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L’artisan au village

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Mireille Mousnier

Forges villageoises, forges minières : étude comparée

Marie-Christine Bailly-Maître

Texte intégral

1La forge dont il est question dans cet article désigne l'atelier dont la fonction est de façonner des objets, de les entretenir, de les réparer. Le même mot peut aussi désigner la forge d'affinage, où la loupe issue de l'opération de réduction doit être martelée, mais c'est un autre sujet.

2La forge est souvent le symbole de l'activité artisanale humaine, mais jusqu'à récemment elle restait assez mal connue. Les sources pour approcher la réalité physique et symbolique de la forge sont multiples : sources écrites, bien sûr, mais aussi iconographiques, archéologiques, archéométriques, ethnoarchéologiques et l'expérimentation.

  • 1 M. Ch. Bailly-Maitre, A. Ploquin, « Mines et forges au Moyen Âge et au début des Temps Modernes, r (...)

3Plusieurs articles ont déjà été publiés sur les forges, mais quasi exclusivement sur les forges minières1. Il est temps de brosser un tableau des connaissances plus large.

Les sources

  • 2 Pour la Provence, l'étude est réalisée par Ph. Bernardi, lamm-umr 6572 ; pour la Bourgogne par O. (...)

4Les sources textuelles sont rares et relativement médiocres avant le xive siècle. Une piste de recherche s'offre à l'étude : les inventaires après décès, les contrats de location ou de vente2. Ces documents décrivent parfois avec précision l'équipement d'une forge villageoise (voir ci-après le paragraphe sur l'outillage).

Forge avec soufflerie arrière et bâti circulaire ( xiiie siècle)
D'après P. Benoit et V. Cheize

  • 3 P. Benoit, V. Chieze, « Images des forges dans les manuscrits de la Bibliothèque nationale du xiii(...)

5Paul Benoit et Valérie Chieze, dans un article paru en 1990, recensaient un certain nombre de représentations iconographiques tirées des manuscrits de la Bibliothèque nationale, au total vingt-trois images3. Les auteurs concluaient en soulignant la rareté de ces données. En outre, l'image de la forge ayant souvent été reproduite, recopiée, se pose le problème de la fiabilité de la représentation.

  • 4 L'art des mines dans les Vosges, Pierres et Terre, caes/cnrs, Strasbourg, 2e semestre 1982 ; L'ima (...)

6Si l'on cherche à étendre le champ de la recherche iconographique, le fonds relatif aux mines et à la métallurgie livre des informations précieuses. En effet, sur un site minier la qualité de l'outillage joue un rôle capital dans la bonne marche de l'entreprise. Le forgeron et la forge occupent, par conséquent, une place de choix dans bon nombre de représentations figurées4.

  • 5 H. Marchesi, J. Thiriot, L. Vallauri, Marseille (Bouches-du-Rhône), Les ateliers de potiers du xii (...)
  • 6 M. Ch. Bailly-Maitre, J. Bruno Dupraz, « Brandes-en-Oisans. La mine d'argent des Dauphins (xie-xiv(...)
  • 7 P. Benoit, « La mine de Pampailly. xve-xviiie siècles » – Brussieu-Rhône, dara, alpara, Lyon, 1997 (...)
  • 8 J. Grandemange, « Le Samson, atelier et habitat d'une mine d'argent au xvie siècle », Pierres et T (...)
  • 9 Informations inédites de Isabelle Ganet.
  • 10 G. Demians d'Archimbaud, Les fouilles de Rougiers (Var), contribution à l'archéologie de l'habitat (...)
  • 11 M.-E. Gardel (dr.), Cabaret. Histoire et archéologie d'un castrum, cvpm, Maison des Mémoires, Carc (...)
  • 12 R. Francovitch, Rocca San Silvestro, Leonardo – De Luca editori, Ilva, Roma, 1991, 141 p.
  • 13 En préparation, une publication sous la direction de O. Maufras, Habitats, nécropoles et paysages (...)

7L'archéologie apporte le témoignage d'une réalité complexe où la part d'interprétation est parfois importante car souvent les vestiges conservés sont ténus. Ainsi sur le site urbain de Sainte-Barbe à Marseille5 des forgerons viennent occuper au début du xive siècle un quartier abandonné à la fin du xiiie siècle par les potiers. De cet épisode subsistent essentiellement des dépotoirs de scories, les structures se limitant à des fosses (pour le billot d'enclume, pour le bâti du soufflet), des calages (pour le bassin de trempe) et des aires de battitures. Pourtant l'archéologie est indispensable pour mieux comprendre le fonctionnement d'un atelier de forge. Ce sont d'abord les forges minières qui ont été étudiées car elles sont le plus souvent dans des sites abandonnés et assez bien conservées, au contraire des sites d'habitats où la continuité d'occupation a entraîné la disparition des vestiges anciens. C'est le cas des forges de Brandes (Dauphiné-xiie/xive s.)6, Pampailly (Lyonnais-xve s.)7, Le Samson (Lorraine – xvie s.)8. Depuis quelques années, des forges villageoises ou rurales commencent à sortir de terre et de l'ombre. La fouille des sites d'habitats désertés livre le plus souvent un abondant mobilier en fer : couteaux, chaînages, flèches, outils agricoles, etc. Il est bien évident que chaque village possède une ou plusieurs forges. Pour ne retenir que quelques exemples où des forges ont effectivement été étudiées, citons les villages de Lazer (Laragne-xie/xiiie s.)9, de Rougiers (Var xie/xive s.)10, de Cabaret (Aude-xiie/début xiiie s.)11, de San Silvestro (Toscane-xie/xiiie s)12. L'archéologie préventive apporte sa contribution au corpus. Les travaux entrepris sur le tracé du TGV Méditerranée ont mis au jour plusieurs petites structures de forges associées à des exploitations agricoles non intégrées à des villages, toutes datées des environs de l'an Mil13.

8L'archéométrie a pris une place déterminante dans l'étude des forges. Deux séries de vestiges peuvent être soumis à analyses : les objets et les déchets.

  • 14 I. Guillot, Ph. Fluzin, M. Clavel, G. Béranger, « Interprétation thermodynamique de la structure d (...)

9Tout objet a une histoire et en conserve la mémoire. L'étude métallographique des objets permet de connaître les compétences du forgeron dans la mise en œuvre du métal (fabrication de l'objet), son art à assembler du fer et de l'acier (soudure), à réparer et entretenir des objets et outils. Les analyses micro et macrographiques apportent des informations sur la nature du métal utilisé (fer doux, acier plus ou moins carburé), sur la trempe... Les techniques de mise en forme apparaissent, comme les modes d'assemblage fer/acier. L'objet peut provenir d'un lopin formé de divers morceaux de récupération corroyés et assemblés à la forge ou d'un lingot de fer... De même que l'on peut connaître les traitements thermiques ou thermochimiques, cémentation, carburation, nitrocarburation14

  • 15 A. Ploquin, « Une base dévolue aux compositions chimiques des scories et produits associés à la pa (...)

10Chaque opération produit des déchets qui lui sont plus ou moins caractéristiques avec des variantes dues aux spécificités de l'atelier. Les déchets résultant du travail de la forge de transformation sont généralement peu importants au regard de ceux de la réduction. Ils sont cependant essentiels à la recherche. C'est pourquoi il est absolument nécessaire de cartographier avec précision la répartition de ces résidus au moment de la fouille, afin d'avoir des informations sur l'organisation spatiale du travail. En alternance avec des phases de réchauffage dans le foyer de forge, le forgeron travaille sur l'enclume pour mettre en forme ou souder les objets de fer. L'étude paléométallurgique porte sur les battitures, les scories en calottes et les déchets autres15. Les déchets les plus caractéristiques du martelage sont les battitures, petites plaquettes ou billes d'oxydes de fer et, souvent de silicates, qui se détachent, plus ou moins fondues, de la surface du fer au cours du martelage. Elles sont plus abondantes à proximité de l'enclume. Les diverses matières fondues peuvent s'accumuler dans le foyer et former un bain qui se solidifie en une scorie en forme de calotte. Fréquemment, les « décapants » apportent une contribution qui peut être importante à la formation des culots de forge, notamment au moment des soudures. La morphologie du culot indique si la ventilation a été latérale ou arrière ; sa structure et sa composition renseignent sur les ajouts tels que les décapants (analyse chimique).

BRANDES : FORGE MINIERE
Forge minière de Brandes ( xiiie siècle)
Dessin GEMA. Mise au propre Marion Baudrand

  • 16 M. Ch. Bailly-Maitre, « La métallurgie préindustrielle. Ethnographie, expérimentation, archéologie (...)

11L'apport de l'ethnoarchéologie concerne à la fois le domaine technique et symbolique. L'observation des forgerons qui pratiquent encore leur art dans les sociétés traditionnelles (Afrique, Asie) restitue des gestes16. Cette gestuelle contemporaine « colle » assez bien à la réalité archéologique pour le Moyen Âge. Elle permet également de saisir quelques tours de main de forgeron. C'est également une source importante pour cerner la place du forgeron dans la société médiévale.

12Pourquoi tenter une comparaison entre forge villageoise et forge minière ? Deux raisons principalement. La première tient à la rareté des forges villageoises actuellement étudiées, alors que les travaux portant sur les sites miniers ont permis de mettre au jour plusieurs forges bien datées. La seconde est d'ordre spéculatif : les forges minières, en particulier celles qui sont liées à des exploitations de métal précieux, ont-elles bénéficé d'équipements meilleurs, les forgerons étaient-ils de meilleurs techniciens ?

13En réalité, on le verra, les deux types d'ateliers sont assez semblables dans leur organisation interne, voire dans l'outillage. Pourtant quelques indices apparaissent en faveur de l'introduction précoce d'améliorations techniques sur les sites miniers, comme on le verra plus loin.

Place de la forge dans les entreprises minières et les villages

  • 17 V. Biringuccio, De la pirotecnia, Libri X, Venise, 1546, traduction française, La pyrotechnie ou a (...)
  • 18 M. Ch. Bailly-Maitre, « Tradition et innovation dans les mines médiévales », L'innovation techniqu (...)

14Sur les sites miniers, la place de la forge est systématiquement sur le carreau minier. Les traités du xvie siècle le prescrivent. Le signor Vanoccio Biringuccio dans son ouvrage De la pirotecnia, conseille avant même d'ouvrir une nouvelle mine, de faire deux constructions, l'une pour la forge et l'autre pour le logement des mineurs, sorte de maison du poêle17. Si les théoriciens évoquent le sujet à la Renaissance, la pratique se vérifie déjà au xiiie siècle sur le site de Petra Alba (Gard)18, pour perdurer les siècles suivants à Pampailly, au Samson. Dans l'iconographie du début des Temps Modernes la forge minière est au centre de la composition. Le cas de Brandes est un peu particulier car les filons s'ouvrent au cœur du village. Sur les quatre forges fouillées, deux sont réellement au débouché de la mine, les deux autres sont dans le village, mais en bordure de vastes effondrements de terrain qui peuvent être liés à l'exploitation minière.

  • 19 « Montségur, 13 ans de recherches archéologiques 1964-1976 », bulletin du Groupe de recherches arc (...)

15Le village de Cabaret n'a pas encore été entièrement fouillé, mais d'ores et déjà trois forges ont été étudiées. Deux – les bâtiments II et XV – sont sises dans le noyau castrai, ce qui leur confère une place privilégiée ; la troisième – bâtiment IX – est dans le village. Sur le site de San Silvestro l'activité est double. Un bâtiment, situé à l'extérieur de l'enceinte du village, abritait un bas-fourneau pour réduire le fer. La forge de transformation était située à proximité. Les deux ateliers, tout en étant à l'extérieur de l'enceinte, étaient directement sous la surveillance seigneuriale matérialisée par la rocca qui domine le village. À Montségur, des scories de fer ont été retrouvées dans une des pièces du corps de logis du château, sans plus de précision19. À Rougiers, le bâtiment identifié comme une forge est à l'extérieur du castrum.

Pince de forgeron de Brandes (xiiie siècle).
Dessin GEMA

16Le nombre d'exemple est encore trop restreint, l'échantillonnage ne serait pas pertinent, mais il serait intéressant de savoir si les forges ont un statut différent selon qu'elles sont liées directement au château ou non, et selon leurs productions (outils agricoles ou armement).

Organisation de l'espace de travail

17Un atelier comporte nécessairement un foyer, un ou deux soufflets, une enclume, un baquet de trempe et éventuellement des aménagements annexes tels que stockage du combustible ou stockage de vieux fers attendant d'être réutilisés ou réparés.

18L'article de Paul Benoit et Valérie Chieze, à partir de sources iconographiques, proposait un certain nombre de remarques : il fallait attendre le xve siècle pour que le foyer de forge soit intégré à l'intérieur d'un bâtiment, que le soufflage devienne latéral et non plus arrière, que le foyer cesse d'être dans un bâti circulaire mais rectangulaire.

19Que nous apprend l'archéologie ?

20Les forges peuvent être installées dans des bâtiments dès les xe-xie siècles, comme le montrent les structures mises au jour lors des fouilles liées au TGV Méditerranée à Bourbousson, Saint-Martin et Les Vignarets, pour les plus anciens, jusqu'aux exemples du xvie siècle. Seule exception, à Lazer, sur un site xiiie s., la forge semble implantée sur une aire ouverte.

21L'atmosphère des ateliers est confinée, sombre (le forgeron doit voir la couleur du feu et du métal). Le sol est très charbonneux, très induré et cuit, riche en battitures. L'impression de confinement est renforcée par la petite taille de ces ateliers : en moyenne 20 m2 à Brandes, 20 à 50 m2 à Cabaret, mais alors la pièce d'habitation est incluse dans la surface totale, 28 m2 à Pampailly, 25 m2 à San Silvestro, 57 m2 pour la forge du Samson. Dans ce dernier cas, l'atelier est chargé d'entretenir l'outillage d'une grande exploitation minière xvie siècle (pointerolles, masses, coins...) ; il abrite trois foyers ayant fonctionné en même temps.

22Sur le site de Cabaret, les trois forges fouillées sont toutes constituées de deux pièces et comportent plusieurs foyers, dont un seul est consacré à la métallurgie. L'archéologue qui étudie le site identifie les pièces annexes à la forge proprement dite comme des pièces d'habitation. Cette organisation spatiale rappelle des dispositifs vus sur d'autres sites. À Pampailly, une pièce d'habitation est adjointe à la forge selon un modèle que l'on retrouve sur les trois états d'occupation de l'atelier entre le xive et le xve siècle. À Brandes, au contraire, atelier et habitat sont nettement dissociés. Cela semble être le cas également à Lazer. Le bâtiment XV de Cabaret apporte des informations complémentaires : les deux pièces qui le composent sont séparées par un dénivelé de 0 m 90, le foyer est implanté entre les deux. Le sol très noir est jonché de déchets métalliques ; plusieurs centaines de scories y ont été prélevées. L'étude des structures montre un bâtiment partiellement couvert, dans la partie surélevée. La présence d'appentis en partie ouverts en avant de l'espace confiné de la forge semble avérée également à San Silvestro, à Brandes, mais également sur la forge faite de matériaux légers représentée en illustration de l'ouvrage de V. Biringuccio, pour la première moitié du xvie siècle.

23L'organisation interne de la forge est avant tout fonctionnelle. Dans un espace réduit le forgeron a, à portée de main, le foyer, l'enclume, le bassin de trempe.

24L'emplacement de l'enclume est matérialisé par un trou pour recevoir le billot de bois et par une aire riche en battitures tout autour. L'enclume est toujours immédiatement à côté du foyer – moins de 1 m – de façon à ce que le forgeron n'ait pas à se déplacer, ce qui provoquerait un début de refroidissement du fer.

Forge minière ( xvie siècle)
V. Biringuccio De la Pirotecnia

25Les vestiges archéologiques des soufflets sont souvent inexistants. Seules l'observation archéométrique ou la morphologie des scories en calottes, quand elles sont conservées, fournissent quelques informations. Des exemples de soufflerie latérale sont cependant attestés dès le Moyen Âge. À Lazer le soufflet est logé dans une petite pièce annexe au foyer ; il communiquait avec le foyer par une ouverture pratiquée dans la paroi entre les deux réduits. Soufflerie latérale également à Brandes où les trous de poteaux supportant le soufflet ont été retrouvés. Soufflerie latérale aussi à San Silvestro dans le bâtiment du bas-fourneau (il ne subsiste aucun indice pour la forge de transformation), selon une disposition exactement identique à celle de Lazer. Soufflerie latérale, enfin, dans la forge de Pampailly.

Forge villageoise de Lazer. Cliché I. Ganet

Baquet de trempe de la forge de Lazer. Cliché I. Ganet

26L'iconographie ne montre que des foyers surélevés, la présence d'un mur à l'arrière limitant la déperdition de chaleur. La structure du foyer est en fait différente selon les sites. Dans les forges rurales de l'an mil, le foyer est à même le sol, juste matérialisé par quelques pierres chauffées sur un niveau cuit. Même situation pour les forges urbaines début xive siècle liées au quartier de forgerons Sainte Barbe de Marseille. Le critère urbain/rural et chronologique ne joue pas, par conséquent. De même que le fait que la forge soit minière ou villageoise n'est pas un facteur discriminant. Ainsi la forge xiiie siècle de Lazer a un foyer installé sur un bâti surélevé de 0 m 80 environ au-dessus d'une sorte de niche pour stocker du combustible ou tout autre matériel. Dans le cas des ateliers de Brandes, les foyers sont bien sur des bâtis rectangulaires en pierres, mais la hauteur conservée va de 0 m 60 à 0 m 25 au-dessus du sol d'occupation. À Samson, la hauteur des trois foyers xvie siècle est respectivement de 0 m 30, 0 m 55 et 0 m 90. À Pampailly, le foyer de la forge xve siècle n'est qu'à 0 m 15 au-dessus du sol (mais le sommet de la structure a certainement été arasé), alors que le plus ancien, situé immédiatement sous la forge xve siècle, semble être à même le sol. Le bâti qui supporte les foyers est généralement rectangulaire. À Cabaret pourtant, la forge qui occupe le bâtiment II conserve une sole semi-circulaire de 1 m2, faite d'une argile très cuite, charbonneuse, contenant de nombreuses scories. Le foyer est installé dans une pièce sans communication avec l'extérieur, peut-être obscure (pour la couleur du feu et du métal). Le foyer de forge de Pampailly est également semi-circulaire.

27Si les cas de figures sont différents d'un site à l'autre quant à la forme et la hauteur du bâti du foyer, conformément aux représentations graphiques, les structures foyères sont toujours adossées à l'un des murs de l'atelier. Ces feux de forge possédaient-ils des cheminées pour une meilleure ventilation ? La position quasi systématique contre un mur pourrait être un élément de réponse.

28Il ne semble pas que ces ateliers, qu'ils soient ruraux ou liés à une entreprise minière, aient utilisé l'énergie hydraulique dans les cas retenus pour cette étude. Cela n'empêche pas que l'eau soit indispensable, ne serait-ce que pour la trempe des métaux. La structure de trempe peut être un équipement réduit. À Lazer, une simple auge en pierre remplit cet office ; à Brandes ou au Samson il s'agit d'un véritable bassin creusé dans le sol, alimenté en eau par un caniveau. La forge XV de Cabaret possède également un bassin taillé dans le socle rocheux, une citerne se trouve immédiatement au-dessus. On ne peut cependant pas affirmer qu'il y ait un lien fonctionnel entre les deux. Les deux autres forges se trouvent en bordure d'un ruisseau.

29À Cabaret, à Brandes, à Rougiers, les ateliers possèdent des banquettes contre un ou plusieurs murs. La fonction de ces banquettes reste, pour le moment, inexpliquée.

30On le voit, si la source iconographique est indispensable, elle est à utiliser avec précaution, en la confrontant aux autres types de sources chaque fois que cela est possible.

Outillage

  • 20 Archives du Vaucluse, notaires, fonds Pons, 1397, f° 119, pièce volante, original sur papier. Info (...)

31Les inventaires de forges provençales renseignent sur les outils et équipements que l'on trouve dans ce type d'atelier au xve siècle. L'inventaire de l'atelier du maréchal-ferrand à Roquemaure (Vaucluse), en 1488, énumère20 :

S'ensec l'inventari de las eysinas et ferramenta appertenens a ma botigua, laqualla ieu, Jehan Berard, eyssi dessoubz escrich, vole bailhar per via de vendicion de enfrus a mon compayre Ricau Chambon : Et premierament un enclume, una bougas, la tuiera de lasdichas bouges, dos mailhs, ung clotador, ung traverssier, dos tenailhas grandas, deos tenailhas petites, l'escayre, una estampa, ung ponson, unas grands tenalhas a ferar las rodas, una grosse claviera a fayre clavels de rodes, una claviera a fayre aultres clavels de portes, una claviera a fayre clavels a ferrar chevals, ung croc a tirar las rodes, dos mandriers de destrau, una lima, dos siseulx de plot, ung botavant, ung brocador, unas strussesa, ung banc per affilar les clavels, l'affilador, una escoba, ung curafuoc, una taula valent ung gros 1/2, ung chaliech, la canan de peyra, ung cabestor de chavailh.

32À la même époque, l'inventaire des biens de Jacques Cœur dressé par le procureur Dauvet au moment de leur saisie donne une liste de l'outillage qui équipait les forges de Pampailly : grande et petite enclumes, soufflets, marteaux de forge, paires de pinces, ciseaux à tailler fer, meule à fer, clouères...

33L'article de P. Benoit et V. Chieze déjà cité constatait que les pinces de forgeron étaient à mors et manches courbes jusqu'au xvie s. Ce n'est qu'à ce moment-là que les forgerons utilisent des pinces à mors et manches droits comme les tenailles actuelles.

  • 21 Montségur, op. cit., p. 199.
  • 22 M. Cima, Archeologia del ferro, sistemi materiali e processi dalle origine alla Rivoluzione Indust (...)

34Là encore l'archéologie permet de reculer dans le temps l'usage de pinces de forgeron à manches droits. À Brandes, sur le site extractif du Lac Blanc, elles sont en usage dès le xiiie siècle. Les manches sont dissymétriques et fonctionnels, l'un se termine par un bout quadrangulaire, l'autre par une extrémité pointue. Sur le site de Rougiers ont été découverts une tenaille à manches droits et un petit marteau identifié comme marteau de bourrelier, mais qui peut aussi trouver sa place dans une forge. À Montségur, une paire de tenailles a également été présentée dans une publication ancienne, mais sans précisions sur le contexte de découverte21. Dans ce dernier cas, il n'est pas certain que cet outil soit lié au travail de la forge. La question de la chronologie des formes de manches est loin d'être résolue car un auteur italien, Marco Cima, présente dans son ouvrage des pinces à manches droits provenant de fouilles de sites antiques22.

35Seuls les textes et l'iconographie apportent des informations sur les soufflets. Le coût d'un soufflet est celui des pièces de cuir et de l'armature, de l'entretien et graissage du cuir, de l'apprenti pour l'actionner car, avant le xvie siècle, il est peu probable que les forges rurales aient utilisé l'énergie hydraulique.

  • 23 Pour en savoir plus sur les enclumes, lire : V. Husa et al. Hommes et métiers dans l'art du xiie a (...)

36L'outil à la fois le plus coûteux et aussi le plus symbolique est l'enclume, le plus coûteux car il faut une masse importante de fer. En outre, c'est un outil difficile à réaliser car l'enclume doit être apte à recevoir des chocs à répétition. L'archéologie ne livre pas d'enclume, objet jamais abandonné ou perdu en raison de son prix. L'iconographie montre à peu près toujours une enclume de type bigorne. Il existe, dès le xiiie siècle, une grande variété de formes d'enclumes : enclumes tas, bigornes, enclumes spécialisées avec une seule bigorne...23

Travail-Productions

37L'iconographie médiévale met en scène le forgeron dans son atelier. Le travail se fait à un ou deux hommes, le second étant généralement un apprenti ; ils travaillent toujours debout.

38On l'a vu, la hauteur du foyer est en réalité très variable. Sur les trois sites ruraux de Bourbousson, Les Vignaret et Saint Martin et sur le site urbain de Marseille ils sont installés au ras du sol, ce qui suppose que le forgeron travaille assis, qu'il a à portée de bras l'enclume. Sur l'ensemble des sites considérés dans cet article, compte tenu de l'exiguïté des ateliers, il est difficile d'imaginer plus de deux hommes. Le forgeron travaille avec un minimum de déplacements, dans une pièce généralement sombre. Le rôle de l'apprenti doit être d'actionner le soufflet et d'assister le maître lors du martelage, comme le montrent les représentations figurées.

  • 24 L'accroissement des objets en fer à partir du xive siècle est peut-être à mettre en relation avec (...)

39Certes, les forges villageoises ne produisent pas la totalité du mobilier métallique nécessaire à l'armement, la vie quotidienne, l'agriculture et l'artisanat. Une part importante doit être importée depuis des centres producteurs. Mais certains objets ont certainement été fabriqués sur place, tous au moins doivent être entretenus. Les sites de Rougiers, de Cabaret ont livré un abondant mobilier métallique. La forge II de Cabaret contenait des fers à mulets, des fers de traits, de très nombreux clous de maréchalerie, une monture de fourreau et enfin, pièce exceptionnelle, un soc d'araire. G. Démians d'Archimbaud constatait, pour Rougiers, un net accroissement des objets en fer à partir des xive et xve siècles qu'elle interprétait comme un signe de valeur croissante de ce métal par rapport aux alliage cuivreux qui dominent pour les siècles antérieurs. Mais cela peut aussi signifier que le travail des forgerons gagne en savoir-faire, en puissance de production24, etc. Même si l'on veut limiter le travail des forges à l'entretien des objets, on constate que très tôt la présence d'une forge est considérée comme indispensable sur tout site d'habitat. Les exemples de Bourbousson, Les Vignaret et Saint Martin donnent l'image de petites forges rurales à usage limité aux quelques maisons associées à ces structures.

40Les compétences du forgeron se mesurent grâce à l'étude métallographique des objets.

  • 25 V. Biringuccio, De la Pirotecnia, op. cit.
  • 26 P. Merluzzo, C. Forrieres, « Les premières étapes du travail du fer », op. cit.

41Ainsi l'étude des outils de mine montre que le forgeron sait parfaitement faire des soudures solides et lier fer/fer et fer doux/acier, c'est-à-dire qu'il sait le temps nécessaire pour atteindre le « blanc soudant », trouver un équilibre entre les seuils de soudabilité de ces deux matériaux. Et pourtant, encore au xvie siècle, le signor Vanoccio Biringuccio insiste sur la difficulté qu'il y a à assembler ces deux matériaux25. L'auteur conseille d'utiliser pour les soudures du sable, tuf ou autre terre qui fond (ou se liquéfie) afin que lorsque le fer chauffe à blanc, elle le protège de l'oxydation qui pourrait fragiliser les soudures. L'archéologie apporte la preuve que cette pratique est connue des forgerons médiévaux. À Brandes, à côté du foyer se trouve systématiquement une réserve d'argile très pure ayant servi de décapant ; même chose sur les forges du Samson avec un stockage de grès (sables). Cet usage, connu par l'archéologie, par les traités Renaissance, a été démontré par l'expérimentation lors de la venue d'un forgeron japonais, « trésor culturel vivant » au musée du fer de Nancy en 198926. Le maître a fabriqué un sabre de samouraï en partant du minerai. Cette expérimentation a apporté beaucoup d'informations, et notamment sur les soudures.

  • 27 M. Ch. Bailly-Maitre, A. Ploquin, « Brandes-en-Oisans. Archéologie et paléométallurgie d'un villag (...)
  • 28 I. Guillot, A. Conin, Ph. Fluzin, « Mise en forme des outils des mineurs aux xve et xvie s. en Fra (...)

42Les outils miniers de Brandes sont faits de quatre bandes d'acier soudées à la forge27. Les pointerolles de Pampailly attestent que le forgeron du xve siècle pratique le corroyage pour assembler divers morceaux de fer de récupération et renforce l'extrémité des pointerolles par des inserts d'acier en gueule de loup28. Au Samson, l'un des trois foyers est spécialisé dans les soudures.

43Sur les sites de Bourbousson, Les Vignaret et Saint Martin l'importance des calottes assez épaisses et la présence de battitures en billes indiquent que l'on a atteint des températures supérieures à celles requises par la simple mise en forme et que l'on a donc procédé à des travaux de type soudure relativement fréquents.

44Ainsi donc, la pratique de la soudure, et en particulier de la soudure de deux matériaux différents, n'est pas un secret pour les forgerons du Moyen Âge.

  • 29 A. Th. Rendu, « La main-d'œuvre d'une grande exploitation minière du xve s. : la mine de Pampailly (...)

45Manifestement, les forges minières sont spécialisées dans la production d'objets nécessaires à la mine. À Pampailly c'est particulièrement net puisque les comptes l'indiquent29. Le forgeron est alors un personnage très bien payé. C'est un spécialiste qui ne fournit ni fers à chevaux, ni clous, tous objets provenant de la forge de Sain Bel. À Brandes, en l'état actuel des connaissances, il est plus difficile de savoir si les forges fouillées étaient réservées à la mine ou bien si elles assuraient également les besoins du village. Quant aux forges villageoises, il est peu probable qu'elles aient été spécialisées dans certains types de production. Cependant la question reste ouverte pour les ateliers directement liés aux châteaux et peut-être à l'armement.

Conclusion

46On perçoit bien, au travers de la démonstration, la difficulté qu'il y a à parler d'artisanat, et en particulier des forges. L'échantillonnage reste encore trop restreint pour prétendre connaître cette activité dans toute sa complexité. Il faut multiplier les études de cas et pratiquer sans cesse des aller-retour entre les textes, l'iconographie, les analyses, l'archéologie...

  • 30 M. Ch. Bailly-Maitre, « La métallurgie préindustrielle », op. cit. ; Cl. Lévi-Strauss, « La potièr (...)

47Si l'on tente de revenir au titre de cet article : Forges villageoises et forges minières : étude comparée, quelques grandes lignes se dégagent. Le forgeron, dans tous les cas, jouit d'un statut valorisant. Les sources écrites et ethnoarchéologiques l'attestent30. Il travaille un matériau stratégique. L'organisation interne des ateliers semble être essentiellement dictée par la fonctionnalité, on l'a vu, les critères chronologiques, urbain/rural, villageois ou minier ne sont pas déterminants. Les forgerons connaissent le corroyage et les soudures fer/acier.

  • 31 Graduel offert à l'église de St Dié par les mineurs de La Croix-aux-Mines et dont les enluminures (...)

48Quelques éléments cependant peuvent distinguer les forges minières des forges villageoises. Leur spécialisation, tout d'abord. L'utilisation, au moins au xvie siècle, voire avant, de l'énergie hydraulique pour la soufflerie, ce qui nécessite un investissement important. Une soufflerie hydraulique est représentée sur le Graduel de St Dié (1513)31. L'usage précoce du charbon de terre dans certaines forges « industrielles », comme à Pampailly au xve siècle.

Notes

1 M. Ch. Bailly-Maitre, A. Ploquin, « Mines et forges au Moyen Âge et au début des Temps Modernes, réflexions autour de l'exemple de Brandes », Paléométallurgie du fer et culture, actes du symposium du Comité pour la sidérurgie ancienne, Sévenans, novembre 1990, Vulcain, Paris, 1995, p. 333-349 ; P. Benoit, I. Guillot, A. Ploquin, « Les forges minières au Moyen Âge et à la Renaissance : approche archéologique et paléométallurgique », Campagnes médiévales, l'homme et son espace, Paris, 1995, p. 639-652.

2 Pour la Provence, l'étude est réalisée par Ph. Bernardi, lamm-umr 6572 ; pour la Bourgogne par O. Chapelot, ehess.

3 P. Benoit, V. Chieze, « Images des forges dans les manuscrits de la Bibliothèque nationale du xiiie au xvie s. » L'image des mines et de la métallurgie du Moyen Âge à nos jours, Actes de la Table ronde du Groupe d'histoire des mines et de la métallurgie, Paris, 1987, Pierres et Terre, no 33, p. 11-20.

4 L'art des mines dans les Vosges, Pierres et Terre, caes/cnrs, Strasbourg, 2e semestre 1982 ; L'image des mines et de la métallurgie du Moyen Age à nos jours, Table ronde du Groupe histoire des mines et de la métallurgie, novembre 1987, Paris, Pierres et Terre, 33, mai 1990,172 p.

5 H. Marchesi, J. Thiriot, L. Vallauri, Marseille (Bouches-du-Rhône), Les ateliers de potiers du xiiie s. et le quartier Sainte-Barbe ( ve- xviie s.), daf , no 65 ; M. Ch. Bailly-Maitre, « L'arrivée des forgerons » (chapitre 2. 4), p. 48-55, La Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 1997.

6 M. Ch. Bailly-Maitre, J. Bruno Dupraz, « Brandes-en-Oisans. La mine d'argent des Dauphins (xie-xive s.) Isère », dara , no 9, alpara, Lyon, 1994,169 p.

7 P. Benoit, « La mine de Pampailly. xve-xviiie siècles » – Brussieu-Rhône, dara, alpara, Lyon, 1997,137 p.

8 J. Grandemange, « Le Samson, atelier et habitat d'une mine d'argent au xvie siècle », Pierres et Terre, 34, mai 1990, p. 116-120.

9 Informations inédites de Isabelle Ganet.

10 G. Demians d'Archimbaud, Les fouilles de Rougiers (Var), contribution à l'archéologie de l'habitat rural médiéval en pays méditerranéen, éd. du cnrs, cra, Valbonne, 1980,724 p.

11 M.-E. Gardel (dr.), Cabaret. Histoire et archéologie d'un castrum, cvpm, Maison des Mémoires, Carcassonne, 1999, 966 p.

12 R. Francovitch, Rocca San Silvestro, Leonardo – De Luca editori, Ilva, Roma, 1991, 141 p.

13 En préparation, une publication sous la direction de O. Maufras, Habitats, nécropoles et paysages dans la moyenne et basse vallée du Rhône ( viie- xve s.). Cet ouvrage présentera en particulier les sites ayant livré des forges – V. Bastard, « Un petit habitat et sa forge autour de l'an Mil », Bourbousson 2 (Crest, Drôme) – J.-M. Lurol, « L'établissement de l'an Mil aux Vignarets » (Upie, Drôme), E. Henry S. Martin, « Les occupations médiévales du site de Saint-Martin 1 » (Chabrillan, Drôme), ainsi qu'un article de synthèse sur les forges M. Ch. Bailly-Maitre, A. Ploquin, « Les forges médiévales de la section Rhône-Alpine du tgv Méditerranée ».

14 I. Guillot, Ph. Fluzin, M. Clavel, G. Béranger, « Interprétation thermodynamique de la structure d'outils miniers du xve et du xviiie siècles », Matériaux et techniques, oct.-nov., 1987, p. 411-419.

15 A. Ploquin, « Une base dévolue aux compositions chimiques des scories et produits associés à la paléométallurgie », P. Benoit, Ph. Fluzin éd. Paléométallurgie du fer et culture, Actes du symposium international du Comité pour la sidérurgie ancienne, Belfort, Sévenans, 1990, Vulcain, 1995, p. 89-107.

16 M. Ch. Bailly-Maitre, « La métallurgie préindustrielle. Ethnographie, expérimentation, archéologie médiévale : étude comparative des gestes techniques », Table Ronde La transmission des connaissances techniques, Cahiers d'Histoire des Techniques, 3, 1995, p. 163-189 ; opération Katana, avec un maître forgeron japonais au musée du fer à Jarville en 1989, lire P. Merluzzo, C. Forrieres, « Les premières étapes du travail du fer en foyer de forge selon des procédés traditionnels japonais », P. Benoit, Ph. Fluzin, éd. Paléométallurgie du fer et culture, Actes du symposium international du Comité pour la sidérurgie ancienne, Belfort, Sévenans, 1990, Vulcain, 1995, p. 71-86 ; Ph. Andrieux, « Les témoins archéologiques et leur restitution expérimentale dans l'étude de la gestuelle et des conceptions culturelles : les liens possibles entre l'objectivité et la sensualité », ibid, p. 65-71

17 V. Biringuccio, De la pirotecnia, Libri X, Venise, 1546, traduction française, La pyrotechnie ou art du feu, Paris, 1556.

18 M. Ch. Bailly-Maitre, « Tradition et innovation dans les mines médiévales », L'innovation technique au Moyen Âge, VIe colloque de la Société d'archéologie médiévale, Dijon, octobre 1996, Archéologie aujourd'hui, édition Errance, 1998, p. 99-110.

19 « Montségur, 13 ans de recherches archéologiques 1964-1976 », bulletin du Groupe de recherches archéologiques de Montségur et environs, 1980,254 p.

20 Archives du Vaucluse, notaires, fonds Pons, 1397, f° 119, pièce volante, original sur papier. Information Ph. Bernardi, lamm-umr 6572, Aix-en-Provence.

21 Montségur, op. cit., p. 199.

22 M. Cima, Archeologia del ferro, sistemi materiali e processi dalle origine alla Rivoluzione Industriale, edizioni Nautilus, Torino, 1991, 254 p.

23 Pour en savoir plus sur les enclumes, lire : V. Husa et al. Hommes et métiers dans l'art du xiie au xviie s. en Europe Centrale, Paris, Gründ, 1967 ; P. Benoit, V. Chieze, Images des forges, op. cit. ; J. Rebiere, P. Remy, I. Guillot, P. Benoit, « Les enclumes tas galloromaines : le cas de Jouars-Pontchartrain », P. Benoit, Ph. Fluzin, éd. Paléométallurgie du fer et culture, Actes du symposium international du Comité pour la sidérurgie ancienne, Belfort, Sévenans, 1990, Vulcain, 1995, p. 501-509 ; R. Verdier, Glossaire du collectionneur d'outils, éditions du Cabinet d'expertise, Nancy, s d.

24 L'accroissement des objets en fer à partir du xive siècle est peut-être à mettre en relation avec l'introduction de métal produit par la méthode indirecte qui se développe à ce moment-là. C'est un large champs de recherche dont on ne débattra pas ici.

25 V. Biringuccio, De la Pirotecnia, op. cit.

26 P. Merluzzo, C. Forrieres, « Les premières étapes du travail du fer », op. cit.

27 M. Ch. Bailly-Maitre, A. Ploquin, « Brandes-en-Oisans. Archéologie et paléométallurgie d'un village de mineurs au Moyen Âge », colloque international Frühe Erzgewinnung und Verhüttung in Europa in Freiberg im Brisgau, octobre 1990, Archaologie und Geschichte, Jan Thorbecke Verlag Sigmaringen, 1993, p. 443-461.

28 I. Guillot, A. Conin, Ph. Fluzin, « Mise en forme des outils des mineurs aux xve et xvie s. en France », Mémoires et études scientifiques. Revue de métallurgie, sept. 1991 ; I. Guillot, Ph. Fluzin, « Interprétation structurale de l'élaboration et de l'utilisation d'outils miniers, Archéologie et laboratoire », Bulletin de la Société préhistorique française, t. 848, 1987, p. 248-256.

29 A. Th. Rendu, « La main-d'œuvre d'une grande exploitation minière du xve s. : la mine de Pampailly », Cahiers d'Histoire, 1983, no 4, p. 59-95.

30 M. Ch. Bailly-Maitre, « La métallurgie préindustrielle », op. cit. ; Cl. Lévi-Strauss, « La potière jalouse », Agora, Presses Pocket, no 7, Plon, 1985.

31 Graduel offert à l'église de St Dié par les mineurs de La Croix-aux-Mines et dont les enluminures représentent une partie de leur travail.

Table des illustrations

Légende Forge avec soufflerie arrière et bâti circulaire ( xiiie siècle)D'après P. Benoit et V. Cheize
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/24121/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 36k
Légende BRANDES : FORGE MINIEREForge minière de Brandes ( xiiie siècle)Dessin GEMA. Mise au propre Marion Baudrand
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/24121/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 188k
Légende Pince de forgeron de Brandes (xiiie siècle).Dessin GEMA
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/24121/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 36k
Légende Forge minière ( xvie siècle)V. Biringuccio De la Pirotecnia
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/24121/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 223k
Légende Forge villageoise de Lazer. Cliché I. Ganet
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/24121/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 245k
Légende Baquet de trempe de la forge de Lazer. Cliché I. Ganet
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/24121/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 250k

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