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Le Rouergue au tournant de l’an mil

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Frédéric de Gournay

Annexes

Additamenta

Testo integrale

11. Quand Richard de Millau est-il devenu comte de Rodez ?

  • 1 Saint-Chaffre, n° 394, pp. 136-138 (De monasterio Severiacensi).

2Le 20 mars 1104 (n. s.), Déodat de Sévérac confie à Saint-Chaffre du Monastier l’abbaye bénédictine féminine de Saint-Sauveur de Sévérac, fondée vers le début du XIe siècle1. La charte est souscrite par l’évêque Adémar de Rodez, Déodat et sa famille, puis par le vicomte Richard et son frère Gerbert (S. Richardi vicecomitis et ratris ejus Girberti). Ce n’est donc pas en 1096 que Richard obtint le comté de Rodez d’un Raimond de Saint-Gilles partant en croisade, mais, très probablement, en 1112, lorsqu’Alfonse Jourdain succéda à Bertrand de Saint-Gilles.

32. La privatisation des vigueries.

  • 2 Conques, n° 88.
  • 3 J. – P. CHAMBON, “L’agencement spatial et fonctionnel...” (1999), p. 153.
  • 4 V. FRÉZAL, Enquete archéologique... (1991), t. II, pp. 114, 118, 133. – F. de GOURNAY, Les (...)
  • 5 LMSF I, 23; II, 5.

4En août 984, Gerald d’Arjac et son épouse procèdent à un échange avec le triumvirat qui dirigeait l’abbaye de Conques depuis vingt-six ans (Étienne de Clermont, son neveu Bégon et l’abbé Hugues). Contre trois mas situés à Ciciago, Gerald donne illo Castlaro meo qui per hereditatem mihi obvenit2. S’il est vrai que Le Cayla constituait le pôle défensif de la viguerie d’Arjac-Nauviale3 – et de fait, la famille seigneuriale du Cayla continuera à porter le nom d’Arjac pendant des siècles4 –, cette expression révèlerait une appropriation précoce de cette fonction publique par le viguier en titre. Gerald figurerait en ce cas parmi ceux que Raimond III entendait ramener à l’obsequium, et, si l’on en croit Bernard d’Angers – qui se fait l’écho de Gerald, directement ou par témoins interposés –, le comte cherchait à nuire au viguier d’Arjac / seigneur du Cayla5.

53. Un toponyme vicarial.

  • 6 J..-L. DARDÉ, Dictionnaire des lieux habités... (1868), p. 164.
  • 7 Conques, n° 25 (février 956) : in pago Ruthenico, in grafia Cabniacense, villa cujus vocab (...)
  • 8 Claunhac est au-delà de Grafiade par rapport à Capdenac.
  • 9 J.-P. CHAMBON, “L’agencement spatial...” (1999), p. 150. La commune de Salles-Courbatiès c (...)

6Un hameau de la commune de Causse-et-Diège (anciennement Salvagnac-Saint-Loup) porte le nom de Grafiade ; il comptait quatorze habitants dans les années 18606. Il est difficile de ne pas mettre ce nom en relation avec le terme de grafia, hapax en Rouergue : en 956, la grafia Cabniacense incluait la villa de Claunhac7, ce qui implique l’appartenance de Grafiade à l’ancienne circonscription de Capdenac8. Cette coïncidence significative confirme la forte incidence toponymique de la viguerie dans les régions du Massif Central9.

1. – Liste des comtes de Rouergue et de Rodez

Comtes de Rouergue (dynastie raimondine)

FOUCAUD avant 814
FRÉDOLON († en 856)
RAIMOND Ier ... 856-862...
BERN ARD le Veau … 862-872

intermède de Bernard Plantevelue (886)

? EUDES de Toulouse
ERMENGAUD … 906-936…
RAIMOND II ... 941-961
RAIMOND III 961-1010…
HUGUES († vers 1052)

intermède de Robert d’Auvergne (1052-1061...)

RAIMOND de Saint-Gilles … 1066-1105
BERTRAND de Saint-Gilles 1105-1112

Comtes de Rodez (dynastie millavoise)

RICHARD 1112...
HUGUES Ier ... 1154 ?
HUGUES II 1154-1208 ?
s’associe ses fils, HUGUES III (1189-1196) et GUILHEM
HENRI Ier 1208-1222
HUGUES IV 1222-1274
HENRI II 1274-1304

2. – Liste des vicomtes de Rouergue-Millau

3. – Liste des évêques de Rodez

? FARALD 838
RAMNOLEN … 848-862…
ACMAR ... 876-912...
DEUSDEDIT Ier ... 918-936...
MAGANFRED Ier ... 937-942...
DEUSDEDIT II ... 961-995...
MAGANFRED II 1006
ARNAUD ... 1013-1031...
GÉRAUD v. 1040-1050
PIERRE BÉRENGER … 1051-1079
PONS ÉTIENNE 1079-1095
RAIMOND FROTARD 1095-1096…
ADÉMAR … 1099-1144
GUILHEM 1144-1145
PIERRE II 1146-1165
HUGUES 1166-1211

4. – Liste des abbés de conques

MADRALD ... 801...
? ARGOFRED
ANASTASE ... 823...
ÉLIE ... 838...
BÉGON Ier ... 852-854...
? BLANDIN ... 855...
GIBERT ... 883...
FROTAIRE ... 888...
RAOUL ... 903-930...
JEAN ... 933-935...
ÉTIENNE Ier le Grand 942-984
s’associe BÉGON II 958-984
et HUGUES 958-984
ARLALD 1er ... 990-992...
GIRBERT … 996-1004
ARLALD II 1004...
AIRADUS ... 1013...
ADALGERIUS ... 1020...
LAUTARD de la Vinzelle
ODOLRIC de Maleville ? … 1031-1065
ÉTIENNE II 1065-1087
BÉGON III de Mouret 1087-1108
BONIFACE de Vigouroux 1108-1 122...
GAUCELIN ... 1145...
ODON ... 1150-1162.
HUGUES ... 1165...
ISARN ... 1167-1173.
OLRIC ... 1175...
GUILHEM ... 1179-1183.
BERNARD ... 1189...
et GAUCELM ... 1189...
GUIRAUD ... 1190...
SICARD ... 1195-1196.
PONS ... 1199...
BERARD
W. ... 1218...
VÉZIAN ... 1235...
GUILHEM ... 1242-1244..
UMBERT ... 1245...
HUGUES de Panat ... 1250-1262.

Le capmas, un mas dédoublé ?

A Mainberto, in vicaria Serniacense (Mas-Berthès, comm. de Pruines), quatre personnes donnent à Conques leur alleu, illo alode nostro quae nobis per originem parentorum obvenit ; cet alleu comprenait deux capmas (Conques, n° 172, mai 997- 1031). Les confronts semblent indiquer que ces capmas formaient un ensemble d’un seul tenant. Il pourrait s’agir d’un ancien mas scindé en deux foyers : les donateurs, au nombre de quatre (Rainus et item alius Rainus et Hugo et uxor sua Adaltrudis) sont sans doute trois frères accompagnés de l’épouse de l’un d’entre eux. Tous résidaient sur les deux capmas (unus caput mansus in loco quae dicitur Mainberto ubi ipsi donatori visunt manere ; et in alio loco in ipso vocabulo, alius caput mansus ubi ipsi donatori visunt manere) ; alleutiers paysans, dont le modèle familial (nucléaire) pourrait avoir entraîné la scission du mas après la venue d’Adaltrudis.

Note

1 Saint-Chaffre, n° 394, pp. 136-138 (De monasterio Severiacensi).

2 Conques, n° 88.

3 J. – P. CHAMBON, “L’agencement spatial et fonctionnel...” (1999), p. 153.

4 V. FRÉZAL, Enquete archéologique... (1991), t. II, pp. 114, 118, 133. – F. de GOURNAY, Les documents écrits... (1992), p. 171.

5 LMSF I, 23; II, 5.

6 J..-L. DARDÉ, Dictionnaire des lieux habités... (1868), p. 164.

7 Conques, n° 25 (février 956) : in pago Ruthenico, in grafia Cabniacense, villa cujus vocabulum est Clauginiaco… Claunhac, comm. de Salles-Courbatiès.

8 Claunhac est au-delà de Grafiade par rapport à Capdenac.

9 J.-P. CHAMBON, “L’agencement spatial...” (1999), p. 150. La commune de Salles-Courbatiès comprend également un écart dénommé La Vigairie (82 habitants en 1868 : DARDÉ, op cit., p. 378).

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