Version classiqueVersion mobile

Toulouse, une métropole méridionale

 | 
Bernadette Suau
, 
Jean-Pierre Almaric
, 
Jean-Marc Olivier

Habitants et société

Être marchande à Toulouse dans la seconde moitié du xviiie siècle

Christine Dousset

Résumé

Différentes sources permettent de cerner la place des femmes dans le commerce toulousain de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elles sont très présentes dans le petit commerce où elles représentent environ 40 % des marchands, de la marchande de mode à la revendeuse de salé. Parmi les négociants du Grand Tableau de la Bourse, ce sont surtout des veuves, peu nombreuses, qui apparaissent. Les cas de la veuve Bieysse et de la veuve Fontanilhe soulignent cependant la diversité des histoires familiales.

Texte intégral

1Toulouse n’est plus dans la France du xviiie siècle une très grande place de commerce, comme elle l’avait été au temps du pastel. Elle se situe très en retrait par rapport aux grands ports français du temps ou à d’autres grandes villes comme Lyon. Elle n’en a pas moins une activité commerciale importante. Il faut répondre aux besoins multipliés d’une population nombreuse de plus de 50 000 personnes, dont les habitudes de consommation, alimentaire et vestimentaire notamment, se transforment et se diversifient. Il faut approvisionner en produits divers une large région dominée par la métropole toulousaine. Enfin, la situation même de Toulouse sur la Garonne, à mi-chemin de la façade atlantique dont l’essor se révèle de manière spectaculaire à Bordeaux, et de la Méditerranée, à laquelle la ville est reliée par le Canal du Midi alors très actif, contribue à son rayonnement commercial. Tout un pan des activités urbaines est donc tourné vers le commerce employant de nombreuses personnes. La diversité y est très grande : diversité des produits qui sont échangés, diversité dans la taille des entreprises, de la grosse maison de négoce à la revente sur les marchés, diversité des niveaux de fortune et de revenus des marchands, diversité enfin selon le critère du genre. Si les commerçants sont souvent des hommes, il existe aussi des marchandes, qui sont très mal connues.

2Cette méconnaissance s’explique d’abord par un profond désintérêt de l’historiographie pour l’histoire des femmes, considérée pendant très longtemps comme secondaire et peu digne d’intérêt. Mais elle reflète aussi leur situation dans la société d’Ancien Régime, qui ne leur reconnaît qu’un statut second. Cette conception transparaît de manière évidente dans les archives, beaucoup moins bavardes sur elles que sur les hommes, ce qui pose de sérieuses difficultés aux historiens pour lesquels les sources classiques, comme les documents fiscaux et notariés, se révèlent souvent très décevantes pour la composante féminine de la population. Pourtant, malgré ces difficultés, il est possible de mieux cerner le rôle que jouent effectivement les femmes dans différents secteurs de la vie sociale. C’est le cas pour le commerce toulousain dans la deuxième moitié du xviiie siècle. Non pas, sans doute, que cette période corresponde à une féminisation particulière de ce secteur à Toulouse, mais parce que les sources, plus nombreuses et plus riches qu’auparavant, contiennent des informations précieuses sur les marchandes, terme générique qui désignera ici toutes les femmes qui interviennent à un niveau ou à un autre dans la vente de marchandises.

De nombreuses petites marchandes

  • 1 Arch. mun. Toulouse, CC 1154, vingtième (1765), HH 57, Bourse des marchands (1759, 1763).- (...)
  • 2 561 marchands sont répertoriés en 1758, 859 en 1765.
  • 3 Jean-Florent Baour, Almanach historique de la province de Languedoc, Toulouse. La mention (...)
  • 4 Les valeurs extrêmes oscillent entre 39,2 % en 1759 et 45,4 % en 1761. Sur la place des fe (...)
  • 5 Archives de la Bourse des marchands, C24, état de répartition des vingtièmes des petits ma (...)
  • 6 Archives de la Bourse des marchands, C25.

3Les commerçants toulousains organisés au sein de la Bourse des marchands depuis le xvie siècle distinguent en leur sein le « Grand Tableau » réunissant les négociants les plus importants et les plus respectables de tous les autres, regroupés sous l’appellation vague de « petit commerce », une distinction qui ne semble pas recouvrir l’opposition entre commerce de gros et commerce de détail. Autour de 1760, la Bourse des marchands a recensé pour des raisons fiscales (l’établissement des vingtièmes industriels) « le corps des petits marchands »1. Au fil des ans ses effectifs progressent fortement, passant de 500 noms environ à plus de 8002. Baour dans son almanach des années 1780 évalue cette même catégorie à environ 1 500 personnes3. Cette forte augmentation semble s’expliquer davantage par un meilleur comptage que par une multiplication des petits marchands. Leur recensement est sans doute difficile et approximatif. Tous en effet n’ont pas leur propre boutique ; certains ont des éventaires au marché, d’autres partagent une boutique avec un artisan ou vendent directement dans la rue. La réalité du petit commerce est d’autre part mouvante. Les affaires apparaissent et disparaissent rapidement. Mais ce qui varie peu, par contre, c’est la proportion de femmes relevées dans ces listes nominatives : autour de 40 % quel que soit le nombre total de marchands répertoriés4. Il s’agit là d’un pourcentage élevé, qui fait de la présence des femmes dans le petit commerce toulousain un phénomène massif, comme dans les autres villes. Dans certaines rues, la plupart des petits marchands enregistrés sont des femmes, comme dans les rues des Tourneurs, des Pénitents noirs, du Canard ou du Vieux Raisin en 17605. Nombreuses donc, ces marchandes n’apparaissent pas cantonnées dans un type de produits. Dans l’état de 1758 qui précise la spécialité de chacun, elles sont marchandes de charbon, de bois, de poissons ou de linge6. Cependant certains secteurs se détachent davantage. C’est le cas surtout de l’alimentation, traditionnellement très féminin, qui regroupe en 1758 37,5 % des commerçantes, souvent spécialisées dans la vente d’un type de produits, notamment le fromage, les oranges ou le salé. Le textile vient ensuite avec20,9 % de l’effectif. Les quincaillières forment un groupe moins fourni, d’une petite vingtaine de femmes. Il semble que certains secteurs liés aux transformations des modes de vie et de consommation commencent déjà à se féminiser : on remarque ainsi la présence de marchandes de mode, de vendeuses de mousselines ou de lingères, ou un nombre assez important de parfumeuses.

  • 7 Arch. mun. Toulouse, CC 1154, vingtième.
  • 8 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 128, 1760, n° 33.
  • 9 Arch. dép. Haute-Garonne, 1 E 165, correspondance Lavigne.

4Ce monde du petit commerce est très hétérogène, puisque sous ce même terme sont regroupées des personnes dont les activités n’ont pas la même ampleur. Révélatrice de cette diversité sociale est la nomenclature utilisée pour désigner les marchandes, bien plus riche que celle employée pour les hommes, généralement qualifiés de « sieur ». Pour les femmes apparaissent des termes aussi variés que « demoiselle », « la veuve Untel », mais aussi un nom de famille précédé de « la », ou « une telle épouse d’Untel », voire un simple prénom ou surnom précédé de « la ». Nul doute que « la demoiselle Chauvin » ou les « demoiselle Baisse ainée » et « demoiselle Baisse cadette » ne se situent pas au même niveau de revenus et de respectabilité que « Jeanne Marie Fajau » ou « l’épouse de Jean Fauré » ou encore « la de Marseille » et encore moins que « la Luce », « la Catin », « la Bernarde », « la Germaine » ou « la Mignone » également répertoriées en 17657. Les affaires des marchandes n’ont donc pas toutes la même importance. La demoiselle Lapeyre, veuve Mascart, associée en affaires aux sieurs Bonnet et Caubet, négociants, achète du bois à ses fournisseurs à Auterive à qui elle fait écrire par un de ses commis8. Celui de la demoiselle veuve Lavigne marchande épicière à la Perchepinte traite en son nom commandes et propositions d’achat venant d’Albi ou de Saint-Félix9. À l’autre bout de l’échelle, les revendeuses, comme les mangonnières, terme occitan synonyme de regrattières, spécialisées ou non dans un type d’article, écoulent en petite quantité auprès des consommateurs la marchandise achetée à d’autres. Il est spécifié parfois dans les sources que telle vendeuse « étale » au marché, généralement le marché Saint-Georges spécialisé dans la mercerie et la bonneterie. Bien sûr la majorité de ces femmes ne savent ni lire ni écrire, ce qui les expose à certaines déconvenues lorsqu’elles ont à faire à un fournisseur malhonnête. La parole, occitane très certainement, et la confiance qui repose sur elle, jouent un rôle primordial dans les transactions et établissent les réputations, également essentielles.

  • 10 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 139, 1773, n° 66.
  • 11 Arch. dép. de la Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve (...)
  • 12 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 136, 1769, n° 28.
  • 13 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 143, 1778, n° 17.
  • 14 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 139, 1772, n° 28.

5La multiplicité de ces petites affaires s’explique sans doute par la relative facilité à monter un commerce. Les sommes en jeu sont faibles, et le crédit paraît très répandu, même s’il n’est pas utilisé systématiquement. La demoiselle Bolze par exemple se fait avancer deux cents livres par Jean Calvet pour aller vendre des mouchoirs à l’unité10. Les revendeuses semblent payer les marchandises à leur fournisseur après les avoir vendues. Plusieurs dizaines de débitrices apparaissent ainsi dans les comptes de la veuve Fontanilhe, une commissionnaire qui leur vend notamment du poisson11. Certaines ne doivent que des sommes minuscules, trois ou quatre livres, la plupart des sommes un peu plus importantes de l’ordre de quelques dizaines de livres, quelques-uns des montants dépassant la centaine de livres. L’apport de fonds initial est donc limité. Cependant, les femmes qui se lancent dans le commerce courent un risque, celui de la mévente. Aussi elles s’associent parfois, peut-être également pour partager un emplacement. Jeanne Marie Castex et Marianne Rouget, qualifiées de « trafiquantes », décident en 1764 de faire ensemble commerce d’oranges et d’autres fruits ainsi que de poisson salé12. Elles achètent en commun les fruits et partagent tous les soirs l’argent de la vente. Tout petit commerce sans doute, mais l’une d’elle possède une maison. Ce type d’association ne les met pas pour autant à l’abri de difficultés, loin de là. Roze Mouysset et Marie Timbal épouse de Jean Belard, dite la Belarde, se sont elles aussi associées pour acheter chacune deux barils de harengs saurs à la veuve Fontanilhe qu’elles comptent revendre aux « banques » du pont. Hélas, le poisson est saisi car « noir » et gâté. Elles sont condamnées à rembourser deux cents livres à leur grossiste, une somme importante pour des femmes du peuple13. Certaines font donc de mauvaises affaires, peuvent se retrouver en faillite, et parfois décampent, comme la demoiselle Bertrand marchande de mode, locataire d’une boutique, et partie sans laisser d’adresse14.

  • 15 Arch. mun. Toulouse, HH 57.
  • 16 Il est difficile cependant de fournir des pourcentages, le statut matrimonial n’étant pas (...)
  • 17 Archives de la Bourse des marchands, C25, état général contenant le nom et surnom des marc (...)

6Ces revendeuses, qu’on découvre dans les sources fiscales, à l’occasion d’un litige jugé à la Bourse des marchands, ou dans les inventaires de grossistes, sont bien plus nombreuses que les marchandes aisées évoquées plus haut, telle la veuve Mascart. Très révélatrice à ce sujet est la répartition en six classes d’imposition effectuée en 1759 par la Bourse des marchands15. Le pourcentage de femmes augmente régulièrement au fur et à mesure que l’on descend l’échelle des classes : de 8,1 % dans la première, la plus imposée, il passe à22,1 %, puis26,66 %, 38,5 %, 52,8 % et enfin 66,6 % pour la dernière. La féminisation du petit commerce est d’autant plus poussée que celui-ci est moins lucratif. On peut donc supposer que la proportion totale de femmes est peut-être plus importante que celle de 40 % précédemment mentionnée qui ne constitue qu’un minimum, puisque le sous-enregistrement touche a priori davantage les affaires les plus précaires. Dans la seconde moitié du xviiie siècle, le commerce apparaît donc pour les Toulousaines des milieux populaires comme une activité banale, susceptible de leur fournir un revenu d’appoint. Apparemment certaines d’entre elles sont mariées en effet, alors qu’elle sont peu nombreuses à être désignées comme veuves à la différence des marchandes les plus riches au sein du petit commerce16. Mademoiselle Moy, marchande parfumeuse est l’épouse d’un garçon imprimeur, tandis que le mari de la Marie, mangonnière, est porteur17.

Les négociantes

  • 18 Arch. mun. Toulouse, CC 1154, HH 57.- Archives de la Bourse des marchands, C21, C22. La cl (...)

7La place des veuves est bien plus écrasante encore parmi les femmes présentes dans le « grand tableau » de la Bourse des marchands. Celui-ci regroupe entre230 et 300 maisons de commerce environ dans la seconde moitié du xviiie siècle, réparties entre merciers, drapiers, épiciers-droguistes, quincailliers et miroitiers, libraires-imprimeurs, bonnetiers, fabricants de mignonette, commissionnaires, marchands de bois, de laine, de cuir, banquiers et agents de change18. Dans cette élite marchande de la ville, la mention de femmes apparaît régulièrement tous les ans. Mais elles sont beaucoup moins nombreuses que leurs consœurs du petit commerce. Les raisons commerciales faisant apparaître un nom de femme, éventuellement en association avec des partenaires masculins, constituent en moyenne 6,9 % du total du Grand Tableau, soit un peu moins que le pourcentage des femmes recensées dans la première classe du petit commerce (8,1 %). Suivant les années, leur proportion varie légèrement : elle atteint son maximum en 1759 avec 11 % et baisse dans les années 1780 pour s’établir à 4 % seulement en 1783, ce qui représente un effectif qui fluctue d’une trentaine de femmes à une douzaine. Le caractère familial de ces entreprises est très marqué à la différence des plus petites marchandes souvent mariées à un homme qui a sa propre activité professionnelle, artisanale ou salariée. Dans le Grand Tableau n’apparaît aucune mention de femme mariée. Sont indiquées quelques associations de sœurs, comme les sœurs Marseille, qui font commerce de draperie ou les sœurs Loubers, qui vendent du cuir. Surtout l’immense majorité de ces marchandes est formée à plus de 90 % de veuves, qui reprennent l’affaire de leur mari. Ceci explique qu’on les retrouve de manière indifférenciée dans toutes les branches du commerce répertoriées dans le Grand Tableau, des mercières aux libraires en passant par les marchandes de bois et de fer. Certaines ne sont mentionnées qu’une fois, mais en général elles restent en activité pendant plusieurs années, voire plusieurs décennies, le « record » étant détenu par la veuve Babar, dont le nom apparaît parmi les drapiers sans interruption pendant trente-sept ans. Mais on pourrait citer aussi la veuve Gerbal, épicière de 1751 à 1784 ou la veuve Gounon, appartenant à une très riche famille de merciers, recensée dès 1743 dans les listes les plus anciennes dont nous disposons et présente jusqu’en 1770.

La veuve Bieysse : au service de la prospérité familiale

  • 19 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 3674, minutier de maître Escoubié, contrat de mariage, 7 aoû (...)
  • 20 Arch. mun. Toulouse, HH 57. Son nom est indiqué dès 1743, sur la liste la plus ancienne.
  • 21 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 14151, minutier de maître Labit, contrat de mariage, 16 avri (...)

8Il en va de même pour la veuve Bieysse, répertoriée pendant vingt-quatre ans d’affilée dans le Grand Tableau entre 1748 et 1771, et dont le cas bien documenté peut illustrer les trajectoires personnelles et familiales de ces marchandes. De son nom, Catherine Moignard, elle est née au début du siècle vers 1706. Son milieu d’origine est plus modeste que celui des négociants auquel elle appartient ensuite, puisque son père est un simple maître boulanger. Mais elle est fille unique et seule héritière. Sa situation familiale lui permet de faire un mariage avantageux grâce à une dot estimée à 6 000 livres en épousant en 1727 Antoine Bieysse, un marchand épicier-droguiste19. Son entrée dans le monde du commerce, où existe une forte endogamie, est peut-être alors facilitée par le fait que son mari n’est pas non plus issu d’une famille de marchands. Elle lui apporte en dot une maison rue des Couteliers, proche du Pont Neuf, où désormais résidera le couple et où se trouveront boutique et magasin. Les affaires d’Antoine Bieysse doivent être assez prospères puisqu’il est recensé sur le Grand Tableau au milieu des années 174020. Mais il meurt en 1746, sans doute subitement, sans avoir rédigé de testament. Il laisse à son épouse, qui a une quarantaine d’années, deux enfants, une fille, Françoise, et Jean-Paul, un garçon plus jeune, âgé seulement de sept ans. Ce décès brutal, l’absence de dispositions testamentaires de la part du mari, pourraient laisser penser que Catherine Moignard, désormais veuve et seule, se retrouve dans une situation difficile mettant en péril le commerce familial. Or il n’en est rien. Bien qu’elle ne soit pas l’héritière de son époux, elle reprend l’affaire à son nom et à partir de 1748 elle apparaît sur le Grand Tableau à la place de son mari comme « veuve Bieysse ». Quelques années plus tard, en 1754, elle confirme l’ancrage de la famille dans le milieu des bons marchands, en mariant sa fille Françoise à un mercier, Louis Galtier, fils d’une veuve qui est elle aussi enregistrée sur le Grand Tableau21. Françoise est nantie d’une dot de 15 000 livres, dont le montant est très largement supérieur, plus du double, à celle de sa mère. Cette dernière verse 10 000 livres comptant à son gendre. Le nouveau couple peut voler de ses propres ailes, puisque la veuve Galtier désignée comme héritière fiduciaire par son mari dans son testament, restitue son héritage à son fils lors de son mariage, non sans s’être réservée une partie des profits commerciaux à venir. Catherine Moignard, elle, n’a plus que son fils à charge, qui se destine à poursuivre l’affaire familiale. Aussi, quand il atteint vingt-cinq ans, la maison de commerce change de nom : elle devient veuve Bieysse fils et Moulis, leur associé. Et elle le restera jusqu’à la mort de Catherine en 1772.

  • 22 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11934, inventaire après décès de Catherine Moignard, 1772.
  • 23 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 1254, minutier de maître Biros, acte de partage du25 juillet (...)
  • 24 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11851, testaments, 31 décembre 1765 et27 septembre 1770.
  • 25 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 1251, minutier de maître Biros, 1er avril 1754, constitution (...)
  • 26 Archives de la Bourse des marchands, B 136, 1769, n° 28 : « L’adversaire après avoir diver (...)

9Dans le cas de la famille Bieysse, la disparition du père n’a pas constitué un frein à l’essor de l’entreprise, bien au contraire. Pendant toutes les années où le commerce est au nom de sa veuve, soit seul, soit associé avec celui de son fils, les affaires se développent. Elle est une des veuves toulousaines les plus imposées pour les vingtièmes industriels, loin cependant derrière la veuve Gounon. La maison « veuve Bieysse » bénéficie sans doute pendant cette période de l’essor de la consommation de certaines denrées coloniales, café, sucre, cacao, coton, qu’elle vend à côté des traditionnelles épices, des drogues diverses et autres teintures répertoriées dans son magasin lors de l’inventaire réalisé à son décès22. Alors qu’à la mort de son époux en 1746 la succession de ce dernier est estimée à environ 30 000 livres pour un patrimoine net de 15 000 livres, au décès de Catherine Moignard, vingt-six ans plus tard, les biens meubles, comprenant notamment les marchandises, sont évalués à plus de 88 000 livres dégageant 68 000 livres nettes23. Il faut ajouter les biens fonciers, constitués, semble-t-il, de trois maisons dans Toulouse, dont celle de la rue des Couteliers. Faute d’avoir trouvé ses archives commerciales, il est très difficile de connaître précisément l’implication directe de la veuve Bieysse dans la direction de son négoce. Le premier commis de son mari, Moulis, avec qui elle s’associe ensuite, a sans doute tenu une place importante dans la marche des affaires. Mais plusieurs éléments semblent montrer qu’elle-même joue un rôle actif. Alors que son père est incapable de signer son contrat de mariage, elle sait lire et écrire, rédigeant plusieurs testaments olographes24. Au moment du mariage de sa fille, elle multiplie les opérations immobilières, vendant et achetant des maisons et signant un contrat de constitution de rente pour financer la dot25. Une mention dans une sentence de la Bourse des marchands pourrait indiquer qu’elle a une fonction d’arbitrage dans un conflit entre deux petites vendeuses26. Bref, elle apparaît comme une femme avisée et soucieuse de transmettre un patrimoine qui s’est étoffé au cours des années. À sa mort, son fils Jean-Paul, qu’elle a désigné comme son héritier universel et qui vit avec sa femme dans la maison de la rue des Couteliers héritée du grand-père maternel, reprend à son nom l’entreprise familiale. Ce n’est qu’alors que la raison commerciale redevient, comme à la génération précédente, « Bieysse ». Catherine Moignard est donc un chaînon essentiel dans la transmission entre père et fils, amenant son propre patrimoine et son savoir-faire. Cet exemple, sans être exceptionnel, ne représente cependant pas la situation la plus fréquente, puisque parmi les veuves toulousaines du Grand Tableau, seules 30 % d’entre elles environ s’associent ainsi à leur fils.

La veuve Fontanilhe : le goût des affaires

  • 27 Archives de la Bourse des marchands, registre de délibérations, D 3, 1757.
  • 28 Arch. dép. Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontan (...)
  • 29 Les sources ne permettent pas d’affirmer que l’ensemble de ces biens lui appartient en pro (...)

10La veuve Fontanilhe relève d’un autre cas de figure, dans lequel la dimension familiale est toujours importante, mais plus complexe. Le mari d’Anne Tourcier, Jean-Baptiste Fontanilhe « neveu », a été lui aussi un marchand du Grand Tableau, enregistré comme commissionnaire à Toulouse entre 1750 et 1758. Il a même rempli la fonction de premier consul de la Bourse27. Si la date de son décès est inconnue, en 1767 Anne Tourcier est veuve et s’est déjà lancée à son compte dans les affaires à Toulouse. Elle doit avoir alors, comme Catherine Moignard, aux alentours de quarante ans et poursuit son activité commerciale pendant une vingtaine d’années, jusqu’à sa mort en 1786. Elle possède elle aussi une maison où se trouvent ses bureaux et magasins, rue du Poids de l’Huile. Elle détient à la fin de sa vie un patrimoine immobilier plus important et diversifié que celui de la veuve Bieysse28. En sus de la maison familiale, elle possède des biens fonciers dans la région : des vignes à Rouffiac près de Toulouse, plusieurs métairies, dont une en Lauragais à côté de Castelnaudary et d’autres terres encore, valant au total près de 75 000 livres en 178229. Elle a également investi dans des actions sur les barques du canal des Deux-Mers. Son niveau d’imposition la range pourtant parmi les négociants moyens.

  • 30 Paul Butel, La croissance commerciale bordelaise dans la seconde moitié du xviiie siècle, (...)
  • 31 Arch. dép. Gironde, 7 B 1381, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance reçue de Toulo (...)
  • 32 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 136, 1769, n° 10.- Archives d (...)
  • 33 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 143, 1777, n° 7.
  • 34 Arch. dép. Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontan (...)
  • 35 Archives de la Bourse des marchands, C21 et C22.
  • 36 Arch. dép. Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontan (...)

11Sur les traces de son mari, elle agit comme commissionnaire, servant d’intermédiaire entre négociants et marchands de différentes régions. À ce titre, elle n’est pas vraiment spécialisée dans un type de marchandises, même si les produits alimentaires dominent. Une grande partie de son activité repose sur sa collaboration avec son fils Antoine, également négociant mais installé à Bordeaux. Toulouse occupe pour ce Bordelais une place stratégique, au point de rupture de charge du canal du Midi. Il correspond avec une quarantaine de commerçants toulousains, dont sa mère30. En 1779 par exemple, Antoine reçoit 83 lettres de la maison de commerce31. Leur fréquence se ralentit un peu en été, mais est élevée le restant de l’année : dix lettres sont envoyées au mois de mai, onze en octobre. Elles exposent en détail les affaires en cours et contiennent souvent des comptes. Cette année-là, la maison « veuve Fontanilhe » lui fait passer des produits venant du Languedoc et de Provence : savon, citrons, amandes, textiles (draperie, couvertures), verre cassé. Elle reçoit de Bordeaux de nombreuses marchandises, issues du grand commerce maritime, et en particulier des « Isles », qu’elle revend dans la région toulousaine : cacao, sucre, café, poissons (sardines, harengs, saumons), bière et huiles diverses. La dimension familiale du commerce est donc nette chez les Fontanilhe, sans prendre la forme de l’association pure et simple entre mère et fils. Mais Anne Tourcier ne limite pas ses activités à la collaboration commerciale avec son fils. Durant la vingtaine d’années où elle est en activité, elle s’associe à plusieurs reprises avec d’autres commerçants ou fabricants. À ses débuts, c’est avec un commerçant toulousain du nom de Douilhiac, chacun ayant apporté 6 000 livres de capital32. Quelques années plus tard, en 1771, elle travaille avec un autre négociant, Pierre Prades, dans une affaire de bamboches33. En 1782, les archives signalent l’existence d’une autre société, dont on ne connaît pas les activités34. Elle participe aussi, à deux reprises au moins, à des sociétés en commandite35. Les opérations commerciales réalisées portent aussi bien sur le commerce du fer que celui du poisson ou des bamboches. Un inventaire de 1782 mentionnant ses débiteurs permet de dessiner les contours de son activité, celle d’un commerce de transit et de redistribution régionale36. Ces correspondants sont situés dans trente-neuf localités en Bas-Languedoc, mais aussi à Marseille et à Sète. D’autres se trouvent en Rouergue, en Quercy, dans de petites villes du Haut-Languedoc et des Pyrénées. Certains, enfin, sont des Toulousains, négociants, artisans et une quarantaine de petites vendeuses, représentant moins de dix pour cent de ses débiteurs, auxquelles elle vend notamment du poisson (harengs et sardines surtout). La veuve Fontanilhe joue incontestablement un rôle de grossiste pour toute une série de commerçants de Toulouse et de sa région. Toutefois, son négoce n’a pas de dimension internationale, semble-t-il, car aucun correspondant étranger n’apparaît comme débiteur ou créancier.

  • 37 Arch. dép. Gironde, 7 B 1381, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance reçue de Toulo (...)
  • 38 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11955, inventaire après décès d’Anne Tourcier, 1786.
  • 39 Archives de la Bourse des marchands, faillites, B 199, 1783, n° 36.
  • 40 Arch. dép. Gironde, 7 B 1381, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance reçue de Toulo (...)
  • 41 Arch. dép. Gironde, 7 B 1419, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance familiale. L’a (...)
  • 42 Arch. dép. Gironde,2 E 1242, papiers de la famille Fontanilhe, reconnaissance de dette du2 (...)
  • 43 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 143, 1777, n° 7. Réponse d’An (...)
  • 44 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11955, inventaire après décès d’Anne Tourcier, 1786.

12Comme la majorité des négociants, Anne Tourcier dispose d’un personnel pour mener à bien ses affaires. En 1779, elle évoque ses commis, dont Fornier qu’elle envoie faire « la tournée » des débiteurs37. En 1786, quelques mois avant sa mort, elle a à son service un « apprentif » Taupiac, embauché pour deux ans contre le versement de cinq cents livres, un certain Darolle qui tient les livres mais qu’elle renvoie, mécontente de la qualité de son travail, et l’avocat Sacarrau chargé de la correspondance et des « affaires contentieuses »38. À voir le nombre très élevé de sentences rendues par la Bourse des marchands dans des affaires concernant cette maison, il s’acquitte fort bien de son travail. Mais même entourée d’hommes compétents, elle participe personnellement à la conduite de sa maison, ce dont témoignent sans équivoque différentes sources. Les récriminations de certains de ses adversaires montrent son rôle dans la gestion de son entreprise, mais aussi sa dureté en affaires. La veuve Nougarède, une marchande toulousaine, l’accuse par exemple, en déposant son bilan, de l’avoir poussée à la faillite. Elle lui aurait réclamé, à tort d’après elle, huit cents livres pour la livraison d’une barrique d’huile d’olive et l’aurait fait saisir pour cette raison39. Plus éclairante encore est sa correspondance avec son fils. Durant l’année 1779, elle rajoute personnellement de sa main quelques lignes, parfois une page ou plus, à 44 des 83 lettres adressées en son nom à Antoine. À l’écriture régulière du commis succède une graphie beaucoup plus maladroite, dont la grosseur des lettres s’explique peut-être par la mauvaise vue de la rédactrice. L’orthographe, phonétique, reflète une instruction peu approfondie, si l’on en juge par ces courts extraits reproduisant textuellement les originaux : « set comme sa quil faut le saumon dans une heure tout feut vandeu e les sardinnes de meme ensi pour la peche il me faut deu bau » et « je ne sepas pour quoy teu nanvois pas de saumon je le promis à tout le monde si les arans sont bons il faut les anvoier an demis ou cars »40. Ces propos sont essentiellement consacrés aux affaires, la famille n’y tient qu’une faible part. Le20 mai, elle écrit lapidairement : « j’embrasse les petis [ses petits-enfants] et je demande deu café ». Elle s’intéresse beaucoup à la vente du poisson que lui envoie son fils, ce que confirment d’autres sources. D’après la correspondance familiale, sa gestion des affaires n’est pas toujours très avisée, et elle connaît des déboires dans ses associations. Elle apparaît comme têtue, et peu encline à suivre les conseils que lui prodiguent ses fils, avec lesquels les relations semblent parfois tendues41. Antoine lui fait même signer devant notaire une reconnaissance de dettes de 45 000 livres pour les sommes qu’elle lui doit dans le cadre de leurs activités commerciales42. Lorsqu’ils rencontrent des difficultés avec la mère, certains marchands s’adressent au fils43, qui vient d’ailleurs parfois en personne à Toulouse régler quelques affaires, notamment en 1783. Peu avant sa mort, alors qu’elle est malade, elle afferme par un acte sous seing privé son commerce et ses biens ruraux à un négociant toulousain, Talamas, à qui elle loue aussi un appartement dans sa maison et vend les marchandises en stock44. La veuve Fontanilhe ne se place pas dans une perspective de transmission familiale comme les Bieysse, puisqu’aucun de ses enfants n’est susceptible de reprendre l’affaire toulousaine. Aussi, après son décès en 1786, le nom des Fontanilhe disparaît du Grand Tableau des marchands de la Bourse.

13Malgré les difficultés et les zones d’ombre, il est donc possible, en multipliant les angles d’approche et les enquêtes dans les archives, de trouver des informations souvent précises sur la présence des femmes parmi les marchands toulousains de la seconde moitié du xviiie siècle. Être marchande à Toulouse n’a rien d’exceptionnel comme dans toutes les grandes villes françaises du temps. Des centaines de femmes gagnent leur vie, plus ou moins difficilement, en achetant et en vendant des produits divers. Dans leurs boutiques, sur les marchés, dans les rues, épicières, vendeuses d’oranges ou de poissons, négociantes en bois, marchandes de mode dessinent les contours d’un monde marchand au féminin vivant et varié. À leur niveau souvent très modeste, elles sont intégrées dans la vie sociale et économique d’une métropole comme Toulouse, malgré les règlements contraignants, les interdictions que peuvent édicter les capitouls. Elles jouent au quotidien dans l’existence des Toulousains un rôle essentiel et indispensable d’approvisionnement. Mais malgré quelques exceptions remarquables, plus les affaires sont importantes, moins les femmes sont nombreuses et plus leur implication personnelle est difficile à cerner. Les véritables négociantes, des veuves le plus souvent, sont rares. La féminisation du commerce apparaît d’autant plus marquée que celui-ci se cantonne au commerce de détail, dans lequel les femmes, mariées ou non, tiennent une place considérable.

Notes

1 Arch. mun. Toulouse, CC 1154, vingtième (1765), HH 57, Bourse des marchands (1759, 1763).- Archives de la Bourse des marchands, C24 (1760, 1761, 1763), C25 (1758). Les archives de la Bourse des marchands sont conservées à la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse.

2 561 marchands sont répertoriés en 1758, 859 en 1765.

3 Jean-Florent Baour, Almanach historique de la province de Languedoc, Toulouse. La mention est précisée de 1780 à 1787.

4 Les valeurs extrêmes oscillent entre 39,2 % en 1759 et 45,4 % en 1761. Sur la place des femmes dans le monde du travail à Toulouse, voir Georges Hanne, « L’enregistrement des occupations à l’épreuve du genre : Toulouse, vers 1770-1821 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 54, janvier-mars2007, p. 69-97.

5 Archives de la Bourse des marchands, C24, état de répartition des vingtièmes des petits marchands pour 1760 : rue des Tourneurs, 10 femmes sur 13 commerces, rue des Pénitents noirs, 14 sur 18, rue du Canard, 3 sur 3, rue du Vieux Raisin, 3 sur 4.

6 Archives de la Bourse des marchands, C25.

7 Arch. mun. Toulouse, CC 1154, vingtième.

8 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 128, 1760, n° 33.

9 Arch. dép. Haute-Garonne, 1 E 165, correspondance Lavigne.

10 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 139, 1773, n° 66.

11 Arch. dép. de la Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontanilhe de Toulouse du 15 août 1782.

12 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 136, 1769, n° 28.

13 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 143, 1778, n° 17.

14 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 139, 1772, n° 28.

15 Arch. mun. Toulouse, HH 57.

16 Il est difficile cependant de fournir des pourcentages, le statut matrimonial n’étant pas systématiquement mentionné.

17 Archives de la Bourse des marchands, C25, état général contenant le nom et surnom des marchands du petit commerce de Toulouse, 1758.

18 Arch. mun. Toulouse, CC 1154, HH 57.- Archives de la Bourse des marchands, C21, C22. La classification des marchands du Grand Tableau change dans les années 1780.

19 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 3674, minutier de maître Escoubié, contrat de mariage, 7 août 1727.

20 Arch. mun. Toulouse, HH 57. Son nom est indiqué dès 1743, sur la liste la plus ancienne.

21 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 14151, minutier de maître Labit, contrat de mariage, 16 avril 1754.

22 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11934, inventaire après décès de Catherine Moignard, 1772.

23 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 1254, minutier de maître Biros, acte de partage du25 juillet 1757.- 3 E 11934, inventaire après décès de Catherine Moignard, 1772.

24 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11851, testaments, 31 décembre 1765 et27 septembre 1770.

25 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 1251, minutier de maître Biros, 1er avril 1754, constitution de rente, 11 avril 1754, quittance,28 juin 1754, achat d’une maison.

26 Archives de la Bourse des marchands, B 136, 1769, n° 28 : « L’adversaire après avoir diverti l’argent qui étoit provenu de la société, ne sachant que devenir fut solliciter la demoiselle Viesse pour engager l’exposante à reprendre l’adversaire sous les mêmes conventions. »

27 Archives de la Bourse des marchands, registre de délibérations, D 3, 1757.

28 Arch. dép. Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontanilhe de Toulouse du 15 août 1782.

29 Les sources ne permettent pas d’affirmer que l’ensemble de ces biens lui appartient en propre.

30 Paul Butel, La croissance commerciale bordelaise dans la seconde moitié du xviiie siècle, thèse, Paris I, 1973, p. 420.

31 Arch. dép. Gironde, 7 B 1381, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance reçue de Toulouse, 1779.

32 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 136, 1769, n° 10.- Archives de la Bourse des marchands, registres de délibérations, D 4, 1767 et 1768.

33 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 143, 1777, n° 7.

34 Arch. dép. Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontanilhe de Toulouse du 15 août 1782.

35 Archives de la Bourse des marchands, C21 et C22.

36 Arch. dép. Gironde, 7 B 1418, archives d’Antoine Fontanilhe, inventaire de la veuve Fontanilhe de Toulouse du 15 août 1782.

37 Arch. dép. Gironde, 7 B 1381, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance reçue de Toulouse, lettre du 14 janvier 1779.

38 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11955, inventaire après décès d’Anne Tourcier, 1786.

39 Archives de la Bourse des marchands, faillites, B 199, 1783, n° 36.

40 Arch. dép. Gironde, 7 B 1381, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance reçue de Toulouse, lettres du28 janvier et du25 février 1779.

41 Arch. dép. Gironde, 7 B 1419, archives d’Antoine Fontanilhe, correspondance familiale. L’autre fils est ecclésiastique, ce qui ne l’empêche pas de suivre de près les affaires commerciales de la famille.

42 Arch. dép. Gironde,2 E 1242, papiers de la famille Fontanilhe, reconnaissance de dette du20 août 1780.

43 Archives de la Bourse des marchands, sentences arbitrales, B 143, 1777, n° 7. Réponse d’Antoine Fontanilhe, à monsieur Prades, négociant rue des Grands Augustins.

44 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E 11955, inventaire après décès d’Anne Tourcier, 1786.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search