L’outillage des métairies gasconnes à l’époque moderne
p. 41-54
Texte intégral
1La métairie est une forme d’exploitation fort répandue en Gascogne ; l’auteur de l’Annuaire de l’an XII n’en comptabilise-t-il pas 18 498 dans l’ensemble du département du Gers au début du xixe siècle1 ? C’est dire que la documentation qui les concerne est abondante, mais peu variée : il s’agit pour l’essentiel des contrats de location (contrats de fesande ou de bourdalerie)2. Ces actes contiennent une description sommaire et souvent stéréotypée de la métairie ou borde car les preneurs en connaissent les tenants et les aboutissants. En ce qui concerne l’outillage, nous sommes tributaires des conditions du contrat qui, dans l’immense majorité des cas, pour ne pas dire toujours, ne s’intéressent qu’au fer et dédaignent les outils en bois, se contentant parfois de mentionner que le métayer pourra prendre le bois nécessaire à leur confection ou réparation dans les bois ou les haies du domaine. Nous sommes donc mieux renseignés sur les outils contenant du fer, si bien que les écritures peuvent mentionner le poids total du fer apporté par le maître, au mieux pièce par pièce ; dans tous les cas, une clause du contrat concerne le remplacement des fers usés par le travail, notamment des socs des charrues.
2Cependant, le contrat, notre source presque unique, souffre d’une autre limitation ; c’est qu’il n’est pas homogène dans le temps : généralement, ceux du xvie siècle sont beaucoup moins détaillés que ceux du xviiie ; cela ne nous facilitera pas la tâche à l’heure d’étudier un point primordial, celui de l’évolution de l’outillage depuis la fin du Moyen Âge jusqu’à la Révolution. Pour en terminer avec les sources, il convient de signaler que j’avais placé beaucoup d’espoir dans le dépouillement des inventaires des métairies confisquées au Clergé et aux émigrés au début de la Révolution. Or, sur ce point mon attente a été déçue : ces inventaires apportent certes de nombreuses données que ne fournissent pas les contrats, en particulier sur les superficies, l’ensemencement, le bétail, mais en ce qui concerne l’outillage, ils sont, sauf exception, plus succincts que les baux, se contentant de mentionner les grosses pièces que sont les chars, les charrettes et les charrues3. Même si l’ensemble de la documentation consultée n’est donc pas négligeable, elle présente de sérieuses lacunes. Il nous a semblé plus judicieux de présenter en premier lieu les résultats pour la période pour laquelle les données sont les plus détaillées, le xviiie siècle, avant de nous pencher sur les documents les plus anciens afin de savoir si une évolution est décelable, évolution qu’il nous faudra mettre en rapport avec de possibles changements dans les techniques agricoles.
L’outillage des métairies au xviiie siècle
3Ce sont les outils destinés au labour qui sont le mieux représentés dans notre documentation ; nous commencerons donc par eux. Et, à tout seigneur tout honneur, par la charrue4.
Le labour tracté : la charrue
4C’est le terme gascon d’aret qui est souvent utilisé par les notaires5 : araire ou charrue ? Les contemporains ne semblent pas se poser la question, car, quand il écrit en français, le notaire emploie systématiquement le terme de charrue6. Le terme d’araire n’apparaît jamais, mais cela ne nous renseigne pas sur la nature exacte de cet outil, car on peut très bien appeler charrue, ou traduire par ce terme, un instrument que nous qualifierions aujourd’hui d’araire, c’est-à-dire un outil symétrique, sans versoir7. Pour nous en faire une idée plus précise, nous avons la chance de disposer d’une représentation figurée et de plusieurs études sur « la charrue en usage dans le département du Gers8 ». L’outil ainsi figuré est une charrue sans avant-train avec versoir à gauche et mancheron unique : dans quelle mesure cet instrument correspond-il avec celui que décrivent nos inventaires ? Ceux-ci mentionnent l’aret et certaines des pièces qui le composent, le soc (reilhe) et le coutre (bec-herris), mais le versoir, l’élément qui distingue vraiment l’araire (instrument symétrique) de la charrue (dissymétrique) n’est pas mentionné. C’est sans doute parce qu’il est en bois (d’orme généralement) et donc que sa fourniture incombe au métayer ; ce n’est que rarement que les parties en bois de la charrue sont mentionnées, sans qu’aucun détail ne nous soit fourni généralement9. En revanche, si certains de ces éléments sont en fer, ils peuvent être signalés : c’est le cas des chevilles10.
La charrue du Gers

5Cependant, deux actes nous permettent de soupçonner qu’effectivement les arets dont on nous parle étaient garnis d’un versoir ; on y distingue, en effet, les simples charrues « à un cotté » de charrues « à deux cottés » ou « à deux ailes11 ». Ces outils se trouvent dans deux métairies appartenant à un même propriétaire, le receveur des fermes du roi Joseph Lamolie-Labarthe, exploitations par ailleurs abondamment garnies de toutes sortes d’outils, bien qu’elles soient de taille moyenne (deux paires). Il est donc fort probable que la charrue dont on nous parle sans autre précision est une mousse, c’est-à-dire un araire muni d’un versoir et dont les parties en fer sont la reilhe et le coutre12. Telle qu’elle est cette charrue présente de nombreux avantages si l’on en croit du moins Dominique-Louis Cazaux, le rédacteur de l’Annuaire de l’An XII : « Il suffira de dire que cette charrue paroît, aux yeux des connoisseurs, avoir, sur celle des autres pays, l’avantage de remuer, de diviser aussi profondément et aussi bien la terre ; d’être plus simple, moins coûteuse dans sa confection, sa réparation et son entretien, d’être plus légère, plus facile à diriger13. » Il ne fait sans doute que démarquer, ce disant, son prédécesseur Lanoue qui déclare : « Je crois être fondé à conclure que, de toutes les charrues dont on se sert en France, celle qui est en usage dans le département du Gers est préférable à tout [sic] autre, pour la culture des terres qui la composent14. »
6Pour la diriger le laboureur s’aide d’un long bâton, l’agulhado : « L’un des bouts de ce bâton sert à conduire et à aiguillonner les bœufs, et l’autre, qui est armé d’un fer tranchant, à couper des racines, et à faire tomber la terre qui s’attache à la charrue15. » Et effectivement, des « agulhades ferrées » apparaissent dans certains inventaires, le fer dont elle sont garnies pesant une ou deux livres, ce qui signifie que la partie ferrée se présente sous forme d’un racloir de bonne taille16. Comme le mancheron est court, le laboureur peut agir sur la charrue, en appuyant avec le pied sur le trescung, sorte de « marche-pied » situé à l’arrière de l’outil, ce qui lui permet d’enfoncer plus ou moins la reilhe, de soulager l’attelage ou de dégager le soc en cas de difficulté ; il peut jouer aussi sur l’inclinaison plus ou moins forte du mancheron17.
7Au reste, il est certainement réducteur d’imaginer un seul modèle de charrue pour l’ensemble du département (ou des pays qui l’ont composé) ; l’on sait, par exemple, que si le versoir est à gauche dans la partie centrale et orientale du département, il est à droite en Armagnac, fait qui n’a certainement pas une signification technique, mais découle plutôt d’habitudes de labour18. Par ailleurs, les diverses pièces composant l’araire étaient sans doute de taille assez différente, leur poids variant du simple au double : 4 à 5 livres pour les coutres et les reilhes les plus légers, 9 pour les plus lourds, rarement plus19. Selon une enquête de 1798, dans le canton de Barcelonne, c’est-à-dire dans la vallée de l’Adour, la charrue aurait eu un mancheron double et l’areilhe aurait comporté deux ailes20. Toujours selon cette même enquête, un coutre plus lourd, le pressé, aurait été utilisé pour rompre les prairies ou travailler les terres lourdes21 ; effectivement, dans une des métairies de J. Lamolie-Labarthe, déjà citée, est mentionné, à côté de deux coutres ordinaires, un coutre « pour les prés22 » ; quant au pressé, il figure dans plusieurs fermes situées dans la vallée de l’Adour, à Bernède ou Tasque23. Dans cette même vallée, un inventaire distingue coutre et bec-herris, distinction qui peut provenir aussi d’une différence de taille ou d’usage24. Signalons aussi, parmi ces curiosités, deux cabessos25, c’est-à-dire des charrues à versoir mobile utilisées en Bigorre sur les terres légères26. Ainsi, parler de charrue du Gers, comme le font sans état d’âme les administrateurs de la fin du xviiie siècle, est sans doute abusif ; il ne peut d’ailleurs en être autrement, étant donné la diversité des sols et des reliefs des pays ayant composé ce département qui s’étire sur plus de 130 km des confins sablonneux des Landes jusqu’aux terrasses de la Garonne.
Labour à main et autres travaux du sol
8Nous serons beaucoup plus bref en ce qui concerne le petit outillage à main, car il pose beaucoup moins de problème27. Trois outils sont essentiellement utilisés pour labourer à bras : la bêche, appelée localement palon28, la pelle ferrée, qui en est une variante moins robuste, et la houe, appelée pique ou houssèro (francisé en foussoir par les notaires), bécat si elle est à deux branches... Chacun de ces instruments comprend 5 à 7 livres de fer ; ils sont utilisés pour le travail de la vigne29 et des fossés, mais, si l’on en croit D.L. Cazaux, ce mode de labour est aussi utilisé dans le champ : « On en use plus qu’on ne le croirait » dit-il, mais, ajoute-t-il, « cette espèce de labour n’est donc principalement pratiquée que par des petits propriétaires, dont la famille est nombreuse, et sur des champs de petite étendue30. »
9Pour finir d’affiner la terre après les labours, l’on utilisait la herse, ou peut-être diverses sortes herses, car plusieurs noms nous sont fournis par la documentation : l’arrascle (ou arras), le hérissé, l’arrasclet ; s’agit-il d’outils différents ? je ne le sais. Toujours est-il qu’ils sont composés d’un bâti en bois, qui apparaît rarement dans les contrats, et de pointes de fer (herris) d’un poids respectable : une livre à une livre et demie chacune31. Leur nombre est variable, mais sept, douze ou vingt-quatre sont les plus courants, ce qui pourrait signifier qu’il existe des herses comportant sept ou douze pointes, sans que l’on puisse déterminer si cette différence induit des différences de taille, de forme ou de nom32. Était-elle utilisée pour recouvrir les semences ? Cela est peu probable, car Charles Lanoue affirme que pour ce faire on utilisait des râteaux et un maillet en bois le malhuc33 tandis qu’un mémoire de 1798, publié par H. Polge mentionne l’utilisation de l’araire dont le passage est suivi d’un émottage34. Pour affiner encore plus la terre et l’égaliser, mentionnons les râteaux aux pointes de fer (arrastets), très courants, d’un poids de 5 à 6 livres, mais ils avaient de nombreuses autres utilisations. Les rouleaux sont rarement mentionnés, peut-être parce qu’ils sont en bois35 ; les maillets servant à écraser les mottes, eux aussi en bois, ne sont jamais signalés alors que D.L. Cazaux décrit leur usage36. Enfin, pour en terminer avec les travaux du sol, signalons un outil très commun, l’arrazère, qui est un araire dont le soc est muni de deux ailes ; c’est donc une sorte de buttoir qui est utilisé pour biner, notamment le maïs, mais il existait avant l’introduction de celui-ci37. Il suffit de deux livres de fer pour le chausser, mais il en existe de tailles différentes38. Le navaglé39 a sans doute le même usage ; on le rencontre également dans de nombreux inventaires, sans qu’aucun précision ne soit donnée40. Les binettes ne manquent pas non plus, quoique moins nombreuses qu’on aurait pu le penser, sous le nom de sarclets et sans doute aussi de bêches, terme encore utilisé de nos jours pour désigner toutes sortes de pioches et de binettes.
Récoltes et transports
10En ce qui concerne les récoltes, notre région ne présente pas d’originalité : la faucille est utilisée pour récolter les blés ; elle apparaît dans les inventaires sous le nom de faux (gascon faus), mais il s’agit bien de la faucille, la faux (dailhe ou plus souvent dailhot) étant réservée à la récolte du foin. Il est probable que certaines faux recevaient un bâti en bois qui facilitait la formation des andains, car un inventaire précise « deux dailhots avec leurs anneaux41 ». Il en existe une variante, plus petite, la soustrège, utilisée pour couper les fougères, ajoncs et autres broussailles qui étaient utilisées pour la litière du bétail ou répandues sur les chemins et basses-cours pour former du fumier (pratique du soustré ou soutrage)42. Pelles et fourches de bois n’apparaissent pas dans nos inventaires, bien qu’elles étaient sans doute couramment utilisées ; néanmoins, quelques métayers recevaient une ou deux fourches de fer, que le maître ne manquait pas de faire mentionner dans le contrat43.
11Pour transporter les récoltes nos métayers utilisaient deux sortes de charrettes : le char à quatre roues et le charret, tombereau ou charrette44 à deux roues. Le char était une plate-forme sans avant-train, sur laquelle étaient fixés des anneaux de fer permettant de le garnir de ridelles45 ; il était utilisé pour le transport des gerbes et du foin. Le tombereau est une caisse de bois, à deux roues, qui servait à transporter le grain, la vendange, le fumier, la terre, etc. ; on le déchargeait en le faisant basculer ou en ôtant les planches qui formaient les côtés et qui étaient fixées grâce à des anneaux46. Comme c’était aussi une unité de mesure (pour les grains ou la vendange) on peut supposer que la taille de ces tombereaux était plus ou moins « normalisée » ; à Vic, par exemple, on comptait 10 conques de grain par charrette, soit 4,35 hl environ47. Toutes les métairies possédaient ces deux outils, les plus étendues en ayant deux de chaque, même s’il manquait parfois des roues, ce qui signifie sans doute qu’elles étaient interchangeables. Char et charrette étaient les outils les plus coûteux, ainsi qu’il apparaît dans les inventaires des biens nationaux : le char y vaut 50 à 60 livres, le tombereau, 25 à 30 livres alors que les charrues ne valent que 7 à 8 livres48.
12Tous ces outils étaient attelés grâce au joug, dont on trouve plusieurs mentions dans nos inventaires, avec les courroies en cuir (juilhes) pour les fixer aux cornes des bœufs49. Les contrats ne nous fournissent guère plus de précision sur cet accessoire, si ce n’est qu’en une occasion, sont distingués deux jougs « pour le char et deux aratoires50 » ; ou bien on spécifie qu’il s’agit de jougs cabés ou de jougs codés ; si le premier terme semble désigner le joug traditionnel attaché à la tête (cap) des bovins, je ne sais à quoi correspond le second51. Mais cette distinction semble réservée à la région de Manciet où le notaire spécifie que les jougs sont cabés (cas le plus fréquent), même quand l’inventaire n’en comporte que de cette sorte52.
Travail du bois et autres outils
13Pour terminer avec cette revue de l’outillage des métairies, je mentionnerai rapidement les outils destinés au travail du bois. Le métayer, en effet, comme les autres paysans est un « spécialiste » du travail du bois et de nombreux contrats spécifient qu’il peut prendre le bois des outils « en ménagerie » dans les bois de la métairie et même couper des arbres sur pied pour les grosses pièces53. Pourtant, le nombre d’inventaires comprenant de l’outillage pour le bois est assez faible : haches, tarières, doloires, serpes sont mentionnés ; le plus courant est peut-être le besoy, une grosse serpe (6 livres) emmanchée qui était utilisée pour débroussailler et tailler les haies. Tout aussi rares sont les serpettes à tailler la vigne ; il est possible que les métayers possédaient cet outil ou qu’il leur était fourni quand ils en avaient besoin, car toutes nos métairies comprenaient des vignes.
14Au total, lorsque le poids du fer fourni aux métayers figure dans les inventaires, il est très variable : les plus complets atteignent 90 livres54, mais on peut descendre à 50 livres et même beaucoup moins, jusqu’à une vingtaine de livres. C’est que nos inventaires ne sont pas toujours complets ; nous ne savons rien sur l’apport des métayers, si bien que ces variations ne sont pas toutes dues à la différence de taille ou d’équipement des exploitations. Nous allons retrouver ce problème à l’heure d’étudier l’évolution de l’outillage.
Évolution de l’outillage
15Que nous soyons tributaires de l’évolution du contrat ne peut être mis en doute ; les pratiques changent au cour de la période envisagée et au moins sur un point précis qui nous concerne directement dans ce travail, le changement est net. Il s’agit de la contribution respective des deux parties à la fourniture du fer nécessaire à la réparation des charrues, à recharger les reilhes, en particulier : au xvie siècle et sporadiquement encore au début du xviie siècle, les deux parties contribuent équitablement par moitié. À partir de 1590 environ, une nouvelle pratique apparaît : c’est la fourniture par le bailleur d’une certaine quantité de fer par an, destinée à cet usage ; vers 1630, le partage par moitié a disparu. Cela signifie-t-il que le métayer ne fournit plus de fer ? C’est possible ou même probable, quoique nous ne puissions pas en apporter la preuve. Toujours est-il que Ton constate que cette quantité augmente au cours de l’époque considérée ; soit 20 métairies de la région de Lupiac dans la première moitié du xviie siècle, mesurant ensemble 32 paires de labourage : le bailleur y donne en moyenne exactement 4 livres de fer par paire. Un siècle plus tard, dans une région contigüe (entre Termes et Nogaro) 20 métairies encore, de même superficie : les maîtres donnent alors 6 livres par an, soit une augmentation de 50 %55. Ce chiffre semble alors la norme, un contrat précisant que le bailleur donnera six livres de fer par paire de bœufs56. On ne peut qu’hésiter sur la signification d’une telle augmentation. L’on sait, par exemple, qu’à cette époque, les métayers sont pauvres, la plupart ne disposant que de leur force de travail, le maître leur fournissant cheptel vif et mort ; mais étaient-ils plus riches dans la première moitié du xviie siècle ? Si on ne les oblige plus, à cette époque-là à fournir la moitié du fer, c’est, à mon avis, qu’ils n’en fournissent plus. Excluons donc un biais provenant de la nature de la source, le contrat.
16Fournit-on plus de fer parce que la reilhe s’use davantage, les façons culturales ayant été multipliées ? Cela est peu probable : C. Lanoue, comme D.L. Cazaux indiquent qu’à la fin du xviiie siècle, les façons sur la jachère sont au nombre de cinq, ou plutôt de quatre, puisque la dernière sert à couvrir la semence57. Or, certains contrats du xvie siècle mentionnent les mêmes labours : quatre à Vic en 1543 (romper, dessoqua, tresa, carta)58 et même cinq dans la même ville deux ans plus tard : romper, dessoca, tersa, quarta, trabessa et pus semia59. Ici l’on voit bien que le cinquième labour (passage en travers) se situe avant les semailles ; mais il n’était peut-être pas généralisé, quoique le bailleur, qui spécifie avec tout autant de minutie le travail des vignes, soit le même dans les deux contrats. Quatre ou cinq façons, donc, au xvie comme à la fin du xviiie siècle. On pourrait envisager encore un autre changement, mentionné par l’Annuaire de l’an XII, c’est le labour des vignes à l’araire qui remplace le travail à main : « Les rangées de vigne sont distantes les unes des autres d’un peu moins de deux mètres... Cet espace de deux mètres est nécessaire pour que les bœufs, qui doivent le labourer, puisse le parcourir sans dommage... Il est quelques vignes où [cette distance] est bien moindre ; ces vignes sont celles qui ne sont remuées qu’à la bêche : elles datent d’un temps éloigné, où ni les routes, ni par conséquent les débouchés, n’étoient encore ouverts, où l’on ne cueilloit du vin que pour à peu près sa consommation60. » L’auteur de l’Annuaire fait ici allusion au développement de la culture de la vigne qui se produisit au cours du xviiie siècle, mais la construction des routes ne date que de sa deuxième moitié, après l’époque où nous avons constaté la hausse de la quantité de fer fournie par le bailleur61.
17Il reste encore une éventualité : celle d’une amélioration de la charrue avec augmentation du poids des parties travaillantes, le coutre et la reilhe ; dans ce cas, il aurait fallu plus de fer pour les habiller. Mais cette hypothèse ne s’appuie que sur des indices bien fragiles ; à partir de 16 contrats de Lupiac et ses environs mentionnant pour la première moitié du xviie siècle le poids de l’ensemble coutre et reilhe, on peut établir que communément ce poids s’élevait à 12 livres (mesure de Toulouse), soit un peu moins de 5 kg62. Or, Charles Lanoue spécifie que, dans le canton de Saramon, le soc pèse « environ huit livres » et le coutre, « dix ou onze livres63 » ; en ce qui concerne la « charrue du Gers », il attribue « environ quatre kilogrammes » au soc et « quatre à cinq kilogrammes » au coutre64. Il y a là une vraie différence, certes, mais peut-on comparer deux sources si distinctes ? C. Lanoue ne décrit-il pas la charrue idéale ? ou les meilleurs exemplaires existants ? En l’absence d’inventaires détaillés, il n’est pas possible pour l’instant de trancher.
18Il est probable également que l’introduction, puis le développement du maïs, n’a pas entraîné de changements notables : l’arrazère qui était utilisée pour le sarcler était bien antérieure, nous l’avons dit, à son apparition ; tout au plus peut-on noter la mention d’un joug « pour le milloc » en 174465. Du reste, comme le maïs a remplacé le millet et que ces deux plantes présentent de nombreuses similitudes, il est fort probable que l’introduction du premier n’a pas apporté de grands bouleversements, ni dans les modes de culture, ni dans l’outillage.
Conclusion
19Faute d’inventaires après décès, force nous a été de recourir aux inventaires figurant dans les baux de métayage pour connaître l’outillage des exploitations gasconnes à l’époque moderne. Cela introduit un biais considérable, car le contrat évolue, notamment en fonction de la condition du métayer ; au xvie siècle, du moins dans sa première moitié, celui-ci apporte une bonne partie des outils, parfois tous. En d’autres occasions, le maître lui fournit coutre et soc, ou la charrue, mais c’est souvent tout. Dès la fin du xvie siècle, il est plus démuni et, par voie de conséquence, nos inventaires deviennent plus bavards ; dans de nombreux cas, à partir de ce moment-là, on a l’impression qu’ils sont complets, du moins en ce qui concerne les outils contenant du fer. Mais, comme les inventaires dont nous disposons pour la première moitié du xviiie siècle ne sont pas aussi précis que ceux du siècle précédent qui donnent souvent le poids du fer, nous ne pouvons conclure de façon certaine à une évolution de l’outillage. Nous ne pourrions non plus, à l’aide de cette source, prétendre élargir notre enquête à toute la géographie de l’actuel département du Gers. En effet, les « pays » proches du Toulousain connaissent un autre type de contrat où le métayer, plus aisé sans nul doute qu’en Gascogne centrale ou occidentale, apporte l’ensemble de l’outillage et paie le forgeron auquel il fournit aussi le fer66.
20Néanmoins, nous pouvons penser que nos inventaires sont représentatifs d’un certain type d’exploitation, les exploitations familiales, celles qui suffisaient à faire vivre une famille paysanne, plusieurs pour les plus étendues. Leur taille, mesurée en « paires de bœufs » variait généralement entre une et quatre paires (10 à 40 ha pour fixer les idées), les plus nombreuses utilisant deux paires67. Elles en sont d’autant plus représentatives que dans une bonne partie de la Gascogne centrale et orientale, la propriété paysanne est peu étendue et les métairies dominent largement ; c’est le cas en Condomois, Haut Armagnac, Lomagne, etc.68. Ailleurs, en Bas Armagnac, par exemple, ou en Rivière-Basse, les propriétés tenues en faire-valoir direct ne diffèrent guère dans leur taille des métairies, les meilleurs laboureurs exploitant 20 à 30 ha69. Il est donc légitime d’utiliser la documentation les concernant pour refléter une réalité qui les dépasse, d’autant plus que les inventaires après décès sont trop rares pour pouvoir espérer les utiliser dans ce but.
Notes de bas de page
1 Annuaire pour l’an XII contenant des notices pour la description et la statistique du département du Gers, Auch, Labat, an XII, p. 176. L’auteur de cet annuaire est Dominique-Louis Cazaux, secrétaire général de la préfecture ; pour une vision générale, Francis Brumont, « Le métayage en Gascogne à l’époque moderne », Bulletin de la Société archéologique du Gers (dorénavant BSAG), 2000, p. 76-97.
2 Ces deux termes sont à peu près synonymes, si ce n’est que fesande est exclusivement utilisé quand il s’agit de contrats portant sur des parcelles isolées, mais il peut s’appliquer aussi aux contrats portant sur des exploitations complètes ou bordes.
3 Arch. dép. du Gers, Q 91, Q 95, Q 96 (dépouillement de cette série en cours).
4 Pour une représentation figurée de tous ces outils, je renvoie une fois pour toutes aux planches de l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, dirigé par Jean Séguy, Paris, CNRS, 1956, tome II, planches 256 et 258 (araires), 273 (herses), 310 (pioches), 312 (houes), 313 (sarclettes), 314 (serpes), 315 (serpettes), 335 (enclumettes), 336 (faux), 339 (faucilles), 348 (charrettes), 349 (tombereaux), 382 (jougs) et 387 (aiguillons).
5 Et non pas aray, terme que mentionne l’Annuaire pour l’an XII : « Le mot aray qui, en patois gascon, est synonyme du mot charrue (et qu’on prononce comme s’il étoit italien) convient à toute machine servant à labourer » (p. 128).
6 Arch. dép. du Gers, 3 E 9979 (1), fol. 4, Arblade-Comtal, 4-I-1726 (aret) et 3 E 9979 (2) no 38, St-Griède, 25-VII-1726 (charrue), par exemple.
7 André G. Haudricourt et Mariel J.-Brunhes Delamarre, L’homme et la charrue à travers le monde, Paris, La Manufacture, 1986, p. 25-29 ; Georges Cornet, La paysan et son outil. Essai d’histoire technique des céréales (France, viiie-xve siècle), Rome, Ecole Française de Rome, 1992, p. 47-82.
8 Charles Lanoue, « De la charrue en usage dans le département du Gers, et opinion sur le mérite de cette espèce de charrue, comparée aux charrues de divers autres départements », Bulletin des séances de la Société libre d’agriculture du département du Gers, no 15 (1800) ; voir aussi son mémoire sur le canton de Saramon (an VIII) publié par Henry Polge, « Vocabulaire et technique agricoles du canton de Saramon », BSAG, 1954, p. 23-48 ; Dralet, Plan détaillé de topographie, suivi de la topographie du département du Gers, Paris, an IX, p. 364-365 ; H. Polge, « L’araire gascon », BSAG, 1952, p. 321-339 ; « Les techniques pré-industrielles en Gascogne gersoise », BSAG, 1965, p. 394-401 ; A.G. Haudricourt et M. J.-Brunhes Delamarre, op. cit., p. 362-364 ; voir également une photo de la charrue « mousse » du musée d’Auch, dans A.G. Haudricourt et M. J.-Brunhes Delamarre, op. cit., fig. 26. Un exemplaire de cette charrue du Gers se trouve au Musée du conservatoire des Arts et Métiers ; il s’agit sans doute de celle envoyée par la Société d’agriculture du Gers, si l’on en croit le témoignage de D.L. Cazaux : « Cette description [de la charrue du Gers] seroit d’autant plus inutile ici, que la société d’agriculture du Gers en a fait exécuter un modèle qu’elle envoya à celle de la Seine » (Annuaire pour l’an XII..., op. cit., p. 129). Ce modèle était une maquette, en fer et bois, mesurant 84,5 cm de long et pesant 490 grammes (source : site Internet du Musée, objet no 01033).
9 « Ung aret garnit tant de ferra que fusta » (Arch. dép. du Gers, I3942, fol. 253 v°, Vic, 15-I-1550) ou avec un peu plus de détails : à Biran en 1601, le métayer reçoit trois arets garnis de fer (du poids de 37,5 livres) et « garnis de tout bois, aguilhades chevilles et autres » (Arch. dép. du Gers, I 4024, fol. 152,13-IX-1601).
10 Arch. dép. du Gers, I 3790, fol. 459 : « Deux chevilhes de fer pour le labouraige » (Lupiac, 24-XI-1631).
11 Arch. dép. du Gers, 3 E 9981, no 125 (Termes d’Armagnac, 11-XII-1729) et no 137 (Mauriet, 15-I-1730). Voir figure ; cette figure, tirée de Dralet, a été reproduite à plusieurs reprises par Henry Polge (BSAG, 1952, p. 325, 1954, p. 39, 1959, p. 159).
12 « Araire chambige devenu dissymétrique » (A.G. Haudricourt et M. J.-Brunhes Delamarre, op. cit., p. 207).
13 Annuaire pour l’an XII...,op. cit., p. 129.
14 BSAG, 1959, p. 166.
15 Annuaire pour l’an XII..., op. cit., p. 129.
16 Arch. dép. du Gers, I 3785, fol. 409 v° (Lupiac, 31-X-1621) I 3788, fol. 4 (Lupiac, 3-I1627).
17 A.G. Haudricourt et M. J.-Brunhes Delamarre, op. cit., p. 207-208
18 H. Polge, « L’araire gascon », art. cit., p. 328 ; « Position des mains et orientation du versoir dans la charrue gersoise traditionnelle », BSAG, 1959, p. 149-168 (avec reproduction de l’article de Charles Lanoue du Bulletin... de la Société Libre d’Agriculture (10 prairial an VIII) ; A.G. Haudricourt et M. J.-Brunhes Delamarre, op. cit., p. 362-364 ; G. Cornet, Le paysan et son outil..., op. cit., p. 58.
19 Les inventaires des notaires de Lupiac sont les plus précis à ce sujet (Arch. dép. du Gers, I 3780 à I 3789) ; voir par exemple, un coutre et une reilhe pesant 18 livres (I 3785, fol. 265, Aignan, 6-VII-1621) ; deux coutres et deux areilhes pesant 18 livres (I 3780, fol. 223, Meymes, 5-XI-1616), une reilhe du poids de 12 livres (I 3804, fol. 147 v°, Lupiac, 8-XII-1577) etc.
20 D’après une enquête de la Société d’Agriculture du Gers (1798), publiée par H. Polge, « L’araire gascon », art. cit., p. 337.
21 Ainsi que le recommande Olivier de Serres : « À la charrue faut fermement ajouter un grand Cousteau, dont la pointe, tendant en bas, fendra la motte pour préparer la voie au soc » (Le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs, Arles, Actes Sud, 1997, p. 123).
22 Arch. dép. du Gers, 3 E 9981, no 125.
23 Arch. dép. du Gers, 3 E 13786, fol. 6 v° (Bernède, 9-I-1656) ; 3 E 99890, no 199 (Tasque, 15-XII-1727).
24 Arch. dép. du Gers, 3 E 13525, fol. 539 v° (Cahuzac, 19-XII-1594).
25 Arch. dép. du Gers, I 3785, fol. 387 (Boulouch, 10-X-1621).
26 A.G. Haudricourt et M. J.-Brunhes Delamarre, op. cit., p. 365.
27 Sur les outils utilisés pour le labour à main, G. Cornet, Le paysan et son outil..., op. cit., p. 118-132.
28 Prononcez paloun.
29 Dans un inventaire, figurent 29 rangées de vignes déchaussées avec la bêche (Arch. dép. du Gers, 3 E 9987, fol. 359, Hauroles, 26-VI-1743) ; voir aussi Annuaire pour l’an XII..., op. cit., p. 129-132.
30 Annuaire pour l’an XII..., op. cit., p. 132.
31 Arch. dép. du Gers, 3 E 13525 : 12 ferris pesant 18 livres (Riscle, 6-XII-1594) ; I 3788, fol. 4 : 14 herris pesant 14 livres (Lupiac, 3-I-1627) ; I3785, fol. 409 v° : « Une rascle avec ses ferres » (Lupiac, 3-X-1621).
32 Arch. dép. du Gers, 3 E 9981, no 26 (7 herris), no 60 (14), no 61 (7), no 91 (7), no 125 (24), no 137 (24), 3 E 9980, no 199 (12) etc. En Béarn, au xve siècle, 16 pointes semble le plus courant (Pierre Luc, Vie rurale et pratique juridique en Béarn aux xive et xve siècles, Toulouse, Boisseau, 1943, p. 129). Curieusement, Henry Polge pense que la herse n’est apparue en Gascogne que vers 1840 (« Les techniques pré-industrielles... », art. cit., p. 403).
33 C. Lanoue, Mémoire...sur le canton de Saramon, BSAG, 1954, p. 29 et 44.
34 H. Polge, « L’araire gascon », art. cit., p. 334-335.
35 « Un routé garni » (Arch. dép. du Gers, I 3785, fol. 409 v°, Lupiac, 31-X-1621). S’agirait-il dans ce cas d’un rouleau garni de pointes de fer, dont Olivier de Serres préconise l’usage sous le nom de « herse roulante » ? (Théâtre d’Agriculture..., Arles, Actes Sud, 1997, p. 124).
36 Annuaire pour l’an XII...,op. cit., p. 131 ; signalons également deux champs labourés et aplanis avec un terroir (Arch. dép. du Gers, 3 E 9987, fol. 359 (Hauroles, 26-VI-1743).
37 Arch. dép. du Gers, 3 E 9987, fol. 318 : « milloc travaillé avec l’arrazère en long et en travers » (Arparens, 7-II-1743). Sur l’antériorité de cet outil, Gilbert Loubès, « Inventaires de mobilier et outillage gascons au xve siècle », Actes du 94e Congrès national des Sociétés savantes tenu à Pau, Paris, Bibliothèque nationale, 1972 tome II, p. 600 où l’arrazère se trouve inventoriée avec coutre et reilhe : « unam razeriam ferri et unum cote et unam reilham ferri » (Lupiac, 18-III-1441). Il est étonnant que l’abbé Loubès, qui connaissait bien la campagne gasconne et le gascon, ne soit pas parvenu à identifier cet outil (voir le lexique publié à la fin de son travail, p. 625).
38 Arch. dép. du Gers, 3 E 9987, fol. 318 (Arparens, 7-II-1743) ; 3 E 9986, no 71 : « Une arrazère fort petite » (Magnan, 26-VI-1738).
39 Managlé pour l’Atlas linguistique qui en présente un modèle planche 256.
40 H. Polge, « Les techniques pré-industrielles... », art. cit., p. 395.
41 Arch. dép. du Gers, 3 E 9980, no 197 (Tasque, 15-XII-1727).
42 Ces broussailles étaient localement appelées baste ou thuie (francisation du gascon touya) : « Un daillot pour faucher de la baste » (Arch. dép. du Gers, 3 E 13524, fol. 163 v°, Riscle, l-V-1620) ; « deux dailhes pour couper la tuye » (3 E 1664, fol. 89, Arparens, 17-X-1616).
43 « La fourche est rarement mentionnée » en Béarn aux xive et xve siècles (P. Luc, Vie rurale..., op. cit., p. 129).
44 Les inventaires de la série Q utilisent le terme « charrette » pour désigner le char à quatre roues, tombereau pour la charrette à deux roues.
45 « Deux chars garnies de roues, bonilhes et anneaux » (Arch. dép. du Gers, 3 E 8128, Manciet, 31-XII-1667) ; « Deux chards garnis de roues ferrées de toute ferrure, garnis d’ailleurs de perches et de balances » (3 E 8152, fol. 525 v°, Manciet, 18-XI-1743) ; « Un char bon, garni en entier de ferrures, boucles et anneaux » (Q 95, métairie de balluhet, à Castelnau d’Anglès, 2-X-1793). Sur ces outils, H. Polge, « De la charge utile des moyens de transport usuels dans le Sud-ouest et de ses incidences sur la vie économique régionale », BSAG, 1968, p. 88-105.
46 « Deux tombereaux avec une bonilhe de fonte et seize anneaux de fer » (Arch. dép. du Gers, 3 E 9980, no 199, Tasque, 15-XII-1727).
47 Arch. dép. du Gers, I 4060, fol. 122v° (1556).
48 Par exemple, Arch. dép. du Gers, Q 95 : inventaire de la métairie de laretet, à Peyrusse-Grande ; « Elle ne coûte entière, neuve et toute ferrée, que quinze ou dix-huit francs » (Annuaire pour l’an XII..., p. 129).
49 Car c’est cet animal qui est généralement utilisé (H. Polge, « L’animal de labour en Gascogne », in Jean-Louis Fossat et H. Polge, Ethnographie des pratiques et ethnographie du langage, Toulouse, Institut d’études Méridionales, 1976, p. 26-79).
50 Arch. dép. du Gers, I 3802, fol. 22 v° (Lupiac, 6-IX-1650).
51 Arch. dép. du Gers, 3 E 8128 : « Un jung cabé avec juilhes en bon estat et trois jungz codés » (Manciet, 31-XII-1667).
52 Arch. dép. du Gers, 3 E 6121, fol. 325 v° : « Un jeu cabé avec ses juilhes en bon estat » (Manciet, 29-XI-1741).
53 « Ne pas couper d’arbre sur pied sauf pour les outils aratoires » (Arch. dép. du Gers, I 4024, fol. 148, Biran, 18-IX-1601) ; « Ne couper aucun arbre au pied sauf qu’il soit utille pour les ferrements aratoires » (I 3780, fol. 148 v°, Lupiac, 30-IX-1612).
54 Arch. dép. du Gers, 3 E 9981, no 125 et 137 (Termes, 1729).
55 Ces moyennes sont représentatives puisque, dans le premier cas 14 maîtres (sur 20) donnent 4 livres par paire et dans le deuxième 8 sur 20 fournissent 6 livres par paire, les autres ne s’en éloignant guère (5 ou 7 livres)
56 Arch. dép. du Gers, 3 E 9984, no 389 (Magnan, 6-X-1734).
57 C. Lanoue, « Mémoire sur le canton de Saramon », art. cit., p. 28-29 ; Annuaire pour l’an XII..., op. cit., p. 134-135.
58 Arch. dép. du Gers, I 4036, fol. 121 (Vic-Fezensac, 2-XII-1543).
59 Ibid., fol. 249 (Vic-Fezensac, 15-IX-1545).
60 Annuaire pour l’an XII..., op. cit., p. 153.
61 F. Brumont, Madiran et Saint-Mont. Histoire et devenir des vignobles, Biarritz, Atlantica, 1999, p. 165-170.
62 La livre de Toulouse équivalait à 408 grammes environ (Philippe Wolff, Commerce et marchands de Toulouse (vers 1350-vers 1450), Paris, Plon, 1954, p. XXVIII). On peut comparer ce poids à celui des charrues d’un grand domaine du Narbonnais en 1535 : 4,14 kg pour les reilhes, 4,7 pour les coutres (Emmanuel Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc, Paris-La Haye, Mouton, 1966, p. 80) ; pour les reilhes seules : 4 à 5 kg en moyenne (ibid., p. 79).
63 BSAG, 1954, p. 42.
64 BSAG, 1959, p. 161.
65 Arch. dép. du Gers, 3 E 9987, fol. 465 (Arblade Comtal, 10-VI-1744).
66 Par exemple, Arch. dép. du Gers, 3 E 6456, fol. 123, 129, 132 v°, 246 (l’Isle-Jourdain, 1655-1657).
67 F. Brumont, « Le métayage... », art. cit., p. 77-79.
68 Ibid., p. 94-95.
69 Maurice Bordes, D’Etigny et l’administration de l’Intendance d’Auch (1751-1767), Auch, Cocharaux, 1957, tome I, p. 39-43 ; F. Brumont, Madiran et Saint-Mont..., op. cit., p. 31-54.
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