Version classiqueVersion mobile

Toulouse, une métropole méridionale

 | 
Bernadette Suau
, 
Jean-Pierre Almaric
, 
Jean-Marc Olivier

Activités et échanges

L’aciérie, usine à faux et limes du Bazacle. Toulouse, ville pionnière d’une industrie nouvelle au xixe siècle

Jean Cantelaube

Résumé

En 1815, les capitaux de la bourgeoisie toulousaine, le savoir-faire de techniciens « allemands », les fers de l’Ariège expliquent l’installation d’une aciérie de cémentation, usine à faux et limes au Bazacle. Pionnière, cette fabrique a été imitée. Des financiers, des techniciens, qui ont participé à sa création et à son essor jusque dans les années 1860, érigent des usines de ce type dans la région et en France. Ce succès industriel, célébré par les contemporains, nuance les interprétations de l’historiographie.

Texte intégral

  • 1 Philippe. Wolff (dir.), Histoire de Toulouse, Toulouse, 1974, p. 249-251.- Michel Taillefe (...)

1L’Histoire de Toulouse et la Nouvelle histoire de Toulouse décrivent d’une façon identique l’aciérie, usine à faux et limes du Bazacle1. En réalité cependant, cette entreprise sidérurgique a été assez largement négligée par l’historiographie. J’avais rencontré une première fois cette entreprise lors de mes travaux sur la sidérurgie pyrénéenne, puis, des recherches sur l’industrie de l’acier en France furent l’occasion de retrouvailles. Ces circonstances offrent un point de vue distancié sur l’établissement toulousain. L’enquête historique présentée ici ne prétend pas réaliser une monographie de l’usine, il s’agit de décrire un mouvement industriel et de le replacer dans le contexte local, régional et national.

Reprendre le dossier de l’usine du Bazacle (1814-1870)

  • 2 Jean Cantelaube, La forge à la catalane dans les Pyrénées ariégeoises, une industrie à la (...)
  • 3 Arch. dép. Haute-Garonne,3 S 16, PG 419 A à F, 12 M 43.- Jules François, Recherches sur le (...)
  • 4 Arch. dép. Aude, S 753 ; Arch. dép. Haute-Garonne,3 S bis32 ; Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, (...)
  • 5 Biographie des trois créateurs : Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII).

2Les rapports entre Toulouse et le fer sont anciens. Si quelques martinets répondent aux besoins locaux, les marchands toulousains ont en revanche capté la commercialisation du métal brut pyrénéen2. Pendant la Révolution et l’Empire, l’arsenal, la fonderie de canons et d’autres usines complètent les établissements sidérurgiques et comblent les besoins particuliers de la période. Des tentatives de cémentation ont été faites3. En 1813, George Ettler, sidérurgiste allemand installé à Carcassonne, demande le transfert de son aciérie, fabrique de limes, à Toulouse4. Enfin, en 1814, Jaegerschmidt projette de s’associer avec Bosc et Guibert. Cette association n’aboutit pas parce que Massenet, venant de Saint-Pierre-d’Albigny en Savoie et arrivant à Toulouse en décembre, trouve leur martinet délabré et constate qu’ils n’ont que peu de fonds et pas de crédit5.

L’implantation d’activités industrielles nouvelles à Toulouse : la création de l’aciérie, usine à faux et limes du Bazacle (1814-1816)

  • 6 Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII).
  • 7 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8.
  • 8 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 70, 72 ; Arch. dép. Haute-Garonne,3 S 16.
  • 9 Cf. le plan général de l’usine pour la fabrication de faulx, Arch. dép. Haute-Garonne, PG  (...)

3Alexis Massenet entre en contact avec Marie-Joseph Garrigou neveu, riche marchand de fer toulousain qui a de très fortes attaches familiales avec le milieu sidérurgique pyrénéen. Alexis Massenet, polytechnicien, a fréquenté l’école des Mines de Freiberg (Saxe). Officier du Génie, il est chargé, en Espagne, de la direction d’une fonderie. Renonçant à la carrière militaire, il fait la connaissance de Jaegerschmidt à Saint-Pierre-d’Albigny en 1813. Massenet, qui dispose de capitaux, veut créer une usine avec le technicien. Il est rejoint à Toulouse par Jaegerschmidt et par l’équipe des spécialistes allemands, au début de l’année 1815. L’ingénieur, né à Karlsruhe (duché de Bade), a 62 ans lorsqu’il s’installe à Toulouse. Il a travaillé en Angleterre, Saxe, Tyrol, Styrie, puis a établi et dirigé trois fabriques de faux : une en Allemagne, l’autre en Suisse, la troisième à Saint-Pierre-d’Albigny en Savoie où il est resté sept ans6. La société en commandite Garrigou neveu, Massenet et Jaegerschmidt est constituée le 7 mars 1815. Garrigou apporte l’essentiel du capital (120 000 francs), Massenet une somme moindre (40 000 francs) que ses connaissances métallurgiques complètent. Enfin, Jaegerschmidt offre son savoir-faire et son expérience industrielle7. Le 18 mai 1815, Garrigou demande l’autorisation d’établir au Bazacle une « fabrique d’acier, à l’instar d’Angleterre [c’est-à-dire par cémentation du fer] et une fabrique de faux, à l’instar de Styrie » qui sont autorisées le 20 août 18178. L’accord qu’il avait signé le 21 février 1815 avec les propriétaires du Moulin du Bazacle lui permet de faire une prise d’eau dans la Garonne9.

  • 10 Arch. mun. Toulouse, 2 F 6, doc. 26.
  • 11 Cémenter : ajouter du carbone au fer pour obtenir de l’acier.
  • 12 Arch. dép. Tarn, 63 J 1901, Journal, Société Garrigou neveu à l’usage de l’établissement d (...)
  • 13 Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII) ; Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8.

4La construction de l’usine sur l’île propriété du Moulin est dirigée par Jargerschmidt10. Les travaux avancent rapidement. Les premières cémentations sont réalisées en mars 181611. La première faux est frappée le 26 juillet. Dès septembre, 467 faux sont fabriquées, 162 en octobre, 973 en novembre et, enfin, 1 735 en décembre12. La montée en puissance de la production est rapide. Cependant de graves dissensions naissent entre les associés et en janvier 1817, Jaegerschmidt est « déjeté » de l’usine13.

L’essor de l’usine : un succès industriel

  • 14 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.
  • 15 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8 ; Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 100.

5Dès le début 1817, malgré des difficultés, et pas seulement celles – inévitables – dues à la nouveauté et à l’emploi de spécialistes étrangers14, le succès est là. En octobre, le négociant toulousain qui a gagné le procès l’opposant à Jaegerschmidt, crée une nouvelle société, Garrigou, Sans et Cie. Parmi les associés figure toujours Alexis Massenet, mais trouvent aussi désormais Sans Aîné (beau-frère de Garrigou), Mathieu Favier frères, de Paris, (oncles de Massenet) et surtout Delessert et Cie, banquiers, de la capitale également. Le capital est de 600 000 francs et s’il est toujours essentiellement d’origine familiale, des fonds extérieurs le complètent, ceux de banques parisiennes15.

  • 16 Mémoire pour la Société Anonyme des Hauts-Fourneaux, Forges et Aciéries du Saut-du-Tarn, P (...)
  • 17 Arch. dép. Tarn, 63 J 1.
  • 18 B. Gille, Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste (1815-1848), Par (...)

6Malgré les incertitudes des statistiques industrielles, l’évidence tendancielle paraît irréfragable : l’aciérie du Bazacle se révèle une réussite industrielle majeure. En effet, le succès se marque d’abord par le renouvellement des sociétés. En octobre 1824, la raison sociale devient Garrigou, Massenet et Cie, dont les statuts sont modifiés en mars 1826. Puis, en mai 1832, Garrigou et Massenet démissionnent de leurs fonctions de gérants. Léon Talabot, déjà gérant de l’usine du Bazacle depuis 1829, est nommé gérant de la société par les actionnaires16. La société Garrigou, Massenet et Cie se transforme en Léon Talabot et Cie. Le capital est porté de 2 100 000 francs à3 millions17, car il est fait appel à des capitaux anonymes de plus en plus importants et à ceux d’hommes d’affaires et de banquiers parisiens. Mai 1832, marqué par la démission des fondateurs de l’entreprise et la prise de pouvoir de Léon Talabot, est la date charnière. La personnalité de ce dernier est caractéristique de l’évolution « capitaliste » de l’entreprise du Bazacle. Son action est indissociable des affaires de son frère Paulin et du groupe Talabot18.

  • 19 Arch. mun. Toulouse, 2 F 5.
  • 20 Arch. dép. Haute-Garonne,3 S 16.
  • 21 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96, février 1821.
  • 22 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.
  • 23 Mémoire des maîtres de forges de l’Ariège à M. le ministre du commerce et de l’agriculture (...)
  • 24 Arch. dép. Tarn,3 S 1/8.
  • 25 Originaires de Birmingham, James Jackson et ses fils ont introduit en France la fabricatio (...)
  • 26 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.

7L’augmentation des moyens financiers de l’entreprise permet le renforcement rapide de l’outil de production. D’abord à l’usine du Bazacle : si le nombre de fourneaux de cémentation reste de deux, leur capacité augmente ; celui des marteaux passe de huit à quatorze en 182419. L’usine reçoit en 1828 l’autorisation d’établir treize nouveaux feux de forges et onze marteaux supplémentaires20, puis celle d’ajouter une forge à la catalane en 1831. Le martinet de La Grave, loué à Bosc, est remis en état et dispose de cinq marteaux21. Mais la grande affaire est la construction d’une aciérie, usine à faux et limes au Saut-du-Tarn (Tarn). La demande est faite le 14 juillet 1824 par Garrigou et Massenet. Ne pouvant pas répondre aux commandes, ils désirent « donner une extension » à la fabrique de Toulouse et se rapprocher des lieux qui leur fournissent la houille (Carmaux). La chute du Saut de Sabo sur le Tarn est un site hydraulique remarquable. Une autre explication est avancée. Pour lutter contre la hausse du prix du fer ariégeois, les industriels ont acheté du fer suédois22. Les clients se plaignent d’une baisse de la qualité. Après enquête gouvernementale, il apparaît que « l’emploi seul du fer de Suède » est responsable. La décision de construire une aciérie au Saut du Tarn, pas très éloignée des Pyrénées et de Toulouse, serait née de cette constatation23. L’autorisation est donnée le 25 mai 182824. L’usine est en « pleine activité » en 1829. À peine installée, elle s’agrandit à son tour. Les industriels toulousains s’associent avec James Jackson fils pour fabriquer de l’acier fondu au creuset25. Cette technique consiste à refondre les aciers cémentés pour les rendre plus homogènes. Leur choix s’est porté sur la filière technique la plus moderne et d’excellence, tout en restant fidèles aux fers ariégeois. Autre signe, anecdotique, d’une activité intense, le bruit des marteaux qui pendant toute l’année, de jour comme de nuit, résonne dans les quartiers du Bazacle, de Saint-Cyprien et au-delà dans toute la ville26.

  • 27 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, 2 F 5, 2 F 6 ; Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 17 à 12 M 20, 12 (...)
  • 28 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M34.
  • 29 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.

8Les usines s’agrandissant, la progression du nombre d’ouvriers est rapide : 40 en 1817, 79 en 1818, 150 en 1822, 206 en 1824, soit en huit ans (1817-1824) une multiplication par cinq de la main-d’œuvre. Au cours de la période suivante, entre 1827 et 1832, année où l’entreprise comprend 570 ouvriers, la multiplication est par 2,8 en six ans27. En novembre 1850, Talabot & Cie font travailler aux Amidonniers 220 personnes. L’effectif tourne autour de 110 à 150 employés de 1860 à 1863. Au 1er trimestre 1864, ils ne sont plus que3328. À titre de comparaison, en 1899, la plus grande fabrique française de faux, Pont-Salomon, occupe environ300 ouvriers. Autre exemple du dynamisme de l’entreprise, vers 1820, aux côtés des spécialistes allemands, quelques ouvriers français maîtrisent la fabrication des faux29.

9La production de l’acier progresse régulièrement, de 180 tonnes en 1817 à 800 tonnes en 1827. Pour les faux, on passe de 50 000 pièces en 1820 à 200 000 en 1824 et à300 000 en 1838, soit une multiplication par six en vingt ans. Quant aux limes, de 1818 à 1832, la production de l’usine du Bazacle est multipliée par environ 17. En 1833, elle fait 80 tonnes de limes. Cette croissance est liée à la reconnaissance des marchés, à l’élargissement de l’aire de vente qui comprend aussi bien le territoire national (Midi, Bretagne, Paris, Artois, Flandre, Picardie, départements de l’est) que l’étranger, Espagne et Italie. Le succès commercial se marque logiquement par l’augmentation du chiffre d’affaires qui dépasse plus d’un million de francs en 1827.

  • 30 B. Gille, ouv. cité, p. 99.
  • 31 « Rapport de M. Gillet Laumont sur l’établissement de MM. Garrigou et Yaïgerschmidt de Tou (...)
  • 32 Héron de Villefosse, « Rapport fait au jury central de l’exposition des produits de l’indu (...)
  • 33 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8, 1827.
  • 34 J. François, ouv. cité, p. 328-329.
  • 35 È. de Planet, « Aperçu historique sur les usines alimentées par la Garonne, sur les récept (...)

10La croissance semble irrésistible, mais les statistiques peu précises n’occultent-elle pas des difficultés que certains historiens mettent en avant : en 1832, « la Société du Bazacle ne battait plus que d’une aile. Les Soult appelèrent alors les Talabot »30. La réussite est pourtant incontestable. Au-delà des chiffres, elle peut être démontrée par différents biais. L’usine du Bazacle bénéficie de la reconnaissance des milieux scientifique, administratif et industriel, comme le montrent les récompenses de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale31. Les rapports sur les produits de l’industrie française exposés de 1819 à 1827 témoignent de la réputation des fabrications toulousaines. Ils confirment systématiquement les récompenses obtenues en 1819 : mention honorable pour acier en barres, médaille d’or pour faux et faucilles (l’unique médaille pour cette fabrication) et mention honorable pour limes32. Garrigou et Massenet ont non seulement « naturalisé » la fabrication des faux, mais encore « leur établissement est le plus considérable que possède la France »33. Jules François, en 1843, leur rend hommage34. Le conseil général de l’Ariège les proclame « spéculateurs hardis et citoyens précieux à leur patrie ». Même admiration chez les industriels locaux et les personnes de passage à Toulouse, pour « un établissement dont la longue existence et les remarquables succès sont la gloire de son fondateur, de celui qui lui a succédé et l’orgueil de notre cité »35.

  • 36 J. François, ouv. cité, p. 311 note 2.
  • 37 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4 ; Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8 ; Bibl. mun. Toulouse, (...)
  • 38 Arch. mun. Toulouse, 2 F 5, doc. 87-95.- P. Genevray, Ouvriers allemands et concurrence al (...)

11Il est une autre preuve, inusitée et éclatante, de la réussite de l’usine du Bazacle. La reconnaissance officielle de la qualité de son métal, sur le rapport de Chaptal, détermine la politique douanière de la France. La loi du 27 juillet 1822 augmente les droits de douane sur les aciers étrangers, anglais et allemands en particulier36. La consécration suprême vient des fabricants allemands eux-mêmes et de leurs correspondants en France, les marchands grossistes qui, inquiets de cette concurrence, réagissent en inondant le marché de leurs produits, en cassant leurs prix et en faisant courir des rumeurs sur la qualité des faux toulousaines37. La réussite se marque enfin par une double attitude des industriels français : l’imitation et, pour réussir, l’embauche des ouvriers allemands qui ont suivi Jaegerschmidt, brouillé avec ses associés, ou le débauchage de ceux restés au Bazacle38.

La réévaluation de l’importance de l’usine du Bazacle et de Toulouse dans le développement de la sidérurgie française

  • 39 D. Woronoff, L’industrie sidérurgique en France pendant la Révolution et l’Empire, Paris, (...)
  • 40 Arch. mun. Toulouse, 2 F 5.
  • 41 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.

12Certes, des usines à faux ont déjà travaillé en France, mais cette jeune industrie est encore fragile et incertaine39. Toulouse en inaugure réellement la fabrication industrielle durable. La façon la plus évidente de considérer l’importance du Bazacle est d’indiquer sa part dans la production française. En 1827, elle fabrique les 2/3 de l’acier que la France achetait à l’Allemagne avant 1816 ; 1/3 de la production française de faux. En 1827, la Haute-Garonne et l’Ariège, les deux plus importants fabricants de faux, produisent un peu plus de 66 % de la production française ; en 1838, à elle seule, l’usine du Bazacle réalise la moitié de la production nationale. En 1833, elle fait 32 % des achats de 181740. Le Bazacle est la preuve que, contrairement à l’idée reçue, ce type d’industrie, acier, faux et limes, peut réussir en France, formidable encouragement à se lancer dans l’aventure. Garrigou en est conscient : « Tout le monde me dit que la France me doit beaucoup pour le genre d’industrie que j’ai été le premier a établir »41.

Leur rôle moteur au niveau régional, « le groupe des Pyrénées »

  • 42 J. François, ouv. cité, p. 326-330.
  • 43 J. Cantelaube, ouv. cité, p. 295-321.- F. Le Play, « Mémoire sur la fabrication de l’acier (...)

13L’Ariège est la première à suivre l’exemple. Elle fournit l’essentiel de la matière première de la cémentation et ses liens familiaux avec Toulouse sont étroits. Puis, les départements de l’aire à la catalane suivent. Des aciéries, usines à faux et limes sont créées en Ariège, Aude, Haute-Garonne, Tarn (le « Groupe des Pyrénées »), et aussi dans les Pyrénées-Orientales, les Hautes-Pyrénées, les Basses-Pyrénées. En 1840, elles ont élaboré 21 850 quintaux de fer en barres en aciers marchands, aciers-ressorts, faux et limes dont la valeur totale s’est élevée à plus de 2 227 000 francs. « Il est peu de fabrications qui en si peu de temps aient pris autant d’essor »42. Ce mouvement est si vigoureux que l’industrie de l’acier devient la première industrie du sud-ouest dans les années 1830-1840. En 1841, le « Groupe des Pyrénées » est le 1er producteur français d’acier cémenté avec 57,8 % de la production totale ; ou encore30,9 % de la production totale d’acier toutes méthodes confondues43. Une telle activité revivifie la sidérurgie à la catalane et l’intègre dans un processus industriel moderne.

Leur rôle pionnier au niveau national : la véritable naissance de l’industrie des faux en France

  • 44 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.
  • 45 J. Gourgaud, « Le musée de la faux Pont-Salomon, Haute-Loire », L’Archéologie industrielle (...)

14Une formule lapidaire caractérise l’usine de Toulouse, elle « est en quelque sorte la fabrique mère »44. Son rôle pionnier au niveau national s’appuie sur l’utilisation des fers pyrénéens comme matière première (Loire, Berry en particulier). Mais son influence se concrétise grâce aux déplacements de ses hommes (entrepreneurs et techniciens), vecteurs de l’expansion de cette activité, qui, de Toulouse, se rendent dans des bassins sidérurgiques où se créent et se développent ces nouvelles industries. Alexis Massenet, parti de Saint-Pierre d’Albigny, travaille à Toulouse, puis, au Saut-du-Tarn. En 1839, il se brouille avec Léon Talabot et quitte le sud-ouest. Appelé par Jackson, il s’installe dans le bassin de Saint-Étienne et crée la société « Massenet, Gérin, Jackson frères » qui, en 1842, transfère son aciérie, usine à faux à Pont-Salomon, future plus importante usine à faux française45.

  • 46 Arch. dép. Ariège, 7 V 2 ; Arch. dép. Ariège, 7 S 101.

15Massenet est accompagné dans la Loire par la famille Bauerfeld, spécialisée dans la fabrication des faux. Deux générations au moins de ces platineurs sont repérables. Le père, Pierre Frédéric, né en 1784 dans le grand duché de Berg, suit Jaegerschmidt à Saint-Pierre d’Albigny puis à Toulouse. Après l’éviction de Jaegerschmidt du Bazacle, il est engagé par Ruffié pour son usine de Foix46. Il rejoint cependant Massenet à Toulouse quelque temps plus tard puis l’accompagne dans la Loire et participe à la création de l’usine de Pont-Salomon. Ses trois fils, nés à Toulouse, travaillent avec lui. En 1852, ils reprennent l’usine à faux de Saint-Clair-sur-Galaure (Isère).

16À travers la circulation des industriels toulousains et de leurs techniciens, des remarques d’ordre général peuvent être faites. Si la question de l’acier reste ouverte, « l’autarcie » est atteinte pour les faux et l’industrie légère dispose dorénavant de limes françaises de qualité, condition sine qua non de son développement. Le résultat est somme toute remarquable. Et pourtant, ces avancées techniques et industrielles, souvent déterminantes, qui ont leur origine dans le sud-ouest et qui ont apporté des réponses efficaces et durables aux demandes des marchés sont passées sous silence.

Histoire, modèles d’analyse et mémoire (xixe-xxie siècles)

  • 47 J. Coppolani, Toulouse, étude de géographie urbaine, Toulouse, 1954, p. 115.
  • 48 G. Hanne, Le travail dans la ville. Toulouse et Saragosse. Des Lumières à l’industrialisat (...)

17Pourquoi installer une aciérie, usine à faux et limes à Toulouse ? L’historiographie trouve l’explication dans « la vocation céréalière des campagnes toulousaines »47, c’est-à-dire justifie cette création par l’existence d’une demande locale. Cette réponse n’est guère satisfaisante, les publications récentes qui reprennent cette explication, ajoutent toutefois que cette usine a « un rayonnement national »48.

Les logiques qui ont présidé à la naissance de l’usine du Bazacle

18Au xixe siècle, Toulouse conserve et renforce son rôle de place centrale commerciale. La ville est désenclavée avant même l’arrivée du chemin de fer, grâce aux moyens de communication terrestres et fluviaux : canal du Midi, canal latéral à la Garonne (1856), améliorations du réseau routier (réseau complexe qui facilite les exportations vers la France et l’Espagne).

  • 49 R. Tresse, « Contribution à l’histoire d’une technique agricole. Le développement de la fa (...)

19Il faut ensuite s’interroger sur la chronologie. L’Europe du congrès de Vienne marque un retour à la situation d’avant 1789 pour la sidérurgie française : le problème de l’obtention industrielle de l’acier se pose de nouveau et la dépendance de l’étranger pour les outils en acier est de retour. L’aspect industriel ne doit pas faire oublier le volet agricole. La Révolution et le régime successoral ont bouleversé les structures de l’agriculture49. À un moment où la société (son organisation et ses besoins) rencontre les possibilités techniques, le projet toulousain est en phase avec l’évolution générale. Les logiques qui ont présidé à la naissance de l’usine du Bazacle en sont renforcées et peuvent exprimer leurs potentialités.

  • 50 É de Planet, ouv. cité, p. 351-352.

20À l’origine, des logiques techniques : les métallurgistes et l’administration sont persuadés qu’il est possible d’obtenir de l’acier de qualité avec les fers français. Les fers ariégeois sont présentés comme les meilleurs pour la cémentation. Or, les marchands toulousains maîtrisent parfaitement leur commercialisation. Les techniciens allemands, qui connaissent la réputation du fer à la catalane, désirent venir dans le sud-ouest et proposent leur savoir-faire aux investisseurs. Enfin, la force hydraulique de la Garonne est suffisante pour animer les installations de l’usine50.

21Puis, des logiques économiques. J.-M. Garrigou fait preuve d’un esprit d’entreprise caractérisé par la volonté de ne plus se contenter des bénéfices tirés de la vente du métal brut, mais de rechercher une plus-value. Le fait de vouloir transformer à Toulouse d’une façon industrielle le fer brut en produit à haute valeur ajoutée est en soi une véritable révolution culturelle. Le marchand indique clairement ses motivations :

  • 51 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8,30 septembre 1817.

Je n’ai pas été insensible au plaisir d’accueillir dans mon pays une industrie qu’il n’avait pas ; mon amour-propre a même été flatté (…) mais dire que ce sont les seuls mobiles qui m’ont fait agir, ce serait un mensonge (…). Le bénéfice que (…) je croyais pouvoir retirer de cet établissement me l’a fait entreprendre.51

Une réussite industrielle toulousaine qui ne doit rien au hasard

  • 52 Arch. dép. Haute-Garonne,3 S bis32.
  • 53 J. François, ouv. cité, p. 329.

22D’autres logiques complètent celles qui ont présidé à la naissance de cette activité. Elles expliquent son succès durable. Les différents entrepreneurs élargissent le capital, d’un capital personnel et local, on passe à un capital familial et anonyme, avec l’appel à des banques parisiennes et à un groupe financier puissant. Ces changements s’accompagnent de la transformation des formes légales des sociétés. L’accroissement des ressources permet de rationaliser l’outil industriel : complémentarité des sites, Bazacle, La Grave et Saut-du-Tarn. En 1832-1833, la production d’acier est arrêtée à Toulouse qui conserve la fabrication des faux, des limes et des armes blanches. Les industriels ont fait le choix de l’acier au creuset, qualité supérieure d’acier, qui est obtenu à partir de l’acier de cémentation du Saut-du-Tarn où le spécialiste anglais Jackson est venu superviser la fabrication52. Les ébauches de faux produites dans le Tarn sont finies à Toulouse. Cette spécialisation des sites industriels ne correspond pas seulement à une recherche d’efficacité, d’économie, mais aussi à une démarche délibérée de recherche de la qualité. Cette politique industrielle rationnelle est confortée par la signature d’un accord avec les exploitants des mines de Carmaux pour acheter la houille à meilleur marché. Les méthodes commerciales mises en œuvre constituent une autre raison qui explique le succès de l’usine du Bazacle, qui dispose de représentants particuliers parcourant la France. Les industriels toulousains participent aux appels d’offre de l’État par l’intermédiaire de sociétés spécialisées dans ce genre de marché. Les entrepreneurs plient la fabrication (acier, faux, limes) aux exigences diverses de chaque contrée de France53. Leur principal mérite est d’ailleurs bien d’avoir en si peu de temps fait accepter leurs produits sur tous les points du marché national.

  • 54 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.

23Les créateurs de l’usine du Bazacle bénéficient des politiques des différents régimes qui se sont succédé, l’État gardant de façon continue le désir de s’émanciper de l’Allemagne et de l’Angleterre. Son soutien est acquis à ceux qui se lancent dans l’aventure par des encouragements sous forme de primes et de protection douanière. Ainsi, en 1823, il est question de verser à Garrigou une prime de30 centimes par faux fabriquée54. Quoi qu’il en soit, les directeurs du Bazacle travaillent pour des marchés porteurs bénéficiant d’une protection douanière. L’acier cémenté bénéficie de l’extension rapide des chemins de fer. La faux s’impose. Les limes favorisent le développement de l’industrie de transformation en forte expansion. Ainsi, cette industrie nouvelle est attractive.

  • 55 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M34. La dernière mention dans les statistiques est au 1er tri (...)
  • 56 Arch. dép. Tarn, 63 J 1.- È. de Planet, « Aperçu historique sur les usines alimentées par (...)

24En 1864, les administrateurs de la Société Léon Talabot & Cie estiment que la suppression de l’usine du Bazacle est inévitable : le bail avec la Compagnie du Moulin du Bazacle expire, la translation au Saut-du-Tarn diminuerait les frais généraux. Le Bazacle ferme ses portes en 186455. Le déménagement dans le Tarn a lieu en 1866. En 1870, les immeubles de Toulouse sont vendus56.

Pourquoi l’oubli de cette aventure industrielle célébrée par les contemporains ?

25« Orgueil de notre cité » écrivaient les contemporains à propos de la sidérurgie toulousaine dont l’historiographie cependant ne retient qu’une image de faiblesse. L’ignorance de l’histoire du Bazacle explique en grande partie cette divergence. La première remarque est que son succès ne correspond pas à l’opinion générale sur le développement économique du Midi toulousain. Ce lieu commun ne doit pas être rejeté. J.-M. Garrigou lui-même le confirme :

  • 57 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8.

À Toulouse, en général, l’industrie n’est comptée pour rien ; on ne veut ni faire ni laisser faire ; on blâme, on contrarie l’homme honnête qui fait des sacrifices pour réussir dans ses entreprises.57

26Il faut cependant chercher plus profondément les raisons de cette absence de prise en compte de la réussite du Bazacle.

  • 58 B. Gille, ouv. cité, p. 99.

27La première, dès l’origine, est que sa naissance est reliée à la demande locale, ce qui la plonge immédiatement dans les topiques sur la « machine à blé » toulousaine. Ensuite, la sidérurgie ne joue pas un rôle d’entraînement dans l’industrialisation de la ville, tant les activités sont éparpillées. La grande entreprise, toujours citée et présentée comme unique, est la Manufacture des Tabacs. Enfin, son histoire même contribue à effacer les mérites de l’usine du Bazacle. En 1832, lors de la prise de pouvoir de Léon Talabot, certains auteurs parlent de « liquidation du Bazacle »58. À partir de 1865 en tout cas, le relais est définitivement pris par l’usine tarnaise, l’établissement garonnais se trouvant dès lors rejeté dans l’ombre du Saut-du-Tarn comme simple annexe (inversion de la primauté). Le processus tarnais, symbole de la modernité et conforme aux critères de la révolution industrielle, efface le succès toulousain. Malgré la modernité des techniques mises en œuvre, cette industrialisation reste cependant profondément ancrée dans le système énergétique hydraulique, système considéré comme archaïque. Est-il besoin de rappeler, enfin, que le Saut-du-Tarn a traversé le xxe siècle ?

Conclusion

  • 59 Nouvelle Histoire de Toulouse, ouv. cité, p. 201.

28Il était indispensable d’ouvrir le dossier de l’usine du Bazacle pour rendre à cet établissement les dimensions qui furent les siennes. Cette étude, toujours en cours, s’inscrit dans le courant récent qui donne une vision plus positive de l’économie toulousaine du xixe siècle. Elle participe aussi aux travaux qui revisitent le concept de révolution industrielle et qui élargissent l’analyse de l’industrialisation. Celle-ci est désormais perçue comme un processus caractérisé par la cohabitation de divers types d’entreprises et d’établissements qui n’étaient pas nécessairement, loin de là, des usines employant plusieurs centaines d’ouvriers. L’histoire de l’aciérie, usine à faux et limes du Bazacle nous éloigne de l’atonie proclamée de l’économie du Midi toulousain au xixe siècle. Cette entreprise a joué un rôle pionnier et moteur dans le développement d’industries nouvelles en France. Alors pourquoi le dynamisme entrepreneurial de J.-M. Garrigou n’est-il pas pris en compte ? Doit-on vraiment considérer qu’il « est révélateur que le seul grand industriel toulousain, Boyer-Fonfrède, soit venu de Bordeaux »59, alors que ce patron du textile a échoué tandis que le sidérurgiste a de son côté connu un succès durable et créé l’usine du Saut-du-Tarn, toujours présentée comme une réussite ? Le regard neuf que l’on a essayé de porter sur l’usine toulousaine ne prétend pas pour autant bouleverser les interprétations de l’historiographie, mais bien plutôt les nuancer et les complexifier. L’enquête historique montre en tout cas que l’économie méridionale a une place non négligeable dans la France des années 1820-1840, marquée par une industrialisation intense, sous l’aiguillon de la compétition avec la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

Notes

1 Philippe. Wolff (dir.), Histoire de Toulouse, Toulouse, 1974, p. 249-251.- Michel Taillefer (dir.) Nouvelle histoire de Toulouse, Toulouse, 2002, p. 208.

2 Jean Cantelaube, La forge à la catalane dans les Pyrénées ariégeoises, une industrie à la montagne (xviie-xixe siècle), Toulouse, 2005, p. 634-639.

3 Arch. dép. Haute-Garonne,3 S 16, PG 419 A à F, 12 M 43.- Jules François, Recherches sur les gisements et le traitement direct des minerais de fer dans les Pyrénées et en particulier en Ariège suivies de considérations historiques, économiques et pratiques sur le travail du fer et de l’acier dans les Pyrénées, Paris, 1843, p. 328.

4 Arch. dép. Aude, S 753 ; Arch. dép. Haute-Garonne,3 S bis32 ; Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 62 à 64, 67.

5 Biographie des trois créateurs : Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII).

6 Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII).

7 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8.

8 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 70, 72 ; Arch. dép. Haute-Garonne,3 S 16.

9 Cf. le plan général de l’usine pour la fabrication de faulx, Arch. dép. Haute-Garonne, PG 485, B.

10 Arch. mun. Toulouse, 2 F 6, doc. 26.

11 Cémenter : ajouter du carbone au fer pour obtenir de l’acier.

12 Arch. dép. Tarn, 63 J 1901, Journal, Société Garrigou neveu à l’usage de l’établissement du Bazacle du 7 mars 1815 au 18 novembre 1819.

13 Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII) ; Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8.

14 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.

15 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8 ; Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 100.

16 Mémoire pour la Société Anonyme des Hauts-Fourneaux, Forges et Aciéries du Saut-du-Tarn, Paris, 1881, p. 62-63.

17 Arch. dép. Tarn, 63 J 1.

18 B. Gille, Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste (1815-1848), Paris, 1959, p. 96-113.- F. Caron, Histoire des chemins de fer en France 1740-1883, Paris, 1997, p. 136.

19 Arch. mun. Toulouse, 2 F 5.

20 Arch. dép. Haute-Garonne,3 S 16.

21 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96, février 1821.

22 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.

23 Mémoire des maîtres de forges de l’Ariège à M. le ministre du commerce et de l’agriculture sur la question d’importation des fers au bois du nord de l’Europe, décembre 1845, Foix.

24 Arch. dép. Tarn,3 S 1/8.

25 Originaires de Birmingham, James Jackson et ses fils ont introduit en France la fabrication de l’acier fondu au creuset en 1815.

26 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.

27 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, 2 F 5, 2 F 6 ; Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 17 à 12 M 20, 12 M31, 12 M32 ; Arch. dép. Haute-Garonne,3 S bis32.

28 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M34.

29 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.

30 B. Gille, ouv. cité, p. 99.

31 « Rapport de M. Gillet Laumont sur l’établissement de MM. Garrigou et Yaïgerschmidt de Toulouse », Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale, année 1817, tome 16, p. 30-32.

32 Héron de Villefosse, « Rapport fait au jury central de l’exposition des produits de l’industrie française de l’année 1819 », Annales des Mines, 1820, tome V, p. 96-98.- Idem, « Rapport de l’exposition des produits de l’industrie française de l’année 1823 », Annales des Mines, 1823, tome VIII, p. 692, 759-763.- Idem, « Coup d’œil sur l’ensemble des produits métallurgiques exposés en 1827 », Annales des Mines, 1827, tome II, p. 597-598, 600.

33 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8, 1827.

34 J. François, ouv. cité, p. 328-329.

35 È. de Planet, « Aperçu historique sur les usines alimentées par la Garonne, sur les récepteurs hydrauliques et leur puissance dynamique », Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse, 6e série, VII, 1863, p. 353.- Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.- de Vaudreil, Promenade de Bagnères de Luchon à Paris, Paris, 1820, p. 147-148.

36 J. François, ouv. cité, p. 311 note 2.

37 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4 ; Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8 ; Bibl. mun. Toulouse, LmC 10 407 (XVIII).

38 Arch. mun. Toulouse, 2 F 5, doc. 87-95.- P. Genevray, Ouvriers allemands et concurrence allemande dans les Pyrénées ariégeoises il y a cent ans, extrait des Annales du Midi, T. XXXII, n° 127-128, juillet-octobre 1920.

39 D. Woronoff, L’industrie sidérurgique en France pendant la Révolution et l’Empire, Paris, 1984, p. 361-365.

40 Arch. mun. Toulouse, 2 F 5.

41 Arch. mun. Toulouse, 2 F 4, doc. 96.

42 J. François, ouv. cité, p. 326-330.

43 J. Cantelaube, ouv. cité, p. 295-321.- F. Le Play, « Mémoire sur la fabrication de l’acier en Yorkshire, et comparaison des principaux groupes d’aciéries européennes », Annales des Mines, tome III, 1843, p. 681-683.

44 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.

45 J. Gourgaud, « Le musée de la faux Pont-Salomon, Haute-Loire », L’Archéologie industrielle en France, n° 38, juin 2001, p. 71.- M. Vernus, La Faux. De l’outil au symbole, Salins-les-Bains, 2005, p. 38-40.

46 Arch. dép. Ariège, 7 V 2 ; Arch. dép. Ariège, 7 S 101.

47 J. Coppolani, Toulouse, étude de géographie urbaine, Toulouse, 1954, p. 115.

48 G. Hanne, Le travail dans la ville. Toulouse et Saragosse. Des Lumières à l’industrialisation. Étude comparée, Toulouse, 2006, p. 410-411.

49 R. Tresse, « Contribution à l’histoire d’une technique agricole. Le développement de la fabrication des faux en France de 1785 à 1827 et ses conséquences sur la pratique des moissons », Annales E.S.C., juillet-septembre 1955, p. 354-358.- C. Castel Carpinschi, « Inventions et pratiques agricoles en France (1789-1950). Processus d’identification des procédés pré-machinistes et de leur diffusion : l’exemple des techniques d’égrenage », dans Les archives de l’invention. Écrits, objets et images de l’activité inventive, sous la direction de M.-S. Corcy, C. Douyère-Demeulenaere, L. Hilaire-Perez, Toulouse, 2006, p. 115.

50 É de Planet, ouv. cité, p. 351-352.

51 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8,30 septembre 1817.

52 Arch. dép. Haute-Garonne,3 S bis32.

53 J. François, ouv. cité, p. 329.

54 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 4.

55 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M34. La dernière mention dans les statistiques est au 1er trimestre 1864.

56 Arch. dép. Tarn, 63 J 1.- È. de Planet, « Aperçu historique sur les usines alimentées par le cours de la Garonne à Toulouse », Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse, 7e série, IV, 1872, p. 323-324.

57 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 8.

58 B. Gille, ouv. cité, p. 99.

59 Nouvelle Histoire de Toulouse, ouv. cité, p. 201.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search