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Toulouse, une métropole méridionale

 | 
Bernadette Suau
, 
Jean-Pierre Almaric
, 
Jean-Marc Olivier

Activités et échanges

L’industrie et ses catégories à Toulouse au début du xixe siècle

Georges Hanne

Résumé

Les enquêtes industrielles se multiplient à Toulouse au début du XIXe siècle. Elles renseignent sur la nature des activités, la localisation et le nombre des établissements, les effectifs de main-d’œuvre, les volumes produits ainsi que sur l’identité des fabricants. À travers la nature de leurs rubriques ou par le champ d’application de leurs termes de référence, ces documents expriment aussi une vision de l’industrie et nous font toucher du doigt une société en mutation qui ne ressemble guère à l’image de la cité assoupie forgée a posteriori.

Texte intégral

  • 1 Henri Sée, « À propos du mot industrie », Revue historique, tome CXLIX, 1925, p. 58-61 et Henri Hau (...)

1Le mot industrie avait jusqu’au xixe siècle un sens plus large et assez différent de celui qu’il a pris par la suite et que nous lui connaissons encore aujourd’hui, même s’il désigne une réalité de moins en moins consistante. Dans les années 1920, Henri Sée considérait que Chaptal, dans De l’industrie française en 1817, avait créé la signification nouvelle, mais Henri Hauser estimait que l’analyse détaillée du Discours préliminaire au tome 1er des Manufactures de Roland de la Platière dans l’Encyclopédie faisait apparaître déjà un glissement de sens1. Il est certain que la statistique, dont Chaptal a été le principal initiateur en France, a eu recours à une acception restrictive dès les débuts du xixe siècle et même avant, pendant la période révolutionnaire. Le cas toulousain nous donne l’occasion de le vérifier. Les enquêtes menées dans le département et dans la ville à l’instigation du gouvernement sont assez claires à ce sujet.

  • 2 Arch. dép. Haute-Garonne, 1 L 64.
  • 3 Ibid., 12 M 12.
  • 4 Ibid., 12 M 17 (années 1817-1820).- 12 M 18 (1821-1822).- 12 M 19 (1823).- 12 M 20 (1824).- 12 M 31 (...)
  • 5 Il manque certains semestres. Par ailleurs, dans le cadre de cette étude, les relevés des années 18 (...)
  • 6 Il s’agit des premiers résultats d’un travail en cours consacré à la première moitié du xixe siècle (...)

2Celle de vendémiaire an III (octobre 1794) est un Tableau nominatif des manufactures, fabriques (deux termes qui selon le Littré des années 1860 sont dans une grande mesure synonymes, mais avec une connotation légèrement plus méliorative pour le premier) ou établissements industriels existant dans la commune de Toulouse2. L’équivalence manifeste avec le vocable fabrique montre que dès avant 1817 le terme industrie était utilisé dans un sens plus restrictif que celui d’activité. Nous disposons aussi d’États de situation de l’industrie dans la ville de Toulouse par branches, aussi bien pour la période impériale3 que pour celle de la Restauration4. Ces derniers, qui sont ici utilisés, ont l’avantage d’être homogènes, de constituer une série presque exhaustive5 et de correspondre à une séquence chronologique non troublée par la situation militaire, à la différence des années correspondant au Blocus continental. L’examen de ces états semestriels permet de saisir ce que recouvrait l’industrie pour les autorités municipales et départementales de l’époque, tout en interrogeant à partir de nos propres représentations les réalités industrielles de ces années6.

Qu’est-ce qu’une activité industrielle à Toulouse sous la Restauration ?

3Le terme le plus utilisé dans les enquêtes des années 1820 est celui de fabrique, sauf pour certaines branches comme celles de la briqueterie ou du textile pour lesquelles le terme de manufacture semble avoir été préféré. À la question de savoir quels critères étaient retenus pour déterminer la petite fraction des activités urbaines qui entraient dans le cadre des relevés semestriels, les rubriques du questionnaire apportent certains éléments de réponse. Outre le nom et l’adresse du fabricant, l’enquêteur devait en effet indiquer le nombre de biens de production utilisés dans l’établissement – « métiers, fourneaux, chaudières, etc. » est-il précisé sur les formulaires –, l’effectif des ouvriers employés ainsi que la nature et la quantité des produits. De fait le critère technique n’est pas toujours satisfait, certaines activités n’ayant recours à aucun bien de production, et, dans bien des cas, celui de la main-d’œuvre non plus puisque celle-ci peut se réduire à l’unité quant elle ne se limite pas à l’entrepreneur lui-même, comme l’indique la mention « lui seul » pour Rouchon, fabricant de chapeaux, installé rue d’Angoulême en 1818. Le volume de la main-d’œuvre ne constitue donc visiblement pas en soi un élément discriminant, mais l’existence de la rubrique sous-entend la potentialité d’un nombre conséquent d’ouvriers réunis sous la direction d’un même fabricant. On ne peut non plus observer la présence systématique de machines ou de mécaniques nouvelles qui révélerait l’émergence de nouveaux processus productifs, même si, là encore, l’enquête manifeste un effort pour apprécier la nature et le résultat de l’activité en fonction d’un équipement propre à chaque branche productive et suppute une pluralité possible d’équipements d’un même type au sein de chaque établissement.

4L’activité peut se situer à l’aval au sein d’une filière de production, ainsi que le met en évidence le cas de la teinturerie par exemple, ou être plus en amont comme dans le cas des fabriques de tissus, ou encore représenter quasiment à elle seule la transformation de la matière première en biens de consommation finaux, comme pour le tabac. A contrario, les secteurs qui relèvent autant de la réparation ou de l’ajustement individuel que de la production semblent être laissés hors du champ industriel. Ainsi en est-il de la cordonnerie, mais la tête paraît offrir de meilleures opportunités à l’industrie que les pieds puisqu’il existe de nombreux fabricants de chapeaux, dont certains emploient plusieurs ouvriers. Sachant que sous l’Ancien Régime la chapellerie donnait lieu à une corporation au même titre que les cordonniers, les savetiers ou les tailleurs, l’existence d’une communauté règlementée à l’époque corporative ne semble pas interférer avec la détermination de la nature industrielle d’une activité. En dehors du cas des fabricants de chapeaux, celui des fabricants de chandelles et de cire montrent que l’industrie ne se distinguait pas radicalement des arts et métiers.

5En définitive le plus déterminant n’est-il pas que l’activité débouche sur une matière ou un objet quantifiable ? La qualification d’une activité comme industrielle par les contemporains semble sous-tendue par l’idée de production en série d’objets à peu près identiques. Ainsi la taille d’habits et la fabrication de chaussures sont des opérations qui doivent prendre en compte des singularités morphologiques propres aux acheteurs et restent encore dans le domaine du sur-mesure. Dans le cas du chapeau, au contraire, un même modèle peut simplement se décliner en un nombre très limité de tailles, d’autant plus que l’évolution des pratiques vestimentaires masculines va dans le sens de l’uniformisation. Ces conditions permettent, même à destination d’un marché relativement restreint, de produire en séries et à partir d’un moule identique des objets semblables. Dans le cas des fabricants de cire et de chandelle, on voit bien aussi que les caractères du produit impliquent la production en grandes séries

  • 7 Arch. mun. Toulouse, 1 F 20.- 1 F 21.- 1 F 22.- 1 F 23.

6Mais si une combinaison de critères commande la qualification des activités, la confrontation des enquêtes industrielles avec les recensements de la même époque fait apparaître d’importantes distorsions entre les deux sources. Tous les tanneurs ou même les fabricants de chapeaux enregistrés comme tels dans le recensement de 18217 ne sont en effet pas compris au nombre des fabricants dans l’enquête. Augustin Gluset, rue des bastions dans la 3e section de l’arrondissement du Centre, n’y figure pas par exemple. Si l’on regarde du côté des bijoutiers, on est quand même rassuré de constater que parmi les quatre recensés, trois – Bessières, Peyrane, et Basse – sont nommés dans les enquêtes industrielles contemporaines, même si l’on est bien obligé d’observer l’absence de Martinière. Il faut y ajouter le cas de Rousset, recensé rue d’Astorg comme doreur et qui fait partie des bijoutiers spécialisés dans le travail de l’or énumérés par l’enquête, alors que ces deux confrères Giscard, pourtant installé dans la même rue, et Gestas ne sont pas mentionnés. Au total, on dénombre 95 occurrences se rapportant à la bijouterie et à la dorure dans le recensement tandis que seule une vingtaine d’acteurs économiques, voire une trentaine si l’on inclut les salariés, est ciblée par les enquêtes industrielles. La différence ne tient donc pas qu’à l’imprécision dans le recensement de la dénomination professionnelle, qui ne permet pas nécessairement d’appréhender le statut du recensé dans un monde qui n’est plus régi par la police des métiers et qui n’est pas encore celui de l’entreprise et du salariat dominant.

7C’est bien plutôt la nature des opérations réalisées au sein d’une même branche professionnelle qui est ici en jeu. Parmi les bijoutiers et les orfèvres recensés, un bon nombre sont en effet certainement avant tout des commerçants ou des réparateurs, des adaptateurs et non des fabricants. Non pas que la relation directe avec le consommateur final soit ici en cause, car le bilan départemental des états industriels de 1825 souligne que dans bien des cas il n’y a pas d’intermédiaires entre le fabricant et le consommateur, comme on l’observe par exemple pour les fabricants d’eau-de-vie ou pour les fabricants de chapeaux. Le critère principal est bien celui de la fabrication. C’est dans la mesure où l’établissement est essentiellement voué à la production plus qu’à la vente de ses produits qu’il s’agit d’une fabrique. Dans cette perspective le minotier est un fabricant, mais non le boulanger, car celui-ci met en œuvre une compétence, au même titre que le boucher ou le tripier. Ce qu’il fait ne se résume pas à une quantité mais constitue d’abord un service. C’est un commerçant de proximité et surtout un homme de l’art, non un fabricant.

  • 8 William H. Sewell, Gens de métier et révolutions (le langage du travail de l’Ancien Régime à 1848), (...)

8Cette même distinction renvoie aussi aux métiers structurés par des associations compagnonniques, qui dans la première moitié du xixe siècle étaient plutôt en train de se renforcer8. Leur monde, codifié, valorisant le savoir-faire et l’apprentissage itinérant semble correspondre à un type de travail disjoint de l’univers des fabricants. Dans un cas, c’est une compétence, un art, mécanique sans doute mais art quant même, qui sont valorisés ; dans l’autre, c’est l’objet ou la matière qui sont mis au premier plan et surtout la quantité fabriquée, ce qui implique la possibilité de ramener la fabrication à un chiffre correspondant à une unité de mesure définie pour toute la branche, même si la réduction et la sommation s’avèrent souvent problématiques. Dans le secteur de la construction, briqueteries et tuileries sont des fabriques, mais les maçons et les couvreurs qui assemblent briques et tuiles ne sauraient être des fabricants, pas plus que les charpentiers ou les menuisiers, ne serait-ce que par ce que leur travail ne peut se résumer à une production quantifiable.

9Si l’on essaye, pour départager les branches industrielles de distinguer produits finis et biens intermédiaires, on rangera parmi les premiers les bijoux, les cartes à jouer, les chandelles, les couvertures, l’eau-de-vie, la poterie et la faïence, les bas, la bière ainsi que le tabac, mais il faudrait également y inclure des ustensiles qui ont une finalité domestique, tels que les peaux de chamois ou encore les brosses et pinceaux ou le papier peint, qui sont dans une certaine mesure destinés aussi à des professionnels du bâtiment, au même titre que les faux ou les limes des ateliers Garrigou à l’égard des cultivateurs. Les étoffes de toile des tisserands ou de coton, l’acier fondu en barres, les tuiles et les briques, les cuirs tannés, les étoffes teintées, le carton et les cordes d’instruments seraient à l’inverse plutôt des objets ou des matières destinés à être intégrés dans un processus de production avant de parvenir à l’acheteur final.

  • 9 Jean Cantelaube, La forge à la Catalane dans les Pyrénées ariégeoises, une industrie à la montagne (...)

10On peut constater tout ce que cette division a d’arbitraire, mais un tel constat a au moins le mérite de mettre en évidence la transition technique et économique qui est en train de s’opérer. La diversité est très forte : dans la majorité des spécialités l’industriel vend à la fois à des consommateurs et à des marchands ; les biens de production tels que métiers, fourneaux, chaudières n’existent pas nécessairement, s’agissant par exemple des fabricants de brosses ou encore chez ceux de peaux de chamois ; le processus de production peut être presque entièrement maîtrisé comme dans le cas des Garrigou9 ou ne pas l’être du tout comme dans la plupart des autres cas. Enfin la diversité s’observe aussi au sein de chacune des branches, tant du point de vue des effectifs employés que des quantités produites, voire du type de clientèle. À certains égards les critères de définition de l’activité industrielle semblent moins descriptifs que performatifs : ils imposent une organisation des réalités économiques dont ils participent à créer les conditions de réalisation. À défaut de répondre effectivement aux critères suggérés par le questionnaire, les acteurs économiques inclus dans l’enquête sont directement incités par la procédure d’enquête et par sa généralisation à s’y conformer.

Un champ d’enquête élargi, puis stabilisé

11Peut-on cependant faire abstraction du caractère aléatoire des réponses aux questionnaires alors que dans certains relevés semestriels des activités cessent provisoirement d’être mentionnées ? Ainsi est-il fait mention de tisserands au second semestre de 1818, en 1820 et en 1821, mais pas en 1819. Observons toutefois que les enquêteurs semblent avoir conscience qu’il s’agit d’un cas limite : en 1818, la colonne « lieu où est situé l’établissement » est remplie de façon générique par la mention « dans divers quartiers de la ville », tandis que le nom des fabricants n’est pas indiqué et que le nombre d’ouvriers semble correspondre en fait à celui des tisserands dont on indique à la colonne « quantité produite » qu’ils tissent « environ 200 aunes par chaque année chacun ». En 1820 l’enregistrement se normalise et toutes les colonnes sont désormais remplies mais parmi les treize fabricants, sept n’ont pas d’ouvriers. La situation est à peu près semblable en 1821, mais par la suite la branche disparaît et n’est plus représentée en 1824 et en 1827. La lacune s’inscrit donc dans un ensemble de singularités de l’activité qui renvoient à son faible niveau de correspondance à l’égard du modèle induit par l’autorité administrative. De fait pourtant si la figure du tisserand s’estompe et disparaît, ceux qui l’incarnaient prolongent dans la plupart des cas leur activité sous la dénomination nouvelle de fabricants d’étoffes. Simple changement d’étiquettes dira-t-on ? Encore faut-il remarquer que ce changement se fait progressivement, par glissement, plus que par transposition pure et simple.

12En 1820 et 1821 les deux rubriques coexistent car, à côté de la dizaine de tisserands, l’enquête mentionne l’établissement de Lagrange situé hors la porte d’Angoulême, puis rue des Balances et employant trois ouvriers. Mais en 1824 les fabriques de toiles sont au nombre de 14, parmi lesquelles celle de Lagrange mais également dix des quatorze tisserands de 1821. Si la main-d’œuvre employée par l’ensemble de ces derniers n’était composée que de douze ouvriers, six ateliers n’en ayant aucun, en 1824, la fabrication de toiles n’en mobilise que seize et la moitié des fabricants n’en emploie toujours aucun. Par la suite, en 1827, le nombre des fabricants s’accroît (23) et à deux exceptions près ils embauchent des assistants dont le nombre est alors de34. La comparaison avec le recensement de 1821 montre en tout cas que l’ensemble des 82 occurrences se référant au tissage dépasse largement les quatorze fabricants et douze ouvriers relevés dans l’enquête industrielle. Reste à savoir dans quelle mesure cet écart correspond à une différence dans la nature des activités.

13De fait, si le nombre de branches varie de 16 à 28 dans les sept relevés étudiés la variation correspond pour l’essentiel à l’émergence ou à la disparition, non pas toujours d’activités, mais plutôt de catégories. La notion de fabrique ou d’industrie se modifie probablement au fil des enquêtes, en fonction de la tension entre, d’une part, les exigences enquêtrices et classificatoires et, d’autre part, les évolutions technologiques et socio-économiques. L’enquête n’est pas la simple traduction d’une réalité, où plutôt cette traduction est nécessairement le fruit d’une perception qui construit une représentation. Cette dernière réagit inévitablement d’une façon ou d’une autre sur les individus qui ont fait l’objet de l’enquête et participe plus ou moins directement à faire évoluer leurs conditions de travail.

14Ainsi l’apparition de la branche « bijouterie », qui ne recouvre là aussi, ainsi qu’on l’a vu, qu’une partie des professionnels travaillant l’or et l’argent, peut s’interpréter comme une volonté d’étendre l’enquête à des activités que leurs caractéristiques avaient jusqu’alors exclues. Elle introduit une ségrégation entre des ateliers de fabrication et les boutiquiers qui vendent, ajustent, transforment, achètent et revendent aux particuliers des bijoux. Si la première année de leur enregistrement la plupart des fabricants ne sont pas en mesure de déclarer « le produit de leur fabrication », tel n’est pas le cas les années suivantes. Parmi eux, on relève aussi la présence d’un marchand-fabricant qui « fait fabriquer dehors », « en ville » ou plus précisément encore « en chambre ». Cette observation correspond à la partie visible d’un phénomène de très grande ampleur qui existait déjà sous l’Ancien Régime mais qui prend des proportions encore plus considérables avec l’abolition des règlements corporatifs et qui constitue un problème en partie insurmontable pour la taxation sur l’activité économique (la patente) que les nouveaux régimes ont essayé de mettre en place dans la continuité des anciens dixièmes ou vingtièmes levés par la monarchie au xviiie siècle. La grille de lecture des réalités socio-économiques par l’administration correspond en effet aussi sans doute à une perspective fiscale. Or le code des patentes de 1803 nous indique que de nombreuses professions en sont exonérées : toutes celles par exemple qui ont un caractère artistique affirmé, parmi lesquelles celles de peintres ou sculpteurs, mais aussi par exemple les cardeurs et les fileurs (mais non les tisserands), ainsi que les fabricants de chanvre, sans compter tout un tas de petits métiers, notamment féminins (blanchisseuses, repasseuses, etc.). En l’espèce on ne peut bien entendu non plus ignorer la tentation permanente et toujours sous-jacente de l’occultation fiscale qui est aussi un des déterminants des résultats auxquels aboutissent les enquêtes, mais cette fois-ci non pas tant dans le nombre des activités appréhendées que dans le nombre des acteurs.

15D’une façon générale la tendance est à l’augmentation du nombre des rubriques, une quinzaine avant 1820 et près d’une trentaine ensuite, à l’exception du premier semestre de 1824 où il manque sans raison apparente des relevés (les teintureries, la manufacture des tabacs, les fabriques de carton ou encore celles d’azur). Mise à part cette singularité, de nouvelles rubriques (neuf au moins) font leur apparition à partir de 1820, qui se pérennisent en général par la suite : l’azur, la bijouterie, les brosses et pinceaux, les cardes, les cartes à jouer, l’eau-de-vie, la soie, le tabac et les vermicelles. Pour l’essentiel cette émergence doit correspondre à une meilleure gestion de la procédure par les autorités préfectorales et leurs agents et surtout à une conception élargie du champ de l’enquête. Les autres modifications renvoient à des évolutions ou à des variations dans la terminologie : dans le cas des tisserands, mais aussi dans le secteur du cuir avec la tannerie, la fabrique de maroquins, la mégisserie et la chamoiserie. De même, la fabrique de faïence et de porcelaine se distingue parfois, mais pas toujours, de la simple poterie et la fabrique de cire se différencie sur certains états de celle de chandelles. À l’exception de 1824, que l’analyse d’autres relevés semestriels permettrait ou non de relativiser de façon plus tranchée, le nombre des activités semble se stabiliser entre 27 et 29 à partir de 1820.

Une évolution limitée de la structure entrepreneuriale

16Le nombre des établissements est en revanche en légère hausse au cours des années 1820, atteignant le chiffre de 195 en 1827. Rien toutefois de remarquable compte tenu de l’essor démographique, puisqu’en 1820 ce nombre était déjà de 175. La hausse correspond pour l’essentiel aux teintureries, aux fabricants de coton et au secteur du cuir et dans une plus faible mesure à la bijouterie et aux fabriques de cartes à jouer. A contrario on observe une régression de l’effectif des fabricants de cire et de chandelles, des brasseurs et des amidonniers. Dans cette dernière branche l’évolution du nombre des employés met aussi en évidence une évolution régressive, confirmée par la réduction de la production qui passe de 180 à une cinquantaine de quintaux. En revanche le cas de la brasserie correspondrait à un phénomène de concentration et de rationalisation avec une production qui atteint 1 800 hectolitres en 1827 au lieu de 1 200 auparavant, le nombre global des ouvriers restant stable.

17Globalement la croissance du volume d’emploi généré par les fabriques est cependant plus remarquable que l’évolution du nombre d’établissements. Alors que ce dernier reste stable, le relevé du premier semestre de 1821 comptabilise une centaine d’employés supplémentaires par rapport au semestre précédent. Six ans plus tard, le premier semestre de 1827 fait apparaître 400 ouvriers de plus, tandis que le nombre des branches et des établissements se maintient. D’une façon générale le nombre d’employés par établissement suit une pente ascendante au cours de la dizaine d’années envisagées, l’augmentation étant notable dans une petite douzaine de branches. On retiendra le cas de l’acier avec la montée en puissance de l’entreprise Garrigou, mais c’est le cas particulier d’une véritable usine. Pour l’essentiel l’évolution, pour importante qu’elle puisse être parfois en valeur relative, reste bien modeste en valeur absolue : la brasserie double son quotient mais reste en dessous de trois employés par établissement, les fabriques de carton passent de un à deux employés en moyenne, de même que celles d’eau-de-vie alors que les fabricants de cordes d’instruments qui travaillaient seuls commencent à avoir des assistants. La progression permet quand même dans certains cas d’atteindre des quotients de main-d’œuvre supérieurs à cinq : sept en 1827 chez les fabricants de vermicelle quand il était à peine supérieur à un dix ans plus tôt, de cinq à quatorze pour les minotiers, de deux à cinq en ce qui concerne les fabricants de couvertures et de 20 à près de50 pour ceux d’étoffes de coton. Il est vrai que le coefficient s’abaisse au contraire de quatorze à sept chez les fabricants de papier peint et diminue légèrement dans quelques autres activités. Au total les progressions sont surtout remarquables là où le point de départ était très bas et on ne peut parler d’un véritable bouleversement dans la structure des entreprises.

L’émergence d’un secteur usinier encore très modeste

18L’analyse par branches est à cet égard toutefois moins intéressante que l’approche par établissements. Le nombre des établissements ayant au moins cinq ouvriers, passe de 24 en 1818 à 29 en 1820, mais cela correspond à l’augmentation des activités prises en compte. En revanche le passage à38 en 1824 est plus significatif dans le cadre d’une enquête selon toute vraisemblance lacunaire. La hausse est d’ailleurs confirmée puisqu’en 1827 ce sont désormais une cinquantaine de fabricants qui emploient au moins cinq salariés.

19Abstraction faite de 1824, l’évolution du nombre des établissements d’au moins dix salariés va dans le même sens, de dix à dix-huit, mais est plutôt moins significative compte tenu de l’augmentation du nombre des activités. Dans le secteur de la métallurgie, l’établissement de Garrigou spécialisé dans les faux et les limes, n’est pas avec ses 200 ouvriers le seul d’importance. Sous la direction de Mazarin, qui possédait déjà une fonderie de cuivre et de fer, la fonderie royale de canons voit à partir de 1827 le nombre de ses employés, jusqu’alors en régression, remonter à 63. Mais l’établissement qui a la main-d’œuvre la plus nombreuse (de 200 à 260 en 1827) est la manufacture des tabacs située dans l’ancien couvent de la Daurade qui avait accueilli la manufacture de Boyer-Fonfrède. La fabrique de faïence et de porcelaine de Fouque, installé rue des Treize-Vents, atteint quant à elle l’effectif des 100 ouvriers en 1827. Enfin, la manufacture de coton de Plohais, qui tient par ailleurs une maison de négoce avec Gèze à l’hôtel d’Assezat, regroupe 95 ouvriers en 1827 alors qu’elle n’en employait que50 dix ans auparavant. Au total, ces cinq établissements emploient à eux seuls la moitié des 1 400 ouvriers de fabrique toulousains.

  • 10 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 12 : État des moulins du Bazacle et du Château (9 mai 1808 ; signé d (...)
  • 11 Ibid. : État des Manufactures. Observations de M. le Préfet (25 septembre 1807).

20Il existe aussi quelques ateliers qui ont entre 10 et50 employés. Ceux de Ciry et Chatelet dans le secteur de la métallurgie, de Senderson et Dallas, un moment associés, dans celui du coton, et, dans la chapellerie, l’établissement de Deschamps qui cependant n’est plus mentionné en 1827 ainsi que la fabrique de l’hôpital de la Grave, institution d’accueil des pauvres qui conserve la fonction productive qu’elle avait avant la Révolution. Sur le relevé de 1827 figurent aussi deux fabriques de couvertures qui emploient chacune vingt ouvriers, alors que jusqu’à cette date aucun établissement dans la branche n’avait dépassé les douze employés. La minoterie est également touchée avec Baptiste Corail aux Minimes qui atteint les50 employés, mais les deux grands moulins du Bazacle et du château Narbonnais ne sont plus inclus dans le décompte, alors qu’une enquête de 1808 leur attribuait respectivement 112 et 80 ouvriers10. Auparavant le préfet s’était plaint du fait que les deux grands moulins toulousains n’avaient pas été pris en compte11. La structure juridique particulière des entreprises explique peut-être en partie l’occultation. D’une façon générale les établissements les plus considérables comme la poudrerie ont pu être négligés, si leur statut ne correspondait pas au modèle du propriétaire de fabrique chargé d’une responsabilité individuelle.

21Il est clair en tout cas que pour les contemporains, un établissement de quelques ouvriers, voire même sans personnel, peut présenter un caractère industriel au même titre qu’une véritable usine, comme celle de Garrigou. Encore faut-il observer que le terme usine est en cette première moitié du xixe siècle essentiellement technique et n’implique pas nécessairement une concentration importante de main-d’œuvre.

Une industrie diverse et mouvante

22Au total le nombre moyen d’employés, qui n’a d’autre valeur que de constituer un indicateur commode, tend à s’accroître, mais dans des proportions qui restent modestes, passant de 4,8 à 7,3. L’industrie n’a pas pour les contemporains les connotations sociales propres à l’acception plus récente. Sans compter que les employés peuvent être dispersés comme on a eu l’occasion de l’observer chez un bijoutier. La main-d’œuvre est cependant une préoccupation de l’administration, non seulement pour son effectif mais aussi pour sa rémunération. La colonne réservée aux observations dans l’enquête de 1827 donne une évaluation du prix de la journée, parfois du mois. La variation peut être sensible à l’intérieur d’une même branche, (la bijouterie) ou au sein d’un grand établissement comme la manufacture des tabacs (de 0,90 centimes à3,50 francs) qui comprend une gamme hiérarchisée d’employés, avec un volant majoritaire de femmes. La question de la différence de salaire entre hommes et femmes est d’ailleurs évoquée à propos de la soie, les premiers recevant 3 f. quand les secondes ne perçoivent que 1,25 f. chez Estelle (ou Estélé) qui fabrique à la fois des fils de soie et des cordonnets. La mention d’une fourchette dans de nombreux établissements n’est-elle pas alors une marque du genre ?

23La variabilité des quantités produites est aussi très importante. Daram (ou Duran), briquetier, voit sa production doubler d’un semestre sur l’autre et cette variabilité s’étend aussi au nombre des employés. La sensibilité à la conjoncture semble extrême, notamment chez les acteurs économiques de petite envergure. Les dossiers de faillite en donnent des exemples dans la chapellerie : Paul Roques fils, fabricant de chapeaux et cafetiste à Chalabre (Aude) dont il est natif, ayant perdu sa femme, son père et sa mère, vient s’installer à Toulouse avec sa nouvelle épouse et avec un actif d’environ 7500 F. Il loue une maison 1 place Saint-Pierre où il s’installe comme fabricant de chapeaux et marchand limonadier. Mais il est bientôt ruiné par la défaveur qui touche les chapeaux de feutre au profit des chapeaux de soie, dont la fabrication est introduite en France en 1830.

  • 12 Bien que la formulation du bilan de faillite soit un peu confuse, il y a tout lieu de croire que le (...)

Les chapeliers [les commerçants qui se fournissaient chez lui] dont les créances [que Roques avait sur eux] étaient arriérées profitèrent de cette circonstance pour en éluder le payement et par suite, insolvable, privé des rentrées sur lesquelles il [Roques] avait compté pour remplir lui même ses engagements, il s’est vu dans la nécessité d’invoquer la clémence de ses créanciers.12

  • 13 Arch. dép. Haute-Garonne, 1396 W 72 : Bilan de faillite de Roques fabricant de chapeaux à Toulouse, (...)

24Si la plupart d’entre eux se montrent conciliants, certains restent inflexibles et l’obligent à se déclarer en faillite. Relevons au passage qu’en dehors de l’effet de mode Roques pense avoir été aussi victime de la concurrence de marchands des rues13.

25Au demeurant, bien des acteurs économiques restent présents du début à la fin de la période. L’étude de la continuité des entreprises, rendue difficile par la graphie erratique des noms mais facilitée par le relevé des adresses des ateliers, montre que la part du renouvellement est sensiblement inférieure à la moitié sur 10 ans. Elle est en tout cas très variable selon les secteurs. Elle est nulle chez les fabricants de corde d’instruments et elle est assez faible dans le textile qui compte de gros fabricants, comme le cotonnier Plohais. En revanche, parmi les dix fabricants de chapeaux installés en 1827, seuls deux exerçaient déjà leur activité en 1818. La situation est intermédiaire chez les fabricants de bijoux, sept étant déjà installés en 1820 parmi les treize enregistrés en 1827. Dans l’ensemble, la volatilité des établissements est importante dans bon nombre de branches et se traduit parfois par une disparition provisoire de l’atelier, qui réapparaît quand la conjoncture s’améliore.

  • 14 Id. 1396 W 1.

26L’écart entre le fabricant et les ouvriers semble avoir été parfois ténu, comme le montre la faillite du fabricant de vermicelle Deville fils, mis en cessation de payement le 27 mai 1825. Parmi ses créanciers, outre l’administration du moulin du château Narbonnais, se trouve un « ouvrier fabricant de vermicelles », Louis Bachet, qui lui a avancé la somme de 2 815 francs résultant d’une lettre de change. Ce dernier accuse Deville d’avoir essayé de se soustraire à ses créances en vendant sa fabrique, avec tous les objets et ustensiles, à son commis, Barric, avant de quitter la ville. Bachet considère que cette vente est fictive car Barric est dénué de toute espèce de ressource pécuniaire. Selon Bachet, sa créance résulte précisément des ustensiles qu’il a cédés à Deville lors de la dissolution de la société qui avait précédemment existé entre eux14.

  • 15 Voir à cet égard l’analyse du recensement déjà mentionné dans Georges Hanne, « L’enregistrement des (...)

27L’industrie toulousaine est donc dans une assez large mesure un monde mouvant, fluctuant, fragile à bien des égards, mais capable aussi sans doute de s’adapter, de se reconvertir, ses protagonistes ayant souvent plusieurs activités à titre personnel ou familial. Mais c’est également une industrie duelle car les grandes entreprises existent et se renforcent, tant en nombre d’établissements que d’ouvriers. Cependant la fabrique, même au sens large auquel l’entendent les contemporains, reste un secteur très minoritaire. Par ailleurs, il y a sans doute encore vers 1830 plus de domestiques, essentiellement des femmes, que d’ouvriers ou d’ouvrières au sens large15. À la multitude des petits commerçants, des boutiquiers ou des vendeurs des rues, s’ajoute celle des jardiniers dès qu’on quitte le cœur de l’agglomération. Mais, du fait même de sa diversité socioprofessionnelle et fonctionnelle, Toulouse s’impose en tant que métropole régionale.

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  • 16 Philippe Wolff (dir.), Histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 1974 (1ère éd. 1958) et Michel Taill (...)

28Au demeurant, quelles que soient l’importance des activités et la variété des occupations qui n’ont de toute évidence rien d’industriel, la cité garonnaise concentre une grande partie de la fabrique départementale. Par ailleurs, si l’on tient compte de son évolution sur le long terme, on est frappé par l’ampleur de sa croissance démographique et par l’explosion des activités et des actifs industriels sous le Second Empire. L’image du grand village apparaît à cet égard un peu trompeuse car la vitalité de Toulouse vient justement de son caractère urbain et métropolitain au cœur d’une vaste région essentiellement agricole. Ses paysages, ses espaces encore inoccupés, son caractère provincial lui ont sans doute valu d’apparaître comme un grand village aux yeux des historiens du xxe siècle16. N’était-elle pas cependant avant tout une grande ville de l’intérieur vivant en symbiose avec son environnement rural, irriguée par le flux des migrants issus de campagnes dont elle est la principale animatrice, et le pôle majeur incontesté, non seulement culturel et administratif, mais aussi industriel, d’une grande partie du Sud-Ouest français ?

Activités et effectifs de main-d’œuvre recensés à Toulouse dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827

Activités et effectifs de main-d’œuvre recensés à Toulouse dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827

Les chiffres entre parenthèses à côté des années désignent le semestre correspondant à l’enquête.
Les activités en grisé encadrées d’un trait épais se recouvrent parfois : Acier fondu ; Forges et fonderies / Soie ; Bas / Tannerie ; Maroquins ; Tannerie et mégisserie ; Peaux de chamois ; Chamoiserie, maroquinerie et tannerie / Tisserands ; Toiles (et tafetas) ou ont été regroupées en dépit de variations dans la dénomination : Cire et chandelles / Faīence, porcelaine et poterie.

Activités et établissements recensés à Toulouse dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827

Activités et établissements recensés à Toulouse dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827

Les chiffres entre parenthèses à côté des années désignent le semestre correspondant à l’enquête.
Les activités en grisé encadrées d’un trait épais se recouvrent parfois : Acier fondu ; Forges et fonderies / Soie ; Bas / Tannerie ; Maroquins ; Tannerie et mégisserie ; Peaux de chamois ; Chamoiserie, maroquinerie et tannerie / Tisserands ; Toiles (et tafetas) ou ont été regroupées en dépit de variations dans la dénomination : Cire et chandelles / Faīence, porcelaine et poterie.

Effectifs déclarés par les fabriques toulousaines employant au moins 5 ouvriers dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827

Effectifs déclarés par les fabriques toulousaines employant au moins 5 ouvriers dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827

Les chiffres entre parenthèses à côté des années désignent le semestre correspondant à l’enquête.
Les chiffres en gras correspondent aux établissements ayant au moins 10 employés.
Les chiffres en italiques précédés de - correspondent aux années durant lesquelles les établissements avaient moins de 5 employés.

Notes

1 Henri Sée, « À propos du mot industrie », Revue historique, tome CXLIX, 1925, p. 58-61 et Henri Hauser, « Le mot “industrie” chez Roland de la Platières, Revue historique, tome CL, 2e fasc., 1925, p. 189-193.

2 Arch. dép. Haute-Garonne, 1 L 64.

3 Ibid., 12 M 12.

4 Ibid., 12 M 17 (années 1817-1820).- 12 M 18 (1821-1822).- 12 M 19 (1823).- 12 M 20 (1824).- 12 M 31 (1825-1827). Sauf mention contraire, ces références correspondent aux années indiquées pour l’ensemble de la présente contribution.

5 Il manque certains semestres. Par ailleurs, dans le cadre de cette étude, les relevés des années 1825 et 1826 ont été laissés de côté.

6 Il s’agit des premiers résultats d’un travail en cours consacré à la première moitié du xixe siècle qui s’inscrit dans un projet collectif que l’équipe 1 de Framespa, dirigée par Jean-Marc Olivier, poursuit sur l’histoire industrielle de Toulouse avec deux composantes du Lisst, le CERS (Michel Grossetti, sociologue) et le CIEU (Guy Jalabert et Jean-Marc Zuliani, géographes).

7 Arch. mun. Toulouse, 1 F 20.- 1 F 21.- 1 F 22.- 1 F 23.

8 William H. Sewell, Gens de métier et révolutions (le langage du travail de l’Ancien Régime à 1848), Paris, Aubier, 1983 (traduction de Work and Révolution in France, 1980).

9 Jean Cantelaube, La forge à la Catalane dans les Pyrénées ariégeoises, une industrie à la montagne (xviie-xixe siècle), Toulouse, CNRS-Université de Toulouse-Le Mirail, collection « Méridiennes », 2005.

10 Arch. dép. Haute-Garonne, 12 M 12 : État des moulins du Bazacle et du Château (9 mai 1808 ; signé du maire, Bellegarde).

11 Ibid. : État des Manufactures. Observations de M. le Préfet (25 septembre 1807).

12 Bien que la formulation du bilan de faillite soit un peu confuse, il y a tout lieu de croire que les commerçants que Roques fournissaient ne l’ont pas payé d’une marchandise qu’ils ne pouvaient écouler ou qu’ils n’ont pas prise après l’avoir commandée.

13 Arch. dép. Haute-Garonne, 1396 W 72 : Bilan de faillite de Roques fabricant de chapeaux à Toulouse, 11 novembre 1834.

14 Id. 1396 W 1.

15 Voir à cet égard l’analyse du recensement déjà mentionné dans Georges Hanne, « L’enregistrement des occupations à l’épreuve du genre (Toulouse, vers 1770-1821) », Revue d’histoire moderne et contemporaine,54-1, 2007, p. 69-97.

16 Philippe Wolff (dir.), Histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 1974 (1ère éd. 1958) et Michel Taillefer (dir.), Nouvelle Histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 2002.

Table des illustrations

Titre Activités et effectifs de main-d’œuvre recensés à Toulouse dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827
Légende Les chiffres entre parenthèses à côté des années désignent le semestre correspondant à l’enquête.Les activités en grisé encadrées d’un trait épais se recouvrent parfois : Acier fondu ; Forges et fonderies / Soie ; Bas / Tannerie ; Maroquins ; Tannerie et mégisserie ; Peaux de chamois ; Chamoiserie, maroquinerie et tannerie / Tisserands ; Toiles (et tafetas) ou ont été regroupées en dépit de variations dans la dénomination : Cire et chandelles / Faīence, porcelaine et poterie.
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Titre Activités et établissements recensés à Toulouse dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827
Légende Les chiffres entre parenthèses à côté des années désignent le semestre correspondant à l’enquête.Les activités en grisé encadrées d’un trait épais se recouvrent parfois : Acier fondu ; Forges et fonderies / Soie ; Bas / Tannerie ; Maroquins ; Tannerie et mégisserie ; Peaux de chamois ; Chamoiserie, maroquinerie et tannerie / Tisserands ; Toiles (et tafetas) ou ont été regroupées en dépit de variations dans la dénomination : Cire et chandelles / Faīence, porcelaine et poterie.
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Titre Effectifs déclarés par les fabriques toulousaines employant au moins 5 ouvriers dans les enquêtes industrielles entre 1818 et 1827
Légende Les chiffres entre parenthèses à côté des années désignent le semestre correspondant à l’enquête.Les chiffres en gras correspondent aux établissements ayant au moins 10 employés.Les chiffres en italiques précédés de - correspondent aux années durant lesquelles les établissements avaient moins de 5 employés.
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