménagement des bureaux respecta les pièces, très belles au midi, mais coupa un salon en deux. Un salon passé bureau du directeur et d’autres pièces devenues salles de banque gardent aux murs des anses de paniers, cartouches, entrelacs, dessus de porte, gypseries, glaces, boiseries, trumeaux peints de style Louis XV. Dans une chambre au midi, on distingue des amours, une frise avec carquois, flèches et flammes. Antoine de Margalet vendit sa demeure au milieu du xviiie siècle aux Lombard du Castellet. Après la Révolution, elle retourna aux d’Albert. À la mort d’Albert de Saint-Hyppolite, dernier président à mortier, l’hôtel fut acquis par Félicien Agard. Peint par Arnulphy, le portrait d’Albert de Saint Hyppolite demeurait dans l’hôtel en 1872 lorsque madame Ducros-Agard hérita de l’hôtel. Il fut ensuite acquis par le marquis de Gantelmi d’Ille.
HÔTEL DE VILLARS 4, cours Mirabeau
80Construit en 1710 par Louis d’Esmivy de Moissac, conseiller à la Cour des comptes. Les remaniements de la façade exécutés par le duc de Villars en 1757 ont fait apparaître un balcon d’entrée soutenu par quatre colonnes, que nous pouvons attribuer à Georges Vallon175. Les huit travées de l’édifice sont marquées par des ressauts taillés dans la pierre. Les deux fenêtres à gauche du rez-de-chaussée sont encadrées et plus ornées. La façade ouest comporte des fenêtres disparates dont quelques-unes sont biaises (afin de pouvoir jouir de la vue). La façade sur jardin présente des balcons du xviiie siècle. La porte d’entrée est en boiserie de style Régence avec des marteaux de bronze décorés de mufles de lion tenant deux dauphins. À l’intérieur, la rampe d’escalier est à panneaux de fer forgés losangés, décorée d’une boule en marbre du Tholonet et d’une plaque aux armes du duc de Villars (disparue). Les salons du rez-de-chaussée et du premier étage sont décorés de motifs en gypserie des années 1760-1770 : un manteau de cheminée orné, des trophées de style xviiie, des décors exotiques composés de figures d’éléphants, de rhinocéros, d’autruches, de chiens et de chats. En 1750, le fils du bâtisseur, Jean-Louis-Honoré d’Esmivy de Moissac, conseiller au Parlement, vendit l’hôtel au duc de Villars, gouverneur de Provence, lors de son départ pour la Guadeloupe en tant qu’intendant de l’île. Le duc de Villars y installa une immense baignoire après accord d’un tuyau d’eau potable par le conseil de ville le 17 juin 1759. Puis l’hôtel fut vendu au médecin Ailhaud. Sous Louis Philippe, un bureau des Postes s’installa au rez-de-chaussée. La maison fut acquise en 1867 par monsieur Gautier. En 1943, un service allemand s’installa au rez-de-chaussée et négligea considérablement l’intérieur de la demeure. Le docteur François Beurier lui rendit toute sa beauté. Le rez-de-chaussée accueille les bureaux de l’agence immobilière « Laforêt » et les communs sont investis au rez-de-chaussée par le restaurant « Hipopotamus » et aux étages par des appartements.
HÔTEL DE LONGCHAMPS 8, rue Mazarine
81Construit le 11 mars 1692 pour Ampoulsine de Rici, épouse de Joseph de Navarrin et de Longchamps, par le maître gypier Jacques Reymond176. Quelques années après le début des travaux, un procès fut intenté contre l’entrepreneur : le rapport de réception de la maison du 22 juin-23 août 1697 révèle que la maison était parsemée de défauts. Les fondations n’étaient pas assez épaisses, les caves n’étaient pas assez grandes à cause de voûtes construites trop basses et l’escalier à balustrade avait été mal construit. La façade est d’époque Louis XVI et sa porte d’entrée est encadrée de pilastres à chapiteaux doriques. L’intérieur est toujours doté d’une double enfilade. Les appartements du premier étage conservent de beaux décors du xviiie siècle : une pièce sur le jardin comporte des gypseries qui traitent du thème des Arts (la musique, la peinture, la sculpture) et conserve des dessus de portes sculptés de putti en bas-relief, des encadrements de fenêtres à pilastres cannelés, des voussures d’angles décorées de lys, d’oliviers et de roses en gypseries. L’édifice fut racheté en 1712 par Balthazar de Bézieux, magistrat de la ville.
HÔTEL DE RIBBE 10, rue Mazarine
82L’édifice fut bâti par Jean Vallon à la fin du xviie et au début du xviiie siècle (1695- 1700) pour Pierre de Ricard, seigneur de Saint-Albin, président à la chambre des enquêtes du Parlement177. À l’intérieur, l’escalier possède une rampe en ferronnerie. Certaines pièces du rez-de-chaussée sont remarquables grâce à leurs décorations faites d’amusantes gypseries de style Louis XV (un singe qui se balance, une guenon qui lui tire la queue…) et de chinoiseries (un salon chinois est conservé au rez-de-chaussée). Le jardin présente un parterre à quatre compartiments de buis devant une fontaine adossée. Sur cette fontaine, à demi allongé sur un long socle, Neptune s’appuie sur un vase duquel coule l’eau dans un bassin. Cette fontaine est attribuée à Jean-Pancrace Chastel. Le Neptune est tout-à-fait identique à celui du château de la Bougerelle d’Aix-en-Provence, attribué au sculpteur (le rachat de l’hôtel en 1756 par Claude-François de Forbin-La Barben nous permet de la dater de cette année). Le trouvant trop vaste, Pierre de Ricard en loua une partie au marquis de Vibraye et à sa femme née Grignan. Ils quittèrent la ville en 1728 et cédèrent la location à Louis Palamède de Forbin, marquis de Soliès, qui y décéda le 21 mai 1743. Son cousin et héritier Claude-François de Forbin-La Barben acheta la demeure en 1756 et la revendit en 1774 au conseiller au Parlement Pierre-Symphorien de Pazery. La demeure fut acquise en 1830 par madame de Ribbe, née Miollis.
HÔTEL D’ALBERT 12, rue Mazarine
83Construit en 1697178 par François et Marc d’Albert. Composée d’un étage seulement suite à l’arrachement du deuxième, la demeure ne présente aucune décoration en façade. L’encadrement très dépouillé de la porte est identique à celui du no 33 de la rue Roux-Alphéran, édifié dès 1701. L’hôtel particulier fut vendu vers 1745 à Joseph-Marie de Covet, marquis de Marignane. C’est là qu’eut lieu en 1772 le mariage d’Émilie de Covet de Marignane et du comte de Mirabeau.
HÔTEL DEDONS DE PIERREFEU 14, rue Mazarine
84Nous ignorons la première date de construction de cette maison qui devint l’hôtel Dedons de Pierrefeu au milieu du xviiie siècle. Dans tous les cas, elle ne fut édifiée avant 1695 car elle ne figure pas dans les registres de la capitation. Dès le 3 août 1752, la famille Dedons de Pierrefeu remania totalement l’édifice179. La façade présente des éléments strictement identiques à ceux des greniers à blé de la ville édifiés par Georges Vallon en 1759180. Les chapiteaux ioniques des pilastres semi colossaux du monument public sont semblables aux pilastres qui encadrent la porte de l’hôtel Dedons de Pierrefeu, ce qui nous permet de les attribuer à l’architecte. Les mascarons sculptés sur les façades sur rue et sur jardin ressemblent étroitement aux motifs exécutés par Jean-Pancrace Chastel, qui œuvrait avec Georges Vallon sur la façade des nouveaux greniers à blé. La tradition orale qui consistait à dire que ce sculpteur aurait effectué les mascarons de l’hôtel Dedons de Pierrefeu se confirme par cette comparaison. La cage d’escalier à noyau central et à rampe en fer forgée est encore recouverte de tapisseries, très usagées. Le jardin accueille une belle fontaine du xviiiesiècle et les écuries (actuels garages) conservent leurs abreuvoirs en pierre. L’archiduc Ferdinand d’Autriche, frère de Marie-Antoinette, et sa femme, habitèrent l’hôtel en 1783 et 1784, alors qu’ils venaient prendre les eaux de la ville. La demeure fut rachetée aux Dedons de Pierrefeu après la révolution, le 27 mai 1802 par Madame Raphélis de Latourdupin181, puis en 1841 par monsieur L. de Clappiers. L’hôtel appartint ensuite aux Guillibert de la Lauzière. Le bâtonnier Guillibert y possédait un cabinet important qui renfermait les œuvres d’art provençal de Roux Alphéran, de qui sa femme était l’arrière petite-fille.
HÔTEL BONNET DE LA BAUME 2, rue Goyrand
85Cette demeure fut édifiée sur l’emplacement de l’ancien Hôtel de la Monnaie, tombé en ruine après un incendie survenu en 1774182. Le bâtiment fut racheté aux enchères le 14 août 1786 par Joseph-Philippe Bonnet de La Baume, conseiller au Parlement183, qui y fit bâtir sa demeure184. L’achèvement des travaux fut signifié par une quittance faite au sculpteur Desemery (chargé de la décoration intérieure de la maison) le 10 août 1792185. Joseph-Philippe Bonnet de la Baume ne profita que peu de temps de sa maison puisqu’il fut contraint de fuir la ville à la veille de la Révolution. Il décéda peu de temps après, à Lyon, sur l’échafaud. L’hôtel particulier représente un bâtiment très large, dont la façade principale est orientée au sud et est précédée de deux espaces distincts : à gauche un portail monumental et une cour d’honneur qui mène à l’entrée du bâtiment, à droite un jardin fermé. Composée de trois niveaux et de dix travées de fenêtres, la façade est encadrée à ses deux extrémités de pilastres semi-colossaux cannelés d’ordre ionique. Surmontée d’une guirlande de fleurs agrafée à un bucrane sculpté et encadrée de deux consoles carrées avec motif floral et triglyphe, la porte d’entrée ressemble de près au portail d’entrée de l’hôtel de Paulo à Toulouse (12, rue Ninau)186. Cet hôtel particulier, édifié de 1769 à 1770 sous la direction de l’entrepreneur et maître maçon Jean-Pierre Raymond (inspiré par son neveu l’architecte Jean-Arnaud Raymond), possède un portail d’entrée monumental décoré des mêmes consoles à triglyphes qu’à l’hôtel Bonnet de la Baume. Le portail qui donne sur la rue est inséré dans un mur d’enceinte chantourné, tel celui de la cour intérieure de l’hôtel particulier aixois, formé de deux pavillons en hémicycle à l’intérieur de la cour. Ces ressemblances nous font nous questionner sur l’éventuelle participation de l’architecte du roi Jean-Arnaud Raymond dans la construction de l’hôtel Bonnet de la Baume. De façon tout-à-fait coïncidente, l’architecte séjournait et travaillait à Aix-en-Provence à l’époque de l’édification de la maison de Joseph Bonnet de la Baume. Protégé de l’archevêque de Boisgelin, il œuvrait à la décoration des appartements de l’Archevêché et était candidat au projet de construction du nouveau palais de Justice. La présence de l’architecte à ce moment précis et la ressemblance des deux bâtiments cités ne semblent pas être des constats anodins. Une gravure signée de la main de l’architecte regroupe tous les éléments que l’on a observés à l’hôtel aixois et nous permet de certifier nos dires : un projet de monument à Kléber dont les décors sont composés des mêmes bucranes que celui qui orne la porte d’entrée de l’hôtel particulier187.
86À l’intérieur, la salle à manger est décorée d’un panneau central de gypseries représentant un fleuve auquel nymphes et satyres apportent des offrandes. Au dessous du panneau se tient une fontaine en brèche du Tholonet (disparue). La pièce est décorée d’une charmante décoration Louis XVI. Dans le salon, décoré de pilastres à chapiteaux corinthiens, se trouve une grande cheminée Louis XVI en marbre de Carrare et des panneaux de gypserie dus au sculpteur Desemery. L’escalier monumental Louis XVI a une belle rampe en ferronnerie et est orné de gypseries de Desemery. L’antichambre du rez-de-chaussée ornée d’un simple panneautage, présente une forme à pans coupés du côté opposé aux fenêtres : des dégagements sont ménagés dans les pans. La salle à manger est caractéristique de l’époque : elle s’achève par une exèdre dans les écoinçons duquel se trouvent les réduits. Une cheminée de style Louis XV en brèche du Tholonet lui fait face. Des gypseries ornent les murs : trophées de musique sur trois côtés, un relief représentant la Durance au centre de l’exèdre, deux dessus de porte avec vases enguirlandés et une frise ornée d’une guirlande de fruits en festons qui précède une moulure en tronc de palmier. Au centre du plafond se trouve une rosace. La bibliothèque est ornée d’un panneautage de dessus de portes et de trumeau avec draperies ou guirlandes, d’une frise de rinceaux interrompue au centre de chaque mur par un nœud de ruban. On note encore une cheminée de style Louis XV en marbre noir. La salle de bains indépendante de l’appartement abrite un décor plafonnant qui indique l’emplacement de la baignoire : une calotte très aplatie avec un décor rayonnant de caissons en très faible relief. Au sous-sol sont visibles les cuisines et les salles de communs. Le premier étage de même plan que le rez-de-chaussée ne comporte aucun décor sculpté. Au second étage quelques traces de gypseries arasées sont encore visibles sous les tapisseries. Environ trente ans plus tard après la construction de l’édifice, le général Miollis acquit l’hôtel, qui fut vendu après sa mort à monsieur de Coriollis-Moissac et qui devint la propriété du docteur Latil. Aujourd’hui il accueille des appartements privés ainsi que les bureaux de l’étude de l’avoué Latil, descendant du docteur.
HÔTEL DE LAGOY 3, rue Goyrand
87Construit dès le 20 mai 1684. L’édifice fut bâti sur des places acquises le 1er septembre 1683 par Honoré de Reboul, seigneur de Lambert, en même temps que Messieurs d’Albert (7, rue Goyrand) et de Chasteuil (5, rue Goyrand). Cette acquisition leur permit non seulement d’y faire édifier leurs demeures mais également d’en tirer profit : ils vendirent un terrain à l’avocat à la cour Joseph Honoré qui y bâtit sa demeure (9, rue Goyrand) et un autre à Françoise de Gaufridy et son fils Pierre de Haitze (11, rue Goyrand)188. À l’hôtel de Lagoy, la façade principale à deux étages et sept travées de fenêtres ne possède aucune décoration, si ce n’est un encadrement de pilastres ioniques au niveau de la porte d’entrée. Les chapiteaux de ces pilastres ne sont pas terminés : les enroulements ne sont pas sculptés. Les numéros 5 et 7 de la rue Goyrand possèdent des façades identiques à celle de l’hôtel de Lagoy et furent édifiées en même temps. Il semble judicieux de les déclarer de la même main. L’hôtel de Lagoy est composé d’une double enfilade. Son escalier d’honneur est placé à gauche du vestibule. Peu avant la Révolution, la demeure passa au comte de Castellane-Majastre et fut acquise en 1812 par le marquis de Lagoy. On y trouve un boudoir chinois Louis XV, un petit salon de musique dans un style de transition Louis XV-Louis XVI avec des panneaux de gypserie à trophées d’instruments de musique, une salle de bains Louis XVI qui recevait l’eau thermale et un vestibule remarquable par sa niche de poêle et sa fontaine monumentale. On trouvait également dans l’hôtel un nombre très impressionnant d’objets scientifiques concernant essentiellement la mécanique, l’hydrostatique, la pneumatique et l’électricité189.
HÔTEL DE TRESSEMANES-CHASTEUIL 5, rue Goyrand
88Bâti en 1684 par Joseph de Tressemanes-Chasteuil, conseiller au Parlement190, sur un terrain acheté le 1er septembre 1683191. La façade principale composée de deux étages et de sept travées de fenêtres ne possède aucune décoration. Les chapiteaux des pilastres de la porte d’entrée ne sont pas terminés. Un pilastre colossal à chapiteau ionique embrasse l’angle de la maison. La corniche est décorée mais devait être poursuivie et couvrir le reste de la façade, elle fut finalement traitée en simple génoise. Joseph de Tressemanes-Chasteuil vendit son hôtel en 1736 à Joseph de Coriolis, baron de Limaye, seigneur de La Bastide-des-Jourdans. À l’époque du Concordat, le bâtiment fut acquis par le département des Bouches du Rhône pour y loger les archevêques, dont l’ancien palais n’avait pas été rendu à sa destination. Monseigneur Champion de Cicé s’y installa et y mourut en 1810. Son successeur réintégra l’ancien palais archiépiscopal. L’hôtel fut ensuite revendu par le domaine impérial au marquis de Bausset, qui mourut sans descendance en 1841. La demeure fut achetée en 1842 par le procureur général Borély, grand collectionneur, qui fit placer dans le jardin un portail Renaissance, daté de 1542, qu’un autre propriétaire offrit par la suite au musée Granet.
HÔTEL D’ALBERT 7, rue Goyrand
89Il fut construit par le conseiller au Parlement François d’Albert suite à l’autorisation du 20 mai 1684192, sur un terrain acquis le 1er septembre 1683193. Avant l’autorisation d’alignement, François d’Albert confia le travail de construction de sa maison à Jean Vallon et François Lieutaud le 16 novembre 1683194 et demanda le 15 mai 1684 à Joseph Michel de lui fournir et mettre en œuvre tout le bois nécessaire. Il engagea également François Lieutaud pour tout le travail de gypserie, en témoigne la quittance du 1er avril 1685. Le chantier est très bien documenté par un manuscrit qui regroupe les quittances de l’ouvrage195. Qualifié de maître maçon et de tailleur de pierre dans la quittance de prix-fait, Jean Vallon était pourtant nommé architecte dans la plupart des actes qui concernaient ses différents ouvrages. Devant la ressemblance de l’hôtel d’Albert avec les numéros trois et cinq de la rue Goyrand, il est possible de les attribuer aussi à Jean Vallon. Le prix-fait du 16 novembre 1683 stipule que l’architecte effectuera la taille de pierre et les ornements de la façade (les chapiteaux ioniques qui encadrent le portail d’entrée). Le motif se retrouve à l’identique sur les trois édifices. L’hôtel d’Albert fut vendu en 1695 au Président général de la Garde. Catherine Roze, veuve de Sauglié, le loua jusqu’en 1699, en témoigne l’inventaire de la demeure du 2 décembre 1698196. Le Président général le légua en 1728 à son neveu André Barrigue de Montvallon, conseiller au Parlement de Provence197.
HÔTEL JOSEPH HONORÉ 9, rue Goyrand
90L’édifice fut construit en 1693 après achat de terrain par l’avocat et banquier Joseph Honoré, expéditionnaire en cour de Rome, cité dans l’autorisation de l’hôtel de François d’Albert et englobé dans le même lotissement198. Sa façade fut modifiée par les Félix du Muy au milieu du xviiie siècle. Le bâtiment de l’Université (Faculté de Droit rue Gaston-de-Saporta) édifié en 1734 par Georges Vallon présente les mêmes pilastres ioniques en façade que ceux de la porte d’entrée de l’hôtel particulier. Son portail est identique au numéro 14 de la rue Mazarine, aux hôtels d’Arbaud-Jouques et de Castillon (19 et 21, cours Mirabeau) remaniés à cette époque, aux bâtiments de la place d’Albertas (crée par Georges Vallon en 1742) et à l’hôtel Maynier d’Oppède (23, rue Gaston-de-Saporta) transformé en 1757. À l’intérieur de l’édifice, nous trouvons un vaste escalier paré de fer forgé soutenu par une colonne dorique. Les appartements sont organisés en une double enfilade. Vers 1800, l’hôtel passa aux Deydier-Curiol, seigneurs de Mirabel. Il fut vendu en 1850 à François-Félicien Ronco Roche de l’Étang et à sa demi-sœur, Alexandrine-Baptistine-Claire de Castellane, épouse de Louis-Xavier de Meyran de Lagoy.
HÔTEL DE GAUFRIDY 11, rue Goyrand
91Cette demeure fut édifiée dans les années 1690, suite à un achat de terrain effectué auprès de François d’Albert par Françoise de Gaufridy199, qui y habita avec son fils Pierre-Joseph de Haitze200.
HÔTEL DE CABANES 13, rue Goyrand
92L’édifice fut construit au début du xviiie siècle par Balthazar-Melchior de Cabanes, baron de Viens, conseiller au Parlement de Provence. La façade ne comporte que deux travées de fenêtres. La porte d’entrée est flanquée de pilastres avec fronton soutenu par deux élégantes consoles et centré d’un mascaron féminin couronné d’une coquille. Cette coquille est identique à celles du portail d’entrée de l’hôtel de Caumont (2, rue Joseph-Cabassol).
HÔTEL DE GALLIFET 15, rue Goyrand
93Bâti au début du xviiie siècle par Jean-Léon de Léotard, seigneur d’Entrages201. Les deux pilastres à chapiteaux ioniques qui encadrent la porte de la demeure sont identiques à ceux de l’hôtel de ville et perpétuent la tradition de Pierre Pavillon. Par le mariage de la petite-fille du bâtisseur, la demeure passa aux Gallifet, seigneurs du Tholonet.
HÔTEL DE SIMIANE 17, rue Goyrand
94Édifié en 1697 par François d’Albert et par son fils Marc-Antoine, conseillers au Parlement. Composée de deux étages et de six travées de fenêtres, la façade ne comporte aucun décor, seulement des balcons en fer forgé aux ouvertures du premier étage. L’escalier d’honneur comportait des balustres de pierre, remplacés dans la deuxième moitié du xixe siècle par une rampe en fer forgé. Au rez-de-chaussée comme au premier étage, les pièces à vivre se répartissent ainsi : deux grandes pièces carrées centrales et deux boudoirs de part et d’autre. Un plan original du premier étage de l’hôtel de Simiane conservé par les propriétaires actuels illustre les besoins de commodité et de séparation entre homme et femme202. Les pièces de l’étage réservé à Madame sont accompagnées de légendes : « salon au midy pour tenir compagnie l’hiver », « chambre de madame », « cabinet de madame pour être seule », « cabinet au nord pour se tenir l’été ». La demeure fut rachetée en 1732 par Pauline de Simiane (veuve du marquis de Simiane et petite-fille de madame de Sévigné) qui y décéda le 3 juillet 1737. Le marquis de Caumont conseilla en 1731 à la marquise d’engager l’architecte-décorateur avignonnais Thomas Lainé pour la décoration intérieure, dont les peintures, exécutées par Joseph Vernet, sont encore en place dans l’immeuble203. L’hôtel passa par les femmes aux Fauris-Saint-Vincens, puis aux Villeneuve-Vence. Il appartint dans la première moitié du xixe siècle à Alexandre de Périer, descendant des Villeneuve-Vence.
HÔTEL GARNIER 15, rue Cardinale
95Édifié par Michel Garnier en 1667 sur deux places à bâtir acquises les 27 septembre 1666 et 14 février 1667204. Un document de 1667 le mentionne en construction à côte de celui du baron de Tallan205. L’édifice est mentionné dans des documents de 1671 et 1672 relatifs au tracé de la rue Cardinale206. Formée de trois étages et de quatre travées de fenêtres, la demeure reprend la corniche à modillons en arcade plein cintre des façades des hôtels Gastaud (37 et 39, rue Cardinale) et du prieuré de Malte. La pierre placée au dessus de la porte d’entrée est toujours en attente d’être sculptée. Il appartint pendant un temps aux Coriolis de Rousset et fut la propriété des Giraud d’Agay au xixe siècle. Par la suite, il fut acheté par la famille Aubert.
HÔTEL DE CARONDELET 17, rue Cardinale
96Édifié par l’écuyer du roi, chef et conducteur de l’Académie Royale d’Aix-en-Provence Philippe-Emmanuel de Carondelet, baron de Tallan, dès le 12 octobre 1666 après prix-fait de construction passé avec les maîtres maçons Jean Jaubert et Laurent Vallon207 et alignement de la maison le 22 novembre 1666208. Le 25 octobre 1667, les entrepreneurs lui promirent de mettre en œuvre toute la pierre de taille et tout le bois nécessaires à la construction de la maison209. Le 3 mars 1668, on livra tout le bois nécessaire210. Le 21 février 1670, Alphonse Dumas promit au baron de Tallan de fabriquer toutes les fenêtres du dernier étage211. Le propriétaire avait stipulé dans le premier acte de prix-fait que sa demeure devrait être achevée en 1668. En 1670, elle n’était toujours pas terminée. Le 22 mars 1670, il demanda au maître maçon Gaspard Cibon et au géomètre Louis Cundier d’effectuer un rapport sur le chantier de construction212 : les murailles de la façade n’étaient pas droites et pas alignées selon le tracé de la rue, les gypseries avaient été bâclées et les poutres étaient inadaptées aux plafonds. On comptait aussi de nombreuses crevasses et autres malfaçons dans le travail des maîtres maçons et gypiers. Ces derniers furent contraints de dédommagements. Il n’est pas impossible que Philippe-Emmanuel de Carondelet, qui fit édifier sa demeure la même année que Jean Gastaud (37, rue Cardinale), se soit inspiré de sa façade. La corniche à modillons et le motif de la pierre qui insère l’œil de bœuf, en attente d’être sculptée, sont identiques. Cet hôtel a une façade simple avec attique. Le rez-de-chaussée est décoré de pilastres toscans qui supportent un entablement. La porte d’entrée est de style Louis XV. L’intérieur est en double enfilade213. On trouve au rez-de-chaussée un salon sur jardin décoré de gypseries Louis XVI, une cheminée Louis XVI en marbre vert, une ancienne chambre à alcôve à l’est avec un décor de gypserie qui montre des vases et des médaillons d’empereurs romains laurés, une chambre à alcôve sur la rue décorée d’une cheminée Louis XVI en marbre blanc, de gypseries et de dessus de portes montrant des trophées. Au premier étage, on trouve un grand salon sur jardin décoré de lambris blanc et or avec trois trumeaux de glace, une cheminée en marbre brèche violette et ses deux consoles en bois doré au marbre assorti à la cheminée et faisant partie de la boiserie. La chambre du sud-ouest possède une cheminée sculptée Louis XVI en marbre blanc. La chambre à alcôve qui donne au sud-est est décorée de gypseries Louis XVI et d’une cheminée Louis XVI en marbre des Pyrénées. Avant la Révolution, l’hôtel particulier appartenait au marquis de la Fare, seigneur de Bonneval, qui y occupa le rez-de-chaussée, les bas offices et cinq chambres en haut de la maison. Sa mère occupait tout le premier étage. L’abbé de Ruffo-Bonneval, dernier évêque de Sénez, y naquit en 1747. En 1848, son propriétaire fut le comte de Grignan. Il passa ensuite aux Joursanvault-Mareilles.
HÔTEL DARET 29, rue Cardinale
97Le peintre du roi Jean Daret avait été contraint de vendre la première maison qu’il avait édifiée en 1648 dans la rue du Quatre-Septembre. Il devait beaucoup d’argent à son ami Pierre Maurel de Pontevès qui lui avait prêté de grosses sommes, dont la rémunération des travaux effectués en son hôtel particulier avait déjà été déduite214. Il se fit édifier une deuxième maison au quartier Mazarin sur un terrain acquis le 23 novembre 1665 auprès de la commanderie de Malte215. L’acte de prix-fait de construction fut passé le 22 décembre 1665 avec les maîtres maçons Antoine Béraud et Dominique Arnaud216. Le même jour, il engagea les maîtres gypiers Jean Chaillan et Pierre Chabot pour l’ouvrage de gypserie217 et les maîtres charpentiers Antoine Durand et Claude Guigou218. On livra des tuiles le 5 mai 1666219 et le 9 juillet 1668, le prix-fait des portes et des fenêtres fut passé avec le maître menuisier Pierre Brochier220. En février 1666, les travaux furent interrompus à cause d’un conflit avec un voisin, le menuisier Dumas, qui avait creusé un puits sous la muraille mitoyenne. Le procès durait encore à la fin d’avril 1667 et se termina par un arrangement à l’amiable. Au mois d’août suivant, Jean Daret fit une sommation à l’un de ses entrepreneurs qui lui avait fourni du mauvais bois de charpente et avait laissé la maison non couverte. L’affaire s’arrangea comme le relate l’acte de compte final du 9 juillet 1668221. Ce même jour, le peintre passa un contrat avec un menuisier pour la fabrication des portes, croisières et demi-croisées qui devaient garnir la maison. Le compte final des travaux eut lieu le 22 janvier 1670, signé par l’épouse de Jean Daret, puisqu’il décéda en 1668 : il ne put certainement pas jouir de cette demeure. Composée de quatre travées de fenêtres et de deux étages, elle ne montre pas de grands décors. Seule la porte d’entrée est surmontée d’un motif en table, qui correspond tout-à-fait à ceux de la façade de l’hôtel d’Olivari (10, rue du Quatre-Septembre) dessinée par le peintre lui-même.
HÔTELS GASTAUD 37 et 39, rue Cardinale
98L’avocat à la cour Georges Gastaud passa le prix-fait de construction de sa maison le 6 juillet 1666 avec les frères maîtres maçons Mathieu et Michel Maurin222. Son frère, Jean Gastaud223, aurait fait construire la sienne quinze ans plus tard. Les deux maisons forment un ensemble très uniforme. Le 5 août 1667, Jean Jaubert et Laurent Vallon furent payés pour leur travail de gypserie224. Le 24 décembre 1670, les maîtres gypiers Jean, Antoine et Jacques Raymond père et fils furent appelés sur le chantier225, comme le maître menuisier Augustin Reynaud226. Le 2 septembre 1672, Georges Gastaud donna quittance à Laurent Vallon pour toute la besogne de maçonnerie et taille de pierre du bassin de la fontaine du jardin, lavoir, four et balustrades de la maison227. Les arcs curvilignes des portes d’entrée sont percés d’un œil de bœuf ovale. Les deux portails sont encadrés par des pilastres doriques surmontés d’un triglyphe, motif employé par Pavillon à l’hôtel de ville ainsi qu’à l’hôtel de Boisgelin. Le contrefort d’angle à refends et les corniches des bâtiments (décorées de corbeaux et de rosaces) font aussi penser au style de l’architecte. L’emploi de l’ordre ionique sur les pilastres qui encadrent les fenêtres du premier étage étaye notre raisonnement. Comme l’affirme Jean Boyer228, le bâtisseur de l’hôtel Gastaud s’inspira de l’hôtel de l’avocat de Cormis (15, rue des Épineaux) mis en chantier le 1er février 1666229 suivant les plans du bourgeois Gaspard Sibon. Mais Jean Gastaud n’émit en réalité aucune clause particulière dans le prix-fait du 6 août 1666. Ce ne fut que le 5 août 1667 qu’il exigea qu’elle soit décorée comme la maison de monsieur de Cormis, en ce qui concerne les « architectures230 ». La façade de l’hôtel de Gastaud s’inspira de celle de l’avocat de Cormis, mais elle ne fut pas bâtie selon les plans de Gaspard Sibon. L’influence du style de Pierre Pavillon n’est pas négligeable, notamment à travers l’ouvrage du sculpteur Jacques Fossé qui travaillait à ses côtés à l’hôtel de ville. La décoration de la façade avait été inspirée par la maison de l’avocat Cormis, mais ce dernier avait pris modèle sur la demeure du général Guidy, bâtie en 1659 (37, cours Mirabeau)231, dont les rosaces en façade furent sculptées par Jacques Fossé232. La demeure possède la même frise à triglyphes et rosaces que celle de l’hôtel de ville et de l’hôtel de Boisgelin. Les décors de la façade des deux hôtels de Gastaud ne peuvent être attribués au bourgeois Gaspard Sibon, puisqu’effectués par Jacques Fossé et directement inspirés de l’œuvre de Pierre Pavillon.
99Les étages du no 39 ont subi d’importants remaniements. Les seules pièces qui contiennent encore des gypseries se situent au rez-de-chaussée. Elles sont au nombre de quatre : la première, côté rue, était une vaste antichambre, les trois autres sur le jardin font office de salons (un grand et un petit) et de boudoir. Ce dernier se trouve dans le prolongement du grand salon, à l’extrémité sud-ouest. Dans un angle en pan coupé est placée une petite cheminée en marbre que surmonte un panneau consacré au thème de l’amour. Le décor du boudoir est dans la même veine que celui du grand salon. L’antichambre et le petit salon sont de style Louis XV. L’antichambre est ornée de volutes chantournées. Le panneau qui surmonte la cheminée comprend un trophée qui symbolise la musique et le théâtre. Le petit salon, divisé actuellement dans sa hauteur et sa largeur, conserve pour tout décor sculpté quelques motifs de rocailles et un arrosoir suspendu à un ruban. Le no 37 fut entièrement rénové au xixe siècle. Une première campagne de restauration se déroula de juin 1844 à juin 1845 et une deuxième eut lieu entre 1846 et 1849 : réparations de cheminées, plafonds, sols, rajouts de rampes d’escalier en fer forgé, entretien du potager et rajout de plantes et d’arbres dans le jardin, entière réfection du bassin de la fontaine, gypseries replâtrées, murs repeints, meubles rénovés, placards, portes et fenêtres refaites ou réparées. D’autres réparations eurent lieu en 1871 sur les cheminées et les toitures233. La demeure fut habitée par les descendants de Jean Gastaud avant de passer aux Foresta. Le numéro 39 appartint dès 1712 à Jean de Ravel, seigneur d’Esclapon.
HÔTEL DE BOYER DE BANDOL 23, rue Roux-Alphéran
100Bâti en 1715 par François de Boyer, seigneur de Bandol234. La façade est composée de deux étages et de dix travées de fenêtres. La porte d’entrée est surmontée de deux sphinges sculptées à l’époque de la Régence. Le boudoir du rez-de-chaussée de style Régence est décoré de belles boiseries, de portes et de glaces d’une précieuse sculpture dorée. Il fait suite à deux salles de réception qui donnent comme lui sur un vaste jardin situé au midi. Deux portes richement décorées d’entrelacs rehaussés d’or sur fond blanc se trouvent de chaque côté des fenêtres, entre lesquelles une glace Régence à trumeaux arrondis surmonte une console. Dans le jardin se trouve une fontaine Louis XV attribuée à Toro ou Jean-Pancrace Chastel, ornée d’un élégant groupe (un amour étreignant un dauphin) et de deux autres fontaines dans la manière de Toro, disposées de chaque côté de la terrasse. Le portail des communs qui donne sur la rue Sallier présente une porte monumentale en arc plein cintre en anse de panier classique de l’époque Louis XV. Elle ressemble de près au style d’ouverture qu’utilisa Georges Vallon à l’hôtel Maynier d’Oppède. François de Boyer de Bandol vendit sa demeure à François de Bruny, baron de la Tour d’Aigues. Elle passa ensuite au comte de Grasse.
HÔTEL D’ALBERT 25, rue Roux-Alphéran
101La demeure fut édifiée en 1680 par François d’Albert235. Elle est composée de deux étages et de neuf travées de fenêtres. L’entrée est surmontée d’un pot à feu inséré dans une couronne destinée à être sculptée en motif floral, ressemblante à celle de la façade de l’hôtel de ville qui avait été ornée d’un buste sculpté. L’intervention de Jacques Fossé ou de l’un de ses confrères peut être fortement supposée. Vers 1746, l’hôtel particulier fut vendu au trésorier général du pape d’Avignon Antoine de Palerme. Sa fille Jeanne épousa Jean-Esprit d’Albert, président à la Cour des comptes de Provence. Les d’Albert l’habitèrent jusqu’en 1809 avec leurs fils Esprit, Hyacinthe et Antoine-Bernard.
HÔTEL SILVY 35, rue Roux-Alphéran
102Le greffier aux comptes Jacques Silvy commanda les travaux de sa maison le 14 février 1693236. L’édifice, composé de deux étages et de cinq travées de fenêtres, est le seul du quartier Mazarin à posséder deux petites ailes en retour sur le jardin, peut-être postérieures à sa construction. Dans la cage d’escalier se trouvent deux bas-reliefs de marbre et une jolie fontaine (un amour qui tient une coquille). La rampe d’escalier en fer forgé est ornée de lyres accolées. Au rez-de-chaussée, on trouve un boudoir à belles gypseries avec des dessus de portes qui représentent des paysages. Le salon rose a conservé ses tentures murales retenues par des baguettes en bois doré. Les angles des voussures du plafond sont ornés des quatre saisons. Le grand salon a conservé ses gypseries peintes à l’ancienne et rehaussées d’or. Le boudoir a été séparé en deux pièces dont l’une sert de cabinet de toilette moderne. Il a cependant conservé son décor de gypserie de la même facture que la galerie du jardin. Au premier étage, le décor des pièces est beaucoup plus simple. Seul le salon au nord présente un trumeau de cheminée particulièrement soigné. L’hôtel possède une fontaine adossée au fond du jardin. Elle est composée à la manière d’un portail monumental avec entablement curviligne et encadré d’ailerons ornés de pommes de pin et de têtes de bélier de la main de Jean-Pancrace Chastel. Une belle coquille s’étale au centre de la composition. Les communs ont disparu. La maison fut pendant quelques temps celle du procureur général Ripert de Monclar, qui la vendit en 1772 à Jean-Baptiste de Bourguignon, fils de Jean-Baptiste de Bourguignon de Fabregoules. Celui-ci constitua tout au long de sa vie un cabinet d’œuvres d’art des plus célèbres de la ville. Le fragment de sarcophage chrétien qui représente le passage de la mer Rouge et qui est inséré dans le linteau de la porte d’entrée provient très certainement de sa collection personnelle.
HÔTEL DE RÉAUVILLE 2, rue Joseph-Cabassol
103L’édifice fut construit pour le président à la Cour des comptes Joseph-François de Rolland de Tertulle-Réauville, marquis de Cabanes, selon les plans de l’architecte parisien Robert de Cotte qui envoya ses plans depuis Paris. Il acheta les premières places à bâtir aux pères Feuillants le 23 janvier 1715, non sans difficulté puisqu’obligé de leur verser un pot de vin d’une valeur de 100 livres. Il acquit le reste du terrain le 20 août 1715, qui lui coûta en tout 6 707 livres, 6 sols, et 5 deniers. À cela s’ajouta la somme de 200 livres versée pour la démolition du petit bâtiment du jardinier des pères Feuillants. On posa la première pierre de l’édifice le 4 avril 1715237. Le déroulement du chantier s’effectua en trois temps : de 1714 au 30 juillet 1718, date du décès de François de Tertulle-Réauville, puis de 1718 au 9 août 1727, lorsque son fils Joseph-François hérita de la demeure et enfin de 1727 à 1748, période durant laquelle l’hôtel particulier fut achevé par Jean-Baptiste, petit fils de François de Tertulle-Réauville. Dès 1734, le chantier avait été mené par l’architecte George Vallon238. Les entrepreneurs engagés pour sa construction réinterprétèrent avec talent les plans de l’architecte en les adaptant au goût local. Un édifice bâti selon les plans d’un architecte parisien de renom, intendant des bâtiments du roi, mit en valeur les spécificités et les particularités du quartier Mazarin. La façade de l’hôtel de Caumont présente un avant-corps central souligné de refends, ordonnancé et encadré de chaque côté de trois travées de fenêtres à arcades surbaissées. Cet avant-corps est décoré de quatre pilastres doriques au rez-de-chaussée, de quatre pilastres ioniques au premier étage et de quatre pilastres décorés d’une feuille d’eau au deuxième étage. Cette ordonnance ne faisait pas partie du projet de Robert de Cotte. Ce dernier prévoyait pour le bâtiment une ordonnance classique : dorique, ionique et corinthienne. Sur les plans originaux de l’architecte, l’ouverture du premier étage de l’avant-corps central est surmontée d’un fronton triangulaire. Il a été remplacé un fronton curviligne : le fronton triangulaire fut réservé au couronnement du deuxième étage. L’avant-corps central de l’hôtel particulier est une réminiscence claire de la façade de l’hôtel de ville d’Aix. La frise à triglyphes et métopes du rez-de-chaussée, l’ajout de guirlandes de fleurs aux chapiteaux ioniques des pilastres du premier étage, d’un fronton curviligne au premier étage, de feuilles d’eau aux pilastres du deuxième étage, rappellent les motifs utilisés par Pierre Pavillon sur la maison commune. Traitée en toiture provençale traditionnelle à quatre pentes faiblement inclinées, le couvrement de la demeure est assez différent du projet initial. Le lanternon vertical surmonté d’un clocheton ne fut finalement pas réalisé. Une toiture parisienne aurait été inadaptée et aurait certainement dénoté. Motif récurent au xviie siècle, les atlantes sculptés du vestibule d’entrée ne correspondaient pas non plus au projet de l’architecte. Toutes ces modifications ou ajouts volontaires émanaient d’un désir de conservation d’une tradition locale. La participation au chantier d’artistes et d’entrepreneurs aixois : l’architecte Georges Vallon, les sculpteurs Pierre Damart, Honoré Gastaud ou Jean-Baptiste Rambot en fut certainement la cause. Le père de ce dernier, Jean-Claude Rambot, travaillait aux côtés de Pierre Pavillon à l’hôtel de ville et au pavillon Vendôme. La comparaison entre le projet initial de Robert de Cotte et la façade réalisée de l’hôtel de Caumont permet de relever la persistance de motifs proprement aixois, utilisés par le passé sur de nombreux édifices de la ville et dont il sembla difficile de se détacher.
104À la mort du fils du président de Réauville en 1752, sa femme née Covet de Marignane échangea l’hôtel particulier avec celui que François de Bruny, baron de la Tour d’Aigues, possédait dans la rue Cardinale. Au moment de cette acquisition, il fut anobli par une charge du secrétaire du roi et acheta la baronnie de la Tour d’Aigues. Jean-Baptiste de Bruny, son fils, laissa une fille unique qui épousa le marquis de Caumont. À la mort de son époux, la marquise de Caumont occupa la demeure jusqu’à sa mort. Sous la Révolution, l’édifice ne subit d’autres dommages que la destruction des armoiries du fronton et du portail, mais à la fin du xixe siècle, il fut l’objet d’un agrandissement regrettable lorsqu’on éleva en bordure de la rue Mazarine un bâtiment pour y loger un bureau de poste, qui masque une bonne partie de la façade principale et détruit toute l’harmonie de la cour d’honneur.
HÔTEL POIGNANT 1, rue du Quatre-Septembre
105Construit par le marchand Antoine Poignant, beau-père du sculpteur Jacques Fossé, sur deux places à bâtir acquises le 22 octobre 1646 au coin de la rue du Quatre-Septembre et de la rue Mazarine, face à l’ancien couvent des Feuillants239 et après prix-fait du 13 octobre 1647. Le même jour, les tailleurs de pierre André Laugier et Jacques Druzionne promirent d’œuvrer sur le chantier240. Le 2 novembre, le maître menuisier Jean Durand s’engagea à poser et mettre en œuvre tout le bois nécessaire241. Le 25 novembre, le maître serrurier Jacques Gasseau livra sur le chantier tout le fer utile à la fabrication des portes et des fenêtres242. Enfin, le 12 février 1650, le maître maçon Jean Ollivier fut engagé pour les travaux de maçonnerie243. La façade est composée de trois travées de fenêtres et de deux étages seulement. Elle possède une porte d’entrée marquée par une ouverture en plein cintre à bossages. Il est le seul hôtel du quartier à avoir conservé une cage d’escalier à décor de gypseries : on peut regretter que l’exubérant décor floral qui encadre des médaillons, dans lesquels s’inscrivent des scènes rustiques qui se déploient sous les volées et les paliers de l’escalier rampe sur rampe, ait beaucoup perdu de son relief d’origine. Il fit l’objet d’une restauration avec rehauts de couleurs, guère dans la tradition du xviie siècle. En 1660, Antoine Poignant vendit sa maison à Pierre Roux, conseiller du roi et trésorier général de France et des finances en Province, par acte notarié du 3 décembre 1660, qui traite des réparations et modifications entamées pour lui par les maîtres maçons Jean Jaubert et Laurent Vallon244.
HÔTEL DARET 4, rue du Quatre-Septembre
106Le 17 octobre 1648, le célèbre peintre du roi Jean Daret se procura une place de maison et demie le long de la rue Saint-Sauveur245. Le 17 février 1648, le maître maçon Jean Jaubert et le maître menuisier Durand Phelip lui promirent d’en élever les murailles246. Le 6 juin 1652, il sollicita le maître gypier Jacques Escursan pour travailler à l’édification et à la décoration de sa demeure247. Jean Daret n’hésita pas à faire profiter de son talent aux ouvriers qu’il engagea. Le 6 juin 1652, il régla les travaux de gypserie de Jacques Escursan en argent comptant et en œuvres peintes : deux tableaux d’une valeur de cent vingt livres chacun248. Transformée à la fin du xviiie siècle par la famille de Saizieu, la maison présente une façade à trois étages et quatre travées de fenêtres, décorée de balcons en fer forgé. L’architecte Jean-Arnaud Raymond intervint très probablement dans la modification de la porte d’entrée en 1782. Ses décors sont principalement constitués d’une guirlande de fleurs en accroche, analogue à celle qui surmonte la porte de l’hôtel Bonnet de la Baume (2, rue Goyrand). Les motifs du balcon en fer forgé (commandé en 1782) ressemblent de près à ceux de la rampe d’escalier d’honneur de l’hôtel Bonnet de la Baume et les décors des appartements du rez-de-chaussée sont identiques au style de l’architecte. La maison de Jean Daret a gardé ses communs au sous-sol côté jardin, grâce à l’aménagement d’un petit appartement dans les anciennes cuisines qui conserve la cheminée d’époque. Le petit escalier de service rampe sur rampe, qui partait des cuisines pour arriver au dernier étage de la maison existe toujours. Jean Daret fut obligé de vendre sa demeure le 13 mars 1665 au procureur François Poullat, pour constituer une dot à sa fille et se libérer d’un prêt que lui avait consenti Pierre Maurel de Pontevès249. L’hôtel fut acquis plus tard par la famille de Saizieu250.
HÔTEL EYSSAUTIER 5, rue du Quatre-Septembre
107Le long de l’ancienne rue Saint-Sauveur, le marchand de soie Jacques Eyssautier se procura la quantité de deux places et deux quarts de places à bâtir le 7 février 1648251. Il passa le prix-fait du travail de maçonnerie, gypserie, menuiserie et serrurerie de sa maison le 6 février 1648 avec les maîtres maçons Antoine Peysson, Jean et Pierre Besson et Jean Bourrel, les maîtres gypiers Vincent Aubert, Guillaume Ferrand et Joseph Goiran, le maître menuisier Durand Phelip et le maître serrurier Melchior Senes252. On livra des pierres sur le chantier le 20 mars 1648253. Le 25 juin 1648, Jacques Eyssautier engagea le sculpteur Antoine Babeau pour la décoration de sa maison254. Enfin, le 4 mai 1649, il demanda à Claude Augier de faire le blanchiment des façades255. Composé de deux étages et de quatre travées de fenêtres, le modeste bâtiment possède une porte à bossages surmontée d’une pierre en pointe de diamant, caractéristique du style Louis XIII. On retrouve cette forme de décoration au no 14 de la rue du Quatre-Septembre, édifié par le maître gypier Joseph Jaubert à la même époque, ainsi qu’au no 15. Elle caractérise les demeures les plus anciennes du quartier Mazarin, édifiées par des commanditaires issus de la classe ouvrière. Le 19 août 1658, Jacques Eyssautier vendit sa maison au bourgeois Jean Bouchaud pour 15 000 livres256. Le 19 avril 1659, il acquit une parcelle de terrain sur la place des Quatre-Dauphins qui appartenait à Maurice Traversery et y construisit une nouvelle maison257.
HÔTEL DUBOSC 6, rue du Quatre-Septembre
108Le 17 octobre 1646, le maître orfèvre Jacques Dubosc se procura une place à bâtir de trente-deux cannes carrées dans l’ancienne rue Saint-Sauveur258. Le 10 janvier 1648, il passa le prix-fait de sa maison avec le maître maçon Jean Jaubert et le maître menuisier Durand Phelip259. On livra des tuiles pour le couvrement de sa maison le 25 novembre 1648260. Le 6 mars 1663, il fit agrandir sa maison par les maîtres gypiers Jean Audibert et les frères Joseph et Esprit Ravanas261. Il s’agit d’une construction tout-à-fait modeste, composée de trois travées de fenêtres en façade et dont il ne reste rien de la décoration primitive. Il subsiste le puits d’origine dans la petite cour arrière avec jardin. Les prix-faits de construction sont tous signés de la main de Pierre Pavillon, qualifié de témoin262. La présence de l’architecte ne peut être la preuve de sa participation à l’édification de cette demeure. Néanmoins, nous pouvons l’envisager car le prix-fait de construction indique qu’à l’origine la façade était ornée263.
HÔTEL CIEUBERT 8, rue du Quatre-Septembre
109Le 18 octobre 1646, le maître orfèvre Christophe Cieubert acheta une place trois quarts le long de la rue Saint-Sauveur264. Le 8 janvier 1648, il engagea les maîtres menuisiers Jean Cieubert et Barthélemy Jaubert pour le travail de menuiserie de la maison265. Le 5 mars 1648, il demanda au maître maçon Antoine Gignac d’édifier les murailles de maçonnerie266. La demeure de trois étages et de cinq travées de fenêtres ne possède aucun décor particulier en façade.
HÔTEL VILLENEUVE D’ANSOUIS 9, rue du Quatre-Septembre
110Construit par le procureur du roi pour les pauvres François Poullat à partir du 17 mai 1657 par les maîtres maçons Jean Jaubert et Laurent Vallon267. Le 28 décembre, le prix-fait du travail de menuiserie fut passé avec Toussaint Beaudin268. Le 1er janvier 1658, les maîtres gypiers Joseph Jaubert et François Lieutaud promirent d’effectuer toute la besogne de gypserie269. Le 22 octobre 1658, François Poullat confia le blanchiment des façades, la pose des portes et fenêtres et les revêtements des sols à Joseph Jaubert et François Lieutaud270. Le 23 janvier 1659, le sculpteur Antoine Babeau fut engagé pour la décoration de l’escalier principal, de sa balustrade, des dessus et des encadrements de portes271. François Poullat vendit sa maison au conseiller de Signier le 12 février 1665272, qui la revendit le 29 septembre 1687273 à Jean-Hiacinthe de Villeneuve, seigneur d’Ansouis, conseiller du roi au Parlement de Provence. La façade, composée de deux étages et de cinq travées de fenêtres, fut transformée par la famille Villeneuve d’Ansouis en 1757274. Elle témoigne de la diversité du style de l’architecte Georges Vallon, aidé de son fils Laurent-Alexandre qui œuvrait déjà à ses côtés sur le chantier de l’hôtel Maynier d’Oppède (23, rue Gaston-de-Saporta). Le portail à refends de forme chantournée ressemble de près à celui de l’hôtel de la rue Gaston-de-Saporta. Les mascarons qui ornent les fenêtres du rez-de-chaussée et les écussons sculptés sur les ouvertures des premier et deuxième étages sont certainement de la main du sculpteur Jean-Pancrace Chastel. La demeure conserve son escalier rampe sur rampe en pierre d’origine mais la balustrade a été remplacée par une rampe en fer forgé. On compte à l’intérieur un salon de musique décoré d’ornements à paniers et entrelacs entre lesquels jouent des amours, des gypseries, des dessus de portes, un boudoir décoré de gypseries qui représentent des enfants qui se baignent et un salon de style Louis XVI.
HÔTEL PARADIS 10, rue du Quatre-Septembre
111Claude Paradis, marchand tapissier, passa le prix-fait de sa maison le 22 décembre 1656 avec les frères maîtres maçons Mathieu et Michel Maurin275. Le 22 décembre, les entrepreneurs s’associaient avec le maître maçon André Hermite276. Les livraisons de pierres, de sable et de tuiles eurent lieu les 28 décembre 1656, 2, 13, 26 janvier et 5 février 1657277. Les prix-faits de menuiserie furent passés le 29 janvier 1657 avec Augustin Reynaud, le 1er février 1657 avec Nicolas Ménard et le 14 février 1657 avec Antoine Phelip278. Les travaux de gypserie et de décoration en façade furent confiés à Jacques Escursan le 3 mars 1657279. Le 1er octobre 1657, les travaux traînaient en longueur et Claude Paradis somma les entrepreneurs de reprendre l’ouvrage280. Les finitions commencèrent le 24 septembre 1658 avec la fabrication des vitres de la galerie et de la volière, confiée à Claude Duchaine281 et le pavement des cuisines, de la cave et de la boutique sur rue282. Le 4 novembre 1658, Claude Paradis établissait le compte final des travaux de la façade avec Jean Jaubert et Laurent Vallon283. La façade possède deux étages et trois travées de fenêtres. L’adoption d’un plan en forme de L à enfilade simple rendit possible l’orientation d’une des façades au sud, donnant sur un spacieux jardin. Jean Daret participa à la conception de la façade principale, qui ne garde malheureusement aucun décor284. Cependant, les motifs en table placés sous la corniche à modillons sous les fenêtres du premier étage sont identiques au décor de la porte de la seconde maison de Jean Daret (29, rue Cardinale). L’exemple de ce commanditaire est exceptionnel : le fait qu’un marchand et tapissier, certes en cours d’enrichissement, commandât la décoration de sa façade à un futur peintre du roi montre l’ascension sociale de ce personnage. L’édifice fut modifié au xviiie siècle. Il conserve de magnifiques décors, composés de dessus de portes peints à encadrements de gypseries, de belles cheminées de marbre au rez-de-chaussée et de beaux décors chinois de style rocaille au premier étage. Claude Paradis ne resta pas longtemps propriétaire de cette maison puisqu’il la vendit le 19 mars 1664 à Honoré Figuière, conseiller du roi et auditeur à la Cour des comptes, aides et finances de Provence285. Il y fit quelques modifications, en témoignent les actes de quittance des 10 et 17 avril 1666 en faveur des maîtres maçons Mathieu Maurin, Jean Jaubert et Laurent Vallon. La vente de la maison comprenait un lot de terrain vierge attenant. Le nouveau propriétaire en profita pour faire agrandir la maison par prix-fait du 29 septembre 1666 passé avec le maître maçon François Martin286. Elle fut par la suite dotée de deux entrées (les numéros 10 et 12 de la rue du Quatre-Septembre). Les propriétaires actuels sont en possession des deux demeures.
HÔTEL DE BOISGELIN 11, rue du Quatre-Septembre
112Édifié selon la volonté de Louis Blanc, conseiller du roi et lieutenant général en la sénéchaussée de Provence. Il se procura la parcelle à bâtir suite à un échange effectué le 5 juillet 1659 avec la maison de l’imprimeur Jean Roize287. Afin d’obtenir le lot qui prenait vue sur la place centrale, Louis Blanc usa de son influence et de sa fortune pour déloger le maître imprimeur. Il le dédommagea d’une parcelle de terrain située près de l’église Saint-Jean-de-Malte. L’imprimeur dut démolir sa maison et la faire reconstruire sur cette parcelle288. Après avoir acheté un autre bout de terre au procureur François Poullat289, Louis Blanc passa le prix-fait de construction de sa maison290. Les maîtres maçons Jean Jaubert et François Lieutaud s’engagèrent à effectuer les travaux de maçonnerie et la décoration des façades291. Le 6 octobre 1659, Jean Pic promit d’effectuer l’ouvrage de serrurerie292. Deux ans plus tard, la demeure était pratiquement achevée lorsque Louis Blanc demanda au jardinier Raymond François de créer un parterre d’arbres dans le jardin293 et à Louis Fortis de fabriquer les vitres des fenêtres le 4 mars 1662294. Le même jour, Louis Blanc commanda sept pièces de tapisserie à Étienne Barbat, tapissier d’Aubusson295. Tandis que les demeures qui entourent la place épousent sa forme, l’hôtel de Boisgelin présente un plan en forme de L ouvert sur la place. L’édifice est précédé d’une cour d’honneur fermée par un mur d’enceinte et un portail d’entrée qui reprend la forme de la place. La façade est décorée des ordres dorique au rez-de-chaussée et ionique au premier étage. Le deuxième étage est privé de tout ordre décoratif. L’analyse des façades et des décors architecturaux indique l’implication de l’architecte Pierre Pavillon. L’édifice présente de nombreuses similitudes avec l’hôtel de ville construit par Pierre Pavillon. Le mur qui entoure la cour d’honneur et le rez-de-chaussée de la façade principale sont décorés d’une frise à triglyphes et métopes en forme de rosaces, comme celle de la façade intérieure de l’hôtel de ville. Les ouvertures du troisième niveau des façades sur rue et sur jardin sont encadrées des mêmes boudins à volute que celles de la façade principale de la maison commune. La frise du mur gauche sur la place des Quatre-Dauphins est soutenue par de grosses consoles à volutes, identiques à celles que Pierre Pavillon plaça sous le balcon de l’hôtel de Forbin et sous le balcon de l’hôtel Maurel de Pontevès. La fontaine du jardin, composée d’une arcade curviligne soutenue par des pilastres d’ordre dorique, reprend la forme des nymphées des hôtels Perrin et Pierre Maurel de Pontevès. L’escalier d’honneur décoré de tables moulurées est identique à la plupart des escaliers du cours à carrosses, pour lesquels la participation de l’architecte nous était apparue évidente. Désormais décoré d’une rampe en fer forgé, il se situe sur le côté droit du bâtiment. Là n’était pas sa place primitive, il se tenait à l’époque à gauche du vestibule. La preuve en est que l’escalier de service se tient du même côté que l’escalier d’honneur, ce qui est inhabituel. Le vestibule est agrémenté d’un portique de quatre colonnes qui précède l’escalier, identique à celui de l’hôtel d’Albertas (édifié place d’Albertas au milieu du xviiiesiècle par Georges Vallon). Rajout des années 1750, il donne un caractère majestueux et monumental au vestibule et rend effective la participation de l’architecte Georges Vallon dans ce remaniement. La fontaine du jardin fut également modifiée à cette époque : le pot à feu sculpté de têtes de béliers qui crachent un jet d’eau est identique à ceux qui ornent l’escalier d’honneur de l’Archevêché attribués au sculpteur Jean-Pancrace Chastel. De la décoration intérieure de l’édifice ne reste pratiquement rien en dehors de la porte d’entrée et des moulures en gypserie qui ornent le dessous des poutres du vestibule. Tout fut modernisé sous la Régence et le règne de Louis XV, notamment à l’étage noble, dans le grand salon à l’italienne et le boudoir. Louis Blanc vendit sa demeure à la fin du xviie siècle à Pierre-Joseph de Laurans, marquis de Brue. Elle passa par les femmes à une branche de la famille de Boisgelin, à laquelle appartint l’archevêque de Boisgelin.
HÔTEL DE VALORI 18, rue du Quatre-Septembre
113Le 16 décembre 1659, les maîtres gypiers père et fils Louis et Claude Lieutaud se firent édifier une demeure qui jouxtait celle de François Lieutaud, sur la place des Quatre Dauphins296. Par la suite, les maisons des Lieutaud furent réunies en une seule, car il n’existe pas de no 16 dans la rue et que le no 14 correspond à la demeure édifiée par Joseph Jaubert en 1658, alors voisin de Claude Paradis (au no 10). L’édifice fut remanié après autorisation du 25 septembre 1752 par Joachim de Beausset, seigneur de Roquefort297. Il occupe un des angles de la place des Quatre-Dauphins et possède trois travées et deux étages sur chaque façade. La porte d’entrée en bois de style Régence, l’entrée décorée de feuilles d’eau recouvertes de guirlandes de fleurs et le masque sculpté sur un cartouche au centre de l’arc surbaissé ressemblent à la porte d’entrée et aux décors de l’hôtel de Caumont. L’un des sculpteurs qui œuvrait sur le chantier de l’hôtel particulier de la rue Joseph-Cabassol fut probablement engagé pour décorer cette entrée. La fontaine du jardin fut également remaniée en 1752. Sa ressemblance évidente avec des œuvres de Jean-Pancrace Chastel nous permet de la lui attribuer. Le groupe d’enfants sculptés sur la fontaine est de style identique à celui qui encadre le tabernacle de l’autel de la Vierge de l’église de la Madeleine, attribué à Chastel par Serge Conard298. Le monstre aquatique ressemble beaucoup à la sculpture de chien marin, par Chastel, du jardin du château de la Gaude d’Aix-en-Provence. La demeure passa par la suite à la famille des Valori. Après avoir abrité pendant longtemps les locaux de la Banque de France, elle est depuis quelques années le siège des services municipaux.
Notes de bas de page
1 303 E 298, fo 960.
2 302 E 1116, fo 791 vo.
3 303 E 298, fo 268 vo. Jean Boyer, « Les hôtels Gassendi et Perrin », Le Courrier d’Aix, no 2048-2049.
4 303 E 298, fo 975.
5 303 E 298, fo 1113.
6 303 E 298, fo 1116.
7 303 E 298, fo 1161 vo.
8 306 E 767, fo 567 vo et 1075 vo.
9 306 E 767, fo 1236 vo.
10 306 E 769, fo 210 vo.
11 306 E 769, fo 954.
12 306 E 770 bis, fo 1172 vo.
13 ADBRM, C 5065.
14 ADBRA, C 5178.
15 ADBRA, C 5068.
16 ADBRA, 303 E 298, fo 960.
17 ADBRA, 301 E 1120, fo 206.
18 ADBRA, 301 E 327, fo 2794. Jean Boyer, « L’hôtel Lyon de Saint-Ferréol anciennement de Pontevès et de Fonvert, 42, cours Mirabeau », Le Courrier d’Aix, no 2954, 16 juin 2001.
19 ADBRM, C 5068.
20 ADBRA, 306 E 767, fo 1085 vo. 306 E 767, fo 1086 vo. Des livraisons de sable eurent lieu le 6 avril 1649 (306 E 768, fo 228 vo).
21 ADBRA, 302 E 1116, fo 1245 vo. Inès Castaldo, « L’hôtel Maurel de Pontevès d’Aix-en-Provence », mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, sous la direction Pascal Julien, Aix-en-Provence, Université de Provence, 2003.
22 ADBRA, 301 E 234, fo 18vo. Jean Boyer, Le Patrimoine architectural d’Aix en Provence, xvie, xviie, xviiie siècles. Recueil d’études historiques et architecturales. Imprimerie Paul Roubaud, Aix-en-Provence, 1985.
23 ADBRA, 301 E 234, fo 26 vo et 303 E 235, fo 37.
24 ADBRA, 303 E 235, fo 46.
25 ADBRA, 303 E 235, fo 57.
26 ADBRA, 303 E 235, fo 66vo et 1109 vo.
27 ADBRA, 301 E 317, fo 351.
28 ADBRA, 301 E 317, fo 1781 vo.
29 ADBRA, 301 E 319, fo 415 vo. Autres quittances les 7 mai, 17 juin, 1er août et 13 octobre 1654 (301 E 319, fo 2024).
30 ADBRA, 301 E 319, fo 2024.
31 ADBRM, 20F 36 : « une maison que j’ay fait construire a la nouvelle enceinte du clos Mazarin de cette ville daix, a laquelle j’habitte depuis le quatriesme aoust 1654 ».
32 ADBRA, 301 E 322, fo 2306.
33 ADBRA, 309 E 1316, fo 422.
34 ADBRA, 301 E 323, fo 1758.
35 ADBRA, 301 E 337, fo 1026.
36 ADBRA, 301 E 337, fo 1413.
37 ADBRA, 301E 234, fo 18vo : « la pierre de taille alaquelle fairont les moulures architectures cornices et balustres pour les montées ».
38 ADBRM, 3 E 242, dossier sur la famille d’Espagnet.
39 ADBRA, 1 Q 891.
40 ADBRA, 109 J 16.
41 ADBRA, 3 E 242.
42 302 E 1116.1, fo 721 vo.
43 ADBRA, 307 E 905, fo 997 vo. Jean Boyer, Le Courrier d’Aix, « L’hôtel Courtès-Mollin », no 2050, février 1984.
44 ADBRA, 307 E 906, fo 43 vo.
45 ADBRA, 307 E 906, fo 69 vo.
46 ADBRA, 307 E 906, fo 189 vo.
47 ADBRA, 307 E 906, fo 216.
48 ADBRA, 307 E 906, fo 286.
49 ADBRA, 307 E 906, fo 377.
50 ADBRA, 307 E 907, fo 429.
51 ADBRA, 307 E 907, fo 453.
52 ADBRA, 307 E 908, fo 814.
53 ADBRA, 309 E 1229, fo 92 vo.
54 ADBRA, 309 E 1229, fo 342 vo.
55 ADBRA, 302 E 1118, fo 611.
56 ADBRA, 309 E 1235, fo 241 vo.
57 ADBRA, 302 E 1118, fo 32 vo.
58 ADBRA, 302 E 1116. II, fo 640.
59 ADBRA, 302 E 1116. I, fo 840. Aussi dans 1 G 43.
60 ADBRA, 302 E 1117. I, fo 30.
61 ADBRA, 307 E 743, fo 416.
62 ADBRA, 307 E 743, fo 267.
63 ADBRA, 302 E 1117, fo 237.
64 ADBRA, 307 E 267, fo 416. Jean Boyer, « L’hôtel Traversery », Le Courrier d’Aix, no 2052, mars 1984.
65 ADBRA, 307 E 267, fo 457 vo.
66 ADBRA, 307 E 267, fo 777 vo.
67 ADBRA, 302 E 1117, fo 666.
68 ADBRA, 302 E 1046, fo 1154.
69 ADBRA, 302 E 1118, fo 219.
70 ADBRA, 307 E 745, fo 1104.
71 ADBRA, notaire Barthélemy Décitrane.
72 AMA, BB 190, fo 505.
73 AMA, BB 198, fo 417.
74 ADBRA, 302 E 1116, fo 802 vo. Il agrandit son terrain le 26 mai 1651 de cinquante cannes carrées supplémentaires (302 E 1118, fo 487).
75 ADBRA, 303 E 302, fo 907. Jean Boyer, « L’hôtel Garnier », Le Courrier d’Aix, no 2056-2057, 1984.
76 ADBRA, 303 E 302, fo 989.
77 ADBRA, 303 E 302, fo 1120 vo.
78 ADBRA, 306 E 770 bis, fo 1360 et 1362 vo.
79 ADBRA, 303 E 302, fo 1371 vo.
80 ADBRA, 303 E 303, fo 67.
81 ADBRA, 303 E 303, fo 932 vo.
82 ADBRA, 306 E 772, fo 212.
83 ADBRA, 303 E 303, fo 569 vo.
84 ADBRA, 302 E 1116, fo 807. Il agrandit son terrain le 26 mai 1651 (302 E 1118, fo 480).
85 ADBRA, 303 E 303, fo 291 vo. Jean Boyer, « Les deux hôtels Lambert », Le Courrier d’Aix, no 2060, 1984.
86 ADBRA, 303 E 303, fo 293.
87 ADBRA, 303 E 303, fo 518.
88 ADBRA, 303 E 303, fo 569 vo.
89 ADBRA, 303 E 303, fo 601.
90 ADBRA, 303 E 303, fo 628 vo.
91 ADBRA, 306 E 771, fo 394 et 435 vo.
92 ADBRA, 303 E 305, fo 534 vo.
93 ADBRA, 306 E 775, fo 240 vo.
94 ADBRA, 303 E 303, fo 569 vo.
95 ADBRA, 302 E 1116, fo 817 vo. Il agrandit son terrain le 26 mai 1651 (302 E 1118, fo 483 vo).
96 ADBRA, 303 E 303, fo 291 vo, Jean Boyer, « Les deux hôtels Lambert », Le Courrier d’Aix, no 2060, mai 1984. Les prix-faits sont les mêmes que pour le no 30.
97 ADBRA, 306 E 775, fo 240 vo.
98 ADBRA, 302 E 1116, fo 1254.
99 ADBRA, 309 E 1209, fo 288. Jean Boyer, « L’hôtel André », Le Courrier d’Aix, no 2066-2067, 1984.
100 ADBRA, 309 E 1209, fo 291.
101 ADBRA, 309 E 1209, fo 293 vo.
102 ADBRA, 309 E 1209, fo 298 vo.
103 ADBRA, 309 E 1209, fo 407 et fo 421 vo, 302 E 1117, fo 582.
104 ADBRA, 306 E 769, fo 1052.
105 ADBRA, 309 E 1210, fo 296 vo.
106 ADBRA, 309 E 1210, fo 586 vo.
107 ADBRA, 309 E 1210, fo 1018 vo. Le 28 décembre 1650, les entrepreneurs étaient accusés de malfaçons (309 E 1209, fo 1253 vo).
108 ADBRA, 309 E 1213, fo 426 vo.
109 ADBRA, 302 E 1139, fo 287.
110 ADBRA, 302 E 1117, fo 605.
111 ADBRA, 306 E 767, fo 167 vo.
112 ADBRA, 306 E 767, fo 246.
113 ADBRA, 306 E 767, fo 621.
114 ADBRA, 306 E 767, fo 751 vo.
115 ADBRA, 306 E 767, fo 1263.
116 ADBRA, 306 E 768, fo 882.
117 ADBRA, 306 E 770, fo 5.
118 ADBRA, 306 E 770, fo 999 vo, 306 E 770 bis, fo 531 vo.
119 ADBRA, 4 B 1169.
120 ADBRM, C 5068, 4 août 1774. Jean Boyer, « Les deux hôtels du cours », Arts et livres de Provence, bulletin no 29, Marseille, juin 1956.
121 AMA, BB 218, fo 516.
122 AMA, BB 184, fo 207.
123 ADBRA, 301 E 344, fo 828 vo.
124 MAA, Ms 1997. A. I.
125 ADBRA, 301 E 346, fo 307.
126 ADBRA, 301 E 375, fo 485 vo.
127 ADBRA, 302 E 1122, fo 101 vo.
128 ADBRA, 301 E 321, fo 314. Jean Boyer, « Cinq hôtels aixois du xviie siècle : les hôtels de Forbin, de Saint-Marc, de Mirabeau, de Raousset-Boulbon et Bègue », Association pour la protection des demeures anciennes et paysages aixois, 27 janvier 1993.
129 ADBRA, 301 E 321, fo 327.
130 ADBRA, 301 E 321, fo 330.
131 ADBRA, 301 E 321, fo 335.
132 ADBRA, 301 E 321, fo 358 vo.
133 ADBRA, 301 E 321, fo 372 vo.
134 ADBRA, 301 E 321, fo 375 vo.
135 ADBRA, 309 E 1317, fo 484.
136 ADBRA, 301 E 333, fo 342.
137 ADBRA, 301 E 338, fo 819.
138 ADBRM, C 5069, « raport d’alignement pour le marquis de la Roque, du 18 décembre 1749 ».
139 Cachés par les faux plafonds des bureaux du Crédit Lyonnais, dont les travaux mutilèrent la plupart des décors, à cause de la mise en place de gaines de chauffage.
140 ADBRA, 301 E 331, fo 1125 vo, 301 E 332, fo 417 vo.
141 ADBRA, 302 E 1122, fo 147 vo.
142 ADBRA, 308 E 1411, fo 220 vo. Jean Boyer, « Cinq hôtels aixois du xviie siècle : les hôtels de Forbin, de Saint-Marc, de Mirabeau, de Raousset-Boulbon et Bègue », Association pour la protection des demeures anciennes et paysages aixois, 27 janvier 1993.
143 ADBRA, 308 E 1411, fo 226, 263 vo, 659, 788 vo et 1351 vo.
144 ADBRA, 306 E 775, fo 328 vo
145 ADBRA, 308 E 1411, fo 220 vo : « le tout de bonne pierre de taille […] les balustres quil faudra faire tant au jardin qua la montée ».
146 ADBRA, 308 E 1447, fo 728 vo. Jean Boyer, op. cit.
147 ADBRA, 308 E 1447, fo 732 vo.
148 ADBRA, 308 E 1447, fo 754.
149 ADBRA, 308 E 1447, fo 846 vo.
150 ADBRA, 308 E 1448 I, fo 249.
151 ADBRA, 308 E 1448 I, fo 314.
152 ADBRA, 308 E 1148 II, fo 304 vo.
153 ADBRA, 308 E 1448 II, fo 350, 354, 356 vo et 361 vo.
154 ADBRA, 308 E 1448 II, fo 392 et 412 vo.
155 ADBRA, 308 E 1448 II, fo 420.
156 ADBRA, 308 E 1449 II, fo 223.
157 ADBRA, 302 E 11 232, fo 305 vo.
158 Reçu le 22 octobre 1630 en la charge de Jean de Rascas son grand-oncle, né le 8 février 1596 à Aix, fils de Gaspard et de Lucrèce Puget, de Fuveau, époux d’Alexandra de Tressemanes-Chasteuil et de Louise Leidet en secondes noces. Il fut enseveli aux Observantins le 11 octobre 1668.
159 ADBRA, 302 E 1054, fo 430 vo. Jean Boyer, op. cit.
160 ADBRA, 302 E 1054, fo 500.
161 ADBRA, 302 E 1054, fo 726.
162 ADBRA, 302 E 1055, fo 72 vo.
163 ADBRA, 302 E 1055, fo 697 vo.
164 ADBRA, 302 E 1055, fo 923.
165 ADBRA, 302 E 1056, fo 879.
166 Attesté par des documents conservés par les propriétaires.
167 AMA, BB 220, fo 289.
168 Silvy Raousset, comte de Boulbon naquit à Tarascon le 31 octobre 1653 et fut enseveli le 22 janvier 1718 à Aix-en-Provence dans l’église paroissiale du Saint-Esprit. Fils de René et de Julie Forbin de la Roque et époux de Marie de Borthon, il fut reçu le 19 mai 1694 en une charge créée en 1693. Il avait été premier Procureur du pays.
169 Jules-François-Paul Fauris, seigneur de Saint-Vincens naquit à Aix le 21 juillet 1718 et décéda à Aix le 23 octobre 1798. Fils d’Antoine, conseiller aux comptes et de Barthélémie Bouchet de Faucon, époux de Julie de Villeneuve, il fut reçu le 10 mars 1746 en la charge d’André-Elzéard Arbaud de Jouques et devint deuxième Président en 1776.
170 ADBRA, 302 E 1123. II, fo 309.
171 ADBRA, 302 E 1152, fo 1084 vo. Jean Boyer, op. cit.
172 BMA, fonds ancien, Ms 1574 (1439).
173 ADBRA, 309 E 1429, fo 24.
174 François Roux-Alphéran, op. cit., p. 210.
175 ADBRM, C 5068.
176 AMA, BB 187, fo 351.
177 Pierre Ricard de Saint-Albin, de la ville de Toulon, fut reçu le 8 mai 1708 en la charge de Jean de Cadenet de Lamanon. Fils de Vincent et de Marguerite de Cordeil, époux de Marguerite-Thérèse de Cartier de Lagnes, il mourut sans postérité et fut enseveli au cimetière de la Madeleine le 1er mai 1748.
178 AMA, CC 88, 44, Jean-Jacques Gloton, Renaissance et Baroque à Aix en Provence, École française de Rome, palais Farnèse, 1979.
179 ADBRM, C 5069.
180 AMA, BB 109, fo 299 vo, BB 111, fo 27 et CC 811, fo 82.
181 ADBRA, 105 J.
182 ADBRA, C 4052.
183 Joseph-Philippe Bonnet, chevalier seigneur de Costefrede la Baume, Sainte Marguerite, Rousset, Vallongue, fut reçu conseiller au parlement de Provence le 20 février 1766.
184 ADBRA, C 4053, « Vente de l’hôtel de la Monnaie à la suite du transfert de l’atelier à Marseille : arrêt du Conseil du 8 avril 1786 commettant l’intendant pour procéder à la vente. Procès verbal de clôture des registres de la Monnaie (10 mai 1786) ». Le 5 juillet 1786, Vallon fait l’estimation de l’hôtel de la Monnaie en vue de sa vente. Détails et description du bâtiment estimé à 25 219 livres 1 sol. Procès verbal de la vente aux enchères de l’hôtel au profit de Monsieur de La Baume, conseiller au parlement, au prix de 25 500 livres plus le droit de lods (14 août 1786). Il réalise l’offre la plus intéressante sans que personne ne surenchérisse.
185 Henri Dobler, op. cit. L’auteur ne mentionne pas la provenance de cette quittance.
186 Édifié pour Marc-Antoine de Paulo, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, grand sénéchal de Lauragais, seigneur vicomte de Calmont et de Saint-Muriel.
187 ENSBA, 109 (20).
188 ADBRM, 11 E 14, « Copie du contrat de vente des places faite par le sieur d’Hervart en faveur des sieurs d’Albert, de Chasteuil, de Lambert et d’Honoré du premier septembre 1683 ».
189 ADBRA, 1 Q 347, Inventaire révolutionnaire de la maison de l’émigré Alphonse de Castellane.
190 Il fut reçu le 9 mars 1674 en la charge de son père. Fils de Charles et de Gabrielle Maurel du Chaffaut, il naquit le 2 décembre 1644 à Aix, paroisse de la Madeleine et épousa Marie-Anne de Glandevès Rousset. Il eut des lettres d’honoraire et fut lieutenant civil à Aix-en-Provence où il mourut le 29 janvier 1722.
191 ADBRM, C 5066.
192 ADBRM, C 5069.
193 ADBRM, 11 E 14, « Pièces relatives à la maison construite par François d’Albert dans la rue Saint-Michel, sur un terrain acquis en 1683 de monsieur d’Hervart, en commun avec Joseph Honoré et Joseph de Tressemanes ».
194 Les prix-faits sont également conservés dans les minutes du notaire aixois Jean Darbès.
195 ADBRM, 11 E 14, Quittances relatives à la construction de la maison de François d’Albert.
196 ADBRM, 11 E 14.
197 Reçu le 24 novembre 1702 en la charge de François de Villeneuve. Né à Marseille le 4 mars 1678, fils d’Honoré, secrétaire du roi et de Claire de la Garde. Époux de Thérèse-Marie de Boyer d’Éguilles. Enseveli à Montvallon le 19 janvier 1769.
198 ADBRM, C 5066.
199 Françoise de Gaufridy naquit en décembre 1632 et décéda le 12 août 1695 à l’âge de 62 ans. Elle fut inhumée le lendemain au Saint-Esprit. Elle épousa en 1651 Sauvaire de Haitze, écuyer d’Aix, garde à cheval du duc d’Angoulême, officier des gardes du comte d’Alais, gouverneur de Provence, natif d’Ustaritz au pays basque, fils de Jean, écuyer originaire de ce pays. Il mourut en 1685 à Aix-en-Provence à l’âge de 73 ans. De ce mariage naquit l’historien Pierre-Joseph de Haitze.
200 ADBRM, 11 E 14.
201 Jean-Léon Léotard, seigneur d’Antrages, fut reçu conseiller au parlement le 7 juin 1694 en la charge de Joseph de Tressemanes. Il naquit le 18 août 1665 à Digne. Fils d’Augustin et de Marguerite de Chaussegros, il épousa Thérèse de Lombard du Castellet. Il fut enseveli à l’Oratoire le 28 mars 1725.
202 L’auteur de ce plan reste inconnu.
203 Léon Deshairs, Aix-en-Provence, architecture et décoration aux xviie et xviiie siècles, Librairie des arts décoratifs, Paris, A. Cavalas éditeur, début du xxe siècle.
204 ADBRM, 56 H 1 204.
205 ADBRA, 302 E 1062, fo 996.
206 ADBRM, C 5066.
207 ADBRA, 302 E 1062, fo 996, Jean Boyer, « Les architectes amateurs à Aix-en-Provence aux xviie et xviiie siècles », Provence Historique, no 116, 1er juin 1977.
208 ADBRM, C 5065.
209 ADBRA, 302 E 1063, fo 834 vo.
210 ADBRA, 302 E 1064, fo 215.
211 ADBRA, 302 E 1066, fo 159.
212 ADBRA, 302 E 1066, fo 286 vo.
213 AMA, BB 188, fo 218, « Estimation de la maison de feu Charles de Carondelet, baron de Talan et chef d’Académie pour le Roi en Provence, faite à la requête de ses créanciers (28 avril-16 mai 1698) ».
214 Il la vendit au procureur François Poullat le 13 mars 1665 (ADBRA, 301 E 330, fo 540, Numa Coste, Jean Daret, peintre bruxellois, Paris, Typographie Plon-nourrit et Cie, 1901).
215 ADBRM, 56 H 1 204. Également conservé dans les minutes du notaire aixois Alphéran.
216 ADBRA, 303 E 388, fo 1725.
217 ADBRA, 303 E 388, fo 1726 vo.
218 ADBRA, 303 E 388, fo 1728 vo.
219 ADBRA, 303 E 389, fo 592.
220 ADBRA, 303 E 391, fo 908 vo.
221 ADBRA, notaire Jean Darbès.
222 309 E 1307, fo 897.
223 Jean Gastaud fut reçu en sa charge de conseiller à la Cour des comptes le 6 novembre 1692, ce qui lui prodigua l’anoblissement. Il était le fils de l’avocat Georges Gastaud et de Catherine Garet. Sa volonté d’ascension sociale lui fit épouser Gabrielle de Richery La Baume.
224 ADBRA, 309 E 1308, fo 492 vo, Jean Boyer, « Les architectes amateurs à Aix-en-Provence aux xviie et xviiie siècles », Provence Historique, no 116, 1er juin 1977.
225 ADBRA, 309 E 1329, fo 3058.
226 ADBRA, 309 E 1329, fo 3061.
227 ADBRA, 309 E 1331, fo 1829 vo.
228 Jean Boyer, op. cit.
229 ADBRA, 301 E 361, fo 370.
230 ADBRA, 309 E 1308, fo 492 : « avec des architectures conformes a celles de la maison que le Sieur advocat de Cormis a faict nouvellement bastir ».
231 ADBRA, 301 E 361, fo 370 : « toute larchitecture sera conforme a la maison du Sieur Général Guidy ».
232 ADBRA, 303 E 314, fo 674.
233 ADBRM, 140 J 151, « Comptes relatifs à la maison d’Aix (37, rue Cardinale) ».
234 Conseiller au parlement, pourvu par lettres données à Paris le 4 octobre 1664 et reçu le 13 janvier 1665 en la charge de François de Raffelis Tertulle. Fils de Jules et d’Éléonore de Foresta, il épousa Catherine Maurel (fille de Pierre Maurel de Pontevès). Il devint président en la Cour des comptes et mourut à Grenoble en 1679.
235 ADBRM, 11 E 15, « Procès en retrait lignager intenté par Louis de Laugier, sieur de Beaucause, pour une maison que François d’Albert avait vendue au Procureur général André de La Garde. Reprise de l’existence par ces deux derniers faisant la preuve que monsieur Laugier n’avait été que le prête-nom de Jean-Baptiste Dugrou, directeur général des domaines, qui n’avait seul droit d’exercer le retrait. L’affaire se termine par une transaction dans laquelle Dugrou cède l’immeuble à M. La Garde moyennant 13 388 livres. (1695-1700) ».
236 ADBRM, C 5066.
237 MAA, Ms Q 407, « L’hôtel de Réauville ; livre de la maison ». Cécile Dabé, « Aix, livre de la bâtisse de la maison et l’hôtel de Réauville : une architecture parisienne à Aix-en-Provence au xviiie siècle », mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, sous la direction de Pascal Julien, Aix-en-Provence, Université de Provence, 2001. Jean Boyer, « L’hôtel de Caumont », Le Patrimoine Architectural d’Aix en Provence, xvie, xviie, xviiie siècles, Recueil d’études historiques et architecturales, Aix-en-Provence, Imprimerie Paul Roubaud, 1985.
238 ADBRM, 1 J 681.
239 ADBRA, 303 E 234, fo 1035.
240 ADBRA, 303 E 234, fo 1038.
241 ADBRA, 303 E 234, fo 1109.
242 ADBRA, 303 E 234, fo 1214. Autres quittances : 303 E 235, fo 48, 221, 468, 890 ; 303 E 236 I, fo 30, 215, 219 ; 303 E 236 II, fo 32 vo et 74.
243 ADBRA, 306 E 769, fo 139 vo.
244 ADBRA, 303 E 383, fo 1762 vo.
245 ADBRA, 302 E 1116, fo 733 vo. Le 25 juin 1648, douze cannes carrées s’ajoutèrent à son terrain (302 E 1117, fo 577), le 20 octobre 1649 quatre cannes carrées supplémentaires (302 E 1117. II, fo 576 vo) et huit autres cannes carrées le 3 août 1651 (302 E 1118, fo 623 vo).
246 ADBRA, 303 E 235, fo 140 vo.
247 ADBRA, 301 E 317, fo 672.
248 ADBRA, 301 E 317, fo 672.
249 ADBRA, 301 E 330, fo 540.
250 ADBRM, C 5069.
251 ADBRA, 302 E 1117, fo 151. Le 20 février suivant, il acquit treize cannes carrées et six pans de plus (302 E 1117, fo 203) et encore deux places et demi le 3 février 1654 (302 E 1120, fo 166 vo).
252 ADBRA, 303 E 235, fo 106.
253 ADBRA, 306 E 767, fo 318.
254 ADBRA, 306 E 767, fo 699.
255 ADBRA, 306 E 768, fo 365.
256 ADBRA, 309 E 1235, fo 1318 vo.
257 ADBRA, 302 E 1124, fo 378.
258 ADBRA, 302 E 1116, fo 741 vo.
259 ADBRA, 308 E 1403, fo 33.
260 ADBRA, 301 E 267, fo 1548.
261 ADBRA, 302 E 1157, fo 216 vo.
262 ADBRA, 308 E 1403, fo 33.
263 « Faire toutes les murailles de massonnerie et taille quil conviendra faire au bastimant que ledit Du Bosc veult construire en la place quil a nouvellement acquise dans lenclos de Mazarin […] et sur ledit prix fera les molures et architectures qui sera besoin ».
264 ADBRA, 302 E 1116, fo 745 vo.
265 ADBRA, 303 E 235, fo 24.
266 ADBRA, 306 E 767, fo 259 vo.
267 ADBRA, 303 E 307, fo 608.
268 ADBRA, 303 E 307, fo 1295.
269 ADBRA, 303 E 308, fo 16.
270 ADBRA, 309 E 1317, fo 1124 vo.
271 ADBRA, 309 E 1318, fo 89.
272 ADBRA, notaire Alphéran.
273 ADBRA, notaire Alphéran. Le détail de ces ventes se trouve dans la reconnaissance de cense due par le seigneur d’Ansouis à l’archevêque en date du 14 août 1711 (301 E 370, fo 829 vo).
274 ADBRM, C 5069 : « Raport d’alignement pour monsieur d’Ansouis du 12 mars 1757 : monsieur Louis Elzéard de Villeneuve chevalier seigneur baron d’Ansouis, Bras et autres places, aux fins qu’il lui soit permis de faire aligner la façade de la maison qu’il possède en cette ville et de faire rebatir avec des corniches, charpentes, fenêtres à balcons au premier et deuxième étage et à grilles de fer avançant dans la rue au rez-de-chaussée ».
275 ADBRA, 309 E 1315, fo 1506. Jean Boyer, « Une œuvre inédite de Jean Daret architecte : L’hôtel d’Ollivary à Aix », Arts et livres en Provence, no 6998, avril-mai 1980.
276 ADBRA, 309 E 1315, fo 1510.
277 ADBRA, 309 E 1315, fo 1513 ; 309 E 1316, fo 3, 78 vo, 120 vo et 167.
278 ADBRA, 309 E 1316, fo 134, 140 vo et 187 vo.
279 ADBRA, fo 250.
280 ADBRA, fo 999 vo.
281 ADBRA, 309 E 1317, fo 1065 vo.
282 ADBRA, 309 E 1317, fo 1067.
283 ADBRA, 309 E 1317, fo 1193.
284 ADBRA, 309 E 1316, fo 250 : « les fassades de ladite maison seront faictes suivant et conformément au dessain faict par le Sieur Jean Daret paintre ».
285 ADBRA, 301 E 329, fo 647.
286 ADBRA, 301 E 331, fo 2161. Menuiseries au 301 E 332, fo 111.
287 ADBRA, 309 E 1236, fo 849.
288 ADBRA, 309 E 1236, fo 853. Jean Boyer, « L’hôtel de Boisgelin », Congrès du pays d’Aix, Paris, 1988.
289 ADBRA, 309 E 1236, fo 422 vo.
290 ADBRA, 309 E 1236, fo 883. Louis Blanc fit une demande d’alignement pour pouvoir édifier un portail d’entrée en saillie sur la rue, surmonté d’un balcon et d’une galerie (ADBRM, C 5068).
291 ADBRA, 309 E 1236, fo 888 vo.
292 ADBRA, 309 E 1236, fo 1073.
293 ADBRA, 309 E 1238, fo 1308.
294 ADBRA, 309 E 1239, fo 237 vo.
295 ADBRA, 309 E 1239, fo 237 vo.
296 ADBRA, 303 E 309, fo 1228 vo.
297 ADBRM, C 5069.
298 Serge Conard, « Jean 1er Chastel, éléments d’analyse », Provence Historique, t. xxvi, fasc. 104, avril-juin 1976.
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