Invention technique et corpus de sources : identifier des pratiques, définir des contextes d’énonciation, analyser des représentations
p. 9-25
Texte intégral
1Les historiens ont longtemps privilégié le facteur technique dans l’approche des révolutions industrielles1. Dans cette logique mono-causale, le progrès technique était assimilé à une succession d’inventions apparues dans des secteurs pionniers, moteurs de la croissance, entraînant le reste de l’économie, dite traditionnelle, dans son sillage. L’un des paradoxes de cette approche consistait à valoriser l’innovation tout en évitant d’ouvrir la boîte noire de l’invention2. La dynamique interne du progrès technique et les traits de génie des inventeurs tenaient lieu de modèles explicatifs.
2Ces analyses structurelles laissaient en marge bien des interrogations. Les unes sont lexicographiques. Qu’appelait-on « invention », inventio, « nouveauté » dans le passé ? Quels termes désignaient les techniques nouvelles ou l’activité de conception technique ? Plusieurs articles dans le présent volume posent la question de l’identification sémantique de l’invention, qu’il s’agisse des dénominations de l’inventeur dans l’Antiquité romaine et des représentations qui y sont associées (mechanicus, faber, artifex, architectôn) comme l’explique Agnès Bérenger, ou des multiples termes qui désignent l’invention au XVIIIe siècle, « moyen, projet, secret, découverte, machine, appareil, imaginé, inventé » comme le précise Sylviane Llinares dans son enquête sur les fonds de la Marine. Christine Velut, analysant les annonces des fabricants de papiers peints dans la presse du XVIIIe siècle met en garde contre une interprétation contemporaine des termes liés à l’invention. Il s’agit rarement de procédés techniques3.
3D’autres questions suivent. Comment concilier les définitions construites de l’invention et de l’inventeur, les catégories déjà forgées par les institutions, les organisations et le corps social, et les mentions informelles ou indirectes de l’invention ? Comment assigner une origine à des nouveautés dont l’antériorité se perd dans la mémoire commune ? Comment appréhender des savoirs pratiques instables et non codifiés que ne livrent pas les corpus constitués de sources tels que les descriptions, les encyclopédies, les traités, les brevets, les archives des institutions d’encouragement, les discours promotionnels et justificatifs des inventeurs et des entrepreneurs4? Quelles compétences, quelles ressources intellectuelles et matérielles étaient mobilisées dans la création technique à différentes époques ?
4Les questionnements sur les pratiques inventives ont été au cœur de bien des recherches récentes, à l’échelle des temps longs de la technique5. Les auteurs ont mis en valeur le rôle crucial des dynamiques d’échange et des aptitudes au réseau dans les capacités inventives, qu’il s’agisse d’invention individuelle ou de recherche en entreprise6. Loin d’être le fait de héros ou de pionniers isolés, loin du « myth of the maker » pour reprendre l’expression d’Helen Clifford7, l’invention repose sur des mécanismes d’appropriation, d’imitation, d’emprunt et de traduction ; activité combinatoire, analogique, elle a partie liée avec la pensée de synthèse8. De plus, si des élites de la technique et des spécialistes de l’invention s’affirment au cours du XIXe siècle (ingénieurs et « inventeurs professionnels » tels que les a définis Harold I. Dutton)9, l’invention est aussi portée par des communautés humaines larges, par des milieux professionnels et inscrite dans des territoires industriels10. Elle est nourrie des cultures techniques partagées au sein de populations habituées depuis des générations à résoudre des problèmes techniques sous la pression des contraintes et promptes à jouer des complémentarités et des concurrences sous l’impulsion de la demande11. La remarque, classique pour les époques anciennes et la première industrialisation, vaut aussi bien pour des périodes récentes12. La démocratisation de l’invention aux Etats-Unis au XIXe siècle, mise en valeur par Zorina B. Khan et Kenneth L. Sokoloff, révèle l’implication de larges couches du monde du travail dans l’activité inventive. L’invention appartient au quotidien des techniques, à l’histoire des choses banales, jamais triviales13.
5Ni réductible à une pratique individuelle, ni entièrement assimilable à un fait collectif, l’invention apparaît comme une forme de culture participative14. Encouragée par les pouvoirs publics, les élites locales, les industriels, grâce à des concours et des primes, l’invention signe à la fois l’appartenance à une communauté et le désir de distinction et de promotion sociale ; elle est en soi un processus de rattachement et d’intégration. Dans la logique des prix et des récompenses, qui culmine aux XVIIIe et XIXe siècles15, les améliorations, même ténues ou imparfaites, ouvrent la voie aux encouragements au nom d’une idéologie de la conciliation sociale qui sous-tend également la participation de la classe ouvrière aux expositions universelles16, l’essor de l’enseignement technique et l’apparition d’une presse professionnelle et de revues d’inventeurs17.
6Derrière les mythes des grands inventeurs, se tiennent des activités, des compétences et des enjeux moins spectaculaires, plus ordinaires, pour reprendre l’expression de Christine Velut dans le présent ouvrage. Ces pratiques inventives font l’épaisseur des processus d’industrialisation et signent l’émergence d’un espace public de la technique18. L’héroïsation de certains inventeurs se comprend à la lumière de ces logiques participatives qui postulent la possibilité, pour le plus grand nombre, de s’identifier à des modèles consacrés par le corps social, comme le montre Christine MacLeod dans ses travaux actuels sur le culte de l’inventeur dans l’Angleterre victorienne19. Au-delà des clichés et des définitions déjà construites, les inventeurs revêtent de multiples visages et la dénomination d’« inventeur » elle-même, diversement appropriée, sert une pluralité de stratégies sociales et identitaires, les unes à l’initiative des inventeurs eux-mêmes, les autres composées par le corps social, non sans discrimination, notamment à l’égard des femmes20.
7Ces réflexions justifient de s’interroger sur la construction de l’invention comme objet d’étude, sur les outils intellectuels et les méthodes d’analyse nécessaires. Comment repérer les pratiques de l’invention ordinaire et identifier leurs acteurs ? L’enquête sur les faits, l’identification des individus et des techniques, leur désignation, loin d’être triviales, sont au cœur de la démarche historienne21. L’interrogation peut devenir complexe. Comment analyser des archives porteuses de savoirs spécialisés que de rares individus maîtrisaient ou dont la connaissance s’est effacée avec le temps ? La remarque vaut aussi bien pour les archives de la science contemporaine, si hermétiques aux non initiés comme l’explique Muriel Le Roux à propos des cahiers de Pierre Potier, que pour des techniques anciennes seulement simples en apparence, qu’il s’agisse des cosmétiques sous l’Ancien Régime (Catherine Lanoë) ou de l’égrenage pré-machiniste (Carolina Castel Carpinschi).
8Autre difficulté : comment restituer la densité des systèmes relationnels qui sous-tend l’activité inventive, les réseaux publics et privés, les collaborations multiples, le rôle des intermédiaires22 ? Comment assigner des dates, une chronologie aux inventions face à la complexité des itinéraires et des démarches des inventeurs (brevets, publications, dépôts, procès) ? À un autre niveau d’analyse, comment appréhender les contextes d’énonciation de la catégorie « inventeur » et de l’activité inventive ? Quels sont les langages de l’invention ? Avec quels outils, matériels et intellectuels, les inventeurs conçoivent-ils leurs desseins ? Quelle place les différents supports (écrits, dessins, objets) occupent-ils dans la conception technique, dans les stratégies de valorisation des inventions et dans la mise en place des représentations des inventeurs par le corps social ?
9Pour répondre à ces questions, nous avons proposé aux auteurs de ce livre deux registres d’analyse : l’identification des inventeurs et des inventions et les modes de production des archives.
10Le premier thème, le repérage des objets, des pratiques et des acteurs, ouvre sur l’exploration de gisements multiples. Les écrits, mais aussi les dessins, les catalogues, les échantillons, les modèles, les prototypes, les enregistrements sonores, visuels, les instruments de travail, les outils de laboratoire permettent de saisir des échanges, des réseaux et des démarches de protection ou de promotion. Toutes ces sources entrent dans le champ de la recherche historique, permettant « la construction combinée de différents niveaux d’analyse»23.
11L’un des enjeux de cet ouvrage est de faire le point sur les collections à la disposition des historiens de l’invention et sur leurs modes actuels de valorisation et d’exploitation24. Si les sources-images et les sources-objets sont encore peu exploitées et supposent des méthodes d’analyse parfois à inventer, les corpus écrits restent souvent mal connus ou inexplorés.
12La multiplicité des institutions qui ont contribué à promouvoir les inventions, à construire des marchés, à financer les inventeurs n’est pas encore répertoriée de manière systématique (archives parlementaires, fonds de juridictions, de sociétés savantes et de sociétés d’inventeurs, papiers des intendances, des Etats provinciaux, des municipalités, fonds des expositions universelles25, des sociétés professionnelles, des écoles d’ingénieurs, etc.). Plusieurs auteurs dans ce volume mettent à jour les fonds d’institutions rarement utilisés par les historiens de l’innovation : archives des bâtiments (Robert Carvais, Martine Plouvier), fonds de l’Instruction publique (Thérèse Charmasson), débats de la Chambre des députés (Jean-Philippe Dumas). Dans le domaine de la propriété intellectuelle, des pistes nouvelles sont aussi explorées : les privilèges d’invention à Florence (Marie de Mullenheim), les brevets pris par des architectes (Guy Lambert).
13Pour certaines séries, il manque une confrontation d’ampleur des méthodes et des résultats déjà obtenus : Académie des sciences26, Société royale de médecine dont les fonds relatifs aux cosmétiques sont analysés par Catherine Lanoë27, Société des arts de Paris, Société libre d’émulation de l’abbé Baudeau28, Bureau de consultation des arts et métiers29, Société d’encouragement pour l’industrie nationale30, Conservatoire national des arts et métiers31, Institut national de la propriété industrielle32, fonds de la Marine (Sylviane Llinares), sociétés d’agriculture (Carolina Castel Carpinschi), organisations professionnelles comme l’Institut de la soudure étudié par Anne-Catherine Hauglustaine. À ces sources institutionnelles, s’ajoutent la masse des publications (presse technique, traités, prospectus…) et les fonds privés (archives industrielles, correspondances, actes notariés, mémoires, cahiers de laboratoire, notes, brouillons… )33.
14Plusieurs recherches collectives en cours ont pour but de fournir des instruments de recherche pour l’exploitation de ces fonds, dans leur diversité. C’est l’enjeu des bases de données présentées dans ce recueil, pour les techniques pré-machinistes d’égrenage (Carolina Castel Carpinschi) et pour les inventions dans la série Marine G (Sylviane Llinares)34. De plus, à l’origine de ce volume, se tient le projet en cours de réalisation d’un dictionnaire prosopographique des inventeurs en France, base de données listant les réseaux privés et publics des inventeurs et l’éventail des démarches de légitimation des inventions, notamment auprès des diverses institutions concernées35.
15Les corpus d’archives ouvrent sur des systèmes relationnels, publics et privés ; ils portent la trace de sociabilités multiples (relations de voisinage, cosmopolitisme des élites, liaisons entre savants et industriels)36 et de capitalisations de savoir-faire à l’échelle de familles ou d’entreprises. Plusieurs articles dans ce livre analysent les collectifs de l’invention, les réseaux privés et publics et la mémoire technique partagée, dans de multiples domaines : machines à vapeur en Cornouaille anglaise au XIXe siècle dont les promoteurs refusent les brevets au profit d’une mise en circulation rapide des techniques par la voie d’un journal devenu instrument de coordination de la profession (Alessandro Nuvolari) ; construction des barrages à l’ère contemporaine où la presse et les congrès d’ingénieurs jouent un rôle clef dans l’innovation (Jean-Louis Bordes) ; dissolution du statut de l’inventeur individuel dans les laboratoires R & D (Michel Letté) ; travail d’équipe et « écriture collective » dans les laboratoires pharmaceutiques (« Gif-connexion ») (Muriel Le Roux) ; densité des relations entre écoles, armée et entreprises de l’ingénieur François-Henri Raymond, « acteur-réseau » au sein d’une « configuration innovante » à l’heure du Plan Calcul, bien loin du mythe schumpétérien (Pierre-É. Mounier-Khun)37. Ces approches permettent aussi d’interroger les circuits de financement des inventions, de confronter les stratégies de valorisation déployées par les inventeurs38, les modes de certification et de légitimation de la nouveauté, en somme les modalités du jugement d’utilité et les formes de l’intéressement, financier et symbolique.
16Parmi les fonds privés, les archives des entreprises suscitent des questions spécifiques. D’une part, se pose le problème de leur constitution, de leur collecte et de leur accessibilité, variable selon les entreprises. Dans cet ouvrage, plusieurs chercheurs présentent soit des fonds peu travaillés, comme les archives de Soho (Peter M. Jones), soit des méthodes d’enquête originales, comme la recherche des plans du « Service Outillage Entretien » de Renault par Alain P. Michel et le recueil de témoignages oraux ou audio-visuels qu’ont pratiqué Muriel Le Roux, Sylvie Delvenne et Didier Devriese. D’autre part, le thème de l’invention dans l’entreprise contemporaine, indissociable de celui de l’internalisation de la recherche comme l’explique Michel Letté dans ce livre, suscite d’autres interrogations : comment éviter une approche gestionnaire et unidimensionnelle de l’invention qui gomme la pluralité des acteurs, les collectifs de l’invention, l’incertitude, les loupés, les tâtonnements de la recherche ? Comment donner la mesure des échanges, des collaborations, du rôle des réseaux dans l’entreprise et de la part de l’invention d’atelier39 ? L’accès aux archives personnelles des chercheurs (notes, brouillons, carnets…), complétant les archives internes des laboratoires et celles externes, destinées à la publication des résultats, constitue une réponse possible (Muriel Le Roux)40.
17En liaison avec les archives d’entreprises destinées à la publication, comment traiter la masse des brevets, déposés par milliers depuis le XIXe siècle ? Quels usages peut-on faire des listes, des licences, des cessions ? Plusieurs chercheurs ont montré l’intérêt d’approches sociologiques et économiques qui définissent le profil de l’inventeur breveté et les diverses utilisations des brevets dans les économies de la connaissance, notamment le rôle majeur du marché des inventions à la fin du XIXe siècle, alors que se dessine l’internalisation de la recherche41. Bien des chantiers restent ouverts. Les brevets sont autant des archives des inventeurs que des archives de l’invention. Ils révèlent des pratiques inventives, souvent faites d’adaptations, de perfectionnements, d’imitations comme l’analysent dans ce livre Gérard Emptoz, Mau Chuan-Hui et Ingrid Sykes ; ils traduisent un mode de conception technique cumulatif et analogique ; ils sont aussi porteurs d’une technologie de l’invention, d’une mise en forme des savoirs pratiques, si ce n’est d’une clôture ou d’une stabilisation des savoirs, à laquelle prennent part des rédacteurs spécialisés comme les agents de brevets étudiés par Gabriel Galvez-Behar42 ; ils donnent accès à des représentations sociales de l’invention, consacrant l’individualisation de l’inventeur.
18Mais le choix chronologique marque fortement les méthodes de recherche. De telles enquêtes sont impossibles pour les périodes anciennes. Comment, dans ce cas, pallier le silence des sources écrites ? Si la question des archives de l’invention a du sens pour la période antique, comme le montrent Christophe Badel, Agnès Bérenger et Hélène Dessales dans ce volume, le thème semble plus difficile à traiter au Moyen Âge43, ce que suggère Ricardo Cordoba dans son article. Les hommes inventent même s’ils ne sont pas identifiés comme tels, mais quels sont les témoignages dont nous disposons sur leur activité créatrice ? Que signifie l’invention au Moyen Âge44? Faut-il l’assigner à des individus ou à des communautés, aux commanditaires ou aux réalisateurs ? Sur quels textes se fonder, dans quels écrits apparaît le mot invention ? Comment identifier « l’invention sans inventeur », issue des perfectionnements apportés par de multiples acteurs, prise dans le continuum des usages et les savoirs de communautés humaines ?
19Ces questions ont une longue histoire. Christophe Badel et Hélène Dessales montrent que les auteurs romains oscillaient entre l’assignation des inventions à des héros inspirés par la nature, la célébration d’inventeurs créateurs de machines curieuses et une conception cumulative de l’invention, suite d’améliorations et d’imitations effectuées par des anonymes, non sans un certain mépris pour l’inventeur, l’artisan et le technicien comme l’explique Agnès Bérenger. De nos jours, ces représentations sont autant de défis pour les historiens qui analysent à leur tour la construction sociale des mythologies de l’invention, interrogent le statut de l’inventeur dans le passé et tentent de percer l’opacité de l’invention, souvent refoulée dans l’anonymat du labeur et dans l’oubli des savoirs non formalisés.
20Ainsi l’enquête déborde l’écrit ; elle s’ouvre nécessairement aux rapports entre les traces écrites et archéologiques, à la place faite aux produits dans le repérage des procédés, à l’attention portée à la transformation des usages45. Aux « sources-textes », s’ajoutent les objets, les sites, les installations, comme l’indique par exemple Bernard Le Sueur pour les équipements fluviaux dans le présent ouvrage46. L’enquête sur les techniques non codifiées, inscrites dans des territoires, portées par des communautés impose de recourir aux témoignages des acteurs, à l’étude de leurs pratiques actuelles, héritières de gestes et des savoirs passés, aux reconstitutions également, qu’il s’agisse d’expérimentations archéologiques in situ ou de la mise en scène des travaux anciens, comme dans les fêtes folkloriques, source d’information pour Carolina Castel Carpinschi étudiant l’égrenage. Les travaux de Sarah Richards sur les techniques d’impression sur céramique au XVIIIe siècle s’inscrivent dans cette même logique : pour analyser cette invention, résultat de transpositions et d’échanges « tacites » entre différents métiers, l’historienne a mené l’enquête sur les techniques actuelles, auprès d’ouvriers de l’usine de Stoke-on-Trent, pour accéder à des techniques passées, enfouies, non codifiées, mais transmises sur des générations47. Au-delà de la distinction des supports (écrits, images, objets, sites, enregistrements), se pose donc la question de la production de l’archive : archives construites par les inventeurs, par les institutions, par le corps social, archives produites à l’insu des inventeurs qui eux-mêmes ne s’identifiaient pas comme tels mais que les historiens qualifient ainsi.
21Ces réflexions nous conduisent au deuxième registre d’analyse qui sous-tend les contributions des auteurs : les modes de production des archives de l’invention. Il s’agit de comprendre les conditions d’élaboration, de conservation, de circulation et d’utilisation de ces archives et les enjeux dont elles sont investies par les inventeurs, les entreprises, les institutions et le corps social.
22Le thème poursuit les travaux commencés il y a une dizaine d’années sur les outils et les méthodes en histoire des sciences et en histoire des techniques48. Interroger les matériaux, analyser les pratiques intellectuelles des historiens, proposer une attitude réflexive sont devenus indissociables d’une mise à distance du discours des acteurs, des récits linéaires et téléologiques longtemps prédominants en histoire des techniques et en histoire des sciences. Le questionnement sur les matériaux de l’historien et sur sa pratique professionnelle favorise au contraire une attention aux itinéraires et aux stratégies des individus, au rôle des instances de légitimation des savoirs, aux multiples négociations qui président à l’innovation en société.
23Le statut des archives de l’invention est ambigu. Comme traces d’une activité quotidienne de recherche, elles peuvent être vouées au désintérêt, à l’oubli et à la destruction. Les difficultés de conservation peuvent révéler une mémoire sélective de l’invention, des choix effectués au sein des entreprises cherchant à produire un récit rationnel, linéaire et individualisé49. Les acteurs eux-mêmes détruisent parfois leurs archives et gomment leur rôle dans l’activité inventive ; Muriel Le Roux explique ainsi la disparition des archives personnelles des chercheurs « anonymes », rendant nécessaire le recours aux entretiens avec le personnel de recherche.
24Dans d’autres cas, la collecte de ces archives constitue un enjeu majeur pour des particuliers, des organisations et les pouvoirs publics qui établissent des dépôts investis de multiples fonctions. Depuis longtemps, la mémoire de l’activité inventive représente un capital pour certaines entreprises ou pour des chercheurs qui en limitent l’accès pour assurer leur priorité et préserver leur capacités créatives (veille technologique)50; inversement, la mémoire des inventions peut être considérée comme un patrimoine commun, à la disposition des usagers ou du public ; enfin, la conservation des archives de l’invention obéit également à des logiques juridiques (preuve d’antériorité et expertises d’utilité) et judiciaires (contentieux des brevets)51. Les logiques de la publication, entre revendication et diffusion des savoirs, large ou contrôlée, s’ajoutent à ces stratégies de production et de conservation des archives par les acteurs. La constitution des archives de l’invention est donc inscrite dans de multiples systèmes d’utilisation, dans des pratiques de « management de l’écrit » selon l’expression de Muriel Le Roux. Ces stratégies multiples, loin de s’exclure, se sont imbriquées au fil de la carrière de chercheurs comme Pierre Potier ou François-Henri Raymond ; elles ont aussi coexisté en un même lieu, comme ce fut longtemps le cas au Conservatoire des arts et métiers (acquisition d’objets à l’occasion des expositions universelles, conservation des brevets échus et des modèles d’invention pendant la durée des brevets, publication des brevets, expérimentations en laboratoires, pédagogie de l’innovation, etc.).
25Deux niveaux d’analyse se dessinent pour cerner les contextes de production des archives de l’invention, l’un centré sur les pratiques inventives, l’autre sur les rhétoriques, les mises en scène et les mises en ordre. D’une part, il s’agit d’interroger les sources comme traces de l’activité de conception, media de l’activité inventive, moyens de la réflexion52. L’archive donne accès au foisonnement inventif, à l’univers des possibles. Si la mémoire des inventions (descriptions, plans, échantillons, modèles) assure une fonction de « veille technologique », offrant aux inventeurs des répertoires de modèles et de solutions techniques53, comme le montrent Fabio Giusberti et Guillaume de Syon dans ce volume, les notes, les dessins, les prototypes, les ébauches et les figurations, sont aussi des « outils d’aide à la conception » selon l’expression de Hélène Vérin54. Pister les archives de l’invention, c’est déjà accéder à l’intelligence pratique des inventeurs, y compris dans les synergies qu’ils développent entre création technique et artistique55. C’est aussi approcher les flux d’information et les relations de commandement qui sous-tendent la coordination des capacités inventives dans l’entreprise56. C’est enfin cerner des circulations latentes et des sédimentations de savoirs.
26D’autre part, les archives de l’invention ont partie liée avec l’institutionnalisation des savoirs, la formalisation des procédures, les logiques de stabilisation et de fermeture, qu’il s’agisse de brevets, de communications dans des congrès, d’articles, de traités, énonçant des résultats, construisant des récits ordonnés de pratiques complexes. Loin de tout mirage d’objectivité, ces archives servent des stratégies de conviction, des rhétoriques de persuasion (écrites et visuelles) auprès des autorités, des mécènes, des commanditaires ou d’un public large d’utilisateurs et de consommateurs. Les inventeurs sont hommes de media ; les liens entre l’essor de la presse et la popularisation de l’invention en attestent. Du XVIe au XXe siècle, les inventeurs-entrepreneurs construisent leurs publics, leurs espaces de réception, leurs marchés par une colonisation de l’imprimé (annonces publicitaires, articles, prospectus, livrets, publications, traités)57, par un raffinement des dispositifs visuels (expositions, spectacles, essais, démonstrations)58 qui ne visent pas seulement à mettre en scène des objets mais à ordonner des savoirs nouveaux, à formaliser des procédures inédites, à proposer des modes d’emploi, des « arts de faire » pour intéresser et convaincre la clientèle59. Si d’un côté les inventeurs perpétuent l’héritage des hommes à projets, s’ils renforcent les dynamiques d’incertitude et pratiquent la surenchère des légitimations, ils mettent aussi en place des dispositifs de réduction des asymétries d’information entre vendeurs et acheteurs. Cette tension, qui accompagne l’émergence d’un espace public, apparaît dans plusieurs articles consacrés à des produits nouveaux, promus, lancés, médiatisés par des entrepreneurs actifs : d’un côté, l’écrit commercial ouvre sur la transmission de savoirs comme c’est le cas pour les procédés de la brique industrielle étudiée par Emmanuel Château ; de l’autre, l’invention est un effet d’annonce, comme le suggèrent les exemples du papier à lettres (Dena Goodman) et du papier peint (Christine Velut), parfois à la limite de la supercherie et de la fraude comme l’explique Dominique Massounie dans le cas des fontaines épuratoires de Bourbon de Charencour à la fin de l’Ancien Régime.
27Plusieurs questions se posent. Quelle interprétation assigner aux vocables « invention », « nouveauté », dans ces rhétoriques persuasives ? Dans bien des cas, loin de désigner de réelles percées techniques, ces mots appartiennent au style publicitaire qui promeut l’entreprise par l’innovation. Ils désignent de nouveaux produits plus que des procédés innovants (C. Velut). La nouveauté est celle des modes, du renouvellement des modèles et des produits, par d’infinies variations. L’invention rejoint ici l’histoire du goût. Dans un autre registre, peut-on cerner comment se déploie, sur le long terme, le discours justificatif sur l’invention (récits rationalisés, rhétoriques de preuve, stabilisation de savoirs, héroïsation de l’inventeur…) ? Quels choix sont faits, y compris dans la matérialité de l’écrit, lorsqu’il s’agit de promouvoir ou d’expliquer, de codifier et de diffuser des procédés nouveaux ? Du côté des collections, comment interroger, grâce à la recherche muséographique, les réseaux de pratiques développés autour de l’exposition d’inventions et de la visite des dépôts, des magasins, des entrepôts, des boutiques, des salons et des musées ? Ces interrogations ouvrent sur l’exercice du jugement public dans les sociétés en cours d’industrialisation. Dans ce volume, les articles de Sergio Onger et de Christiane Douyère-Demeulenaere offrent des pistes de recherche novatrices pour l’étude de ces pratiques d’exposition.
28Les archives de l’invention mettent donc en jeu à la fois des modes de diffusion des savoirs et des représentations de l’invention. D’une part, se déploient des dynamiques d’appropriation et d’acculturation technique rendues possibles par l’essor d’une littérature technique, commerciale ou académique, par les multiples formes de publicisation de la technique, qui « traduisent » les nouveautés pour un public large ou connaisseur, appelé à son tour à comprendre, interpréter, adapter les inventions60. De l’autre, les discours promotionnels et les modes de légitimation des inventions révèlent un kaléidoscope de définitions de l’invention et de l’inventeur, professionnel, amateur, breveté, vendeur de nouveautés, homme à projets, chercheur, ingénieur, serviteur du bien public, héros national. Le foisonnement des significations est à la mesure de l’hétérogénéité des acteurs et de leurs modes de conception mais aussi du statut de la création technique dans une société donnée, des visées idéologiques et politiques dont la technique fait l’objet et qui sous-tendent ces représentations. En somme, questionner les archives de l’invention et les contextes d’énonciation impose de ne pas choisir entre l’identification des pratiques et l’analyse des représentations mais de construire, dans la dialectique, un objet d’histoire à part entière.
Notes de bas de page
1 Verley P., La révolution industrielle 1760-1870 (1985), Paris, Folio, 1997.
2 Griffiths T., Hunt P. et O’Brien P., « The curious history and imminent demise of the challenge and response model », dans Berg M. et Bruland K. dir., Technological revolutions in Europe, London, Edward Elgar, 1998, p. 1 19-137 ; Mokyr J., « Evolution and technological change : a new metaphor for economic history ? », dans Fox R. dir., Technological change : methods and themes in the history of technology, Amsterdam, Harwood Academic Publishers, 1996, p. 63-83.
3 A ce sujet, voir également Berg M., « Inventors of the world of goods », dans O’Brien P.K. et Bruland K. dir., From family to corporate capitalism. Essays in business and industrial history in honour of Peter Mathias, Oxford, Clarendon Press, 1998, p. 21-50 ; Hunter J. P., « ‘News and new things’ ; contemporaneity and the early English novel », Critical enquiry, 14, 1988, p. 493- 451.
4 Sur les savoirs non stabilisés et sur les modes de « rattachement au sens commun », voir : Schlanger J., L’invention intellectuelle, Paris, Fayard, 1983 ; Vérin H., La gloire des ingénieurs. L’intelligence technique du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 1993 ; Thébaud-Sorger M., L’air du temps. L’aérostation : savoirs et pratiques à la fin du XVIIIe siècle, thèse de doctorat, Paris, EHESS, 2004. Sur la tension entre les savoirs de conception, non formalisés, décelables dans les archives des actes de la pratique, et l’innovation formalisée dans les traités techniques, voir Verna C., « Quand le notaire témoigne : techniques et circulation des savoirs tacites (Catalogne, XIIIe-XVe siècles) », dans Córdoba R. L. éd., Craft treatises and handbooks : the dissemination of technical knowledge in the Middle Ages, actes du colloque international de Cordoue, 6-8 octobre 2005, à paraître.
5 Pour des ouvrages de synthèse, on se reportera par exemple aux publications suivantes : Braunstein Ph., Travail et industrie au Moyen Âge, Bruxelles, De Boëck, 2003 ; Médiévales, Techniques : les paris de l’innovation, no 39, automne 2000 ; Beck P. dir., L’innovation technique au Moyen Âge, Paris, Errance, 1998 ; Guesnerie R. et Hartog H. dir., Des sciences et des techniques : un débat, Cahier des Annales, n° 45, Paris, EHESS, 1998 ; Cohen Y. et Pestre D. dir., Histoire des techniques, Annales. H.S.S, 53e année, n° 4-5, juillet-octobre 1998 ; Hilaire-Pérez L. et Garçon A.- F. dir., Les chemins de la nouveauté. Innover, inventer au regard de l’histoire, Paris, CTHS, 2002 ; Coquery N., Hilaire-Pérez L., Sallmann L. et Verna C. dir., Artisans, industrie. Nouvelles révolutions du Moyen Âge à nos jours, Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences, n° 52, Lyon, ENS-Editions, 2004.
6 Sur l’invention collective, dont l’acceptation est trop souvent restreinte à l’internalisation de la recherche lors de la deuxième révolution industrielle, voir notamment : Allen R.-C., « Collective invention », Journal of economic behavior and organization, 1983,4, p. 1-24; Nuvolari A., The making of steam power technology. A study of technical change during the British industrial revolution, Eindhoven, Technische Universiteit Eindhoven, 2004 (en particulier, le chapitre 5 intitulé « Collective invention during the British industrial revolution. The case of the Cornish pumping engines ») ; Cottereau A., « The fate of collective manufactures in the industrial world : the silk industries of Lyons and London, 1800-1850 », dans Sabel C.F. et Zeitlin J. dir., World of possibilities ; flexibility and mass production in Western industrialization, Cambridge, CUP, 1997, p. 75-152 ; Hilaire-Pérez L., « Inventing in a world of guilds : the case of silk fabrics in Lyon in the eighteenth century », dans Epstein S. R. et Praak M. dir., Guilds and innovation in Europe, 1500-1800, Cambridge, Cambridge University Press, sous presse.
7 Clifford H., « The myth of the maker : manufacturing networks in the London goldsmiths’ trade 1750-1790 », dans Quickenden K. et Quickenden N. A. dir., Silver and jewellery. Production and consumption since 1750, Birmingham, University of Central England, 1995, p. 5- 12. Sur la mise en cause des mythologies de l’invention au profit d’une attention aux imitations, aux emprunts et aux collectifs de l’invention, voir aussi Miller L. E., « Jean Revel : silk designer, fine artist, or entrepreneur ? », Journal of design history, 8, 1995, p. 79-96 ; Berg M., « From imitation to invention. Creating commodities in the eighteenth century », Economic history review, 55 (1), février 2002, p. 1-30 ; Clifford H., « Concepts of invention, identity and imitation in the London and provincial metal-working trades, 1750-1800 », Journal of design history, 12 (3), 1999, p. 241-255.
8 H. Vérin, La gloire des ingénieurs…, op. cit. note 4; Le Moigne J.-L. et Vérin H., « Sur le processus d’autonomisation des sciences du génie », dans De la technique à la technologie, Cahiers STS, CNRS, 2, 1984, p. 42-55 ; Guillerme J., « Les liens du sens dans l’histoire de la technologie », ibid., p. 23-29 ; Guillerme J. et Sebestick J., « Les commencements de la technologie », Thalès, année 1966, XII, PUF, 1968, p. 1-72 ; Mokyr J., The gifts of Athena. Historical origins of the knowledge economy, Princeton, PUP, 2002 ; Hilaire-Pérez L., « Diderot’s views on artists’ and inventors’ rights : invention, imitation and reputation », British journal for the history of science, vol. 35, 2002, p. 129-150.
9 Dutton H. I., The patent system and inventive activity during the industrial revolution, 1750-1852 , Manchester, Manchester University Press, 1984.
10 Sur la territorialité des techniques : Verna C., Le temps des moulines. Fer, technique et société dans les Pyrénées centrales, Paris, Presses de la Sorbonne, 2002 ; id., « De la forge aux marchés des fers : les espaces emboîtés de la réduction directe », dans L’obtencio del ferro pel procediment directe entre els segles IV i XIX, Actes del 6è curs d’arqueologia d’Andorra, 2000, Andorre, 2001, p. 63-78 ; Hilaire-Pérez L. et Verna C., « Methodological issues on technical circulation in Middles Ages and Modern History », Technology and culture, à paraître 2006.
11 C’est notamment le cas pour les artisans, dont l’inventivité est réhabilitée ; voir Artisans, industrie…, op. cit. note 5. Des pistes de recherche fructueuses ont été ouvertes grâce à l’analyse des réseaux de sous-traitance : par exemple, Roche D., La culture des apparences. Une histoire du vêtement, XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 1989 ; Berg M., « Commerce and creativity in eighteenth-century Birmingham », dans id. dir., Markets and manufactures in early industrial Europe, Londres, Routledge, 1991, p. 173-204; Clifford H., « The myth of the maker : manufacturing networks in the London goldsmiths trade 1750-1790 », op. cit. note 7 ; Riello G., « Strategies and boundaries. Subcontracting and the London trades in the long eighteenth century », article non publié communiqué par l’auteur, à paraître dans Enterprise & society (nous remercions l’auteur) ; Luu L. B., Immigrants in the industries of London, 1400-1750 ; a study in technological transfer, Aldershot, Ashgate, 2003 ; Belfanti C. M., « A chain of skills : the production cycle of fire-arms manufacture in the Brescia area from the sixteenth to the eighteenth centuries », dans Guenzi A., Massa P. et Caselli F. P. dir., Guilds, markets and work regulations in Italy, 16th-19th centuries, Aldershot, Ashgate, 1998, p. 266-283 ; Thillay A., Le faubourg Saint-Antoine et ses “faux ouvriers”. La liberté du travail à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2002.
12 Khan Z. B., Sokoloff K. L., « The democratization of invention during the industrialization : the evidence from the United States, 1790-1846 », Journal of economic history, vol. 50, no 2, juin 1990, p. 363-378 ; Khan Z. B., The democratization of invention. Patents and copyrights in American economic development, Cambridge, Cambridge University Press, 2005 ; Galvez-Béhar G., Pour la fortune et pour la gloire ; inventeurs, propriété industrielle et organisation de l’invention en France, 1870-1922, thèse de doctorat de l’Université Lille-III, 2004.
13 Roche D., Histoire des choses banales. Naissance de la consommation dans les sociétés traditionnelles (XVIIe-XIXe siècle), Paris, Fayard, 1997.
14 Thébaud-Sorger M., L’air du temps…, op. cit. note 4; Hilaire-Pérez L. et Thébaud-Sorger M., « Les techniques dans la presse d’annonces au XVIIIe siècle en France et en Angleterre : réseaux d’information et logiques participatives », à paraître dans Bret P., Chatzis K. et Hilaire-Pérez L., De la technique dans la presse à la presse technique, XVIIIe-XXe siècles, Paris, L’Harmattan. Sur l’approche habermassienne de l’espace public et de la participation dans le monde du travail au XIXe siècle, voir Cottereau A., « ‘Esprit public’ et capacité de juger », dans Cottereau A. et Ladrière Ph. dir., Pouvoir et légitimité - Figures de l’espace public, Paris, EHESS, 1992, p. 239-273, et id., « La désincorporation des métiers et leur transformation en ‘publics intermédiaires’ : Lyon et Elbeuf, 1790-1815 », dans Kaplan S. L. et Minard Ph. dir., La France, malade du corporatisme ? XVIIIe-XXe siècles, Paris, Belin, 2004, p. 97-145.
15 Roche D., Le siècle des Lumières en province. Académies et académiciens provinciaux, 1680-1789, Paris, EHESS, 1978 ; Brian E. et Demeulenaere-Douyère C. dir., Histoire et mémoire de l’Académie des sciences. Guide de recherches, Paris, Tec & Doc, 1996. Voir aussi Emptoz G., Benoît S. et Woronoff D. dir, Encourager l’innovation en Europe. La Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Paris, CTHS, 2006.
16 Barton S., « ‘Why should working men visit the Exhibition ?’ : workers and the Great Exhibition and the ethos of industrialization », dans Inkster I., Griffin C., Hill J. et Rowbotham J. dir., The golden age. Essays in British social and economic history 1850-1870, Aldershot, Ashgate, 2000, p. 146-163.
17 D’Enfert R., « L’enseignement professionnel : une revue ‘scientifique et industrielle’, 1862-1865 », communication présentée en 2005 au séminaire du Cnam « La presse et les périodiques techniques en Europe, 1750-1850 », à paraître dans les De la technique dans la presse à la presse technique, op. cit. note 14. Voir également la présentation faite par G. Galvez-Béhar, « Les revues d’inventeurs et l’espace public de l’invention collective : pratiques, discours et mises en scène », dans le même séminaire en 2003-2004.
18 Hilaire-Pérez L. et Thébaud-Sorger M., « Les techniques dans l’espace public. Publicité des inventions et littérature d’usage en France et en Angleterre au XVIIIe siècle », Revue de synthèse, t. 127, n° 2, 2006, p. 393-428.
19 MacLeod C., Heroes of invention. Celebrating the industrial culture of nineteenth-century Britain, à paraître, 2006 ; id., « James Watt, heroic invention and the idea of the Industrial Revolution », dans Technological revolutions in Europe, op. cit. note 2, p. 96-116 ; id., « L’invention héroïque et la première historiographie de la révolution industrielle », dans Les chemins de la nouveauté, op. cit. note 5, p. 207-222.
20 Les recherches sur les femmes inventeurs sont source de nombreux apports, non seulement factuels mais méthodologiques, tant elle supposent d’interroger les catégories forgées par les acteurs. Voir Maruani M. dir., Femmes, genre et société. L’état des savoirs, Paris, La Découverte, 2005 ; Hafter D. M. , « Women in the underground business of eighteenth-century Lyon », Enterprise & society, 2-1, mars 2001, p. 11-40 ; Chabaud-Rychter D. et Gardey D. dir., L’engendrement des choses. Des hommes, des femmes et des techniques, Paris, Editions des Archives contemporaines, 2002 ; Marry C., Les femmes ingénieurs. Une révolution respectueuse, Paris, Belin, 2004; Chanteux A. dir., Portraits d’inventives, exposition du Cnam, 2004.
21 Les travaux actuels de Marie-Anne Baron sur la famille Bollée laissent entrevoir la complexité de l’identification des acteurs dans des dynasties d’inventeurs, parfois homonymes (La famille Bollée : trois générations d’inventeurs, DEA en cours, CDHTE-Cnam).
22 Lamoreaux N. R. et Sokoloff K. L., « Intermediaries in the US market for technology, 1870-1920 », National Bureau of Economic Research, working paper no W9017, juin 2002.
23 Brian E., « L’Académie royale des sciences de l’absolutisme à la Révolution », dans Brian E. et Demeulenaere-Douyère C. dir., Histoire et mémoire de l’Académie des sciences…, op. cit. note 15, p. 15-32. Sur ce thème, voir également Bret P., Demeulenaere-Douyère C. et Hilaire-Pérez L. dir., Des matériaux pour l’histoire. Archives et collections scientifiques et techniques du XVIIIe siècle à nos jours, Actes de la journée de la SFHST (16 mai 1998), Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences, n° 48, 2000.
24 Voir par exemple le site du Cnum (notamment la mise en ligne des Annales du Conservatoire et des rapports de jurys des expositions universelles) et celui du Musée des arts et métiers pour la valorisation des collections (archives historiques du Cnam, objets du musée, portefeuille industriel).
25 En liaison avec la numérisation des rapports de jurys des expositions universelles sur le Cnum, Marie-Sophie Corcy et Anne-Laure Carré (Musée des arts et métiers) mènent un projet d’identification des objets entrés au Musée lors des expositions.
26 Pour l’Académie des sciences, les chercheurs bénéficient d’un outil essentiel : Brian E. et Demeulenaere-Douyère C. dir., Histoire et mémoire de l’Académie des sciences…, op. cit. note 15. La compréhension du rôle de l’institution savante, dans la lignée des travaux de R. Hahn, a aussi progressé grâce à Demeulenaere-Douyère C. et Brian E. dir., Règlement, usages et science dans la France de l’absolutisme, Paris, Tec & Doc, 2002.
27 Le fonds des remèdes secrets est étudié par Lanoë C., La poudre et le fard. Une histoire des cosmétiques de la Renaissance aux Lumières, Seyssel, Champ Vallon, à paraître en 2007. Sur les fonds de « la police des remèdes » à l’époque contemporaine, voir Chauveau S., « Genèse de la ‘sécurité sanitaire’ : les produits pharmaceutiques en France aux XIXe et XXe siècles », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 51-2, avril-juin 2004, p. 88-117.
28 Hilaire-Pérez L., L’invention technique au siècle des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000.
29 Le travail de référence reste celui de De Place D., L’incitation au progrès technique et industriel en France de 1783 à 18 19 d’après les archives du Conservatoire des arts et métiers, mémoire, EHESS, 1981; id., « Le Bureau de Consultation pour les Arts, Paris, 1791-1796 », History and technology, 5, 1988, p. 139-178. Voir également Bret P., L’Etat, l’armée, la science. L’invention de la recherche publique en France (1763-1830), Rennes, PUR, 2002 ; Hahn R., The anatomy of a scientific institution : the Paris Academy of sciences, 1666-1803, Berkeley, University of California Press, 1971.
30 Les recherches en cours de Gérard Emptoz ont pour but d’étudier les liens entre les prix de la Société d’encouragement et le système des brevets ; voir op. cit. note 15.
31 Sur les fonds du Cnam relatifs à l’invention, outre les sites mentionnés en notes 24 et 25, on se reportera aux travaux suivants : Le Conservatoire national des arts et métiers au cœur de Paris, Paris, Cnam, 1994;Fontanon C., « Le Conservatoire national des arts et métiers (1794-1920) », dans Bergeron L. et Bourdelais P. dir., La France n’est-elle pas douée pour l’industrie ?, Paris, Belin, 1994, p. 275-304; Mercier A., Le portefeuille de Vaucanson. Chefs d’œuvre du dessin technique, Paris, Musée national des techniques, 1991; Cahiers d’histoire du Cnam (4 volumes, 1993-1996) ; Jacomy B., « Le musée des arts et métiers : un musée de prototypes », dans Les chemins de la nouveauté, op. cit. note 5, p. 375-384. Les recherches de Claudine Fontanon sur les Annales du Conservatoire paraîtront dans De la technique dans la presse à la presse technique, XVIIIe-XXe siècles, op. cit. note 14.
32 L’INPI a réalisé récemment des bases de données. Celles concernant le XXe siècle sont accessibles sur internet. La base 1791-1844 est consultable en prenant contact avec Valérie Marchal, responsable des archives de l’INPI. L’ensemble des fonds est présenté dans l’excellent guide de recherche : Emptoz G. et Marchal V. dir., Aux sources de la propriété industrielle. Guide des archives de l’INPI, Paris, INPI, 2002.
33 Sur les archives du for privé, voir les recherches actuelles menées dans le cadre du GDR 2649, « Les écrits du for privé en France du Moyen Âge à 1914», dirigé par François-Joseph Ruggiu.
34 Pour le XVIIe siècle, les sources restent éparses ; voir les travaux actuels (notamment à partir des journaux de bord) de Louyot G., Conception et utilisation des vaisseaux dans la Marine, 1660-1790, doctorat en cours, CDHTE-Cnam.
35 Le Dictionnaire prosopographique des inventeurs est réalisé par le CDHTE en collaboration avec le Musée des arts et métiers, la bibliothèque du Cnam, les Archives nationales, l’INPI, le CRHST (Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques, CNRS-Cité des Sciences et de l’Industrie) et le CEDRIC (Centre d’études et de recherche en informatique du Cnam). Il est financé par l’ACI-CNRS « Histoire des savoirs » et par le BQR du Cnam. En parallèle, le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) a lancé la constitution d’une base de données des membres des sociétés savantes, depuis l’Ancien Régime, intitulée « La France savante ».
36 Hahn R., The anatomy of a scientific institution, op. cit. note 29 ; Gillispie C. C., Science and polity in France at the end of the Old Regime, Princeton, Princeton University Press, 1980 ; id., Science and polity in France : The revolutionary and napoleonic years, Princeton, Princeton University Press, 2004 ; Bret P., L’Etat, l’armée, la science, op. cit. note 29 ; Hilaire-Pérez L., L’invention technique au siècle des Lumières, op. cit. note 28 ; Van Damme S., Paris, capitale philosophique, Paris, Odile Jacob, 2005. Voir également les recherches en cours de Christiane Douyère-Demeulenaere sur les sociétés d’inventeurs sous la Révolution pour le congrès du CTHS, Grenoble, 2006, et les travaux d’étudiants du CDHTE sur les sociabilités d’inventeurs sous la Révolution et l’Empire : Mille M., Sociabilités savantes et pré-industrialisation à Sèvres, 1770-1820, DEA, CDHTE-Cnam, 2005 (article à paraître dans La Revue du musée des arts et métiers) ; Coepel Ph., Sociabilités et réseaux de la technique en France au début du XIXe siècle, doctorat en cours, CDHTE-Cnam.
37 Pour une mise en cause originale du modèle schumpétérien, voir de Goey F. et Veluwenkamp J. W. éd., Entrepreneurs and institutions in Europe and Asia 1500-2000, Rotterdam, Aksant, 2002.
38 Fontaine C., Argent, innovation et consommation en France et en Angleterre au XVIIIe siècle, DEA, CDHTE-Cnam, 2001.
39 Sur ces questions, voir par exemple MacLeod C., « Negociating the rewards of invention : the shop-floor inventor in Victorian Britain », Business history, vol. 41, n° 2, avril 1999, p. 17-36 ; Cohen Y., Organiser à l’aube du taylorisme. La pratique d’Ernest Mattern chez Peugeot, 1906-1916, Besançon, Presses universitaires franc-comtoises, 2001; N’Diaye P., Du nylon et des bombes. Du Pont, le marché et l’Etat américain, 1900-1970, Paris, Belin, 2001.
40 Sur les archives des scientifiques, on consultera utilement Charmasson T., Demeulenaere-Douyère C., Gaziello C. et Ogilvie D., Les archives personnelles des scientifiques. Classement et conservation, Paris, Archives nationales, 1995 ; Charmasson T. dir., Les archives scientifiques. Préservation, typologie et utilisations, n° spécial de La Gazette des archives, nouvelle série, n° 179, 1997.
41 Sokoloff K. L., « Inventive activity in early America : evidence from patents records, 1790- 1846 », Journal of economic history, vol. 48, n° 4, 1988, p. 812-850 ; Lamoreaux N. R. et Sokoloff K. L., « Inventors, firms, and the market for technology in the late ninetheenth and early twentieth centuries », dans Lamoreaux N. R., Raff D. M. G. et Temin P. dir., Learning by doing in markets, firms, and countries, Chicago, Chicago University Press, 1999, p. 19-57 ; Inkster I., « Machinofacture and technical change : the patent evidence », dans The golden age, op. cit. note 16, p. 121-142 ; id., « Engineers as patentees and the cultures of invention 1830-1914 and beyond. The evidence from the patent data », Quaderns d’historia de l’enginyeria, VI, 2004, p. 25- 50 ; Corcy M.-S., Techniques photographiques de prise de vue, formes scientifiques et industrielles de la photographie en noir et blanc en France (1839-1920), thèse de doctorat, université Paris-IV, 1997 ; l’auteur travaille à la publication d’un répertoire des sources utiles pour l’histoire des techniques photographiques (brevets, marques, publications, communications…).
42 Voir l’article dans le présent volume. Gabriel Galvez-Behar et Anna Guagnini mènent une enquête sur les agents de brevets en Europe, à paraître prochainement dans Foray D., Hilaire-Pérez L. et Mairesse J. dir., Genealogy of intellectual property rights : history, law, economics. Le thème rejoint celui des brevets comme système d’information. Voir par exemple Inkster I., « Potentially global : “useful and reliable knowledge” and material progress 1474-1914 », International history review, XXVIII, n° 2, 2006, p. 237-286.
43 Braunstein Ph., « A l’origine des brevets d’invention aux XIVe et XVe siècles », dans Caron F. dir., Les brevets : leur utilisation en histoire des techniques et de l’économie, Paris, CNRS-IHMC, 1984, p. 53-60 ; Long P. O., Openness, secrecy, authorship ; technical arts and the culture of knowledge, from Antiquity to the Renaissance, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2001 ; Mola L., The silk industry of Renaissance Venice, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2000 ; Epstein S. R., « Property rights to knowledge and technological transfer in Europe, c. 1200-1800 », communication non publiée, congrès de l’Economic history Association, San José, 2004 (nous remercions l’auteur de nous l’avoir communiquée).
44 Outre les références citées en note 4, voir Beaujouan G., « La prise de conscience de l’aptitude à innover (le tournant du milieu du XIIIe siècle) », dans Ribémont B. dir., Le Moyen Âge et la science ; approche de quelques disciplines scientifiques médiévales, Paris, 1991, p. 4-14.
45 Verna C., Le temps des moulines, op. cit. note 10, cf. p. 69-87 ; id., « Réduction du fer et innovation : à propos de quelques débats en histoire sociale des techniques », Médiévales, no 39, 2000, p. 79-95.
46 Les travaux de Daisy Bonnard (L’outremer Guimet, DEA, CDHTE-Cnam, 2005) sur Jean-Baptiste Guimet confirment l’intérêt de croiser les études de terrain (usine de Fleurieu-sur-Saône) et les archives (fonds privés, recouvrant des notes de laboratoire, des cartes de commerce, des photographies de l’usine et des ouvriers au travail). Voir Bonnard D., « Le bleu outremer : invention(s) d’un pigment », Musée des arts et métiers, La Revue, n° 46-47, octobre 2006, p. 26-35.
47 L’identification de savoirs nouveaux et de circulations techniques difficilement assignables à des individus car portés par des communautés et des réseaux fait l’objet des recherches d’étudiants du Cnam : Houssay A., La fabrication des cordes harmoniques entre 1790 et 1960 : le rôle respectif des artisans, des ingénieurs, des facteurs d’instruments et des musiciens, DEA, CDHTE-Cnam, 2004; Irigoin M., Le lustre de cristal à Paris au XVIIIe siècle : réseaux d’artisans, invention et évolution de la forme cage et de la plaquette, DEA, CDHTE-Cnam, 2005.
48 Brian E. et Demeulenaere-Douyère C. dir., Histoire et mémoire de l’Académie des sciences, op. cit. note 15 ; Bret P., Demeulenaere-Douyère C. et Hilaire-Pérez L. dir., Des matériaux pour l’histoire. Archives et collections scientifiques et techniques du XVIIIe siècle à nos jours, op. cit. note 23 ; Hilaire-Pérez L., Massounie D. et Serna V. dir., Archives, objets et images des constructions de l’eau du Moyen Âge à l’ère industrielle, Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences, n° 51, 2002. Voir aussi le séminaire « Problèmes méthodologiques de la transmission des savoirs scientifiques et techniques d’hier et d’aujourd’hui », organisé par Patrice Bret et Thérèse Charmasson en 2001 (CRHST), le colloque La Mémoire de la science. Archives et collections, sources de l’histoire des sciences et des techniques (CRHST, 27-29 juin 2000), sous la direction de Patrice Bret, Thérèse Charmasson et Georges Métailié, et la journée d’études Archives, images et histoire des techniques (CRHST, 25 mars 2003), sous la direction de Thérèse Charmasson et Alain P. Michel, actes à paraître.
49 Sur ce thème, voir l’apport du courant « Social Construction of Technology » (un ouvrage de référence : Bijker W. E., Hugues T. et Pinch T. dir., The social construction of technological systems. New directions in the sociology and history of technology, Cambridge, MIT Press, 1987).
50 Sur les archives comme capital de sociétés, voir le cas des marchands-fabricants et dessinateurs de Fabrique lyonnaise, à l’origine de la législation de protection de dessins de fabrique au XVIIIe siècle. De nos jours, des firmes comme Prelle et Cie, Tassinari et Chatel utilisent leurs fonds anciens pour reproduire et adapter de nouveaux motifs. Dès le XVIIIe siècle, la conservation des archives des fabricants (registres) est considérée comme une garantie juridique contre la fraude et les intéressés refusent de remettre leurs échantillons dans un dépôt public. Sur ce thème, voir L. E. Miller, « Paris-Lyon-Paris : dialogue in the design and distribution of patterned silks in the 18th century », dans R. Fox et A. Turner éd., Luxury trades and consumerism. Studies in the history of the skilled workforce, Aldershot, Ashgate, 1998, p. 139-167 ; Poni C., « Mode et innovation : les stratégies des marchands en soie de Lyon au XVIIIe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 45, 1998, p. 589-625 ; Hilaire-Pérez L., « Inventing in a world of guilds : the case of silk fabrics in Lyon in the eighteenth century », op. cit. note 6.
51 Il faut ajouter d’autres enjeux : caractère ostentatoire des collections privées, visées pédagogiques de collections publiques, logiques promotionnelles et commerciales des expositions d’objets nouveaux, des démonstrations et des visites. Voir par exemple l’exposition organisée par Christiane Douyère-Demeulenaere sur « La photographie dans les expositions universelles » au Centre historique des archives nationales, fin 2000 (Mois de la photo à Paris) et les actes à paraître du colloque Sciences et spectacles au temps des Lumières, organisé par Bernadette Bensaude-Vincent et Christine Blondel en 2002 (CRHST-Cité des sciences et de l’industrie-Université Nanterre Paris X).
52 Ferguson E., Engineering and the mind’s eye, Cambridge (Mass.), MIT Press, 1992 ; id., « The mind’s eye : nonverbal thought in technology », Science, 197, 26 août 1977, p. 827-836 ; Hindle B., Emulation and Invention, New York, New York University Press, 1981 ; Root-Bernstein R. S., « Visual thinking : the art of imaging reality », Transactions of the American philosophical society, 75, 1985, p. 50-67.
53 Bret P., « Genèse et légitimation patrimoniale d’une invention individuelle : les archives de l’Artillerie à l’origine d’une innovation dans la Marine au XIXe siècle », dans Les chemins de la nouveauté, op. cit. note 5, p. 385-410 ; Cotte M., De l’espionnage à la veille technologique, Besançon, Université technologique Belfort-Montbéliard/Presses universitaires de Franche-Comté, 2005.
54 Vérin H., « Les machines hydrauliques dans les théâtres de machines (XVIe -XVIIe siècles) », dans Archives, objets et images des constructions de l’eau, op. cit. note48, p. 103-1 19 ; Dolza L. et Vérin H., « Figurer la mécanique : l’énigme des théâtres de machines à la Renaissance », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 51-2, avril-juin 2004, p. 7-37.
55 Long P. O., « The cultural uses of invention in early modern Europe », dans Les chemins de la nouveauté, op. cit. note 5, p. 293-312 ; Pinault-Sorensen M., « Le dessin, témoin de l’innovation scientifique et technique (XVIIe et XVIIIe siècles) », ibid., p. 343-360 ; Ferguson E., Engineering and the mind’s eye, op. cit. note 52.
56 Lubar S., « Representation and power », Technology and culture, 36-2, suppl., avril 1995, p. 554- 581.
57 Pour la période contemporaine, voir le catalogue du fonds des Recueils de la BnF présenté par Cottereau A., Daviet J.-P. et Thévenot L. éd., Archives d’entreprises du XIXe siècle. Industrie mécanique, industrie textile, Paris, Bibliothèque nationale, série « Etudes, guides et inventaires », no 13, 1989. Voir aussi les actes à paraître du séminaire sur la presse et les périodiques techniques, op. cit. note 14.
58 Hilaire-Pérez L., « Les boutiques d’inventeurs à Londres et à Paris au XVIIIe siècle : jeux de l’enchantement et de la raison citoyenne », dans Coquery N. dir., La boutique et la ville, Commerces, commerçants, espaces et clientèles, Tours, CEHVI, 2000, p. 171-189 ; id., « Les démonstrations d’inventions dans l’économie des savoirs en France et en Angleterre au XVIIIe siècle : boutiques, ateliers, dépôts et sociétés d’encouragement », à paraître dans les actes de Sciences et spectacles au temps des Lumières, op. cit. note 51.
59 Lubar S., « Representation and power », op. cit. note 56 ; Corn J. J., « Educating the enthusiast : print and the popularization of technical knowledge », dans Wright J. L. dir., Possible dreams : enthusiasm for technology in America, Dearborn (Mich.), Henry Ford Museum and Greenfield Village, 1992 ; Thébaud-Sorger M., L’air du temps…, op. cit. note4; Hilaire-Pérez L. et Thébaud-Sorger M., « Les techniques dans l’espace public. Publicité des inventions et littérature d’usage en France et en Angleterre au XVIIIe siècle », op. cit. note 18.
60 Voir les recherches nouvelles sur les publics de la technique et les figures du technicien amateur au XIXe siècle, par exemple dans la photographie : Corcy M.-S., Techniques photographiques…, op. cit. note41 ; Perceval M., Décloisonner les savoirs : Alphonse Davanne (1824-1912), chimiste, amateur et vulgarisateur de la photographie, DEA, CDHTE-Cnam, 2004.
Auteur
CDHTE-Cnam.
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Mine claire
Des paysages, des techniques et des hommes. Les techniques de préparations des minerais de fer en Franche-Comté, 1500-1850
Hélène Morin-Hamon
2013
Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l’Ancien Régime à la Révolution
Michel Taillefer
2014
« Rapprocher l’école et la vie » ?
Une histoire des réformes de l’enseignement en Russie soviétique (1918-1964)
Laurent Coumel
2014
Les imprimeurs-libraires toulousains et leur production au XVIIIe siècle (1739-1788)
Claudine Adam
2015
Sedes Sapientiae
Vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale
Sophie Brouquet (dir.)
2016
Dissidences en Occident des débuts du christianisme au XXe siècle
Le religieux et le politique
Jean-Pierre Albert, Anne Brenon et Pilar Jiménez (dir.)
2015
Huit ans de République en Espagne
Entre réforme, guerre et révolution (1931-1939)
Jean-Pierre Almaric, Geneviève Dreyfus-Armand et Bruno Vargas (dir.)
2017