L’historiographie sur la transhumance en Espagne, 1983-2003
p. 97-108
Texte intégral
1Le but de ce travail est d’offrir un guide ordonné et commenté – pas exactement un bilan – des principaux travaux qui ont vu le jour autour de l’histoire de la transhumance en Espagne depuis le splendide état de la question que Charles J. Bishko publia en 19821, où il passait en revue les publications qui, durant les soixante années précédentes, avaient suivi la voie ouverte par l’œuvre de Julius Klein, The Mesta : A Study in Spanish Economic History, 1273-1836 (Cambridge, Massachusetts, 1920).
2Jusqu’à il y a peu, au vu de la bibliographie disponible, parler de l’histoire de la transhumance en Espagne, c’était parler de la grande transhumance castillane au Moyen Âge et à l’époque moderne, laquelle, à son tour, tendait à être identifiée avec la Mesta, sa personnification institutionnelle la plus originale. Aujourd’hui, le panorama est très différent. L’intérêt pour l’étude de la transhumance castillane s’est ravivé durant les dernières décennies, adoptant de multiples points de vue et donnant lieu à une longue liste de publications qui ont élargi, rénové et, sur certains points, transformé de façon substantielle l’image que l’on en avait. En outre, peu à peu, nous commençons à mieux connaître celles que nous pourrions nommer, dans un sens strictement géographique à l’intérieur de la péninsule Ibérique, transhumances périphériques, en particulier, les mouvements de troupeaux qui se déroulaient à l’intérieur de l’ancienne Couronne d’Aragon. Malgré tout, il reste encore une immense disproportion entre l’attention que l’on a prêtée à la transhumance castillane par rapport à l’aragonaise.
Études sur la grande transhumance castillane
3Historiquement, la grande transhumance castillane a reposé sur quatre piliers : un territoire avec des caractéristiques écologiques adaptées à l’élevage transhumant et, pendant longtemps, peu colonisé ; des conditions politiques, institutionnelles et sociales propices à son développement ; le monopole, jusqu’au début du xixe siècle de la production de laine mérinos de grande qualité et une importante demande de ce produit, surtout extérieure à partir du xve siècle. Et, de fait, la laine constitua le principal produit d’exportation de l’économie castillane durant toute l’époque moderne. Qualifier cette transhumance de grande, dans le panorama de la péninsule et même de l’Europe, a une double justification : d’abord, la longueur des trajets supérieure, dans certains cas à 800 km, et, ensuite, l’échelle à laquelle elle fut pratiquée, que nous prenions en compte le total des effectifs des transhumants à leur époque de plus grande splendeur (autour de 3 500 000 têtes, aux xvie et xviiie siècles) ou la taille qu’atteignirent certaines exploitations avec des dizaines de milliers de bêtes.
4Durant ces vingt dernières années, l’historiographie sur la transhumance castillane a suivi certaines lignes de recherche préférentielles. D’un point de vue thématique, s’est consolidée une tendance née dans les années 1970, qui consiste à déplacer l’attention antérieurement portée aux aspects institutionnels vers les aspects économiques et sociaux. Sur ce point, les questions suivantes ont été les mieux étudiées :
- D’importants efforts ont été accomplis pour quantifier l’activité transhumante. D’un côté, il s’est agi de fixer la taille du troupeau à diverses époques ; de l’autre, ont été élaborées des séries statistiques des variables les plus importantes, comme les prix de la laine et des pâturages, la perception des impôts associés à l’activité pastorale et les exportations de laine.
- Une fructueuse voie d’analyse micro-économique a été ouverte, moyennant l’étude du fonctionnement de quelques « entreprises » pastorales importantes et l’analyse de leurs bilans.
- On a approfondi, en détruisant un certain nombre de lieux communs bien enracinés, la connaissance de la distribution géographique et de la structure de la propriété du troupeau, de l’identification et de la caractérisation sociale des éleveurs et du rôle de la transhumance en tant qu’activité économique capable d’impulser, dans ses moments d’apogée, des processus de mobilité sociale ascendante.
- On a reconsidéré le traitement dispensé par les divers monarques à la Mesta, à l’élevage transhumant et à la production et à l’exportation de laine, aussi bien en ce qui concerne la protection légale que les politiques fiscales et commerciales.
- Récemment, on a commencé à prêter une grande attention aux phases du commerce lainier situées en aval de la production, c’est-à-dire à ses dimensions commerciale et financière.
5À la lumière de tous ces travaux, le débat sur les effets de la transhumance sur l’économie espagnole à long terme a été réouvert.
6En ce qui concerne la chronologie, la période à laquelle le plus de travaux ont été consacrés est l’époque moderne, suivie par la médiévale, même si nous devons souligner les efforts faits pour découvrir les vestiges les plus anciens – même pré-romains – de la pratique de la transhumance dans la péninsule Ibérique2.
7Par ailleurs, les études locales ou régionales se sont multipliées, lesquelles ont non seulement utilisé de nouvelles sources, mais également ont mis en lumière la diversité et la complexité du phénomène de la transhumance
Travaux généraux et de synthèse
8Le livre de Klein, même s’il conserve intacte sa catégorie de classique, n’est plus – et ne peut être – l’œuvre de référence sur la transhumance castillane. Ángel García Sanz a montré, à plusieurs reprises, les aspects qui devaient être corrigés au fur et à mesure des nouveaux apports de l’historiographie3.
9Aujourd’hui, l’œuvre d’ensemble la plus complète et actualisée sur l’histoire de la transhumance castillane et de la Mesta est le livre de Carla Rahn Phillips et William D. Phillips4. Les auteurs y analysent minutieusement les conditions environnementales et historiques du développement de la transhumance, ainsi que tous les aspects relatifs à la production et au commerce de la laine. Une vision panoramique de l’histoire de la transhumance castillane, depuis la création de la Mesta jusqu’à sa dissolution en 1836, peut être obtenue à partir de la lecture du livre coordonné par les professeurs Anes et garcía Sanz5. Parmi les synthèses récentes, il faut détacher la production de Máximo Diago Hernando6.
Les origines et l’organisation de l’Honorable Conseil de la mesta
10En ce qui concerne les origines de l’Honorable Conseil de la Mesta, il y a peu de nouveautés. Une des principales est la confirmation documentée qu’on doit dater sa naissance d’avant le règne d’Alphonse X, à un moment indéterminé du deuxième tiers du xiie siècle7, mais l’idée que c’est ce monarque qui a donné une impulsion décisive à l’institution reste valable.
11Comme l’étude pionnière de Klein était centrée sur les aspects institutionnels, il n’est pas étonnant que les apports postérieurs soient rares dans ce domaine. Il faut détacher les travaux consacrés par Fermín Marín Barriguete à la politique des divers rois espagnols – depuis les Rois Catholiques, au xve siècle jusqu’aux Bourbons, au xviiie – vis-à-vis de la Mesta, à quelques facettes de l’organisation interne de cette institution et à l’évaluation de l’efficacité des privilèges dont elle a bénéficié8.
Les « entreprises » pastorales et l’analyse microéconomique de la transhumance
12La voie de l’analyse microéconomique fut inaugurée, dans les années 1980, par Enrique Llopis Agelán avec la publication de plusieurs travaux où il analysait le fonctionnement et les résultats économiques du grand troupeau de moutons du monastère hiéronymite de Guadalupe, en Estrémadure, entre 1597 et 18359. Plus tard, le même Enrique Llopis a élargi chronologiquement son étude du troupeau de Guadalupe, remontant jusqu’au xve siècle10 et a analysé les comptes du troupeau du monastère de chartreux d’El Paular (province de Madrid) pour la période 1680-183011. À partir de ces études, il a été possible d’établir, dans ses principaux traits, l’évolution de la rentabilité des exploitations transhumantes castillanes, durant près de quatre siècles, entre le milieu du xve siècle et la fin du premier tiers du xixe. Par ailleurs, les séries des prix des facteurs de production et des produits de ces exploitations montrent que la structure des revenus et des coûts fut très semblable à toutes les époques pour lesquelles nous disposons d’information. En ce qui concerne les revenus, les prix de la laine étaient déterminants et, très en arrière, ceux des moutons, tandis que les coûts les plus importants étaient les herbages – ceux d’hiver, surtout – et le blé nécessaire à l’alimentation des bergers. Le principal problème qui se pose pour ce type d’études est qu’il y a très peu de troupeaux pour lesquels une documentation plus ou moins complète pour une période de temps significative a été conservée12.
Les exportations de laine et les aspects commerciaux et financiers du négoce lainier
13Pour ce qui est des exportations de laine, nous disposons des séries élaborées par Luis María Bilbao13 et par les Phillips14 à partir de sources essentiellement fiscales qui couvrent une période comprise entre le xvie siècle et le début du xixe.
14En ce concerne le commerce, on a surtout prêté attention jusqu’à maintenant à l’identification et à la caractérisation de ceux qui participaient à ces affaires, aux formes des associations marchandes, aux différentes modalités des achats et aux stratégies de la commercialisation, aux aspects financiers de ce négoce, à la gestion des opérations qui – comme le lavage et le transport de la laine –, étaient d’habitude à la charge d’intermédiaires et à ce qui constituait la finalité de toute cette activité, l’exportation de la laine et les relations qui s’ensuivaient avec les importateurs étrangers.
15Nous savons qu’en général, les éleveurs répugnèrent à s’impliquer au-delà de la tonte dans la transformation et l’exportation des toisons, sans doute parce que le commerce de la laine était une activité qui exigeait un haut degré de spécialisation. Malgré tout, à l’échelon local, on constate une certaine perméabilité entre la production et le commerce, dans le sens où ces deux activités pouvaient être pratiquées en même temps, l’une ou de l’autre pouvant constituer le point de départ. La figure de l’éleveur marchand a existé à toutes les époques. Les études disponibles révèlent aussi que les intermédiaires tendirent à l’intégration verticale de toutes les opérations qui se plaçaient entre le lavage et l’envoi de la laine vers les lieux de destination, y compris le crédit à la production.
16Nous connaissons bien le fonctionnement de trois marchés locaux, ceux de Soria15, de Ségovie16 et d’Estrémadure17. L’activité commerciale dans les ports, surtout celle de Bilbao18, a également fait l’objet de travaux intéressants. Il en va de même pour des régions ou des villes où les services commerciaux et financiers liés avec la laine acquirent une importance spéciale. Ce serait le cas, pour le xviiie siècle, de la Navarre, de Burgos ou de Madrid qui devint le principal centre financier et de paiement aussi bien pour les éleveurs de transhumants – c’est là que résidaient la plupart des plus importants19 – que pour les négociants en laine20.
17Dans un autre ordre d’idées, Carmen Sanz Ayán a approfondi un thème connu depuis longtemps, le rôle de la laine en tant que produit stratégique pour le système des paiements internationaux de la monarchie espagnole au xviie siècle21.
Diversité de la transhumance castillane : les études locales
18Les principaux apports des études locales ou régionales se réfèrent à la structure de la propriété du troupeau, à la propriété et à l’accès aux pâturages, aux formes d’utilisation de ces derniers, à la répercussion économique de la transhumance sur le reste des activités agraires et non agraires et aux effets de l’activité pastorale sur les structures sociales et politiques.
19Parmi les zones d’hivernage, la plus importante et la mieux connue est l’Estrémadure22, suivie de la Castille-Manche23 ; l’Andalousie a été l’objet de moins d’attentions24. En ce qui concerne les zones de montagnes où les troupeaux paissaient en été, le domaine qui, sans aucun doute, est le mieux connu est le Système Ibérique occidental, surtout la partie qui est située dans les provinces actuelles de Soria et de la Rioja25. D’importants travaux ont également concerné la transhumance des terres de Ségovie26, Cuenca27 et León28.
20L’impact économique et social de la transhumance dans les diverses régions est une question controversée. C’est ainsi, que pour ce qui concerne à la transhumance inverse pratiquée depuis les montagnes de la Rioja et de Soria, si certaines recherches l’ont considérée, au-delà du fait qu’il s’agit d’une forme d’adaptation aux déficiences de l’environnement, comme un facteur de dynamisme et d’ouverture à l’extérieur dans le contexte de pluriactivité qui caractérise les économies montagnardes29, d’autres études, cependant, ont plus insisté sur les effets limitants que la subordination de l’agriculture et de l’élevage sédentaire à la transhumance supposa pour le développement agraire du milieu montagnard comme sur l’inégale distribution sociale des bénéfices créés par les exploitations et la facilité avec laquelle ils étaient transférés à d’autres zones30. La question du bilan pour les zones d’hivernage et en particulier pour l’Estrémadure se pose dans les mêmes termes31.
La transhumance et l’économie castillane
21Les lieux communs forgés dans les œuvres classiques sont extrêmement résistants aux rectifications et aux démentis des recherches ultérieures et perdurent, au moins parmi les non-spécialistes, beaucoup plus de temps qu’il ne serait souhaitable. Un des plus enracinés trouve son origine dans l’œuvre de Klein et a été ensuite amplifié et propagé par d’autres auteurs : il s’agit des effets négatifs de l’élevage transhumant et de la spécialisation dans la laine qu’il favorisa, sur le développement économique national sur le long terme. La Mesta et la transhumance castillane seraient responsables d’une bonne partie du retard économique de l’Espagne par rapport aux autres pays européens. Cette idée générale peut être décomposée en plusieurs propositions plus concrètes. La Mesta aurait accumulé, grâce à la protection dispensée par les monarques espagnols à partir des Rois Catholiques (1474-1516), des privilèges et un pouvoir exorbitants, dont elle se serait servi pour faire passer les intérêts de l’élevage devant ceux de l’agriculture des zones qui, parce qu’elles étaient des pâturages d’hiver, d’été ou des voies de passage – c’est-à-dire presque toute l’Espagne intérieure – se situaient sous sa juridiction et son influence. La Couronne, jusqu’au règne de Charles III (1759-1788), non seulement aurait favorisé l’élevage transhumant par rapport au sédentaire et à l’agriculture, mais encore aurait encouragé l’exportation des laines, au détriment de l’industrie textile nationale. Ce sont des raisons d’ordre fiscal qui l’auraient déterminée à agir ainsi. En définitive, l’élevage transhumant et la Mesta auraient conditionné et gêné la croissance et le progrès agricoles au bénéfice d’un élevage extensif orienté vers la production de laine, une laine qui, dirigée vers l’exportation, ne favorisa pas le développement de l’industrie textile nationale – alors que, dans le cas contraire, elle aurait pu être une alternative à la stagnation de l’agriculture –. Cela serait, à grands traits, la légende noire de la Mesta qui, depuis les Lumières jusqu’à une date récente, a reçu un accueil favorable parmi les historiens et les économistes.
22Même si le débat est loin d’être clos, durant ces dernières années presque tous les éléments de cette légende ont été soumis à la critique. D’un côté, on a remis en question, – peut-être un peu trop – la fermeté du protectionnisme royal et l’efficacité des privilèges de la Mesta32. De l’autre, on a défendu la rationalité de l’option pastorale et de sa conséquence, la spécialisation lainière castillane sur les marchés internationaux, en soulignant aussi bien les difficiles conditions environnementales de l’espace agraire castillan que les faibles densités de population des régions les plus impliquées dans la transhumance. Finalement, on a discuté le fait que les exportations lainières aient été négatives – ou, au moins, aussi négatives qu’on l’avait jugé – pour la draperie castillane33. Probablement, un bilan mesuré devrait prendre en compte autant le caractère dynamique du coût d’opportunité qu’impliquait l’occupation de vastes espaces pour une utilisation extensive de type pastoral que l’inégale répartition sociale et géographique des bénéfices provenant de l’élevage transhumant34.
Quelques notes autour de l’historiographie de la transhumance dans les pays de l’ancienne Couronne d’Aragon
23Il n’est pas facile de trouver un ouvrage qui embrasse toutes les modalités régionales de l’élevage transhumant dans la péninsule. Mais, récemment, est paru un livre qui joue ce rôle35. Par ailleurs, entre 1991 et 1997, l’Institut de Conservation de la Nature (icona), aujourd’hui disparu, a publié une collection de monographies, les Cahiers de la Transhumance, consacrés à l’étude de l’élevage transhumant dans diverses zones du pays, dans une perspective essentiellement géographique et économique. Bien que les zones de l’intérieur péninsulaire reliées historiquement à la transhumance de la Mesta accaparent la majeure partie des 24 cahiers publiés, l’attention s’est également portée sur les Pyrénées et sur les régions levantines et méridionales.
24En ce qui concerne les autres transhumances péninsulaires, c’est-à-dire celles qui se pratiquèrent en dehors de la Mesta, les plus importantes furent celles qui eurent pour scène les territoires de l’ancienne Couronne d’Aragon. Dès le Moyen Âge, la transhumance y connut un important développement. Un des traits distinctifs de la grande transhumance aragonaise – qui, par ailleurs, répondait aux mêmes stimuli que la castillane – fut la grande diversité des institutions. C’est peut-être pour cela que l’historiographie n’y a pas encore totalement dépassé la phase descriptive et institutionnaliste.
25La publication en 1993 du livre de José Antonio Fernández Otal sur la Casa de Ganaderos (Maison des Éleveurs) de Saragosse au xve siècle36 peut être considérée comme le point de départ de l’historiographie moderne sur la transhumance dans le territoire de l’ancienne Couronne d’Aragon. L’auteur y étudie, en plus des privilèges, de l’organisation interne, du fonctionnement et des membres de cette corporation, de nombreux aspects de la transhumance aragonaise, une transhumance courte qui reliait la vallée de l’Èbre aux Pyrénées et au Système Ibérique. Le livre récent de José Luis Castán Esteban sur la transhumance qui se pratiquait entre les montagnes de Teruel et la plaine littorale valencienne37 constitue un nouveau jalon sur cette voie historiographique prometteuse.
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26Fallait-il revenir sur une longue tradition historiographique espagnole qui a remarquablement mis l’accent sur une entreprise aussi emblématique que la Mesta ? Il semble que ce soit nécessaire. Durant les dernières décennies, l’on a assisté à un certain renouvellement des études ibériques. Si la Castille reste toujours au centre des préoccupations, elle n’a pas l’exclusivité et de nouveaux travaux envisagent les transhumances périphériques et en particulier liées à la Couronne d’Aragon et aux Pyrénées.
27Par ailleurs, l’aspect institutionnel ne domine plus, l’intérêt s’étant orienté vers les aspects économiques et sociaux. Les figures de l’éleveur marchand, du négociant relaient celles des monarques pleins d’initiative. Une approche plus quantitative cherche à évaluer les profits liés à la production de laine et aux moutons.
28Mais surtout les conséquences sont au cœur des débats : l’impact sur les milieux et les économies régionales, les effets de la transhumance sur le long terme dans l’économie espagnole. La légende noire de la transhumance dont le succès aurait été responsable du retard pris par l’économie espagnole sur celle des autres pays européens est remise en cause et une contextualisation plus fine permet de resituer la part des différents facteurs en action dans de telles évolutions.
Notes de bas de page
1 Charles Julian Bishko, « Sesenta años después : « La Mesta” de Julius Klein a la luz de la investigación subsiguiente », Historia, instituciones, documentos, no 8, 1982, p. 1-49.
2 Eduardo Sánchez Moreno, « De ganados, movimientos y contactos. Revisando la cuestión trashumante en la Protohistoria hispana : la meseta occidental », Studia Historica. Historia Antigua, no 16, 1998, p. 53-84. Joaquín Gómez-Pantoja (éd.), Los rebaños de Gerión. Pastores y trashumancia en Iberia antigua y medieval, Madrid, 2001.
3 Ángel García Sanz, « Nota introductoria a la tercera edición en castellano », dans Julius Klein, La Mesta. Estudio de la historia económica española, 1273-1836, Madrid, 1994, et « Los privilegios mesteños en el tiempo, 1273-1836 : una revisión de la obra de Julius Klein », dans Felipe Ruiz Martín, Ángel García Sanz (éd.), Mesta, trashumancia y lana en la España Moderna, Barcelone, 1998, p. 65-89.
4 Carla Rahn Phillips, William D. Phillips, jr., Spain´ s Golden Fleece. Wool production and the Wool Trade from the Middle Ages to the Nineteenth Century, Baltimore et Londres, 1997.
5 Gonzalo Anes, Ángel García Sanz (coords.), Mesta, trashumancia y vida pastoril, Valladolid, 1994.
6 Máximo Diago Hernando, Mesta y trashumancia en Castilla (siglos xiii a xix), Madrid, 2002.
7 Carmen Argente del Castillo, « Precedentes de la organización del Concejo de la Mesta », dans Alfonso X el Sabio : vida, obra y época, Madrid, 1989, p. 115-125.
8 Parmi ses nombreuses publications, nous détacherons Fermín Marín Barriguete, « Reformismo y ganadería : el Honrado Concejo de la Mesta en el reinado de Carlos III », dans Actas del Congreso Internacional sobre « Carlos III y la Ilustración », Madrid, 1989, t. II, p. 569-586 ; « Los Reyes Católicos y el Honrado Concejo de la Mesta : una desmitificación necesaria », Cuadernos de Historia Moderna, no 13, 1992, p. 109-142, et « El derecho de posesión y la lucha por los pastizales, siglos xvi-xvii », dans F. Ruiz Martín et Á. García Sanz (éd.), Mesta…, p. 90-143.
9 Enrique Llopis Agelán, « Crisis y recuperación de las explotaciones trashumantes : la cabaña del monasterio de Guadalupe (1597-1679) », Investigaciones Económicas, no 13, 1980, p. 125-167, et « Las explotaciones trashumantes en el siglo xviii y primer tercio del xix : la cabaña del monasterio de Guadalupe, 1709-1835 », dans Gonzalo Anes (éd.), La economía española al final del Antiguo Régimen. I. Agricultura, Madrid, 1982, p. 1-101.
10 Enrique Llopis Agelán, Fátima Pavón Casar, « Notas sobre las cabañas ovinas del Monasterio de Guadalupe en los siglos xv y xvi », dans Miguel Ángel Melón Jiménez, Alfonso Rodríguez Grajera, Antonio Pérez Díaz (coords.), Extremadura y la trashumancia (siglos xvi-xx), Mérida, 1999, p. 67-77.
11 Enrique Llopis Agelán, « Medio siglo de una gran explotación trashumante : la cabaña merina del Monasterio de El Paular, 1680-1730 », dans F. Ruiz Martín, Á. García Sanz (éd.), Mesta…, p. 144-197.
12 Sur le fonctionnement des exploitations de transhumants, Ángel García Sanz, « Empresarios en la España del Antiguo Régimen : ganaderos trashumantes, exportadores de lana y fabricantes de paños », dans Francisco Comín, Pablo Martín Aceña, La empresa en la historia de España, Madrid, 1996, p. 93-113.
13 Luis M.a Bilbao, « Exportación y comercialización de lanas de Castilla durante el siglo xvii, 1610-1720 », dans El pasado histórico de Castilla y León, vol. II (Edad Moderna), Burgos, 1983, p. 225-243, et « Exportaciones de lana española y demanda británica en el siglo xviii », dans F. Ruiz Martín et A. García Sanz (éd.), Mesta…, p. 303-331.
14 C. R. Phillips, W. Phillips, Spain’s Golden Fleece…, p. 297-304.
15 Máximo Diago Hernando, « El mercado lanero en la región soriana durante los siglos xvi y xvii : tipología y destino de las lanas », Celtiberia, no 96, 2002, p. 47-88, et « El crédito en el comercio lanero en la región soriana durante los siglos xvi y xvii », Revista de Historia Económica, año XX, no 2, 2002, p. 271-299. Emilio Pérez Romero, « Trashumancia, comercio lanero y crédito. La Compañía de Ganaderos de las Provincias de Soria y Burgos (1781-1800) », Historia Agraria, no 23, 2001, p. 119-146.
16 Ángel García Sanz, « Crédito, comercio y exportación de lana merina », dans Antonio M. Bernal (éd.), Dinero, moneda y crédito en la Monarquía Hispánica, Madrid, 2000, p. 495-509.
17 Miguel Ángel Melón Jiménez, « Mercado lanero y capital comercial en Extremadura a finales del Antiguo Régimen, 1773-1836 », dans F. Ruiz Martín, Á. García Sanz (éd.), Mesta…, p. 332-363, et « Comerciantes de lana, ganaderos y banqueros en la Extremadura del siglo xviii », dans A. González Enciso (éd.), El negocio de la lana en España (1650-1830), Pampelune, 2001, p. 311-345. Enrique Llopis Agelán, « La pila de lana de la cabaña trashumante del monasterio de Guadalupe : dimensión, venta y estrategia comercial », dans A. González Enciso (éd.), El negocio…, p. 29-76.
18 Elena Alcorta Ortiz de Zárate, « Negocios familiares y circuitos laneros en Bilbao en la segunda mitad del siglo xviii », dans A. González Enciso (éd.), El negocio…, p. 175-200. Au sujet des ports d’Alicante et de Valence, Ricardo Franch Benavent, « Los comerciantes valencianos y el negocio de exportación de lana en el siglo xviii », dans A. González Enciso (éd.), El negocio…, p. 201-234.
19 Mauro Hernández Benítez, « Señores trashumantes entre Madrid y Segovia : Los Negrete », dans M. A. Melón Jiménez, A. Rodríguez Grajera, A. Pérez Díaz (coords.), Extremadura…, p. 55-66.
20 Rafael Torres Sánchez, « Lana y banca. Los servicios financieros al negocio lanero en el siglo xviii », dans A. González Enciso (éd.), El negocio…, p. 235-267.
21 C. Sanz Ayán, « Las redes financieras franco-holandesas y la lana en el tránsito del siglo xvii al xviii », dans A. González Enciso (éd.), El negocio…, p. 77-107.
22 Miguel Ángel Melón Jiménez, Extremadura en el Antiguo Régimen. Economía y sociedad en tierras de Cáceres, 1700-1814, Mérida, 1989. Enrique Llopis Agelán, « El agro extremeño en el Setecientos : crecimiento demográfico, « invasión mesteña » y conflictos sociales », dans Estructuras Agrarias y Reformismo lustrado en la España del siglo xviii, Madrid, 1989, p. 267-290. José Luis Pereira Iglesias, « La trashumancia en zonas de invernadero : el ejemplo de la Tierra de Cáceres », dans F. Ruiz Martín, Á. García Sanz (ed.), Mesta…, p. 231-258. José Luis Pereira Iglesias, Alfonso Rodríguez Grajera, Miguel Ángel Melón Jiménez, « Evolución de los precios de los invernaderos de las dehesas extremeñas durante el Antiguo Régimen (1536-1830) », dans El medio rural español. Cultura, paisaje y naturaleza, Salamanca, 1993, p. 461-473. Mauro Hernández Benítez, « El desembarco de los nuevos mesteños en Extremadura : la venta de la dehesa de La Serena y las transformaciones de la trashumancia, 1744-1770 », Historia Agraria, no 27, 2002, p. 65-100. Voir également les travaux regroupés dans l’ouvrage Trashumancia y Cultura Pastoril en Extremadura, Mérida, 1993, et dans M. A. Melón Jiménez, A. Rodríguez Grajera, A. Pérez Díaz (coords.), Extremadura…
23 Jerónimo López Salazar, Mesta, pastos y conflictos en el Campo de Calatrava (s. XVI), Madrid, 1987, et « La Mesta y el Campo de Calatrava en la Edad Moderna », dans F. Ruiz Martín, Á. García Sanz (éd.), Mesta…, p. 259-302. Francisco Gascón Bueno, El valle de Alcudia durante el siglo xviii, Madrid, 1994.
24 Julián Pablo Díaz López, Antonio Muñoz Buendía (éd.), Herbajes, trashumantes y estantes, Almería, 2002.
25 Máximo Diago Hernando, Soria en la Baja Edad Media. Espacio rural y economía agraria, Madrid, 1993 ; « Grandes y pequeños ganaderos trashumantes en las sierras sorianas en el tránsito de la Edad Media a la Moderna », Revista de Historia Económica, año XII, no 2, 1994, p. 343-364, et « El aprovechamiento de pastos de verano en las comarcas ganaderas del Sistema Ibérico castellano en los siglos xv y xvi », Noticiario de Historia Agraria, no 8, 1994, p. 43-65. Emilio Pérez Romero, Patrimonios comunales, ganadería trashumante y sociedad en la Tierra de Soria, siglos xviii-xix, Valladolid, 1995 ; « Trashumancia y pastos de agostadero en las sierras sorianas durante el siglo XVIII », Revista de Historia Económica, año xiv, no 1, 1996, p. 91-124, et « La trashumancia desde las sierras sorianas : la hegemonía de las grandes cabañas », dans M. A. Melón Jiménez, A. Rodríguez Grajera, A. Pérez Díaz, Extremadura…, p. 35-53. José Ramón Moreno Fernández, « La trashumancia en la montaña riojana durante el siglo xviii : la propiedad y el reparto de beneficios de las cabañas », dans M. A. Melón Jiménez, A. Rodríguez Grajera, A. Pérez Díaz, Extremadura…, p. 17-33 ; « Entre el padre y el patrón : la organización del trabajo trashumante en la montaña riojana (s. xviii) », Historia Agraria, no 22, 2000, p. 131-158, et « Las áreas rurales de montaña en la España del siglo xviii : el caso de las sierras del sur de La Rioja », Revista de Historia Económica, xix, numéro extraordinaire, 2001, p. 61-83.
26 Ángel García Sanz, Desarrollo y crisis del Antiguo régimen en Castilla la Vieja. Economía y sociedad en tierras de Segovia de 1500 a 1814, Madrid, 1977. María Asenjo González, « Los espacios ganaderos. Desarrollo e impacto de la ganadería trashumante en la Extremadura castellano-oriental a fines de la Edad Media », dans J. Gómez-Pantoja (éd.), Los rebaños…, p. 71-108.
27 Félix Manuel Martínez Fronce, Una cuadrilla mesteña : la de Cuenca, Cuenca, 1989. María Concepción Quintanilla Raso, « El pastoreo en Cuenca a fines de la Edad Media. Bases y lógicas de un sistema económico en la compleja realidad agraria », dans J. Gómez-Pantoja (éd.), Los rebaños…, p. 37-69.
28 Manuel Rodríguez Pascual, La trashumancia. Cultura, cañadas y viajes, León, 2001.
29 José Luis Gómez Urdáñez, José Ramón Moreno Fernández, « El problema agrario en las sierras de La Rioja : de la prosperidad a la subsistencia (siglos xviii-xix) », Agricultura y Sociedad, no 82, 1997, p. 79-113.
30 Emilio Pérez Romero, « La trashumancia y sus repercusiones económicas y sociales en zonas de agostadero : el caso de la Tierra de Soria en el siglo xviii », dans F. Ruiz Martín et Á. García Sanz (éd.), Mesta…, p. 198-230.
31 José Luis Pereira Iglesias, « La trashumancia en zonas de invernadero… ». Enrique Llopis Agelán, « El agro extremeño en el Setecientos… ». Miguel Ángel Melón Jiménez, Alfonso Rodríguez Grajera, « Repercusiones económicas y sociales de la trashumancia en Extremadura. Una relectura crítica », Revista de Extremadura, no 16, p. 51-64.
32 Fermín Marín Barriguete, « Trashumancia y Mesta en los siglos xvi y xvii », dans G. Anes, A. García Sanz (coords.), Mesta, trashumancia…, p. 93-133. Marie-Claude Gerbet, La ganadería medieval en la península Ibérica, Barcelona, 2003.
33 Ángel García Sanz, « Competitivos en lanas, pero no en paños : lana para la exportación y lana para los telares nacionales en la España del Antiguo Régimen », Revista de Historia Económica, año xii, no 2, 1994, p. 397-434. Luis Ma Bilbao, « Exportación de lanas y finanzas públicas. La política arancelaria en el comercio lanero español, 1750-1827 », dans A. González Enciso (éd.), El negocio…, p. 347-386.
34 Enrique Llopis Agelán, « A propósito de Spain´ s Golden Fleece. Wool production and the Wool Trade from the Middle Ages to the Nineteenth Century, de Carla Rahn Phillips, William D. Phillips, Jr. », Revista de Historia Económica, año xviii, no 1, 2000, p. 177-185.
35 Luis Vicente Elías Pastor, Feliciano Novoa Portela (coords.), Un camino de ida y vuelta. La trashumancia en España, Barcelone, 2003.
36 José Antonio Fernández Otal, La Casa de Ganaderos de Zaragoza. Derecho y trashumancia a fines del siglo xv, Zaragoza, 1993.
37 José Luis Castán Esteban, Pastores turolenses. Historia de la trashumancia aragonesa en el Reino de Valencia durante la época foral moderna, Zaragoza, 2002.
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