Chapitre IX. Vicissitudes à la charnière des xii^e et xiii^e siècles

1« C’était un temps déraisonnable ». Dans une Gascogne orientale où tant de choses étaient en train de se modifier plus ou moins profondément, rien ne va plus. La croissance du xii^e siècle a pris des aspects multiples, mais a juxtaposé de manière inconfortable des déséquilibres. Plus exactement, les transformations progressent à des rythmes différents. Quantitativement, on peut apprécier la multiplication des terres cultivées, l’augmentation de la production, celle de la population et de la masse monétaire en circulation. Il y a certainement enrichissement général, mais qu’en est-il de la répartition en fonction du nombre d’habitants ? Quels sont les laissés pour compte de cette croissance ? D’autre part, de nouveaux éléments s’installent, générateurs de difficultés présentes : les besoins montent, la population bouge, les structures agraires sont considérablement assouplies et leur fluidité influe sur les possibilités individuelles de mutations sociales, mais aussi bien dans l