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Le cimetière au village dans l’Europe médiévale et moderne

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Cécile Treffort

Le cimetière médiéval et moderne. Nouvelles questions, nouvelles approches

Les origines du cimetière au village ; l’apport des fouilles archéologiques en territoire genevois

Jean Terrier

Volltext

1Pour traiter le thème des origines du cimetière au village à la lumière des fouilles archéologiques en territoire genevois, nous présenterons en tout premier lieu l’organisation religieuse au centre de la cité épiscopale, en évoquant les églises funéraires suburbaines fondées au cours de l’Antiquité tardive, églises funéraires qui servirent certainement de modèle pour les campagnes environnantes. Nous aborderons ensuite les églises rurales pour montrer comment les aires funéraires se développèrent progressivement, en lien avec ces édifices chrétiens, alors que les nécropoles isolées dans les campagnes étaient toujours en fonction. Enfin, il sera question du passage au regroupement systématique des sépultures autour des églises rurales. Nous verrons que ce phénomène prend ses racines dans le courant du ixe siècle, période que l’on peut alors considérer comme étant à l’origine du cimetière au village.

Les églises funéraires suburbaines : source d’inspiration pour le monde rural ?

  • 1 C. Bonnet (en collab. A. Peillex), Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Le centre (...)

2Avant d’aborder les églises funéraires suburbaines étudiées à Genève et pour préciser le contexte dans lequel elles apparaissent aux portes de la cité au cours de l’Antiquité tardive (fig. 1), il est nécessaire d’évoquer les résultats obtenus à la faveur des fouilles menées dans la cathédrale Saint-Pierre de Genève, localisée sur la rive gauche et au sommet de la colline du même nom. Cet ensemble monumental et son environnement ont fait l’objet de recherches archéologiques d’une envergure exceptionnelle, qui ont permis d’aborder les origines de la cité et de suivre précisément l’évolution architecturale des édifices chrétiens, depuis la fondation des premiers sanctuaires jusqu’à l’édification de la cathédrale actuelle1.

Fig. 1 : Plan de la ville de Genève au cours de l’Antiquité tardive, avec le groupe épiscopal et les églises funéraires suburbaines (M. Berti et A. Peillex, Service cantonal d’archéologie, Genève).

3C’est vers 380 que le chantier de la première cathédrale de Genève arrive à son terme, un baptistère étant édifié dans le prolongement de sa sacristie sud. Une construction dotée d’une abside outrepassée est située à une vingtaine de mètres à l’est ; elle est interprétée comme église-reliquaire. Au début du ve siècle, un immense chantier est ouvert afin de réaliser une seconde cathédrale reliée à la première par un atrium. Ces travaux aboutissent progressivement à la création d’un complexe unitaire, une cathédrale double, dont chaque composante architecturale a fait l’objet de moult transformations et reconstructions.

4Au cours des viie et viiie siècles, une troisième cathédrale est érigée à l’est, dans l’axe du groupe épiscopal, à l’arrière des baptistères. Ce nouveau sanctuaire adopte un plan pratiquement carré dont le chevet est terminé par trois absides. Le bas-côté sud de ce nouvel édifice à trois nefs est construit sur l’emplacement de l’église-reliquaire antérieure, en l’intégrant partiellement, ce qui explique l’irrégularité de son plan. L’analyse des aménagements liturgiques laisse penser qu’un sarcophage était exposé dans l’abside principale, deux autres sépultures privilégiées étant disposées de part et d’autre du chancel délimitant l’espace central en avant du chœur.

5Cette cathédrale orientale, qui reprend la fonction funéraire de l’église-reliquaire, subit de profondes transformations durant l’époque carolingienne. Si le noyau de l’édifice est maintenu dans son état d’origine, avec son chevet à trois absides, sa façade est déplacée en direction de l’ouest, la nouvelle cathédrale étant agrandie au détriment des baptistères qui sont abandonnés. L’aménagement liturgique du chœur est modifié et le sarcophage principal semble avoir été déplacé à l’arrière du maître-autel. Au nord du groupe cathédral, une vaste construction en bois, ainsi qu’un grand bâtiment associé à une galerie ouvrant sur cette cathédrale témoignent d’une première organisation communautaire sur l’emplacement du futur cloître roman.

  • 2 M. de la Corbière, « La ville médiévale intra et extra muros », M. de la Corbière (dir.), Genève, (...)
  • 3 C. Bonnet (en collab. A. Peillex), Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifi (...)

6Durant cette période, la nef de la cathédrale nord est légèrement réduite par la création d’un narthex alors que la cathédrale sud ne fait l’objet d’aucune modification. Avec la nouvelle ampleur que prend la cathédrale orientale au cours des temps carolingiens, se profile une évolution dans la fonction des édifices religieux constituant le groupe épiscopal qui aboutira à l’existence d’une cathédrale unique à partir du xie siècle. C’est à partir de cette époque et devant la façade de cette cathédrale, que s’organise le cimetière (fig. 2) qui deviendra celui de la paroisse de la Sainte-Croix sans doute créée vers le premier quart du xiiie siècle2. Les aires funéraires occuperont désormais une place considérable dans l’environnement de la cathédrale3.

Fig. 2 : Cathédrale Saint-Pierre. Schéma des vestiges de la cathédrale au xie siècle, avec le cimetière organisé dans l’environnement de sa façade occidentale (M. Berti et A. Peillex, Service cantonal d’archéologie, Genève).

L’église de La Madeleine

  • 4 C. Bonnet, Les premiers édifices chrétiens de la Madeleine à Genève, Genève, 1977.

7L’église de La Madeleine est située au bas de la colline Saint-Pierre, à proximité du plan d’eau et des activités commerciales liées à la voie navigable. Les premières fouilles furent effectuées de 1914 à 1924, mais c’est à la faveur d’une nouvelle campagne d’intervention, s’échelonnant entre 1970 et 1975, qu’une monographie sur les origines et le développement de la paroissiale a été publiée4. Une modeste memoria édifiée au ve siècle, au sein d’un espace occupé par des sépultures aménagées dans les ruines du port romain, est à l’origine de la première église funéraire. Cette dernière fut construite vers la fin du ve ou au vie siècle, puis modifiée au cours du siècle suivant afin de recevoir un plus grand nombre de sépultures (fig. 3.1). Un chantier important est entrepris à l’époque carolingienne. L’ancien bâtiment est alors entièrement détruit pour faire place à une nouvelle église aux dimensions plus restreintes, l’édifice perdant sa destination funéraire (fig. 3.2). Les annexes qui entourent l’église sont supprimées et les chapelles abandonnées. Par ces transformations, on assiste, sans doute, au déclin des cultes funéraires à l’intérieur de l’édifice, au profit des offices eucharistiques. La présence de fonts baptismaux aménagés à cette période est à mettre en lien avec la naissance d’une communauté préfigurant la paroisse médiévale, à laquelle sera associé un cimetière qui n’a pas fait l’objet de recherches archéologiques.

Fig. 3.1 : Église de La Madeleine. Église funéraire édifiée vers la fin du ve ou au vie siècle (M. Berti et G. Deuber, Service cantonal d’archéologie, Genève).

Fig. 3.2 : Église de La Madeleine. Église reconstruite à l’époque carolingienne dont la fonction funéraire est abandonnée (M. Berti et G. Deuber, Service cantonal d’archéologie, Genève).

L’église Saint-Gervais

  • 5 B. Privati, « Saint-Gervais (GE) : un lieu de culte, un quartier », Archéologie suisse, no 31.1, B (...)

8Une vaste église funéraire fut édifiée au cours du ve siècle sur l’emplacement d’un complexe cultuel antique dont les bâtiments étaient abandonnés depuis quelques décennies5. Un mausolée, dont les blocs architecturaux ont été remployés dans la crypte aménagée sous le chœur de cette première église, semble avoir précédé sa construction. L’édifice chrétien présente des dimensions proches de celles des premières églises du groupe épiscopal (fig. 4). Dès le vie siècle, la présence d’une sépulture importante déposée dans la crypte provoque la multiplication des tombes inhumées dans la nef et au sein de deux annexes placées de part et d’autre du presbyterium. La réalisation d’une galerie ou d’un portique adossé aux murs nord, ouest et sud de la nef permet bientôt de gagner de l’espace pour accueillir de nouvelles inhumations. C’est encore dans le courant du vie siècle que deux annexes funéraires sont placées de part et d’autre du chœur. Des aires d’inhumations sont aménagées tout autour de cet ensemble monumental. Elles sont à l’origine du cimetière paroissial qui s’organise au nord de l’église dès le début du Moyen Âge.

Fig. 4 : Église Saint-Gervais. Plan schématique de l’église funéraire (ve-viiie siècle) (M. Berti et A. Peillex, Service cantonal d’archéologie, Genève).

L’église Saint-Laurent

  • 6 J. Terrier, « Les grands bouleversements de l’Antiquité tardive et l’importance des espaces funéra (...)
  • 7 J. Terrier, E. Broillet-Ramjoué et M. Joguin Regelin, « Entre ville et campagne – Saint-Antoine et (...)
  • 8 M. de la Corbière, « La ville médiévale… », p. 25.
  • 9 C. Santschi, « Saint-Victor de Genève », Helvetia Sacra, Abt. III, Bd. 2, Bâle, 1991, p. 239-283.

9L’ensemble des découvertes réalisées sur le flanc oriental de la cité indique que certaines zones libérées par le démantèlement des constructions antiques furent occupées par des aires funéraires, dont l’organisation et la répartition précises nous échappent6. Comme nous l’avons vu dans le cas de La Madeleine, une église peut voir ses origines liées à une sépulture privilégiée inhumée au sein de ces espaces funéraires. C’est peut-être le cas de l’église funéraire dont les vestiges viennent d’être mis au jour sur l’emplacement de la chapelle Saint-Laurent7, dont le patronage évoque à lui seul l’ancienneté (fig. 5). Cette fondation religieuse, mentionnée dès le xiie siècle et détruite en 1532, se situait à proximité de la voie qui menait en direction de la cité8. Les recherches actuelles démontrent que la chapelle Saint-Laurent mentionnée dans les sources historiques a été fondée sur l’emplacement d’une église funéraire antérieure qui a sans doute été détruite vers le xie siècle pour une raison encore inconnue. Les vestiges en cours de dégagement attestent, dès le ve siècle sans doute, l’existence d’un édifice chrétien de grandes dimensions, dont la nef était bordée de galeries ou portiques à l’instar de l’église Saint-Gervais. La fonction funéraire est attestée par le grand nombre de sépultures déposées à l’intérieur de l’église (fig. 6). Une aire funéraire, aménagée devant la façade occidentale, présente une forte densité de sépultures de différents types et constitue un véritable cimetière. Des tombes seront encore installées, à partir du xie siècle, dans les ruines de l’église qui est alors détruite. Elles sont à mettre en relation avec la chapelle Saint-Laurent, mentionnée dans les sources, qui dépendra de la paroisse du prieuré Saint-Victor localisé à proximité9.

Fig. 5 : Le front oriental de la ville de Genève avec le chantier en cours sur l’emplacement de l’ancienne église Saint-Laurent (G. Consagra, Service cantonal d’archéologie, Genève).

Fig. 6 : Vue générale du chantier en cours sur l’emplacement de l’ancienne église Saint-Laurent (G. Consagra, Service cantonal d’archéologie, Genève).

Les églises rurales et l’espace funéraire

  • 10 J. Terrier, « Les églises dans la campagne genevoise », Zeitschrift für Schweizerische Archäologie (...)

10Les églises rurales de la région genevoise ont fait l’objet de nombreuses fouilles intégrant parfois l’environnement de ces lieux de culte chrétien (fig. 7). Dès lors, cette approche systématique a fourni de précieuses données pour aborder les origines et l’organisation des aires funéraires associées10. Ce sont quelques exemples représentatifs de ces travaux qui ont été retenus pour illustrer cette thématique.

L’église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier, une fondation de l’Antiquité tardive

  • 11 J. Terrier, « L’église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier. Les fouilles archéologiques », Genava, n. (...)

11L’église paroissiale actuelle Saints-Pierre-et-Paul de Meinier, localisée au centre du village, est une construction du xviiie siècle. La fouille complète de l’édifice fut réalisée en relation avec un programme de restauration du monument11. Le plan d’une première église a pu être reconstitué grâce à la disposition de nombreuses sépultures en coffrage de dalles ou de tegulae, déposées à l’intérieur de l’édifice dont les façades sont attestées par quelques segments d’une maçonnerie partiellement détruite par les aménagements ultérieurs. La nef adopte un plan rectangulaire de 8,50 m x 6,00 m et une tombe, disposée selon un axe nord-sud, marque sans doute l’emplacement d’un chancel. Disposée au deux-tiers de la nef, cette barrière séparait le quadratum populi du presbyterium, ce dernier ouvrant sur un chœur dont le plan ne peut pas être restitué. Plusieurs tombes occupent cet espace privilégié ; elles s’organisent autour d’une maçonnerie mise en évidence par deux pierres liées au mortier de chaux, qui pourraient bien marquer l’emplacement de l’autel.

12Un chœur à trois pans englobant une abside semi-circulaire fut édifié au cours d’un nouveau chantier et la puissance de ses fondations traduit certainement l’existence d’une voûte en cul de four. Un groupe de sépultures, organisé en deux rangées régulièrement disposées à l’arrière de ce chœur polygonal, marque une zone privilégiée où les inhumations pouvaient être disposées à l’intérieur d’un enclos ou sous une construction légère. Les tombes en dalles, qui ont été mises en évidence le long des façades nord et ouest de la nef, indiquent la présence d’aires funéraires qui furent peut-être abritées par des galeries. La datation de la première église de Meinier peut être précisée en fonction de la typologie des sépultures associées qui permettent de placer sa construction dans le courant du vie siècle, l’édification du chevet polygonal intervenant sans doute durant le siècle suivant.

Fig. 7 : Les églises rurales de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, mises au jour lors de fouilles archéologiques réalisées dans la région genevoise : 1. Vandœuvre ve siècle, 2. Saint-Julien-en-Genevois ve siècle, 3. Compesières ve siècle, 4. Meinier vie-viie siècle, 5. Grand-Saconnex vie-viie siècle, 6. Céligny vie-viie siècle, 7. Satigny viiie-ixe siècle, 8. Presinge viiie-ixe siècle, 9. Vuillonnex ixe siècle, 10. Confignon ixe-xe siècle, 11. Prévessin ixe-xe siècle, 12. Jussy ixe-xe siècle, 13. Thônex xe siècle, 14. Russin xe-xie siècle, 15. Collonge xe-xie siècle (M. Berti, Service cantonal d’archéologie, Genève)

Fig. 8 : Église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier. Reconstitution en plan et en axonométrie de l’église aux xe-xie siècles avec l’aire funéraire aménagée au sud (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).

  • 12 S. Eades, « L’église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier. Rapport paléoanthropologique », Genava, n.s (...)

13La présence d’une série de sépultures, aménagées au sud et à l’extérieur de l’église à partir du xie siècle, marque sans doute la naissance du cimetière paroissial (fig. 8). Contrairement aux observations faites à l’intérieur de l’église pour les périodes précédentes, la population inhumée à l’extérieur est plus représentative d’une communauté d’individus équilibrée selon la répartition des âges et des sexes12. Il semble bien que l’on ne soit pas face à une sélection des inhumés comme c’était le cas à l’intérieur de l’édifice. On s’approche donc plus clairement d’un cimetière ordinaire qui ne présente toutefois pas encore de recoupements de sépultures, les tombes paraissant bien individualisées.

L’église Saint-Jacques de Vandœuvres, autre fondation de l’Antiquité tardive

  • 13 J. Terrier, « Les origines de l’église de Vandœuvres GE », Archéologie suisse, no 14.2, Bâle, 1991 (...)

14L’église Saint-Jacques de Vandœuvres, aujourd’hui temple protestant, conserve encore des élévations médiévales, bien qu’une partie importante de l’édifice ait subi de profondes réfections au xviiie siècle. La fouille complète de son sous-sol fut entreprise pour préparer le chantier de restauration du monument. En regard de la richesse et de l’étendue des vestiges découverts, les investigations se sont prolongées autour de l’église, au sein de ce petit village de la campagne genevoise13. Ainsi, le plan de la pars urbana d’une villa gallo-romaine construite vers le milieu du ier siècle de notre ère a pu être précisé. Cet établissement antique fournit des éléments précieux pour connaître la genèse et le développement de ce que l’on peut considérer comme la plus ancienne fondation d’église en milieu rural sur le territoire du canton de Genève.

15Un petit édicule est adossé, dans le courant du Bas-Empire, contre un mur délimitant une aire de service en relation avec l’aile thermale de la villa. Cette modeste construction pourrait intervenir à la fin du ive siècle et être ainsi comparée à la memoria découverte dans l’église de La Madeleine, dans la ville de Genève, dont les dimensions, le plan, ainsi que la présence d’une base d’autel sont en tous points identiques.

16Une construction est ensuite adossée contre le flanc sud de la memoria à l’aube du ve siècle. Elle abrite une première sépulture placée contre son mur sud, le défunt étant déposé dans un sarcophage réalisé dans un tronc évidé (fig. 9). L’espace intérieur se structure par la mise en place d’une barrière, dont la présence est attestée par deux trous de poteau marquant une séparation entre le chœur et la nef de ce que l’on peut considérer comme la première église de Vandœuvres (fig. 10).

Fig. 9 : Église Saint-Jacques de Vandœuvres. Tombe aménagée dans un tronc évidé découverte à l’intérieur de la première église de Vandœuvres édifiée au début du ve siècle (J.-B. Sevette, Service cantonal d’archéologie, Genève).

Fig. 10 : Église Saint-Jacques de Vandœuvres. Complexe architectural partiellement édifié sur l’emplacement et à l’arrière de la pars urbana de la villa gallo-romaine de Vandœuvres au début du ve siècle (A. Memoria, B. église, T. Tombe en tronc évidé) (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).

17Ce sanctuaire primitif présente un plan rectangulaire de 8,5 m x 5,5 m dont le chœur est exempt de sépulture. Ce dernier est doté d’un sol constitué d’un radier de galets conservé sur une infime surface, ce qui n’autorise pas la restitution de l’emplacement de l’autel. La nef abrite une série de tombes dont la plupart comporte un entourage de pierres, certaines étant aménagées dans des coffres de tegulae.

18Une aire funéraire est organisée à l’est de l’église, à l’arrière de l’abside dont l’édification est attribuée à l’époque carolingienne. Il semble bien que l’on assiste ici à la naissance d’un cimetière en lien avec l’église qui deviendra le centre de la paroisse de Vandœuvres.

Les nécropoles isolées en milieu rural de l’Antiquité tardive à l’époque carolingienne

  • 14 L. Steiner, « La nécropole du Clos d’Aubonne à La Tour-de-Peilz », Cahiers d’archéologie romande, (...)

19La publication récente de la nécropole du Clos d’Aubonne à La Tour-de-Peilz (canton de Vaud) fournit de précieux renseignements pour aborder le thème du cimetière au village, c’est-à-dire du lien à établir entre lieu d’inhumation et édifice de culte chrétien (fig. 11). L’analyse des sépultures et du mobilier associé aux défunts permet de suivre le développement de cette aire funéraire, depuis les premières inhumations remontant au ve siècle jusqu’aux ultimes ensevelissements réalisés dans la première moitié du ixe siècle14. Cette dernière phase est particulièrement intéressante. Elle comprend des coffres mixtes utilisant le bois et la pierre, ainsi que des coffres de dalles dont plusieurs contenaient des dépôts de deniers carolingiens, les plus tardifs étant frappés sous le règne de Louis le Pieux (814-840) (fig. 12). Ainsi, la nécropole du Clos d’Aubonne, dépourvue d’église, est fréquentée jusqu’au ixe siècle, alors qu’un cimetière se développait dès le ve siècle, à environ 500 m de distance, dans la proximité de l’église Saint-Martin de Vevey. Cela signifie que les familles avaient encore la liberté d’ensevelir leurs défunts sur le lieu de leur choix, dans ce cas, sans doute sur l’aire d’inhumation de leurs ancêtres. L’abandon définitif du site dans la seconde moitié du ixe siècle résulte vraisemblablement de la volonté du clergé de regrouper les tombes autour d’un lieu de culte.

Fig. 11 : Carte géographique de la région lémanique avec la localisation des nécropoles de La Tour-de-Peilz (canton de Vaud) et de Sézegnin (canton de Genève) (M. Berti, Service cantonal d’archéologie, Genève).

Fig. 12 : Nécropole du Clos d’Aubonne à La Tour-de-Peilz. Tombe en coffre de dalles d’époque carolingienne (M. Klausener, Service cantonal d’archéologie, Vaud).

  • 15 B. Privati, « Sézegnin GE : une unité agricole du haut Moyen Âge », Archéologie suisse, no 9.1986. (...)
  • 16 B. Privati, La nécropole de Sézegnin ( ive-viiie siècle), Genève, 1983, p. 61-64.

20Il reste à relever le fait que les nécropoles dites « isolées » dans les campagnes ne le sont sans doute pas tout à fait. Ainsi, dans le canton de Genève, les recherches entreprises sur la nécropole de Sézegnin (fig. 11), fréquentée entre le ive et le viiie siècle, ont mis au jour un habitat contemporain situé à proximité immédiate15. De plus, la fouille attentive de cette aire funéraire a permis d’identifier les vestiges d’une modeste construction sur poteaux en lien avec trois tombes à coffre de bois. Une fonction de memoria a été retenue pour cet édicule édifié au ve ou au vie siècle16.

L’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex, une fondation carolingienne

  • 17 J. Terrier, « L’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex à Genève », Mémoires et documents de l (...)

21Les résultats des fouilles, entreprises sur l’emplacement de l’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex, illustrent bien le passage des nécropoles isolées dans les campagnes aux cimetières organisés autour du lieu de culte. On assiste ici, durant l’époque carolingienne, à la fondation d’une église qui deviendra le centre d’un décanat17.

22Au cours du ixe siècle, plusieurs tombes sont aménagées le long d’une petite route de campagne, à proximité d’une nécropole située à 200 m, qui est sans doute abandonnée à cette même période, à l’instar de celle de la Tour-de-Peilz. Deux petites constructions funéraires en matériau léger sont édifiées pour abriter des sépultures privilégiées. L’une, à l’est, sera maintenue alors que l’autre, située à l’ouest, sera détruite au profit d’une première église en bois autour de laquelle se regroupent une série de tombes. Au nord, se développe un établissement à caractère civil composé d’un bâtiment principal, d’un grenier et d’un fond de cabane (fig. 13).

Fig. 13 : Ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex. Restitution axonométrique de la petite église entourée de sépultures avec le maintien de la chapelle funéraire à l’est.
Une unité domestique comprenant une maison principale, un grenier sur pieux ainsi qu’un fond de cabane s’organise au nord des édifices de culte (ixe-xe siècle) (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).

23La petite église localisée à l’ouest, bientôt remplacée par un grand sanctuaire en bois, pourrait être interprétée comme la paroissiale, ou tout au moins comme une église accueillant une communauté de fidèles dont les membres défunts furent ensevelis dans la proximité immédiate. La chapelle funéraire située à l’est abrite certainement la tombe d’un personnage important puisque cet édifice se maintiendra au fil des siècles ; il pourrait s’agir de la tombe du fondateur qui bénéficie ainsi directement de la prière du clergé. Le bâtiment au nord, avec ses deux annexes, conviendrait parfaitement à la maison du prêtre dont on sait qu’elle devait être édifiée à l’intérieur de l’enclos protégé et à proximité de l’église.

24Déjà à la fin du xe siècle sans doute, mais surtout à partir du xie siècle, les constructions de bois sont progressivement remplacées par des édifices maçonnés (fig. 14). Une petite église, autour de laquelle s’organise désormais le cimetière, est aménagée à l’est, sur l’emplacement de l’ancienne chapelle funéraire. À l’ouest, une grande église, qui se distingue par son organisation interne, est édifiée avec une annexe importante adossée contre le flanc nord de son chœur. De nombreuses fosses que nous attribuons à des silos à céréales sont aménagées dans les églises, dans l’annexe ainsi qu’à l’extérieur, dans la partie nord du site.

Fig. 14 : Ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex. Restitution axonométrique du centre ecclésiastique comprenant une vaste église occidentale dotée d’une annexe et une église orientale de dimensions plus modestes au sud de laquelle se regroupe le cimetière (xie siècle) (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).

  • 18 J. Terrier et I. Plan, L’église Saint-Sylvestre de Compesières, Genève, 2011, p. 26-30.
  • 19 Y. Codou et M. Fixot, « Églises doubles et familles d’églises en Provence », Antiquité tardive. Re (...)

25La coexistence de deux églises sur un site rural ne constitue pas une exception en territoire genevois18. Cette particularité a été par ailleurs bien étudiée en Provence dans le cas de prieurés ayant également un rôle paroissial19. Les édifices étant généralement accolés, on attribue une nef à l’office monastique alors que la seconde serait réservée aux paroissiens. La fonction funéraire peut être avancée dans certains cas, une simple annexe funéraire pouvant être à l’origine d’une église double. À Vuillonnex, la petite église orientale, dont les proportions se rapprochent de plusieurs sanctuaires paroissiaux contemporains découverts sur d’autres sites du canton de Genève, peut être considérée comme l’église paroissiale. On assisterait ainsi à un transfert de fonction de l’église occidentale primitive vers le nouveau sanctuaire oriental. Le fait que le cimetière se développe ensuite exclusivement autour de cette église orientale qui est maintenue après l’abandon de la grande église occidentale vient à l’appui de cette hypothèse. C’est elle qui apparaîtra comme église paroissiale dans les procès-verbaux des visites pastorales du xve siècle sous le vocable de Saint-Mathieu. La fonction de la grande église occidentale semble liée au statut particulier du site : elle correspondrait aux chapelles capitulaires citées dans certains textes, à l’intérieur desquelles les doyens réunissaient régulièrement le clergé de leur circonscription sous la forme d’un chapitre rural.

  • 20 S. Eades et C Simon, « Analyse paléoanthropologique », J. Terrier (dir.), L’ancienne église Saint- (...)

26L’étude de la population inhumée à Vuillonnex au cours des ixe et xe siècles est riche d’enseignements20. L’analyse des caractères non métriques (caractères discrets crâniens et caractères dentaires) révèle un ensemble de sujets qui ne présentent pas d’indice d’apparentement lors de la première phase d’inhumation, ces indices se multipliant par contre au fil des phases subséquentes. Cela confirmerait que nous sommes en présence d’un groupe de fondateurs d’un nouvel espace funéraire qui accueillera par la suite leurs descendants, ces derniers présentant une morphologie stable. S’il y a peut-être eu un renouvellement de la population par mariages, il y a, en tous les cas, une continuité et une stabilité de la population initiale qui reste établie dans la proximité du centre religieux.

L’église Saint-Félix de Presinge, une fondation carolingienne

  • 21 J. Terrier, « Découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 2004 et 2005 », Genava, n.s., (...)
  • 22 J. Terrier, « Découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 2002 et 2003 », Genava, n.s., (...)

27Mentionnons encore le cas des fouilles archéologiques de la petite église Saint-Félix de Presinge qui ont révélé une histoire allant bien au-delà de la première mention de l’église paroissiale attestée au début du xive siècle21. Les vestiges les plus anciens consistent en une série de cinq sépultures organisées selon une rangée, les tombes étant très rapprochées les unes des autres. Cinq sépultures d’enfants sont déposées perpendiculairement aux pieds de ces tombes orientées. Les inhumations sont regroupées au sein d’un édicule de 4 m sur 3 m 50, dont certains segments de fondations en pierres sèches sont conservés, bâtiment adossé contre la façade orientale d’une église en bois de plan rectangulaire. Parmi ces sépultures de types différents, l’une est aménagée dans un coffre de dalles de molasse. Les analyses au radiocarbone réalisées sur deux squelettes fournissent une datation comprise entre 642 et 782. On retiendra donc l’hypothèse de l’édification d’une petite chapelle funéraire à l’aube de l’époque carolingienne, destinée à recevoir les sépultures supposées des membres de la famille fondatrice de l’église. C’est aux ixe-xe siècles qu’une abside semi-circulaire avec des épaulements marqués est édifiée sur l’emplacement du mausolée primitif. Une série de tombes, dont certaines sont aménagées dans des coffres de bois (fig. 15), ont été mises au jour au sud de l’église22 ; elles marquent la naissance d’une aire funéraire qui est liée à l’édifice religieux et à l’origine du cimetière paroissial de Presinge.

Fig. 15 : Église de Presinge. Sépulture aménagée dans une grande fosse aux ixe-xe siècles. Les alignements de pierres visibles de part et d’autre du défunt traduisent l’existence d’un coffre de bois dont la matière organique a disparu (M. Berti, Service cantonal d’archéologie, Genève).

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28Les fouilles systématiques de plusieurs églises rurales ont révélé un développement comparable d’un édifice à l’autre, au cours de l’Antiquité tardive. Dès l’origine, l’église remplit une fonction funéraire en lien avec une ou plusieurs sépultures privilégiées. Ces tombes appartiennent sans doute aux membres de la famille fondatrice. La multiplication des inhumations au cours des vie et viie siècles semble correspondre à l’ouverture de ce même espace funéraire à une population élargie. À partir du ixe siècle, les inhumations cessent à l’intérieur de l’édifice. De nouvelles aires funéraires sont progressivement organisées autour et à proximité des églises, alors que les nécropoles isolées dans les campagnes n’accueillent désormais plus de sépultures. Dès lors, il apparaît bien que la majeure partie des membres des communautés rurales soit dans l’obligation d’être enterrée dans l’environnement immédiat des églises. Sur la base de ces observations, la période carolingienne semble bien constituer une époque de transition dans la relation étroite et exclusive qui s’instaurera entre l’église et le cimetière.

Anmerkungen

1 C. Bonnet (en collab. A. Peillex), Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Le centre urbain de la protohistoire jusqu’au début de la christianisation, Genève, 2009 ; C. Bonnet (en collab. A. Peillex), Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal, Genève, 2012.

2 M. de la Corbière, « La ville médiévale intra et extra muros », M. de la Corbière (dir.), Genève, ville forte, Berne, 2010, p. 20-21.

3 C. Bonnet (en collab. A. Peillex), Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifices chrétiens…, p. 173-179.

4 C. Bonnet, Les premiers édifices chrétiens de la Madeleine à Genève, Genève, 1977.

5 B. Privati, « Saint-Gervais (GE) : un lieu de culte, un quartier », Archéologie suisse, no 31.1, Bâle, 2008, p. 2-13.

6 J. Terrier, « Les grands bouleversements de l’Antiquité tardive et l’importance des espaces funéraires », M.-A. Haldimann et J. Terrier, L’archéologie à l’est de la cité, Genava, n.s., 59, 2011, p. 97-100.

7 J. Terrier, E. Broillet-Ramjoué et M. Joguin Regelin, « Entre ville et campagne – Saint-Antoine et Rouelbeau, deux chantiers archéologiques majeurs en territoire genevois », Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins, no 2013-2, Bâle, 2013, p. 25-29.

8 M. de la Corbière, « La ville médiévale… », p. 25.

9 C. Santschi, « Saint-Victor de Genève », Helvetia Sacra, Abt. III, Bd. 2, Bâle, 1991, p. 239-283.

10 J. Terrier, « Les églises dans la campagne genevoise », Zeitschrift für Schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, Zürich, 2002, p. 195-206 ; Id., « Approche archéologique des églises rurales édifiées au voisinage de la ville de Genève », Hortus Artium Medievalium, vol. 9, 2003, p. 21-32 ; Id., « Bilan des recherches archéologiques sur les églises rurales en Suisse occidentale », C. Delaplace (dir.), Aux origines de la paroisse rurale en Gaule méridionale ( ive-ixe siècle), Paris, 2005, p. 72-81.

11 J. Terrier, « L’église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier. Les fouilles archéologiques », Genava, n.s., t. LII, Genève, 2004, p. 215-259 ; Id., « L’église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier, une fondation de l’Antiquité tardive dans la campagne genevoise », C. Balmelle, P. Chevalier et G. Ripoll (dir.), Mélanges d’Antiquité tardive. Studiola in honorem Noël Duval, Turnhout, 2004, p. 137-147.

12 S. Eades, « L’église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier. Rapport paléoanthropologique », Genava, n.s., t. LII, Genève, 2004, p. 301-310.

13 J. Terrier, « Les origines de l’église de Vandœuvres GE », Archéologie suisse, no 14.2, Bâle, 1991, p. 229-236 ; J. Terrier, M.-A. Haldimann et F. Wiblé, « La villa gallo-romaine de Vandœuvres », Archéologie suisse, no 16.1, Bâle, 1993, p. 25-34 ; D. Genequand, « La pars urbana de la villa gallo-romaine de Vandœuvres, des Julio-Claudiens au Bas-Empire », Archéologie suisse, no 32.2, Bâle, 2009, p. 32-37.

14 L. Steiner, « La nécropole du Clos d’Aubonne à La Tour-de-Peilz », Cahiers d’archéologie romande, no 129, vol. I et II, Lausanne, 2011.

15 B. Privati, « Sézegnin GE : une unité agricole du haut Moyen Âge », Archéologie suisse, no 9.1986.1, Bâle, 1986, p. 9-19.

16 B. Privati, La nécropole de Sézegnin ( ive-viiie siècle), Genève, 1983, p. 61-64.

17 J. Terrier, « L’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex à Genève », Mémoires et documents de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, t. 67 et Cahiers d’archéologie romande no 149, Genève et Lausanne, 2014.

18 J. Terrier et I. Plan, L’église Saint-Sylvestre de Compesières, Genève, 2011, p. 26-30.

19 Y. Codou et M. Fixot, « Églises doubles et familles d’églises en Provence », Antiquité tardive. Revue internationale d’histoire et d’archéologie ( ive-viiie siècle), t. 4, Paris, 1996, p. 209-210.

20 S. Eades et C Simon, « Analyse paléoanthropologique », J. Terrier (dir.), L’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex à Genève, Mémoires et documents de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, t. 67 et Cahiers d’archéologie romande no 149, Genève et Lausanne, 2014.

21 J. Terrier, « Découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 2004 et 2005 », Genava, n.s., t. LIV, Genève, 2006, p. 339-346.

22 J. Terrier, « Découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 2002 et 2003 », Genava, n.s., t. LII, Genève, 2004, p. 174-177.

Abbildungsverzeichnis

Bildunterschrift Fig. 1 : Plan de la ville de Genève au cours de l’Antiquité tardive, avec le groupe épiscopal et les églises funéraires suburbaines (M. Berti et A. Peillex, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 2 : Cathédrale Saint-Pierre. Schéma des vestiges de la cathédrale au xie siècle, avec le cimetière organisé dans l’environnement de sa façade occidentale (M. Berti et A. Peillex, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 3.1 : Église de La Madeleine. Église funéraire édifiée vers la fin du ve ou au vie siècle (M. Berti et G. Deuber, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 3.2 : Église de La Madeleine. Église reconstruite à l’époque carolingienne dont la fonction funéraire est abandonnée (M. Berti et G. Deuber, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 4 : Église Saint-Gervais. Plan schématique de l’église funéraire (ve-viiie siècle) (M. Berti et A. Peillex, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 5 : Le front oriental de la ville de Genève avec le chantier en cours sur l’emplacement de l’ancienne église Saint-Laurent (G. Consagra, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 6 : Vue générale du chantier en cours sur l’emplacement de l’ancienne église Saint-Laurent (G. Consagra, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 7 : Les églises rurales de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, mises au jour lors de fouilles archéologiques réalisées dans la région genevoise : 1. Vandœuvre ve siècle, 2. Saint-Julien-en-Genevois ve siècle, 3. Compesières ve siècle, 4. Meinier vie-viie siècle, 5. Grand-Saconnex vie-viie siècle, 6. Céligny vie-viie siècle, 7. Satigny viiie-ixe siècle, 8. Presinge viiie-ixe siècle, 9. Vuillonnex ixe siècle, 10. Confignon ixe-xe siècle, 11. Prévessin ixe-xe siècle, 12. Jussy ixe-xe siècle, 13. Thônex xe siècle, 14. Russin xe-xie siècle, 15. Collonge xe-xie siècle (M. Berti, Service cantonal d’archéologie, Genève)
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Bildunterschrift Fig. 8 : Église Saints-Pierre-et-Paul de Meinier. Reconstitution en plan et en axonométrie de l’église aux xe-xie siècles avec l’aire funéraire aménagée au sud (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 9 : Église Saint-Jacques de Vandœuvres. Tombe aménagée dans un tronc évidé découverte à l’intérieur de la première église de Vandœuvres édifiée au début du ve siècle (J.-B. Sevette, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 10 : Église Saint-Jacques de Vandœuvres. Complexe architectural partiellement édifié sur l’emplacement et à l’arrière de la pars urbana de la villa gallo-romaine de Vandœuvres au début du ve siècle (A. Memoria, B. église, T. Tombe en tronc évidé) (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 11 : Carte géographique de la région lémanique avec la localisation des nécropoles de La Tour-de-Peilz (canton de Vaud) et de Sézegnin (canton de Genève) (M. Berti, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 12 : Nécropole du Clos d’Aubonne à La Tour-de-Peilz. Tombe en coffre de dalles d’époque carolingienne (M. Klausener, Service cantonal d’archéologie, Vaud).
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Bildunterschrift Fig. 13 : Ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex. Restitution axonométrique de la petite église entourée de sépultures avec le maintien de la chapelle funéraire à l’est.Une unité domestique comprenant une maison principale, un grenier sur pieux ainsi qu’un fond de cabane s’organise au nord des édifices de culte (ixe-xe siècle) (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 14 : Ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex. Restitution axonométrique du centre ecclésiastique comprenant une vaste église occidentale dotée d’une annexe et une église orientale de dimensions plus modestes au sud de laquelle se regroupe le cimetière (xie siècle) (M. Berti et D. Burnand, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Bildunterschrift Fig. 15 : Église de Presinge. Sépulture aménagée dans une grande fosse aux ixe-xe siècles. Les alignements de pierres visibles de part et d’autre du défunt traduisent l’existence d’un coffre de bois dont la matière organique a disparu (M. Berti, Service cantonal d’archéologie, Genève).
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Autor

Professeur à l’Université de Genève et archéologue cantonal (Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie, État de Genève).

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