Moines et laïcs : l’abbaye de Sorèze (Tarn) du xe au xiiie siècle
p. 251-258
Texte intégral
1L’abbaye Sainte-Marie de Sorèze1, fondée2 au pied de la Montagne Noire3, est citée dans la Notitia de servitio monasteriorum en 819. Initialement dotée sur des biens fiscaux en Lauragais audois (Villemagne, Villepinte), puis de biens plus éphémères autour du monastère de Cella Medulphi (Saramon, Gers) et en Agenais, elle bénéficie de la sauvegarde, immunité et libre élection de son abbé. Si ses débuts restent mal connus, faute d’archives, son évolution au cours du Moyen Age central est un peu mieux éclairée bien que la documentation se limite à des analyses succinctes4. Nous nous proposons ici de retracer quelques événements témoignant de sa place, entre le Xe et le XIIIe siècle, dans l’histoire locale et dans les grands mouvements, tels que la réforme grégorienne et la mutation féodale.
2Un patronat semble s’exercer sur Sorèze, notamment celui de la puissante famille vicomtale d’Albigeois. Vers la fin du Xe siècle, un évêque Frotaire s’associe à l’abbé Romaldus5 dans une donation d’alleux assortis de biens et revenus d’Église6. En 1071, une notice relatant l’élection de Raimond comme abbé de Sorèze, après une vacance de dix ans, met en évidence le rôle de Frotaire, évêque de Nîmes (1027-1077) : « multum eam diligebat ecclesiam prae magnitudine sacrarum reliquiarum quas ibidem esse noverat qui etiam consilio et ope plurima beneficia supradictae contulit ecclesiae »7. La crainte d’un châtiment divin, suite aux conciles de Toulouse de 1056 et 1060-1061, aurait poussé ce même Frotaire et son neveu, le vicomte Raimond, à se dessaisir de Sorèze pour la confier à Saint-Victor de Marseille. Mais l’acte d’union, daté de 10628, semble un faux9, réutilisant un préambule ancien, analogue à celui rattachant Sainte-Sigolène du Troclar10 la même année, et trahit les prétentions des victorins11, restées sans lendemain. Le rattachement à Cluny par l’intermédiaire de Moissac, en 111912, échoue aussi et Sorèze dut rester autonome. Ainsi, l’abbaye illustre parfaitement la rencontre en Haut-Languedoc des deux impérialismes monastiques et le choix politique des vicomtes d’Albigeois, alliés aux Catalans et favorables comme eux aux victorins13, face à la maison de Toulouse appuyant les clunisiens.
3La condamnation de la simonie profite aussi à Sorèze qui arrondit son patrimoine par le biais de restitutions pures et simples, ou à titre onéreux, de biens et revenus ecclésiastiques détenus par des laïcs14. En 1070-1071, l’évêque de Toulouse Durand de Bredons confirme au nouvel abbé Raimond « ut omnes ecclesias et possesiones ecclesiarum quas milites et laici Tolosanae diocesis, sive ipsius monasterii potestatis quocumque modo tenebant aut acquisierant ab eius abbatibus vel monachis aut abstulerant vel recupararent et recuperatas omni tempore possiderent »15. Le mouvement est amorcé vers 105916, avec Gérald de Villelongue et ses fils Jourdain, Aimeric et Bertrand qui accordent au monastère la faculté d’acquérir toutes les églises de l’alleu de Sainte-Marie qu’ils tenaient de leur père et aïeul Bernard Hugo17. Vers 1060, Pons-Sicfre de Saissac et ses fils Pierre et Raimond donnent la quatrième partie de l’église de Sainte-Marie de Cauce, un casai, l’ecclesiasticum et les agriers, avec l’accord de Bernard Guillelm d’Alzonne18. Le cas de l’église de Dreuilhe (Revel, Haute-Garonne) est exemplaire. En 1060, Aton Bofilius, sa femme et leurs fils Isarn, Guillelm et Bernard donnent la sixième partie de la dîme de l’église Saint-Sernin de Dreuilhe et la quatrième partie des droits afférents19, contre 10 sous toulousains payés par l’abbé et les moines qui retirent le gage (« traxerunt de pignore ») pesant sur ces biens pour 10 autres sous toulousains. Dans le même acte, Arnaldus quoque Isamus donne un quart des droits (« totius cimiterii et caeterae ») sur cette même église, avec l’accord d’Aton, sa femme et ses fils. Vers 1106, Arnaldus Isamus donne, en dot moniale, son alleu ou partie qu’il a dans l’église Saint-Etienne de Nogaret, les « localibus quae habebat ad ostium eiusdem ecclesiae »20, et la moitié de l’église de Dreuilhe, sur les conseils de son beau-frère Aton et de sa soeur Aldiarda, femme d’Aton, « qui praedictum honorem garire debebant »21. En 1093, Gérald et Aimeric de Roquefort, germani, avaient donné et rendu toute la « dîme dite glesiasticum » de Saint-Sernin de Dreuilhe, « pro redemptione animarum suarum et pro restitutione illorum delictorum quas commiserant contra monasterium... et contra abbatem et monachos »22. Saint-Sernin de Dreuilhe fait encore l’objet d’une donation, en 1133, par Bernard et Pierre de La Plaiola, fratres, contre 15 sous toulousains23.
4En 1130, Augier, Pierre et Bernard de Vauré, germani, donnent la moitié des dîmes (decimarum) de Besaucelle, Roquefort et Auriasvalt et la sixième partie de l’église ∂aint-Pierre de Cavanag24. L’idée d’un châtiment divin sanctionnant la possession injuste de biens d’Église est encore sensible en 1208, dans la restitution de l’église de Saint-Sulpice et de sa dîme et de la moitié des dîmes de Rieutort, par Raimonde, veuve d’Adalbert de Saint-Sulpice et ses enfants Bernard, Adalbert et Guillelma25.
5Restitutions, dots moniales et quelques achats26 arrondissent le patrimoine monastique dont on peut mesurer le développement par les bulles pontificales de 1120 et 1140 et l’accord avec l’évêque de Toulouse en 1255 (tableau 1)27. Hormis le prieuré de Saramon dans le Gers, l’essentiel des possessions se concentre dans un rayon d’une trentaine de kilomètres à partir de Sorèze : limitée à l’est par Saint-Benoît de Castres, son extension s’est faite principalement vers l’ouest et dans le couloir lauragais jusqu’à la voie d’Aquitaine ou « chemin français » (fig. 1).
6Les exactions et les violences exercées par les milites contre le monastère et ses biens expliquent les recours et les mesures prises pour leur défense. En 1120, Calixte II place le monastère sous la protection du Saint-Siège, « contra pravorum hominum nequitiam protectionis eius patrocinio communivit », et réaffirme la libre élection de l’abbé : « millus ibi qualibet subreptionis astutia seu violentia praeponatur nisi quem fratres communi consensu vel fratrum pars consilii sanioris secundum Dei timorem et B. Benedicti regulant providerit eligendum »28. Innocent II, en 1140, interdit « ut nullus in fundo ipsius monasterii absque communi fratrum vel sanioris partis assensu, castrum vel munitionem formare presumat », renouvelle sa protection et réaffirme la libre élection de l’abbé29. L’interdiction de fortifier sans l’autorisation du monastère pourrait ici s’appliquer à la construction d’un castrum dans le site ecclésial de Peyrens (Aude), dépendant de Sorèze en 1120 ; elle rejoint la dénonciation, dans les conciles de paix, de fortifications illicites d’églises par des « brigands »30. Face à la violence des milites, l’abbaye de Sorèze confie la défense de ses biens à d’autres chevaliers qu’elle rétribue par la concession de terres ou des sommes d’argent. En 1138, Gilabertus, Bernardus et Petrus Ermengaus cèdent au monastère « omne quod amparabant per gardias vineario de Bosco raimundenco » (Bois de Ramondens), contre 12 sous toulousains versés par Pons de Villepinte, et ils en deviennent les guiritores et defensores31. Il est aussi fait mention d’albergues et de sirventaricum comme pour l’église de Saint-Etienne de Coucourens en 119932. L’arbitrage vient parfois à bout de conflits comme celui de Pons de Dozian et de trois autres arbitres mettant fin à un différend entre l’abbé de Sorèze et Guillelm Matfred qui avait fait injure au monastère (1147)33. C’est aussi le cas en 1153, quand Raimond Trencavel obtient, contre Hugues Escafre de Roquefort et ses frères, « ut maneret villa ∂oricinensis ubi est sita et ut eam protegeret ab infestatione omnium hominum »34. L’aide d’un puissant peut être sollicitée : à Saramon en 1298, Pierre Bérenger, ouvrier et syndic du monastère de Sorèze, supplie le comte d’Astarac Centulle « ut servaret et custodiret in possessione seu quasi pacifica et quieta monasterii Cella Medulphi... contra violentiam et turbam cujuscumque et specialiter reverendi domni Amaneni auxitani archiepiscopo [Amanieu II, 1261-1318] et gentium eius »35. Engagée dans le système féodal, l’abbaye inféode certains de ses castra ou fortia comme celle de Cauce dont on peut suivre la genèse. L’église Sainte-Marie de Cauce est mentionnée vers 106036. Guilarbert Alsevus de Cauce et Carolus et ses fils doivent à l’abbé, en 1142, deux albergues pour l’église et l’honor qu’ils tiennent de lui37. Il est ensuite question d’une fortia et de l’honor de Cauce (1195,120238) dont la garde est confiée à Pons de Cauce en 121239, puis à Bernard Pitellus et ses fils Arnaud et Bernard en 121640.
7Se défendant ou se servant de l’aristocratie locale, l’abbaye de Sorèze y trouve aussi en partie le recrutement de ses moines. Les rares noms cités dans les analyses ne renseignent guère sur la communauté des premiers siècles. À partir de 1050, on rencontre quelques laïcs quittant le siècle41 ou donnant un enfant au monastère. L’oblation permet aux lignages, même modestes, de ne pas morceler le patrimoine familial, la dot moniale n’étant pas très importante42. À partir du XIIIe, le nombre de moines cités augmente43 et fait apparaître, dans le recrutement, local jusqu’au milieu du XVIe siècle, quelques familles aristocratiques44 : les Roquefort45, Vaure (entre 1171 et 1275), La Caune (entre 1209 et 1231), Dreuilhe, Corneilhan au XIIIe et au-delà. Les liens de parenté entre moines et familles aristocratiques locales acquises à l’hérésie sont sans doute pour une bonne part dans l’irénisme manifesté par l’abbaye, au moins jusque vers 1245.
8L’histoire de l’abbaye de Sorèze, jusqu’au début du XIVe siècle, n’est donc pas foncièrement originale. Elle illustre la place tenue par une abbaye de moyenne importance à la frontière entre les domaines toulousain et albigeois, ses moyens de lutter contres les convoitises et les violences, son insertion dans la société féodale dont elle adopte certains des comportements et quelques-uns de ses membres.
Tableau 1 : Églises dépendantes de Sorèze d’après les bulles pontificales de 1120 et 1140 et l’accord avec l’évêque de Toulouse en 1255.
Dédicace, lieu-dit (commune, département) | 1ère mention | 1120 | 1140 | 1255 |
Martin, villa Soncini (Sorèze, 81) | 1057 (villa) | x | x | x |
Michel, villa Soricini (Sorèze, 81) | x | x | capellis | |
Vincent de Gandels/Gandellis (Garrevaques, 81) | x | x | x | |
Pierre de Podicio (Poudis, 81) | x | x | x | |
Anatole de Podicio (Poudis, 81) | x | x | x | |
Salvi (Magrin, 81) | 1061 | x | x | x |
Saturnin de Cadicio (Cuq-Toulza, 81) | x | x | x | |
Martin de Palaiaco (Palajac, Viterbe, 81) | x | x | x | |
Jean de Palaiaco (Palajac, Viterbe, 81) | x | x | x | |
Martin de Superio/Sopedibus (Soupex, La Bastide-d’Anjou, 11) | x | x | x | |
Marie de Cauce (Labastide d’Anjou, 11) | 1061 | x | x | x |
Genès de Peirenhs/Peirenx (Peyrens, 11) | x | x | x | |
Jean (Villepinte, 11) | v.816 | x | x | x |
Marie (Blan, 81) | x | x | ||
Martin de Tomadors puis de Puylaurens (Puylaurens, 81) | 1105 | x | x | |
Martin de Maderio (Montégut-Lauragais, 31 ?) | x | x | ||
Pardulphe (Saint-Perdouls, Algans, 81) | x | x | ||
Etienne de Cocoringo (Coucourens, Algans, 81) | x | x | ||
Pierre de la Serre/Villaserra/Belaserra (Belleserre, 81) | x | x | ||
André de Empeuto (Lempaut, 81) | x | x | ||
Martin de palatio villa (Palleville, 81) | x | x | ||
Etienne de Nogaret (Nogaret, 31) | 1094 | * | x | |
Avit (Saint-Avit, 81) | x | x | ||
Martin de la Maderas (?) | x | |||
Sulpice (Montgey, 81 ?) | x | |||
Pierre de Duriavel (?) | x | |||
Pierre de Cavanag (?) | 1131 | x | ||
Saturnin de Dreuilhe (Revel, 31) | 1060 | x | ||
Eulalie de Saletis (Péchaudier, 81 ?) | x | |||
Quirinus (?) | x | |||
?, Vindina (Vendine, 31 ?) | x | |||
Ségolène (Appelle, 81 ?) | x | |||
Paul (Saint-Paulet, 11) | x | |||
?, villa de Lugan et de Abovila (Lugan, 81 ? Beauville, 31 ?) | x | |||
?, villa de Villabrid (?) | x | |||
Martin de Mazeris (Montégut-Lauragais, 31 ?) | X | |||
Jacques de Ponte Lambergio (Pont-Levet, 11) | x | |||
Jean de Podiobuscano (Pechbusque, Ricaud, 11) | x | |||
Ste-Marie de pomareta (?) | x | |||
Jacques de Besaucella (Sorèze, 81) | 1131 (dîme) | x | ||
André de Carragol (Carragoudes, Montgey, 81) | x | |||
Luc de Podioursino (Puechoursi, 81) | x | |||
Pierre de Calveiraco (Revel, 31) | x | |||
Martin de Gardiola (Lagardiolle, 81) | x |
Figure 1 : Carte des églises dépendantes de Sorèze (1120,1140,1255) : • églises dépendantes, noms soulignés : lieux cités dans l’article.

Notes de bas de page
1 Ou de la Sagne puis de la Paix, ancien diocèse de Toulouse puis de Lavaur (1317), actuellement dans le sud du Tarn. Célèbre pour son école royale militaire, son histoire au Moyen Age est peu connue : N. Pousthomis-Dalle, L’abbaye de ∂orèze (Tarn). Recherche archéologique, thèse de 3e cycle, sous la direction de M. Durliat et Y. Bruand, UTM, 1982,3 vol. Quelques mentions par J.-L. Biget, Histoire de Castres, Mazamet, la Montagne, Toulouse, 1992, chapitres 3 et 4.
2 La charte de fondation, attribuée à Pépin Ier d’Aquitaine (Gallia Christiana, XIII, Instrumenta, c.263) est un faux (L. Levillain, Recueil des actes de Pépin 1er et de Pépin II, rois d’Aquitaine (814- 848), Paris, 1926, p. 269-285), mais paraît reposer sur une tradition authentique (E. Magnou-Nortier, La société laïque et l’Eglise..., Toulouse, 1974, p. 94). La fondation semble se situer vers 816.
3 Juxta castrum de Verdun, oppidum protohistorique, sans doute forteresse publique carolingienne, aux mains des Trencavel, sous le nom de Brunichellis, en 1141 (H.G.L., V, 1045).
4 ∂inopsis rerum memorabilium.. rédigé par le mauriste Étienne Dulaura, en 1696 (ADT, 2J1, et B.N., Monasticon Benedictinum), et une compilation du XVIIIe siècle, dite cartulaire (ADT, 69J2), guère plus étoffée jusqu’au XIVe siècle. Le ∂inopsis compte 4 actes antérieurs à 999, 10 actes entre 1000 et 1099, 28 actes entre 1100 et 1199, 29 de 1200 à 1299.
5 regnante Karolo rege, ∂inopsis, f.4, l’abbé Romald est mal situé dans le temps. Ce Frotaire, évêque (d’Albi, V.972-V .991 ?), est peut-être apparenté aux Trencavel.
6 Donation à Miro des « alodes de Maursingo et de Camino cum eorum ecclesiis, oratoriis, ecclesiastico et latifundiis ».
7 ∂inopsis, f.6 et G.C., XIII, Instr., c. 265.
8 H.G.L., V, 263. Ce rattachement ne figure ni dans le ∂inopsis (ADT), ni dans le Monasticon Benedictinum, ni dans la notice d’élection de l’abbé de Sorèze Raimond en 1071 (après une vacance de 10 ans incompréhensible dans le cas d’une réforme effective des victorins), ni dans la bulle pontificale de 1114, ni dans le rattachement ultérieur à Moissac (1119).
9 Voir l’analyse du dossier par E. Magnou-Nortier, La société laïque..., op. cit., p. 494-497.
10 Lagrave, Tarn.
11 Vers 1072-1079 selon E. Magnou-Nortier, La société laïque.., op. cit.
12 Par le vicomte Bernard Aton, sa femme Cecilia et leurs fils, H.G.L., V, 875-876. L’acte d’affiliation ne figure pas dans le ∂inopsis.
13 L’affiliation à Cluny en 1119 est conjoncturelle, liée à une entente éphémère entre Bernard-Aton IV et Alphonse Jourdain.
14 Des recoupements permettent d’avancer que les laïcs évoqués ici appartiennent à l’aristocratie locale.
15 ∂inopsis, f.6-7 et G.C., XIII, Instr., c. 265.
16 La nature (vignes) et la précocité d’une restitution (1028) par Gilabert, fils d’Adebald, incite à l’exclure de ce mouvement (« reddidit vel guarpivit... pro remedio animae suae », ∂inopsis, f.4).
17 ∂inopsis, f.5.
18 ∂inopsis, f.5. Les lieux cités sont localisés sur la fig.1.
19 « de totius cimiterii, primitiarum, poenitentiarum, baptisterii, oblationum », ∂inopsis, f.5-6.
20 Il s’agit d’emplacements à bâtir, le site présente d’ailleurs les caractéristiques d’un village ecclésial.
21 ∂inopsis, f.7, acte non daté, sauf par l’abbatiat de Pierre et la présence de l’évêque Amelius, donc v. 1106.
22 ∂inopsis f.7. HGL, V, 729-730, rajoute : « poenam infemi timentes et quia laicos homines non decet decimas habere ».
23 ∂inopsis, f.9.
24 ∂inopsis, f.9. Saint-Jacques ou James de Besaucelle, église sur le causse de Sorèze ; il n’y a pas d’église connue à Roquefort, castrum des seigneurs du même nom, au fond de la vallée du Sor ; Auriasvalt évoque l’Aurivals ou Orival, nom du ruisseau qui passe à Sorèze, mais ne correspond à aucun autre toponyme connu ni à aucune église ; Saint-Pierre de Cavanag n’a pu être localisée.
25 « videntes bona sua in deterius ire, decrescere et ad nihilum redigi eo quod statim post mortem ipsius Adalberti et Bernardi Ariberti eius fratris, non restituerant [les églises et dîmes concernées]., quas illi injuste tenuerant... » (∂inopsis, f.14).
26 Auxquels s’ajoutent, au XIIIe siècle, quelques récupérations de biens, grâce aux encours d’hérésie (fondation, en 1252, par Alphonse de Poitiers en faveur de l’abbaye de Sorèze, d’une chapellenie, dite de Saint-Louis, sur des biens confisqués à des hérétiques dont Arnaud-Raymond de Gayet/Gauti, miles de Durfort, brûlé à Montségur (Gallia Chritiana, XIII, Instrumenta, 267-268, Doat, 81, f.285-287 et Cartulaire de ∂orèze, ADT, f.184).
27 ∂inopsis, f.8-10 et 17-18.
28 ∂inopsis, f.8-9.
29 ∂inopsis, f.10.
30 Selon J.-P. Cazes, le site ecclésial primitif aurait été agrandi par une sauveté probablement fondée par Sorèze, puis transformé en castrum, peut-être vers 1140, sans l’accord de l’abbé (dit castrum en 1275), D. Baudreu et J.-P. Cazes, « Les villages ecclésiaux dans le bassin de l’Aude », L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales, D.A.F., 1994, p. 89 et 94.
31 ∂inopsis, f.9.
32 ∂inopsis, 13.
33 ∂inopsis, f. 11.
34 HCL, V, 1136.
35 ∂inopsis, f.20-21. Le prieuré de Saramon (Cellameduphi) dépend de Sorèze jusqu’en 1330.
36 ∂upra, restitution d’un quart de l’église par Sicfre de Saissac. Eglise disparue, sans doute située sous la ferme de Causse (Labastide d’Anjou, 11). Les seigneurs de Laurac y détenaient aussi des fiefs (1146,1186 et 1195, ∂inopsis, f.11, 12, 13).
37 ∂inopsis, f.10-11.
38 ∂inopsis, f.13,14.
39 « commendaverunt Poncio de Cauce honorem et fortiam de Cauce ut quandiu eis placeret, et non amplius eam teneret et custodiret » (∂inopsis, f. 15).
40 « commendaverunt... fortiam de Cauce cum decimis, primitiis, agreriis et alio iure illius honoris ad eorum vitam, retento sibi usu unius modii frumenti et unius modii vini » (∂inopsis, f.15).
41 Tels Adebald et sa mère Aldiarda qui reçoivent l’habit en 1060, ∂inopsis, f.5. La présence d’une communauté féminine, sans doute des oblates, est confirmée par la mention, en 1253, de « unum localem qui fuerat quondam dominarum monacharum et erat inter murum claustri usque ad planum de sancto Michaele » (∂inopsis, f.12).
42 Un alleu et une bovaria en 1060 ou même une restitution de parts d’églises v. 1093 (actes de 1060,1061,1091 et 1093, ∂inopsis, f.5,6, 7).
43 7 en 1212, 8 en 1216,14 en 1255,13 moines « et d’autres » en 1275,14 en 1330,10 en 1365,6 en 1420, « viginti personas sub regulari habitu » avant 1435 (H. Denifle, La guerre de Cent ans et la désolation des églises, monastères et hôpitaux en France, Paris, 1897, t. I, p. 220), 10 moines constituant le chapitre, dont 2 diacres et 2 acolytes, en 1436.
44 Peu de mentions concernent des moines d’extraction plus modeste, comme le vachier Arnaud Barallini (1246).
45 Aimeric (1275, abbé entre 1287 et 1327).
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Mine claire
Des paysages, des techniques et des hommes. Les techniques de préparations des minerais de fer en Franche-Comté, 1500-1850
Hélène Morin-Hamon
2013
Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l’Ancien Régime à la Révolution
Michel Taillefer
2014
« Rapprocher l’école et la vie » ?
Une histoire des réformes de l’enseignement en Russie soviétique (1918-1964)
Laurent Coumel
2014
Les imprimeurs-libraires toulousains et leur production au XVIIIe siècle (1739-1788)
Claudine Adam
2015
Sedes Sapientiae
Vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale
Sophie Brouquet (dir.)
2016
Dissidences en Occident des débuts du christianisme au XXe siècle
Le religieux et le politique
Jean-Pierre Albert, Anne Brenon et Pilar Jiménez (dir.)
2015
Huit ans de République en Espagne
Entre réforme, guerre et révolution (1931-1939)
Jean-Pierre Almaric, Geneviève Dreyfus-Armand et Bruno Vargas (dir.)
2017