1 É. Anheim et P. Chastang, « Les pratiques de l’écrit dans les sociétés médiévales (VIe -XIIIe siècle) », Médiévales [en ligne], 56, printemps 2009, mis en ligne le 21 septem-bre 2011.
2 Entre autre, É. Anheim et F. Menant, « Mobilité sociale et instruction, clercs et laïcs du milieu du XIIIe au milieu du XIVe siècle », S. Carocci (dir.), La mobilità sociale nel medioevo : rappresentazioni, canali, protagonisti, metodi d’indagine (Atti del convegno, Roma, 28-31 maggio 2008), Rome, 2010, p. 335-373 ; P. Chastang, La ville, le gouvernement et l’écrit à Montpellier (XIIe -XIVe siècle). Essai d’histoire sociale, Paris, 2013 ; P. Bertrand, Les écritures ordinaires. Sociologie d’un temps de révolution documentaire (entre royaume de France et Empire, 1250-1350), Paris, 2015 ; pour l’espace du Nord-Ouest du royaume de France, I. Bretthauer, Des hommes et des écrits, pratiques et marchés de l’acte authentique, XIIIe -XVIe siècle, Bordeaux, éd. Ausonius, en cours de publication.
3 Il faut rappeler que les communautés villageoises ont rarement laissé d’archives avant la période moderne, y compris pour les espaces méridionaux (M. Bourin, O. Redon, « Les archives des communautés villageoises », P. Guichard, D. Alexandre-Bidon (dir.), Comprendre le XIIIe siècle : études offertes à Marie-Thérèse Lorcin, Lyon, 1995, p. 13-27).
4 C. Parmentier, « Les ruraux et l’écrit autour de Vimoutiers au XVIIIe siècle », Autour de Camembert, de l’an Mil à l’an 2000, Enquêtes rurales, no 6, 1999, p. 83-104 ; le dossier « Lecture et lecteurs en Bourgogne du Moyen Âge à l’Époque contemporaine », Annales de Bourgogne, 2005, t. 77, no 1/2.
5 On pense bien sûr à la ligne Saint-Malo-Genève mise en lumière par François Furet et Jacques Ozouf (F. Furet, J. Ozouf, Lire et écrire, l’alphabétisation des français de Calvin à Jules Ferry, Paris, 1977, chap. 1 « L’alphabétisation sans retour », p. 13-68). Même si la méthodologie a pu être largement remise en cause depuis, la Normandie apparaît bien comme un espace de maîtrise de l’écrit, juridique notamment.
6 Voir l’article de Christophe Maneuvrier dans ce volume.
7 Il existe des inventaires après décès, établis par l’administration royale à la suite des décès sans héritier ou des exécutions pour crimes. Ces inventaires sont conservés de façon éparse, à la Bibliothèque nationale et aux Archives départementales. Ces inventaires mentionnent, cependant, de façon exceptionnelle des objets en rapport avec la culture écrite.
8 A. D. Orne, 1G 37, registre pour les années 1412-1419 ; 1G 38, registre pour les années 1442-1454 ; 1G 39, registre pour les années 1463-1485 (dont je ne présente ici que les dépouillements entre 1463 et 1474). La fin du Moyen Âge et le début de l’Époque moderne ont été étudiés par M. Le Bègue de Germiny, Le clergé séculier du diocèse de Sées de 1478 à 1539, Thèse, École nationale des Chartes, 1967 (voir Positions des thèses de l’École des Chartes, 1967, p. 65-69). Sur les registres de tonsurés en général, V. Tabbagh, « Effectifs et recrutement du clergé séculier français à la fin du Moyen Âge », Le clerc séculier au Moyen Âge, XXIIe congrès de la SHMESP, Amiens, juin 1991, Paris, 1993, p. 181-190.
9 C. Robillard de Beaurepaire, « Recherches sur les établissements d’instruction publique et la population dans le diocèse de Rouen », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, no 25, 3e série, 5e vol., 1862, p. 300.
10 Les rôles de fouage font état du paiement d’une taxe de 12 deniers par les chefs de feu détenant au minimum 20 sous de biens (meubles ou immeubles). M. Nortier, « Contribution à l’étude de la population de la Normandie au bas Moyen Âge (XIVe - XVIe siècle), 1ère série, rôles de fouages paroissiaux de 1368 à 1419 », Cahiers Léopold Delisle, no 9, t. XIX, 1970.
11 Département du Calvados, arrondissement de Caen, canton de Falaise.
12 Les historiens ont estimé le nombre de paroissiens à partir du nombre d’individus payant le fouage selon deux calculs : les feux enregistrent soit des cellules familiales restreintes (un couple et un enfant), soit des familles dans un sens plus large (un couple, plusieurs enfants et/ou des membres de la famille, au total 5). J’indique ici les deux fourchettes, haute et basse.
13 Je précise ici les feux payant l’impôt, soit ceux détenant le minimum de revenus. Certains rôles font état des exemptés pour pauvreté ou pour leur position dans la société locale (notamment certains officiers seigneuriaux) mais d’autres ne précisent pas le nombre de feux exempts : le nombre total d’habitants est donc plus conséquent que le nombre d’habitants déduit des seuls feux payants.
14 Département de l’Orne, arrondissement d’Argentan, canton d’Argentan-2.
15 Département de l’Orne, arrondissement d’Argent, canton d’Athis-de-l’Orne.
16 P. Le Cacheux, Actes de la chancellerie d’Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Rouen/Paris, 1907, t. 1, p. 153-157.
17 B.N., fr. 25045, no 5903, enquête sur l’âge de Richard de Fourneaux, seigneur de Sassey (département de l’Eure, arrondissement d’Évreux, canton d’Évreux-3), v. 1401 : parmi les témoins, Jean Legris affirme qu’il était « clerc a feu messire Robert Laguette a son vivant prestre et curé dudit lieu » en 1379.
18 Bénédictins du Bouveret, Colophons de manuscrits occidentaux des origines au XVIe siècle, Suisse, 1965-1975, 6 t.
19 B.N., fr. 23982, manuscrit en parchemin, XVe siècle.
20 Bénédictins du Bouveret, Colophons de manuscrits occidentaux…, t. 2, p. 287, notice no 5862.
21 B.N., lat. 7567, Proverbia Gallica d’Etienne Legris : « Tesmoing son saing manuel cy mis, le sapmedi XIXme jour d’octobre, l’an de grace mil iiiic soixante et ung, auquel jour ledit livre fut acomply ».
22 B.N., fr. 2174, manuscrit du XIIIe siècle. Le manuscrit aurait appartenu à la bibliothèque royale de Charles V au XIVe siècle (notice du manuscrit).
23 Ainsi, le manuel juridique autographe de Guillaume Flambart, verdier du bailliage de Rouen, possède au moins trois ex-libris différents du XVe siècle, alors qu’il a été rédigé après 1469 (B.N., fr. 5341). Sur ce manuscrit, I. Bretthauer, « Formulaires et modèles d’actes : formation pratique et théorique des hommes de loi normands dans la seconde moitié du XVe siècle », Apprendre, produire, se conduire : le modèle au Moyen Âge, XLVe congrès de la SHMESP, Paris, 2015, p. 201-221.
24 A.D. Seine-Maritime, G 1739, chartes concernant la cure de Tourny (département de l’Eure, arrondissement des Andelys, canton des Andelys) : « Acte, passé devant un notaire apostolique, dans lequel se trouvent rapportées, d’après un procès-verbal consigné dans un missel, les formalités de l’installation dans la cure de Notre-Dame de Tourny, par Étienne de Corny, doyen de Baudemont, de Robert de Savilla, l’inventaire des livres et ornements de cette église, en 1309 » (C. Robillard de Beaurepaire, Inventairesommaire des archives départementales, Seine-Inférieure, série G, Paris, 1874, t. 2, p. 97).
25 Ibid. : « dit et despose par son serement que il estoit present quant deffunt messire Robert Laguette, prestre, lors curé de Sassé mist en escript ou messeel de la dite paroisse que Richart de Fourneaux fu né l’an mil ccc lxxix le ve jour de juillet lendemain de la saint Martin ».
26 B.N., fr. 25045, no 5903 : « Et le scet par ce que environ . i . mois apres la nativité dudit Richart, Jehan de Sassé, escuier, pere de la mere dudit Richart, fist lire ou misseel dessus dit que ledit Richart fu né ce dit jour Et pourra a icellui despos Et autres qui presens estoient a la dite lecture qu’ils en eussent memore pour le temps a venir auquel despose pour telle cause il en est tousjours souvenir ».
27 Ibid. : « requis se elle estoit presente quant l’en escript ou messeel de la dite paroisse la jour de la nativité dudit Richart, dist par son serement que de ce ne lui souvient ».
28 M. Arnoux, « Essor et déclin d’un type diplomatique : les actes passés coram parrochia en Normandie (XIIe -XIIIe siècle) », Bibliothèque de l’École des Chartes, 1996, t. 154, p. 323-357.
29 Le manuel d’Étienne Lesauvage, homme de loi près de Longueville dans les années 1430, contient un traité « d’avocassie » expliquant les règles de marché de bourse et les conditions de lecture à l’ouïe de paroisse (B.N., fr. 5330, fol. 108-109v). Sur ce texte, I. Brettahauer, « Formulaires et modèles d’actes… ».
30 A. Follain, « Une source de référence. Le registre des « consentements » de Camembert (XVIIe siècle) », Annales de Normandie, no 2, juillet-décembre 2013, p. 115-124.
31 A.D. Calvados, 522EDT/2, archives communales de Villons-les-Buisson. Buisson est un hameau qui dépendait du village de Cairon, département du Calvados, arrondissement de Caen, canton de Bretteville-l’Orgueilleuse.
32 Abbé Aubert, « Notes extraites de trois livres de raisons de 1473 à 1550. Comptes d’une famille de gentilshommes campagnards normands », Bulletin philologique et historique du CTHS, 1898, no 3-4, p. 447-499 ; M. Bloch, Les caractères originaux de l’histoire rurale française, Paris, [1931], 1988 (rééd.), p. 170-171 ; R. Carabie, « La constitution d’une fortune immobilière en Normandie pendant la guerre de Cent ans », Revue historique de droit français et étranger, 1949, vol. 27, p. 321-322 [c.-r. de la Semaine de droit normand et étranger] ; M. Boudin, « Du laboureur aisé au gentilhomme campagnard, Les Perrote de Cairon, de Breteville-l’Orgueilleuse (1380-1480) », Annales de Normandie, no 4, décembre 1963, p. 237-268.
33 On trouve de très nombreuses liasses, classées par le nom de famille des bénéficiaires des actes : le chartrier des Perrote contient à la fois les actes des Perrote et les actes des biens mettant en jeu les propriétaires précédents. Concernant le chartrier des Perrote jusque dans les années 1460 environ : A.D. Calvados, F 6446, F 1806, F 1807, F 1809.
34 A.D. Calvados, F 1650, 518 p. Le cartulaire contient 343 actes depuis la fin du XIVe siècle.
35 A.D. Calvados, F 1651, 32 fol. Le registre est incomplet.
36 A.D. Calvados, F 1716bis et F 1717, registres des plaids de la seigneurie de Cairon, respectivement 1461-1463 et 1495-1498.
37 A.D. Calvados, F 1705, s.d. (après 1475 ?).
38 A.D. Calvados, F 1652, 1473-1491 ; 1J 60/1, 1494-1515 ; 1J 60/2, 1707-1773 (voir les notices dans la base de données : http://inv.ecritsduforprive.huma-num.fr/searchform.html).
39 M. Boudin, « Du laboureur aisé au gentilhomme campagnard… », p. 261.
40 C. Maneuvrier, « Le cueilloir de la terre de Montgommery et Vignats, outil d’une réorganisation seigneuriale à la fin du XIVe siècle », Autour de Camembert. De l’an mil à l’an 2000, quatre années de recherches pluridisciplinaires, Enquêtes rurales, no 6, Cahiers de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines, Caen, 1999, p. 21-29 ; D. Angers, « Une petite seigneurie au cœur de la tourmente : le domaine de la famille d’Orbec à Cideville pendant la guerre de Cent ans », Florigelium, 10, 1988-1991, p. 151-166.
41 A.D. Calvados, F 1807.
42 Ibid., acte de 1396, refait par mandement en 1424. C’est un problème général en temps de guerre : C. Goldmann, « Papiers et titres de famille dans la guerre : l’exemple des Garencières-Le Baveux (XIVe -XVe siècle) », P. Contamine, O. Guyotjeannin (dir.), La guerre, la violence et les gens au Moyen Âge, t. 2, Guerre et gens, Paris, 1996, p. 75-87.
43 A.D. Calvados, F 1650, p. 1.
44 A.D. Calvados, F 1652, fol. 190v.