À la foire d’empoigne
|Sources et bibliographie
Texte intégral
Sources
I. Pauvreté et dispersion des sources
Une histoire documentaire catastrophique…
- 1 « Sources documentaires pour l’histoire médiévale de l’Aunis et de la Saintonge », R.S.A. (...)
1Peu d’autres départements que la Charente-Maritime, cœur de l’espace de notre étude, ont, à partir d’un fonds documentaire médiéval relativement riche, connu autant de désastres le réduisant comme peau de chagrin. La Saintonge et l’Aunis comptaient en effet quatre communes, près d’une dizaine d’abbayes et d’importantes seigneuries laïques médiévales. Un court rappel, à la suite de Robert Favreau1, permet de démontrer l’ampleur des pertes subies lors de catastrophes où périrent des pans entiers de la mémoire de nos provinces.
- 2 Voir par exemple l’intéressant document que cite L. Audiat, relatant la destruction le 10 (...)
2Les guerres de Religion et leurs prolongements furent une importante cause de destruction des archives : les papiers de l’évêché de Saintes en firent les frais, brûlés par les protestants en 1562. Le pillage et la destruction de l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély en 1568 eurent les mêmes conséquences pour les archives de l’un des plus importants établissements réguliers du Centre-Ouest. En 1621, cette ville, protestante et révoltée, fut réduite par Louis XIII qui supprima la commune et en dispersa les archives : une partie fut éparpillée chez les habitants, et le reste des documents transféré à Poitiers en 1632, d’où ceux qui n’y furent pas perdus ne revinrent, en fort mauvais état, qu’en 1712. Le célèbre siège de La Rochelle de 1628 eut les mêmes effets : les archives de la maison de ville, déjà amputée d’une partie de ses documents originaux par un incendie à la fin du XVIe siècle, furent envoyées sur ordre de Richelieu à la Chambre des Comptes de Paris, où elles devaient périr dans le grand incendie du 27 octobre 1737. La Révolution brilla aussi par ses destructions. Des textes attestent ces bûchers qui, conformément aux premiers décrets des Montagnards, détruisirent dans un climat de festivité fraternelle et patriotique d’irremplaçables archives2. Ce fut le cas du précieux cartulaire de Saint-Eutrope de Saintes, le plus important établissement clunisien de Saintonge. Il en alla de même pour de nombreux documents d’importantes seigneuries laïques (Benon ou Surgères, entre autres). Le remarquable chartrier de Thouars ne dut ainsi sa survie qu’à l’oubli de son existence, par ses propriétaires mêmes, dans un recoin du château familial. Encore, une fois découverts, ses précieux parchemins servirent-ils de couverture aux pots de confiture des ménagères du bourg…
3Mais les vicissitudes politiques de la Saintonge n’expliquent pas à elles seules l’importance des pertes documentaires. La malchance, aidée par les conditions médiocres de la conservation des archives ainsi que par l’incurie de leurs détenteurs, y est pour beaucoup. Le 1er juin 1873, l’incendie du séminaire diocésain détruisit par exemple les archives du récent évêché de La Rochelle, qui avait hérité des possessions aunisiennes de celui de Saintes, et des documents les attestant. Puis ce fut au tour de l’Hôtel de ville de Saintes et de sa bibliothèque de brûler le 11 novembre 1871, causant la perte des papiers de l’échevinage qui avaient survécu jusque là. Enfin, en 1890, les archives de Saint-Martin-de-Ré, principale ville de l’île, périrent par le feu, posant d’insurmontables problèmes pour appréhender la vie de l’île au Moyen Âge. Une telle avalanche de malheurs a sans aucun doute eu un effet très néfaste pour la connaissance de l’histoire médiévale de l’Aunis-Saintonge. Mais, heureusement, par une salutaire réaction, elle a contribué à galvaniser les érudits de la fin du XIXe siècle, qui ont cherché à garantir la conservation des principaux documents survivants.
… mais une œuvre d’érudition considérable.
- 3 Les références des publications citées dans ce paragraphe sont données infra, p. 41 et sui (...)
4L’incendie du 11 novembre 1871 représenta un véritable électrochoc qui persuada les érudits locaux de la nécessité de sauver une fois pour toutes la documentation ancienne de l’Aunis-Saintonge. En 1876 Louis Audiat, bibliothécaire de Saintes, appuyé par les moyens financiers et l’érudition du baron Eschassériaux, fit publier les documents, copies et autres résumés qui avaient pu survivre à l’incendie, et notamment l’analyse des registres communaux de Saintes à partir de 1570, mais hélas point des périodes antérieures, irrémédiablement perdus3. L’événement déterminant avait cependant été la fondation en 1874 de la revue des A.H.S.A. par les érudits qui animaient depuis une quinzaine d’années déjà le R.C.A.M. La nouvelle publication se destinait spécifiquement à la publication de documents, soit en pièces isolées (« mélanges ») soit en corpus reconstitués (cartulaire de la Grâce-Dieu ou de Saint-Jean-d’Angély) ou originaux (cartulaire de l’Hôpital Neuf de Pons, des possessions saintongeaises de la Trinité de Vendôme…). Grâce à cette oeuvre d’une cinquantaine de volumes, de nombreuses pièces ont pu être conservées, et l’accès à certains documents privés facilité (notamment les fonds du chartrier de Thouars, avant leur dépôt aux Archives nationales). Et même si, comme le fait remarquer Robert Favreau, tout n’est pas parfait dans cette collection (une publication parfois trop rapide et manquant de soin ; un manque de cohésion de certains volumes lié à la publication de pièces hétéroclites, venues de toute la province et de toutes les époques, selon le projet des fondateurs de la revue), son œuvre est incontournable et exceptionnelle. L’on doit par ailleurs souligner l’importance d’autres revues pour la conservation de documents. Le R.C.A.M. est de celles-ci. Originellement, la revue des Archives avait été conçue comme un simple « bras documentaire » du Recueil, un complément de la revue mère spécialisé dans la publication de documents. Mais le succès immédiat des Archives favorisa leur autonomie de fait. Dès lors une émulation parfois âpre naquit entre les deux revues. C’est dans ce contexte que le R.C.A.M. entreprit de publier lui aussi certains documents, qui ont enrichi le fonds documentaire édité de quelques pièces intéressantes.
- 4 En dépit des louables efforts actuels de poursuite de l’œuvre des A.H.S.A., sous la direct (...)
5Les érudits saintongeais animèrent aussi un grand nombre de revues où ils retranscrivirent plusieurs documents d’importance pour notre étude. Le détail de l’ensemble de celles-ci serait assez long, et l’on se bornera ici à citer la revue de la B.E.C. et la R.S.S. comme les plus éminentes. Certaines de ces publications concernent le Centre-Ouest, où la Saintonge, de par son importance historique, figure souvent en bonne place. L’on ne peut ainsi ignorer les Archives Historiques du Poitou, qui reproduisirent de nombreux documents sur nos provinces, à l’occasion de leur monumentale publication des documents poitevins du Trésor des Chartes en quatorze volumes, ou de plusieurs cartulaires d’abbayes du Poitou possessionnées en Aunis-Saintonge. En dehors des grandes revues, les érudits du XIXe siècle publièrent aussi les principaux cartulaires saintongeais conservés, entre autres ceux de Baigne (abbé Cholet), de Notre-Dame de Saintes ou de Vaux (abbé Grasilier). Ces diverses publications de documents compensèrent, par leur richesse, les pertes douloureuses que l’histoire avait fait subir aux fonds saintongeais. Et, au final, il reste largement possible de travailler sur l’histoire médiévale de nos provinces, pour peu que l’on ait l’âme d’un voyageur. Car tout n’a évidemment pas été publié4, et l’autre problème majeur de la documentation sur l’Aunis et la Saintonge est la nécessité de recourir à des fonds très dispersés afin de pallier le manque de sources locales, faute d’une dynastie unique ayant contrôlé la province. Les fonds des administrations centrales sont conservés à Paris et Londres ; ceux d’importants établissements religieux (Templiers et Hospitaliers) à Poitiers ; quant au riche chartrier de Thouars, il se consulte aux Archives nationales. Du fait de l’étendue du diocèse de Saintonge, l’historien doit de plus mettre à contribution les dépôts départementaux des Deux-Sèvres, de Charente, et de Gironde. Encore faut-il évoquer la grande dispersion des sources manuscrites locales entre diverses bibliothèques, Saint-Jean-d’Angély, Saintes et La Rochelle pour la Charente-Maritime, mais aussi Cognac, Angoulême ou Poitiers.
II. Sources manuscrites consultées
6Ces dernières contraintes expliquent que la recherche documentaire qui a nourri cette étude se soit d’abord dirigée vers les sources imprimées, plus aisées d’accès. C’est pour compléter notre documentation que, dans un second temps, les sources originales et inédites des divers dépôts d’archives furent mises à contribution. Dans un délai relativement bref, et pour un aussi vaste sujet sur une province de grande étendue, un dépouillement exhaustif était illusoire. Nous avons donc fait le choix de nous concentrer sur les fonds les plus riches et les plus accessibles. Les Archives départementales de Charente-Maritime ont ainsi fourni un important contingent de documents, et notamment ceux des très riches chartriers de Matha et d’Écoyeux. La grande diversité des documents qui y sont conservés nous a été bénéfique, puisque notre sujet nous imposait de tout consulter, des dénombrements aux arrentements en passant par les papiers familiaux et les quelques comptes. La richesse du fonds médiéval de la bibliothèque municipale de La Rochelle nous a contraint à faire des choix, guidés par la grande connaissance de ce dépôt de M. Jean-Claude Bonnin. À Saint-Jean-d’Angély sont conservés les quelques registres échevinaux du XVe siècle qui n’ont pas été publiés dans les A.H.S.A, et qui ont formé une source de premier plan pour notre sujet. De même Saintes, malgré l’incendie de 1871 et grâce à l’œuvre d’érudits (Martineau, Jouan, Dangibeaud…), a pu récupérer diverses pièces originales dont nous avons tiré grand profit. Le phénomène est proche à Cognac, où le fonds Albert de la bibliothèque municipale contient plusieurs documents médiévaux qui furent d’un apport déterminant pour notre étude.
7Les fonds manuscrits conservés hors de Charente-Maritime, pour être souvent d’une importance considérable, ont été mis à contribution de manière beaucoup plus ponctuelle. Il en va ainsi pour le recueil documentaire de Dom Fonteneau (bibliothèque municipale de Poitiers) ou le fonds du Grand Prieuré d’Aquitaine des Hospitaliers (Archives départementales de la Vienne). Les contraintes détaillées plus haut nous ont conduit à laisser de côté les fonds des archives départementales des deux départements voisins dont certaines régions étaient historiquement intégrées à l’Aunis-Saintonge (Deux-Sèvres et Charente). Il en a été de même pour ceux des Archives départementales de la Gironde, qui contiennent pourtant certaines pièces intéressantes pour la Saintonge (notamment les aveux rendus à l’archevêque de Bordeaux de certains seigneurs importants, comme ceux d’Archiac ou de Barbezieux). Par bonheur, une partie de ces lacunes a pu être comblée par le recours, grâce à M. Glénisson, à certains fonds de premier ordre des Archives nationales (séries JJ et P), et à des analyses de documents de la Bibliothèque nationale, auxquels il faudrait ajouter diverses copies de documents parisiens réalisées par des érudits. Nous avons de même consulté diverses pièces du chartrier de Thouars, notamment plusieurs documents comptables, ainsi que les papiers Duchâtel relatifs à Mirambeau aux XIVe-XVIe siècles.
Sources locales
* Archives ecclésiastiques
8Une grande partie en a été publiée dans les A.H.S.A., mais certaines pièces ou fonds restent inédits. Nous avons notamment utilisé les documents suivants...
- Fonds des Minimes de Surgères (ancienne aumônerie Saint-Gilles) : A.D. 17, H 67. Contenant peu d’éléments anciens, certains documents mentionnent néanmoins la halle en 1542 et 1557. Les copies des pièces les plus anciennes sont conservées dans la collection de Dom Fonteneau, notamment dans le tome 27 bis (B.M.P.), certaines étant publiées dans les A.H.S.A. (voir infra).
- Procès des abbesses de Saintes contre les demoiselles de Martel à propos notamment de la propriété des foires et marchés de Marennes, vers 1685 : A.D. 17, H 76. Ce recueil contient plusieurs copies précisant les droits des religieuses sur ces assemblées à la fin du Moyen Âge.
- Documents relatifs à l’abbaye Saint-Léonard-des-Chaumes : A.D. 17, H supplément n° 109, où un document de 1523 mentionne la halle de Marans.
- Fonds de l’Hôpital Neuf de Pons : A.D. 17, H supplément, et notamment les n° 183 (organisation du métier de boucher en 1510) et 184 (arrentement d’un banc sous la halle en 1525). Les documents de ce fonds sont riches en indications topographiques sur la localisation des sites commerciaux (bancs puis halle). Les chartes des XIIIe-XIVe siècles sont publiées dans les A.H.S.A.
- Fonds du Grand prieuré d’Aquitaine hospitalier : A.D. 86, série 3 H1. Nous avons essentiellement recouru aux documents des commanderies de Bourgneuf (3 H1-272) et de Beauvais (3 H1-212) des XIVe-XVe siècles.
*Archives urbaines
9Les documents originaux des villes sont rares et pour la plupart publiés. Certaines intéressantes copies de documents sont cependant conservées pour La Rochelle à la B.M.L.R. (ms. 50,78-89, 91 et 3113 notamment) ou dans les fonds parisiens (B.N.) et londoniens (British museum). La source fondamentale en la matière reste néanmoins constituée par les registres de l’échevinage de Saint-Jean-d’Angély qui n’ont pas fait l’objet d’une publication dans les A.H.S.A., conservés à la B.M.S.J., BB 30 et 31 (1434 et 1452) et CC 22 (comptes de 1428-1429), 23 (1432-1433) etc. Les archives de Saintes ont totalement disparu pour les époques antérieures au XVIe siècle, et celles de Cognac sont peu fournies. Signalons néanmoins, comme intéressant particulièrement notre sujet, un recueil documentaire de premier ordre réalisé par l’érudit Georges Musset, et conservé à la B.M.L.R., ms. 2634. Il s’agit de notes prises dans diverses publications et dans des sources rochelaises, notamment notariées (minutes de Boutin), toutes relatives au commerce de cette ville. De même, aux A.D. 17, le dossier E 237 contient une pièce de 1441 par lequel les bourgeois de Cognac obtiennent la prolongation de la taxe qu’ils levaient sur les marchandises entrant en leur ville.
*Archives seigneuriales5
- 5 Quoique nous n’ayons pu les consulter, nous notons pour être complet que d’importants docu (...)
10Il s’agit la plupart du temps de pièces isolées (aveux, baillettes, titres divers, comptes et autres censiers), même si quelques importants chartriers sont une source fondamentale.
- Papiers d’Andilly : A.D. 17, 1 J 161, et notamment :
- 1 J 161-20 : proclamation des foires et marchés d’Andilly (1517) ;
- 1 J 161-30 : recueil des titres de la seigneurie d’Andilly (XVIIIe s.).
- Censif de Gémozac (milieu XVIe siècle) : A.D. 17, E 246.
- Chartrier de Matha : A.D. 17, 1 J 353 à 1 J 489. Source d’abondants renseignements pour le nord-est de la Saintonge des XIIIe-XVIe siècles. Les registres de compte qu’il contient sont très instructifs, de même que plusieurs pièces, parmi lesquelles nous avons utilisé :
- 1 J 353 et 354 : inventaire manuscrit des titres du comté de Matha (1752) ;
- 1 J 356-21 et 22 : registres de compte de Thors et de Matha des XVe-XVIe siècles ;
- 1 J 360 : aveux et dénombrements du seigneur de Matha ;
- 1 J 460 : papiers du fief de Villepouge ;
- 1 J 471 : papiers de l’église de Marestay.
- Chartrier d’Écoyeux : A.D. 17, série 20 J. Les censifs qui y sont contenus sont d’un grand intérêt pour notre sujet, ainsi que quelques pièces, conservées sous les cotes :
- 20 J 10 : divers papiers censifs (XIVe-XVe siècles) ;
- 20 J 28-1 : aveux et dénombrement du seigneur d’Écoyeux ;
- 20 J 28-2 : censif d’Écoyeux (1552) ;
- 20 J 1845, pièce 13 : acquisition par Pierre de Polignac de rentes (1514).
- Chartrier de Thouars : A.N., série 1 AP, contenant les pièces des nombreuses seigneuries saintongeaises des Coëtivy-La Trémoille (Taillebourg, Royan, Marans, Saujon, Mornac, Didonne, Rochefort...). Ce fonds rassemble des pièces exceptionnelles, et notamment de nombreux comptes, mais est d’une approche difficile en raison de son ampleur (faute d’un inventaire satisfaisant) et, parfois, son mauvais état. Plusieurs de ses pièces ont été publiées au siècle dernier (voir infra). Nous y avons consulté :
- 1 AP 181 f° 64-69 : précompte de la seigneurie de Marans en 1484 ;
- 1 AP 1910 : fragment de la recette de Marans, 1440-1441 ;
- 1 AP 1928 : fermes des revenus de Mortagne-sur-Gironde, 1485-1486 ;
- 1 AP 2013 : fermes des revenus de Rochefort, 1467-1469 ;
- 1 AP 2016 : fermes des revenus de Rochefort, 1512-1513.
- Papiers Duchâtel : A.N., série 2 AP. Recueil de pièces originales sur la seigneurie de Mirambeau à partir du XIVe siècle, dont certains concernent les foires et marchés :
- 2 AP 13 pièce 10 : échange de terrains, dont celui de la halle (1518) ;
- 2 AP 15 pièce 17 : aveu du droit de la foire et du marché de Mirambeau (1445).
- Fonds Albert, B.M.C. Ce fonds constitué par un érudit rassemble de précieux documents, essentiellement des copies, relatifs à Cognac et ses environs. Certains de ses actes ont nourri avec grand profit notre étude :
- MM 32, p. 51 : document de 1532 mentionnant la grande halle de la ville ;
- MM 32, p. 395-398 : statuts de la boucherie de la ville (1461) ;
- MM 32, p. 400-402 : accensement d’un banc à la boucherie (1485) ;
- MM 32, p. 402-409 : arrentement de bancs à la poissonnerie (1500) ;
- MM 40, p. 540 : mention de la reconstruction de la halle (1477) ;
- MM 40, p. 547 : projet de déplacer le minage près de la halle (1477).
- Registres des greffes d’Esnandes, XVIe s. : B.M.L.R., ms. 260, 277 et 284.
- Fermes de la seigneurie de Mauzé, 1515 : B.M.LR., ms. 284 f° 161-163.
- Pièces de la seigneurie de Dompierre (XIVe-XVIe siècles) : B.M.L.R., ms. 285 et 300.
- Epaves du chartrier de Thouars conservées à la B.M.L.R. :
- ms. 116 (Mi 106) : censif de Marans 1495-1500 environ ;
- ms. 2465 : ferme des revenus de Rochefort 1478-1480 ;
- ms. 2466 : compte de la seigneurie de Royan, 1361-1363 ;
- ms. 2468 : comptes de l’Hôtel de Taillebourg (fragments de 1450 et 1487) ;
- ms. 2469 (Mi 312) : plusieurs comptes de l’île de Ré des années 1540 ;
- ms. 2474 (Mi 312) : censif de Marans 1349-1351.
- Censifs de la baronnie de Châtelaillon, B.M.L.R. :
- ms. 2691 (Mi 139) : censif de 1458-1459 ;
- ms. 2692 (Mi 139) : censif de 1472.
- Collection de Dom Fonteneau. Ce monumental recueil documentaire conservé à la B.M.P. contient un grand nombre de documents, laïcs et ecclésiastiques, relatifs à l’Aunis-Saintonge, copiés avant les destructions révolutionnaires. Il était difficile, vu son ampleur, de le consulter exhaustivement. Nous y avons cependant glané quelques renseignements :
- t. XVII, p. 645-647 : déplacement du marché d’Aulnay du samedi au jeudi (1512) ;
- t. XXVII bis, p. 734 : vente de quelques rentes à Jarnac (1478) ;
- t. XL, p. 93 : rétablissement du marché de Dampierre-sur-Boutonne (1511).
- Compte de la seigneurie de Barbezieux de 1495-1496, copie d’un original privé réalisée par l’érudit A.-F. Lièvre, déposée à la B.M.P., ms. 563.
- Abbé Barbotin, « Chartrier d’Eschillais », copies de documents originaux, B.M.S., ms. 141.
- Fonds Joursanvault, B.M.S. Recueil de documents originaux, essentiellement aveux et quittances des XIVe-XVe siècles, parmi lesquels nous avons utilisé :
- ms. 520-11 : aveu du seigneur de Didonne (1452) ;
- ms. 520-21 : aveu du seigneur de Talmont (1473) ;
- ms. 523-4 : comptes de la châtellenie de Merpins (1394-1403) ;
- ms. 523-5 : adjudication des fermes de Cognac et Merpins (1410-1411).
- Fonds de Beaumont, B.M.S. Recueil de copies de documents et d’analyses sur les seigneurs de Rioux, ensemble constitué au XVIIIe siècle, dans lequel nous avons consulté le ms. 537-A, « copies et résumés de pièces concernant les de Beaumont », ainsi que le ms. 532-2, enquête sur Mornac, Royan et Arvert de 1446.
- Notes prises par l’érudit Charles Vigen dans le terrier de Montlieu de 1525 conservé aux Archives nationales : B.M.S., ms. 610.
- Fonds Martineau et Jouan, B.M.S. Autre recueil de pièces médiévales constitué par l’érudit Martineau, dont certaines concernent l’administration royale et intéressent notre sujet :
- ms. 10 MAR Jou 24 : censif de la terre de Faye (1495) ;
- ms. 25 554 bis MAR 70 : bail des fermes royales de Saintonge (1481) ;
- ms. 25 554 bis MAR 82 : sentence rendue à la halle de Saintes (1503).
Sources des administrations centrales
*Archives nationales
11- Registres du Trésor des Chartes (série JJ) concernant la Saintonge et l’Aunis, d’après les transcriptions de François Maillard communiquées par M. Jean Glénisson. Il s’agit d’une source de premier ordre. L’on y trouve essentiellement des lettres de rémission dont plusieurs mentionnent la tenue de foires ou de marchés. Ces registres contiennent aussi un grand nombre d’institutions royales d’assemblées commerciales. Mais toutes les créations n’étaient apparemment pas enregistrées au Trésor des Chartes, puisque nous découvrons dans les originaux locaux des établissements de foires et marchés pour lesquels l’on ne trouve pas le document correspondant dans les registres royaux. La relative fréquence de ces cas interdit d’imputer les lacunes au transcripteur des documents utilisés. Parfois d’ailleurs, la confrontation entre document de la chancellerie et document seigneurial révèle des contradictions, notamment dans les fixation des dates de tenue.
12- Chambre des comptes, aveux et dénombrements (série P). Nous avons consulté les aveux des XVe-XVIe siècles, qui constituent une autre intéressante source de renseignements, quoique la qualité des documents varie beaucoup. Certains précisent leurs droits avec minutie (aveu de la seigneurie de Châtelaillon de 1401, ceux de l’abbesse de Saintes de la seconde moitié du XVe siècle) alors que d’autres se contentent d’un catalogue laconique de prérogatives. De plus, au cours de la seconde moitié du XVe siècle, la plupart des aveux d’une même seigneurie deviennent de plus en plus stéréotypés, le scribe recopiant un ancien aveu, ce qui incite à la méfiance. Tout n’y est pas toujours dit, ou parfois l’on déclare plus de droits que l’on en posséde réellement. Nous avons aussi eu recours, grâce à M. Bonnin, à la cote P 584, qui rassemble les hommages rendus par les seigneurs saintongeais au prince d’Aquitaine pendant la période 1360-1372, entre le traité de Brétigny livrant la Saintonge et l’Aunis au roi d’Angleterre et la reconquête de ces provinces par Du Guesclin.
*Bibliothèque nationale
13Nous avons mis à contribution diverses analyses de documents provenant des épaves de la Chambre des Comptes. Celles-ci ont révélé plusieurs comptes mentionnant les foires et marchés, et même des réparations aux halles royales de Saintonge (fonds Clairambault). Ce dépôt contient également le très intéressant cartulaire de Saint-Léger de Cognac, compilé par dom Estiennot dans ses Antiquités Bénédictines (ms. lat.12754).
14Il nous eût fallu consulter aussi les fonds anglais du Public record office pour être complet en étudiant le statut des foires et marchés sous la domination anglo-angevine. Faute d’avoir pu le faire, nous nous sommes contenté des documents des XIIe-XIVe siècles publiés aux XVIIIe-XXe siècles.
III. Sources imprimées
- 6 L’on a déjà salué la reprise des éditions de documents médiévaux de la part des A.H.S.A. r (...)
15Nous avons déjà mentionné l’œuvre exceptionnelle de publication de documents des grandes revues des sociétés savantes du XIXe siècle. C’est ainsi de cette époque que datent la plupart des éditions des grands cartulaires, ou des divers recueils de documents originaux, réalisés par des érudits. Si les sources ecclésiastiques furent, par leur importance quantitative et qualitative, les plus tôt publiées avec les fonds des administrations royales, certains auteurs, qui eurent la bonne fortune de trouver une mine inépuisable (Paul Marchegay et le chartrier de Thouars), publièrent aussi des recueils de documents seigneuriaux. L’ensemble de ce corpus publié a constitué pour notre travail une source de premier plan, relativement aisée d’accès, et l’on ne peut que déplorer pour le Centre-Ouest le manque de publication dont font l’objet les fonds inédits des archives départementales6.
Archives ecclésiastiques
- « Cartulaire de l’abbaye de la Grâce-Dieu », éd. Georges MUSSET, A.H.S.A. t. XXVII, 1898.
- « Cartulaire de l’abbaye de la Grâce Notre-Dame ou de Charron en Aunis », éd. Louis de RICHEMOND, A.H.S.A. t. XI, 1883, p. 17-60.
- « Cartulaire de l’abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers », éd. Louis REDET, A.H.P. t. III, 1874.
- Cartulaire de l’abbaye de Saint-Étienne de Baigne, éd. abbé CHOLET, Niort 1868.
- « Cartulaire de l’abbaye de Saint-Étienne de Vaux », éd. abbé Th. GRASILIER, t. I des Cartulaires inédits de Saintonge, Niort 1871.
- « Cartulaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de Saintes », éd. abbé Th. GRASILIER, t. II des Cartulaires inédits de la Saintonge, Niort 1871.
- Cartulaire de l’église d’Angoulême, éd. abbé J. NANGLARD, Société archéologique et historique de la Charente, Angoulême 1900.
- « Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély », éd. Georges MUSSET, A.H.S.A. t. XXX (1901) et XXXIII (1903).
- « Cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Barbezieux », éd. de LA MARTINIÈRE, A.H.S.A. t. XLI, 1911, p. 1-196.
- « Cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme », éd. abbé Charles MÉTAIS, A.H.S.A. t. XXII, 1893.
- « Censif du prieuré de Saint-Vivien de Saintes », éd. L.-H. HUDE, A.H.S.A. t. L, 1967.
- « Chartes de Fontevraud concernant l’Aunis et La Rochelle », éd. Paul MARCHEGAY, B.E.C. 4e série, t. IV, 1858, p. 132-170 et 321-347.
- « Chartes de l’abbaye de Nouaillé », éd. Paul de MONSABERT, A.H.P. t. XLIX, 1936.
- « Chartes de la commanderie magistrale du Temple de La Rochelle », éd. Louis de RICHEMOND, A.H.S.A. t. I, 1874, p. 21-50.
- « Chartes de l’aumônerie Saint-Gilles de Surgères », éd. Paul de FLEURY, A.H.S.A. t. I, 1879, p. 9-22.
- « Chartes du prieuré conventuel de La Garde en Arvert », éd. abbé Th. GRASILIER, t. I des Cartulaires inédits de Saintonge, Niort 1871.
- « Chartes du prieuré de Saint-Nicolas de Royan », éd. A. DUPRÉ, A.H.S.A. t. XIX, 1891, p. 25-43.
- « Chartes et documents poitevins du XIIIe siècle en langue vulgaire », éd. Milan-S. LA DU, A.H.P. t. LVII (1960) et LVIII (1964).
- « Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Saint-Maixent », éd. A. RICHARD, A.H.P. t. XVI, 1887.
- « Chartes poitevines de l’abbaye de Saint-Florent », éd. Paul MARCHEGAY, A.H.P. t. II, 1873.
- « Chartes saintongeaises de l’abbaye de la Couronne », éd. Paul de FLEURY, A.H.S.A. t. VII, 1880, p. 17-284.
- « Chartes saintongeaises de l’abbaye de Saint-Florent près Saumur », éd. Paul MARCHEGAY, A.H.S.A. t. IV, 1877, p. 17-73.
- « Chartrier de Pons : tome I, archives de l’Hôpital Neuf », éd. Georges MUSSET, A.H.S.A. t. IX, 1881, p. 9-357.
- Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa, t. II (diocèse de Saintes), Paris 1720.
- Grand cartulaire de la Sauve Majeure, éd. Arlette HIGOUNET-NADAL, Bordeaux 1996, deux tomes.
- « La commanderie du Breuil-du-Pas, ou tableau de la Saintonge pendant la première moitié du XVe siècle », éd. abbé GRASILIER, R.C.A.M. t. III, 1875-1876, p. 43-55.
- « L’évêché et le chapitre de Saintes », éd. Louis AUDIAT, A.H.S.A. t. X, 1882, p. 21-142.
- « Livre des miracles de sainte Catherine de Fierbois », éd. Yves CHAUVIN, A.H.P. t. LX, 1976.
- Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, éd. René POUPARDIN, deux tomes, Paris 1909.
- « Recueil des documents relatifs à l’abbaye de Montierneuf de Poitiers (1076- 1319) », éd. François VILLARD, A.H.P. t. LIX, 1973.
- « Saint-Eutrope et son prieuré », éd. Louis AUDIAT, A.H.S.A. t. II, 1875, p. 249- 448.
Archives seigneuriales
- « Archives de la maison de Rabayne », éd. Charles DANGIBEAUD, A.H.S.A. t. XIX, 1891, p. 44-219.
- « Chartes sur les premiers seigneurs de Barbezieux », éd. de LA MARTINIÈRE, A.H.S.A. t. XLI, 1911, p. 197-257.
- « Chartrier de Pons : tome II, chartes de la maison de Pons », éd. Georges MUSSET, A.H.S.A., t. XXI, 1892.
- « Dépenses du seigneur de Taillebourg pour la foire dudit lieu », éd. Paul MARCHEGAY, R.S.S. 5e série, t. VIII, 1874, p. 60-61.
- Documents historiques inédits sur le département de la Charente-Inférieure, éd. Louis de RICHEMOND, Paris 1874.
- « Documents inédits tirés des archives du duc de La Trémoille », éd. Paul MARCHEGAY, R.S.S. 4e série, t. V, 1867, p. 501-502.
- « Documents tirés des archives du duc de la Trémoille », éd. Paul MARCHEGAY, A.H.S.A. t. I, 1874, p. 51 à 161 (rééd. Les Roches-Baritaud, 1875).
- « Faye en Saintonge, 1215-1368 », éd. DENYS D’AUSSY, A.H.S.A. t. XIII, 1885, p. 17-68.
- « Jonzac et Ozillac », éd. DENYS D’AUSSY et abbé Bertrand de CUGNAC, A.H.S.A. t. XX, 1892.
- « La maison de La Madeleine à Cognac », éd. Charles DANGIBEAUD, A.H.S.A. t. XXVIII, 1899, p. 17-214.
- « Matha, Mornac, Royan, Arvert », éd. DENYS D’AUSSY A.H.S.A. t. XVI, 1888, p. 224-314.
- « Réclamation par Foulques de Matha (...) de ses droits sur la ville de Saintes et réponse du procureur du roi de France », éd. Paul MARCHEGAY, Bulletin du Comité des Travaux Historiques et scientifiques..., 1883, p. 32-36.
- « Renaud VI de Pons », éd. Jules CHAVANON, A.H.S.A. t. XXXI, 1902, p. 11- 202.
- « Répertoire des titres du comté de Taillebourg », éd. Gaston TORTAT, A.H.S.A. t. XXIX, 1900.
Archives urbaines
- « Amos BARBOT, Inventaire des chartes, titres et privilèges de la ville de La Rochelle », éd. DENYS-d’AUSSY, A.H.S.A. t. XIV (1886), XVII (1889) et XVIII (1890, p. 9-249).
- Études, documents et extraits relatifs à la ville de Saintes, éd. Eugène ESCHASSERIAUX, Saintes 1876.
- « Registres de l’échevinage de Saint-Jean-d’Angély », éd. DENYS-d’AUSSY, A.H.S.A. t. XXIV (1895), XXVI (1897) et XXXII (1902).
Archives des administrations centrales
*Administration royale anglaise.
- « Aunis, Saintonge et Angoumois sous la domination anglaise, 1360-1372 », éd. Robert FAVREAU, A.H.S.A. t. LIII, 1999.
- Foedera, conventiones, litteras, et cujuscunque generiis acta publica... éd. Thomas RYMER, Londres 1740, dix tomes.
- Rôles Gascons, éd. Francisque MICHEL et Charles BÉMONT, trois tomes, Paris 1885-1896.
- Rôles gascons d’Edouard II, éd. Yves RENOUARD, Paris 1963.
- Rotuli litterarum clausarum in turri Londinensi asservati, éd. Thomas Duffus HARDY, plusieurs tomes, Londres 1844.
- Rotuli litterarum patentium in turri Londinensi asservati, éd. Thomas Duffus HARDY, plusieurs volumes, Londres 1835.
*Administration d’Alphonse de Poitiers.
- « Comptes d’Alphonse de Poitiers », éd. Georges MUSSET, R.C.A.M. t. XIV, 1897-98, p. 110-124.
- « Comptes et enquêtes d’Alphonse comte de Poitou », éd. Abel BARDONNET, A.H.P. t. VIII, 1879, p. 1-160.
- Correspondance administrative d’Alphonse de Poitiers, éd. Auguste MOLINIER, deux tomes, Paris 1894-1900.
- Enquêtes administratives d’Alphonse de Poitiers, 1249-1271, éd. Pascal FOURNIER et Pierre-Fr. GUÉBIN, Paris 1959.
- « État du domaine du comte de Poitou à Chizé », éd. Abel BARDONNET, A.H.P. t. VII.
- Hommages d’Alphonse de Poitiers. État du domaine royal en Poitou (1260), éd. Abel BARDONNET, Niort 1872.
- « Registres de comptes d’Alphonse de Poitiers, 1243-1247 », éd. Abel BARDONNET, A.H.P. tome IV, 1875, p. 1-234.
- « Terrier du Grand Fief d’Aunis », éd. Abel BARDONNET, M.S.A.O. t. XXXVIII, 1874, p. 55-296.
*Administration royale française.
- Actes du Parlement de Paris, 1254-1328, éd. Édgard BOUTARIC, deux tomes, Paris 1867.
- « Articles de Pierre Tarzac au nom du roi de France en réponse aux réclamations de Foulques de Matha », éd. Paul MARCHEGAY, R.S.S. 4e série, t. V, 1867, p. 498-501.
- Comptes royaux..., tomes I et II, éd. Robert FAWTIER, Paris 1953.
- « Compte de l’Angoumois sous la domination royale (1349-1350) », éd. Louis IMBERT, B.S.A.H.C. année 1917, p. 69-199.
- « Compte de l’Angoumois sous la domination royale (1376-1378) », éd. Claudie POITOU, mémoire de maîtrise sous la direction de Robert FAVREAU, Poitiers 1978.
- « Documents relatifs à l’histoire de la Saintonge et de l’Aunis extraits des registres du Trésor des Chartes », éd. Paul GUÉRIN, A.H.S.A. t. XII, 1884, p. 11-45.
- « Enquête ordonnée par le roi saint Louis en Poitou », éd. Bélissaire LEDAIN, A.H.P. t. XXV, 1895, p. 235-340.
- Layettes du Trésor des chartes, éd. Alexandre TEULET, Joseph de LABORDE, Henri-François DELABORDE et Elie BERGER, cinq tomes, Paris 1863-1909.
- Les olim, ou registres des arrêts rendus par la cour du roi, éd. comte BEUGNOT, cinq tomes, Paris 1839-1848.
- Ordonnances des rois de France de la troisième race, 24 tomes, Paris 1723- 1849.
- « Recueil de documents pour servir à l’histoire du commerce et de l’industrie de l’Angoumois », éd. BABINET DE RENCOGNE, B.S.A.H.C. année 1876, p. 295-532.
- « Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la chancellerie de France », éd. Paul GUÉRIN puis Léonce CÉLIER, quatorze tomes, A.H.P. t. XI, XIII, XVII, XIX, XXI, XXIV, XXVI, XXIX, XXXII, XXXV, XXXVIII, XLI, L, LVI.
- « Le serment de fidélité des habitants de La Rochelle en 1224 », éd. Abel BARDONNET, A.H.P., t. XX, 1889, p. 233-261.
IV. Sources iconographiques
- 7 Voir notamment la célèbre miniature de la bénédiction de la foire du Lendit par l’abbé de (...)
16Les fonds d’archives saintongeais ne disposent pratiquement pas de miniatures, a fortiori représentant des scènes d’assemblées commerciales. Néanmoins les sites des foires et marchés se ressemblaient partout. L’on peut donc, pour mieux se figurer et interpréter les conditions matérielles de la tenue des foires et marchés, recourir aux représentations contemporaines de bancs, ouvroirs et halles ailleurs en Occident, qui sont relativement fréquentes7.
17Les fonds locaux sont en revanche bien pourvus en recueils de plans d’époque moderne. Le recours à ces documents est très instructif en ce qu’ils indiquent fréquemment le site de la halle ou du marché dans une bourgade. Or le cœur des bourgades saintongeaises a rarement évolué du Moyen Âge à la fin de l’Ancien Régime : un marché ou une halle représenté sur un plan précis du XVIIIe siècle occupe souvent le même emplacement depuis le XVe siècle, particulièrement si une halle, coûteuse à déplacer, y était alors attestée. Cette pérennité est d’ailleurs avérée par la documentation lorsqu’elle existe. À Saintes, l’on sait que les halles construites vers le milieu du XIIIe siècle, malgré de multiples vicissitudes, ne changèrent d’emplacement qu’au XIXe siècle. De même à La Rochelle, où le site de la grande boucherie est resté le même du XIIIe siècle à l’époque contemporaine (le marché couvert actuel est d’ailleurs en partie bâti sur son emplacement). À Saint-Jean-d’Angély encore, même si les halles furent rasées et reconstruites à la fin du XVIe siècle, elles ne quittèrent pas leur site médiéval. Tous ces éléments témoignent de la sûreté de la localisation des anciens sites commerciaux à partir des plans de l’époque moderne. Trois grandes séries de plan ont été pour cela mis à contribution.
- 8 « Plaidoyer pour Braunius », R.S.A. anc., mars 1965, p. 10-13.
18Les plus anciens, et donc les plus représentatifs de la topographie médiévale, sont parfois d’une fiabilité douteuse. Le célèbre plan de Saintes de 1560, par Braunius, a ainsi été largement décrié. L’école méthodiste du XIXe siècle, soucieuse de l’exactitude des sources, a fustigé le contour fantaisiste des murs de la ville, qui forment sur le plan un cercle idéal, ainsi que la distribution quelque peu aléatoire des îlots de maisons. Mais, pour reprendre les termes de L.-H. Hude8, si dans l’ensemble le plan de Braunius est critiquable, dans le détail les bâtiments ont été dessinés avec un véritable souci d’exactitude. La comparaison des monuments du plan (le pont sur la Charente, Saint-Eutrope et Saint-Pierre, les ruines de Saint-Saloine...) avec leur aspect actuel ou avec les relevés scientifiques de Masse au XVIIIe siècle montre assez la justesse de la représentation des édifices par Braunius. La figuration des halles de la ville par celui-ci est donc d’un intérêt considérable, puisqu’il s’agit d’une des rares illustrations d’un de ces édifices à une telle proximité de l’époque médiévale. Le cartographe a certes mal situé les halles dans la topographie urbaine, en accolant celles-ci aux Jacobins alors que la documentation et les plans postérieurs les mentionnent un peu plus au sud-est. Mais, dans le détail, la figuration qui nous en est donnée répond fidèlement à ce que l’on connaît de leur aspect médiéval d’après la documentation : une halle constituée de deux édifices construits à vingtaine d’années d’intervalle, à la physionomie proche de celle, contemporaine, de La Rochelle (1261), dont les comptes de construction détaillés permettent de se faire une bonne idée. Chastillon, autre grand cartographe à la charnière des XVIe et XVIIe siècles, nous a aussi laissé des vues des principales bourgades du temps d’une grande fiabilité, que l’on peut confronter aux plans de Masse, d’un siècle postérieurs. Deux de ces représentations, de Tonnay-Charente et Tonnay-Boutonne, figurent tout ou partie des halles de ces bourgades. Même si celles-ci ne sont pas encore attestées lorsque nous arrêtons notre étude au milieu du XVIe siècle, l’on peut supposer que ces halles ont été édifiées sur l’emplacement du marché de ces villes, mentionné quant à lui à la fin du Moyen Âge.
19Les recueils de plans de Claude Masse forment pour leur part une source de première importance. L’Aunis-Saintonge est sous le règne de Louis XIV une région stratégique, perçue après un siècle de séditions liées au problème religieux, comme une région à la fidélité chancelante. Les derniers sièges de Saint-Jean-d’Angély et La Rochelle dans les années 1620, durement châtiées par le roi et son ministre Richelieu, ont largement renforcé l’idée qu’il était crucial de « tenir » ces deux provinces en les quadrillant de places royales sûres. De plus, l’importance de Brouage, puis surtout de Rochefort, grand arsenal et port militaire royal, imposait que la région soit bien protégée des agressions régulières des Anglais et Hollandais. La mise en place, avant Vauban, puis sous ce ministre, d’une « ceinture de fer » en Aunis-Saintonge, maillon parmi les plus denses et stratégiques de l’immense chaîne de places fortes dont est couverte alors la France, fut bénéfique pour la connaissance postérieure de la topographie des places saintongeaises. Elle donna en effet lieu à toute une série de plans, dont ceux de Masse sont les plus réputés. Le cartographe ne s’est pas seulement intéressé aux villes et fortifications, il a aussi représenté certains châteaux et plusieurs petits centres ruraux, en figurant leurs halles. Claude Masse avait aussi pour habitude d’ajouter à ses plans des mémoires d’un grand intérêt, qui forment une véritable mine de renseignements topographiques.
20Les cadastres napoléoniens, réalisés pour chaque commune au début du XIXe siècle, ont saisi pour leur part la topographie des villes et villages avant les grandes transformations contemporaines (et particulièrement dans le domaine des halles, beaucoup étant alors détruites et remplacées par les marchés couverts d’acier typiques du XIXe siècle). A elle seule, une étude poussée de ces cadastres, croisée avec la toponymie, fournirait d’abondants renseignements sur la topographie commerciale locale. Mais les sources écrites contiennent souvent des renseignements topographiques qui, croisés avec les plans anciens, suffisent à caractériser les sites commerciaux de la plupart des bourgades, en ne recourant qu’épisodiquement aux cadastres.
21Tout travail sur les foires et marchés bénéficie enfin des photographies de halles réalisées à partir de la fin du XIXe siècle et diffusées sur des cartes postales. Ces dernières permettent de retrouver l’apparence de halles détruites au cours du XXe siècle (Saujon, Beauvais-sur-Matha…), qui avait rarement changé dans l’ensemble (physionomie générale, taille, piliers...) depuis le XVe siècle. Ces principales sources iconographiques aident à se faire une idée de ce qu’étaient au Moyen Âge le marché ou la halle, ainsi que des sites où ils étaient préférentiellement installés. Elles forment un véritable complément aux sources écrites qui, si elles sont bien le point de départ de toute recherche, gagnent à être croisées aux précédentes.
V. Travailler sur les foires et marchés d’Aunis-Saintonge
Quelques sources majeures
22L’Aunis-Saintonge est bien pourvu en abbayes ou prieurés dépendant d’établissements étrangers (notamment poitevins). C’est exclusivement grâce à leurs archives que l’on peut approcher les sites commerciaux du XIe siècle. Si tous les recueils documentaires cités contiennent des éléments intéressants, certains sont plus particulièrement riches (tels ceux de Saint-Jean-d’Angély, de Baigne, de Notre-Dame de Saintes, du prieuré Notre-Dame de Barbezieux ou de l’Hôpital Neuf de Pons). Des quelques documents fondamentaux que ces derniers contiennent dépend la connaissance des marchés les plus anciens dans des villes qui figurent parmi les plus importantes de Saintonge. À côté de ces sources de premier plan, d’autres documents, souvent isolés, apportent des compléments sur le contexte économique général ou sur un site commercial en particulier (Archiac dans le cartulaire de l’abbaye de la Couronne, par exemple). C’est souvent le cas des fonds des abbayes poitevines, qui permettent aussi d’approcher la situation contemporaine des foires et marchés dans la province voisine, et de nourrir d’éventuelles comparaisons. Certains grands cartulaires d’abbayes possessionnées en Saintonge n’ont pourtant pas fourni d’éléments intéressant notre sujet : malgré l’abondance des documents de Cluny et l’importance de ses établissements en Saintonge (dont les principaux sont les prieurés de Barbezieux et de Saint-Eutrope à Saintes), nous n’avons trouvé dans ses chartes aucun élément utilisable.
23Les sources seigneuriales, à partir du XIIIe siècle mais surtout pour les XIVe-XVIe siècles, constituent une documentation plus fournie et d’un intérêt rarement négligeable. La tenue de foires et marchés était en effet un attribut du pouvoir seigneurial, dont il est fait régulièrement mention. Certains recueils ont donc une importance considérable. Le chartrier de Matha, ainsi, mentionne régulièrement les foires et marchés des environs (Matha, Chevallon, Thors ou Marestay). Mais l’ensemble le plus considérable, au point que nous n’avons pu procéder çà et là qu’à quelques sondages, est le chartrier de Thouars. Il regroupe les archives des possessions saintongeaises des La Trémoille, soit Royan, Mornac, Arvert, Saujon, Cozes, Mortagne, Taillebourg, Saint-Savinien, Benon, Soubise, Marans, l’île de Ré, Rochefort... De ce chartrier ont été publiées au siècle dernier plusieurs séries de documents (travaux de Marchegay ou de Richemont), qui ont démontré son importance pour la connaissance des foires et marchés des places concernées, surtout à la fin du Moyen Âge. Il mériterait sans doute un réel effort de publication, d’autant que, suite à l’état avancé de leur dégradation (seigneurie de Cozes), plusieurs de ses documents ne sont plus consultables. À côté de ces deux grands ensembles, d’autres recueils présentent un grand intérêt pour les foires et marchés locaux (papiers Duchâtel sur Mirambeau, chartrier d’Écoyeux, fonds Albert pour Cognac).
24Les communes de Saintonge et d’Aunis, formées sur le modèle des Établissements de Rouen, ont tenu des registres au cours de leur histoire, mais la quasi-totalité de ceux-ci se sont perdus, au grand préjudice de notre recherche. Car les communes avaient souvent juridiction sur les foires et marchés, et leurs archives nous permettent d’approcher au mieux leur quotidien. Cela n’en donne que plus de valeur au seul fonds communal médiéval saintongeais encore en partie conservé, celui de Saint-Jean-d’Angély. Ses registres s’étendent de 1332 jusqu’à la fin du Moyen Âge, et nous livrent des informations de grande valeur sur l’organisation et la sociabilité des foires et marchés. Seule une partie de ces registres est hélas éditée dans les A.H.S.A., la publication s’en étant arrêtée à 1427.
- 9 Dans l’ensemble de la publication des Rôle Gascons, l’on ne trouve ainsi qu’une mention in (...)
25Le recours aux archives des administrations centrales était donc nécessaire pour compléter la connaissance de nos foires et marchés. Avec le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri Plantagenêt, nos provinces sont rattachées au vaste ensemble territorial anglo-angevin. Dès 1224, le Poitou, l’Aunis et le nord de la Saintonge sont conquis par Louis VIII, et en 1242, après sa victoire sur les seigneurs locaux révoltés et appuyés par Henri III, l’ensemble de la Saintonge est concédé par Louis IX en apanage à son frère Alphonse. Par la suite, ces provinces sont alternativement contrôlées par les capétiens ou les souverains anglais, au gré des traités et des fortunes politiques, jusqu’à leur rattachement définitif au royaume de France au début des années 1450. L’alternance, et parfois la juxtaposition, de ces diverses administrations centrales, surtout avec l’accentuation de la pression du pouvoir royal à partir des XIIIe-XIVe siècles, a laissé d’abondants documents de première importance. L’administration anglaise, la première historiquement, présente d’intéressants renseignements, parfois de manière isolée9. Mais l’ensemble de documents administratifs le plus exceptionnel couvre les années 1242-1271, lors du principat d’Alphonse de Poitiers. Comte méticuleux désirant tout connaître de son apanage depuis sa résidence parisienne, Alphonse a multiplié les enquêtes qui sont autant de renseignements sur les foires et marchés de son domaine. Soucieux de ses intérêts financiers, particulièrement lorsqu’il dut s’acquitter des frais des deux croisades accomplies aux côtés de son frère, Alphonse fit tenir des comptes précis sur la gestion de ses territoires, et édifier de nombreuses halles. Celles-ci lui semblaient le moyen de tirer un plus grand profit de ses foires et marchés, d’autant qu’il trouvait en Aunis et Saintonge un terrain encore vierge de ces constructions. Ces conditions expliquent que son administration nous livre de nombreux et précieux renseignements sur la gestion des foires et marchés (marquée par le souci permanent du prince d’imposer ses droits), leurs revenus, la construction et le coût des halles... Au moins une douzaine de sites commerciaux saintongeais sont concernés par ces divers documents, des plus grandes villes (La Rochelle, Saintes, Saint-Jean-d’Angély) aux bourgades secondaires (Saint-Jammes, Saint-Xandre) en passant par d’importants centres féodaux (Benon). L’administration des rois capétiens, enfin, se montre également riche en renseignements, dispersés en plusieurs recueils. Les conflits ayant parfois pour toile de fond les foires peuvent ainsi être approchés par les registres parlementaires des Olim. Si de nombreux comptes de l’administration royale ont disparu dans l’incendie de 1737, des vestiges ont survécu, dont certains sont publiés, tel celui du sénéchal de Saintonge Pierre de Bailleul (juin 1305-juin 1306), qui nous renseigne sur les halles de Saint-Xandre ou Benon. D’autres sont conservés dans divers dépôts parisiens (compte de 1410-1411, de 1468-1469, de la réparation de la halle de Saintes en 1455…). Les Layettes du Trésor des Chartes contiennent aussi d’importants documents, mais bien plus riche est le grand corpus des Ordonnances des rois de France de la Troisième race, qui rassemble plusieurs chartes de concessions de foires (Bourgneuf, Pisany, Saint-Xandre), les textes des privilèges des communes, et plusieurs autres documents de grand intérêt pour notre sujet (récit d’une émeute sur le marché de Pont-l’Abbé). Comme l’on ne pouvait cependant se borner à ces documents publiés, qui ne sont qu’une mince partie de l’ensemble des fonds existants, il a fallu mettre à contribution les fonds du Trésor des Chartes, qui ont livré plusieurs lettres de rémission relatives à des affaires survenues lors de foires ou de marchés, ainsi que près d’une dizaine de chartes d’institution d’assemblées commerciales en Aunis et Saintonge, jusque là inédits, s’ajoutant aux documents publiés.
- 10 « Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome II », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. XXXIII, p. 237 (...)
- 11 A.D. 17, 20 J 10, terrier de Cherves, 1536, f° 16 r°.
26La méthode employée pour la recherche et l’exploitation des documents s’est montrée empirique. Etant donné l’ampleur et la qualité de la documentation réunie par les collections des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis et du Poitou, il a fallu procéder à un dépouillement systématique des actes qui y étaient publiés. Il s’agissait de traquer toutes les mentions de foires et marchés, des plus laconiques (mention de la halle ou du marché au détour d’une précision topographique) aux plus détaillées (récit de conflits, chartes d’institution), quitte à déborder sur l’époque moderne. Le recueil documentaire hétéroclite obtenu a permis l’établissement d’un inventaire des foires et marchés d’Aunis-Saintonge dans lequel, chronologiquement et site par site, furent notées les références précises des documents recensés. Celui-ci s’est étoffé de l’ensemble des dépouillements réalisés dans les divers dépôts d’archives et autres revues cités précédemment. Les assemblées commerciales étant repérées, encore fallait-il les localiser dans la topographie des bourgs. Nous avons mis pour cela à contribution les indications données par les documents. Mais les précisions y sont rares, sauf dans les censifs qui détaillent les confrontations de nombreuses parcelles en faisant fréquemment intervenir le marché ou la halle, qu’ils permettent de situer. Nous avons aussi recouru aux plans et gravures modernes, parfois au cadastre napoléonien. Dans l’ensemble la situation avait peu évolué depuis le Moyen Âge ou, quand elle l’avait fait, cette modification était attestée (déplacement des halles de Jonzac en 1758). Encore fallait-il rester prudent, en confrontant ces plans avec les sources manuscrites lorsque cela était possible, et en croisant ces résultats avec la toponymie. Ainsi à Pérignac la présence d’une « terre des marchands » sur un terrain contigu à une maison du bourg suggère la présence d’un champ de foire, assez durable pour servir de repère toponymique10. De même à Cherves est mentionné un feriou, possible emplacement du foirail11. La toponymie sanctionne ici l’existence d’activités commerciales et la variété de leur désignation.
Un horizon sémantique vaste et complexe
- 12 L’on parle à Montausier vers 1080 de « vendicionem in foro venalium rerum » (Cartulaire de (...)
- 13 « Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome I », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. XXX, p. 266, ver (...)
- 14 Le terme employé par Pépin en 848 lors de l’établissement des petites foires rurales des T (...)
- 15 Voir le Cartulaire de l’abbaye de Baigne, op. cit., p. 233-234 (« ad festum ecclesie in nu (...)
- 16 La foire de Mille-Écus est mentionnée dans le « registre des comptes d’Alphonse de Poitier (...)
- 17 Philippe le Bel instaure par exemple des « generales nundinas » à Esnandes en 1312 (« Docu (...)
- 18 « Cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Barbezieux », op. cit. p. 145 (vers 1083-1106). C (...)
- 19 « Répertoire des titres du comté de Taillebourg », éd. G. Tortat, A.H.S.A. t. XXIX, p. 124 (...)
- 20 A.D. 17, H 67 (acte de partage d’une terre à Surgères en 1557, f° 6 v°).
- 21 A.D. 17, E 246, censif de Gémozac, p. 10 (document de 1547) et p. 15 (1486).
- 22 A.D. 17, 20 J 10, censif de Cherves, n° 98, f° 16 r° (1536).
- 23 « Chartes saintongeaises de l’abbaye de la Couronne », éd. P. de Fleury, A.H.S.A. t. VII, (...)
- 24 « Chartrier de Pons : tome I, archives de l’Hôpital Neuf », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. IX, (...)
- 25 Enquêtes administratives d’Alphonse de Poitiers, éd. Fournier/Guébin, p. 139 (1263).
- 26 A.D. 17, H 67, f° 11 v° (1557), et note de l’abbé Cholet au dos de cet acte, à propos d’un (...)
- 27 « Cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme », éd. abbé C. Métais, A.H.S.A. t. XXII (...)
- 28 « Registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », op. cit. p. 5 (Tonnay-Boutonne, 1243).
- 29 Enquêtes administratives…, op. cit. p. 85 (Frontenay, 1259).
- 30 Layettes du Trésor des Chartes, tome II, éd. A. Teulet, p. 383 (Poitiers, 1257).
- 31 « La maison de Rabayne en Saintonge », éd. Ch. Dangibeaud, A.H.S.A. t. XIX, p. 102 (Pons, (...)
- 32 « duos scanna, , id est bancos », dit le « Cartulaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de (...)
- 33 Ainsi à Pons (« Chartrier de Pons : tome I… », op. cit. p. 187, 222, 281). L’abbé Grasilie (...)
- 34 Enquêtes administratives…, op. cit. p. 201-202, 1266 (« halas (...) Sancti Johannis ») ; R (...)
- 35 A.H.S.A. t. XI, p. 88 à 96 (1438). Le terme provient directement du breton cochuy, qui s’e (...)
- 36 « Hale seu cohua », dit-on à La Rochelle en 1267 (Correspondance administrative d’Alphonse (...)
- 37 « Charte sur les premiers seigneurs de Barbezieux », op. cit., p. 234 (1316). Le terme est (...)
- 38 Un état du vocabulaire employé par la documentation est à cet égard significatif : entre 1 (...)
- 39 Le vocabulaire des agents royaux, devant lesquels l’on porte les fréquents conflits relati (...)
27Faire un état des lieux du vocabulaire, très varié, employé par la documentation pour traiter des assemblées commerciales est un préalable indispensable. Les marchés peuvent être qualifiés de mercatum ou de forum sans que l’on puisse véritablement constater de différence entre les deux termes12. La terminologie des foires paraît en revanche distinguer deux termes non équivalents. Nundina, d’abord, caractérise des rassemblements importants, souvent pluriannuels et urbains, marqués par des échanges variés et l’intervention de grands marchands et de changeurs, comme Reims au XIe siècle, Provins au XIIe siècle, mais aussi Saint-Jean-d’Angély13. Feria de son côté, terme le plus ancien, désigne plutôt des réunions plus réduites et rurales, qui ne se tiennent en général qu’une fois par an, souvent le jour de la fête patronale à laquelle elles sont originellement liées14. Cette distinction est cependant véritablement opératoire et discriminante à partir du XIIIe siècle, quand se fixe le vocabulaire sous l’action des administrations alphonsine et anglaise : au XIe siècle, l’on parle encore de nundinis pour désigner la foire patronale et annuelle du modeste bourg de Châtignac, et des « V precipuas ferias » du centre féodal déjà important de Barbezieux15 ; en revanche les agents capétiens opposent vers 1245 la feria du hameau de Mille-Écus et les nundinae du gros bourg voisin de Benon16. Puis, avec le XIVe siècle et l’établissement de la concession royale de foires et marchés, le terme latin désignant les foires qui s’impose est celui de nundina17. À cette même époque la différence entre foire et marché, en termes de fréquence annuelle, est désormais claire, ce qui n’était pas encore partout le cas à la fin du XIe siècle, comme le montre la mention des « duobus mercatis » annuels de La Madeleine, qui sont en fait des foires18. La documentation livre fréquemment des termes relatifs aux lieux où se déroulent les assemblées commerciales. L’on trouve par exemple à Saint-Savinien « la place où l’on vend les pourceaux »19, et ailleurs « la place de la foire aux bœufs »20, « le champ de la foyre »21, le feriou22, ou une mention de la place du marché (mercatorio à Archiac23, marchadillo à Pons et Barbezieux24). La métonymie est aussi courante. La place du marché est par exemple qualifiée de forum à Saint-Jean-d’Angély25, et à Surgères l’on évoque simplement « la foire aux bœufs » pour désigner le foirail dans la topographie26. Le vocabulaire se montre enfin riche pour désigner les infrastructures utilisées par les vendeurs. Le terme de bancs est régulièrement mentionné sous diverses formes : bancos27, scannorum28, stallorum29, estallagiis30, ou stannis31. L’ensemble de ces termes est équivalent32, scanna figurant parmi les plus récurrents, ce qui n’interdit pas la confusion : ce dernier semble parfois désigner, plus que de simples bancs, de véritables halles33. Pour leur part, celles-ci connaissent deux grandes désignations. Hala reste jusqu’au XIVe siècle réservé aux administrations centrales34, et ne figure jamais dans les sources locales. Celles-ci préfèrent le terme de « cohue », ou queuhe en dialecte saintongeais35, latinisé en cohua dans les registres d’Alphonse de Poitiers36. La documentation peut aussi recourir à une périphrase, telle la « domum mercati » citée à Barbezieux37. L’on observe cependant, à partir de la seconde moitié du XVe siècle, une tendance au remplacement du terme local par celui de halle, même dans les documents locaux38. Ce phénomène paraît lié au caractère désormais incontournable de l’administration royale provinciale39, ainsi qu’à la formation, autour du roi, d’une cour où bien parler le français est un gage de distinction. L’édit de Villers-Cotterêt (1539) ne faisait ainsi que parachever une uniformisation, certes toute relative, des dialectes locaux sous l’effet de l’administration royale.
- 40 Il semble que l’on doive contrevenir à l’idée de P.-A. Clément, selon lequel « le droit de (...)
- 41 Pour Archiac, vers 1098-1109, Cartulaire de l’abbaye de Baigne, op. cit., p. 21 ; pour Aul (...)
- 42 À Surgères en 1105, Saint-Gilles est dite « liberam a decima et a venda et a pasquerio » ( (...)
- 43 « Registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », op. cit. p. 179 et 183 (1245-1246). Le ma (...)
- 44 En 1139, Aliénor octroie d’importantes franchises aux Templiers rochelais, sauf relativeme (...)
- 45 B.M.L.R., ms. 2469 (Mi 312), comptes du domaine muable de la décennie 1540.
- 46 À Saintes (« Registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », op. cit. p. 4, 1243), dans l’H (...)
- 47 Enquêtes administratives… op. cit. p. 139.
- 48 « Compte de l’Angoumois sous la domination royale (1349-1350) », éd. L. Imbert, B.S.A.H.C.(...)
- 49 Le premier accensement d’un banc ont nous ayons trace, assez tardif, est réalisé à la pois (...)
- 50 Enquêtes administratives…, op. cit. p. 85 (Frontenay, 1259) et Hommages d’Alphonse de Poit (...)
- 51 Massiou, Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis…, t. II, p (...)
- 52 Hommage d’Alphonse de Poitiers…, op. cit. p. 104 (Fontenay, 1260).
- 53 « Registre des comptes d’Alphonse Poitiers », op. cit., p. 4 (Saintes, 1243).
- 54 A.N., 1 AP 181, f° 64-69, Marans 1484 (communication de M. J.-C. Bonnin).
- 55 « Compte de l’Angoumois… » op. cit. p. 124-125 (Cognac 1349) ; B.M.L.R., ms. 2466, f° 10 v (...)
- 56 Censifs de Châtelaillon de 1458 (B.M.L.R., ms. 2691 - Mi 139, f°173 r° et 174 r°) et de147 (...)
- 57 B.M.L.R., ms. 260, 277, 279, 284. L’étalage commercial sur les fenêtres était aussi couran (...)
- 58 Il est mentionné à Matha en 1438 (A.D. 17, 1 J 356-21, f° 15 v°), séparément des vantes et (...)
- 59 Ainsi par exemple dans le précompte de Marans de 1484 (A.N., 1 AP 181, f° 64-69, communica (...)
- 60 Hommage d’Alphonse de Poitiers…, op. cit. p. 105 : « quedam costuma que vocatur jalonagium(...)
- 61 C’est ainsi que le seigneur de Thors prélevait un droit de vente de huit deniers (payé par (...)
- 62 Ce nom est donné à Matha au XVe siècle (A.D. 17, 1 J 356-21) à un droit de vente fréquent (...)
- 63 La taxe du souchet, que l’on retrouve à La Rochelle ou Saintes, et vouée à la réparation d (...)
- 64 C’est le cas de la consuetudinem perçue sur le marché de Royan vers 1092 (Grand cartulaire (...)
- 65 B.M.L.R., ms. 2469 (Mi 312), comptes des fermes de Saint-Martin, années 1540. Il est quest (...)
- 66 L’on trouve fréquemment ces droits de banvin, notamment en Aunis, étant donnée l’importanc (...)
- 67 Le minage est très fréquemment mentionné dans les documents relatifs aux centres de châtel (...)
28La terminologie des prélèvements pesant sur les foires et marchés n’est pas moins variée, répondant à la diversité des taxes seigneuriales sur le commerce. Aux XIe-XIIe siècles, l’on ne rencontre guère que des droits de venda ou de tonlieu, pour désigner les prélèvements sur les marchandises vendues lors des assemblées, dont les religieux sont fréquemment exemptés40. La mention peut cependant être plus ou moins précise. L’on parle ainsi à Archiac de « vendam de omnibus feriis », à Aulnay de « venda diei illius in qua celebratur festivitas Sancti Justi », ou à Pérignac de « lamborum venditionem », ce qui ne laisse aucun doute sur l’existence de structures commerciales dans ces bourgades41. En revanche, venda, quand il n’est pas ainsi explicité, pose problème. La confusion est en effet possible avec les droits perçus sur les transactions immobilières (lods et vente). Lorsqu’une ambiguïté existe, comme pour Surgères, Montlieu ou Montguyon42, il faut y répondre par le reste du document ou par ce que l’on connaît du site concerné (importance économique et administrative). À Surgères le marché est ainsi confirmé par les nombreuses ventes qu’y réalise Alphonse de Poitiers et par la présence au début du XIVe siècle d’une halle signalant une place marchande bien structurée43, tandis que l’association des droits de vente de Montlieu et Montguyon avec un péage trahit leur origine commerciale. Deux occurrences d’un tonlieu, à la Rochelle et Esnandes, sont encore attestées au XIIe siècle, en une acception synonyme de venda44. Très vite cependant la terminologie fiscale (et la réalité des prélèvements) se complexifie. Les péages (ou passaiges comme à Saint-Martin de Ré45), taxes parmi les plus anciennes, se spécialisent et prennent fréquemment le nom de levagium, notamment s’ils ont un lien avec les flux suscités par les foires et marchés avec lesquels ils sont pour cela fréquemment affermés46. L’on parle donc en 1263 du « pedagio seu levagio de rebus mercalibus et usualibus » de Frontenay47, et l’on trouve aussi à Cognac, au milieu du XIVe siècle, plusieurs levages prélevés sur le marché : ceux des drapiers, des souliers, des aulx et oignons. Un levagium salis existe par ailleurs au même moment au marché de Jonzac48. Les accensements des bancs nécessaires à l’exposition des marchandises à vendre, par contre, ne connaissent pas de désignation particulière, même s’ils sont fréquemment signalés dans la documentation49 : le vocabulaire même est peu fixé, et l’on parle tantôt de concession, tantôt d’arrentement. Les choses sont toutes autres pour le droit d’étalage (location des étals et bancs par les marchands lors des assemblées). Cette fois, les appellations sont multiples : locatione stallorum50, lastagiis51, estalagua52, stallagiis53, estallaiges de l’alle et ville54, banquage55. Aux XVe-XVIe siècles, le terme de cohuaige (dérivant de cohue) est fréquemment employé comme synonyme de ce droit (usage des bancs de la halle), ou pour désigner un ensemble fiscal regroupant location de banc et droits de vente ordinaires56. Le droit d’étalage connaît des adaptations, comme le fenestrage qui désigne à Esnandes le droit payé par les riverains du marché pour exposer des marchandises sur leurs fenêtres57. Le plaçage, paiement de l’emplacement au marché, se distingue du droit d’étalage. Il apparaît tardivement58, même si les deux taxes semblent parfois avoir été assimilées dans nos sources59. En dehors de ces principaux prélèvements, le vocabulaire enregistre aussi la présence de coutumes commerciales locales variées (jalonagium à Niort)60 et de droits de vente spécifiques perçus à part61, dont le plus courant est le droit des lesches62. C’est à cette dernière catégorie que peuvent être rattachées souchet et criage, taxes récurrentes pesant sur le vin vendu au détail dans les tavernes, très fréquentées les jours de foires et marchés63. Certaines coutumes restent cependant difficiles à éclaircir64. Cette typo-terminologie des multiples droits commerciaux ne pouvait enfin ignorer ceux liés aux pouvoirs banaux, comme la location des mesures (« aulnaige, mesuraige, poix et ballances »)65, les monopoles commerciaux temporaires (étangs à vin, à blé ou à sel)66 et le contrôle du marché au blé (minage)67.
Les étapes de la « commercialisation » d’une province.
29Au final, 109 places commerciales ont été recensées entre 1000 et 1550 dans le diocèse de Saintes agrandi du canton d’Aulnay. L’état de l’information est cependant différencié : les principaux sites commerciaux ont laissé une documentation abondante (La Rochelle, Saint-Jean-d’Angély, Saintes...), couvrant l’ensemble de la période, tandis que les plus petits restent méconnus (Mille-Écus, Chevallon, Marestay...). Une autre inégalité tient à notre travail de recherche qui, on l’a dit, a d’abord porté sur la portion de l’Aunis-Saintonge qui forme actuellement la Charente-Maritime. Pour autant, les grands sites de foires et marchés saintongeais de l’extérieur de ce département (Cognac et Barbezieux en Charente, Mauzé et Frontenay dans les Deux-Sèvres) n’ont guère été négligés et, hormis d’inévitables lacunes faute d’avoir pu véritablement explorer les dépôts voisins, ce handicap n’est que tout relatif et ne grève pas les résultats de notre recherche.
30Ceux-ci établissent un mouvement de densification permanent du réseau commercial, qui n’est pas seulement dû à des raisons documentaires, même si le XVe siècle est évidemment mieux fourni en sources que le XIe siècle. De 829 aux alentours de l’an mil, on l’a vu, ce ne sont que deux sites où des documents suggèrent la présence d’institutions commerciales régulières. La « révolution commerciale de l’an mil », qui marque le départ de notre travail, se caractérise par la floraison des foires et marchés en liaison avec le mouvement d’expansion générale dans nos provinces, et ne saurait donc seulement être imputé à la multiplication des sources. 18 places de foires et/ou marchés apparaissent entre 1000 et 1150 (16,5 % du total des créations entre 829 et 1550), appelées à une fréquentation régulière jusqu’à nos jours (Saint-Jean-d’Angély ou Barbezieux, dont les assemblées remontent au milieu du XIe siècle). Les sites commerciaux se généralisent entre 1150 et 1340, avec 43 sites actifs dont 33 apparaissent alors dans nos sources (29,4 % des 109 sites). Seules 5 à 6 de ces places ont conservé une charte instituant ou réglementant leurs assemblées commerciales. C’est avec l’action déterminante d’Alphonse de Poitiers, au milieu du XIIIe siècle, qu’apparaissent brutalement dans la documentation les halles : 15 sont mentionnées entre 1150 et 1340, soit un taux d’équipement de 34,9 %, et même de 41,7 % pour les 36 sites en fonction entre 1240 et 1340. Cet étoffement du réseau des places commerciales se poursuit entre 1340 et 1450, avec 47 sites recensés dans un contexte pourtant très peu favorable au développement commercial. L’économie locale régionale connaît en effet une profonde déstabilisation : plusieurs des réunions ne se tiennent plus du fait des hostilités franco-anglaises (Cozes, Saujon, Saint-Jean-des-Sables...), et de nombreuses halles sont détruites ou non entretenues. Des créations ont certes lieu au plus fort de la crise (Bourgneuf, Saint-Georges-de-Rex ou Thors) et 21 des 47 places commerciales étaient inconnues des sources de la période précédente (19,3 % des nouveaux sites depuis 829), mais la plupart de ces dernières semblent nées au cours de la conjoncture propice du XIIIe siècle, sans que des documents connus de notre recherche les attestent alors. L’on recense entre 1340 et 1450 onze halles (taux d’équipement de 21 %), dont cinq sont alors mentionnées pour la première fois, remontant sans doute aussi au XIIIe siècle. Après cette phase de profonde récession vient le temps de la reconstruction au cours de laquelle foires et marchés prennent une part centrale que traduisent nos chiffres : entre 1450 et 1550, ce sont pas moins de 80 places commerciales qui sont actives, dont 35 sont mentionnées pour la première fois (33 % du total des nouveaux sites), et dont 35 ont connu une intervention royale établissant des assemblées. Nous avons choisi d’empiéter quelque peu sur l’époque moderne pour bien mettre en valeur l’ampleur de la reconstruction et de l’essor économique qui suivit celle-ci, contribuant à une commercialisation poussée de la société saintongeaise. Ces chiffres, qui ne sauraient être considérés que comme un minimum, sont renforcés par la multiplication des halles : 29 (dont 19 attestées pour la première fois) équipent 36,3 % des sites.
Bibliographie
I. De l’indifférence au renouveau : aperçu historiographique
La partie immergée des assemblées commerciales de l’Occident médiéval
- 68 Foires et marchés dans les campagnes de l’Europe médiévale et moderne, XIVe colloque de Fl (...)
- 69 Ibid., p. 72.
- 70 Ibid., p. 107.
31L’étude des foires et marchés en tant que fait original au croisement des divers domaines de l’histoire médiévale (économie, société, mentalités, religion, politique…) est très récente. Elle fut longtemps éclipsée par les monographies vouées aux assemblées commerciales les plus célèbres et considérables de l’Occident, celles de Champagne, de Brie et du Lendit (XIIe-XIIIe siècles), puis de Genève, Lyon, Beaucaire ou de l’Allemagne rhénane à partir du XVe siècle. Ces études étaient liées aux travaux d’histoire du fait commercial dans l’origine et le développement des villes médiévales, chers à Henri Pirenne, dont les approches constituèrent un véritable monument historiographique. Mais ces approches strictement focalisées sur les foires et marchés des centres urbains moteurs de l’économie d’échanges médiévale laissaient de côté l’histoire des innombrables assemblées commerciales modestes, celles des bourgs ruraux et des petites villes provinciales, abandonnée non sans mépris aux érudits locaux. Tout bilan bibliographique ne peut donc que constater la pauvreté des travaux relatifs à ces assemblées commerciales de l’ombre : c’est « l’aspect le moins connu de l’économie d’échange » (B. Cursente), qui de plus « souffre du déficit documentaire comparable à celui qui frappe en général l’histoire des petites gens » (Ch. Desplat)68. Il est vrai que la France est encore peu pourvue en synthèses régionales sur les foires et marchés, ce qui rend difficile toute démarche comparatiste. Pour autant, le retard de la recherche historique en la matière est également déploré chez nos voisins européens. Si l’Italie est mieux pourvue en synthèses, études régionales et monographies, elles sont généralement vieillies et n’ont pratiquement pas « pris en compte la question des foires et des marchés dans les campagnes » (G. Cherubini)69. Ici les chercheurs se sont, comme en France, concentrés sur les échanges urbains ou internationaux. Quant à l’Espagne, les premières recherches synthétiques sur les foires et marchés du Moyen Âge ne sont réalisées qu’en 1931, sous les auspices de García de Valdeavellano, après la monographie consacrée, de manière classique, aux principales foires espagnoles de Medina del Campo (1908). Mais hormis quelques travaux isolés, la réédition en 1975 de cette synthèse signala la stagnation de la recherche. Elle fut prolongée en 1982 par les travaux de Ladero Quasada, qui déplorait néanmoins encore que « las ferias medievales castellanas no han suscitado ninguna gran investigación de conjunto »70.
- 71 Ibid., p. 9.
32Il est cependant patent que, depuis une décennie, l’étude des foires et des marchés connaît un renouveau aussi bien en histoire que dans les autres sciences humaines. Celui-ci se nourrit notamment du croisement entre les réflexions de Christaller (Die zentralen Orte in Süddeustschland…, 1933) et l’analyse anthropologique. Les travaux pionniers en la matière sont venus des historiens des périodes moderne et contemporaines. En 1988 Dominique Margairaz publiait une étude sur les Foires et marchés dans la France préindustrielle, bientôt relayée par celle de Jack Thomas (Le temps des foires, foires et marchés dans le Midi toulousain de la fin de l’Ancien Régime à 1914, 1993). Ces deux travaux sanctionnaient le glissement des centres d’intérêts vers une approche synthétique du phénomène des foires et marchés, dans toutes ses composantes. On ne limitait plus l’étude des assemblées commerciales à celle de leur rôle économique, réel mais réducteur, pour ouvrir la recherche vers des aspects non moins fondamentaux. Dominique Margairaz livrait une analyse « structurelle » du réseau commercial de la France d’Ancien Régime, tout en initiant des perspectives par l’étude pionnière des représentations que suscitaient les assemblées commerciales. Ces nouvelles directions de recherches étaient systématisées dans un cadre régional par Jack Thomas : approche du réseau commercial et des aires d’influences qui le structuraient, précision du rôle économique des foires et marchés, et surtout étude magistrale et inédite des phénomènes ressortissant de la sociabilité des marchés (la politique, les déviances, les festivités…). La tenue en septembre 1992 du quatorzième colloque de Flaran, Foires et marchés dans les campagnes de l’Europe médiévale et moderne, concrétisa ce renouveau de la recherche européenne sur les assemblées commerciales rurales, et son extension à la période médiévale, derrière certains chercheurs étrangers de pointe, tel Richard Britnell qui, le premier, analysa le processus de « commercialisation » d’une société médiévale (The commercialisation of English society, 1000-1500, 1993). Le colloque avait vocation à fournir aux chercheurs, selon les mots de Benoît Cursente, « les éléments convergents d’un discours de la méthode »71 que notre travail de maîtrise, mené en 1998-1999, reprit dans l’étude des foires et marchés médiévaux d’Aunis et de Saintonge, milieu massivement rural, dans lequel même les principales villes n’ont que des foires au rayonnement limité (Saintes, Saint-Jean-d’Angély), quand elles en ont (La Rochelle, malgré son important commerce international, en est dépourvue). Il s’agissait pour nous de répondre à une problématique encore largement pionnière en France : analyser les modalités les plus larges possibles (en terme d’impact économique, spatial et social) de la « commercialisation » d’une province au Moyen Âge. Nous empruntons d’ailleurs ce néologisme, qui exprime le concept central de notre travail, à l’anglais, signe du caractère inédit de notre démarche. Depuis ce travail, auquel nous donnons actuellement des prolongements, l’intérêt pour les foires et marchés ne s’est toujours pas démenti, et a notamment tiré profit des préoccupations patrimoniales dont il était porteur. De ces dernières découlent divers ouvrages relatifs aux halles, dont celui de Jean-Pierre Leclère, Halles anciennes et marchés couverts entre Loire et Gironde ou celui de Gilles-Henri Bailly et de Philippe Laurent relatif aux halles françaises (1998). En 1999 l’étude de Pierre-Albert Clément sur les Foires et marchés d’Occitanie, puisant à la fois au souci patrimonial et au travail de Jack Thomas, montrait l’actualité de ce thème historique, qui connaît actuellement de nouveaux infléchissements. Il y a quelques temps en effet, dans son essai sur La grande dépression médiévale, Guy Bois soulignait le rôle régulateur fondamental joué par le marché dans l’économie médiévale, rejetant l’assimilation établie par l’historiographie traditionnelle entre société féodale et principe d’autarcie, et renvoyant au problème de cette naissance d’une société du marché auquel nous nous intéressons ici, à travers les assemblées commerciales.
Plaidoyer pour une histoire économique et sociale de l’Aunis et de la Saintonge au Moyen Âge...
- 72 R. Favreau, « Aspects de la vie économique dans le Centre-Ouest, fin XIIIe-début XIVe sièc (...)
33Les deux provinces que nous étudions sont marquées au Moyen Âge par « une grande activité économique qui mériterait une étude développée »72. Elles figurent en effet au nombre des régions clés pour l’approvisionnement en sel et en vin de l’Europe du nord-ouest, et connaissent une fortune que résume le succès de La Rochelle, modeste hameau au début du XIIe siècle, et principale ville entre Loire et Gironde à la fin du XIIIe siècle. Cette très riche histoire économique n’a pourtant fait l’objet d’aucun travail de synthèse, quoique les sources existent pour celui-ci, nous le montrons par ce travail. Les travaux d’érudition du XIXe siècle s’étaient d’abord attachés soit à la publication de documents inédits, soit à une lecture avant tout politique et événementielle de l’histoire médiévale de nos provinces (Massiou ou Delayant) ou de ses bourgades. Il s’agissait de reconstituer l’histoire des lignages et de leur succession dans une seigneurie donnée, ou d’étudier les péripéties militaires dont elles furent fréquemment le théâtre. Le goût pour l’étude des vieux monuments, particulièrement de ces nombreuses et remarquables églises romanes disséminées parmi les campagnes saintongeaises, constituait un second volet de l’historiographie érudite, animé notamment à partir de 1860 par la Commission des arts et monuments historiques de la Charente-Inférieure. L’histoire économique et sociale de l’Aunis-Saintonge fit les frais de cette situation, même si certains érudits firent exception, dont le moindre n’est certainement pas Georges Musset. Ce dernier témoigna tout au long de ses travaux un goût pionnier pour l’histoire économique de l’Aunis-Saintonge, au point de réunir à la fin de sa vie un certain nombre de matériaux, conservés actuellement à la bibliothèque municipale de La Rochelle (ms. 2634-2635), en vu de la réalisation d’une synthèse que la mort l’empêcha de mener à son terme.
- 73 Ibid., p. 521.
34C’est cependant la mise en avant de nouveaux domaines de recherche avec la révolution historiographique des Annales qui suscita une première vague de travaux sur l’économie médiévale de nos provinces. Les aspects les plus directement perceptibles de celle-ci, le trafic rochelais et le commerce des vins, furent privilégiés par les travaux des années 1950-1960, dominés notamment par ceux d’Étienne Trocmé et Marcel Delafosse (Le commerce rochelais de la fin du XVe au début du XVIIIe siècle, 1953) ou ceux de Roger Dion (Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, 1959). Malgré ces avancées, Robert Favreau déplorait encore en 1971 le manque de recherches sur l’histoire économique du Centre-Ouest. Son œuvre magistrale, Poitiers à la fin du Moyen Âge, une capitale régionale (1974), permit de rappeler le rôle économique fondamental de l’Aunis-Saintonge dans l’ensemble poitevin. Pourtant elle ne suscita que peu de vocations, en dehors des nombreuses études de son auteur, et de plusieurs réalisations de qualité des années 1980-1990. André Debord, en 1984, publia ainsi sa thèse magistrale sur la société laïque dans les pays de la Charente (Xe-XIIe siècles) qui suggérait tout le potentiel d’une étude économique à mener en parallèle. Les travaux de Jean Chapelot sur les productions saintongeaises et les conditions de leur commercialisation (Potiers de Saintonge…, 1975 ; « Société rurale et économie de marché en Saintonge aux XVe-XVIe siècles », 1984 ; Navigation et milieu fluvial au XIe siècle : l’épave d’Orlac, 1995) complétèrent avec grand profit le tableau de l’économie saintongeaise médiévale. Mais les foires et marchés, si fondamentaux pour toute étude de l’économie locale d’une province, restèrent un domaine pratiquement inexploré. Il est vrai que Robert Favreau, en 1971, remarquait, pour le XIIIe siècle, que si « la question des foires et marchés pourrait fournir des indications (...) sur l’essor économique du temps, il y faudrait, il est vrai, une quête minutieuse des mentions les concernant, car il est, ici, (...) difficile d’avoir une vue générale »73. Si notre travail, nous l’espérons, apporte des précisions en la matière, il n’en reste pas moins qu’il contribue aussi à témoigner du cruel manque d’une synthèse sur l’histoire économique et sociale de l’Aunis et de la Saintonge au Moyen Âge, qu’il a dû souvent ébaucher lui-même. Cette synthèse, dont ce travail pourrait constituer un point de départ en raison de l’étendue de son champ d’investigation, permettrait de dépasser la réalité actuelle en la matière : des travaux éparpillés et très ciblés, sans vision d’ensemble, qui ne donnent qu’un tableau impressionniste de l’économie d’une province pourtant célébrée dès les XIIe-XIIIe siècles pour sa richesse.
II. Travaux généraux ou extérieurs à l’Aunis-Saintonge
Regards sur l’économie médiévale occidentale
- AYMARD M., « Autoconsommation et marchés. Chayanov, Labrousse ou Le Roy Ladurie ? », Annales E.S.C., nov.-déc. 1983, p. 1392-1410.
- BAUTIER Robert-Henri, Sur l’histoire économique de la France médiévale : la route, le fleuve, la foire, Londres 1991.
- BOIS Guy, La Grande Dépression médiévale : XIVe et XVe siècle. Le précédent d’une crise systémique, P.U.F., Paris 2000.
- BOULET Marguerite, « Le commerce au Moyen Âge », tome I, deuxième partie, de l’Histoire du commerce (dir. LACOUR-GAYET J.), Paris 1855.
- BRAUDEL Fernand, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle, trois tomes, Armand Colin, Paris 1979.
- Commerce, finances et société (XIe-XVIe siècles) recueil de travaux d’histoire médiévale offert à Henri Dubois, éd. Philippe Contamine, Th. Dutour, B. Schnerb, Presses universitaires de la Sorbonne, Paris 1993.
- CONTAMINE Philippe (dir.), L’économie médiévale, Armand Colin, Paris 1993, 1997.
- DUBOIS Henri, « Les échanges », La France médiévale (dir. Jean Favier), Paris 1983, p. 363-381.
- DUBY Georges, L’économie rurale et la vie des campagnes dans l’occident médiéval (France, Angleterre, Empire, IXe-XVe siècle), Champs Flammarion, Paris 1977, deux tomes (1ère édition 1966).
- DUBY Georges, Guerriers et paysans : VIIe-XIIe siècle. Premier essor de l’économie européenne, Gallimard, Paris 1973, rééd. dans Féodalité, Gallimardcoll. « Quarto », Paris 1996, p. 7-265.
- DYER Christopher, « Were peasants self-sufficient ? English villages and the market, 900-1350 », Campagnes médiévales : l’homme et son espace. Études offertes à Robert Fossier, Paris, 1995, p. 653-666.
- FOURQUIN Guy, Histoire économique de l’Occident médiéval, Paris 1969.
- HEERS Jacques, L’Occident aux XIVe et XVe siècles. Aspects économiques et sociaux, P.U.F., Paris 1973, 1990.
- LATOUCHE Robert, Les origines de l’économie occidentale (IVe-XIe siècle), Paris 1956.
- LOPEZ R.-S., La révolution commerciale dans l’Europe médiévale, trad. fr., Paris 1974.
- PIRENNE Henri, Histoire économique et sociale du Moyen Âge, nouv. éd., Paris 1969.
- POSTAN Michael, RICH E., The Cambridge economic history of Europe, t. II, « Trade and industry in the Middle Ages », Cambridge 1952.
- POSTAN Michael, RICH E., MILLER Edward, The Cambridge economic history of Europe, t. III, « Economic organization and policies in the Middle Ages », Cambridge 1963.
- POWER Eileen, POSTAN Michael, Studies in english trade in the fifteenth century, Londres 1933.
- WOLFF Philippe, Automne du Moyen Âge ou printemps des temps nouveaux ? L’économie européenne aux XIVe et XVe siècles, Paris 1986.
La ville, place marchande
- CHEVALIER Bernard, « La boutique et l’atelier », La France médiévale (dir. Jean Favier), Paris 1983, p. 345-361.
- CHEVALIER Bernard, « Les bonnes villes du Centre-Ouest au XVIe siècle : constellation ou nébuleuse ? », Les réseaux urbains du Centre-Ouest atlantique de l’Antiquité à nos jours, actes du colloque de Poitiers, 13-15 mai 1993, publiés dans le B.S.A.O., 5e série, tome III, Poitiers 1995, p. 109 à 126.
- DUBY Georges (dir.), Histoire de la France urbaine, tome II, « La ville médiévale des Carolingiens à la Renaissance » (éd. Jacques LE GOFF), Seuil, Paris 1980.
- FAVREAU Robert, « Les ports de la côte poitevine au XVe s. », B.P.H. année 1962.
- FAVREAU Robert, « La ville de Poitiers à la fin du Moyen Âge, une capitale régionale », M.S.A.O. 4e série, t. XIV (2 volumes), Poitiers 1978.
- FAVREAU Robert, « La formation d’un nouveau réseau urbain dans le Centre-Ouest du Xe au XIIIe siècle », Les réseaux urbains du Centre-Ouest atlantique de l’Antiquité à nos jours, actes du colloque de Poitiers, 13-15 mai 1993, publiés dans le B.S.A.O., 5e série, tome III, Poitiers 1995, p. 91 à 108.
- HEERS Jacques, La ville au Moyen Âge en Occident. Paysages, pouvoirs et conflits, Fayard, Paris 1990 (rééd. Hachette Pluriel, Paris 1997).
- HIGOUNET Charles, Villes, sociétés et économies médiévales, Bordeaux 1991.
- LEGUAY Jean-Pierre, La rue au Moyen Âge, éd. Ouest France, Rennes 1984.
- PIRENNE Henri, « Villes, marchés et marchands au Moyen Âge », Revue historique, 1898.
- PIRENNE Henri, Les villes du Moyen Âge. Essai d’histoire économique et sociale, Bruxelles 1927.
- ROSSIAUD Jacques, « Le citadin », in LE GOFF (dir.), L’homme médiéval, Seuil « Points Histoire », Paris 1989, p. 159-200.
- La Ville, aspects économiques, Recueils de la Société Jean Bodin, t. VII, Bruxelles 1955.
- WOLFF Philippe, Commerces et marchands de Toulouse (vers 1350 – vers 1450), Plon, Paris 1954.
Marchands et marchandises
- BAUTIER Robert-Henri, « Recherches sur les routes de l’Europe médiévale », B.P.H. année 1960, vol. I, p. 99-143 et 1961, p. 277-308.
- BOCHACA Michel, Les marchands bordelais au Moyen Âge, Ausonius, Bordeaux 1998.
- GOUREVITCH Aron-J., « Le marchand », in LE GOFF (dir.), L’homme médiéval, Seuil « Points Histoire », Paris 1989, p. 267-313.
- CRAEYBECKX E., Un grand commerce d’exportation, les vins de France aux anciens Pays-Bas (XIIIe-XVIe siècles), Paris 1958.
- DELAFOSSE Marcel, « Marchands poitevins et laines d’Espagne », Annales E.S.C., 1952, p. 61-64.
- DION Robert, Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, Paris 1959.
- FAVREAU Robert, « Le commerce du sel en Poitou à la fin du Moyen Âge », B.P.H. année 1966, p. 185-223.
- FAVREAU Robert, « La boucherie en Poitou, à la fin du Moyen Âge », B.P.H., année 1968, p. 295-316.
- FAVREAU Robert, « Les Juifs en Poitou et dans les pays de la Charente au Moyen Âge », Revue des Études Juives, t. CXLVII, janvier-juin 1988, p. 1-29.
- JEANNE-ROSE Olivier, « Ports, marchands et marchandises. Aspects économiques du littoral poitevin (IXe-XIIe siècle) », Les sociétés littorales du Centre-Ouest atlantique de la préhistoire à nos jours, premier volume, actes du colloque de Rochefort du 18-20 avril 1995, publiés par le B.S.A.O., supplément du 2e trimestre 1996 (5e série, tome IV), p. 115 à 142.
- LE GOFF Jacques, Marchands et banquiers du Moyen Âge, PUF « Que sais-je ? » 1956.
- LE GOFF Jacques, La bourse et la vie. Economie et religion au Moyen Âge, Hachette, Paris 1986, réédité dans Un autre Moyen Âge, Gallimard « Quarto », Paris 1999, p. 1261-1340.
- Le marchand au Moyen Âge, XIXe congrès de la SHMES, Reims 1992.
- MONNET Pierre, « Marchands », in Jacques LE GOFF, Jean-Claude SCHMITT (dir.), Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Paris 1999, p. 625-638.
- PIRENNE, « Un grand commerce d’exportation au Moyen Âge : les vins de France », Annales d’histoire économique et sociale, tome V, 1933, p. 225-243.
- RENOUARD Yves, Les hommes d’affaires italiens au Moyen Âge, Armand Colin, Paris 1949.
- RENOUARD Yves, « Le commerce des vins de Gascogne au Moyen Âge », Revue Historique, t. CCXXI, 1959, p. 261 à 304.
- WOLFF Philippe, « Les bouchers de Toulouse du XIIe au XVe siècle », Annales du Midi, 1953, p. 375-393.
Les foires et marchés, marqueurs déterminants de l’activité économique
* Synthèses
- BRITNELL Richard, « English markets and Royal administration before 1200 », Economic History Review, 2e série, t. XXXI, 1978.
- BRITNELL Richard, The commercialisation of English society, 1000-1500, Cambridge 1993.
- CLEMENT Pierre-Albert, Foires et marchés d’Occitanie, Presses du Languedoc, Montpellier 1999.
- COMBES Jean, « Les foires en Languedoc au Moyen Âge », Annales E.S.C., avril 1958, p. 213-259.
- DUBOIS Henri, « Le commerce et les foires au temps de Philippe Auguste », La France de Philippe Auguste, Paris 1980-1982, p. 689-705.
- Els espais del mercat, deuxième colloque international, Valence 1991.
- FASOLI G., « Il mercato nella vita contadina », Espressioni sociali e luoghi di incontro, Milan 1978, p. 75-99.
- FAVIER Jean, Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, Paris 1993, p. 421- 423 (« foires »), 484 (« halles ») et 614 (« marché »).
- La Foire, Recueils de la Société Jean Bodin t. V, Bruxelles 1953.
- Foires et marchés dans les campagnes de l’Europe médiévale et moderne, actes des XIVes journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, Septembre 1992, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse 1996.
- GARCIA DE VALDEAVELLANO L., El mercado. Apuntes para su estudio en León y Castilla durante la Edad Media, Madrid 1931, Séville 1975.
- HUVELIN P., Essai historique sur le droit des marchés et des foires, thèse de droit, Arthur Rousseau, Paris 1897.
- JACQUELINE B., « Les foires et marchés dans les statuts synodaux des diocèses normands », Revue historique de droit français et étranger, 4e série, n° 2, 1975, p. 268-277.
- LADERO QUESADA A., « Las ferias de Castilla, siglos XII a XV », Cuadernos de Historia de España, 57-58, 1982.
- LAURENT Henri, « Droit des foires et droits urbains aux XIIIe et XIVe siècles », Revue historique de droit français et étranger, 4e série, année 1932, p. 660-710.
- LECLÈRE Jean-Pierre, Halles anciennes et marchés couverts entre Loire et Gironde, La Mothe-Achard 1998.
- LEVASSEUR E., « Foires et marchés en France pendant la royauté féodale (XIIIe, XIVe et XVe siècle) », Revue d’histoire des doctrines économiques et sociales, t. III, 1910.
- LOMBARD-JOURDAN Anne, « les foires aux origines des villes », Francia, t. X, 1982, p. 429-448.
- MARGAIRAZ Dominique, « Le réseau des foires et des marchés », Annales E.S.C., 1986.
- MARGAIRAZ Dominique, Foires et marchés dans la France préindustrielle, E.H.E.S.S., Paris 1988.
- Mercati e mercanti nell’ Alto Medioevo : l’area euroasiatica e l’area mediterranea, Quarentesima settimana di Studio del Centro Italiano di Studi sull’ Alto Medioevo (Spolète, 23-29 avril 1992).
- SALRACH J. M., « Mercats i fires : el despertar de l’economia en terres de Besalú (segles IX-XIV) », Annals del patronat d’estudis històrics d’Olot i Comarca, 1996-1998, p. 9-36.
- SAWYER P., « Fairs and markets in early medieval England », Danish medieval history : new currents (éd. Skyum-Nielsen N. et Lund N.), Copenhague 1981.
- SAWYER P., « Early fairs and markets in England and Scandinavia », The market in History (éd. Anderson B. L. et Latham A. J. H.), Londres 1986.
- SCARLATA M., « Mercati e fiere nella Sicilia aragonese », Mercati e consumi. Organizzazione e qualificazione del commercio in Italia dal XII al XX secolon, Bologne 1986, p. 477-494.
- Tonlieux, foires et marchés avant 1300 en Lotharingie, Luxembourg 1988.
- THOMAS Jack, Le temps des foires. Foires et marchés dans le Midi Toulousain de la fin de l’Ancien Régime à 1914, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1993.
- WEDEMEYER MOORE Ellen, The fairs of medieval England : an introductory study, Toronto 1985.
- ZDEKAUER L., Fiera e mercato in Italia sulla fine del medioevo, Macerata 1920.
* Monographies locales
- BAUTIER Robert Henri, « Les registres des foires de Champagne », B.P.H. année 1945.
- BERGIER J.-F., Genève et l’économie européenne de la Renaissance, SEVPEN, Paris 1963.
- BOURQUELOT F., Étude sur les foires de Champagne…, Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2e série, t. V, Paris 1865.
- CHERUBINI Giovanni, « Rileggendo Antonio Pucci : il Mercato Vecchio di Firenze », Scritti toscani. L’urbanesimo medievale e la mezzadria, Florence 1991, p. 53-69.
- CONTESTIN M., La foire de Beaucaire, Presses du Languedoc, Montpellier 1995.
- DUBOIS Henri, Les foires de Chalon et le commerce dans la vallée de la Saône à la fin du Moyen Âge (vers 1280 – vers 1430), Paris 1976.
- DUPIEUX P., « Troyes et la foire de Beaucaire », Nouvelle revue de Champagne et de Brie, avril 1936.
- GÉRARD Pierre, « Le marché de Baziège au XIe siècle et dans la première moitié du XIIe siècle », B.P.H. année 1961, p. 249-255.
- JAROUSSEAU Gérard, « Essai de topographie historique. Le marché neuf de Poitiers créé à la fin du XIe siècle », B.S.A.O., 5e série, t. IV (2e trimestre 1990), p. 99-117.
- LOMBARD Olivier, « Les foires de Beaucaire jusqu’à la fin du XVe siècle », Société d’histoire et d’archéologie de Beaucaire, n° 50, 1976.
- LOMBARD-JOURDAN Anne, « Les foires de l’abbaye de Saint-Denis », B.E.C. t. CXLV, 1987, p. 273-434.
- SABLOU J., « L’origine de la foire de Beaucaire », Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, 1956-1957.
- TORRES FONTES J., « Las ferias en Segovia », Hispania, t. X, 1943.
- VIALLET G., Les foires de Pézenas et de Montagnac, D.E.S. université Paul Valéry, Montpellier 1952.
III. Travaux relatifs à l’Aunis-Saintonge
- Robert FAVREAU, « Sources documentaires pour servir à l’histoire médiévale de l’Aunis et la Saintonge », R.S.A. nouv. t. I, 1975, p. 57-64.
Travaux généraux
- ARCÈRE Louis, Histoire de la ville de La Rochelle et du pays d’Aulnis, Laffite reprints, Marseille 1975, 2 volumes (reproduction de l’édition originale de 1756).
- BESLY, Histoire des comtes de Poictou et ducs de Guyenne, Paris 1647.
- BOUTARIC Édgard, Saint Louis et Alphonse de Poitiers, étude sur la réunion des provinces du midi et de l’ouest à la Couronne..., Paris 1870.
- BRIAND Joseph, Histoire de l’Église santone et aunisienne, La Rochelle 1843.
- DEBORD André, La société laïque dans les pays de la Charente, Picard, Paris 1984.
- DELAYANT Léopold, Histoire du département de la Charente-Inférieure, La Rochelle 1872.
- DENYS D’AUSSY, « La Saintonge pendant la guerre de Cent ans », R.S.A. anc., t. XIV, 1894, p. 217-221, 354-394.
- DEVEAU Jean-Michel, Histoire de l’Aunis et de la Saintonge, P.U.F. « Que sais-je ? », Paris 1974.
- DILLAY Madeleine, Les chartes de franchise du Poitou, 1927.
- DUGUET Jacques, DEVEAU Jean-Michel, L’Aunis et la Saintonge : histoire par les documents, Annales du Centre de Recherche et de Documentation Pédagogique de Poitiers, Poitiers 1973-76 (deux volumes).
- DUSSAUD Patrice, « La forêt de Saintonge occidentale aux XIe-XIIe siècles : la disparition d’un saltus antique », R.S.A. nouv. t. XXV, 1999, p. 11-18.
- FAVREAU Robert, « Les ordres mendiants dans le Centre-Ouest au XIIIe siècle », B.S.A.O. 1er trim. 1977, t. XIV, p. 9-35.
- FAVREAU Robert, « La Saintonge pendant la Guerre de Cent ans », Annales de l’Université Francophone d’Été, année 1979, Saint-Jean-d’Angély 1981, p. 35- 49.
- FAVREAU Robert, « Les débuts de l’histoire de l’Aunis », B.S.A.O., 5e série, tome IV (1er trimestre 1990), p. 11 à 38.
- GARAUD M., « Les châtelains de Poitou et l’avènement du régime féodal, XIe-XIIe siècle », 1967, M.S.A.O., 4e série, tome VIII.
- JULIEN-LABRUYÈRE François, Paysans charentais. Histoire des campagnes d’Aunis, Saintonge et Bas-Angoumois, La Rochelle 1982, deux tomes.
- LABANDE Edmond-René (dir.), Histoire du Poitou, du Limousin et des pays Charentais, Privat, Toulouse 1976.
- LEGRAS Anne-Marie, Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem en Saintonge et en Aunis, éd. du C.N.R.S., Paris 1983.
- LUC Jean-Noël (dir.), La Charente-Maritime. L’Aunis et la Saintonge des origines à nos jours, Saint-Jean-d’Angély, 1981.
- MASSIOU, Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis depuis les premiers temps historiques jusqu’à nos jours, 6 volumes, La Rochelle 1836-1838.
- MAURIN Louis, Saintes antique, des origines à la fin du VIe siècle après Jésus-Christ, Saintes, 1978.
- NAU Claire, Contribution à l’histoire de l’Aunis et de la Saintonge pendant la guerre de Cent ans, thèse dactylographiée pour le diplôme d’archiviste paléographe, 1999.
- PAPY Louis, La côte atlantique de la Loire à la Gironde, Delmas, Bordeaux 1941, deux tomes.
- PAPY Louis, Aunis et Saintonge, Grenoble 1961 (2e édition).
- RICHARD Alfred, Histoire des comtes de Poitou (778-1204), 2 tomes, Paris 1903.
- ROUCHE Michel, L’Aquitaine des Wisigoths aux Arabes, 418-781. Naissance d’une région, Paris, 1979.
- SCHNEIDER, « La Saintonge aux époques mérovingienne et carolingienne », Annales de l’Université Francophone d’Été année 1979, Saint-Jean-d’Angély 1981, p. 20-26.
Monographies locales
- BARDONNET Abel, Niort et La Rochelle de 1200 à 1224, Niort 1875. Rééd. de la préface du Terrier du grand fief d’Aunis.
- BAUDRIT André, Saintes au XVIe siècle, thèse soutenue à Bordeaux, 1957, 2 volumes.
- BILLARD Marc, L’évolution topographique de la ville de Saintes des origines au XIXe siècle, T. E. R. d’histoire, Bordeaux 1983, deux tomes.
- BINOT Guy, Histoire de Royan et de la presqu’île d’Arvert, Le Croît Vif, Paris, 1994.
- BIRRIER Éric, La seigneurie de Châtelaillon aux XIVe et XVe siècles, mémoire de maîtrise, université de Poitiers 1992.
- BLOMME Y., « Les enceintes urbaines et villageoises de Saintonge et Aunis », B.S.A.O., 1er trim. 1988, 5e série t. II, p. 3-32.
- BREUILLAC-LAYDET Émile, « Saint Liguaire, notes du temps passé », Bull. Soc. Hist. et Scient. des Deux-Sèvres, 1906, p. 5-67.
- BRONDY Réjane, Un port de l’Atlantique au Moyen Âge, La Rochelle, Lyon 1969.
- BRODUT Médéric, Tonnay-Charente et le canton, deux tomes, Rochefort 1901.
- CLOUZOT H., « État des cens et rentes dus au comte de Poitiers à Niort », M.S.A.O. année 1903, p. 448-450.
- DANGIBEAUD Charles, Saintes ancienne, le pont, les rues, les enseignes, La Rochelle 1905, partiellement réédité dans Le vieux pont de Saintes, La Rochelle 1986.
- DELAFOSSE Marcel, La Rochelle, ville océane, La Rochelle 1953.
- DELAFOSSE Marcel (dir.), Histoire de La Rochelle, Privat, Toulouse 1985, 1991.
- DELAYANT Léopold, Histoire des Rochelais, A. Siret, La Rochelle 1870, deux tomes.
- DION Robert, « Les origines de La Rochelle et l’essor du commerce Atlantique aux XIIe-XIIIe siècles », Norois, 1956, p. 35-50.
- MACHENAUD R., « La mouvance de la baronnie de Surgères au XVIe siècle », Roccafortis 2e série t. II, n° 2, 1967, p. 41-52.
- DUGUET Jacques, « Le rôle et les droits de Francon du Capitole et de ses descendants à Saintes », B.S.A.O. 4e trim. 1985, t. XVIII p. 265-276.
- DUGUET Jacques, « Origine et structure du Grand Fief d’Aunis », R.S.A. nouv., t. XVI, 1990, p. 89-100.
- FAVREAU Robert, « La commanderie du Breuil-du-Pas et la Guerre de Cent ans en Saintonge méridionale », Université Francophone d’Eté, Saint-Jean-d’Angély 1986.
- FAVREAU Robert, « Les débuts de la ville de La Rochelle », Cahiers de Civilisation médiévale, tome XXX, 1987, p. 3-32.
- FAVREAU Robert, « La Rochelle, port français sur l’Atlantique au XIIIe siècle », L’Europe et l’océan au Moyen Âge, Nantes 1988, p. 49-76.
- FAVREAU Robert, Cognac, cité marchande. Urbanisme et architecture, cahier de l’Inventaire n° 20, Poitiers 1990.
- FAYE L., « Mauzé en Aunis », M.S.A.O., tome XXII, 1855.
- GABET Camille, « La paroisse de Rochefort du XIVe au XVe siècle », B.P.H. année 1966, p. 545-553.
- GABET Camille, « Le grand fief d’Aunis », B.S.A.O., 4e série, tome X, 4e trimestre 1969, p. 305-329.
- GALLAND Auguste, Discours au Roy sur la naissance (…) de la ville de La Rochelle, Paris 1629.
- GIRY Arthur, Les établissements de Rouen. Études sur l’histoire des institutions municipales de Rouen, Falaise, Pont-Audemer, La Rochelle, Saintes, Oléron..., Bibliothèque de l’École Pratique des Hautes Études, section sciences philologiques et historiques, Paris 1883-1885, deux tomes.
- GUILLONNET-MERVILLE, Recherches topographiques et historiques sur la ville de Saint-Jean-d’Angély, Saint-Jean-d’Angély 1830.
- JOURDAN J.-B.-E., « Mémoire sur le statut communal de l’ancienne commune de La Rochelle », Académie de La Rochelle, 1863, p. 65-224.
- JOURDAN J.-B.-E., « Privilèges de La Rochelle », Académie de La Rochelle, 1865, p. 31-79.
- JOURDAN J.-B.-E., Éphémérides historiques de La Rochelle, deux tomes, La Rochelle 1867.
- LACURIE Auguste, Histoire de l’abbaye de Maillezais, Saintes 1852.
- LACURIE Auguste, « Monographie de la ville de Saintes », R.C.A.M. année 1862 p. 155-315.
- LAMARE Jacques, Pont-l’Abbé-d’Arnoult, une forteresse méconnue, La Lucarne ovale, 1996.
- MARTIN-CIVAT, Cognac et les Cognaçais des origines à nos jours, deux tomes, Cognac 1988.
- MARVAUD, Études historiques sur la ville de Cognac, deux tomes, Niort 1870.
- MICHAUD Alain (dir.), Histoire de Saintes, Privat, Toulouse 1989.
- MICHAUD Alain, Saintes médiévale. La topographie de la ville du XIe au début du XIVe siècle, mémoire de D.E.A. sous la direction de Robert Favreau, Poitiers 1991.
- MICHEAU Jean, « Le développement topographique de Saintes au Moyen Âge », B.P.H. année 1961, p. 23-36.
- MORLET Marie-Thérèse, « les noms de personnes à Saint-Jean-d’Angély au XIVe et XVe siècles », B.P.H. année 1971, Paris 1977, p. 15-42.
- MORLET Marie-Thérèse, « Le terrier du Grand-Fief-d’Aunis, étude linguistique et onomastique », Entre Loire et Gironde, 111e congrès national des sociétés savantes, t. II, Poitiers 1986.
- RENOUARD Yves, « Le rayonnement de La Rochelle en Occident à l’aube du XIIIe siècle... », B.P.H. 1961, p. 79-94. Rééd. dans Études d’histoire médiévale, 1968, t. II p. 1018-1033.
- REVEILLAUD E., Histoire de la ville, commune et sénéchaussée de Saint-Jean-d’Angély, H. Jouve, Paris 1909.
- SACRE, « Le château et le comté de Benon », Bull. Soc. mauzéenne d’histoire rurale n° 47, janvier 1974, p. 8-11.
- SAUDAU Louis-Claude, Saint-Jean-d’Angély, d’après les archives de l’échevinage et les sources directes de son histoire, J. B. Ollivier, Saint-Jean- d’Angély 1886.
- SÉNILLOU Pierre, Pons à travers l’histoire, tome I, Université Francophone d’Eté, Saint-Jean-d’Angély 1990.
- VAN DE KIEFT C., « la seigneurie de l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély au milieu du XIe siècle », Miscellanea mediaevalia in honorem, Jan Frederik Niermeyer, Groningue 1967, p. 167-175.
- VIALARD, Histoire généalogique de la maison de Surgères, Paris 1717.
Études d’histoire économique sur l’Aunis-Saintonge
- AUDIAT Louis, « Les vins de Saintonge en Normandie », Bulletin de la société archéologique de la Normandie, avril 1867.
- BAUTIER Robert-Henri, « Une requête au roi des maire et échevins de La Rochelle, 1279 », B.P.H. année 1966, p. 115-129.
- BENOIST André, « l’arrière pays poitevin des ports de Marans et de La Rochelle (XVe-XIXe siècles) », les sociétés littorales du Centre-Ouest atlantique de la préhistoire à nos jours, deuxième volume, actes du colloque de Rochefort du 18- 20 avril 1995, publiés par le B.S.A.O., supplément du 2e trimestre 1996 (5e série tome IV), p. 517 à 539.
- BOCK Fabienne, Les ports médiévaux de l’Aunis, Paris 1968.
- BOISSONNADE Prosper, « La renaissance (...) du commerce maritime en Poitou, Aunis, Saintonge du Xe au XVe siècle », Revue d’Histoire Economique, 1924.
- BOISSONNADE Prosper, La navigation intérieure du Poitou et des Charentes du IXe au XXe siècle, 1927.
- CHAPELOT Jean, Potiers de Saintonge. Huit siècles d’artisanat rural. Catalogue de l’exposition du Musée national des arts et traditions populaires, Paris 1975.
- CHAPELOT Jean, « Société rurale et économie de marché en Saintonge aux XVe-XVIe siècles », R.S.A. nouv. tome X, 1984, p. 63-104.
- CHAPELOT Jean et RIETH É., Navigation et milieu fluvial au XIe siècle : l’épave d’Orlac (Charente-Maritime), Paris 1995.
- DOSSAT Yves, « un projet de création de port au confluent de la Charente et de la Boutonne à l’époque d’Alphonse de Poitiers », B.P.H. année 1966, p. 95-114.
- DROUIN Alice, Les marais salants d’Aunis et de Saintonge jusqu’en 1789, société d’histoire et d’archéologie en Saintonge Maritime, imprimerie Gatignol, Royan 1999 (réédition de la thèse de l’école des Chartes de 1935).
- DUGUET Jacques, « L’hôpital et la foire de Saint-James, près Taillebourg », R.S.A. nouv., t. XII (1986), p. 59-65.
- FAVIER Lucie, « La fortune d’un rochelais au XVe siècle : Pierre Doriole », R.S.A. nouv. t. III, 1977, p. 49-66.
- FAVREAU Robert, « Aspects de la vie économique dans le Centre-Ouest, fin XIIIe-début XIVe siècle », B.S.A.H.C., 1971, p. 336-364.
- FAVREAU Robert, « le port saunier de Cognac au Moyen Âge », 95e congrès des sociétés savantes, Besançon 1974, section des sciences, fasc. n° 5, Paris 1976, p. 69-81.
- FAVREAU Robert, « Un contrat d’assurance maritime à La Rochelle en 1490 », R.S.A nouv. t. II, 1976.
- GLÉNISSON Jean, « La reconstruction agraire en Saintonge méridionale au lendemain de la guerre de Cent ans », R.S.A. nouv. t. I, 1975, p. 65-89.
- HIGOUNET Charles, « De La Rochelle à Torun : aventures de barons en Prusse et relations économiques », Le Moyen Âge t. LXIX, 1963, 529-540.
- JULIEN-LABRUYÈRE François, « Le cabotage girondin du XVe siècle », Roccafortis 2e série, t. IV, 1980, p. 1-14.
- MUSSET Georges, Les ports francs, étude historique, Leroux, Paris 1904.
- MUSSET Georges, La coutume de Royan au Moyen-Âge, Texier, La Rochelle 1905.
- RENIMEL Serge, L’artisanat céramique de Saintonge du XIIIe siècle à nos jours, thèse de la Sorbonne, 1978.
- RENOUARD Yves, « Les hommes d’affaires italiens à La Rochelle au Moyen Âge », studi in onore di Armando Sapori, Milan 1957, vol. I, p. 403-416. Réimprimé dans Études d’histoire médiévale, SEVPEN, Paris 1968, vol. I p. 587- 600.
- RENOUARD Yves, « Le rayonnement de La Rochelle en Occident à l’aube du XIIIe siècle d’après la liste de ceux de ses habitants qui jurèrent fidélité à Louis VIII en 1224 », B.P.H. année 1961, p. 79-94.
- TEXIER J., « Les ports maritimes et fluviaux de la Saintonge à travers les âges », Bulletin de la Société d’Archéologie de Saint-Jean-d’Angély et de sa région, n° 48, 1976, p. 6-20.
- TOUCHARD Henri, « Les exportations françaises vers 1330 : l’exemple de La Rochelle », Revue du Bas-Poitou, 1965.
- TROCMÉ Étienne, DELAFOSSE Marcel, le commerce rochelais de la fin du XVe au début du XVIIIe siècle, Paris 1953.
Notes
1 « Sources documentaires pour l’histoire médiévale de l’Aunis et de la Saintonge », R.S.A. nouv., t. I, 1975, p. 57-64. Il s’agit là d’un article à la lecture indispensable pour quiconque souhaite entamer des recherches sur l’histoire médiévale de notre région.
2 Voir par exemple l’intéressant document que cite L. Audiat, relatant la destruction le 10 août 1793 des « vieux titres féodaux qui ne durent leur existence qu’à la plus cruelle tyrannie, et qui dans le règne de la liberté et de l’Égalité déposoient de l’ancien esclavage des Français », au milieu de la liesse populaire et des danses (« Saint Eutrope et son prieuré », A.H.S.A. t. II, 1875).
3 Les références des publications citées dans ce paragraphe sont données infra, p. 41 et suiv.
4 En dépit des louables efforts actuels de poursuite de l’œuvre des A.H.S.A., sous la direction d’A. Michaud : en 1999 est paru le tome LIII de la revue, après plus d’une trentaine d’années d’interruption de la publication.
5 Quoique nous n’ayons pu les consulter, nous notons pour être complet que d’importants documents existent dans les dépôts parisiens sur, notamment, les seigneuries saintongeaises de Tonnay-Boutonne (B.N., fr. 32659) ; Montguyon (A.N., Q1 1288-12 et ZZ1 259) ; Montlieu (A.N., Q1 1281-7) ; Soubise, (A.N., Q1 1291 et Z2 4215). M. J.-C. Bonnin nous apprend par ailleurs qu’un intéressant recueil sur Mauzé (copies du XVIIe s. de documents de la seigneurie) se trouve aussi à Paris.
6 L’on a déjà salué la reprise des éditions de documents médiévaux de la part des A.H.S.A. ressuscitées. Au final les choses n’ont que peu évolué depuis que R. Favreau, dans l’article cité plus haut, regrettait une telle situation.
7 Voir notamment la célèbre miniature de la bénédiction de la foire du Lendit par l’abbé de Saint-Denis (B.N., lat. 962, f. 264v ; reproduite dans J. Le Goff, La civilisation de l’Occident médiéval, Paris 1964, p. 280-281) ou celle représentant la place du marché de Champeaux, à Paris (B.N., fr. 12559, f. 167 ; reproduite dans J. Berlioz, Le commentaire de documents en histoire médiévale, Paris 1996, p. 62).
8 « Plaidoyer pour Braunius », R.S.A. anc., mars 1965, p. 10-13.
9 Dans l’ensemble de la publication des Rôle Gascons, l’on ne trouve ainsi qu’une mention intéressant notre sujet, celle des halles de Talmont-sur-Gironde.
10 « Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome II », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. XXXIII, p. 237 (1549). La prudence reste cependant de mise : il peut fort bien s’agir d’un champ appartenant à une famille Marchand.
11 A.D. 17, 20 J 10, terrier de Cherves, 1536, f° 16 r°.
12 L’on parle à Montausier vers 1080 de « vendicionem in foro venalium rerum » (Cartulaire de l’abbaye de Baigne, éd. abbé Cholet, p. 201), à Pons vers 1090 d’un « mercatum bovile » (« Cartulaire de l’abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers », éd. L. Redet, A.H.P. t. III, p. 289), et d’un « Foro seu mercato », à Barbezieux (« Chartes sur les premiers seigneurs de Barbezieux », éd. de La Martinière, A.H.S.A. t. XLI, p. 233, 1316).
13 « Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome I », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. XXX, p. 266, vers 1050. Pour Reims et Provins, voir par exemple les actes cités par M. Bur, La formation du comté de Champagne, Mémoires des Annales de l’Est, Nancy 1977, p. 293 et 296-298.
14 Le terme employé par Pépin en 848 lors de l’établissement des petites foires rurales des Touches était ainsi celui de feria (cf supra, p. 26).
15 Voir le Cartulaire de l’abbaye de Baigne, op. cit., p. 233-234 (« ad festum ecclesie in nundinis »), et le « Cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Barbezieux », éd. de La Martinière, A.H.S.A. t. XLI, p. 4-5.
16 La foire de Mille-Écus est mentionnée dans le « registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », éd. A. Bardonnet, A.H.P. t. IV, p. 105 (1245) ; celle de Benon l’est dans une « Enquête ordonnée par le roi Saint Louis en Poitou et Saintonge », éd. B. Ledain, A.H.P. t. XXV, p. 320 (1247).
17 Philippe le Bel instaure par exemple des « generales nundinas » à Esnandes en 1312 (« Documents extraits des registres du Trésor des Chartes relatifs à l’histoire de l’Aunis et de la Saintonge », éd. P. Guérin, A.H.S.A. t. XII, . p. 75-76), et son fils Charles des « nundinas semel in anno » à Royan en 1327 (A.N., JJ 64, f° 265 v°, n° 291, communication de M. G. Binot).
18 « Cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Barbezieux », op. cit. p. 145 (vers 1083-1106). Cette confusion est directement héritée de l’Antiquité romaine, qui qualifiait les marchés de nundinae et les foires annuelles de mercati (cf supra, p. 10). R. Britnell note de même qu’en Angleterre, ce n’est qu’avec la fin du XIe siècle que, sous l’influence des Normands, la distinction entre le mercatum hebdomadaire et la feria ou nundina annuelle devient opératoire (« Les marchés hebdomadaires dans les îles britanniques avant 1200 », Foires et marchés dans les campagnes de l’Europe médiévale et moderne, XIVes journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, p. 42).
19 « Répertoire des titres du comté de Taillebourg », éd. G. Tortat, A.H.S.A. t. XXIX, p. 124-125 (1344).
20 A.D. 17, H 67 (acte de partage d’une terre à Surgères en 1557, f° 6 v°).
21 A.D. 17, E 246, censif de Gémozac, p. 10 (document de 1547) et p. 15 (1486).
22 A.D. 17, 20 J 10, censif de Cherves, n° 98, f° 16 r° (1536).
23 « Chartes saintongeaises de l’abbaye de la Couronne », éd. P. de Fleury, A.H.S.A. t. VII, p. 141 (1159).
24 « Chartrier de Pons : tome I, archives de l’Hôpital Neuf », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. IX, p. 94, 221 et 231 (fin XIIIe-début XIVe siècle) ; « Chartes sur les premiers seigneurs de Barbezieux », op. cit. p. 250 (1366).
25 Enquêtes administratives d’Alphonse de Poitiers, éd. Fournier/Guébin, p. 139 (1263).
26 A.D. 17, H 67, f° 11 v° (1557), et note de l’abbé Cholet au dos de cet acte, à propos d’un document de 1542.
27 « Cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme », éd. abbé C. Métais, A.H.S.A. t. XXII, p. 175 (Saint-Agnant, 1316).
28 « Registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », op. cit. p. 5 (Tonnay-Boutonne, 1243).
29 Enquêtes administratives…, op. cit. p. 85 (Frontenay, 1259).
30 Layettes du Trésor des Chartes, tome II, éd. A. Teulet, p. 383 (Poitiers, 1257).
31 « La maison de Rabayne en Saintonge », éd. Ch. Dangibeaud, A.H.S.A. t. XIX, p. 102 (Pons, 1373).
32 « duos scanna, , id est bancos », dit le « Cartulaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de Saintes », éd. abbé Grasilier, p. 150 (Vix-sur-Sèvre, 1065), tandis qu’un acte de 1316 parle de « scannorum, seu stallorum » (« Chartes sur les premiers seigneurs de Barbezieux », op. cit. p. 233).
33 Ainsi à Pons (« Chartrier de Pons : tome I… », op. cit. p. 187, 222, 281). L’abbé Grasilier s’y est cependant laissé prendre à propos de Saintes, dans son introduction des Cartulaires inédits de la Saintonge, p. XXXVI.
34 Enquêtes administratives…, op. cit. p. 201-202, 1266 (« halas (...) Sancti Johannis ») ; Rôles Gascons (1273-1290), tome II, éd. C. Bémont, p. 548-549 § 1790 (Talmont, 1290).
35 A.H.S.A. t. XI, p. 88 à 96 (1438). Le terme provient directement du breton cochuy, qui s’est imposé à l’ensemble du grand ouest.
36 « Hale seu cohua », dit-on à La Rochelle en 1267 (Correspondance administrative d’Alphonse de Poitiers, éd. A. Molinier, tome I, p. 69-70). Les enquêteurs d’Alphonse se conforment à l’usage local, notamment dans leurs rapports d’enquête où ils reprennent les termes des témoins ou des plaignants (Enquêtes administratives…, op. cit. p. 200, 1266 : « quantum ad usagium cohue… »). « Cohue » dérive du breton cochuy, halle.
37 « Charte sur les premiers seigneurs de Barbezieux », op. cit., p. 234 (1316). Le terme est aussi attesté à Chizé, au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle (« État du domaine royal du comte de Poitou à Chizé », éd. A. Bardonnet, A.H.P. t. VII, p. 82).
38 Un état du vocabulaire employé par la documentation est à cet égard significatif : entre 1150 et 1340, 45,7 % des 35 textes mentionnant des halles emploient le terme de « cohue » et 40 % celui de « halle », les autres employant les deux indifféremment. Faute de la mine documentaire alphonsine, l’avantage du terme local est encore plus écrasant entre 1340 et 1450 : il est repris par 57,2 % des 21 textes, contre 33,3 % pour « halle ». Cependant la période 1450-1550 marque le triomphe du terme français : pas moins de 83 % des 47 textes mentionnant des halles l’emploient, contre seulement 14,9 % recourant à « cohue ». Le tournant semble bien s’être opéré au milieu du XVe siècle : en 1390 on parle encore de la cohue de Bourgneuf (A.N., JJ 140, n° 22 f° 21), mais en 1480 la halle l’emporte (A.D. 86, 3 H1 n° 272). Pour autant le terme local reste régulièrement attesté au long de la période moderne, même de plus en plus marginalement : on le retrouve chez Amos Barbot au début du XVIIe siècle (« Histoire de La Rochelle, tome I », éd. Denys d’Aussy, A.H.S.A. t. XIV, p. 90 et 107), ou dans le règlement du corps de ville de 1666 relatif à la vente du poisson à La Rochelle. Le terme de cohuaige pour désigner les revenus de la halle continue par ailleurs à être attesté au XVIe siècle (Saint-Xandre, Esnandes).
39 Le vocabulaire des agents royaux, devant lesquels l’on porte les fréquents conflits relatifs aux foires et marchés à partir de la seconde moitié du XVe siècle, tend à s’imposer à celui des seigneurs locaux : en 1513, lors du procès de partage de la seigneurie de Jonzac, les parties emploient ainsi le terme de « halle » (« Jonzac et Ozillac », éd. Denys d’Aussy et abbé B. de Cugnac, A.H.S.A. t. XX, p. 266).
40 Il semble que l’on doive contrevenir à l’idée de P.-A. Clément, selon lequel « le droit de place (…) représente certainement la plus ancienne imposition sur les marchés » (Foires et marchés d’Occitanie, p. 131). De manière explicite, les documents saintongeais les plus anciens (mais dans l’ensemble aussi ceux du haut Moyen Âge) ne mentionnent en effet que des droits de tonlieux et venda. L’on rencontre à partir du XIe siècle des droits d’étalage, que suppose un don de deux bancs à Vix-sur-Sèvre (« Cartulaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de Saintes », op. cit. p. 150), généraux à partir des XIIe-XIIIe siècles. Mais les droits de plaçage ne sont explicitement attestés que très tard. Tout au plus ont-ils pu apparaître au XIIIe siècle, quand l’essor économique, la fréquentation croissante des assemblées et l’apparition des halles exigèrent de rentabiliser la place.
41 Pour Archiac, vers 1098-1109, Cartulaire de l’abbaye de Baigne, op. cit., p. 21 ; pour Aulnay, vers 1100, « Chartes poitevines de l’abbaye de Saint-Florent », éd. P. Marchegay, A.H.P. t. II, p. 132 ; pour Pérignac, vers 1073, « Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome I », op. cit. p. 325.
42 À Surgères en 1105, Saint-Gilles est dite « liberam a decima et a venda et a pasquerio » (« Chartes de l’aumônerie Saint-Gilles de Surgères », éd. P. de Fleury, A.H.S.A. t. VI, p. 10) ; Bertrand de Montlieu exempte vers 1213 l’abbaye de Baigne de péage et de vendam (Cartulaire de l’abbaye de Baigne, op. cit., p. 225) ; et en 1281 l’aveu de Guillaume de Montguyon à l’archevêque de Bordeaux mentionne la « medietatem pedagii et vendarum que solvuntur et debuntur ratione castri et castellanie Montis Guidonis » (« Chartes sur les premiers seigneurs de Barbezieux », op. cit. p. 217).
43 « Registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », op. cit. p. 179 et 183 (1245-1246). Le marché et la halle sont mentionnés en 1333 (Vialard, Histoire généalogique de la maison de Surgères, p. 63).
44 En 1139, Aliénor octroie d’importantes franchises aux Templiers rochelais, sauf relativement à son tonlieu (« Chartes de la commanderie magistrale du Temple de La Rochelle », éd. L. de Richemont, A.H.S.A. t. I, p. 25), et à Esnandes un tonlieu, « sive venditio », est donné à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély en 1199 (« Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome II », éd. G. Musset, A.H.S.A. t. XXXIII, p. 167).
45 B.M.L.R., ms. 2469 (Mi 312), comptes du domaine muable de la décennie 1540.
46 À Saintes (« Registre des comptes d’Alphonse de Poitiers », op. cit. p. 4, 1243), dans l’Hommage d’Alphonse de Poitiers. État du domaine royal en Poitou (1260), éd. A. Bardonnet, p. 82, 105, 109… et l’« État du domaine du comte de Poitou à Chizé », op. cit. p. 80, 86…, péages et droits de vente relèvent du même ensemble.
47 Enquêtes administratives… op. cit. p. 139.
48 « Compte de l’Angoumois sous la domination royale (1349-1350) », éd. L. Imbert, B.S.A.H.C. année 1917, p. 124, 126 et 117 (levage des foires de Bouteville) ; « Jonzac et Ozillac », op. cit. p. 208 (1346). Le levage des foires et le petit levage du marché de Barbezieux étaient également signalés en 1316 (« Chartes sur les premiers seigneurs de Barbezieux », op. cit. p. 233).
49 Le premier accensement d’un banc ont nous ayons trace, assez tardif, est réalisé à la poissonnerie de La Rochelle en 1294 par la commune pour sept livres de rente (B.M.L.R., ms. 2634). Certains censifs laissent une place importante aux bancs, comme ceux de Marans de 1349-1351 (B.M.L.R., ms. 2474 – Mi 312) et de la fin du XVe siècle (B.M.L.R., ms. 116 – Mi 106 – p. 547, « Les cens des bans a Pasques », et p. 594, « Cens deus sur les bans des bouchiers » à la saint Jean), ou celui de Matha de 1533-1534 (A.D.17, 1 J 356-21 f° 106).
50 Enquêtes administratives…, op. cit. p. 85 (Frontenay, 1259) et Hommages d’Alphonse de Poitiers…, op. cit. p. 105 (Niort 1260).
51 Massiou, Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis…, t. II, p. 187-188 (Oléron, 1205).
52 Hommage d’Alphonse de Poitiers…, op. cit. p. 104 (Fontenay, 1260).
53 « Registre des comptes d’Alphonse Poitiers », op. cit., p. 4 (Saintes, 1243).
54 A.N., 1 AP 181, f° 64-69, Marans 1484 (communication de M. J.-C. Bonnin).
55 « Compte de l’Angoumois… » op. cit. p. 124-125 (Cognac 1349) ; B.M.L.R., ms. 2466, f° 10 v° (Royan 1362) ; B.M.L.R., ms. 284 f° 161-163 (Mauzé 1515) etc.
56 Censifs de Châtelaillon de 1458 (B.M.L.R., ms. 2691 - Mi 139, f°173 r° et 174 r°) et de1472 (B.M.L.R., ms. 2692 - Mi 139, f° 179 v°) ; Ernest Tauzin, « Monographie de Saint-Xandre », R.C.A.M. t. XII, p. 497- 498 etc.
57 B.M.L.R., ms. 260, 277, 279, 284. L’étalage commercial sur les fenêtres était aussi courant à Matha vers 1485 (A.D. 17, 1 J 353, p. 391-392).
58 Il est mentionné à Matha en 1438 (A.D. 17, 1 J 356-21, f° 15 v°), séparément des vantes et du cohuaige (droit d’étalage) ; à Barbezieux en 1495 (B.M.P., ms. 563 p. 59), distinctement des droits de ventes ; à Benon en 1497 (Documents historiques inédits sur le département de la Charente-Inférieure, éd. L. de Richemond, p. 92), aux côté des foyres et marchés (droits de vente) et des estalages ; à Mauzé en 1515 (B.M.L.R., ms. 284 f° 161-163) comme distinct des ventes ; à Esnandes à partir de 1522 (B.M.L.R., ms. 284 f° 46), où il diffère du cohuaige qui paraît rassembler droits de vente et d’étalage. On n’en trouve auparavant aucune mention, même dans les documents de l’administration d’Alphonse, très détaillés en matière de prélèvements, ce qui discrédite, au moins pour la Saintonge, la thèse de P.-A. Clément (cf. supra, note 76).
59 Ainsi par exemple dans le précompte de Marans de 1484 (A.N., 1 AP 181, f° 64-69, communication de M. J.-C. Bonnin) : le document détaille l’ensemble des revenus de la seigneurie, et mentionne les droits de vente, d’étalage et de mesurage, mais ne fait aucune allusion à des droits de plaçage qu’on a vu attestés au même moment dans des localités proches, et qui existaient forcément dans ce grand centre commercial équipé de halles.
60 Hommage d’Alphonse de Poitiers…, op. cit. p. 105 : « quedam costuma que vocatur jalonagium » (1260).
61 C’est ainsi que le seigneur de Thors prélevait un droit de vente de huit deniers (payé par moitié par le vendeur et par l’acheteur) « sur chascun asne vendu au marché de Mastaz », et un autre sur les ventes des peaux de bœufs et de vaches (A.D. 17, 1 J 356-21, registre de compte sans date du XVe siècle, f° 35 v°).
62 Ce nom est donné à Matha au XVe siècle (A.D. 17, 1 J 356-21) à un droit de vente fréquent : un chevalier perçoit en 1330 le tiers des langues des bovins et des inumbles des porcs vendus à Mornac (« Matha, Mornac, Arvert », éd. Denys d’Aussy, A.H.S.A. t. XVI, p. 232-233), et le seigneur de Jonzac reçoit en 1513 la langue des bœufs et les nombles des porcs vendus, afin d’entretenir la halle (« Jonzac et Ozillac », op. cit. p. 266).
63 La taxe du souchet, que l’on retrouve à La Rochelle ou Saintes, et vouée à la réparation des murailles urbaines, est un souci permanent des « Registres de l’échevinage de Saint-Jean-d’Angély », éd. Denys d’Aussy, A.H.S.A. t. XXIV, XXVI et XXXII ; le criage est cité à Esnandes au XVIe siècle (B.M.L.R., ms. 284, 260, 277, 279). Et à Cognac en 1441, les taxes sur le vin vendu en détail figurent en tête du tarif de l’ayde octroyée par le roi (A.D. 17, E 237)…
64 C’est le cas de la consuetudinem perçue sur le marché de Royan vers 1092 (Grand cartulaire de la Sauve Majeure, éd. A. Higounet-Nadal, tome I, p. 479).), qui rassemblait peut-être tous les prélèvements ; en 1260, à Fontenay, des costumis sont dues sous la halle (Hommage d’Alphonse de Poitiers…, op. cit. p. 104).
65 B.M.L.R., ms. 2469 (Mi 312), comptes des fermes de Saint-Martin, années 1540. Il est question à Saujon de la « mensuram qua emitur et venditur in foro » (« Cartulaire de l’abbaye Saint-Étienne de Vaux », éd. Th. Grasilier, p. 132, 1236), qui fait écho à « illam mensuram ad quam hodie venditur atque emitur apud Archiacum » (« Chartes saintongeaises de l’abbaye de la Couronne », éd. P. de Fleury, A.H.S.A. t. VII, p. 148, 1178).
66 L’on trouve fréquemment ces droits de banvin, notamment en Aunis, étant donnée l’importance économique de la vigne dans cette province (« Monographie de Saint-Xandre », op. cit. p. 497, 1554) ; dès 1040, l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély s’était vue octroyer un « stagnum de blado et vino » (« Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, tome I », op. cit. p. 266-267), mais le sel est aussi concerné, pour la même raison, aux XIe-XIIIe siècles : un « estanchagium salis venditi » à Saint-Agnant était perçu avant 1257 au profit du comte de Poitou (« Cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme », éd. abbé C. Métais, A.H.S.A. t. XXII, p. 133).
67 Le minage est très fréquemment mentionné dans les documents relatifs aux centres de châtellenie et/ou aux importants centres commerciaux. Celui de Saintes est par exemple affermé 33 livres en 1481 (B.M.S., ms. 25 554 bis MAR 70).
68 Foires et marchés dans les campagnes de l’Europe médiévale et moderne, XIVe colloque de Flaran, Toulouse, 1996, p. 8.
69 Ibid., p. 72.
70 Ibid., p. 107.
71 Ibid., p. 9.
72 R. Favreau, « Aspects de la vie économique dans le Centre-Ouest, fin XIIIe-début XIVe siècle », B.S.A.H.C. année 1971, p. 511.
73 Ibid., p. 521.
Table des illustrations
![]() | |
---|---|
Légende | Périodicité des mentions de sites commerciaux en Aunis-Saintonge (829 - vers 1550) |
URL | http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/41543/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 35k |
© Presses universitaires du Midi, 2004