Toulouse, une métropole méridionale
| , ,Pouvoirs et institutions
La création du palais royal de Toulouse
Résumé
À la fin du XIIIe siècle, l’installation du pouvoir royal à Toulouse cause une transformation profonde du château Narbonnais, ancienne forteresse du pouvoir comtal. En une décennie, elle est agrandie pour répondre aux ambitions royales et conserver son rôle défensif. Les fouilles archéologiques récentes ont permis de redécouvrir une partie de ces fortifications. Une vision d’ensemble de la topographie générale du nouveau « palais royal » à la fin du Moyen Âge est désormais envisageable.
Texte intégral
- 1 Par l’Association française pour une archéologie nationale en 1999, puis par l’Institut na (...)
- 2 J. Catalo (dir.), D. Paya, H. Molet, F. Callède, L. Llech, I. Rodet-Belarbi, V. Geneviève, (...)
1La mémoire collective et les historiens de Toulouse au Moyen Âge gardent une vision assez restrictive du château Narbonnais, la résidence des comtes. Le caractère très identitaire de la croisade contre les Albigeois a presque occulté l’histoire de cette forteresse après ce conflit, du milieu du xiiie siècle jusqu’à sa mutation en parlement au milieu du xve siècle. Or, ce château connaît alors un remaniement considérable, autant du point de vue de sa superficie que de sa conception militaire ou de sa vocation administrative. Les fouilles d’archéologie préventive réalisées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives1 lors des travaux du palais de justice de Toulouse (fig. 30) en donnent une toute autre lecture2. Elles ont permis de mieux apprécier la nature et l’importance des transformations de ce château devenu palais royal.
Topographie autour du château royal
2Le décès d’Alphonse de Poitiers et celui de sa femme en 1271, peu de temps après la croisade de Tunis, provoquent l’intégration définitive du comté de Toulouse dans le royaume de France. Le château Narbonnais de l’époque des comtes ne semble pas en mesure de répondre d’une part, aux ambitions du nouveau souverain Philippe III focalisées sur la Péninsule Ibérique dès 1272, et d’autre part, à la nécessité d’une administration directe de la nouvelle sénéchaussée et des cadres de la justice royale. À cette fin, un vaste programme d’achats de terrains pour des travaux d’extension du château est lancé.
- 3 R. Fawtier, Comptes du Trésor (1296, 1316, 1384, 1477), Recueil des Historiens de la Franc (...)
- 4 Le fossé qui ceinturait le château au moment de la croisade a été identifié place du Salin (...)
- 5 Arch. nat., K497-3.
- 6 Arch. nat., K496-4 1293-94 (Cr, III, 1, n° 9753-80).- Arch. nat., K497-1 (Cr, IV, 1, n° 35 (...)
- 7 BnF, ms lat. 9018, n° 24 et 25, (16842-71/878-903).- BnF, ms fr. 25993, fol. 16 (17143-173 (...)
- 8 BnF, ms fr. 25993, fol. 166-190. (17143-17300).- Arch. nat., K497-3.- Arch. nat., K499.
- 9 Arch. nat., K496-6, 1298-99, (Cr, III, 1, n° 11954-12001).- BnF, ms fr. 25993, f° 166-190. (...)
3Le château royal est également accompagné de plusieurs autres institutions situées à proximité, et également connues par les comptes royaux3. À l’intérieur de la ville et de l’enceinte gallo-romaine, plusieurs bâtiments royaux se répartissent de manière rayonnante au nord du château et au-delà des anciens fossés de la place du Salin4. À partir au moins de 1294, il n’est plus fait mention du moindre fossé dans ce secteur, mais les noms d’une rue « entre deux portes » et d’une « rue neuve du palais royal » apparaissent respectivement en 1311 et 13235. Ces deux mentions désignent une même rue qui relie la place du Salin, à l’intérieur de la ville, à la porte Narbonnaise extérieure appelée progressivement « porte du Château » en raison de sa mitoyenneté avec le nouveau palais. D’ouest en est, à partir du passage de cette rue « entre deux portes » dans une brèche du rempart antique, on peut situer successivement : la maison de l’Inquisition6 à l’ouest, la maison du Salin7 (le marché du sel) sur la place du même nom au nord, la Trésorerie8 à côté du Salin, la maison de la Monnaie9 à l’est. Ces bâtiments s’ajoutent à ceux transmis par l’héritage comtal comme les moulins, les greniers ou la prison des Emmurats, plus éloignés mais toujours dans le quartier du château (fig. 31).
La maison de l’Inquisition
- 10 C. Douais, Travaux pratiques de paléographie, Toulouse Paris, 1892, in 8°, leçon 2 : « Tra (...)
- 11 A. Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, tome 1, Paris, 1863. Arch. nat., J 321, Toulous (...)
- 12 E. Martène (dom) et U. Durands, Veterum scriptorum et monumentorum ecclesiasticorum et dog (...)
- 13 Y. Dossat, A.-M. Lemasson et Ph. Wolff, Le Languedoc et le Rouergue dans le Trésor des Cha (...)
4Cette maison, qui dépend de l’administration royale à partir du xiiie siècle, est encore parfaitement localisée sur l’actuelle place du Parlement, de l’autre côté de la rue qui longe la façade occidentale du tribunal d’instance (fig. 32). Le bâtiment était, à l’origine, la propriété de la famille Seilan. Il pourrait d’abord avoir été compris dans une donation de 118510. En 1215, Pierre Seilan, après partage avec son frère11, donne à Dominique de Guzman sa part d’héritage sur plusieurs maisons situées près du château Narbonnais12. Puis, en 1278, les Dominicains vendent au roi l’héritage de Pierre Seilan13.
Place du Salin et place du palais
- 14 Arch. nat., K496 (2,4 et6), K497 (1-3). Un point intéressant est la mention jusque vers 13 (...)
5Les mentions de deux places bien distinctes, celle du Salin et celle du Palais, et secondairement d’une place devant la Trésorerie jouxtant celle du Salin, indiquent une certaine continuité des espaces libres au nord du château. Mais qu’y avait-il entre ces places ? Les registres des recettes et dépenses du domaine royal entre 1298 et 133614 apportent quelques éléments de réponse. Il est fait mention de baux et de locations de bancs, de tables et de boutiques couvertes qui sont situées aussi bien du côté de la place du Palais, que devant la maison du Salin ou au devant de la Trésorerie.
- 15 Arch. mun. Toulouse, CC 938, 1332.- Arch. mun. Toulouse, CC 938, fol.24, 1329.- Arch. mun. (...)
- 16 Arch. mun. Toulouse, CC 939, capitoulat Saint-Barthélemy en 1336, fol.66.
- 17 Arch. mun. Toulouse, CC 1510, capitoulat de Saint-Pierre Saint-Géraud.
6Ces marchés couverts constituent, à terme, les îlots qui séparent les différentes places à partir du milieu du xive siècle. Jusqu’en 1336, le secteur relève du capitoulat de La Pierre Saint-Géraud, ensuite de celui de Saint-Barthélemy. Les alentours immédiats du palais sont désignés sous l’appellation générale « la ronde du Palais »15 et, en 1336, sont inclus dans le « moulon du palais » et « devant la Trésorerie »16. De même, plusieurs débiteurs de la ville sont mentionnés comme habitants du « moulon du palais » ou à la « rue du palais » en 1332-133417.
La Trésorerie et l’Hôtel de la Monnaie
- 18 Arch. nat., J 328, n° 54.
- 19 Arch. nat., K499.
- 20 H. Gilles, « Les maîtres des œuvres royaux de la sénéchaussée de Toulouse au Moyen Âge », (...)
7Le bâtiment de la Trésorerie royale est occupé aujourd’hui par le temple protestant, aménagé dans ses murs en 1910 (fig. 33). Une tour clairement identifiable, et qui présentait un aspect bien différent avant cette date, n’est qu’une partie de l’édifice d’origine. Un acte sur les emplacements de vente, les tables, installées sous des couverts, la présente dès 1284 comme la demeure du trésorier18. C’est toujours le cas en 1337-133819. Sa date de construction est inconnue mais ces textes laissent à penser que la Trésorerie existe bien avant le nouveau château royal. Il est possible que cette installation soit postérieure à la mort d’Alphonse de Poitiers en 1271. En effet, son inventaire après décès mentionne que 3 000 livres ont été affectées à la construction de murs et d’une tour près du château Narbonnais20.
8Les mêmes documents offrent les premières mentions de l’hôtel royal de la Monnaie, ce qui empêche toute confusion entre les deux édifices. Son emplacement était dans l’actuelle rue des Fleurs, face à la cour actuelle du palais de justice. Partiellement détruit par un incendie en 1804, il fut démoli en 1857. Faute d’investigations archéologiques, on ignore si cette localisation correspond à un atelier de frappe monétaire plus ancien.
Erreurs d’identification dans le château
- 21 BnF, mss lat. 9018, 22-23, 1286-1287.
- 22 J. Rocacher, « La description du palais du parlement de Toulouse par l’ingénieur François (...)
9Point central du quartier royal, le nouveau château royal est conçu à partir de l’ancienne forteresse des comtes. Après la période d’achats de terrains entre 1274 et 1278 auquel s’ajoutera la confiscation du cimetière juif inclus dans l’agrandissement en 1281, les nouvelles constructions apparaissent dès 1287 sous le terme générique de « Salle neuve »21. Sous cette appellation, plusieurs groupes de bâtiments aux fonctions différentes abritent désormais plusieurs administrations. De nombreux historiens se sont heurtés à cette topographie multiple et évolutive. Comme souvent pour le Moyen Âge, le même terme englobe des réalités différentes au cours du temps. Le nom de « château Narbonnais » en est un exemple-type puisque cette appellation au début du xiiie siècle ne se rapporte pas, à l’évidence, aux bâtiments décrits dans les sources du xve siècle. De même, le très précieux plan du palais de justice de 1778 avec son long rapport descriptif dressé par l’ingénieur François Garipuy22 pour constater l’état général des bâtiments, qualifie des constructions, parfois anciennes, en fonction de l’usage ou des informations dont il dispose. Parmi celles-ci, on a cru reconnaître certains édifices évoqués par des textes plus anciens comme la chapelle, la tour Gaillarde ou les prisons. Un certain nombre de confusions, qui s’expliquent par un examen trop rapide ou restrictif de ces archives, ont amplifié ces difficultés d’identification des nouvelles composantes du château. Après le réexamen d’une grande partie de la documentation, de nombreuses erreurs récurrentes peuvent être rectifiées grâce aux repères topographiques offerts par les fouilles archéologiques de 2002-2006.
Porte du château et chapelle des comtes
- 23 Arch. nat., JJ47, 1311.
10La plus ancienne confusion concerne sans doute la porte du château et sa chapelle. Dès le xvie siècle, la porte de la ville, celle par laquelle on passe de la barbacane à la « rue entre deux portes », peut être désignée sous le terme de « porte du château ». Sous ce terme, il faut entendre la porte de ville proche du château (comme porte du Bazacle) et non la porte qui donne accès au château Narbonnais proprement dit. Cette appellation est encore celle utilisée par l’ingénieur Garipuy dans son plan et ses visites du palais du parlement. Il présente une salle de l’étage de cette porte comme l’ancienne chapelle des comtes. Cette localisation de la chapelle a été validée par les historiens en raison du contenu d’un texte de 131123. Ce document est un vidimus et une confirmation des lettres du 14 octobre 1310 par lequel le sénéchal Jean de Mauquenchy notifie la convention passée avec frère Guillaume de Donneville, ministre de la maison des Trinitaires, provincial et secrétaire général de l’ordre, pour faire desservir la nouvelle chapelle récemment édifiée par le roi dans sa salle de Toulouse, au dessus du portail du château par un chapelain de cet ordre.
- 24 BnF, Nouvelles acquisitions françaises 5821, fol. 13, article 28 : état de réparations fai (...)
11Pris isolément, cette mention ne semblait poser aucun problème, bien que la dite « chapelle de comtes » ne soit pas située réellement au-dessus du passage de la « porte du château » mais sur le côté. Cependant, cette identification a été rapportée sur un état moderne du palais royal dans lequel le château Narbonnais n’existe plus. Les travaux dans la viguerie du xive et du xve siècle indiquent un tout autre emplacement. Les plus explicites sont de ceux 144524 en particulier deux articles traduits ici :
27. reprendre en tuile et terre-lise, la porte et couloir de la chambre du portier du château narbonnais qui est contre l’hôtel de la Viguerie, y mettre et employer 2 charretées de terre-lise, et (pour cela) prendre cette tuile au dépôt que le roi a au devant du château. 28. mettre une filhe de sapin contre les chevrons d’une galerie du château qui regarde sur la toiture en direction des fossés pour les renforcer et les soutenir, et refaire la toiture de la chambre du portier et celle de la galerie et des balcons qui sont devant la chambre du portier et la couverture de l’escalier par lequel on monte pour accéder à la chapelle du château.
12Sachant que la viguerie occupe l’angle nord-est du château Narbonnais puisqu’elle donne sur l’actuelle rue des Fleurs jusqu’en 1551, l’escalier et galerie devant la chambre du portier, qui donne accès à la chapelle, doivent également être situés à cet endroit. Le texte de 1311 ne peut donc faire référence à la porte d’entrée de la ville pour la localisation de la chapelle du château. Le portail du château au-dessus duquel est située la chapelle est le grand portail donnant sur la place du palais, au nord, côté Salin. Elle est considérée comme nouvellement édifiée puisque elle est comprise dans la Salle neuve.
Tour de l’Horloge et Tour Gaillarde
- 25 M. Prin, J. Rocacher, Le château narbonnais, Le parlement et le palais de justice de Toulo (...)
13À la suite de Jules Chalande ou Henri Ramet, d’autres auteurs ont fait une analogie entre la tour Gaillarde et la tour de l’Horloge25, appellation donnée à la tour du rempart qui sert de prison au xviiie siècle lors de la visite de l’ingénieur Garipuy. Ce dernier signale en effet deux cachots noirs au rez-de-chaussée, et la présence de l’horloge, des cloches et du domillon qui les protège au sommet. C’est bien cette tour de l’Horloge qui émerge sur les représentations iconographiques des xviie et xviiie siècles. Pourtant la situation de la tour de l’Horloge est tout autre avant les démolitions de 1549-1554 qui touchent toute la partie nord du Palais royal, c’est-à-dire l’ancien château comtal.
- 26 Arch. dép. Haute-Garonne, B 21, fol.409,495, 511,621.
- 27 Arch. dép. Haute-Garonne, B47, fol.440, 21 mai 1554.
- 28 Arch. dép. Haute-Garonne, B46, fol. 198, 16 février 1553 : désignation de Dominique Bertin (...)
14En réalité, l’horloge est installée sur une tour en 1527 puisqu’un ordre est donné au receveur de payer le maçon qui a fait les travaux sur l’une des tours de la viguerie pour l’établir26. La cloche pour l’horloge, elle aussi, est dite « mise sur la tour estant à l’entrée de la viguerie ». L’ordre est réitéré en 1530 pour le solde de « la construction de l’horloge du palais, placée sur l’une des tours de la viguerie ». Il en ressort que la tour de l’Horloge est alors à la viguerie et non à la chancellerie comme en 1778. Lors de la démolition de la partie septentrionale, une adjudication du travail de démolition de « l’horloge du palais » de 155427 montre que la cloche et l’horloge ont été déplacées à ce moment-là. Si la date de réinstallation manque encore, il est clair que la tour de la chancellerie ne devient la tour de l’Horloge qu’après les travaux de Bertin et Bachelier28.
- 29 BnF, ms fr. 26097, registre106, pièce 1769.
15Pour trouver mention de la tour Gaillarde, il faut remonter à la fin du xve siècle. En 1479-148029, des réparations « en l’hôtel de la viguerie et chasteau narbonois », « à la cuisine vieille près la tour Ferrande » précisent en particulier :
[…] item pour massonner ung trou que les prisonniers avoient faict a la muraille qui est devant la porte de l’Infernet, item de recouvrir de teulle et de mortier franc ladite tour et certaines goutieres qui etoient dessus la salle et chambre de Mr le viguier et en ce employé 150 teulles canals, 25 teulles plates et pour se prendre des vieilles matieres de la reparation de la tour Ferrande […]
- 30 BnF, Nouvelles acquisitions françaises, 5821, fol. 13.
16Cette mention inédite de la tour Ferrande, uniquement citée dans la Chanson de la croisade comme tour du château Narbonnais, reprend en fait un autre texte de travaux de 144530 très similaire dans les articles 27, 28,29, 30, 31. Les deux derniers de ces articles indiquaient déjà :
30. recouvrir de tuile plane une tour du château, appelée la tour Gaillarde, et la couverture de la prison du château, et souder les canaux de plomb qui sont à la toiture de cette tour. 31. réparer et clore un trou qui était dans le mur de la porte de la prison du château, appelée l’Infernet, que certains prisonniers avaient fait et par lequel ils s’étaient enfuis.
17La correspondance tour Ferrande et tour Gaillarde est évidente, tout comme la localisation de cette tour dans l’enclos de la viguerie.
- 31 Compte fait entre Bachelier, Bilhères et Lescalle, le 11 mai 1550, Arch. dép. Haute-Garonn (...)
18Pourtant les baux de démolition du château, 70 ans plus tard, ne citent pas ces deux noms parmi les tours abattues31. On note la tour de Sire Claude, la tour des Sacs et celle de la Géhenne. Comme le prouve l’adjudication de 1554, la première tour de l’Horloge, auparavant appelée tour Gaillarde ou tour Ferrande, était l’une d’elle. Elle est donc déjà démolie quand la tour du rempart devient la deuxième tour de l’Horloge et du même coup le symbole du pouvoir judiciaire.
La Salle neuve
- 32 Arch. nat., JJ47, 1311.
19La même documentation, croisée avec les données archéologiques, permet de proposer un plan de l’organisation générale du palais royal. Dans les comptes royaux, seule la viguerie n’est jamais désignée comme appartenant à la « Salle neuve ». La demeure, la cuisine, les salles d’audience et les prisons de la viguerie sont clairement établies dans l’ancien château près du portail d’entrée. Cette distinction tend à démontrer qu’une partie de l’ancien château n’a pas été rénovée ou reconstruite. La viguerie et ses écuries donnaient sur l’actuelle rue des Fleurs, mais sont au contact de la grande porte du château surmontée par la chapelle, considérée comme nouvellement reconstruite en 131132. Elle constitue ainsi la majeure partie de l’aile septentrionale du château.
- 33 Arch. nat., K496-8.- BnF, ms fr. 25993, fol. 166-190.- Arch. nat., K497-1 (Cr, IV, 1, n° 3 (...)
- 34 Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1840, X, preuve49, Ediction d’une ordonnance « i (...)
- 35 L’analogie entre la Chambre de la Salle neuve et le lieu où le sénéchal tient les assises (...)
20Dans la Salle neuve, en revanche, les espaces résidentiels et d’honneur composent « l’Hôtel du roi », où demeure le sénéchal33. La « chambre neuve »34, la salle où le sénéchal tient les assises35, lieu d’assemblée et de justice, est une autre partie nouvellement construite ou reconstruite. L’étage de l’aile méridionale du château Narbonnais découverte en fouille au palais de justice pourrait l’avoir abritée, compte tenu de la continuité topographique proposée par la Grand-chambre actuelle, adossée vers 1492 contre le mur oriental de cette aile (fig. 34). L’aile occidentale du château peut alors être proposée comme la partie purement résidentielle du palais.
- 36 Le 24 juin 1337, le maître des arbalétriers veut faire venir des machines de guerre de l’a (...)
- 37 BnF, ms fr. 25993, fol. 166-190.- BnF, ms fr. 25999, n° 93 (actuel 139).
- 38 Cet impôt est appelé le capage. La version résumée de l’émeute par le comte d’Armagnac dan (...)
21Dans l’espace gagné à l’ouest de l’ancien château par les achats, on pourrait situer aussi un bâtiment qui tient lieu de dépôt d’armes, d’atelier de réparation et de fabrication d’engins de guerre, un arsenal36 sous le terme d’« artilherie »37. Toutes ces parties de la Salle neuve, appartements, chapelle et artillerie, se retrouvent dans la description de l’émeute de 1357 contre un nouvel impôt payé par tête38. La population toulousaine pénètre alors dans le château, incendie la grande porte de la salle royale, et agresse les officiers réunis autour du comte d’Armagnac, lieutenant du roi. La foule met le feu à la Salle neuve, aux chambres des officiers et à la tour qu’ils couvrent d’une grêle de carreaux, de pierres et de flèches enflammées. Réfugiés dans les étages, les assiégés résistent, puis le comte est contraint de se mettre à l’abri dans la tour. Les assiégeants s’efforcent de l’atteindre et auraient réussi sans le secours des consuls toulousains dont une délégation arrivée sur les lieux parvint à calmer les esprits et à négocier son départ. La foule avait eu le temps de commettre des vols et destructions de mobilier, des sacrilèges dans la chapelle, de détériorer l’artillerie royale et de brûler les archives.
- 39 Arch. nat., K499, 1336-1337.
- 40 « Az adobar e a reparar lo castel narbones o resta mosenher lo viguier de toloza, sois a s (...)
- 41 Arch. nat., K496-4, 1293-94. (Cr, III, 1, n° 9753-80).
- 42 Les sergents royaux enferment leurs prisonniers « à la salle neuve du château Narbonnais » (...)
- 43 J. Rocacher, La description du palais du parlement de Toulouse par l’ingénieur François Ga (...)
22Un autre édifice de la Salle neuve abrite la salle basse des détenus dépendant de la justice du sénéchal, et la salle où le « châtelain » réside39. Cette prison ne peut être confondue avec celle du viguier dans la tour du château où les prisonniers sont à l’étage40. Ces bâtiments sont séparés des précédents par une cour41 distincte de celle du château Narbonnais, ce qui les tient peut-être à l’écart de l’émeute de 1357. Il est possible de les identifier comme ceux des prisons42, accompagnées de la conciergerie à partir du xve siècle puis de la chancellerie. La visite, en 1778, de cet édifice qui ferme l’enclos royal à sa jonction avec la porte de la ville, désigne encore les mêmes fonctions : incarcération en rez-de-chaussée, logements et audience à l’étage43. À cet emplacement, le « châtelain » contrôle le nouveau portail du palais royal qui donne sur la rue de l’entre-deux-portes.
Le rempart du château royal
23À l’extérieur des murs de la cité, l’enclos royal est délimité au sud par le fossé extérieur et les lices de la ville. Un rempart de briques, d’environ 268 m de long, a été érigé pour relier la prison des Emmurats, en avant de l’enceinte romaine, à la porte de la ville. La superficie de terrains achetés et absorbés approche 9 000 m2, qui s’ajoutent aux 1600 m2 de l’ancien château. Les fouilles du palais de justice ont montré que le fossé majeur est recreusé jusqu’à atteindre6 m de profondeur dont 3 m en eau. Ces terrassements ont fourni les remblais destinés à rehausser le niveau à l’intérieur du nouveau rempart.
Un espace de cantonnement
- 44 Arch. nat., K499, 1336-1337.
- 45 Arch. dép. Haute-Garonne, B 8, fol. 348 : mention de réparations « faictes es jardin et bo (...)
- 46 BnF, ms fr. 32510, fol. 21, 1272, rôle des hommes d’armes rassemblés au château pour l’ost (...)
- 47 É. Lalou, Les comptes sur tablettes de cire de la chambre aux deniers de Philippe III le H (...)
- 48 BnF, ms fr. 32510, fol. 34, 1287.
24Cette nouvelle emprise du château est en fait divisée en trois. Le secteur d’environ 3600 m2 entre la prison des Emmurats et la Salle neuve est une zone agricole occupé par un verger44, un jardin et un bâtiment agricole45. L’étendue restante se partage entre une zone renforcée au sud du château comtal en cohérence avec l’entrée de la ville, et un secteur dégagé probablement destiné au cantonnement de troupes. En effet, la seule structure bâtie découverte dans ce secteur est une longue cuve enterrée et pentue de 1,7 m de large sur 14,60 m de long, avec un orifice d’évacuation chaîné au rempart, qui la présente comme le réceptacle de grandes latrines (fig. 35). Son remplissage gras et organique, riche en déchets alimentaires, poteries rejetées et culots de forge, semble avoir été très rapide. Cette construction conçue en même temps que le rempart est à rapprocher de la nécessaire capacité de cantonnement militaire de cette période. Dès 1272,672 chevaliers répondent à l’appel pour une campagne contre le comte de Foix46. Les comptes royaux indiquent aussi trois séjours de Philippe III en 1283, puis en 1284 et avril 128547. Lors de son avant-dernier séjour, il arrive accompagné de son « hôtel particulier », comprenant : 13 milites, 37 valets, 85 membres de la petite cour et du domestique. Ce personnel est logé en l’Hôtel du roi, les barons et leur suite s’éparpillant en ville. En 1285, la croisade dite « d’Aragon » passe à Toulouse avec toute la cour royale et 19 000 hommes d’armes. En 1287, l’année de l’achèvement des travaux, 93 chevaliers en « garnison » au château Narbonnais sont passés en revue pour accompagner le sénéchal en Navarre48.
Conception défensive
- 49 BnF, ms fr. 26076, n° 5619, Pons Folcra, réparations à la Salle neuve en 1446 : « Item de (...)
25Le secteur au sud de l’ancien château comtal est un rectangle de 3 000 m2 axé sur la forteresse. À l’angle sud-ouest, on trouve la porte d’entrée de la ville, la porte Narbonnaise, extrêmement puissante et déjà en place. Elle est précédée d’une barbacane, reconstruite au xive et au xvie siècle. Dans l’axe nord-sud, une tour rectangulaire engagée de 9,42m sur 12,74m est renforcée de trois contreforts plats extérieurs sur le fossé. À l’angle sud-est, un puissant et original massif à gorge ouverte a été adossé à la face intérieure du rempart pour former un angle. Associé à deux contreforts extérieurs jumelés, il constitue le troisième point fort de l’ensemble. Il correspond également au point d’ancrage d’un accès transversal venant directement de l’entrée méridionale de l’ancien château. Plusieurs puissants massifs de fondations s’alignent à espaces réguliers en effet entre les deux enceintes. Ces plots soutenaient probablement des superstructures destinées à la circulation des soldats entre les différents chemins de ronde. Des travaux de 1446 pour des réparations signalent des galeries hautes passant d’un bâtiment de la Salle neuve à la sénéchaussée49. Ce système a disparu lors de l’extension puis de la reconstruction de la Chambre royale devenu la Grand-chambre. L’espace au pied de la forteresse délimite ainsi une sorte de basse-cour qui peut à tout moment être isolée du reste de l’enclos royal et de la rue entre-les-deux-portes. La porte de la ville, la tour et les contreforts jumelés défendent la barbacane et la contrescarpe du fossé, alors que le château couvre ces trois points forts. Le système de défense intègre, de cette manière, à la fois l’entrée de la ville et ses accès, et la sécurité autonome du palais royal.
Le rempart
26Le mur d’enceinte du château royal est mieux connu sur une longueur totale de 75 m depuis les fouilles préventives du tribunal d’instance. Son élévation de près de 12 m de hauteur est presque totalement conservée sur 35 m de longueur à l’intérieur du nouveau palais de justice (fig. 36). Elle présente un crénelage régulier avec des meurtrières à la base d’un merlon sur deux. Les trous de boulins ménagés dans ce crénelage montrent qu’un système de hourds permanents en bois équipait la construction. À espace régulier, des contreforts extérieurs et des plateformes sur des massifs carrés renforcent ce dispositif.
- 50 Q. Cazes, Le quartier canonial de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, Carcassonne, 19 (...)
27Le nouveau rempart est situé à 32 m parallèlement et au sud du château comtal. Plus à l’est, la même distance se retrouve entre l’enceinte antique et son double du xiiie siècle quand les deux murs sont également parallèles. Le seul autre cas, à Toulouse, d’une portion de rempart dédoublé se situe à la porte Saint-Étienne. Elle est due à la concession du roi au chapitre de la cathédrale, en 1282, de deux tours et d’une partie du fossé de ville pour l’édification de bâtiments canoniaux50. Dès lors, le rempart fera la jonction avec la porte Saint-Étienne extérieure. Ces deux exemples similaires d’extension en cohérence avec une entrée de la ville sont donc réalisés en même temps : avant 1287 pour l’un et après 1282 pour l’autre.
- 51 C. Boccacino, Toulouse 10 rue Sainte-Anne, Bilan Scientifique de la Région Midi-Pyrénées 1 (...)
28La hauteur du nouveau rempart est aussi sensiblement la même de celui de la cité, si on se réfère au relevé fait au n° 10 de la rue Sainte-Anne51 dans le quartier Saint-Étienne éloigné du site. À cet endroit, la muraille antique est conservée jusqu’à un chemin de ronde probablement tardif situé à une cote d’altitude proche de 154 m. Le chemin de ronde du rempart du xiiie siècle est, lui, à une cote proche de 152 m. Le rempart du château est donc tout à fait cohérent en hauteur avec le reste des fortifications de la ville partiellement surélevées à partir du xive siècle.
29Plus que la simple expression d’un nouveau pouvoir, le palais royal de Toulouse est une réalisation de grande envergure par la rapidité de son exécution achevée dès 1287 pour l’essentiel. Le site regroupe alors de nombreuses fonctions. Aux caractères ostentatoires de défense et de représentation, s’ajoute la nécessité de répondre aux besoins de cantonnement, d’hébergement de nouvelles administrations, de salles de justice, de prisons ou d’artillerie. Ce n’est qu’au xve siècle que les organes judiciaires prennent le pas sur la vocation militaire et honorifique de la résidence royale.
Notes
1 Par l’Association française pour une archéologie nationale en 1999, puis par l’Institut national de recherches archéologiques préventives en 2002-2003, en 2004-2005, 2006 et 2007. Fouilles prescrites par le Service régional de l’Archéologie de Midi-Pyrénées (Direction régionale des Affaires culturelles) et financées par l’Agence de maîtrise d’œuvre des travaux du ministère de la Justice.
2 J. Catalo (dir.), D. Paya, H. Molet, F. Callède, L. Llech, I. Rodet-Belarbi, V. Geneviève, O. Dayrens, S. Cornardeau, Cité Judiciaire, Toulouse Haute-Garonne Midi-Pyrénées, Rapport final d’opération, Inrap, SRA Midi-Pyrénées, 2007, 3 vol..
3 R. Fawtier, Comptes du Trésor (1296, 1316, 1384, 1477), Recueil des Historiens de la France, documents financiers et administratifs, t. II, Paris, 1930.- R. Fawtier, Comptes royaux (1285-1314), Recueil des Historiens de la France, documents financiers et administratifs, t. III, 3 vol., Paris, 1953- 1956.
4 Le fossé qui ceinturait le château au moment de la croisade a été identifié place du Salin. J. Catalo, Métro ligne B place du Salin, Toulouse Haute-Garonne Midi-Pyrénées, Rapport final d’opération, Inrap, SRA Midi-Pyrénées 2005.
5 Arch. nat., K497-3.
6 Arch. nat., K496-4 1293-94 (Cr, III, 1, n° 9753-80).- Arch. nat., K497-1 (Cr, IV, 1, n° 356 et 357 et n° 1798).- Arch. nat., K497-3.
7 BnF, ms lat. 9018, n° 24 et 25, (16842-71/878-903).- BnF, ms fr. 25993, fol. 16 (17143-17300).- Arch. nat., K497-1 (Cr, IV, 1, n° 356 et 357 et n° 1798).
8 BnF, ms fr. 25993, fol. 166-190. (17143-17300).- Arch. nat., K497-3.- Arch. nat., K499.
9 Arch. nat., K496-6, 1298-99, (Cr, III, 1, n° 11954-12001).- BnF, ms fr. 25993, f° 166-190.- Arch. nat., K499.
10 C. Douais, Travaux pratiques de paléographie, Toulouse Paris, 1892, in 8°, leçon 2 : « Transcription d’un parchemin, H : 127 mm, L : 195 mm, déposé à la Société archéologique du Midi de la France, février 1186, feria III (n st). Donation par Arnaud Sellan, à Guillaume Massip, de ses droits sur un casal situé devant le Château narbonnais et dont ils avaient faits ensemble l’acquisition ». Malheureusement, cet acte, qui, en1892, se trouvait dans les fonds de la Société archéologique, n’a pas été retrouvé à ce jour.
11 A. Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, tome 1, Paris, 1863. Arch. nat., J 321, Toulouse, XII, n° 60, 25 avril 1215.
12 E. Martène (dom) et U. Durands, Veterum scriptorum et monumentorum ecclesiasticorum et dogmaticorum amplissima collectio, Paris, 1730, tome6, col.456.
13 Y. Dossat, A.-M. Lemasson et Ph. Wolff, Le Languedoc et le Rouergue dans le Trésor des Chartes, Collection des douments inédits sur l’Histoire de France, vol. 16, Paris CTHS, 1983.- Arch. nat., J 303, n° 37.
14 Arch. nat., K496 (2,4 et6), K497 (1-3). Un point intéressant est la mention jusque vers 1331-32 de locations commerciales d’emplacements où se trouvaient auparavant des maisons achetées en 1273 par Pierre de Fontaines pour l’extension du château.
15 Arch. mun. Toulouse, CC 938, 1332.- Arch. mun. Toulouse, CC 938, fol.24, 1329.- Arch. mun. Toulouse, CC 938, fol. 114,1335.
16 Arch. mun. Toulouse, CC 939, capitoulat Saint-Barthélemy en 1336, fol.66.
17 Arch. mun. Toulouse, CC 1510, capitoulat de Saint-Pierre Saint-Géraud.
18 Arch. nat., J 328, n° 54.
19 Arch. nat., K499.
20 H. Gilles, « Les maîtres des œuvres royaux de la sénéchaussée de Toulouse au Moyen Âge », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. XLII, 1978, p. 52, note64.- Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1840, VIII, col 1733.
21 BnF, mss lat. 9018, 22-23, 1286-1287.
22 J. Rocacher, « La description du palais du parlement de Toulouse par l’ingénieur François Garipuy (31 août 1778) », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, tome LI, 1991, p. 223-250.
23 Arch. nat., JJ47, 1311.
24 BnF, Nouvelles acquisitions françaises 5821, fol. 13, article 28 : état de réparations faites à la viguerie et au château narbonnais, 1445.
25 M. Prin, J. Rocacher, Le château narbonnais, Le parlement et le palais de justice de Toulouse, Toulouse, Privat, 1991, p. 104 et 144-145.
26 Arch. dép. Haute-Garonne, B 21, fol.409,495, 511,621.
27 Arch. dép. Haute-Garonne, B47, fol.440, 21 mai 1554.
28 Arch. dép. Haute-Garonne, B46, fol. 198, 16 février 1553 : désignation de Dominique Bertin et Nicolas Bachelier, maîtres experts en architecture, pour conduire l’œuvre de construction du palais.
29 BnF, ms fr. 26097, registre106, pièce 1769.
30 BnF, Nouvelles acquisitions françaises, 5821, fol. 13.
31 Compte fait entre Bachelier, Bilhères et Lescalle, le 11 mai 1550, Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 6017, fol. 122.- Mandat de paiement et quittance de 20 £ pris sur le soquet à Bachelier, faits les 22 et 23 octobre 1550. Arch. mun. Toulouse, CC 1182, PAC 1549-50, fol. 22.- « Bail à besogne fait par Bachelier à trois brassiers pour des ouvrages à démolir devant le château narbonnais ou à la viguerie, fait le 12 décembre 1550 », Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E6017, fol. 594.- Comptes finaux du bail principal entre Bachelier, Bilhères et Lescalle, en date du 1er janvier 1551. Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E6017, fol.642 v°.- Bail de l’œuvre du Palais : ordonnance de contrainte faite à Bachelier de démolir la tour des Sacs, du 13 juillet 1554, cancellé le 7 octobre suivant, Arch. dép. Haute-Garonne, B Parlement, Puget et Malenfant, recueil VII, p. 82.
32 Arch. nat., JJ47, 1311.
33 Arch. nat., K496-8.- BnF, ms fr. 25993, fol. 166-190.- Arch. nat., K497-1 (Cr, IV, 1, n° 356 et 357 et n° 1798).- Arch. nat., K497-3.- Arch. nat., K499.
34 Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1840, X, preuve49, Ediction d’une ordonnance « in camera aule nove domini regis » le 14 avril 1287.
35 L’analogie entre la Chambre de la Salle neuve et le lieu où le sénéchal tient les assises est attestée par plusieurs mentions : Arch. nat., K496-8 et BnF, ms fr. 25993, fol. 169.
36 Le 24 juin 1337, le maître des arbalétriers veut faire venir des machines de guerre de l’arsenal de Toulouse, mais ce dernier est vide : Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1840, X, p. 490 note 1.- Fin 1336-début 1337, le sénéchal d’Agenais demande 100 hommes d’armes au sénéchal de Toulouse pour Marmande : Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1840, X, preuves p. 793-794.
37 BnF, ms fr. 25993, fol. 166-190.- BnF, ms fr. 25999, n° 93 (actuel 139).
38 Cet impôt est appelé le capage. La version résumée de l’émeute par le comte d’Armagnac dans sa lettre qu’il envoie au sénéchal de Beaucaire le 17 juin 1357, relate les faits : Arch. mun. Toulouse, AA45, acte49, Lettre de rémission du comte de Poitiers, mars 1358 (texte provençal), Lettre du 17 juin 1357, du comte d’Armagnac, envoyé de Verdun au sénéchal de Beaucaire (texte latin).
39 Arch. nat., K499, 1336-1337.
40 « Az adobar e a reparar lo castel narbones o resta mosenher lo viguier de toloza, sois a saber : a reparar e a adobar tot primierement la sala gran on om te l’audiensa, e la nauta sala om estan los prizoners… » BnF, Nouvelles acquisitions françaises 20578, n° 3 : bail de travaux à effectuer à la viguerie en 1350 par d’Estadens.
41 Arch. nat., K496-4, 1293-94. (Cr, III, 1, n° 9753-80).
42 Les sergents royaux enferment leurs prisonniers « à la salle neuve du château Narbonnais » en 1409, www.archives.mairie-toulouse.fr/fonds/inventaire/articles/AA6/59.
43 J. Rocacher, La description du palais du parlement de Toulouse par l’ingénieur François Garipuy (31 août 1778), Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, tome LI, 1991, p. 247- 250.
44 Arch. nat., K499, 1336-1337.
45 Arch. dép. Haute-Garonne, B 8, fol. 348 : mention de réparations « faictes es jardin et borde estans dedans le palays », mai 1491.
46 BnF, ms fr. 32510, fol. 21, 1272, rôle des hommes d’armes rassemblés au château pour l’ost de Foix.
47 É. Lalou, Les comptes sur tablettes de cire de la chambre aux deniers de Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel (1282-1309), sous la direction de R.-H. Bautier, Recueil des Historiens de la France, documents financiers et administratifs, t. VIII, Paris, Boccard, 1994. Pièce justificative 2.
48 BnF, ms fr. 32510, fol. 34, 1287.
49 BnF, ms fr. 26076, n° 5619, Pons Folcra, réparations à la Salle neuve en 1446 : « Item de enmurar de teulas planas, de terra liza, la galaria nauta de lestatge de ladita salanova laquela galaria se tend sur la galaria de l’ostal de la senescalia en que es necessaire et III Cs teules planas et II Cs carretadas de terra liza ».
50 Q. Cazes, Le quartier canonial de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, Carcassonne, 1998, p. 50.- Arch. mun. Toulouse, EE 36.
51 C. Boccacino, Toulouse 10 rue Sainte-Anne, Bilan Scientifique de la Région Midi-Pyrénées 1992, SRA, DRAC Midi-Pyrénées, Toulouse, 1993, p. 75.
© Presses universitaires du Midi, 2009