Vivre et mourir en temps de guerre de la préhistoire à nos jours
|Les Guerres de la monarchie
La fortune dʼun homme de guerre de la Renaissance : Galiot de Genouillac (1465-1546)
Texte intégral
- 1 Brantôme, Œuvres complètes, éd. Ludovic Lalanne, Paris, Librairie Renouard, 1882, t. 11, p (...)
- 2 François de Vaux de Foletier, Galiot de Genouillac, maître de lʼartillerie de France (1465 (...)
- 3 Jean Lartigaut a contribué au catalogue dʼexposition dirigé par Étienne Cuquel, Galiot de (...)
1Brantôme, en le rangeant en bonne place parmi les grands capitaines quʼil avait côtoyés, se disait déjà « fort estonné que noz histoires françoises nʼont plus parlé de M. le grand escuyer Galiot quʼilz nʼont faict »1. Il sʼen faut en effet que sa figure tienne dans notre mémoire nationale la place du chevalier Bayard, qui fut son compagnon dʼarmes. Cependant cʼest bien au métier de la guerre que Jacques, dit Galiot, Ricard de Genouillac doit une carrière sans égale par sa durée comme par la confiance sans faille que lui accordèrent les trois rois quʼil servit. Dans la période qui voit la transition du Moyen Âge aux Temps modernes, son destin montre quel puissant levier il a trouvé dans la carrière militaire. Depuis lʼétude approfondie que lui a consacrée François de Vaux de Foletier2, sa figure a été plus récemment mise en lumière par dʼautres historiens3.
Dans la faveur des rois
2Exceptionnelle en effet par sa durée – pas moins de soixante-six ans, de 1480 à sa mort –, la carrière de Galiot est par ailleurs comparable à celles de beaucoup de ses contemporains, issus comme lui dʼune noblesse « seconde » provinciale et partis chercher fortune au service du roi. Page de Louis XI à lʼâge de quinze ans, il devient un proche du dauphin, de cinq ans son cadet. Le règne de Charles VIII le voit accéder à la faveur royale et donc à la vie de la cour, ce qui lui vaut dʼêtre reçu comme écuyer du Roi (1491), puis grand écuyer du Dauphin (1492) et enfin chambellan du Roi (1495). De notoriété publique, il figure alors au nombre des quatre favoris du souverain, comme le rapportera Monluc :
- 4 Blaise de Monluc, Commentaires, éd. Paul Courteault, Paris, Gallimard, 1981, p. 13 (Biblio (...)
Il me souvient avoir ouy dire à mon père (qui estoict ancien, et à dʼautres plus anciens que luy) quʼil se disait à la court et par toute la France (et cʼestoict du temps des rois Louys unziesme et douziesme) : Chastilhon, Bordillon, Galiot et Boneval gouvernent le sang royal4.
3Cette faveur ne se démentira pas sous les règnes de Louis XII (qui en fait son premier valet de chambre) et de François Ier, qui lui confiera en 1526 la charge prestigieuse de grand écuyer de France. Elle fait de lui un de ceux qui non seulement figurent au premier rang des cérémonies de cour, mais partagent lʼintimité royale en maintes circonstances, par exemple en accompagnant le souverain à la chasse, comme le rapporte Galiot lui-même dans une lettre adressée de Blois à Montmorency :
- 5 Lettre datée de Blois, 28 mars 1530, reproduite dans François de Vaux de Foletier, ouv. ci (...)
… Je vous advise que la santé du Roy est très bonne et hyer courusmes le cerf qui nous mena de ceste forest [de Blois] jusques en la forest de Montrichard. Il courut environ six heures et à la fin il fut prins5…
- 6 F. de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 76.
4À ces offices de cour viennent sʼajouter des charges publiques – administratives et judiciaires autant que militaires –, qui lui confèrent la représentation de lʼautorité royale dans des lieux très éloignés les uns des autres. Cela commence en Quercy – sa terre natale – avec la fonction de viguier et juge royal de Figeac (1492), puis sʼétend dès lʼannée suivante à des provinces voisines : le Rouergue où il se voit nommé capitaine du château de Najac, et lʼArmagnac où il obtient lʼoffice de sénéchal. Dʼautres charges de capitaine ne tarderont pas à sʼy ajouter, à Meulan en Île-de-France et à Puymirol en Agenais (1495), puis à Penne-dʼAlbigeois, celle-ci assortie de la charge de garde forestier à cheval de la forêt de la Grésigne (1504). Par une marque de confiance particulière, il se voit plus tard investi par François Ier de la plus haute fonction publique en son pays natal, celle de sénéchal du Quercy (1517), ce qui lui vaut une réception triomphale à Montauban, puis à Cahors où, fait sans précédent, des canons tonnent pour saluer son arrivée. En 1525 enfin, il reçoit la charge prestigieuse de grand écuyer de France : grand officier de la Couronne, il lui revient dʼouvrir le cortège royal en portant lʼépée du souverain. Vers la fin de sa vie, il sera encore fait appel à lui pour de hautes charges, celle de lieutenant général du Roi en Guyenne (1541), et même, à quelques mois de sa mort, celle de gouverneur de Languedoc. Autant de charges honorifiques et surtout lucratives ! Mais il est évident que leur dispersion géographique interdit à leur détenteur de les exercer personnellement : cette obligation lui permet de se constituer un réseau de fidèles en les déléguant à des hommes de confiance. Tel est le cas en Quercy, où il désigna comme lieutenant général du sénéchal son cousin Jean de Genouillac, seigneur de Vaillac6.
5Cependant, cʼest probablement au métier des armes quʼil consacra, sa vie durant, une énergie peu commune. Il le fit, comme ses pairs, en tant que capitaine dʼune compagnie de « vingt-cinq lances » (soit 25 cavaliers et 50 archers), dont le brevet lui fut accordé en 1498, ce qui le conduisit à prendre part à toutes les campagnes des guerres dʼItalie, et à quelques autres. Mais il se vit confier en sus par Louis XII une charge aux responsabilités plus lourdes, celle de « maître et capitaine général de lʼartillerie » (1512), quʼil allait illustrer avec un éclat particulier.
6Les faits dʼarmes qui jalonnent sa longue carrière de soldat sont dʼabord, à lʼégal de ses pairs, ceux dʼun chevalier. On le vit ainsi à Fornoue un des « neuf preux du roi » portant le même vêtement que Charles VIII et faisant rempart de leur corps autour de lui pour tromper lʼennemi, et plus tard combattre dʼestoc et de taille avec Louis XII à Agnadel, à Ravenne… Entre-temps, il sʼétait engagé dans la croisade prêchée par le pape Alexandre VI contre le sultan Bajazet, sʼembarquant jusquʼà Mytilène pour porter secours aux Vénitiens assiégés par les Ottomans !
7Les fonctions de maître de lʼartillerie sont dʼune autre nature. Plus que lʼengagement personnel au combat, elles impliquent la capacité dʼorganisation et le sens stratégique de celui qui les exerce, dans une période qui voit cette arme technique accéder à un rôle nouveau, que Galiot « entend mieux que tout autre » au dire dʼun bon connaisseur :
- 7 Fourquevaux, Instructions sur le fait de la guerre, Paris, 1548, f° 71-72, cité par F. de (...)
Le tiers office principal [de lʼarmée], cʼest le maistre de lʼartillerie, lequel nʼest pas de petit estime aujourdʼhui, à cause de la réputation que lʼon donne à cet instrument. […] Il me seroit besoing avoir suivy Mgr le grand Escuyer, qui est du jour dʼhuy, pour savoir parler plus alavant de cet affaire, car un chacun sçait bien quʼil lʼentend mieux que tout autre7.
Lʼascension par lʼascendance
- 8 F. de Vaux de Foletier cite Raymond de Ricard, chevalier, Adhémar, chanoine du Vigan, et l (...)
- 9 Guillaume Lacoste, Histoire de la province de Quercy, Cahors, 1883, t. 3, p. 450-455.
8Or quand il vit le jour dans le modeste manoir familial dʼAssier, Jacques ne pouvait se prévaloir dʼune naissance particulièrement brillante. Cʼest de sa mère, Catherine de Bosc, fille du viguier de Figeac, quʼil devait hériter de la seigneurie dʼAssier. Du côté paternel, les Ricard ne peuvent guère avancer de preuves de noblesse antérieures au XIVe siècle. Cette famille établie à Gourdon, entrée au service de Jean XXII, avait fourni alors au pape cadurcien plusieurs de ses collaborateurs8, commençant une ascension que devaient prolonger les générations suivantes. Ainsi voit-on un Jean Ricard figurer, en 1383, parmi les coseigneurs de Gourdon, puis son fils Pierre – le grand-père de notre héros – acquérir la petite seigneurie de Genouillac (aujourdʼhui : Ginouillac), dont le nom ne tarde pas à désigner le lignage des Ricard. Une politique matrimoniale avisée contribue à étendre les alliances du lignage au sein de la société féodale quercinoise. Au milieu du XVe siècle, les trois fils de Pierre Ricard de Gourdon-Genouillac parvinrent à se hisser sur le devant de la noblesse provinciale9. Lʼaîné, Jean, ayant reçu en dot de son épouse Jeanne de Rassiols la terre de Vaillac, fut le fondateur de la branche des Genouillac-Vaillac. Nous savons que le benjamin, également prénommé Jean, devint également coseigneur dʼAssier par mariage. Tous deux se virent pourvus, dans des conditions et à des dates qui restent à préciser, dʼoffices de la maison du roi, respectivement gentilhomme et maître dʼhôtel.
- 10 Données biographiques recueillies par F. de Vaux de Foletier, ouv. cité.
- 11 Ph. Contamine, ouv. cité, p. 278. Le testament, du 14 mars 1493, figure au Minutier centra (...)
9Lʼhypothèse la plus probable est quʼils obtinrent cette promotion dans le sillage de lʼascension de leur frère Jacques. Celui-ci paraît être entré en qualité dʼécuyer dans la maison du turbulent frère cadet de Louis XI, Charles de France, au plus tard en 1469, lʼannée même où ce dernier reçut le duché de Guyenne en apanage et où il lui attribua la charge de viguier de Figeac. En entrant à son service, Jacques et ses frères tournaient leurs ambitions vers les affaires publiques et bientôt même vers lʼentourage royal. En effet, après la mort prématurée du jeune prince, en 1472, Jacques – sans doute suivi de ses frères – accède à la cour de Louis XI où il obtient lʼoffice de chambellan, tout en menant une carrière militaire qui lui vaut dʼêtre promu en 1479 « maître, visiteur et réformateur » de lʼartillerie royale, charge quʼil exerce jusquʼà sa mort en 149310. Son testament désigne son neveu parmi ses exécuteurs testamentaires11.
10La réussite de lʼoncle devait donc être décisive pour le neveu, dʼautant plus que, père de plusieurs filles, il nʼeut pas dʼhéritier mâle. Lʼassociation des deux hommes fut dʼautant plus étroite quʼils partageaient la même identité : au même prénom, qui pourrait suggérer que lʼoncle ait été le parrain du neveu, ils adjoignirent le même surnom de Galiot, probablement emprunté au légendaire des romans de chevalerie. Cʼest par son entremise, à nʼen pas douter, que le jeune homme fut admis très jeune à la cour où il reçut son éducation parmi les pages du roi. Cʼest à lui quʼil doit de sʼêtre très tôt familiarisé avec lʼarme si particulière, alors en pleine transformation, quʼest lʼartillerie, et de sʼêtre à son tour retrouvé à sa tête, après la mort de Paul de Benserade à la bataille de Ravenne, en 1512. Cʼest dans la familiarité, puis lʼexercice de cette charge, durant un demi-siècle, quʼil trouve son principal titre de gloire.
Le chevalier et lʼartilleur
- 12 Philippe de Commynes, Mémoires, éd. Joël Blanchard, Paris, Le Livre de poche, 2001, p. 600
- 13 Cité par Ph. Contamine, ouv. cité, p. 280. Le chroniqueur poursuit : « … et, a lʼaprocher, (...)
11Sans doute Galiot endosse-t-il avec assurance lʼarmure du chevalier. Plusieurs épisodes de sa longue carrière le placent en situation de preux, livrant avec succès des combats dʼhonneur ou des actions dʼéclat. Accompagnant Charles VIII dans sa conquête de Naples, on lʼy voit participer avec dʼautres gentilshommes à une joute publique près du Castel-Nuovo. Au retour de lʼexpédition, lorsque le roi se trouve en danger à Fornoue, il est lʼun de ceux qui font assaut de furia francese pour assurer la protection de la personne royale, dont le nombre varie selon les sources : selon Commynes, « le Roy demoura ung peu au lieu ou on lʼavoit assailli, […] il avoit ordonné sept ou huyt gentilz hommes jeunes, pour estre pres de luy12 », dʼautres portant ce nombre à neuf. Il continue à payer de sa personne sur dʼautres terrains, en Italie et plus tard aux Pays-Bas, mais il faut retenir surtout lʼexpédition navale à laquelle il prit part en 1501 avec sa compagnie. Répondant à lʼappel à la croisade lancé par le pape Alexandre VI Borgia, Louis XII le dépêcha à bord dʼune galère « pour aller guerroyer les Turcs ». Le chroniqueur Jean dʼAuton13 relate comment, ayant débarqué à Mytilène, Galiot « tant avança que en barbe eut un grant Turc, tenant en main un semiterre tranchant ; auquel sʼadressa ledit Gallyot, un long estoc au poing, et la, au roiz de la lune, qui lors estoit clere, se choisirent lʼung lʼautre » ! Le récit de ce corps-à-corps dans lʼarchipel égéen sʼinscrit dans une veine épique en pleine consonance avec lʼhéroïsme chevaleresque imprégnant notre héros.
12Cependant, sa fonction de maître de lʼartillerie lui a assigné une place très particulière dans une guerre qui se représente encore comme un combat de chevaliers, mais répond en réalité à de nouvelles exigences stratégiques et techniques. Cette tension apparaît dans la narration de la bataille de Marignan que donne Symphorien Champier ; si le chroniqueur des « gestes » du chevalier Bayard ne peut ignorer le rôle déterminant qui revint à Galiot, il en fait une sorte dʼexécutant au service du chevalier :
- 14 Symphorien Champier, Les gestes ensemble la vie du preulx Chevalier Bayard, éd. Denis Crou (...)
Et sʼen vint Bayard au maistre de lʼartillerie, si luy dict : Monsieur, il faut donner sur ce cartier, là sur la main dextre ; là où voyés celle [cette] enseigne, là est la plus grosse flotte des Souysses, mais, je vous prie, tirés sept ou huict pieces tout ensemble pour mieulx les reveiller, car ilz ont trop dormy. A ces parolles, le maistre de lʼartillerie fist charger huict pieces grosses, et toutes lʼune après lʼautre deschargea sus Souysses, et firent ung chemin si grant que on eust veu Souysses en lʼair comme pouldre, et fut faict si gros murtre que les Souysses laisserent tout ce cousté14.
- 15 Ph. Contamine, ouv. cité, p. 284.
- 16 Ph. Contamine, ouv. cité, p. 285-287, reproduit outre la lettre du roi les témoignages ou (...)
13Il est clair que le panégyriste du « chevalier sans peur et sans reproche », tout en relevant lʼeffet décisif de la canonnade, ne se résout pas à reconnaître sa place cruciale dans une bataille où, comme lʼobserve Philippe Contamine dans lʼanalyse quʼil lui a consacrée, « lʼartillerie était un enjeu, peut-être même le principal15 ». De fait, les nombreux témoignages quʼil cite sont unanimes pour relever son intervention ininterrompue pendant toute la durée du combat – soit 27 heures – et son rôle décisif dans lʼissue de la bataille, à commencer par la fameuse lettre de François Ier à sa mère : pour lui, si les charges de la cavalerie lourde « ont fait lʼexécution », il faut reconnaître aussi que « le sénéchal dʼArmagnac avec son artillerie ose bien dire quʼil a esté cause en partie du gain de la bataille, car jamais homme nʼen servit mieux16 ». Il est vrai que la tâche du maître de lʼartillerie avait commencé bien avant la bataille. Le franchissement des Alpes avait été une remarquable opération de logistique, consistant à hisser et faire convoyer par 2 500 hommes les 72 pièces lourdes et leurs affûts, les quelque 300 pièces légères, les barils de poudre et les boulets requis, par le sentier escarpé du col de Larche, à 1 991 mètres dʼaltitude ! Disposant ainsi dʼune puissance de feu, exceptionnelle autant quʼinattendue pour ses adversaires suisses, le maître de lʼartillerie avait su disposer les pièces en les préservant des menaces, puis assurer la mise à feu des batteries de façon quasi continue en infligeant de lourdes pertes à lʼennemi, tout en ébranlant leur moral en faisant retentir le vacarme des détonations. Cʼest bien à lui que revient ce qui constitue pour Philippe Contamine « lʼincontestable nouveauté de Marignan […] : la présence de lʼarme nouvelle pratiquement dʼun bout à lʼautre de la rencontre ».
14Désormais au faîte des honneurs, Galiot devait être de toutes les entreprises royales faisant appel à son sens de lʼorganisation. Ainsi fut-il en 1520 le maître dʼœuvre du Camp du drap dʼor, le plus grandiose des « sommets » internationaux du siècle. Toujours présent sur les champs de bataille, il nʼy retrouva pas toujours la même liberté de manœuvre. Ce fut le cas à Pavie, où il se trouva pris de court par la fébrilité de François Ier, pressé dʼen découdre sans laisser le temps à lʼartillerie dʼatteindre ses objectifs, comme le juge Brantôme :
- 17 Brantôme, ouv. cité, p. 72-73.
Et si le roy François lʼeust voulu croire, possible nʼeust-il pas perdu la bataille de Pavye (ainsi le disoit-on lors), car il faisoit si bien jouer son artillerie que lʼennemy sʼen sentit fort endommagé ; mais elle ne joua pas à demy, que le roy, bouillant de courage et dʼardeur de combattre, alla couvrir son artillerie de telle façon quʼelle ne peut plus jouer, dont M. Galiot cuyda désespérer17.
- 18 F. de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 35, se réfère à Fourquevaux, Instructions sur le fai (...)
15En montrant ce quʼil en coûte de lʼignorer, lʼéchec de Pavie consacre le rôle primordial assigné à lʼartillerie dans lʼart des batailles de la Renaissance, et la place éminente qui revient à son chef. Telle est lʼexpérience que ne tarde pas à enregistrer le Toulousain Fourquevaux dans ses Instructions sur le faict de la guerre18, nʼhésitant pas à le placer immédiatement après le général en chef et son lieutenant dans la chaîne du commandement :
Le tiers officier principal, cʼest le maistre de lʼArtillerie, lequel nʼest pas de petite estime aujourdʼhuy, a cause de la réputation que lʼon donne à cet instrument. Sa charge est de faire tenir ses pièces bien montées et attellées et quʼelles soient formées de grosse quantité de boulets et de pouldre. Dʼavantage il doibt avoir plusieurs bons canonniers et à force pionniers, forgerons, charpentiers, charretiers et autres gens aptes au faict de lʼartillerie.
- 19 Bibl. nat. de France, Dupuy 224, cité par Ph. Contamine, ouv. cité, p. 291.
16De fait, le maître est à la tête dʼun corps encadré par une administration nombreuse ; dans les dernières années de sa vie, un état de 1541 dénombre parmi ses subordonnés, outre son lieutenant général, un contrôleur général, deux trésoriers, le prévôt de lʼartillerie – veillant à la discipline –, 33 commissaires chargés de missions en divers lieux, un chirurgien, ainsi que 9 capitaines conducteurs de charrois, 266 canonniers, 9 fondeurs, 12 charpentiers, 18 forgeurs, 9 charrons, 18 déchargeurs19. Cette imposante structure administrative et technique, qui avait son centre à lʼArsenal de Paris, devait veiller aussi bien à la fabrication des pièces et des munitions, répartie dans plusieurs régions, quʼà leur stockage et à leur entretien, en temps de paix comme en temps de guerre. Sa fonction exigeait du maître de lʼartillerie des compétences inconnues jusque là : il était à ce titre un technicien, un gestionnaire, un organisateur, un expert en tactique et en stratégie, autant de fonctions radicalement étrangères aux vertus héroïques du chevalier.
Chef de famille et protecteur des siens
17Une carrière aussi remarquable nʼa pu être menée quʼen sʼappuyant sur un entourage et un solide réseau de fidélités et de compétences, sans lequel il eût été impossible dʼexercer des charges aussi diverses. Ce que lʼon sait, en particulier, du recrutement de la compagnie placée sous son commandement donne un exemple révélateur de la confiance accordée par Galiot à sa parentèle et à sa clientèle quercinoise. Lors des « montres » recensées par Vaux de Foletier, on ne dénombre pas moins de huit membres du lignage de Genouillac – dont, il est vrai, quatre bâtards. Lʼarmorial de la province est largement représenté, avec notamment quatre Turenne, trois La Roque, autant de La Roque-Bouillac, et encore deux Salignac, deux Castelnau… Parmi les autres maisons, représentées par au moins un de leurs membres, figurent celles de Cardaillac, de Bourdeilles, de Gourdon, de Bonneval, de Grammont, de Caumont, de Castelbajac ! Cʼest dire à quel point la noblesse provinciale, implantée en Quercy et dans les provinces voisines (Armagnac, Périgord), gravite autour de la figure tutélaire du maître de lʼartillerie.
- 20 Dʼaprès la composition de lʼétat-major de lʼartillerie publiée par F. de Vaux de Foletier, (...)
18Les alliances matrimoniales favorisent certains de ces recrutements : deux des sœurs de Galiot avaient épousé lʼune le seigneur de La Roque-Bouillac, lʼautre Annet de Turenne. Quand il sʼagit de désigner lʼadjoint direct quʼest le lieutenant général de lʼartillerie, ce sont les liens de famille les plus étroits qui déterminent le choix : le mariage de sa fille Jeanne avec Charles de Crussol coïncide avec la nomination du beau-frère de celui-ci, Jean dʼAncezune, baron de Caderousse, époux de Marie de Crussol, auquel devait succéder son frère. En 1532, le lieutenant de Galiot nʼest autre que son gendre – pour céder la place à son propre gendre ! Enfin, en 1541, la fonction reviendra au seigneur du Vigan, Antoine de Pelegri, fils de la cousine de Galiot, Matheline Ricard de Genouillac20.
- 21 Brantôme, ouv. cité, p. 76.
19À lʼévidence, lʼexercice du pouvoir au service de la Couronne nʼest pas solitaire : il implique et engage un large réseau englobant famille proche, parentèle élargie, associés et obligés de la province et dʼorigines plus lointaines. Il sʼaccompagnait aussi pour Galiot dʼune plus haute espérance : la transmission de ses charges à son fils, auquel il avait donné le nom du roi François, ce qui aurait fait de lui le fondateur dʼun illustre lignage. Le destin devait en décider autrement : après avoir résigné en sa faveur la charge de sénéchal de Quercy et lui avoir cédé plusieurs de ses biens, il lʼassocia à ses entreprises et se réjouit de voir sʼaffirmer en lui un vaillant capitaine promis à la gloire. On comprend combien il fut terrassé à lʼannonce de sa mort sur le champ de bataille de Cérisoles, fin tragique quʼil aurait pressentie en sʼexclamant, à en croire Brantôme : « Allez donc, mon fils, quérir la mort en poste ! »21. Dans les deux années qui lui restaient à vivre, le patriarche montra sa force dʼâme en dominant sa désolation intime et en exerçant jusquʼau bout les responsabilités qui lui furent confiées.
Assier, mémorial du guerrier
- 22 Cette date, antérieure à la chronologie admise jusque là, est celle retenue dans la thèse (...)
- 23 Bruno Tollon, « Le château dʼAssier », dans Congrès archéologique de Quercy, Paris, 1993, (...)
20Homme dʼaction, associé au pouvoir royal, Galiot se faisait une haute idée de la valeur exemplaire de sa longue carrière, comme le montre le soin quʼil mit à ériger les monuments destinés à perpétuer sa gloire : dans le choix quʼil a fait du décor de son château dʼAssier comme du sujet de la frise courant autour de lʼéglise, faisant contrepoint avec lʼimage dʼHercule, cʼest celle de lʼartilleur et de ses exploits qui prévaut et frappe le regard. Le chantier de construction dʼun imposant château sur le lieu de sa naissance, dans la seigneurie dont il tenait à acquérir la pleine propriété, sʼest ouvert dès 1512, lʼannée même où il est promu maître de lʼartillerie22. Sa désignation comme sénéchal du Quercy, en 1517, ne fera que confirmer son projet dʼériger, avec le château dʼAssier, un monument dédié à la gloire militaire acquise au service des rois, un projet qui ne verra sa conclusion quʼen 1535 avec le réaménagement du portique dʼentrée en forme dʼarc de triomphe surmonté de sa statue équestre23. Ainsi les emblèmes quʼil y fait apposer en façade, encadrant des bustes dʼempereurs romains, nʼont-ils pas seulement vocation de décor : ils énoncent les hautes charges conférées au maître des lieux par le métier des armes, boulets et canons évoquant celle de maître de lʼartillerie, baudrier fleurdelisé et fourreaux dʼépée celle de grand écuyer (obtenue en 1525).
- 24 « Testament de Jacques de Ginouillac dit Galiot », 9 juin 1545, publié par J. Malinowski, (...)
- 25 Lʼhypothèse de dommages causés en 1569 par les troupes de Montgomery et de leur réparation (...)
- 26 Bruno Tollon, « Lʼéglise dʼAssier », dans Congrès archéologique de Quercy, Paris, 1993, p. (...)
21Entreprise sur ses vieux jours, à partir de 1540, la construction de lʼéglise où devait reposer sa dépouille mortelle restait inachevée à sa mort. Cette seconde demeure était conçue comme un temple à une gloire qui se voulait immortelle : les générations à venir devaient y trouver lʼexemple dʼune vie héroïque, illustré par la représentation de ses symboles et de ses exploits les plus éclatants. La frise de bas-reliefs en forme de litre funéraire qui fait le tour de lʼédifice, telle quʼelle se présente à nous, ne répond sans doute que partiellement au projet quʼil avait conçu. Le testament dicté quelques mois avant sa mort enjoint en effet « au cas quʼelle ne serait pas achevée de bastir à lʼheure de son trépas que son héritière dessoubs nommée et instituée sera tenue la faire parachever suivant le portrait dont elle a été encommencée tant du bastiment que couverture24 ». Il revint donc à sa fille Jeanne de poursuivre le chantier, en modifiant quelque peu le « portrait », après quoi les dommages subis au cours des guerres de Religion entraînèrent de nouvelles modifications qui ont fortement altéré son organisation initiale25. Elle nʼen reste pas moins unique, faisant alterner les motifs symboliques et les tableaux narratifs qui illustrent lʼépopée des combats dʼartillerie dans les guerres dʼItalie, pour offrir « lʼun des apports les plus précieux à la compréhension de la culture de la Renaissance26 » – une exaltation de la technique guerrière maîtrisée par le héros du lieu. Les canons sur leurs affûts, les panaches de flammes jaillissant de leur bouche, les boulets épars, suspendus dans les airs ou dressés en pyramides sont autant de signes de la puissance armée pourvoyant à la gloire. Dans les scènes de batailles présentes sur certains panneaux, on croit reconnaître quelques-uns des plus fameux faits dʼarmes des campagnes italiennes : le passage des cols alpins, la victoire de Marignan, lʼassaut du Castello Sforzesco de Milan…
- 27 B. Tollon, « Le château… », p. 147.
- 28 F. Buttay-Jutier, Fortuna, ouv. cité, p. 275.
22Autant dʼépisodes dont Galiot sʼaffirme ainsi le démiurge dans un mémorial destiné à perpétuer la geste épique, en en dissimulant le sens sous les deux devises gravées de façon répétée sur les murs de son église, comme de son château. Lʼune latine, et donc savante : « Sicut erat in principio », que pourrait lui avoir suggérée Guillaume Budé ; lʼautre cryptée en forme dʼénigme : « Jʼaime Fortune ». Leur interprétation a suscité quantité dʼhypothèses et de gloses. La première, empruntée à la prière dʼaction de grâce au Dieu chrétien en trois personnes – « comme il était au commencement, et maintenant et à jamais » –, affirmerait une soumission aux desseins de la Providence dont Galiot se serait voulu le serviteur et lʼexécutant. La seconde a soulevé plus dʼinterrogations, parfois fantaisistes. Les interprétations les plus convaincantes lʼassocient à lʼallégorie antique de la Fortune personnifiée, remise au goût du jour par la culture de la Renaissance : son effigie figure en effet sur le « beau pilier » de lʼescalier du château dʼAssier27. Le décryptage du message de Galiot proposé par Florence Buttay-Jutier semble donc convaincant : « Jʼaime Fortune (il nʼa pas dit : « Fortune mʼaime ») signifie surtout une acceptation entière des vicissitudes humaines ; il nʼa « jamais eu propos de reposer en la vie mortelle » comme le rappelle lʼépitaphe sur la clôture de sa chapelle funéraire28. »
- 29 Lʼinterprétation de F. Buttay-Jutier est donc discutable quand elle affirme que Galiot « s (...)
- 30 Son testament stipule que « le dit seigneur testateur a voulu et ordonné estre ensevely en (...)
- 31 Bruno Tollon avance dans ce sens une comparaison avec la Colonne Trajane : « Lʼéglise… », (...)
23Faut-il en revanche lui imputer la conception de lʼétonnant tombeau où il repose dans la chapelle funéraire qui sʼouvre sur lʼéglise ? Rien nʼest moins sûr29. Il est en effet certain quʼil a laissé le soin de lʼériger à son héritière, sa fille Jeanne30. Ce sont les intentions de celle-ci quʼil convient dʼy chercher, ce qui ouvre un nouveau champ dʼinterrogations. Lʼengagement de Jeanne de Genouillac dans la Réforme est bien connu, mais en quoi a-t-il pu influencer lʼhommage posthume quʼil lui revenait de rendre à son père ? Lʼeffigie dédoublée que présente le tombeau, si frappante aujourdʼhui, est loin dʼêtre exceptionnelle, puisquʼelle est de règle pour les tombeaux des Valois à Saint-Denis. Les deux corps de Galiot expriment ici une double réalité : si le gisant du noble vieillard à la barbe fleurie évoque le repos éternel promis au juste – sans doute élu de Dieu et prédestiné pour Jeanne la huguenote –, cʼest son action ici-bas que célèbre lʼeffigie du guerrier « au vif » qui le surplombe, et dont le pied sʼappuie sur un boulet et la main sur un affût de canon dʼun étonnant réalisme. Faut-il y voir seulement lʼexaltation de la gloire terrestre digne dʼun héros antique31, ou aussi celle du guerrier oint de Dieu à lʼimage dʼun Josué et des autres combattants au service du Dieu dʼIsraël ? Dans lʼimaginaire de la génération de Jeanne, lʼimprégnation de la culture de la Renaissance antiquisante se serait ainsi laissé pénétrer par le message de foi armée propagé par la Réforme.
Notes
1 Brantôme, Œuvres complètes, éd. Ludovic Lalanne, Paris, Librairie Renouard, 1882, t. 11, p. 72.
2 François de Vaux de Foletier, Galiot de Genouillac, maître de lʼartillerie de France (1465-1546), Paris, Auguste Picard, 1925.
3 Jean Lartigaut a contribué au catalogue dʼexposition dirigé par Étienne Cuquel, Galiot de Genouillac, « gentilhomme dʼacier », Cahors, 1983. Philippe Contamine, « Un seigneur de la Renaissance : Jacques de Genouillac dit Galiot, maître de lʼArtillerie et grand écuyer de France (1465-1546) », dans François Ier du château de Cognac au trône de France, Cognac, 1995, p. 277-294. La devise de Galiot, « Jʼaime fortune », inspire un développement important à Florence Buttay-Jutier, Fortuna, Presses de Paris-Sorbonne, 2008.
4 Blaise de Monluc, Commentaires, éd. Paul Courteault, Paris, Gallimard, 1981, p. 13 (Bibliothèque de la Pléiade).
5 Lettre datée de Blois, 28 mars 1530, reproduite dans François de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 163.
6 F. de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 76.
7 Fourquevaux, Instructions sur le fait de la guerre, Paris, 1548, f° 71-72, cité par F. de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 35.
8 F. de Vaux de Foletier cite Raymond de Ricard, chevalier, Adhémar, chanoine du Vigan, et le plus proche du pape, Pierre, sacriste dʼAvignon et trésorier de Bénévent.
9 Guillaume Lacoste, Histoire de la province de Quercy, Cahors, 1883, t. 3, p. 450-455.
10 Données biographiques recueillies par F. de Vaux de Foletier, ouv. cité.
11 Ph. Contamine, ouv. cité, p. 278. Le testament, du 14 mars 1493, figure au Minutier central des notaires de Paris : minutes du XVe siècle de lʼétude XIX, inventaire analytique, par C. Péchu, F. Greffe et I. Pébay, Paris, 1993.
12 Philippe de Commynes, Mémoires, éd. Joël Blanchard, Paris, Le Livre de poche, 2001, p. 600.
13 Cité par Ph. Contamine, ouv. cité, p. 280. Le chroniqueur poursuit : « … et, a lʼaprocher, misrent leurs glayves en besoigne, tellement que aux premiers coups donner, chascun cuydant assener son ennemy et donner a droict. Bon pié et bon œil de ce danger les garantirent, car chascun de eulx obvierent a ce, mais, au saillir des coups, se joignirent si rudement que, au rancontrer, se hurterent de teste et de piez, en sorte que le Turcz alla par terre, et le seneschal dʼArmaignac, qui estoit jeune et adroict, se trouva dessus ledit Turc, et, a la choite, luy donna de lʼestoc tout au travers du corps, tellement quʼonque puys celui Turc ne se releva. » Jean dʼAuton, Chroniques de Louis XII, t. 2, Paris, 1891, p. 190-191.
14 Symphorien Champier, Les gestes ensemble la vie du preulx Chevalier Bayard, éd. Denis Crouzet, Paris, Imprimerie nationale, 1992, p. 194.
15 Ph. Contamine, ouv. cité, p. 284.
16 Ph. Contamine, ouv. cité, p. 285-287, reproduit outre la lettre du roi les témoignages ou récits du maréchal de Florange, de Guillaume du Bellay, de Jean Barrillon, de Paul Giove, de Philippe de Vigneulles.
17 Brantôme, ouv. cité, p. 72-73.
18 F. de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 35, se réfère à Fourquevaux, Instructions sur le faict de la guerre, Paris, 1548, p. 71b-72a. Paru peu après la mort de Galiot, cet ouvrage a été rédigé de son vivant, comme lʼindique lʼauteur : « Il me seroit besoing avoir suivy Monseigneur le grand Ecuyer, qui est dujourdʼhuy, pour savoir parler plus alavant de cest affaire, car un chacun sçait bien quʼil lʼentend mieulx que tout autre… »
19 Bibl. nat. de France, Dupuy 224, cité par Ph. Contamine, ouv. cité, p. 291.
20 Dʼaprès la composition de lʼétat-major de lʼartillerie publiée par F. de Vaux de Foletier, ouv. cité, p. 182-188.
21 Brantôme, ouv. cité, p. 76.
22 Cette date, antérieure à la chronologie admise jusque là, est celle retenue dans la thèse de Marie-Rose Tricaud ; voir le résumé donné dans « Les châteaux de Montal et dʼAssier : influences réciproques », dans Bulletin de la Société des études du Lot, t. 131, 2010, p. 50-66.
23 Bruno Tollon, « Le château dʼAssier », dans Congrès archéologique de Quercy, Paris, 1993, p. 137- 149.
24 « Testament de Jacques de Ginouillac dit Galiot », 9 juin 1545, publié par J. Malinowski, dans Bulletin de la Société des études du Lot, t. 7, 1881, p. 154-165 ; voir p. 160.
25 Lʼhypothèse de dommages causés en 1569 par les troupes de Montgomery et de leur réparation entre 1570 et 1572 par les soins de Jacques de Crussol semble à retenir : Jean Bergue et Juliette Lobry, « La frise de lʼéglise dʼAssier », dans Bulletin de la Société des études du Lot, t. 123, 2002, p. 233-266.
26 Bruno Tollon, « Lʼéglise dʼAssier », dans Congrès archéologique de Quercy, Paris, 1993, p. 125-136.
27 B. Tollon, « Le château… », p. 147.
28 F. Buttay-Jutier, Fortuna, ouv. cité, p. 275.
29 Lʼinterprétation de F. Buttay-Jutier est donc discutable quand elle affirme que Galiot « se fait représenter lui-même sur le retable sculpté de sa chapelle funéraire », ibid., p. 273.
30 Son testament stipule que « le dit seigneur testateur a voulu et ordonné estre ensevely en lʼéglise paroissiale du dit lieu dʼAssier bien et honorablement selon estat et de sa maison au tombeau qui sera élevé par son héritière universelle dessoubs nommée et quant à ce sʼen est remis et remeds à sa volonté. »« Testament… », ouv. cité, p. 157.
31 Bruno Tollon avance dans ce sens une comparaison avec la Colonne Trajane : « Lʼéglise… », p. 129- 130.
Table des illustrations
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Légende | Jean Clouet : Galiot de Genouillac |
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Légende | Léonard Limosin : Saint Paul sous les traits de Galiot de Genouillac |
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Légende | Église dʼAssier : train dʼattelage pour le charroi. |
Crédits | Cliché Jean-Pierre Amalric |
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Légende | Église dʼAssier : le canon et les outils de lʼartilleur. |
Crédits | Cliché Jean-Pierre Amalric |
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Légende | Église dʼAssier : combat de chevaliers. |
Crédits | Cliché Jean-Pierre Amalric |
URL | http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/31111/img-5.jpg |
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Légende | Église dʼAssier : la mise à feu des canons. |
Crédits | Cliché Jean-Pierre Amalric |
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Légende | Église dʼAssier : tombeau de Galiot de Genouillac. |
Crédits | Cliché Jean-Pierre Amalric |
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© Presses universitaires du Midi, 2013