Table des matières
Sophie Dulucq
Préface
Introduction
- « Préhistoire » de l’historiographie nigérienn
- Les travaux de Yves Urvoy : un jalon essentiel de l’historiographie nigérienne
- Des années 50 à 70 : faire de l’histoire en l’absence des cadres académiques et disciplinaires
- Les thématiques abordées par cet ouvrage
- L’Histoire savante au Niger dans ses cadres universitaires
- L’histoire, les historiens et la construction de l’identité nationale nigérienne
- Présentation et critique des sources
- I- Sources écrites de l’histoire savante
- 1- La production historiographique universitaire nigérienne
- 2- La production historiographique de spécialistes étrangers
- 3- les « matières connexes » : anthropologie et sociologie, droit, linguistique, littérature
- 4- L’œuvre de Boubou Hama
- II- Les sources écrites de l’histoire scolaire
- III- Les sources orales
- 1- Les entretiens individuels
- 2- Les enquêtes par questionnaires
- 3- L’approche collective
Première partie. L'élaboration d'une "nouvelle histoire"
Chapitre I. Les nouveaux axes de l’historiographie universitaire : « histoire totale » et « histoire politique », à partir des années 70
- 1. André Salifou et le projet d’« histoire globale »
- 2. La promotion de la voie politique et la critique du projet d’histoire globale
- a. L’Adar pré-colonial : seconde thèse nigérienne d’histoire
- b. Djibo Hamani et l’histoire globale
- 3. L’histoire politique : une « voie royale » ?
- a. « L’envahissante » présence des thématiques politiques
- b. Deux orientations essentielles : l’origine et la formation des États et l’analyse des institutions étatiques précoloniales
- c. Les historiens et la « dynamique d’étatisation » au XIXe siècle : le cas du Zarmatarey
- Son origine est singulière :
- Sa jeunesse est perturbée. Il acquiert des pouvoirs surnaturels…
- Du mercenaire au chef politique
- 4. Histoire-collecte, ou histoire-problème ?
- 5. L’approche globale évacue-t-elle la « micro-histoire » ?
- a. Un petit nombre d’études de cas
- b. Une généralisation plus aisée que l’analyse de cas précis ?
Chapitre II. Deux grands courants complémentaires : « histoire de l’intérieur » et « histoire de l’extérieur »
- 1. Première étude de cas : le Damergou pré-colonial
- a. À propos des sources de l’histoire du Damergou
- b. Le Damergou : une région pauvre à l’époque précoloniale ?
- c. L’histoire du peuplement et les relations entre les peuples du Damergou
- d. Les relations entre Touaregs et populations soudaniennes
- 2. Deuxième étude de cas : Malam Yaroh, le commerce transsaharien et l’esclavage
- a. Commerce transsaharien et esclavage
- b. Malam Yaroh
- c. L’historiographie nigérienne récente et la question de la traite transsaharienne
- 3. Un net déséquilibre entre l’histoire des élites et l’histoire populaire ?
- a. L’anthropologie historique a-t-elle contribué à renouveler et dynamiser certains débats historiographiques nigériens ?
- b. Les travaux de J.-P.O. de Sardan
- c. Encore les sources orales… enjeu essentiel de la maîtrise du discours historique
- d. Une autre approche par le basavec « une histoire des famines au Sahel », par Alpha Boureïma Gado : une nouvelle manifestation de l’influence de l’école des Annales ?
Chapitre III. De l’histoire savante à l’histoire scolaire
- 1. L’histoire, une « école de patriotisme »
- a. La mise en avant de ses vertus identitaires
- b. L’enseignement dans le cycle secondaire traverse depuis longtemps une crise dramatique
- c. Un relatif dynamisme de l’enseignement à l’école primaire
- 2. Périodisation et méthodologie de l’histoire
- a. La diversité des trames chronologiques
- b. Epistémologie et méthodologie de l’histoire…
- 3. La période pré-coloniale : un recentrage croissant sur l’espace nigérien
- a. Une attention particulière accordée aux grands royaumes précoloniaux en 1965
- b. Le manuel de 1983 : davantage d’importance accordée à l’espace nigérien
- c. Les manuels récents : l’espace nigérien est privilégié
- 4. Le regard sur « l’histoire euro-africaine »
- a. 1965 : ambiguïtés et maintien d’influence…
-
b. 1983 : un changement d’optique s’engage…
Le système colonial - c. Les manuels de 1997 et 2001 : une « décolonisation » de l’histoire au primaire ?
- 5. L’évolution des pratiques pédagogiques
- a. En 1965, l’enseignement privilégie la lecture et l’écriture
- b. En 1983, les documents d’accompagnement permettent un travail personnel plus soutenu
- c. Les manuels et les instructions récents valorisent une pédagogie participative et constructive
- L’enfance de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali, par les trois ouvrages (1965, 1983, CM2 de 2001)
- d. Un enseignement rénové, mais d’immenses difficultés
Deuxième partie. Les enjeux de la "nouvelle histoire"
Chapitre IV. les premières pressions du pouvoir politique
- 1. Une forte implication du pouvoir politique dans les entreprises historiographiques du moment
- a. Une forte présence dans les institutions universitaires et les manifestations scientifiques
- b. La politique culturelle des années 60 et 70, un sujet peu étudié
- c. Le passé, élément essentiel de la légitimation des pouvoirs en place
- d. Le rôle important des « traditionalistes-politiciens »
- 2. L’histoire au service de « l’idéal panafricain »
- a. Le Niger et l’idée panafricaine : une position originale
- b. Une différence d’approche entre Boubou Hama et Diori Hamani
- c. Les fondements historiques et « l’âge d’or » de l’unité africaine
- d. La bataille de Tondibi : point de départ de la fin de « l’âge d’or »
- e. Considérations sur le fait islamique : des regards ambivalents
- f. La « philosophie humaniste » de Boubou Hama
- 3. « Bâtir la nation nigérienne »
- a. Davantage qu’un discours en trompe-l’œil…
- b. Une identité nigérienne inscrite dans l’histoire
- c. Les premières pierres du chantier identitaire érigées dans l’ouvrage d’Urvoy
- d. L’histoire au service de l’unité nationale : une constante à partir des années 60
- e. La démocratie, l’un des fondements historiques de la civilisation africaine… et nigérienne
- 4. L’histoire selon Boubou Hama : une valorisation systématique de l’histoire zarma-songhay ?
Chapitre V. Un enjeu majeur : la « construction » du territoire
- 1. Une construction héritée de l’époque coloniale, ou un héritage de cohérences plus anciennes ?
- a. Un ouvrage important sur ce thème : L’histoire du Niger d’E.S. de Rivière
- b. L’ouest nigérien possède-t-il une personnalité historique forte ?
- c. Les espaces méridionaux : le rôle du jihad dans les processus d’individuation mis en valeur par un mémoire de maîtrise
- d. Un territoire aux frontières artificielles ?
- 2. Le processus de formation territoriale et le regard des historiens nigériens sur la colonisation
- a. La colonisation : rupture ou parenthèse ?
- b. L’arbitraire du tracé frontalier : handicap majeur pour le développement de la nation nigérienne ?
- c. L’arbitraire du tracé frontalier : révélateur indirect de la crise de l’État ?
- 3. L’Ayar, matrice de l’identité nigérienne ? l’importante théorie de Djibo Hamani
- 4. Des territoires nigériens à l’origine d’importantes dynamiques régionales
- a. L’Ayar, matrice du peuplement hausa
- b. L’antériorité des institutions politiques hausasen Adar… et au Niger en général
- c. Le Dendi nigérien, berceau de la culture du Songhaï ?
Chapitre VI. Nomades et sédentaires : les relations entre les peuples du Nord et du Sud nigérien
- 1. Les relations entre nomades et sédentaires : thème essentiel de « l’histoire nationale » nigérienne
- a. Un sujet anciennement exploré
- b. Peu d’intérêt de la part des historiens nigériens, jusqu’à une époque récente
- 2. La polémique entre historiens et idéologues de la rébellion touarègue, enjeu essentiel pour l’histoire nationale
- a. Une forte mobilisation de l’historiographie universitaire
- b. Les liens historiques entre nomades et sédentaires, enjeu essentiel de la « question touarègue »
- 3. La « question touarègue », sujet sensible dès les années 60…
- a. L’inquiétude des hommes politiques de l’époque
- b. Privilégier l’histoire des relations pacifiques entre nomades et sédentaires : une constante depuis l’indépendance
Chapitre VII. Relations pacifiques et conflictuelles : diversité des regards
- 1. Les spécialistes de l’est et du centre : un engagement clair en faveur de la thématique relationnelle
- a. L’article de Gerd Spittler
- b. L’important apport des recherches de D. Hamani
- 2. Les relations entre peuples « songhays » et « hausas » : un champ d’investigation novateur au niveau de l’« axiologie relationnelle ? »
- a. Une thématique clairement posée par une production récente, à partir de nombreux précédents
- b. La mise en avant d’un axe est-ouest d’échanges pacifiques
- c. Des enjeux multiples, liés à la nouvelle thématique
- 3. L’historiographie de l’ouest nigérien : des approches moins engagées dans la voie relationnelle ?
- a. L’importance des dynamiques d’affrontement
- b. Dynamiques d’affrontements et valorisation des nationalismes régionaux : les différences entre les deux versions de la thèse de Boubé Gado
- c. L’interprétation d’Idrissa Kimba
- 4. Les hésitations de l’historien
- 5. La dimension « nationaliste » des conflits précoloniaux
Chapitre VIII. Les résistances à la colonisation, élément essentiel de l’histoire nationale
- 1. Une thématique importante au niveau de récits d’histoire variés
- a. L’héritage légué par les travaux anciens
- b. Une importante progression de la recherche à partir des années 70
- c. Hors de la recherche, la thématique marque l’idéologie politique et l’enseignement scolaire
- 2. L’instrumentalisation du thème au niveau du champ politique : permanences et évolutions
- a. Un document du parti Sawaba de 1961
- b. Boubou Hama et les résistances anticoloniales
- c. Au niveau de la Charte nationale de 1987…
- 3. Les résistances à la colonisation, thématique essentielle de l’histoire nigérienne universitaire
- a. Une « colonisation sans histoires ? » (thèse dominante jusqu’aux années 70)
- b. La mobilisation de la recherche universitaire contre les théories de Séré de Rivière et Rash à partir des années 70
- 4. Quel sens donner à ces mouvements de résistances ? La diversité des points de vue
- a. Des mouvements nationaux, ou de simples révoltes localisées motivées par divers facteurs ?
- b. Les résistances pendant la période coloniale proprement dite : le cas particulier du Hauka
- 5. Y a-t-il eu un nationalisme nigérien en action au niveau du processus de décolonisation ?
- a. Les conférences du 22 janvier 2003
- b. Quelle est la portée historique de l’indépendance du Niger ? La thèse de Mamoudou Djibo
Chapitre IX. L’islam, facteur essentiel de l’identité nationale nigérienne
- 1. Un intérêt accru depuis une époque récente
- a. Les travaux disponibles au niveau de l’historiographie nigérienne
- b. Une thématique majeure : le processus d’islamisation
- 2. Un sujet fondamental : les « jihads » des XVIIIe et XIXe siècles
- a. L’espace nigérien joue un rôle essentiel dans le déclenchement des mouvements jihadistes :
- b. Une histoire par le haut
- c. À propos des origines du jihad d’Usman Dan Fodio
- d. Des mouvements religieux différents instrumentalisent le jihad d’Usman Dan Fodio
- 3. L’islam, catalyseur important des résistances coloniales
- 4. Une percée vers l’histoire immédiate
- a. L’évolution de l’Islam au Katsina et au Niger de 1960 à nos jours
- b. La politique religieuse de l’État nigérien, depuis l’époque coloniale
- c. L’islam peut-il être utilisé pour un « contrat national » renouvelé ?
Conclusion
- La quête identitaire : une continuité de l’historiographie nigérienne
- Une crise de l’historiographie nigérienne ? Un débat essentiel
- Les problèmes rencontrés par l’historiographie nigérienne s’inscrivent-ils dans un mouvement général des champs scientifiques nationaux d’Afrique noire ?
- Histoires et mémoires : une lecture de l’historiographie nigérienne en fonction des opérations et processus de surinterprétation/occultation