Les relations entre le parlement de Paris et les parlements de province à l’époque des guerres de religion
p. 427-435
Texte intégral
1Les relations entre les parlements de province et le parlement de Paris sont pour le moins ambiguës à l’époque des guerres de Religion. Les magistrats provinciaux envient les privilèges de la cour parisienne tout en reconnaissant son autorité et, d’une certaine façon, sa supériorité. Lajurisprudence établie depuis près de trois siècles par les juges de la capitale et l’ancienneté de leur institution leur donnent une primauté que nul ne songe véritablement à contester. D’autre part, les fréquentes évocations au parlement de Paris de causes pendantes devant les cours provinciales irritent les officiers qui oeuvrent dans celles-ci ; l’attitude manifestée par les juges parisiens, qui semblent à l’occasion très conscients de leur supériorité et qui n’hésitent pas à l’afficher ostensiblement, ne fait rien pour améliorer leurs relations avec leurs collègues de province. Les fréquents rappels par le parlement de Paris de son statut de « cour des Pairs », ses prétentions à représenter les états généraux de la France entre deux de leurs réunions, provoquent souvent des tensions dont cherche occasionnellement à tirer profit le gouvernement royal : la puissance de la cour parisienne est parfois gênante et la monarchie tente ponctuellement de la miner. Le parlement de Paris est le corps constitué le plus important du royaume à cette époque, le seul capable de s’opposer efficacement et pacifiquement aux abus réels ou supposés de la couronne. Cette puissance reconnue et acceptée par la majorité des penseurs politiques du temps peut freiner certaines initiatives royales. Alors que les monarques utilisent divers moyens pour essayer de la mater, les parlementaires parisiens s’efforcent de faire reconnaître leur place privilégiée dans le royaume, ce qui les force à renouveller leur prétention à la prééminence face aux cours provinciales.
2Tant au début qu’à la fin des guerres de Religion, le parlement de Paris essuie deux attaques du gouvernement royal qui visent à limiter ses pouvoirs d’intervention dans le domaine politique : la première fois on nie à la cour tout droit de regard en la matière ; la deuxième fois on tente de l’associer étroitement à la prise de décision. Dans ce contexte, il importe aux parlementaires de préciser la place et le rôle de leur institution dans le royaume : ils veulent être considérés comme des interlocuteurs privilégiés du pouvoir royal, comme des conseillers indispensables pour ce dernier, mais sans se livrer pieds et poings liés à la volonté du gouvernement. Le parlement de Paris est devenu au fil des temps un joueur incontournable sur l’échiquier politique français. La monarchie s’est développée à partir de Philippe le Bel en conjonction avec d’autres pouvoirs qui se créent ou qu’elle crée parallèlement à elle, l’ensemble formant finalement un tout indissociable1. II ne fait aucun doute que des parties de cet ensemble gênent à l’occasion le pouvoir royal qui essaye ponctuellement de les rabaisser ou de les faire taire, sans avoir nécessairement des visées réductionnistes permanentes à leur égard2. C’est enréaction à ces manoeuvres qui peuvent l’affecter que le parlement de Paris cherche à se présenter comme une autorité supérieure dans le gouvernement de la France.
3Au début des années 1560, alors que les tensions religieuses montent dangeureusement dans le royaume, le chancelier Michel de L’Hospital soutient que les pouvoirs royaux sont d’ordre législatif alors que ceux du parlement sont purement judiciaires. Selon lui, si la cour peut conseiller le roi lorsqu’elle se penche sur les édits qui lui sont soumis pour vérification, elle ne peut intervenir sur le plan législatif en refusant de les enregistrer. L’Hospital ne cherche pas à réduire consciemment les pouvoirs de la cour souveraine. Ancien parlementaire lui-même, il sait fort bien que l’histoire des institutions nationales et la théorie politique du temps contredisent ses affirmations. Il s’agit plutôt d’une manoeuvre politique qui vise à brider l’autorité du parlement qui, à cette époque, s’agite devant la faiblesse appréhendée du gouvernement royal sous le jeune François II puis, après sa mort en décembre 1560, devant les problèmes liés de tous temps à une régence, problèmes accentués cette fois-ci par les différends religieux qui secouent le royaume. Cette attaque contre les pouvoirs politiques du parlement de Paris est couplée à des charges contre sa supériorité face aux cours provinciales : « Les divers parlements ne sont que diverses classes du parlement du roi », affirme le chancelier dans une harangue présentée le 7 septembre 1560 au parlement de Paris3. Mettant ces propos en pratique, le gouvernement royal organise trois ans plus tard le lit de justice de majorité de Charles IX à Rouen plutôt que dans la capitale. Le parlement de Paris qui tente de s’opposer à cette mesure avance alors que, en tant que représentant permanent des états généraux et cour des pairs de France, une telle cérémonie ne pouvait se tenir qu’en son sein.
4Les parlementaires provinciaux prennent bonne note de ce précédent. En 1570, rappelant la tenue du lit de justice dans leur institution, des membres du parlement de Rouen soutiennent que « la cour de parlement de Paris n’était non plus la cour des pairs que les autres ». Ces deux épisodes permettent à Claude Groulard, premier président de la cour de Normandie, de contester en 1596 une décision du Conseil du roi qui fixe l’ordre de marche des représentants des cours souveraines lors de l’assemblée des notables de Rouen. Les membres du parlement de Paris obtiennent alors le premier rang alors que, selon Groulard, « Il n’y a eu jusqu’à maintenant aucun jugement de préséance entre les parlements »4, une position rejetée évidemment par les parlementaires parisiens.
5Ces débats peuvent paraître futiles, ils sont néanmoins importants : ils ne touchent pas seulement à l’honneur des uns et des autres, ils reposent sur des préoccupations politiques profondes. L’enjeu principal concerne le rôle des parlements dans le gouvernement de la France et, par ricochet, les relations entre la cour de Paris et ses soeurs provinciales. Cette question est d’autant plus importante qu’elle surgit une première fois alors que le royaume plonge dans le tumulte des guerres de Religion et qu’elle rebondit au moment où il s’efforce d’en sortir. Alors que le roi confie aux parlements provinciaux certaines responsabilités,les parlementaires parisiens croient toujours avoir un rôle national majeur à jouer dans le gouvernement de la France. Dans une harangue prononcée en avril 1594 devant l’ensemble des membres de la cour de Paris, son premier président, Achille de Harlay, scande : « Ne nous arrêtons pas au discours de ceux qui disent que notre profession ne s’étend pas si avant et que nous nous voulons entremettre aux affaires d’État, nous dirons que voyant la France faire naufrage, non seulement il est permis mais sommes obligés d’aider à attacher l’ancre et à l’en garantir »5.
6Cette opinion, ainsi qu’une attaque du pouvoir royal essuyée par le parlement de Paris en 1595, explique pourquoi les magistrats parisienstiennent tant à manifester leur primauté face à leurs collègues provinciaux lors de l’assemblée des notables de Rouen. Ayant pris bonne note de l’échec relatif de Michel de L’Hospital et Catherine de Médicis au début des années 1560, Henri IV et son Conseil adoptent une voie complètement contraire pour tenter de museler l’opposition parlementaire parisienne qui se manifeste à l’encontre de certaines de leurs politiques. En fait, ils tentent au cours du mois de juin 1595 d’associer étroitement le parlement de Paris au processus législatif. Le roi a alors besoin d’argent pour payer ses troupes aux prises avec l’Espagne et les restes de la Ligue. Les membres de son Conseil, qui siège alors à Paris, demandent à des représentants du parlement de venir les aider à trouver des moyens susceptibles de le soutenir financièrement. Les magistrats refusent de s’avancer sur les cinq édits qui leur sont présentés pour étude et soutiennent qu’ils doivent en référer à la cour avant de prendre position à leur sujet. Outre les difficultés associées aux édits eux-mêmes, les parlementaires ne veulent pas se lier aux décisions du Conseil. Achille de Harlay en informe le prince de Conty, gouverneur de Paris en l’absence du roi : « la liberté devait demeurer en ce qui se pourrait présenter au parlement qui ne devait être engagé ni lié par délibération particulière ». Cette volonté de ne pas passer outre aux formes habituelles irrite les représentants d’Henri IV qui répliquent par la bouche du maréchal de Retz que « la nécessité résiste à ce qui est accoutumé ». La cour décide alors de se faire représenter au Conseil établi par le roi, mais en spécifiant bien que cela se fera « sans que ce qui sera avisé au dit Conseil puisse néanmoins obliger la compagnie »6.
7Édouard Maugis a interprété ce refus de participer directement à la prise de décision du gouvernement royal comme une manifestation du manque d’esprit politique des parlementaires7. Mais la position des magistrats reflète plutôt leur inquiétude devant la possibilité de perdre leur autonomie de décision. Dans une lettre adressée à Jacques Auguste de Thou le 26 octobre 1595, le conseiller au parlement Jean de Thumery, sieur de Boississe, présente en termes crus sa vision du rôle du parlement dans la nation : « C’est en cette compagnie où se redressent les fautes du gouvernement, et d’où sortent les résolutions qui maintes fois ont sauvé le royaume »8. Cette position repose sur une analyse historique des liens entre la cour souveraine et les rois, ainsi que sur les écrits théoriques d’un grand nombre d’auteurs du XVIe siècle.
8Institué par Philippe le Bel au début du XIVe siècle, le parlement de Paris occupe graduellement, grâce aux rois eux-mêmes, une place importante dans les affaires judiciaires et politiques de la France. Voulant légitimer et sceller leurs positions du sceau de la justice, les souverains associent de plus en plus étroitement le parlement et les juristes qui en sont issus à leurs prises de décision. L’institution parlementaire se fait remarquer par sa stabilité relative, par l’attention qu’elle prête aux affaires du royaume lors de la guerre de Cent Ans ; elle s’impose aux yeux des Français comme un point d’ancrage pour le royaume en dérive. La cour de justice devient véritablement un symbole et une garantie de l’autorité royale, ce qui se traduit par l’instauration à travers la France de parlements fonctionnant sur le modèle parisien. Des membres de la cour de Paris vont siéger dans ces nouvelles institutions pour montrer « le bon exemple » aux magistrats provinciaux et tenter d’y prévenir l’instauration d’un climat régionaliste9.
9Formés au sein des universités, conseillés par leurs aînés qu’ils voient agir quotidiennement, inspirés par l’exemple de leurs ancêtres qui auraient sauvé le royaume du désastre à plusieurs reprises, les parlementaires parisiens croient former un groupe expérimenté et compétent, apte à aider le souverain au meilleur de ses capacités. Prêts à défendre les valeurs fondamentales de la monarchie quelquefois contre le roi lui-même et ses conseillers, ils se perçoivent comme une source de stabilité pour le royaume qu’ils garantissent du principal danger le menaçant, la « mutation des princes ». Selon Claude de Seyssel à qui cette dernière expression est empruntée, le parlement « a été institué principalement pour cette cause et à cette fin de refréner la puissance absolue dont voudraient user les rois ». Ce frein à l’autorité royale lui apparait indispensable, les princes possédant les qualités requises pour gouverner adéquatement leur royaume étant peu nombreux10.
10Cette notion fondamentale de stabilité se trouve à la base de l’attitude adoptée par les parlementaires face aux différents souverains tout au long du XVIe siècle, attitude que l’on a souvent qualifié à tort d’opposition. Pour les parlementaires parisiens qui doivent composer presque quotidiennement avec le roi, celui-ci reste toujours un personnage humain. Les célébrations de la sacralité royale, de sa quasi-divinité ne peuvent faire oublier aux magistrats le corps physique et donc la pensée et les faiblesses humaines du souverain qui, bien que choisi par Dieu, ne devient pas pour autant une divinité lui-même. À ce titre, tout comme le moindre de ses sujets, il peut avoir des défauts, il peut être influencé lors de ses prises de décision par des gens peu soucieux de l’intérêt du royaume11. Le rôle que se donnent les parlementaires est donc de surveiller les décisions du roi non pas pour amoindrir son autorité mais pour faire en sorte que celle-ci s’exerce pour le plus grand bien de la France, du monarque et des Français.
11Il importe aux parlementaires parisiens de faire entendre leur voix en temps de crise. À leur avis, le salut du royaume peut à l’occasion dépendre des remontrances qu’ils présentent au roi. Ils croient également que leurs collègues provinciaux ont leur mot à dire lors de périodes de troubles. Au lendemain de la prise d’Amiens par les Espagnols le 11 mars 1597, les chambres du parlement de Paris s’assemblent pour discuter « non seulement de ce qui semble être nécessaire pour la sureté de cette ville mais de conserver la bienveillance des sujets envers leur prince ». Le lendemain, il est décidé que chaque chambre rédigera des articles sur « ce qui semble utile et nécessaire pour le bien des affaires du roi, conservation de son autorité, repos et tranquilité de ses sujets sous son obéissance ». Cette mesure leur paraît d’autant plus importante que le gouvernement royal semble tout à fait impuissant devant la situation. Le 16 mars, le conseiller au parlement Jacques Gillot écrit à Jacques Auguste de Thou : « Nous avons de quoi faire des élégies comme Néron sur l’embrassement de Rome. Je ne vois rien de sain en tout ce royaume ni guères de salut et peu d’espérance de mieux »12. Le 26 avril, le parlement présente des remontrances extraordinaires à Henri IV. Après avoir durement chapitré le roi pour ses manquements à ses devoirs et lui avoir présenté l’état misérable dans lequel se retrouvent son royaume et ses sujets, les parlementaires affirment que les proches conseillers du souverain sont à la source de la plupart des problèmes qui affligent la France13. Ce propos n’est pas nouveau, ce n’est pas non plus la dernière fois qu’on l’entend, mais les magistrats font plus que décrier une situation, ils proposent également une solution : chaque parlement de France nommera six personnes, deux nobles, deux robins et deux financiers et le roi choisira parmi ces 48 individus ceux qui formeront son Conseil.
12Il est intéressant de constater le « souci national » des parlementaires parisiens qui placent à cette occasion sur le même pied les huit parlements de France. Puisque, pour citer l’avocat parisien Antoine Arnauld, « les rois ne voient que par les yeux d’autrui, n’entendent que par les oreilles étrangères », il faut assurer la représentativité des opinions qui lui parviennent, ce que la répartition géographique des huit parlements permet de faire14. L’ancienneté de l’institution parlementaire, laforce de ses coutumes et la reconnaissance de la valeur de son implication politique par les rois garantissent la stabilité du royaume en temps de crise, pour autant évidemment que les membres des cours souveraines maintiennent les valeurs de base sur lesquelles la grandeur de leurs institutions s’est établie. D’où l’importance pour les parlementaires soucieux des traditions respectables de leur institution de tracer le portrait du magistrat idéal, portrait que devraient s’efforcer de suivre l’ensemble des officiers des cours souveraines. Or, tant à Paris qu’en province, il semble que certains magistrats se préoccupent plus de leurs intérêts personnels que des intérêts nationaux.
13Le 15 mars 1601, le premier président du parlement de Rouen se plaint que les parlementaires agissent de plus en plus souvent comme si ils ne devaient travailler que pour leur propre compte : « il faut confesser que la maladie du temps est telle que les magistrats pensent être établis pour leur particulier plus que pour le bien des sujets du roi ». Dix-huit mois plus tard, s’interrogeant sur les moyens à utiliser pour remettre de l’ordre dans la justice, Groulard signale qu’« il faudrait peut être de si violents remèdes qu’ils pourraient aussitôt causer pis que mieux »15. À deux reprises durant l’été 1602, Jean Turquant se plaint auchancelier Pomponne de Bellièvre que les contacts étroits entre les parlementaires rennais et la noblesse bretonne l’empêchent de mener à son terme une affaire touchant de près l’intérêt du roi. Le principal suspect, un noble, « a tous les magistrats du pays qui sont de sa qualité, ses proches parents ou alliés ». Il parait impossible à Turquant de pousser l’histoire à sa limite dans le cadre du parlement de Bretagne, « si grandes sont les liaisons de parentés, alliances, et le plus souvent d’intérêt d’entre la grande part des magistrats et la noblesse ». Ce problème trouve selon lui sa source dans « la trop grande facilité des dispenses octroyées aux originaires de tenir des offices affectés aux non originaires contre la distinction très prudement apportée en l’institution ce Parlement »16. Pour sa part, Nicolas de Verdun, premier président au parlement de Toulouse, s’oppose en 1601 à ce qu’un président de la premièrechambre des enquêtes résigne son poste en faveur d’un individu inexpérimenté et dont il ne connaît pas le degré de fidélité au roi17. Des problèmes similaires affectent également le parlement parisien, ses chefs en sont parfaitement conscients, eux qui tentent d’en venir à bout à coup de mercuriales et autres harangues18.
14Malgré les limites que l’on peut trouver chez certains de ses membres,la force des traditions attachées à l’institution parlementaire est toutefois plus grande qu’un désir de changement politique, que bien peu de personnes songent d’ailleurs à réclamer. La vérification des édits royaux par les parlements fait partie des moeurs politiques du temps. En 1597 Henri IV, qui se plaint pourtant abondamment de la lenteur de ses parlements lorsqu’ils doivent vérifier un de ses édits, cherche à accélérer ce processus, non à le modifier ou à en réduire la portée19. Malgré les craintes maintes fois exprimées par les parlementaires, le gouvernement du royaume ne peut se passer de cette institution pour administrer efficacement le royaume. Les parlements sont devenue incontournables dans cette deuxième moitié du XVIe siècle. Trop respectés par « l’opinion publique » du temps, on ne peut pas ne pas tenir compte de leurs avis. Le seul personnage public qui osera véritablement s’attaquer à leur fonction sera le chancelier Maupeou... deux siècles plus tard.
Notes de bas de page
1 . J. Strayer, France : the Holy Land, the Chosen people, and the Most Christian King, Action and Conviction in Early Modem Europe, T. K. Rabb éd., Princeton, 1969, p. 3-16 ; R. Descimon, Le corps de ville et les élections échevinales à Paris aux XVIe et XVIIe siècles, Histoire, Économie et Société, 1994, 3, p. 507-530.
2 . J.-F. Dubost, Absolutisme et centralisation en Languedoc au XVIIe siècle (1620-1690), Revue d’Histoire moderne et contemporaine, t. XXXVII, 1990, p. 369-397 ; H. Gronau-Chenillet, Le jeu des clientèles au parlement de Bourgogne sous la Fronde. La rivalité entre les familles Bouchu et Brulart, Annales de Bourgogne, t. 65, 1993, p. 5-24 ; J. B. Collins, Classes, Estates and Order in Early Modem Brittany, Cambridge, 1994.
3 . M. de L’Hospital, Oeuvres complètes, rééd., Genève, 1968, vol. 1, p. 360.
4 . A. Floquet, Histoire du parlement de Normandie, Rouen, 1841, vol. 3, p. 8 ; Mémoires de Claude Groulard, C.-B. Petitot éd., Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1e série, Paris, Foucault, 1819-1826, t. 49, p. 322-326.
5 . Bibliothèque nationale (désormais BN), ms fr. 18418, fol. 181 v°.
6 . Archives nationales (désormais AN), X1A 1737, fol. 13 (séance du 8 juin) et 15 v° (séance du 10 juin). Le 8 juin, Henri IV bat les Espagnols et les troupes du duc de Mayenne lors de la bataille de Fontaine-Française. La nouvelle est connue à Paris le 9 ce qui enlève peut-être le sentiment d’urgence sur lequel s’appuyait le Conseil pour demander l’aide active du parlement : P. de L’Estoile, Mémoires-journaux, Paris, 1875-1896, vol. 7, p. 30.
7 . É. Maugis, Histoire du parlement de Paris, rééd., New York, 1967, vol. 2, p. 255-257.
8 . BN, Dupuy 802, fol. 63.
9 . Durant les trente premières années d’existence du parlement de Rouen, plus du tiers de ses membres seront originaires de l’extérieur de la Normandie, ce nombre diminuant progressivement par la suite. Lorsque le parlement de Rennes est érigé en mars 1553, seule la moitié de ses sièges est réservée à des Bretons : J. Dewald, The Formation of a Provincial Nobility. The Magistrates of the Parlement of Rouen 1499-1610, Princeton, 1980, p. 72 ; F. Saulnier, Le parlement de Bretagne, 1554-1790, rééd., Mayenne, 1991, vol. 1, p. XXXI-XXXIII.
10 . C. de Seyssel, La monarchie de France, (1512), J. Poujout éd., Paris, 1962, p. 103, 114, 117. Voir également É. Pasquier, Lettre à Monsieur de Sainte-Marthe, Oeuvres, Amsterdam, 1723, vol. 2, p. 146. Sur ce sujet, voir M. De Waele, Une question de confiance ? Le parlement de Paris et Henri IV, 1589-1599, thèse de doctorat non publiée, Université Mc Gill, 1995.
11 . M. de L’Hospital, Harangue à l’ouverture du parlement de Paris, novembre 1563, Oeuvres..., vol. 2, p. 88-89 ; É. Pasquier, Lettre à Monsieur de Sainte-Marthe, Oeuvres..., vol. 2, p. 338.
12 . AN, X1A 1748, fol. 331 v° et 333 ; BN, Dupuy 712, fol. 22 bis-22 ter.
13 . « Remontrances de la cour de parlement présentées au roi faisant sa diète à Saint-Germain », BN, ms fr. 3888, fol. 133 ; ms fr. 4399, fol. 202. Sur ce sujet, voir A. Chamberland, Le conflit de 1597 entre Henri IV et le parlement de Paris, Paris, 1904.
14 . Sur Arnauld, voir M. De Waele, Les opinions politiques d’un avocat parisien sous Henri IV : Antoine Arnauld, Renaissance and Reformation-Renaissance et Réforme, vol. 17, n° 2, 1993, p. 33-61. Arnauld paraphrase ici Michel de L’Hospital qui, lors de l’ouverture des états généraux d’Orléans le 13 décembre 1560, disait que « la plupart des rois ne voient que par les yeux d’autrui, et n’oient que par les oreilles d’autrui », M. de L’Hospital, Oeuvres..., vol. 1, p. 382.
15 . « Lettre de S. Groulard à Bellièvre », BN, ms fr. 15898, fol. 549 ; « Lettre du président Groulard à Bellièvre », le 1er octobre 1602, BN, ms fr. 15898, fol. 566.
16 . BN, ms fr. 15899, fol. 285 et 287.
17 . « Lettre du président de Toulouse au chancelier de Bellièvre », BN, ms fr. 15898, fol. 89.
18 . Voir par exemple les harangues d’Achille de Harlay au parlement prononcées à la Saint-Martin 1586 et à la Saint-Martin 1601, BN, ms fr. 18418, fol. 52-53, et ms fr. 18417, fol. 124 v°-127. En février 1597, le parlement de Paris gronde devant la création de trois nouveaux postes et surtout les intrigues qui en découlent. Le conseiller J. Gillot relate les événements au président de Thou alors absent de Paris : « Ripeault en a pris un aussi de ces nouveaux pour vendre celui qu’il a et puis revendre plus cher le sien de président avec un état lai. Lescalopier en a fait autant. Cette machination est si manifeste et si horrible qu’elle pue », BN, Dupuy 675, fol. 136-137.
19 . « Déclaration portant que la vérification et publication des Édits, déclarations et lettres patentes du roi sera faite par les présidents et conseillers de la grande chambre du parlement de Paris, où assisteront le plus ancien des présidents et le plus ancien des conseillers de chacune chambre des enquêtes et requêtes », AN, X1A 8643, fol. 20. Cette déclaration enregistrée lors du lit de justice de 1597 sera retirée quelques jours plus tard en échange d’une promesse de prêt de la part des parlementaires.
Auteur
département d’histoire Université du Québec, Trois-Rivières
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