1Cette histoire est une histoire d’amitié, d’amitiés devrais-je écrire, tant furent diverses et enrichissantes les rencontres dont ce travail est le fruit. Sur la trame de la recherche, court un fil continu depuis au moins 1985, lors de l’étude de La peste en Rouergue au XVII^e siècle.

2 Noblesse oblige, je commencerai par les Ruthénois.

3Jean Delmas, directeur des archives départementales de l’Aveyron, est resté un guide précieux dans la forêt de liasses et registres dont il connaît parfaitement les moindres arbrisseaux.

4Henry Creyx m’a ouvert, dès le début de ce travail, sa caverne d’Ali Baba de chercheur, avec autant de gentillesse que d’érudition. Je me souviens notamment de ces longues semaines passées en sa compagnie à essayer de reconstituer la géographie résidentielle des Ruthénois à partir des compoix du XVII^e siècle et de plans ultérieurs – ah la joie des « confronts » ! – dans lesquels nous avons de temps en temps perdu la raison et attrapé quelques fous rires destructeurs.

5Jacques Poulet, héraldiste averti, n’a pas compté son temps pour m’aider à décrypter la langue hermétique des blasons de mes consuls, et permis leur étude.

6Quelques très matinaux et assidus lecteurs des archives départementales ont souvent interrompu leurs propres recherches pour répondre à mes questions, ou se pencher avec moi sur quelque problème en apparence insoluble. Parmi eux, je remercie tout particulièrement Jean-Pierre Krum pour son savoir et sa patience, ainsi que l’ami Pierre-Marie Marlhiac qui nous manque tant. Tous mes remerciements vont également au personnel des archives, dont l’amicale présence participe au plaisir de se sentir complètement chez soi, surtout dans ce nouveau dépôt qui offre tout le confort imaginable, mais n’a conservé ni le parfum ni l’âme des salles exiguës et sombres du bâtiment Sainte-Catherine.

7La Société des lettres de l’Aveyron, second fief de la recherche en Rouergue, m’a largement ouvert ses portes, avec le même chaleureux accueil qu’en 1985. La richesse de sa documentation, son travail d’édition et l’organisation de rencontres et colloques fructueux confirment de fait la vitalité de l’historiographie rouergate. Merci à tous et particulièrement à son président Robert Taussat, à Odette Bessière, philosophe et historienne, à son fils Jean-François, vrai géographe, à Lucien Dausse, archéologue enthousiaste, à l’abbé Antoine Débat dont l’érudition n’avait de rivale que sa gentillesse un peu bourrue ; merci également à quelques très jeunes historiens en herbe, et notamment à Philippe Arnal et Thibaut de Rouvray, qui préparent la relève et donnent une tonalité dynamique à cette si jeune vieille maison.

8Je n’oublie pas la bande de brigands1, dont Pierre Lançon, bibliothécaire de la Société des lettres et Claude Petit, documentaliste aux Archives départementales, sont les chefs incontestés. Ceux-là sont les amis avec lesquels j’ai, peu ou prou, partagé les bancs de l’Université. Si ces deux Mandrin sont les chevilles ouvrières du groupe, il me faut également saluer Renaud Carrier et ses premiers préfets de l’Aveyron, Bruno Ginisty, ses déserteurs et insoumis, Sylvie et Matthieu Desachy, avec respectivement leurs capitaines et chanoines. Merci enfin à Régis Forestier qui a su résoudre tous les problèmes informatiques. Ces amis aveyronnais sont restés un soutien très précieux tout au long de ce parcours.

9À quelques lieues de Rodez, réside un Rouergat du Nouveau Monde. Avec son épouse Patricia, Orest Ranum est l’une de mes plus belles rencontres. Ceux qui les connaissent comprendront mon émotion et je remercie René Lançon, bibliothécaire de la Société avant son fils Pierre, d’avoir noué les premiers liens. Orest Ranum a tout de suite manifesté de l’intérêt pour un travail encore en chantier. Sa confiance, ses encouragements constants, sa lecture attentive des chapitres au fil de leur élaboration, ses critiques mettant l’accent sur l’essentiel, ont été pour moi comme un phare dans la brume des inévitables incertitudes du chercheur. Il m’a toujours prodigué ses conseils avec une infinie modestie, celle des grands historiens, et témoigné, comme son épouse Patricia, une chaleureuse amitié faite de simplicité et de joie de vivre.

10Sur le chemin grand qui mène à Toulouse, il faut s’arrêter à La Mothe, chez Jean Maurel qui met son pais en histoires ; puis à Naucelle, chez mes parents bien sûr, qui m’ont soutenue et supportée aussi, à tous les sens du terme, osant parfois une question légèrement inquiète : "Tes travaux avancent-ils ?"

11 À Naucelle encore, je fais halte chez Gilbert Imbert, historien lui aussi amoureux de sa terre, qui a consacré beaucoup de son temps à relire les premières épreuves et donner de judicieux conseils, avec la rigueur et la gentillesse qui le caractérisent.

12À Albi, je fais un petit détour chez mes amis Sylvie Vabre et Bruno Valat, toujours prêts à réfléchir avec enthousiasme sur un problème de sources ou de traitement statistique des données.

13À Toulouse, je tiens à remercier mes amis et collègues de travail, tout particulièrement Monique Pech et Sophie Eckert qui ont patiemment relu et commenté mes papiers, me prodiguant sans modération leurs conseils éclairés, pour mon plus grand profit. Merci également à Bartholomé Bennassar qui a prêté une oreille attentive à mes premières questions ; à Michelle Fournié, Agnès Fine et Annie Paradis, mes marraines en anthropologie ; à Christine Aribaud, avec laquelle j’espère bien continuer à "parler chiffons". Merci aussi à Maurice Berthe et Benoît Cursente qui m’ont accordé leur confiance pour cette édition. Merci à Hélène Peytavi et Carole Hoffmann d’avoir conçu et réalisé la maquette de couverture. Merci enfin à l’amie médiéviste Isabelle Réal, dont les femmes du temps de Clovis ont fait un bout de chemin avec mes consuls et mêlé leur destin par-delà les siècles, dans une amicale et fructueuse convivialité.

14À Paris, ma dette est très grande envers Robert Descimon et je ne pourrai dire ici combien il m’a appris, par ses livres comme par le dialogue toujours constructif et chaleureux qui a enrichi ce travail de bout en bout, jusqu’à son récent point final. À Paris encore, Yves-Marie Bercé a bien voulu prêter attention à ma terre de Croquants et répondre à toutes mes interrogations. Pour Janine Garrisson, un merci très ému, car elle a guidé mes premiers pas dans la recherche et contribué avec bonheur au choix du sujet ; elle sait combien je lui garde mon amitié fidèle. Merci à Nicole Lemaitre qui a accepté de diriger mes travaux d’une main sûre et permis leur achèvement dans d’excellentes conditions.

15Et enfin, hors du lieu et du temps, un merci infini à Danielle Rives qui m’a appris l’histoire et a grandement participé, avec une affectueuse rigueur, à la naissance de ce livre.

16Avec le souhait d’un plaisir partagé, celui de l’écriture passée et celui de votre lecture à venir.