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Toulouse, une métropole méridionale

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Bernadette Suau
, 
Jean-Pierre Almaric
, 
Jean-Marc Olivier

Activités et échanges

Un lot de 95 monnaies des xvie-xviie siècles découvert sur le site du palais de justice de Toulouse

Vincent Geneviève

Résumé

Un lot de 95 monnaies XVIe-XVIIe siècles a été découvert au cours des récentes fouilles archéologiques effectuées sur le site du palais de justice de Toulouse, à l’emplacement du château Narbonnais. Les monnaies étaient dispersées sur une épaisseur d’un mètre dans le comblement de latrines modernes. Aucun contenant ne leur était associé, mais la quantité et l’homogénéité du lot permettent d’envisager l’identification d’un trésor. La comparaison de cet ensemble avec d’autres lots découverts dans la région permet de mieux cerner la circulation monétaire à Toulouse dans la première moitié du XVIIe siècle.

Texte intégral

  • 1 Georges Depeyrot, « Le trésor de Caucalières : doubles tournois du xviie siècle », Trésors Monétair (...)
  • 2 Ce trésor est signalé dans Jean Duplessy et Patrice de la Perrière, « Le trésor de Saint-Georges-An (...)
  • 3 Frédéric Droulers, Les trésors de monnaies royales de Louis XIII à Louis XVI découverts en France e (...)
  • 4 Documentation Daniel Schaad et Francis Dieulafait.

1Ce lot de 95 monnaies des xvie-xviie siècles a été découvert au cours des récentes fouilles archéologiques menées à l’emplacement du palais de justice de Toulouse. Les monnaies ont été retrouvées dispersées sur une épaisseur d’un mètre dans le remplissage d’une cuve de latrines de l’ancien palais de justice (fig. 40). Ces latrines, fréquentées aussi bien par les membres du parlement que par les commerçants et les justiciables, ont recueilli leurs déjections et leurs déchets quotidiens durant de nombreuses années. Le mobilier retiré est abondant, principalement constitué de vaisselle de cuisine en terre ou bien vernissée (fig. 41), mais aussi de verres, de fragments d’objets en bronze et de faune. Si aucun contenant spécifique n’était associé à cette centaine de monnaies, la quantité et l’homogénéité du lot permettent d’envisager l’identification d’un trésor. Ce dépôt s’ajoute à quelques autres déjà connus dans la région Midi-Pyrénées. Les plus importants en terme de quantité sont ceux de Caucalières1 (Tarn) et de Bazet2 (Hautes-Pyrénées) qui totalisent respectivement 3 790 et 2 200 monnaies. Deux autres plus modestes sont signalés à Auterive (Haute-Garonne) et Montpezat (Tarn-et-Garonne)3 et deux trouvailles exhumées à Cahors4 (Lot) sont toujours inédites. D’une manière générale, les trésors de doubles tournois se concentrent plutôt dans l’Ouest de la France dans une zone que l’on peut délimiter entre le sud de la Loire et le nord de la Garonne. Des découvertes plus éparses dans le Sud-Ouest permettent d’étendre peu à peu ce périmètre. Le trésor de la Cité judiciaire de Toulouse confirme ce phénomène. L’ensemble se détaille de la manière suivante : 95 monnaies dont 86 doubles tournois et 2 deniers tournois émis sous le règne de Louis XIII, ou quelques années après, dans les ateliers contrôlés par le roi et dans plusieurs principautés du royaume.

Composition du lot

  • 5 Je remercie Michel Dhénin, conservateur au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de Fr (...)

2Quatre monnaies sont antérieures au règne de Louis XIII. La plus ancienne est une imitation de denier (Cat. 1), vraisemblablement au nom d’un roi anglais mais qui n’a pu être précisément identifié5. Le type écartelé aux lis et aux léopards, associant une croix pattée au revers, est bien celui des deniers d’Aquitaine, mais le mauvais style et l’absence de toute trace d’argent excluent une frappe officielle. On considèrera simplement comme surprenant de trouver une telle imitation dans un dépôt du xviie siècle alors que ces monnaies circulent à peine dans la région toulousaine au moment de leur frappe.

  • 6 Jean Duplessy, « Le trésor monétaire de l’abbaye de Vauclair (Aisne). Monnaies d’argent et de billo (...)
  • 7 Jean Duplessy, « Le trésor de Vaucé (Mayenne) », Revue Numismatique, 1962, p. 277-313. Le trésor co (...)

3En revanche, les trois monnaies de billon, un sol parisis d’Henri III (Cat. 2) et deux douzains d’Henri IV (Cat. 3 et 4), ont toujours cours sous le règne de Louis XIII. L’un de ces douzains (Cat. 4) porte au revers une contremarque au lis apposée par les autorités royales à partir de juin 1640. Ce poinçon fixe pour ces monnaies un nouveau cours de quinze deniers6. Cette mesure vise à endiguer les spéculations sur le monnayage de billon qui font suite à la hausse du cours des anciennes monnaies d’argent. La circulation de ces monnaies contremarquées est donc contemporaine de celle des doubles tournois et leur présence au sein des trésors plutôt fréquente7. Deux autres exemplaires ont aussi été recueillis isolés lors des fouilles de la Cité judiciaire. Parmi les sept monnaies restantes, trois n’ont pu être identifiées (Cat. 92-95). L’une d’entre elle (Cat. 95), est peut-être un simple flan de métal n’ayant jamais reçu d’empreinte monétaire.

Création et production des doubles et deniers tournois

  • 8 Cet historique sur la création du double tournois, sur ces conditions d’émission et de circulation (...)
  • 9 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles (...)

4Les doubles et deniers tournois de cuivre pur créés par Henri III (1574-1589) en 1575 vont remplacer dans la circulation courante les anciens doubles et deniers tournois de billon émis en petit nombre jusqu’en 15758. Au droit de ces nouvelles espèces monétaires apparaît l’effigie du Roi, cernée, sur ses deux faces, d’une légende non plus en latin mais en langue française9. Une codification par lettre, située le plus souvent sous le buste royal, permet d’identifier l’atelier émetteur. Le revers est flanqué de trois lis, posés deux et un, entouré de la mention DOVBLE ou DENIER TOVRNOIS et complétée par un millésime. Ce type monétaire sera repris par Charles IX puis par Henri IV et enfin Louis XIII. La fabrication de ces monnaies se réalise dans des ateliers temporaires créés à cet effet, portant le nom de « fabrique de doubles ». Une vingtaine de ces ateliers se répartit sur le territoire. Parallèlement aux émissions royales, plusieurs principautés et seigneuries du royaume bénéficient aussi d’un droit de frappe. Leurs types monétaires sont tous largement inspirés de ceux émis dans les ateliers du Roi.

  • 10 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles (...)
  • 11 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles (...)

5En 1612, Louis XIII délègue à certains privilégiés de la noblesse le droit de frapper monnaies. Richelieu l’acquiert notamment en 1617 pour la production de 60 000 livres de pièces dans les ateliers de Lyon, Toulouse, Aix et Nantes pour une durée de six ans10. Mais l’obtention de ce privilège par quelques proches du pouvoir génère des abus et des détournements qui conduisent le Roi à suspendre ce droit de fabriquer monnaies11. La conséquence de cette mesure sera l’augmentation notable de la production de doubles et de deniers tournois dans les nombreuses principautés du Royaume.

  • 12 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles (...)
  • 13 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles (...)
  • 14 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles (...)

6En 1637, le traitant Isaac Texier bénéficie à son tour de l’affermage des productions pour une durée de trois années, l’autorisant à frapper pour 600 000 livres de doubles tournois par an et ce, dans quarante ateliers12. Un autre traitant, Simon Mathieu, obtient ce même droit en 1642 afin de permettre au Roi de poursuivre les travaux de construction du Louvre. Le principe consiste à se procurer une partie de l’argent frais désiré auprès d’un traitant qui se remboursera ultérieurement par la fabrication des doubles tournois13. En 1643, la production excessive de Simon Mathieu profite aux grands féodaux qui frappent eux aussi en quantité massive : trop de doubles tournois sont en circulation ; les espèces d’or et d’argent commencent à sortir de France. L’arrêt du 25 juin 1643 ordonne alors que les doubles tournois soient refusés par les « services publics » et qu’ils ne puissent être utilisés que dans le cadre de transactions entre particuliers. Quelques semaines plus tard, le 5 août, un nouvel arrêté, imposé par la régente Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin moins de trois mois après la mort de Louis XIII, réduit à un denier tournois la valeur de tous les doubles en circulation, qu’ils soient royaux ou féodaux14. La destruction des presses, moulins et laminoirs qui servaient à la fabrication des doubles tournois est ordonnée et les comptes des traitants sont contrôlés. Mais cet arrêt n’empêche pas la production des imitations féodales. Officiellement rejetées par la cour des Monnaies de Paris, ces espèces sont toujours émises en très grande quantité, jusqu’au milieu de la décennie 1650-1660, et continuent à circuler très largement dans tout le royaume.

Doubles et deniers tournois royaux

  • 15 L’abréviation « Toulouse T » correspond à Toulouse Trésor. Pour les autres sites : Vincent Genevièv (...)

7Si l’on examine plus attentivement les monnaies représentées dans la circulation courante, les espèces royales sont de loin les plus abondantes, plus particulièrement celles de Louis XIII dont on a vu précédemment qu’elles sont frappées en quantité considérable. D’après quelques trésors et découvertes de sites, leur volume correspond environ à deux-tiers ou un peu plus du stock monétaire en circulation15. Dans le trésor de Toulouse, près de 70 % des monnaies sont d’origine royale contre un peu plus de 30 % d’origine féodale. Ces chiffres sont très proches de ceux relevés dans les trouvailles d’Auterive (Haute-Garonne) et de Caucalières (Tarn). Seul le trésor de Scorbé-Clairvaux (Vienne) présente un rapport un peu plus faible.

  • 16 Jean Duplessy, « Le trésor de Boussais (Deux-Sèvres) », Revue Numismatique, 1959-1960, p. 237- 261.
  • 17 L’abréviation « Toulouse F » correspond à Toulouse Fouilles. Pour les inventaires ou études numisma (...)

8Des deux dénominations frappées, le double tournois constitue de loin la principale espèce monétaire en circulation. Si tous les ateliers monétaires royaux, à l’exception de Montpellier et de Rouen, ont aussi frappé des deniers tournois, ces piécettes sont considérées comme rares, voire très rares, dans presque tous les cas. Sur un échantillon de plusieurs sites de l’Ouest et du Sud-Ouest de la France regroupant 316 monnaies émises au nom de Louis XIII, seuls deux deniers tournois sont recensés. Au sein des plus importants trésors, un unique denier de Louis XIII figure dans le dépôt de Scorbé-Clairvaux aux côtés de 2 890 doubles royaux ; trois deniers royaux et 2 690 doubles sont identifiés dans le trésor de Boussais16 et deux deniers royaux contre 4 052 doubles tournois dans le trésor de Saint-Georges-Antignac. Il n’y a donc rien de surprenant à ne pas retrouver de ces sous-multiples au sein du trésor toulousain17.

  • 18 Un denier et un double sur le site du lycée Ozenne, un double sur la fouille de la rue Valade et un (...)

9Si Toulouse compte aussi parmi les ateliers monétaires royaux qui ont frappé des doubles et des deniers tournois, sa production reste anecdotique. Très peu d’exemplaires sont connus pour le règne d’Henri III, alors qu’un unique double est recensé pour celui d’Henri IV. Pour le règne de Louis XIII, les seuls millésimes connus datent des années 1611 et 1612 et sont toujours rarement représentés dans les trésors. Aucun ne figure dans celui de la Cité judiciaire et l’on dénombre seulement un denier et quatre doubles tournois toulousains parmi toutes les trouvailles isolées provenant des fouilles récentes18. La brève activité de cet atelier n’a donc même pas subvenu aux besoins en menues monnaies de la population. Reste qu’aucun atelier monétaire ne se situe à proximité de Toulouse à cette période. Celui de Montauban (Tarn-et-Garonne) ne fonctionne qu’en 1629, mais de manière illégale puisque rattaché au parti huguenot. Quant à la production des ateliers de Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques) et de Montpellier (Hérault), elle est presque aussi rare que celle de la Monnaie de Toulouse.

Doubles et deniers tournois féodaux

10La représentation des ateliers féodaux dans la circulation des sites ou au sein des trésors dépend avant tout de leur localisation géographique mais aussi de leur production. Celle-ci s’avère très inégale d’un atelier à l’autre, mais les quantités émises de doubles tournois sont toujours bien supérieures à celles des deniers tournois.

  • 19 L’arrêt du 25 juin 1643 qui imposait la réduction de moitié des doubles féodaux, excluait dans prem (...)
  • 20 Les rares monnaies émises par Sully, le baron de Rosny depuis sa principauté de Boisbelle et Henric (...)

11La seule principauté de Dombes émet des quantités nettement supérieures aux autres ateliers. Ces frappes sont diffusées de manière à peu près équivalente sur tous les sites et au sein des trésors et représentent en moyenne près de 40 % de tous les monnayages féodaux. Faut-il voir là un privilège particulier qui aurait été accordé à Gaston l’Usufruitier, frère du Roi19 ? En comparaison, la principauté d’Orange, dont la tradition monétaire est bien établie depuis plusieurs siècles, et le Comtat-Venaissin, dont le monnayage au nom du pape Urbain VIII ne dure que cinq années, connaissent une bonne diffusion à Toulouse mais apparaissent logiquement moins bien représentés dans l’Ouest et sur la façade atlantique, compte tenu de leur éloignement géographique. La composition du trésor de la Cité judiciaire qui ne réunit, pour les monnayages féodaux, que les productions des Dombes, d’Orange et du Comtat Venaissin apparaît donc tout à fait cohérente. Les trois principautés ardennaises de Sedan, Charleville et Château-Regnault, dont les monnaies circulent aussi largement sur tout le territoire, ne figurent pas dans cet ensemble alors qu’elles sont représentées en quantité équivalente à celle des Dombes au sein des trouvailles de sites de Toulouse20. Il faudra attendre un échantillon de monnaies plus conséquent pour permettre d’affiner ces différences.

  • 21 À ce jour, aucun denier tournois n’est recensé pour le Comtat-Venaissin ni pour les principautés de (...)

12Dans les principautés du royaume, si Charleville et Cugnon ont frappé des deniers tournois21, les émissions les plus conséquentes sont produites à Dombes et à Orange. Dans le trésor de Scorbé-Clairvaux, les deniers de Dombes représentent 13 % du monnayage émis par cette principauté. Dans celui de la Cité judiciaire de Toulouse, seuls deux deniers d’Orange sont représentés et constituent 16,7 % des monnaies frappées par cet atelier. Ces chiffres sont confirmés par d’autres trouvailles. On notera pourtant que quatre deniers tournois ont été recueillis isolés au cours des fouilles de Toulouse : un sur la place du Salin et trois autres sur le site de la Cité judiciaire. Tous sont au nom de Gaston d’Orléans, prince de Dombes.

Vers l’Ouest ou vers l’Est ?

13Le numéraire en circulation à Toulouse provient donc de deux espaces géographiques différents : celui de l’Ouest et de la façade l’atlantique où se situent les principaux ateliers monétaires royaux : Bordeaux, La Rochelle, Poitiers, Nantes, mais aussi Tours ; celui de l’Est et du canal rhodanien qui n’a que Lyon pour principal atelier émetteur, mais qui véhicule largement les productions seigneuriales émises dans les Ardennes, les Dombes et, à l’extrême Sud, Orange et Avignon (fig. 42).

  • 22 Les chiffres de Jau-Dignac ne constituent qu’une première référence puisque le lot étudié ne concer (...)

14Ainsi, les doubles et deniers tournois recueillis à Bordeaux proviennent essentiellement de l’Ouest de la France : Bordeaux, La Rochelle, Poitiers et Tours constituent près des trois quarts, précisément 72,72 %, des ateliers monétaires identifiés. Ces chiffres sont très proches de ceux enregistrés à Parthenay où les doubles et deniers tournois frappés dans ces mêmes ateliers, ainsi que dans celui de Nantes, totalisent 71,23 % des monnaies identifiés22. À cette diffusion évidente du numéraire dans ces deux villes s’oppose la circulation monétaire de Toulouse qui ne bénéficie pas de la proximité immédiate d’un ou de plusieurs ateliers ; le plus proche étant celui de Bordeaux qui se situe à plus de 200 km. Les doubles et deniers tournois frappés dans l’Ouest ne constituent qu’une part limitée des monnaies identifiées, soit moins d’un tiers, 28,7 %. L’apport principal émane des ateliers de Lyon, Riom, Villeneuve, de ceux indéterminés de la vallée du Rhône, des Dombes et d’Orange-Avignon qui représentent 60,6 % des monnaies identifiées au sein du lot de la Cité judiciaire. Ces mêmes ateliers, ainsi que celui peu productif de Toulouse, fournissent 62 % des trouvailles de sites. Il apparaît donc que le numéraire de la première moitié du xviie siècle en circulation à Toulouse provient plus rapidement ou de l’Est et du Sud-Est de la France que de l’Ouest et du Sud-Ouest. L’examen des prochaines trouvailles et des autres monnaies contemporaines des doubles tournois permettra certainement de confirmer ou non cette tendance.

L’abandon du trésor

  • 23 Jean Catalo, Cour du musée Saint-Raymond, ouv. cité (Étude numismatique : Vincent Geneviève).
  • 24 Christophe Sireix, Kristell Chuniaud, ouv. cité (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

15Suite à l’arrêt du 5 août 1643 qui ordonne la destruction des presses, moulins et laminoirs utilisés pour la fabrication des doubles tournois, le cours de la monnaie de cuivre est ramené à un denier. Mais de nombreuses émissions sont encore produites dans les principautés du royaume jusque dans les années 1650-1660. À cette même période, en 1655, est introduite une nouvelle espèce monétaire royale : le liard. Ses conditions de frappe sont d’abord confiées, comme pour la fabrication des doubles tournois, à des traitants, mais le même processus de dégradation de la monnaie s’ensuit rapidement. En 1658, à peine trois années après son instauration, la frappe des liards de cuivre est stoppée et leur cours est divisé par trois en l’espace de quelques semaines. Leur circulation ne s’arrête pourtant pas à cette date, puisque ces liards dévalués continuent encore à circuler de nombreuses années et d’être utilisés pour les menues transactions, aux côtés des doubles tournois d’ailleurs. Le lot de dix monnaies recueilli sur un sol de cave dans la cour du musée Saint-Raymond à Toulouse est formé d’un double tournois d’Henri III, de trois doubles de Louis XIII, de trois doubles féodaux et de trois liards datés entre 1693 et 170123. De même à Bordeaux, trois doubles tournois sont identifiés dans deux lots de monnaies datés des années 1709-1713 et 1710-171224.

16Les monnaies les plus récentes du trésor de la Cité judiciaire sont deux deniers de même type au nom de Guillaume-Henri d’Orange. Le premier porte le millésime 1652 (Cat. 84), le second, indéterminé, est frappé entre 1650 et 1654 (Cat. 85). C’est donc peu de temps après ces dates que le lot s’est retrouvé caché ou perdu dans ces latrines. L’absence de liard au nom de Louis XIV au sein de l’ensemble permet donc d’envisager, a silentio, l’abandon ou la perte de ces 95 monnaies dans les années 1652-1655. Ces mêmes liards ne figurent pas non plus dans le petit lot monétaire découvert dans les silos de l’Hôtel-Dieu à Auterive, ni dans les trésors de Caucalières, Scorbé-Clairvaux, Boussais ou encore Saint-Georges-Antignac. La valeur de l’ensemble est dérisoire : elle correspond environ à un quart d’écu de quinze sols, soit l’équivalent de deux journées de travail d’un manœuvre.

Bibliographie

Bibliographie

Arbez Fernand, « Documents d’archives inédits. Fabrication de doubles tournois et de liards », Cahiers Numismatiques, 108, 1991, p. 37-45.

Arramond Jean-Charles, Catalo Jean, Geneviève Vincent, Llech Laurent, Molet Henri, Rodet-Bélarbi Isabelle, Site du Lycée Ozenne à Toulouse, Document final de synthèse, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 1998, 2 vol. (Étude numismatique : V. Geneviève).

Bompaire Marc, « Les monnaies trouvées dans l’église de Maubourguet (Hautes-Pyrénées). Pour une étude de la circulation monétaire au xviie siècle », Archéologie du Midi Médiéval, 7, 1989, p. 211-223.

Cartron Isabelle et Castex Dominique, Jau-Dignac et Loirac (Gironde) : du temple antique à la chapelle Saint-Siméon, Opération de fouille programmée, rapport de fouille intermédiaire (juillet 2004), Service régional de l’Archéologie Aquitaine, Bordeaux, 2004 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Catalo Jean, Toulouse-Cour du musée Saint-Raymond, Document final de synthèse, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 1998 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Catalo Jean, Toulouse-Cloître de la Dalbade, Document final de synthèse, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 2001 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Catalo Jean et alii, Toulouse-Place du Salin, Rapport final d’opération, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 2006 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Catalo Jean (dir.), Paya Didier, Molet Henri, Llech Laurent, Callède Fabien, Dayrens Olivier, Geneviève Vincent, Rodet-Bélarbi Isabelle, Walicka Halina, Cornardeau Sophie, Toulouse – Cité judiciaire (Haute-Garonne, Midi-Pyrénées), RFO, Inrap Grand Sud-Ouest, 2008.

Charlet Christian, Charlet Olivier, Hourlier Michel, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 1ère partie, Cahiers Numismatiques, 105, 1990, p. 21-26.

Charlet Christian, Charlet Olivier, Hourlier Michel, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 2e partie, Cahiers Numismatiques, 106, 1990, p. 21-35.

Charlet Christian, Charlet Olivier, Hourlier Michel, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 3e partie, Cahiers Numismatiques, 107, 1991, p. 11-25.

Charlet Christian, Charlet Olivier, Hourlier Michel, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 5e partie, Cahiers Numismatiques, 111, 1992, p. 39-51.

Charlet Christian, Charlet Olivier, Hourlier Michel, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 9e partie, Cahiers Numismatiques, 115, 1993, p. 35-38.

Charlet Christian, Charlet Olivier, Hourlier Michel, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 12e partie, Cahiers Numismatiques, 120, 1994, p. 29-31.

Clairand Arnaud, « Les monnaies des fouilles de Parthenay (Deux-Sèvres) et de Gençay (Vienne) », Trésors Monétaires, XIX, 2000, p. 289-348.

Depeyrot Georges, « Le trésor de Caucalières : doubles tournois du xviie siècle », Trésors Monétaires, IV, 1982, p. 75-91, pl. XIII-XV.

De Filippo Raphaël, Toulouse-Métro Capitole, Document final de synthèse, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 1997 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Frédéric Droulers, Les trésors de monnaies royales de Louis XIII à Louis XVI découverts en France et dans le monde depuis le xixe siècle, Paris, 1980.

Duplessy Jean, « Le trésor de Boussais (Deux-Sèvres) », Revue Numismatique, 1959-1960, p. 237-261.

Duplessy Jean, « Le trésor de Vaucé (Mayenne) », Revue Numismatique, 1962, p. 277-313.

Duplessy Jean, « Le trésor monétaire de l’abbaye de Vauclair (Aisne). Monnaies d’argent et de billon du xve au xviie siècle », Cahiers Archéologiques de Picardie, 1979, p. 173-227.

Duplessy Jean, « Les doubles tournois des traitants Isaac Texier et Simon Mathieu », Bulletin de la Société Française de Numismatique, 1, 1983, p. 271-274.

Duplessy Jean, « Nouvelles précisions sur les doubles tournois du traitant Isaac Texier (1637- 1640) », Bulletin de la Société Française de Numismatique, 7, 1985, p. 680-681.

Duplessy Jean, « Le trésor de Scorbé-Clairvaux (Vienne) (Doubles et deniers tournois des xvie et xviie siècles) », Trésors Monétaires, XIX, 2000, p. 261-284, pl. XXIV-XXXI.

Duplessy Jean et de la Perrière Patrice, « Le trésor de Saint-Georges-Antignac (Charente-Maritime) (Doubles et deniers tournois des xvie et xviie siècles) », Cahiers Numismatiques, 86, 1985, p. 87-111.

Geneviève Vincent, Les silos de l’Hôtel Dieu à Auterive : étude du mobilier numismatique, Actes des 2e Rencontres Archéologiques du Comminges, La Grésale, 2, 2000, p. 75-77.

Geneviève Vincent, Annexe numismatique : Cours du Chapeau-Rouge-Place de la Bourse-Place Gabriel-Place Jean Jaurès-Rue Saint-Rémi, Rapport final d’opération, Bordeaux Parking, vol. III-6, Service régional de l’Archéologie Aquitaine, Bordeaux, 2006.

Paya Didier, Catalo Jean, Cabot Elodie, Callède Fabien, Duchêne Sylvie, Geneviève Vincent, Marlière Pascale, Molet Henri, Rodet-Bélarbi Isabelle, Toulouse-Métro Palais de Justice, Document final de synthèse, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 2004 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Pons Jacques, Toulouse-Ilot Valade, Document final de synthèse, Service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées, Toulouse, 2001 (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Sireix Christophe et Chuniaud Kristell (dir.), Cours du Chapeau-Rouge de Bordeaux, Rapport final d’opération, Bordeaux Parking, vol. I, Service régional de l’Archéologie Aquitaine, Bordeaux, 2006.

Bibliographie du catalogue

CRÉPIN (G.), avec la collaboration de GRANGIEN (J.), KUHN (A.), LAFOND (Ph.), Catalogue des doubles et deniers tournois de cuivre royaux et féodaux (1577-1684), Paris, 2002 (= CGKL).

DUPLESSY (J.), Un trésor monétaire de l’abbaye de Vauclair (Aisne). Monnaies d’argent et de billon du XVe au XVIIe siècle, Cahiers Archéologiques de Picardie, 1979, p. 173-227.

DUPLESSY (J.), Les monnaies françaises royales de Hugues Capet à Louis XVI (987-1793), II, François Ier - Louis XVI, 2e éd., Paris, 1999 (= Dup.).

ELIAS (E.R.D.), The anglo-gallic coins (Les monnaies anglo-françaises), Londres, 1984 (= Elias).

Annexes

Catalogue des monnaies (cf. planches 1 et 2 du cahier photo, entre les figures 42 et 43)

Monnayage anglo-français indéterminé Le Prince Noir, Richard II, Henry IV, V ou VI (vers 1365-1453)

1. Denier imité, à partir de 1365.

[ ] ; champ divisé en croix cantonnée d’une fleur de lis en 1 et 4 et d’un léopard en 2 et 3.

[ ] ; croix aux extrémités pattées.

Pds 0,95 ; type Elias 218 (Prince Noir), 229 (Richard II) et s.

Monnayages royaux Henri III (1574-1589)

2. Sol parisis, Toulouse, 1579.

+HENRICVS. III.D.[G.FRAN]. ET. POL. REX ; H couronnée entre trois lis posés deux et un.

. SIT. NOMEN. DNI. BENEDICTVM.C.1579. M ; croix fleurdelisée.

Pds 1,63 ; Dup. 1137.

Henri IV (1589-1610)

3. Douzain indéterminé.

+HENRICVS. IIII.D.G.[] ; écu de France couronné accosté de deux H.

+SIT. NOM[]6. B ; croix échancrée cantonnée de deux couronnelles et de deux lis.

Pds. 1,96.

4. Douzain indéterminé.

+HEN[]. NAVA. REX ; écu de France couronné accosté de deux H.

+SIT. NOME[]NEDICT[] ; croix échancrée cantonnée de deux couronnelles et de deux lis.

Pds. 1,75. Le revers est contremarqué d’une fleur de lis dans un grènetis ovale, apposée par les autorités royales à partir de juin 1640.

Louis XIII (1610-1643) Lyon

5-7. Doubles tournois, type 7, 1631.

Pds 2,92 ; 2,49 ; 2,36 ; CGKL 350.

8. Double tournois, type 8, 1631.

Pds 2,61 ; CGKL 352 A.

9. Double tournois, type 8, 1632.

Pds 3,56 ; CGKL 352.

10. Double tournois, type 8, 1633.

Pds 2,64 ; CGKL 352 B.

11-12. Doubles tournois, type 8, 1635.

Pds 3,16 ; 2,53 ; CGKL 352 B.

13-14. Doubles tournois, type 9, 1631-1635.

Pds 1,70 ; 1,59 ; CGKL 354. Attribution d’après les différents types de bustes connus.

Tours

15-16. Doubles tournois, type 19, 1639.

Pds 2,07 ; 2,06 ; CGKL 476.

La Rochelle

17. Double tournois, type 14, 1639.

Pds 1,75 ; CGKL 330.

18-19. Doubles tournois, type 15, 1640.

Pds 3,21 ; 2,59 ; CGKL 332.

20. Double tournois, type indéterminé, 1631-1640.

Pds 2,69.

21. Double tournois, type de Warin, 1643.

Pds 2,58 ; CGKL 516.

22. Double tournois, type de Warin, 1642-1643.

Pds 2,41 ; CGKL 516.

Bordeaux

23. Double tournois, type 7, 1628.

Pds 2,12 ; CGKL 282. Le M, ou monogramme AM, dans la légende de revers pourrait être la marque d’Arthaud Masson.

24. Double tournois, type 10, 1637.

Pds 3,27 ; CGKL 288. Poids lourd mais très mauvais style.

25. Double tournois, type 8-10, 1637.

Pds 2,24 ; CGKL 284-288.

26. Double tournois, type 8-10, 1638.

Pds 2,85 ; CGKL 284-288.

27-28. Doubles tournois, type 13, 1638.

Pds 2,23 ; 1,87 (flan légèrement voilé) ; CGKL 294.

29. Double tournois, type 13, 1638-1639.

Pds 2,45 ; CGKL 294.

30-31. Doubles tournois, type 14, 1638.

Pds 2,87 ; 2,77 ; CGKL 296.

32. Double tournois, type 14, 1639.

Pds 2,30 ; CGKL 296.

33. Double tournois, type 14, 1638-1640.

Pds 2,26 ; CGKL 296.

34-37. Doubles tournois, type de Warin, 1642.

Pds 2,83 ; 2,82 ; 2,01 ; 1,70 ; CGKL 516.

38-39. Doubles tournois, type de Warin, 1643.

Pds 2,96 ; 2,64 ; CGKL 516.

Riom

40. Double tournois, type 3, 1624.

Pds 3,12 ; CGKL 424.

Villeneuve

41. Double tournois, type 3, 1622 ?

Pds 1,59 ; CGKL 484-486. L’identification repose sur le portrait très spécifique à Villeneuve et la lecture possible du différent d’atelier au pied du buste.

Saint-Palais

42. Double tournois, type 1, 1635.

Pds 2,69 ; CGKL 506. Importante cassure de coin au droit à 12 h. Semble surfrappé.

Atelier des vallées de la Loire et du Rhône

43. Double tournois, type 1, 1638.

Pds 2,28 ; CGKL 512. La légende s’achève par un point. Deux points groupés sous le buste font offices de différent.

44-45. Doubles tournois, type 1, 1639.

Pds 5,86 ; 3,05 ; CGKL 512. Poids exceptionnellement lourd pour le n° 44 dont la légende semble débuter et s’achever par un point. Un point isolé visible à l’exergue du buste doit faire office de différent. Pour le n° 45, le buste semble posé sur une ligne d’exergue de même type que les exemplaires frappés à Paris en 1629-1630. Un seul point est visible sous cette ligne.

Atelier indéterminé

46. Double tournois, type indéterminé, 162 (?)

Pds 1,79.

47-48. Doubles tournois, type indéterminé, 1638.

Pds 2,60 ; 2,53.

49-52. Doubles tournois, type indéterminé, 1639.

Pds 3,19 ; 2,63 ; 2,54 ; 2,29.

53. Double tournois, type indéterminé, avant 1641.

Pds 1,58.

54. Double tournois, type de Warin, 1642.

Pds 2,15 ; CGKL 514.

55. Double tournois, type de Warin, 1642

Pds 1,99 ; CGKL 516.

56-57. Doubles tournois, type de Warin, 1643

Pds 2,59 ; 2,35 ; CGKL 514.

58-60. Doubles tournois, type de Warin, 1642-1643

Pds 2,41 ; 2,17 ; 2,15 ; CGKL 514. (n° 59 = CGKL 516).

Monnayages féodaux Principauté de Dombes Gaston d’Orléans (1627-1650)

61-62. Doubles tournois, type 8, 1637.

Pds 2,45 ; 2,07 ; CGKL 736.

63. Double tournois, type 8, 1639.

Pds 2,14 ; CGKL 736.

64. Double tournois, type 8, 1634-1637.

Pds 2,27 ; CGKL 736 v. La légende avec DO final au lieu de DOM, n’est pas recensée.

65. Double tournois, type 8, 1634-1639.

Pds 2,98 ; CGKL 736.

66. Double tournois, type 10, 1635.

Pds 2,24 ; CGKL 740 v. Ponctuation alternée, DO final au lieu de DOM.

67. Double tournois, type 12-14, 1638-1641.

Pds 1,50 ; CGKL 744-748.

68. Double tournois, type 15, 1640.

Pds 1,78 ; CGKL 750 v. La légende de droit [+GAS]TON VSV D LA SOV DOMB G est inédite avec ce type, déjà considérée comme très rare par les auteurs du CGKL.

69-70. Doubles tournois, type 16, 1641.

Pds 2,68 ; 2,20 ; CGKL 752

71. Double tournois, type 16, 1641-1643.

Pds 2,64 ; CGKL 752

Comtat-Venaissin Urbain VIII, pape (1623-1644), Antoine Barberini, légat (1633-1645)

72. Quattrino, 1636.

Pds 2,02 ; CGKL 770 v. Cette légende de revers n’est pas recensée pour ce millésime.

73. Quattrino, 1640.

Pds 2,15 ; CGKL 770.

Principauté d’Orange Frédéric-Henri de Nassau (1625-1647)

74. Double tournois, type 2, 1637.

Pds 4,15 ; CGKL 774. Exemplaire de poids lourd.

75. Double tournois, type 4, 1640.

Pds 2,55 ; CGKL 778.

76. Double tournois, type 4, 1641.

Pds 2,48 ; CGKL 778.

77-79. Doubles tournois, type 4, 1640-1642.

Pds 3,05 ; 2,46 ; 2,46 ; CGKL 778. Le flan a légèrement glissé à la frappe.

80-82. Doubles tournois, type 5, 1641.

Pds 1,94 ; 1,91 ; 1,72 ; CGKL 780.

83. Double tournois, type 5, 1642.

Pds 2,30 ; CGKL 780.

Guillaume-Henri de Nassau (1650-1673)

84. Denier tournois, type 4, 1652.

Pds 1,08 ; CGKL 790.

85. Denier tournois, type 4, 1650-1654.

Pds 1,05 ; CGKL 790. Cassure de coin très marquée entre les deux lis.

Monnayages royaux ou féodaux

86-92. Doubles tournois, type indéterminé.

Pds 2,77 ; 2,56 ; 2,28 ; 1,96 ; 1,86 ; 1,86 ; 1,17.

Monnaies frustes

93-94. Monnaies indéterminées, période indéterminée.

Pds 3,33 ; 0,96. Monnaies encore recouvertes d’une épaisse gangue de concrétion.

Flan de bronze fruste

95. Indéterminé.

Pds 2,96.

Notes

1 Georges Depeyrot, « Le trésor de Caucalières : doubles tournois du xviie siècle », Trésors Monétaires, IV, 1982, p. 75-91, pl. XIII-XV. L’auteur précise que le propriétaire du trésor avait vendu au moins deux lots de 300 monnaies avant de faire don de la trouvaille au musée de Mazamet (Tarn).

2 Ce trésor est signalé dans Jean Duplessy et Patrice de la Perrière, « Le trésor de Saint-Georges-Antignac (Charente-Maritime) (Doubles et deniers tournois des xvie et xviie siècles) », Cahiers Numismatiques, 86, 1985, p. 87-111. Nous n’avons pas connaissance de sa publication annoncée depuis cette date.

3 Frédéric Droulers, Les trésors de monnaies royales de Louis XIII à Louis XVI découverts en France et dans le monde depuis le xixe siècle, Paris, 1980.

4 Documentation Daniel Schaad et Francis Dieulafait.

5 Je remercie Michel Dhénin, conservateur au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France, de ses conseils pour l’identification de cette monnaie.

6 Jean Duplessy, « Le trésor monétaire de l’abbaye de Vauclair (Aisne). Monnaies d’argent et de billon du xve au xviie siècle », Cahiers Archéologiques de Picardie, 1979, p. 173-227. L’ensemble recense 2070 exemplaires contremarqués dont 331 le sont avec des poinçons contrefaits.

7 Jean Duplessy, « Le trésor de Vaucé (Mayenne) », Revue Numismatique, 1962, p. 277-313. Le trésor compte 121 douzains dont 44 sont contremarqués au lis.

8 Cet historique sur la création du double tournois, sur ces conditions d’émission et de circulation est un bref condensé de l’article publié en 13 parties et durant 4 ans par, Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois, Cahiers Numismatiques, 105-121, 1990-1994.

9 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 1ère partie, Cahiers Numismatiques, 105, 1990, p. 21-26.

10 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 2e partie, Cahiers Numismatiques, 106, 1990, p. 21-35.

11 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 3e partie, Cahiers Numismatiques, 107, 1991, p. 11-25.

12 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 5e partie, Cahiers Numismatiques, 111, 1992, p. 39-51.

13 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 9e partie, Cahiers Numismatiques, 115, 1993, p. 35-38.

14 Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, « Les portraits de Louis XIII sur les doubles et les deniers tournois », 12e partie, Cahiers Numismatiques, 120, 1994, p. 29-31.

15 L’abréviation « Toulouse T » correspond à Toulouse Trésor. Pour les autres sites : Vincent Geneviève, « Les silos de l’Hôtel Dieu à Auterive : étude du mobilier numismatique », Actes des 2e Rencontres Archéologiques du Comminges, La Grésale, 2, 2000, p. 75-77.- Vincent Geneviève, Annexe numismatique : Cours du Chapeau-Rouge-Place la Bourse-Place Gabriel-Place Jean Jaurès-Rue Saint-Rémi, vol. III-6, dans Christophe Sireix et Kristell Chuniaud (dir.), Cours du Chapeau-Rouge de Bordeaux, RFO, SRA Aquitaine, Bordeaux, 2006.- Arnaud Clairand, « Les monnaies des fouilles de Parthenay (Deux-Sèvres) et de Gençay (Vienne) », Trésors Monétaires, XIX, 2000, p. 289-348.- Jean Duplessy, « Le trésor de Scorbé-Clairvaux (Vienne) (Doubles et deniers tournois des xvie et xviie siècles) », Trésors Monétaires, XIX, 2000, p. 261-284, pl. XXIV-XXXI ; Georges Depeyrot, art. cité, p. 75-91.

16 Jean Duplessy, « Le trésor de Boussais (Deux-Sèvres) », Revue Numismatique, 1959-1960, p. 237- 261.

17 L’abréviation « Toulouse F » correspond à Toulouse Fouilles. Pour les inventaires ou études numismatiques des sites de Toulouse, voir Vincent Geneviève, dans : Raphaël de Filippo, Toulouse-Métro Capitole, DFS, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 1997.- Jean-Charles Arramond, Jean Catalo et alii, Site du Lycée Ozenne à Toulouse, DFS, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 1998, 2 vol.- Jacques Pons, Toulouse-Ilot Valade, DFS, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 2001.- Jean Catalo, Toulouse-Cour du musée Saint-Raymond, DFS, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 1998.- Jean Catalo, Toulouse-Cloître de la Dalbade, DFS, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 2001.- Didier Paya, Jean Catalo et alii, Toulouse-Métro Palais de Justice, DFS, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 2004.- Jean Catalo, Toulouse-Place du Salin, RFO, SRA Midi-Pyrénées, Toulouse, 2006.- Pour les monnaies de Jau-Dignac, Vincent Geneviève, « Les monnaies », dans Isabelle Cartron et Dominique Castex, Jau-Dignac et Loirac (Gironde) : du temple antique à la chapelle Saint-Siméon, Opération de fouille programmée, rapport de fouille intermédiaire (juillet 2004), SRA Aquitaine, Bordeaux, 2004.

18 Un denier et un double sur le site du lycée Ozenne, un double sur la fouille de la rue Valade et un autre lors des fouilles du métro près du palais de justice ; le dernier double provient du site de la cité judiciaire.

19 L’arrêt du 25 juin 1643 qui imposait la réduction de moitié des doubles féodaux, excluait dans premier temps ceux de Dombes : « […] veult et ordonne en outre Sad. Majesté que pour l’exposition des doubles de Sedan, Charleville et autres principautez estrangeres, a l’exception de ceux de Dombes, l’arrest du Conseil du XXiiii janvier soit executté et que, conformément a icelluy, lesd. doubles estrangers n’ayent cours et ne soient exposés que pour un denier […] », d’après Christian Charlet, Olivier Charlet, Michel Hourlier, art. cité, p. 30 (Arch. nat., E 180B p. 209). Leur valeur ne sera réduite à un denier tournois, tout comme celle des autres doubles féodaux, que par l’arrêt du 5 août 1643 instauré par la régente et le cardinal Mazarin.

20 Les rares monnaies émises par Sully, le baron de Rosny depuis sa principauté de Boisbelle et Henrichemont appellent peu de commentaires. L’atelier est isolé dans le centre de la France et sa maigre production est d’un impact négligeable sur la circulation monétaire dans le royaume.

21 À ce jour, aucun denier tournois n’est recensé pour le Comtat-Venaissin ni pour les principautés de Sedan, Château-Regnault, Phalsbourg et Lixheim, et Boisbelle-Henrichemont.

22 Les chiffres de Jau-Dignac ne constituent qu’une première référence puisque le lot étudié ne concerne que la première année de cette fouille programmée. Dans l’état actuel de nos connaissances, les monnayages de la façade occidentale représentent 32,26 % du monnayage royal et 62,5 % des ateliers royaux identifiés, soit une proportion somme toute assez proche de celle reconnue à Bordeaux et à Parthenay.

23 Jean Catalo, Cour du musée Saint-Raymond, ouv. cité (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

24 Christophe Sireix, Kristell Chuniaud, ouv. cité (Étude numismatique : Vincent Geneviève).

Auteur

Technicien INRAP chargé d’études numismatiques (vincent.genevieve@inrap.fr).

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