La quête de l’identité lignagère aux xiiie-xive siècles en Toscane : de la Domus Pannocchiensium aux Comites de Ilcio
p. 343-353
Texte intégral
Introduction
1Au VIe siècle, Isidore de Séville définissait le noble comme celui dont le nom et l’ascendance étaient connus1. Le système de dénomination et les liens du sang faisaient alors la noblesse et l’identité de l’être. Quand au début du XIIIe siècle, un chevalier croisé, issu d’un des lignages les plus puissants de Toscane, cherche à tout prix à se débarrasser de son nom et d’omettre au maximum ses origines, règne alors une incompréhension pour le chercheur confronté à cette attitude séparatiste. De ce tournant significatif et décisif dans l’histoire du lignage comtal Pannocchieschi, s’amorce une nouvelle organisation des structures familiales. En effet, une branche naît, cherche son autonomie, y parvient et s’affirme en tant que lignage à part entière, détaché du reste du noyau originel.
2En 1648, un de ses descendants, le comte Andrea Lodovico, déplorait les difficultés soulevées par les obscures origines de sa propre famille2. Depuis toujours, elles semblent avoir été sujettes à controverse. Les premières mentions diplomatiques relèvent la date de 11343, même si les origines – certainement antérieures à cette date – sont à mettre en lien avec les réseaux féodovassaliques de l’évêché de Volterra4. La maison Pannocchieschi s’implante dans ce diocèse, tout d’abord au Nord – en val d’Arno – puis dans les collines métallifères, où elle étend son pouvoir progressivement (zone sud-ouest de la Toscane). Ils n’y sont pas seuls seigneurs, partageant l’aire maremmane avec les grandes puissances comtales, les Aldobrandeschi à l’est, et les Gherardeschi à l’ouest. La période des comtes-évêques de Volterra (fin XIIe-déb. XIIIe s.) s’inscrit dans un contexte d’effervescense communale, caractérisée par une implication directe dans la lutte entre Guelfes et Gibelins. L’excommunication et la guerre contre la Commune deviennent les garants du maintien de la seigneurie épiscopale.
3Principal représentant d’une branche cadette, tenue à l’écart du reste du groupe, Ranieri Pannocchieschi, comte de Travale (ca.1204-qd.1231), met en place une véritable stratégie, pourvoyeuse d’une nouvelle identité lignagère, tandis que la reconnaissance et le pouvoir de la maison sont déjà pleinement attestés. Quelles sont donc les motivations de ce comte à organiser une sécession au cœur du noyau familial, au point d’en faire omettre les propres origines, puisque tel en sera le résultat quelques décennies plus tard. Le nouveau lignage ne fait plus aucune référence dans sa désignation à la domus Pannocchiensium, et s’intitule simplement « des comtes d’Elci ».
I – L’impulsion d’une mise en quête lignagère
4Variés, les motifs d’innovation identitaire s’imprègnent du contexte général (politique, juridique, démographique) et d’une volonté individuelle.
a) Prolificité et coutumes successorales
5Dans un premier temps, la réalité démographique et l’application des coutumes successorales en matière patrimoniale expliquent partiellement la mise en marche du processus d’identification nouvelle.
6En effet, favorisant le développement des familles larges, par une expansion démographique sans limites, les structures familiales nobiliaires italiennes virent leur gestion compliquée par le nombre de descendants5. En ne considérant que les membres masculins, entre 1134 et 1204, les premières générations comprennent treize individus, en droit de réclamer leur dû, et pouvant souhaiter se détacher du reste de la famille.
7Le principe général de ne favoriser aucune branche particulière dans les héritages, et de ne pas utiliser le système de primogéniture, risque de fortement menacer la cohésion familiale. Pendant les premières générations, l’unité est conservée, grâce à l’alternative palliative d’une gestion commune et collégiale, plaçant tous les héritiers mâles sur une même ligne, celle de la copropriété. Mais au début du XIIIe siècle, le nombre croissant de prétendants à l’héritage rompt l’équilibre jadis instauré.
b) Le titre nobiliaire comme vecteur identitaire principal
8Le fort sentiment d’appartenance au lignage de Pannocchiensibus attesté à la fin du XIIe siècle, traduit l’attachement irréversible à l’identité collective. Il est renforcé par la détention d’un vaste patrimoine de terres, de droits juridictionnels grevés, dévolu par principe égalitaire, et par la transmission d’un passé commun, d’un cognomen unique et d’un titre comtal6.
9Cette même titulature porte la marque d’un collectivisme forcené, puisque aucun schéma d’attribution rigoureux n’est fixé. Ainsi, les comtes et seigneurs « de Travale » se succèdent sans être nécessairement père et fils, mais sont plus souvent cousins germains voire cousins à un degré plus lointain. L’identification individuelle demeure alors très fluctuante, au profit d’un attachement prôné et répété à la maison originelle.
c) Le poids de la tradition et le désir de la dépasser
10Toutefois, l’inadéquation d’un groupe numériquement important face à l’application d’une politique commune attise le souhait d’obtenir une identité individuelle chez certains membres, exclus. En effet, la promotion recherchée par la conduite générale de la famille ne peut être bénéfique à tout l’ensemble de la maison. Certains membres perpétuent la tradition familiale en demeurant dans la zone volterrane, cœur de la puissance comtale reposant sur l’occupation de l’évêché, occupant à tour de rôle les fonctions civiles et politiques communales de podestat et de capitaine du peuple7.
11Comment alors ménager les intérêts personnels de ceux qui cherchent à prendre du recul par rapport au reste de la maison, ces « exclus », sans tendre à accentuer cette discrimination ? Pour y parvenir, le besoin de redimensionner et de restructurer le noyau originel est indispensable.
12Ranieri de Travale amorce la première étape du processus d’identification lignagère, au début du XIIIe siècle.
II – A la conquête d’une nouvelle identité : les voies du processus de modifications
13Le processus d’émancipation lignagère et sa conséquente mutation identitaire passe par deux phases : la fondation d’une nouvelle lignée avec la création d’un nouveau système référentiel, le nécessaire renforcement du lignage nouveau-né avec l’action décisive de ses membres, même si les liens avec la domus originelle perdurent.
a) Les premiers éléments du séparatisme lignager : entre acquisition et mariage
14Le comte Ranieri de Travale mène une vie sans comparaison possible avec ses cousins. Parti pour la croisade en 1204-1205, il intègre le groupe de barons lombards qui reçoivent des terres en Romanie (à Cytre)8, épouse Frosina, fille du despote de Serbie Etienne et petite fille de l’empereur Alexis Comnène9, assiste le nouvel empereur Pierre de Courtenay dans son expédition vers Constantinople en 1217, est avec lui capturé dans les Balkans10, mais à l’inverse du souverain, en réchappe et peut rentrer en Toscane, où il acquiert le château d’Elci des mains d’un potentat nobiliaire décadent, les comtes Alberti, en 121911. C’est autour de ce couple novateur, tant dans son recrutement hypergamique et éloigné de l’épouse que dans sa politique patrimoniale, que se forge la nouvelle identité. Un couple assez exceptionnel (d’un valeureux comte et d’une étrangère de sang impérial) et un fief acquis hors du patrimoine familial suffisent à amorcer le processus de détachement vis-à-vis du reste du groupe originel, ouvrant au comte et à sa descendance une nouvelle destinée.
15Les modifications identitaires sont définitivement acquises deux générations plus tard, par l’officialisation de la titulature. En effet, dans les années 1230, la disparition précoce de l’unique fils de Ranieri, Manuello (mort en 1231)12, et l’existence d’une fille, Maria, ne permettent pas de grandes innovations. Ils suivent les directives laissées par leur père en matière « politique », sans vraiment accentuer la distinction identitaire, ni chercher à se rallier à la famille originelle. Il ne s’agit pourtant pas d’un statu quo total puisque, en dépit d’une vie relativement brève, Manuello a le temps de corroborer les actions de son père (mort entre 1226 et 1231), assistant sa mère dès son plus jeune âge dans la gestion des biens et des seigneuries13. Son mariage avec Adalagia degli Alberti contribue au renforcement des liens entre les deux maisons nobles. Enfin, le testament de Manuello mentionne le maintien du soutien et du protectorat par la commune de Sienne, requis par son père en 1222, en échange d’un statut équivalent à celui d’un citoyen siennois14.
16Les premiers éléments de la stratégie d’émancipation du noyau familial sont corroborés, et l’unité entretenue entre les premiers descendants15.
b) Le renforcement de l’émancipation identitaire
17C’est à la troisième génération que Ranieri, petit-fils homonyme de Ranieri de Travale, s’affirme comme « comte d’Elci » (1253). La sécession est alors consommée. Comment y parvient-il ?
18Les premiers temps après sa majorité, il porte le même titre que ses deux parents : comte de Travale16. Bien vite, il donne une forte impulsion à l’émancipation lignagère, en adoptant le titre éponyme du château acquis par son grand-père : Elci17. Le titre n’est alors qu’individuellement porté et le lignage « de comitibus de Ilcio » n’apparaît officiellement qu’en 130918.
19Ranieri comte d’Elci cherche par tous les moyens à constituer un lignage fort, uni et autonome : il associa rapidement ses fils à ses décisions19, gère lui-même tous les biens dévolus aux femmes du groupe (notamment en matière dotale)20, amène ces dernières à vivre ensemble dans les palais familiaux21, organise les successions autour du principe usuel d’égalité entre ses enfants et ses petits-enfants, d’une part Conte, et les enfants de son fils défunt Ildibrandino, Cantino, Magia et Guido, d’autre part22. A sa mort (à près de 70 ans), le désintéressement vis-à-vis du reste de la Domus Pannocchiensium paraiît pleinement effectif, perçu comme l’une des principales clauses du testament du comte. Néanmoins, l’évolution des liens entre cousins dépend aussi du poids du contexte général, surtout dans le domaine politique.
20Les contacts entre les deux entités familiales perdurent. Les luttes intestines en Toscane entre Gibelins et Guelfes déchirent la maison comtale. Par l’obtention de privilèges des mains de l’empereur et des papes, à la fin du XIIe et début du XIIIe siècle, les évêques volterrans Pannocchieschi optent tantôt pour le parti impérial tantôt pour le pontifical, en fonction de leurs intérêts du moment23. Pendant longtemps, cette ambivalence politique est adoptée par le reste de la famille jusqu’à ce s’opère une scission, plaçant la majorité de la Domus Pannocchiensium au service du Pape. A l’inverse, les comtes d’Elci ne cessent d’affirmer leur soutien au parti impérial. Nonobstant le poids de cette décision et les pressions exercées, ils restent fidèles à ce choix, payant le prix de cette insubordination au lignage. En Toscane, l’option gibeline est de moins en moins populaire et le revirement du gouvernement siennois, devenu fidèle du Pape, aux alentours de 1260-1270, aggrave la situation des comtes d’Elci. Fréquemment, les armées siennoises sont mandatées pour détruire les châteaux d’Elci et de Montalbano, répandant sur les cendres symboliquement le sel de l’éradication24. Le gouvernement siennois procède à une véritable campagne de soumission de ces nobles maremmans réfractaires25.
21Dès lors, en total désaccord avec leurs parents, les comtes d’Elci doivent former et développer de nouveaux cercles de sociabilité, plus proches de leurs convictions politiques. A Pise, cité défenderesse du gibelinisme, ils reçoivent le meilleur accueil auquel ils peuvent prétendre. Ils contractent de fructueuses alliances avec les élites pisanes et leurs affins26. Par la même occasion, ils y obtiennent de hautes charges politiques et administratives27, avant de prendre la citoyenneté en 131728.
c) La pérennité des liens avec la maison originelle
22Les contacts non-belliqueux qui perdurent avec le reste de la domus Pannocchiensium sont de deux ordres : patrimonial et mémoriel.
23La quête d’identité lignagère a été amorcée par l’acquisition d’un nouvel ensemble dont la toponymie sert d’identificateur séparatiste. La gestion collégiale continue d’être appliquée, nonobstant les prises de positions politiques divergentes et les acquisitions récentes et individuelles. Le capital stratégique que représente le patrimoine ancestral, témoin et preuve de la grande noblesse du lignage et du pouvoir de la famille, doit donc être réparti pour permettre la simplification d’une telle gestion, sans défavoriser l’une ou l’autre des branches. Les échanges de parts de châteaux contribuent à constituer des ensembles plus homogènes et à mettre un terme à la mosaïque de parcelles éparpillées sur le territoire dominé. L’Estime cadastrale siennoise de 1316-1320, la Tavola delle Possessioni, met en lumière cette répartition effective entre les comtes d’Elci et le reste de la domus Pannocchiensium. Les châteaux d’Elci, de Montalbano, de Giuncarico, d’Alma, de Travale et de Gerfalco composaient le patrimoine foncier et juridictionnel des comtes d’Elci, estimé à 53 000 livres 4 deniers. Pour les autres branches, les châteaux de Montemassi, Castiglione-Bernardi, Petra, Gavorrano, et des parts de Fosini, sont évalués à 93 333 livres 6 sous 8 deniers29. La scission est prononcée.
24L’héritage ancestral ne passe pas uniquement par une transmission complexe de biens matériels, mais aussi par certaines traditions, comme celle de la nécropole familiale. En effet, les testaments des comtes indiquent fréquemment la volonté de se faire ensevelir à l’abbaye de San Galgano, au sud de Sienne30. En dépit des oppositions et du déchirement lignager, les comtes perpétuent la tradition de la sépulture auprès des cisterciens, dont l’établissement a été édifié et doté par l’évêque de Volterra Ildebrando Pannocchieschi à la fin du XIIe siècle. Une chapelle y est dédiée à la famille comtale, en souvenir du prélat entrepreneur, et en raison de la multiplicité des dons obituaires offerts par les comtes, pro reddentione anime sue et eorum heredum. Le caractère gentilice du monastère transparaît également dans la confiance placée en l’abbé du lieu, à qui est recommandée la gestion des dots des comtesses d’Elci, instituant de fait un véritable rapport synallagmatique entre les deux entités31. Ce n’est qu’avec le développement des Ordres Mendiants en Toscane, au début du XIVe siècle, qu’est remis en question le processus de donations et de sépultures à l’institution qui était devenue, pour les comtes, une nécropole familiale32.
III – Gestion de la nouvelle identité lignagère : entre cohésion et tensions
25Le maintien de la cohésion au sein du nouveau lignage n’est pas chose aisée. En effet, Ranieri d’Elci suit une méthode d’organisation rigoureuse pour offrir au nouveau lignage une chance de survie.
a) L’imprégnation collective d’une individualisation lignagère
26L’adoption d’une titulature individuelle et collective (comes de Ilcio / de comitibus de Ilcio) est effective à partir des années 1310, appliquée à l’ensemble des membres du lignage, corroborant l’idée d’un lignage à part entière33. Assez explicite dans ses termes, l’intitulé cadastral corrobore la scission devenue officielle : « les nobles et seigneurs de Pannocchiescha et de la Domus Pannocchiensium, à l’exception de ceux d’Elci »34.
27A cela, s’ajoute l’image véhiculée par les comtes d’Elci. Ne se contentant pas de leur nouveau titre, ils modifient l’un des principaux vecteurs d’identité : l’héraldique. Un premier bilan dressé des sceaux et matrices nous permet d’identifier clairement comme motif central et récurrent pour toute la domus, la pannocchia (épi en italien, dont dérive le nom Pannocchieschi)35. L’adjonction d’une aigle bicéphale à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle se pose en tant qu’emblème distinctif et sécessionniste des comtes d’Elci. Les hypothèses quant à son origine et sa mise en circulation sont variées36. Toutefois, la première représentation aujourd’hui recensée est d’époque médiévale tardive37. Que l’origine soit l’apanage d’un privilège décerné par l’empereur byzantin Michel Paléologue à la fin du XIIIe siècle à deux fils de Ranieri d’Elci ou qu’elle soit le fruit de la volonté de marquer son appartenance politique au parti impérial, au gibelinisme, le rajout de l’aigle bicéphale demeure spécifique aux comtes d’Elci. Il faut alors se demander si cette modification héraldique soulève la question de l’affaiblissement du lignage originel, en marquant une rupture indélébile par laquelle le nouveau lignage « armorié » nuit à ses aïeux ou s’il confirme réellement une nouvelle identité autour de l’oiseau38.
b) La récurrence cyclique des maux familiaux et les premiers signes de faiblesse
28Le large nombre de descendants de Ranieri et la récurrente prolifération d’héritiers masculins à la 5ème et 6ème génération entravent rapidement l’évolution du groupe familial. En dépit de maintes précautions fédératrices de la nouvelle lignée, comme la solidarité et la collégialité de la gestion patrimoniale, la cohésion lignagère d’Elci est de courte durée.
29Les affaires patrimoniales détériorent les relations établies au sein de la topolignée d’Elci. A peine son père a-t-il disparu que le jeune Andronaco se trouve spolié par ses cousins germains, le détroussant de son héritage. Les fils de Conte, Guglielmo, Gaddo et Manuello cherchent même à le supprimer. La controverse éclate au grand jour en 1324, lorsque l’orphelin, devenu majeur, demande réparation devant le conseil de la commune de Sienne, à qui il réaffirme en même temps son attachement et sa loyauté, sa fidélité en tant que « fils dévoué et citoyen siennois »39.
30Dès lors, ces premières confrontations en matière de dévolution patrimoniale mettent à jour les premiers signes de faiblesse au sein du lignage de comitibus de Ilcio. Depuis 1324, les deux branches, celle de Conte d’une part, et celle de Cantino d’autre part, demeurent en étroite relation patrimonialement parlant, mais du point de vue stratégique, elles optent chacune pour une voie différente.
c) Une stabilité instaurée, des options différentes
31Encore une fois, c’est à travers la titulature utilisée qu’apparaissent les tentatives de distinction entre cousins. L’effet se manifeste donc dans le port d’un titre supplémentaire par Conte, son fils Gaddo et ses propres enfants. Ils s’octroient d’abord ponctuellement, puis de plus en plus fréquemment, le titre de comte de Giuncarico. Le premier usage date de 130840. Toutefois, le titre est rarement cité seul. Il est alterné avec la dénomination individuelle et collective commune à toutes les branches de « comtes d’Elci » et de « lignage des comtes d’Elci »41. Une telle désignation s’explique notamment par la confusion occasionnée dans les esprits par le pouvoir détenu et exercé sur les communautés rurales et les châteaux. L’attribution des titres semblait régie principalement par ce principe : en 1330, Gaddo comte d’Elci est dit « seigneur véritable et naturel de Giuncarico »42. Les porteurs de cette nouvelle titulature appartiennent exclusivement à la branche de Conte, et de celle-ci, uniquement au comte Gaddo et à ses quatre fils, Ranieri, Ugolinuccio, Giovanni et Conte43. Ils arborent ainsi par alternance le titre de Giuncarico avec celui d’Elci, parfois en fonction des autorités communales devant lesquelles ils se présentent, afin de légitimer leur pouvoir sur des terres et juridictions en passe de leur échapper. Toutefois, le rattachement au lignage « de comitibus de Ilcio » est sans cesse rappelé. A l’inverse, les descendants de Cantino n’ont recours qu’au titre d’Elci, sans jamais user d’une autre identité, au moins jusqu’à la fin du XIVe siècle.
32Déjà, les liens adelphiques priment sur ceux du sang, et au travers du port d’un nouveau titre, paraît l’option séparatiste d’une lignée. Néanmoins, malgré l’expression envieuse de certains cousins à l’encontre de leurs pairs, les comtes d’Elci dans leur ensemble tentent de perpétuer la politique du lignage de rapprochement avec la commune de Sienne, de poursuivre tant bien que mal la tradition de la détention d’un patrimoine collégialement administré, et de transmettre un nom, un titre et un écu. Ainsi, l’objectif était bien évidemment d’étouffer dans l’œuf, le germe d’émancipation en recomposition, qui a éclos et mûri cinquante ans auparavant.
33L’individualisation des deux branches d’Elci, celle de Conte et celle de Cantino, procède de la promotion ou de la déchéance de ses membres. Les fils d’Andronaco, et petits-fils de Cantino, Aldobrando et Manuello reçoivent les titres honorifiques de chevalier44 et de comte palatin de l’empereur Charles IV45, et prennent fonction à de hauts postes politiques et administratives, à la requête du duc de Milan : Podestat de Côme, Parme et Pise46. A l’inverse, les héritiers de Gaddo sont plus indisciplinés, confrontés au gouvernement siennois qui incarcère deux des quatre fils du comte, pour insubordination à l’autorité communale, en 138047. En même temps, Ranieri, le moins exposé de tous aux foudres gouvernementales, peut-être plus diplomate que ses frères, reçoit le privilège de porter les armes à l’intérieur même de la cité48, ce qui atténue le processus de déclin de cette branche par rapport aux « Cantiniens ».
Conclusion
34Nos comtes sécessionnistes ont alors, outre l’adoption d’une titulature séparatiste, adopté une toute autre identité. La rupture de la cohésion familiale originelle est alors pleinement consommée, exposée aux yeux de tous, faisant de la lignée des comtes d’Elci plus qu’une simple “topolignée”, mais un lignage à part entière. L’acquisition d’une nouvelle identité passe par l’emploi d’une série de vecteurs servant à s’émanciper du noyau originel, comme l’acquisition d’un nouveau point d’ancrage stratégique qu’est le château fédérateur, et par l’usage d’emblèmes qui viennent corroborer la sécession organisée : le port d’un titre si distinctif qu’il en omet l’origine même de la lignée se fait l’éclairage de ce processus d’autonomie. L’individualisation et l’identification ne passent pas uniquement par ces vecteurs, puisqu’elles sont largement redevables aux actions individuelles.
Notes de bas de page
1 Isidore de Séville, Etymologiarum sive originum, W.M. Linsay (éd)., Oxford, Oxford University Press, 1911, liv. X, 184.
2 Biblioteca Comunale degli Intronati di Siena (désormais B.C.I.), ms.B.V.24, Andrea Lodovico D’ELCI, Compendio delle attioni di quelli della famiglia dei Pannocchieschi, della descendono e sono i conti d’Elci.
3 Biblioteca Comunale Guarnacci di Volterra, ms. 11347, Carte Mariani, n° 128, 1134 – février.
4 Considérant l’inaccessibilité des archives épiscopales de Volterra, je suis obligée de donner comme première date celle de 1134, à tout instant révisable.
5 Cammarosano (Paolo), « Aspetti delle strutture familiari nelle città dell’Italia comunale, secoli XII-XIV », Studi Medievali, 3ème série, XVI, 1975, fasc. I, pp. 417-435 ; Carocci (Sandro), « Genealogie nobiliari e storia demografica. Aspetti e problemi (Italia centro-settentrionale, XI-XIII s.) », Comba (R.), Naso (I.) (dir), Demografia e società nell’Italia medievale (secoli IX-XIV), Cuneo, 1996, pp. 87-105, p. 88-90 ; Violante (Cinzio), « Alcune caratteristiche delle strutture familiari in Lombardia, Emilia, Toscana durante i secoli IX-XII », Famiglia e parentela nell’Italia medievale, publication partielle des actes du colloque de Famille et parenté dans l’Occident médiéval, (Paris, 6-8 juin 1974), Bologne, Il Mulino, 1981, pp. 19-57 ; Cammarosano (Paolo), La famiglia dei Berardenghi, Contributo alla storia della società senese nei secoli XI-XIII, Spolète, Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, 1974 ; Collavini (Simone Maria), Honorabilis Domus et spetiossimus comitatus. Gli Aldobrandeschi da conti a principi territoriali, Pise, ETS, 1998 ; Lansing (Carol), The Florentine Magnates : Lineage and faction in a medieval commune, Princeton – Oxford, 1991.
6 La première mention d’un titre lignager collectif date de 1185, lorsqu’un second membre de la maison, Ildebrando, accède au siège épiscopal de Volterra et reçoit de l’empereur Frédéric Ier un privilège. Regestum Volaterranum, regesten der Urkunden von Volterra (778-1303), Fedor Schneider (éd.), Rome, Ermanno Loescher, 1907, Regesta Chartarum Italiae, (désormais Reg. Vol.), n° 215, 1185, novembre 2, p. 75 : « Ildebrandus de Pannocchiensibus ».
7 Cecina (Lorenzo-A.), Notizie istoriche di Volterra, alle quali si aggiunge le serie de’Podestà e Capitani del Popolo di Essa, Pise, 1758, réimp. Arnaldo Forini Editore, Collana Historia Urbium et Regionum Italiae Rariores CX, nuova serie XXVI.
8 Archivio Segreto Vaticano (Rome, désormais A.S.V.), Reg. Vat. 10, n° 254 ; Reg. Vat. 8, n° 136, ff°32v-33 ; n° 137, f°33 : Ses terres sont situées dans le diocèse de Kytros (au sud de Thessalonique sur la côte). Henri de Valenciennes, Continuation de l’Histoire de Ville-Hardouin, Recueil des Historiens des Gaules et de la France, XVIII, M.J.J. Brial (éd.), Paris, 1822, p. 501 [An 1208, n° 281n].
9 A.S.S. Diplomatico Pannocchieschi d’Elci (désormais Dipl. Pann. d’Elci), n° 2, 1223, juillet 10. Georges Acropolite, Annales, L. Allatio (éd.), in Corpus Scriptorum Historiae Byzantiniae, Bonn, 1837, pp. 10-12. Nicetas Chôniates, Historia, B.G. Niebuhrii (éd.), Corpus Scriptorum Historiae Byzantiniae, Bonn, 1885, liv. 3, pp. 703-705. Se reporter aux tableaux de filiation de Cheynet (Jean-Claude), Pouvoir et contestations à Byzance (963-1210), Paris, Publications de la Sorbonne, 1990, pp. 284-285.
10 A.S.V. Reg. vat 9, n° 610, 711.
11 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 1, 1219, septembre.
12 Son testament date du 14 février 1231, A.S.S. Conventi 162 (Caleffo de San Galgano), cc. 344- 344v.
13 A.S.S Dipl. Pann. d’Elci, 1223, juillet 10-24.
14 A.S.S. Diplomatico Riformagioni, 1222, septembre 26.
15 Dans un acte de 1235, l’unique représentante majeure du lignage, la comtesse Maria, tutrice de son neveu Ranieri, tente de récupérer un des domaines prédominants du groupe en pleine émergence, Giuncarico, encore aux mains de la commune de Sienne (depuis 1222). La participation de Maria s’inscrit dans la ligne stratégique paternelle, renforçant les liens entre les futurs comtes d’Elci et le gouvernement de Sienne : Il Caleffo Vecchio del Comune di Siena (désormais C.V.), Giovanni Cecchini (éd.), Florence, 1932-1984, n° 299, 1235, février 1.
16 A.S.S. Capitoli 2, ff.516v-517, 1250, mars 31 ; A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 5, 1251 (1252), janvier 9.
17 A.S.S Dipl. Pann. d’Elci, n° 6, 1252 (1253), février 22 : « Ranerio comite de Ilcio ». A partir de cette date, le port du titre « d’Elci » est presque systématique, même si parfois les dénominations coexistent : A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 12, 1259, avril 28, « domini Ranerii comitis de Ylcii filii olim Manuelli domini Ranerii de Travali ».
18 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 27, 1309, avril 17, « magnifico viro comiti (Conti) olim Ranerii de comitibus de Ilcio ».
19 C.V., n° 943, 1282, avril 19 ; A.S.S. Capitoli 2, 1282, mai 24. De même, lors d’une nouvelle soumission en 1289, Ranieri est associé à ses deux fils, Bindino comte de Romanie et Conte : A.S.S. Capitoli 2, 1289, novembre 26-27, cc. 541-542. Dans un acte de 1291, Conte et Ildibrandino dit Bindino assistent leur père dans la rédaction d’un acte faite en leur château : A.S.S. Conventi 162, cc. 238t-240.
20 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 20-22, 1301, septembre 4-5-9. Sur la gestion des dots des comtesses d’Elci, article en cours de publication : Cirier (Aude), « Donne e patrimonio nella nobiltà senese del Trecento. Riflessioni intorno alle vicende matrimoniali e patrimoniali della contessa Costanza d’Elci (ca.1306-1342) », Ricerche Storiche.
21 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci n° 22, 1301, septembre 9.
22 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 20-22, 1301, septembre 4-5-9.
23 Privilèges impériaux de Frédéric Ier Barberousse désignant l’évêque Ildebrando Pannocchieschi comme « son prince », confirmés par ses successeurs : 1185, mai 17 – Crémone, APPELT (Heinrich) (éd.), Diplomata regum et imperatorum Germaniae, t. X, part. IV, Frederici I. Diplomata inde ab a. MCLXXXI usque ad a. MCXC, Hannovre, 1990, Hahnsche Buchhandlung, Monumenta Germaniae Historica, n° 905, p. 165-166. Reg. Vol.n° 214-215, p. 75 ; n° 218, p. 76 ; n° 223, p. 77. L’évêque Pagano Pannocchieschi fut élevé comte palatin en 1225 : A.S.S. Dipl. Archivio Generale, 1224, février 26 (1225). Privilèges pontificaux : Reg. Vol. n° 221- 222, p. 77 ; n° 226-227, p. 78 ; n° 238, p. 82. Un des plus importants est le droit de battre monnaie, par Henri VI en 1189, à Ildebrando, évêque de Volterra : Reg. Vol. n° 228, p. 78.
24 Cammarosano (Paolo), Passeri (Vincenzo), I Castelli del Senese, Strutture fortificate dell’area senese-grossetana, Repertorio, t. 2, p. 362 « Elci ». Cucini (Costanza), Radicondoli. Storia e archeologia di un comune senese, Rome, 1990, p. 286. A.S.S. Capitoli 2, 1289, novembre 26-27, ff°541-542 ; A.S.S. Biccherna, 101, juillet-décembre 1289, c. 146 (30 novembre) ; A.S.S. Biccherna 120-127, juillet – décembre 1314, c. 153. Davidsohn (Robert), Storia di Firenze, Florence, 1977, Sansoni, 8 vol., t. 3, p. 438. Agnolo di Tura del Grasso, Cronaca Senese detta della Cronaca Maggiore, in Cronache senesi, Lisini – Iacometti (éd.), Rerum Italiarum Scriptores, Bologne, 1939, t. XV, part. VI, Editore Zanichelli, pp. 346-347.
25 Les comtes d’Elci signèrent de nombreux pactes de soumission, dont le premier date de 1282 : Caleffo Vecchio, 1282, avril 19, n° 943.
26 Mariage de Costanza, fille de Conte, avec Mariano III, juge d’Arborea, seigneur de Sardaigne avant 1323 : A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 36, 1323, juin 16. Mariage de Bartholomea, fille d’Andronaco, avec Silvestro della Rocca, proche des Donoratico della Gherardesca : A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 91-92, 1346, février 17 – avril 27.
27 En 1288, Ildibrandino, comte d’Elci dit de Romanie, fut élu capitaine du peuple pisan, participant aux chevauchées pisanes sous l’égide impériale : Archivio di Stato di Pisa (désormais A.S.P.) Archivio del Comune di Pisa, div. A, n° 214, Brevus Antianorum ab anno MCCLXXXIX ad anno MCCCCVII, f°1. Anonyme, Fragmenta Historiae Pisanae, RR. II. SS., XXIV, cc. 643-672, c. 653.
28 A.S.P. Archivio del Comune di Pisa, div. A, n° 74, Consiglio del Senato e Provvisioni de’Savi 1317- 1361, f°3v.
29 A.S.S. Estimo 93, ff°449-453.
30 Canestralli (Antonio), L’abbazia di San Galgano, monografià storico-artistica con documenti inediti, Florence, 1896.
31 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 22, 1301, septembre.
32 Sur l’importance des relations entre la noblesse du contado et les Ordres Mendiants à Sienne, article en cours de préparation : Cirier (Aude), « La noblesse du contado et l’ordre franciscain à Sienne au début du XIVe siècle, à la lumière d’un testament comtal : l’exemple de Gaddo, comte d’Elci (ca.1316-1345) ».
33 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 27, 1309, avril 17.
34 A.S.S. Estimo 93, ff°451-453.
35 Une première matrice en bronze datant du XIIIe siècle, conservée au musée du Bargello de Florence, est celle d’un sceau équestre. Le palefroi et le bouclier du cavalier sont ornés d’épis. L’inscription : + S’COMVNIS PAN/OCLENSIVM témoigne de son usage collectif : Muzzi (A.), Tommasello (B.), Turi (A.), Sigilli ecclesiastici e civili, Museo Nazionale del Bargello, Florence, 1988-1990, t. 2, « Sigilli privati », n° 892, p. 287. Le même symbole de l’épi se retrouve sur les dessins d’époque moderne de sceaux de comtes d’Elci de la fin du XIIIe s. et du début du XIVe s., conservés dans les archives familiales : A.S.S. Archivio Pannocchieschi d’Elci n° 10.
36 Morandi (Ubaldo), « Sigillo del conte Paganello Pannocchieschi », Studi in onore di Leopoldo Sandri, Ufficio Centrale per i Beni Archivistici e della Scuola Speciale per Archivisti e Bibliotecari dell’Università di Roma, Rome, 1983, pp. 603-606. Cignoni (Mario), « Uno studio storico-araldico. Lo stemma dei Pannocchieschi d’Elci », La spada e il leone. Studi di araldica medievale, 2, pp. 77-80. Dans le présent article, l’auteur fait référence à un manuscrit du XVIIe siècle, rédigé par l’érudit siennois Uberto Benvoglienti (B.C.I., ms.C.IV.21 (miscellanea), f°358) dont le discours pseudo historiographique fait mention de la chronique de ser Giovanni di Piero da Radicondoli, aujourd’hui perdue. Pour l’explication orientale de l’aigle, Schlumberger (Gustave), Sigillographie de l’Empire Byzantin, Paris, 1884, pp. 26-27, pp. 86-87.
37 Borgia (L.), Carli (E.), et al (dir), Le Biccherne, tavole dipinte delle magistrature senesi (XIII-XVIII), Rome, Ufficio Centrale per i Beni Archivistici e Ambientali, 1984. L’écu des comtes d’Elci apparaît aux Tavolette n° 65 (1467), 95 (1527), 106 (1558), 113 (1570), 129 (1607). Une autre matrice conservée au musée du Bargello de la fin du XVe siècle. arbore l’emblème de l’aigle bicéphale, tenant dans ses griffes l’épi. Il s’agit de celle du comte Achille d’Elci, Muzzi (A.), et al (dir), Sigilli ecclesiastici e civili… op.cit., t. 2, n° 892, p. 287.
38 Pastoureau (Michel), « Stratégies héraldiques et changements d’armoiries chez les magnats florentins du XIVe siècle », Annales E.S.C., 43-5, 1988, pp. 1241-1256.
39 A.S.S. Consiglio Generale, t. 101, ff°55-60v, 1324, août 16. A.S.S. Consiglio Generale, t. 195, ff°11-11v, 1385, juin 19.
40 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci n° 25, 1308, mai 21 : « Conte comite de Juncaricho ».
41 A.S.S. Diplomatico Città di Massa, 1339, août 27 ; A.S.S. Consiglio Generale, t. 128, ff°29-36v ; A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 84, 1340, septembre 17 ; A.S.S. Consiglio Generale, t. 191, cc. 25v- 28v, 1381, mars 12 ; A.S.S. Capitoli 3, cc. 640-642, 1381 mars 13 « de comitibus de Ylcio seu de Juncaricho » ; A.S.S. Capitoli 3, cc. 642-643, 1381, mars 15-17.
42 A.S.S. Capitoli 2, ff°545v-546v, 1330, mars 19.
43 Se reporter au tableau de filiation en annexe.
44 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 105, 1370, juin 8.
45 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 104, 1369, juillet 5.
46 A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 110, 1389, septembre 20 ; n° 110, 1389, septembre 20 ; n° 111, 1394, août 28.
47 A.S.S. Consiglio Generale, t. 190, 1380, février 15, cc. 18-19 ; 1380, avril 15, cc. 39v-41v.
48 A.S.S. Consiglio Generale, t. 190, 1380, juillet 5-août 11 ; A.S.S. Dipl. Pann. d’Elci, n° 108.
Auteur
Docteur en histoire, Post-doctorante Lavoisier-Copeland (M.A.E./Amherst College).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Mine claire
Des paysages, des techniques et des hommes. Les techniques de préparations des minerais de fer en Franche-Comté, 1500-1850
Hélène Morin-Hamon
2013
Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l’Ancien Régime à la Révolution
Michel Taillefer
2014
« Rapprocher l’école et la vie » ?
Une histoire des réformes de l’enseignement en Russie soviétique (1918-1964)
Laurent Coumel
2014
Les imprimeurs-libraires toulousains et leur production au XVIIIe siècle (1739-1788)
Claudine Adam
2015
Sedes Sapientiae
Vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale
Sophie Brouquet (dir.)
2016
Dissidences en Occident des débuts du christianisme au XXe siècle
Le religieux et le politique
Jean-Pierre Albert, Anne Brenon et Pilar Jiménez (dir.)
2015
Huit ans de République en Espagne
Entre réforme, guerre et révolution (1931-1939)
Jean-Pierre Almaric, Geneviève Dreyfus-Armand et Bruno Vargas (dir.)
2017
Mine claire
Des paysages, des techniques et des hommes. Les techniques de préparations des minerais de fer en Franche-Comté, 1500-1850
Hélène Morin-Hamon
2013
Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l’Ancien Régime à la Révolution
Michel Taillefer
2014
« Rapprocher l’école et la vie » ?
Une histoire des réformes de l’enseignement en Russie soviétique (1918-1964)
Laurent Coumel
2014
Les imprimeurs-libraires toulousains et leur production au XVIIIe siècle (1739-1788)
Claudine Adam
2015
Sedes Sapientiae
Vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale
Sophie Brouquet (dir.)
2016
Dissidences en Occident des débuts du christianisme au XXe siècle
Le religieux et le politique
Jean-Pierre Albert, Anne Brenon et Pilar Jiménez (dir.)
2015
Huit ans de République en Espagne
Entre réforme, guerre et révolution (1931-1939)
Jean-Pierre Almaric, Geneviève Dreyfus-Armand et Bruno Vargas (dir.)
2017
