La viticulture italienne au Moyen Age
Recherches et acquis de l’historiographie récente
p. 67-91
Texte intégral
1Toujours attiré par les faits exceptionnels et les réalités singulières qui s’écartent de la norme, l’historien éprouve souvent des difficultés à reconnaître l’importance fondamentale qu’ont eu, dans le passé, des faits et des comportements tout à fait normaux, des réalités économiques et sociales de “longue durée”, pour reprendre la formule, heureuse et bien connue, de Fernand Braudel.
2C’est ainsi que, pendant des siècles, l’historiographie italienne a presque complètement ignoré cette dimension agraire et rurale qui a pourtant profondément marqué l’histoire de la péninsule jusque vers le milieu de ce siècle. En Italie, contrairement à ce qui se passa dans presque toutes les autres régions d’Europe, ce fut la ville, et non pas la campagne, qui conduisit, modela, et domina le cours de l’histoire. Mais il est tout aussi vrai que ce qu’on appelle la civilisation “urbaine” du Moyen Age italien fut en réalité – à l’exception d’un très petit nombre de cas particuliers parmi lesquels se singularisent Gênes et Venise – une civilisation “urbano-agraire”, ce dont les historiens italiens ne se sont rendu compte qu’avec un retard impardonnable par rapport à leurs collègues étrangers. La ville italienne du Moyen Age trouva en effet sa lymphe, nécessaire et inévitable, dans les campagnes environnantes sans lesquelles elle n’aurait certainement pas pu survivre, mais par lesquelles elle se trouva être en retour constamment et profondément conditionnée. Ceci pour des motifs de ravitaillement aussi évidents que fondamentaux, mais également du fait des liens multiples et très étroits, économiques, politiques et sociaux, riches de conséquences dans tous les autres secteurs de l’activité humaine, et qui influencèrent jusqu’aux représentations mentales et peut-être aussi aux goûts et aux modes artistiques et culturelles.
3C’est précisément cette relation inextricable et singulière qui constitue le caractère le plus original de l’histoire italienne, en particulier à l’époque médiévale, et non pas, comme on a toujours dit, la domination politique et économique de la ville. Emblématiques sont, à cet égard, les célèbres et séduisantes fresques peintes par Ambrogio Lorenzetti dans le palais communal de Sienne dans les années 1338-1339, qui veulent illustrer “les effets du Bon Gouvernement”. Elles représentent l’intérieur d’une ville grouillante d’hommes et d’activités artisanales et commerciales, adossée à une campagne savamment organisée et heureusement cultivée. Entre les deux mondes, la ville et la campagne, il existe une évidente solution de continuité représentée par le cercle des murailles ; pourtant, de nombreuses portes créent un contact permanent et facile entre ces deux mondes complémentaires, comme l’indique clairement le peintre siennois par la scène des passants, des cavaliers, des mulets et des chariots qui entrent et sortent de la ville aussi facilement qu’on passe de la maison au jardin1.
4L’historiographie italienne, on l’a dit, n’a pris pleinement conscience de ce monde rural qui enveloppe, pénètre et conditionne au plus haut point la ville médiévale, que durant les vingt-cinq dernières années, en concommitance certainement non fortuite avec les phénomènes d’industrialisation intensive, d’urbanisation accélérée et d’abandon des campagnes qui ont caractérisé l’Italie du dernier après-guerre. On pourrait dire, pour reprendre l’observation générale faite au début de ce texte, que l’historien italien, en parfaite cohérence avec sa déformation professionnelle, a découvert les campagnes au moment où elles étaient sur le point sinon de disparaître, du moins de voir considérablement réduit leur rôle dans le développement historique du pays, c’est-à-dire quand elles ont cessé d’être une réalité lourde de sens pour se transformer en réalité “minoritaire” – pour ne pas dire marginale –, et, de ce fait même, en une réalité qui a cessé d’être évidente, escomptée et familière.
5A dire vrai, l’histoire médiévale italienne est un argument sur lequel on a écrit bien avant 1960 et ce “boom économique” qui a marqué une très rapide réorganisation de la réalité traditionnellement paysanne de la Péninsule. Mais les préoccupations historiques manifestées dans ce domaine par l’école dite “économico-juridique” qui fleurit à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle2, furent interprétées et dénaturées, dans un premier temps à cause d’une optique presque exclusivement juridique qui réduisit, en pratique, l’histoire agraire ancienne à une histoire des contrats agraires3. Elles le furent ensuite par l’hégémonisme presque incontesté de l’école historique idéaliste de Croce, indubitablement de très grande valeur, mais qui ne pouvait avoir que bien peu de sympathie pour l’histoire de la production agraire, des techniques agricoles et du monde rural4.
6Quoi qu’il en soit, aucune des grandes histoires agraires européenes consacrées en totalité ou en partie au Moyen Age et publiées pendant les décennies médianes de notre siècle – de la première édition de la Cambridge Economic History of Europe aux ouvrages de Grand et Delatouche, de Slicher van Bath et de Duby5 – n’avait la possibilité de traiter de l’histoire agraire médiévale italienne, sinon superficiellement, pour la simple raison qu’une bibliographie spécifique faisait presque totalement défaut.
7En 1961, année que nous pourrons prendre comme point de départ des études modernes d’histoire agraire en Italie, au moment où Verhulst, traçant le bilan des études d’histoire agraire de l’Europe médiévale6 se lamentait de n’avoir trouvé aucune étude italienne à intégrer dans sa mise au point bibliographique, paraissait le livre d’Emilio Sereni sur la Storia del paesaggio italiano7. Presque exclusivement fondé sur des sources iconographiques, sur l’apport de la toponymie et de la linguistique historique, méthodologiquement très original, ce livre rencontra immédiatement un accueil favorable, quelques critiques aussi, et eut certainement la fonction d’éveiller l’intérêt de l’historiographie italienne aux thèmes neufs et bien particuliers de l’histoire agraire8.
8Les conséquences ne se firent pas attendre. En 1962 parut le premier numéro de la Rivista di storia dell’agricoltura, sous la direction de Ildebrando Imberciadori. En 1964, la Rivista storica italiana consacra un numéro spécial au thème de l’histoire agraire italienne, avec, notamment, une contribution de Cracco Ruggini pour l’époque de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Age, et une autre de Philip Jones pour le bas Moyen Age9. C’est aussi à Jones que fut confié, en 1966, la rédaction du long texte relatif à l’histoire agraire italienne publié dans la nouvelle édition de la Cambridge Economic History of Europe10. Entre temps, en 1965, paraissait l’ouvrage fondamental d’Elio Conti sur La formazione della struttura agraria moderna nel contado fiorentino11, et le prestigieux Centro di studi sull’alto Medioevo de Spolète consacrait, à juste titre et au moment opportun, sa XIIe Settimana di studio au thème Agricoltura e mondo rurale nell’Alto medioevo, semaine durant laquelle fut notamment traité, nous y reviendrons, le thème qui nous intéresse tout particulièrement ici12.
9Depuis 1965, les études d’histoire agraire médiévale se sont peu à peu affermies, au point qu’elles sont devenues un des secteurs parmi les plus étudiés par les nouvelles générations de chercheurs. Il ne fait pas de doute que dans ces dernières années deux savants se sont particulièrement illustrés dans ce domaine : Vito Fumagalli, de l’Université de Bologne, pour l’histoire agraire du haut Moyen Age13, et Giovanni Cherubini, de l’Université de Florence, pour l’histoire agraire du Moyen Age classique et tardif14. Le premier a formé des chercheurs aussi confirmés que Massimo Montanari (spécialiste de l’histoire de l’alimentation, et par conséquent très intéressé par le problème du vin)15 et Bruno Andreolli16. Auprès du second ont fait leurs premières armes Giulano Pinto17, Maria Serena Mazzi18 et Gabriella Piccinnil19. Pendant les quinze dernières années, d’autres historiens ont manifesté un intérêt profond, bien que non exclusif, pour l’histoire agraire médiévale : Claudio Rotelli, formé à l’Université de Bologne20, Giorgio Chittolini de l’Université de Milan21, Andrea Castagnetti de l’Université de Vérone22, Rinaldo Comba, formé par l’Université de Turin23, Gianfranco Pasquali de l’Université de Bologne24, moi-même25, ainsi qu’une forte cohorte de chercheurs plus jeunes, parmi lesquels il faut notamment mentionner Gian Maria Varanini26, Maria Luisa Chiappa Mauri27, Alfio Cortonesi28, Sandro Carocci29, Raffaele Licinio30, Carmela Rugolo31, et d’autres encore32. Plusieurs étrangers ont aussi apporté des contributions fondamentales à ce secteur de la recherche, parmi lesquels l’Anglais Philip Jones33, l’Américain David Herlihy34, la Soviétique L.A. Kotelnikova35, et, surtout, Pierre Toubert36, ainsi que plusieurs anciens membres de l’Ecole française de Rome, comme Henri Bresc37, Jean-Claude Marie-Vigueur38 et Jean-Louis Gaulin39.
10D’autre part, de très nombreux colloques d’ampleur régionale, des congrès de niveau national et international ont été consacrés à l’histoire rurale et au monde des campagnes italiennes pendant le Moyen Age, notamment ceux de Pistoia40 et de Vérone41 en 1977, de Bari42 en 1985 et 1987, jusqu’à celui tout à fait récent de Spolète en 198943. En 1981, Vito Fumagalli et Gabriella Rossetti ont dirigé un volume monographique d’une importance fondamentale, parce qu’ouvert à l’ensemble de la thématique relative à l’histoire agraire médiévale44.
11Une première synthèse, fort brillante, s’appuyant sur les principaux apports de la récente recherche des médiévistes italiens à l’histoire agraire, a été réalisée par Giovanni Cherubini dans un volume de la Storia d’Italia Utet paru en 1981. Cette synthèse, publiée à nouveau en 198445, est aujourd’hui encore la meilleure contribution à laquelle puisse se référer quiconque veut avoir une idée de la problématique et des résultats actuels de l’histoire de l’agriculture de l’Italie médiévale.
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12Le désintérêt traditionnel de l’historiographie italienne et de l’historiographie médiévale en particulier pour l’histoire agraire, ne pouvait que se répercuter sur l’histoire de la viticulture. Ceci alors même que, notoirement, la culture de la vigne eut toujours en Italie, dès les temps préhistoriques, une diffusion à ce point importante qu’avant même de la coloniser, au VIe siècle, les Grecs connaissaient la partie méridionale de la péninsule sous le nom d’“Enotria”, c’est-à-dire la “terre du vin”.
13Si l’histoire de la viticulture a souffert de la conception “urbanocentrée” qui, on l’a dit, a constamment dominé l’historiographie italienne, on ne peut pas en dire autant de l’histoire du vin, produit agricole certes, mais aussi objet d’un commerce important, et d’une consommation plus importante encore dans les sociétés pré-industrielles. Il n’y a donc rien d’étonnant qu’à l’encontre du désintérêt général pour l’histoire des campagnes et de leur mise en culture, ait existé un intérêt réel, surtout à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, pour l’histoire du vin, de son commerce et de sa consommation : il ne s’agit, en fin de compte, que d’un aspect parmi tant d’autres de l’histoire urbaine traditionnelle. On notera, cependant, que c’est sur l’époque romaine et sur les périodes moderne et contemporaine que cet intérêt s’est plus particulièrement focalisé, au détriment du Moyen Age, et qu’il fut majoritairement le fait d’érudits locaux, ou d’historiens non académiques.
14Pour le Moyen Age, une des contributions les plus typiques de cette production historiographique est sans aucun doute le long développement que Bartolomeo Cecchetti consacra au vin et aux auberges dans son ouvrage sur La vita dei veneziani nel 1300, paru en 188 546. L’auteur a recueilli une vaste documentation sur les transports, les péages, les divers types de vins vendus en gros et au détail à Venise ; mais il le fit en pur érudit qui accumule les informations et croit faire de l’histoire alors qu’en réalité il enterre totalement, sous un luxe de détails et de curiosités, cette vision générale des problèmes qui doit être la visée première de l’historien. Ce fut contre ce genre de recherche érudite et positiviste que réagit, avec raison, l’historiographie idéaliste. Mais celle-ci rejeta injustement tout type de recherches sur la culture matérielle, même celles animées d’intentions économiques, sociologiques et juridiques, et qui avaient pourtant donné, dans l’Italie du premier avant-guerre, des résultats non négligeables.
15Ce fut pourtant en plein climat “idéaliste” dans les années 1931 à 1937, que fut publiée, tel un fruit hors saison, une Storia della vite e del vino in Italia, promue et dirigée par Arturo Marescalchi et Giovanni Dalmasso47. Cette œuvre comprend trois volumes de grand format, offre environ 1500 pages sur papier couché, et est enrichie d’un nombre presque égal d’illustrations. Ces détails suffiront à faire comprendre que cette œuvre était bien différente – mais pas moins scientifique pour autant – de celle du Français Billiard48 ou de l’Allemand Bassermann Jordan49, que les auteurs reconnaisaient pourtant comme modèle dans leur préface.
16Ce livre somptueux, à tirage limité et par conséquent très cher, a été ignoré par la culture historique “officielle” du temps, comme le prouve le fait qu’aucune des grandes revues historiques de l’époque n’en fit le compte rendu. On peut pourtant dire sans erreur qu’il offre ce que l’on pouvait faire de mieux à cette époque sur ce thème. Les périodes préhistorique, pré-romaine et romaine, ont été traitées de façon presque exhaustive. Pour les époques suivantes, du Moyen Age au monde contemporain, du fait de l’absence presque totale d’études préliminaires conduites sur archives, le livre de Marescalchi et Dalmasso utilise de façon quasiment exclusive, d’une part les sources narratives (textes patristiques, chroniques, histoires, livres de médecine, manuels de cuisine, récits de voyage, nouvelles, textes poétiques, etc...), et d’autre part les sources normatives (édits, capitulaires, statuts, “riformagioni”, “ordinanze”, gabelles, etc...). Une large place est également faite à l’histoire de la vigne et du vin dans l’art (peinture, sculpture, miniature, verrerie, argenterie, céramique, tapisserie, etc...). De toutes les périodes historiques, c’est le Moyen Age qui est le plus sacrifié. Deux études seulement lui sont consacrées, soit un ensemble de 172 pages : une contribution de Renato Söriga sur La vite e il vino nella letteratura e nelle figurazioni italiane del medioevo50, et le texte de Giovanni Dalmasso sur La viticoltura e l’enologia nell’Italia medievale51. Dans le chapitre de A. Marescalchi sur le Folklore vitivinicolo52, on trouve des allusions plus sporadiques au Moyen Age, notamment des observations intéressantes sur l’hagiographie et les proverbes populaires.53
17Après l’œuvre monumentale de Marescalchi et Dalmasso, synthèse digne d’éloge, certainement prématurée mais néanmoins pourvue d’un réel intérêt scientifique, il faut attendre 1950 et un article sur Coltivazione e reddito della vigna a Rivoli nel secolo XIV54 pour qu’il soit à nouveau question de viticultre médiévale en Italie. Grâce à des livres de comptes de la châtellenie de Rivoli, l’auteur, Maria Clotilde Daviso, a reconstruit, pour les trente premières années du quatorzième siècle, toutes les dépenses faites pour cultiver une vigne située au pied du château à l’aide d’une main d’œuvre salariée. Toutes les opérations effectuées à la vigne pendant le cycle agricole sont ainsi rapidement passées en revue (bêchages, tailles, etc...), jusqu’à la réparation des tonneaux, la vendange et la vinification. Après calcul de toutes les dépenses, et du revenu qu’on aurait obtenu si la totalité du vin avait été mise en vente sur le marché, on constate avec surprise que la gestion de la vigne était déficitaire presque chaque année. Ce déficit chronique incita finalement la propriété à diviser la vigne en plusieurs parcelles louées à l’année à de petits vignerons contre une redevance en céréales.
18A l’occasion de la “Settimana” de Spolète de 1965, on confia à Ildebrando Imberciadori, à cette époque directeur de la Rivista di storia dell’agricoltura, le soin de parler de Vite e vigne nell’Alto Medioevo55. Celui-ci s’efforça de donner une vision européenne du problème. Mais, alors que pour la France il eut partie facile, en utilisant l’œuvre magistrale de Roger Dion56 publiée peu de temps auparavant, pour l’Italie, il dut faire appel, une fois de plus, aux contrats agraires et à ce que, en leur temps, en avaient tiré Lizier pour l’Italie méridionale, et Dalmasso pour les régions de l’Italie centro-septentrionale57. Bien que manquant d’éléments nouveaux, la leçon d’Imberciadori fut appréciée du fait de l’enthousiasme avec lequel était affronté la thématique de la viti-viniculture, et – en cela résidait précisément la nouveauté de cette leçon – de l’accent volontairement mis sur les techniques agraires, en particulier sur les problèmes de la taille et du provignage. La culture de la vigne exige en effet de la part du vigneron une attention constante et passionnée, un labeur “intelligent”. Dante ne dit-il pas à son sujet : « tosto imbianca, se il vignaio è reo” (Paradis, XII, 87) ?
19Si, dans les années soixante, un historien de l’agriculture comme Imberciadori put avoir quelque influence sur l’histoire de la viticulture, c’est, à la même époque, d’un historien de l’économie, Federigo Melis, que vinrent les innovations véritables, du point de vue de la méthode et de l’information58. Tout le monde ne connaît pas la compétence, vaste et passionnée, que l’historien florentin – authentique gourmet – avait pour le vin59. Beaucoup plus connue, en revanche, est la gigantesque recherche archivistique qu’il mena dans l’“Archivio Datini” de Prato, où il réussit à lire et à ficher plus de cent cinquante mille lettres commerciales et plus de six mille registres de comptes.
20De “ce labeur fiévreux et presque hallucinant” – selon les termes de Del Treppo60 – Melis sortit avec des découvertes de portée fondamentale pour le progrès des études d’histoire économique. Une de ces découvertes, déjà amplement documentée dans un essai sur Werner Sombart paru en 196461, concernait ce qu’on appelle la “révolution des nolis” qui eut lieu en Italie entre les deux dernières décennies du XIVe siècle et le début du XVe siècle. Jusqu’à cette date, le coût très élevé des transports et la rigidité des tarifs – qui étaient presque identiques qu’il s’agisse de produits luxueux et de peu de poids comme la soie ou les épices, ou de denrées lourdes et bon marché comme le vin et l’huile –, avaient rendu impossible dans les faits le commerce de longue distance pour les produits peu coûteux, à l’exception de ceux dont le commerce était absolument nécessaire comme les céréales et le sel. La restructuration du frêt maritime réalisée à la fin du Trecento, qui affecta de façon toujours plus différenciée les denrées de luxe et les autres, permit à ces dernières d’être commercialisées sur de longues distances avec de fortes possibilités de gains pour le marchand. Ce principe de discrimination des tarifs s’imposa d’abord uniquement au frêt maritime, s’étendit ensuite à la navigation fluviale et au transport terrestre. Il eut des conséquences importantes non seulement sur le développement du commerce, mais aussi sur les secteurs affinés de la production et de la consommation. Auparavant, la production était conditionnée de façon rigide par la proximité d’un marché de consommateurs, et, pour cette raison, on s’efforçait autant que possible de produire tout le nécessaire, ou presque, à proximité des grands centres habités ; à partir de la fin du XIVe siècle, il devint possible d’adapter les cultures aux aptitudes des terrains, d’abandonner les moins favorables, et d’intensifier au contraire les productions sur les terres plus propices. La révolution des nolis eut donc pour conséquence plus ou moins immédiate une “révolution de la géographie des cultures”, et, comme conséquence plus lointaine, une transformation des goûts et des habitudes alimentaires.
21En même temps que l’essai sur Sombart qui traitait de la révolution des nolis, paraissait, toujours en 1964, le premier article de Melis spécifiquement consacré à l’histoire du vin62. A l’aide des archives de Datini, Melis, évoquant rapidement les vins du “contado” de Pistoia aux XIVe et XVe siècles, soulignait leurs zones de production et leur commercialisation en direction des grands centres toscans de l’époque, comparait leur prix sur ces marchés avec les prix des vins d’autre provenance, principalement les vins robustes et généreux de l’île d’Elbe, de la Corse, de l’Italie méridionale et de l’Egée. Dans ce bref article, une étude spécifiquement consacrée au problème du vin, vu sous l’angle importation/consommation dans la Florence du début du XVe siècle était également annoncée. Ce travail, le plus important consacré par Melis aux problèmes viti-vinicoles, parut en 196763.
22Entre temps, Melis avait enrichi sa documentation, d’un point de vue bibliographique – l’historien florentin connaît bien désormais les données contenues dans l’ouvrage de Marescalchi et Dalmasso, ainsi que les résultats acquis en France par R. Dion et Yves Renouard – et d’un point de vue archivistique. La base documentaire mise à contribution par Melis ne se limite plus, en effet, à celle de l’“Archivio Datini” de Prato – pourtant déjà immense –, mais englobe le célèbre cadastre florentin de 1427, plusieurs registres de gabelle du “contado” de Lucques, les statuts de la corporation des marchands de vin de Florence, et d’autres sources encore. A partir de cette masse de documents, Melis pouvait établir la présence quasiment capillaire de la viticulture dans la Toscane de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle, mais aussi l’existence de cent-six localités de production qui possédaient déjà une spécificité productive et qualitative se reflétant dans les prix atteints par les différents vins sur le grand marché de consommation qu’était alors Florence, une des quatre ou cinq plus grandes villes d’Europe. Suivait l’analyse des différents types de vins toscans (blancs, rouges, “trebbiani”, “vernacce”...) mis en relation avec les vins “de luxe” importés de l’Italie méridionale (“vini greci” et “vini latini”) et de l’Egée (“malvasie”, vins de Crète, etc...).
23Au fil de ce long travail, Melis abordait des questions variées : les zones de production massive, celles de plus grande qualité, le prix des vins blancs supérieur à celui des rouges, l’origine du mot “vernaccia” (grenache) – lequel ne vient pas de Grenade comme le voulait Dion64 mais d’un localité des Cinque Terre en Ligurie-, l’impossibilité de calculer la consommation réelle de l’époque, l’utilisation du vin dans la pharmacopée et dans la cuisine médiévales, le nombre des marchands de vin à Florence et à Prato, et ainsi de suite.
24Sur deux points précis Melis n’apparaît pas totalement convaincant. En premier lieu quand il cherche à prouver, contre Renouard65, que la pratique de faire vieillir les vins existait déjà au Moyen Age. A l’appui de cette thèse, Melis ne pouvait citer qu’un seul document, provenant bien évidemment de l’Archivio Datini, et où il était question d’un vin vieux de cinq ans. Ce document, unique, et qui n’est pas du reste d’une clarté totale, n’est pas en mesure de renverser l’affirmation de Renouard, laquelle est d’ailleurs parfaitement cohérente avec ce que l’on sait des techniques de vinification et de conservation du vin à cette époque. Une seconde difficulté concerne le “vino greco”, dont Melis parle sans parvenir à fournir les éléments nécessaires à en définir la particularité, qui ne pouvait pas être de caractère géographique étant donné que ce type de vin était produit en Toscane dans la zone de San Gimignano. Des articles successifs de Melis montrent qu’il n’est pas parvenu à se faire une idée précise en la matière interprétant tour à tour ces “vini greci” comme des vins provenant d’un cépage particulier (proche de la “vernaccia”) ou bien comme “vins blancs de qualité” (très alcoolisés ? aromatisés ? “passiti” ?). C’est une question sur laquelle nous devrons revenir66.
25Melis donna sa dernière contribution d’importance à l’histoire de la production et du commerce du vin à l’occasion du Colloque international qui se tint à Pavie du 17 au 20 septembre 1971 sur Produzione e commercio del vino nella storia d’Europe67. Dans sa leçon – la seule parmi les dix au programme qui portait sur le Moyen Age, ce qui montre à quel point la thématique viti-vinicole rencontrait des difficultés à s’imposer chez les médiévistes italiens-, Melis traçait, pour reprendre les mots de Charles Higounet68, “une magistrale excursion” à travers tous les vignobles historiques italiens, en reprenant les thèmes auxquels il était le plus affectionné, dont la question si débattue de la zone de production primitive du Chianti69. La publication de cette belle synthèse a malheureusement deux défauts : l’absence de notes, et, plus grave encore, l’absence totale d’une annexe cartographique.
26Notes et cartes enrichissent, au contraire, le texte que Charles de La Roncière présenta sur Le vignoble florentin et ses transformations au XIVe siècle, en juin de la même année, au colloque organisé à Grenoble sur Le vin au Moyen Age : production et producteurs70. Dans sa communication, de La Roncière aborde, pour une période plus ancienne, un sujet identique à celui de Melis, dont il semble pourtant ignorer tout à fait les travaux. De fait, ces deux enquêtes sont complémentaires, d’un point de vue chronologique, mais aussi dans le choix des types de sources utilisées. Alors que Melis avait extrait la plus grande partie de sa documentation des archives commerciales du marchand de Prato Francesco di Marco Datini, Ch. de La Roncière utilisait principalement les actes notariés, qu’il confrontait avec les informations livrées par le cadastre des biens ecclésiastiques du contado de Florence de 1377 et du cadastre de 1427. Cette dernière source est la seule que sollicite chacun des deux historiens, dans une optique différente toutefois.
27Ch. de La Roncière arrive à la conclusion que dans le “contado” florentin, la viticulture connut une grande expansion au cours de la première moitié du XIVe siècle à cause de la croissance démographique et, plus encore, du développement de la consommation populaire. C’est à cette époque que la culture de la vigne descend des collines, zones de production traditionnelles, pour gagner la plaine qui était encore en partie marécageuse et offrait de grands espaces à défricher. Mais alors que sur les collines, et aussi dans les environs immédiats de Florence, le mode de culture dominant demeura celui du vignoble classique et spécialisé, dans les zones de plaine et dans la Valdelsa, c’est la “coltura promiscua”, où les rangées de vignes alternent avec les terres arables et souvent aussi avec d’autres cultures arborées (olivaies, chênaies, etc...), qui s’imposa toujours davantage. L’expansionisme de la viticulture florentine connut pourtant une brutale inversion de tendance avec la peste de 1348. Si la raréfaction de la main d’œuvre et la diminution de la demande eurent peu d’influence sur le vignoble spécialisé, – lequel continua son essor, bien que de façon très ralentie –, elles provoquèrent en revanche l’effondrement de la “coltura promiscua” et l’abandon de nombreuses cultures d’implantation récente. De son côté, le prix du vin augmenta considérablement, pour le plus grand bénéfice des marchands de vin qui contrôlent désormais presque la moitié du ravitaillement en vin de Florence71. L’intérêt qu’il y avait d’étendre la superficie des vignobles est contrarié par la très forte taxation qui frappe le commerce et la consommation du vin, raison pour laquelle, on préfère, dans les zones de production médiocre comme la plaine d’Empoli et la Valdelsa, remplacer les terres à vigne par des cultures beaucoup plus rentables comme l’olivier, le safran et même le blé. La peste de 1348 avait donc, à sa façon, produit une profonde mutation de la géographie viti-vinicole – et donc aussi du paysage agraire –, avant même la mutation, plus lente mais aussi plus définitive, qui déboucha sur cette “révolution des nolis” décrite par Melis.
28A la base des études viti-vinicoles de Melis, il y avait l’énorme moisson de matériel opérée dans les Archives Datini de Prato, et l’idée géniale de profonde “révolution” économique provoquée, dans le domaine commercial, mais aussi sur le plan de la production et de la consommation, par la restructuration des prix de transport à la fin du Trecento. A la base des études viti-vinicoles de Ch. de La Roncière, il y avait la très vaste documentation rassemblée dans le but d’étudier le ravitaillement du marché de Florence entre le XIIIe et le XIVe siècle72. A la base de mon long essai sur La coltura della vite e il consumo del vino a Bologna dal X al XV secolo73, paru en 1974, il y avait beaucoup plus modestement la seule volonté, du moins au début, de clarifier l’importance, le rôle et les fonctions qu’eut, à l’époque médiévale, la corporation des “brentatori”, c’est-à-dire des porteurs spécialisés dans le transport du vin. Mon enquête naissait de l’intérêt pour une de ces nombreuses corporations urbaines qui ont caractérisé la vie économique sociale et politique de l’Italie centro-septentrionale à l’époque des communes et des seigneuries, et visait à individualiser les rapports de dépendance que cette corporation – comme du reste toutes les corporations opérant dans les secteurs “stratégiques” du ravitaillement urbain et des transports – entretint toujours avec le pouvoir public74.
29Ces brentatores étant, comme je l’ai dit, des transporteurs de vin, il me parut nécessaire d’affronter aussi en quelque manière le problème de l’histoire du vin à l’époque médiévale. Je commençai par aborder les études de Marescalchi et Dalmasso, de Melis et de Renouard, puis celles de Pirenne75, Perrin76, Craeybeckx77, Sivery78, James79 et d’autres encore, et c’est ainsi que je me rendis compte à quel point on avait négligé, en Italie, l’histoire de la viticulture et de la vinification médiévale, et, de façon plus générale, l’histoire de l’agriculture dont je ne m’étais d’ailleurs jamais précisément occupé jusque-là.
30Passionné par le sujet, je décidai de préparer une étude spécifique sur la viti-viniculture bolonaise, étude qui avait l’ambition d’apporter des résultats neufs, mais aussi de proposer un modèle pour d’autres recherches à conduire sur un thème analogue dans d’autres parties de la péninsule italienne. De là, l’accent méthodologique mis sur la typologie des sources, et, surtout, sur les sources les plus typiques de l’Italie médiévale. Le choix de Bologne comme cadre géographique s’est révélé excellent pour toute une série de raisons : l’importance démographique de la ville, qui, avec ses cinquante mille habitants peut sans aucun doute être considérée comme une des “métropoles” européennes du Moyen Age80 ; la présence à Bologne d’une université prestigieuse, donc d’un très grand nombre d’étudiants, c’est-à-dire de “consommateurs permanents” le plus souvent riches et exigeants, qu’on ne pouvait pas priver de cette denrée tout à la fois nécessaire et somptuaire qu’est le vin81 ; l’extraordinaire richesse des archives bolonaises à partir du XIIe siècle ; le fait que naquirent et vécurent précisément à Bologne deux des plus anciens auteurs de traités d’agriculture de l’Occident médiéval, Pier de Crescenzi82 et Paganino Bonafede83.
31Les sources que j’ai utilisées dans ma monographie sont donc, successivement, les contrats agraires ainsi que d’autres actes notariés (inventaires, testaments, actes de vente, donations, etc...), les formulaires notariaux produits par la prestigieuse école de notariat de Bologne (le Pseudo-Irnerio, les formulaires de Rainier de Pérouse, Salatiele et Rolandino Passaggeri), les statuts urbains, les traités d’agronomie de Crescenzi et de Bonafede, les cadastres, les tarifs de l’octroi, les livres de comptes du Collège d’Espagne, les registres de l’impôt de la vente du vin au détail, sans oublier l’apport fourni par la toponymie urbaine et rurale, l’hagiographie, les chroniques, les manuels de cuisine, etc...
32Les conclusions auxquelles j’ai abouti confirment souvent l’évolution générale de la viticulture médiévale exposée par Dion pour la France. Parmi celles-ci, par exemple : la réduction drastique de la culture de la vigne pendant le haut Moyen Age, culture qui se limite alors le plus souvent aux zones péri-urbaines – à Bologne, il est possible de mettre en évidence l’existence de grandes vignes d’âge précommunal dans des zones aujourd’hui centrales de la ville – l’intérêt constant qu’eurent les organismes ecclésiastiques (évêché, monastères, chanoines) pour, dans un premier temps, défendre cette culture, puis la développer ; le rapide essor de la vigne à l’époque communale, quand la consommation de vin redevint une consommation de masse comme elle l’avait été à l’époque romaine ; la transformation du paysage avec l’abandon des grands vignobles spécialisés et l’adoption de la “coltura promiscua”, qui apparaît timidement au XIIIe siècle, puis est en constant essor pendant les deux siècles suivants, en relation avec la diffusion du contrat de métayage et de la ferme de type “podere”.
33En dépit de sa forte population, et de la présence de milliers d’étudiants, Bologne eut toujours une production qui satisfaisait ses besoins, et qui permettait même une exportation vers le Ferrarais et la zone du delta du Pô jusqu’à Venise. Le vin bolonais ne devait pas, d’autre part, être de qualité trop médiocre, à en croire certains indices, et notamment le fait qu’une analyse portant sur la totalité du vin vendu sur la place de Bologne au début du XVe siècle montre que 98 % de ce vin était produit dans la région, avec une nette domination des vins rouges sur les blancs. Quant à la consommation, on peut enregistrer à Bologne des chiffres très élevés, probablement justifiés dans ce cas par le grand nombre des étudiants et l’existence de dizaines et de dizaines de tavernes. On peut en effet établir à partir des registres de gabelle, pour les années 1412-13, une consommation pro capite – femmes et enfants inclus – d’environ 200 litres par an, chiffre qui doit être considérablement majoré, peut-être même doublé, si on tient compte du vin importé en ville par les propriétaires et destiné à leur propre consommation, et de l’importance encore très répandue de la petite propriété privée.
34J’ai pu tirer, toujours en 1974, des conclusions du même ordre à l’occasion d’une autre recherche consacrée à la viti-viniculture à Imola84, une cité voisine de Bologne mais très différente dans ses structures démographiques, sociales et économiques. Imola, ville “agraire” de moyenne importance, avait considérablement développé la viticulture entre le XIe siècle et le XIIIe siècle, et trouvait un débouché très favorable à sa production en direction des zones du delta du Pô et des lagunes, et plus encore de Venise vers laquelle Imola exportait dès la fin du XIe siècle85. Par la suite, la domination de Bologne sur Imola ferma à celle-ci les marchés de la basse plaine du Pô, sans pour autant lui ouvrir l’accès au marché bolonais déjà excédentaire. Il en résulta une reconversion des cultures : une grand part du vignoble d’Imola fut arraché pendant le XIVe siècle, pour laisser place aux cultures céréalières – étant donné que Bologne était un gros importateur de blé – et, plus encore, aux cultures fourragères. Ayant abandonné une viticulture fortement productive, Imola décida de miser sur la viticulture de qualité avec la production d’un vin recherché, la “ribolla”, qui pouvait être exporté avec profit sur le marché bolonais mais aussi, semble-t-il, sur celui de Florence.
35J’ai exposé les résultats de mes recherches sur le vin d’Imola lors d’un colloque organisé en octobre 1974 à Forlimpopoli par les soins de la Società di Studi romagnoli. Dans ce colloque, de façon significative, une section était précisément consacrée aux thèmes de la vigne et du vin, démontrant ainsi que ce thème de recherche s’imposait peu à peu à l’attention des historiens italiens. Pour le Moyen Age, à part ma propre contribution sur Imola, on entendit à cette occasion trois communications d’un très grand intérêt. La première, de Vito Fumagalli, prenait en considération la typologie des contrats de location de terre avec des cultivateurs dans l’Italie septentrionale des IXe et Xe siècles, et aboutit à la conclusion que ces contrats étaient plus pesants sur les terres “lombardes” que sur les terres “byzantines” de la Romagne86. C’était particulièrement évident dans le cas des céréales, mais c’était vrai aussi en ce qui concerne le vin. Pour le vin, la quote-part exigée à l’ouest du fleuve Panaro était habituellement de la moitié, alors qu’en Romagne elle était du tiers, voire même du quart pour les terres récemment plantées en vignes. La communication de Gianfranco Pasquali sur la viticulture en Romagne pendant le haut Moyen Age87 rassemblait et analysait de très nombreuses données, dont différents actes de pastinatio c’est-à-dire d’implantation de nouvelles vignes, et mettait en lumière une formule contractuelle singulière relative aux vignes et qui semble caractériser les contrats de type libellum dans l’aire romagnole, dès le début du Xe siècle. De cette formule, on peut déduire un mode de vinification caractérisée par l’emploi répété du pressoir ainsi que par l’utilisation du marc qui laisse penser que ces cultivateurs devaient conserver une marge de liberté très faible. La communication de Gherardo Ortalli donnait ensuite une démonstration exemplaire de ce qu’il est possible de retirer d’une analyse approfondie et intelligente de la législation statutaire, en prenant comme modèle les statuts de Forlimpopoli de 144388.
36En mémoire de Federigo Mélis, 134 articles furent rassemblés en cinq volumes parus en 197889. Trois concernent expressément le thème de recherche qui était parmi les plus appréciés du savant florentin. Dans son essai sur Il vino a Ventimiglia alla metà del Duecento, Laura Balletto utilisait les registres du notaire Giovanni di Amandalesio (1257-1264) qui documente pour Vintimille l’existence d’une riche zone de production viti-vinicole et d’une importante exportation de vin par la mer avec le marché gênois comme destination principale90. La région semble caractérisée par la précocité des vendanges, étant donné « qu’on a du vin nouveau dès la fin juillet, et que le gros des vendanges est achevé pendant la première moitié de septembre ». Les testaments, les inventaires surtout, montrent une attention précise dans la description de la vaisselle vinaire, et jusqu’aux douves de bois (châtaignier ou chêne-rouvre) qui sont fréquemment transmises de génération en génération.
37C’est à ce problème de la vaisselle vinaire et aux récipients employés pour le transport du vin par voie maritime (tonneaux, amphores, barils, barillets, etc...), qu’est consacré un long et riche essai de Hannelore Zug Tucci, intitulé Un aspetto trascurato del commercio medievale del vino91. La source principalement utilisée par Zug Tucci est constituée par les livres des marchands florentins et vénitiens (surtout celui du florentin Balduccio Pegolotti92,) essentiels pour déterminer les unités de mesure employées dans les différents centres de commerce en Méditerranée, et aussi pour mettre en évidence les principales places marchandes pour le vin. Le fait que Naples, à cette époque, se soit imposé comme un centre important de collecte et de redistribution des “vini latini” et “greci” (surtout les vins forts de Calabre explique pourquoi la “botte di mena” napolitaine (d’une capacité d’environ 425 litres) s’est imposée comme un des trois grands conteneurs du commerce médieval, aux côtés de la “botte di mezzo migliaio di libbre” des Pouilles (environ 300 litres) et de la “botte d’anfora” de Venise (environ 600 litres)93. Venise était non seulement un grand comptoir commercial mais aussi un centre d’exportation de récipients à vin en direction de régions comme les îles grecques ou l’Espagne du sud, qui, bien que produisant du vin et de l’huile en abondance, étaient pauvres en bois et donc en récipients de la même matière. C’est l’origine de l’importance, à Venise, des circlarii (fabricants de cercles, faits, à cette époque, en bois de saule de sapin ou de noyer, pas encore en fer), des tonneliers (fabricants des grandes “botti d’anfora”) et des galedari (fabricants de récipients secondaires). L’auteur a extrait des statuts de ces artisans de nombreuses données utiles à l’histoire de la technique de construction des tonneaux et des variétés de bois les plus souvent utilisées (rouvre, châtaignier et sapin pour les gros tonneaux, mélèze et saule pour les récipients plus petits).
38L’essai de Guido Pampaloni sur Vendemmie e produzione di vino nelle proprietà dell’Ospedale della Misericordia di Prato nel Quattrocento94, utilise une source peu banale et très rare pour l’époque, à savoir une dizaine de “cahiers de vendanges” rédigés par l’établissement en question (propriétaire d’environ 600 ha de terres) pendant les années 1460-1480. On trouve, dans ces cahiers, la description de toutes les opérations de vinification conduites dans les celliers de l’hôpital (avec la date du premier foulage du raisin, la période de fermentation des moûts, la quantité de vin obtenu, et ainsi de suite). En général, les vendanges commençaient pendant la première semaine de septembre et étaient terminées deux ou trois semaines plus tard, parfois davantage.
39Dès qu’il était récolté, on foulait une première fois le raisin sur place (“ammostatura”), puis on le transportait dans les “bigonce” jusqu’au cellier de l’hôpital. A la différence de la cave, ce local était exposé au sud, de manière à favoriser, par la chaleur, la fermentation du moût et des marcs. Si la saison était froide, on utilisait des brasiers pour accélérer, ou du moins aider, la fermentation du moût. Le raisin foulé était versé dans de grosses cuves ou des “canali” (dont Pampaloni estime qu’il s’agit de récipients en bois, mais dont je pense qu’il s’agit plus probablement de vasques en maçonnerie), où il fermentait pendant 15 à 20 jours (parfois moins longtemps lorsque la production était d’une abondance telle qu’elle provoquait une pénurie de récipients). Etant donné que le vin de Prato était peu alcoolisé et peu coloré, on avait l’habitude de “governare” le moût en lui incorporant une certaine quantité de raisin “lambrusca” (vitis silvestris), qui, préalablement bouilli, avait la tâche de donner un peu de couleur au vin, et d’en augmenter un peu le titre. Le vin était ensuite soutiré et mis dans des barils d’environ 45 litres, puis placé dans la cella, ou bien encore immédiatement dirigé sur le marché. Une pratique normale était de jeter du vin vieux sur les marcs nouveaux, après le décuvage, dans le but de l’“achonzare”, c’est-à-dire lui redonner en partie sa fraîcheur naturelle. Pampaloni apporte ainsi une preuve supplémentaire à l’idée que les hommes du Moyen Age préféraient de beaucoup le vin nouveau aux vins mal vieillis. Après une dizaine de jours, on décuvait le vin “achonzato”, on jettait de l’eau sur les marcs et on y ajoutait un peu de raisin frais pour provoquer une seconde fermentation afin d’obtenir I’“acquarello” ou second vin, c’est-à-dire un petit vin très peu alcoolisé et légèrement pétillant, particulièrement adapté aux enfants, mais souvent utilisé aussi comme boisson à donner aux domestiques ou bien à distribuer à titre de charité95.
40A la fin des années soixante-dix, le thème historique de la viti-viniculture médiévale italienne avait fait l’objet de suffisamment de recherches pour autoriser les premières synthèses, provisoires toutefois, fondées sur les études spécialisées dont on vient de parler, et aussi sur les contributions partielles, mais pas moins précieuses pour autant, apportées à ce thème par les études d’histoire agraire conduites en nombre toujours croissant et à celles d’une histoire de l’alimentation en plein renouveau. Il faut, à ce sujet, mentionner au moins le livre de Massimo Montanari sur l’alimentation paysanne pendant le haut Moyen Age, publié en 197896. J’essayai moi-même de tracer une première synthèse pour le volume d’études, déjà mentionné, sur l’histoire agraire de l’Italie médiévale que Vito Fumagalli et Gabriella Rossetti97. éditèrent en 1980. Une autre synthèse fut ensuite réalisée par Giovanni Cherubini dans l’essai pour la Storia d’Italia Utet dont j’ai déjà parlé98.
41Deux synthèses sur l’histoire du vin italien au Moyen Age, fondées sur les recherches les plus récentes, naquirent en 1984 de deux entreprises éditoriales. La première de ces entreprises fut la publication du volume sur Il vino e l’uomo. Lavoro e civiltà publié à l’occasion d’une exposition consacrée à ce thème et organisée à Parme cette année-là99. Les contributions du volume tentent non pas de faire une histoire de la vigne et du vin, mais plutôt de traiter certains aspects particuliers de la viti-viniculture italienne au cours des siècles, tels que les valeurs de symbole de la vigne et du vin, la consommation, les lieux de production, les techniques de vinification, les débits de vin, etc... Dans un cadre chronologique ample et volontairement non diachronique, le Moyen Age occupe dans ce volume une place d’importance. En revanche, l’exposition promue par le Centro di documentazione per la storia della Valpolicella sur Vite e vino nel medioevo da fonti veronesi e venete, fut, elle, entièrement consacrée au Moyen Age. Le catalogue de cette exposition100, rédigée par Gian Maria Varanini et Gloria Maroso, même si les circonstances imposaient nécessairement de lui donner une organisation systématique et didactique, est un excellent exemple de divulgation intelligente des résultats les plus en pointe acquis dans ces années-là par l’histoire de la viti-viniculture italienne, et, de façon plus générale, par l’histoire de l’agriculture et de l’alimentation médiévale.
42Après avoir conquis la place qui leur revenait au sein de l’histoire de l’agriculture, du commerce et de l’alimentation, vigne et vin ont récemment retenu l’attention de ceux qui s’intéressent à l’histoire des techniques, et, plus généralement de ce qu’on appelle la culture matérielle. C’est ainsi que parut, en 1981, un article de Laura De Angelis sur Techniche di coltura agraria e attrezzi agricoli alla fine del medioevo101, qui fait notamment appel au traité d’agriculture du florentin Michelangelo Tanaglia (deuxième moitié du XVe siècle), ainsi qu’à de nombreux actes notariés de la même époque, pour analyser les principales opérations agraires pratiquées par les paysans cultivant la vigne et l’olivier. Enzo D’Alessandro, dans un article court mais suggestif sur Vigne e vignaiuoli a Palermo alla fine del medioveo102, consacre lui aussi quelques pages aux différentes opérations agricoles auxquelles s’engageaient, par acte notarié, les vignerons palermitains (scalciare, putare, zappare, refundere, fictare, legare, spurgare, imbolzare, etc...).
43Sur l’importance irremplaçable des traités d’agriculture pour aborder les problèmes des techniques viti-vinicoles et tout particulièrement celles relatives à la vinification – qu’ignorent le plus souvent les autres types de sources – Jean-Louis Gaulin a opportunément attiré l’attention, en 1984, dans un article intitulé Sur le vin au Moyen Age, Pietro de’Crescenzi lecteur et utilisateur des “Géoponiques” traduites par Burgundio de Pise103. A l’aide d’un examen attentif du texte de l’agronome bolonais du XIVe siècle (le célèbre Liber ruralium commodorum) et des passages qui proviennent du De vindemiis de Burgundio de Pise (qui est une traduction latine, adaptée, de la partie des Géoponiques byzantines relatives à la viti-viniculture), Gaulin a cherché à identifier ce qui, dans le texte de Crescenzi, est original et authentiquement médiéval quant aux problèmes des vendanges, du foulage, de la fermentation, du décuvage, de la mise en tonneau, du soutirage, de la “médecine des vins” et, pour finir, de la préparation du vinaigre. A l’occasion du colloque réuni à Bari en 1985 sur “Terra e uomini nel Mezzogiorno normanno-svevo”, la communication d’un autre historien français, Jean-Marie Martin, qui portait sur Le travail agricole : rythmes, corvées, outillage104, montra également un grand intérêt pour les problèmes des techniques agricoles, en réservant un ample espace aux techniques et aux rythmes de la production viticole, aux outils utilisés, aux récipients caractéristiques de la viti-viniculture de l’Italie méridionale entre XIe et XIIIe siècles.
44Les noms de Jean-Marie Martin et Jean-Louis Gaulin, tous deux spécialisés dans l’histoire médiévale italienne, nous ramènent à l’école historiographique de Pierre Toubert et à sa magistrale thèse sur le Latium méridional105. Cette œuvre et son auteur ne pouvaient pas ne pas avoir une influence décisive sur les plus jeunes générations de médiévistes italiens, et tout particulièrement sur les médiévistes romains. Ce n’est certes pas un hasard si les contributions les plus significatives de ces dernières années qui portent sur la viti-viniculture italienne – évidemment replacée dans une perspective plus large d’histoire agraire, économique et sociale – sont le fait de chercheurs formés à l’Université de Rome.
45Le premier d’entre eux fut Alfio Cortonesi, avec un long essai sur Colture, pratiche agrarie e allevamento nel Lazio bassomedievale. Testimonianze dalla legislazione statutaria106. S’appuyant sur toute la législation statutaire du Latium aux XIIIe et XIVe siècles (combinée en outre à des actes notariés), Cortonesi a analysé les différentes cultures de l’époque, accordant, bien évidemment, une grande place à la viticulture qui avait une diffusion très ample dans toute la région. On parcourt ainsi les dispositions défendant les vignobles (à Viterbe en 1257 il est prévu de couper les deux mains à l’incisor vinearum pris sur le fait !) ; la protection particulière des roseaux, poteaux et perches qui constituaient l’échalas classique ; la liste des divers travaux que devait accomplir au fil des mois celui qui louait une vigne (trois bêchages au moins, deux tailles au moins, etc...). Après avoir traité du problème des contrats agraires, l’auteur envisage les vendanges, la date de leur début qui est prévue par les différents statuts, la transformation du raisin en moût réalisée à la vigne, le transport du moût dans les caves des propriétaires, la préparation des tonneaux et des différents récipients à vin, et ainsi de suite. Parmi les bons vins produits dans la région, on cite le “moscatello”, le “trebbiano”, le vin des “castelli romani”, les blancs d’Anagni et les vins de Viterbe. Le commerce de ces vins est majoritairement orienté vers les marchés locaux et vers ce grand centre de consommation qu’était Rome. A Rome en 1285, on pourvoyait, par exemple, à la distribution de deux litres et demi de vin environ par jour aux familiares de la Domus Helemosine Sancti Petril107, et ceci peut donner une idée de la très forte consommation de vin dans la Rome de cette époque, comme, du reste, nous l’avons déjà noté, dans toute l’Italie médiévale.
46Par la suite, Cortonesi a repris et développé ses recherches viti-vinicoles, à l’aide de données nouvelles, dont la comptabilité relative aux vendanges effectuées dans les années 1354-1357 à Montalto di Castro pour le compte de la Chambre Apostolique, ce qui lui a permis de détailler davantage toutes les opérations qui précédaient, accompagnaient et suivaient les vendanges et la vinification108. Cortonesi a approfondi à nouveau le thème de la vigne à l’occasion du colloque de Greve in Chianti de 1987. Il y parla de Vini e commercio vinicolo nel Lazio tardomedioevalem109, prenant en considération les problèmes de la vente du vin, en gros et au détail, le problème des tavernes et des taverniers, et les types de vin les plus appréciés sur le marché romain : vins de production locale et vins “navigati”, c’est-à-dire importés par la mer, comme les “vini greci” de Campanie, les vins de Corse, les vins ligures, etc...
47Le vin local le plus consommé et apprécié à Rome au Moyen Age était celui de Velletri. Maria Teresa Caiorgna a consacré un article à la production de ce vin, en utilisant des actes notariés allant de 1378 à 1415110. Elle en conclu que dans la zone de Velletri le vignoble prédominant était le vignoble spécialisé juxtaposant des unités composées de quelques dizaines de rangées (rasae). Chaque rangée avait huit ou dix vignes espacées d’une distance de quatre pas. Les pièces de vignes, conduites sur échalas, étaient toujours délimitées par une haie (redina) que le propriétaire avait obligation de tailler deux fois l’an pour que le contrôle effectué par les gardes champêtres soit efficace. Le plus souvent, les parcelles étaient concédées à perpétuité, avec un loyer en nature du quart du moût produit. A Velletri, on produisait de préférence du “vino greco” (qui est donc en toute certitude un cépage), mais, au XVe siècle, le “trebbiano” s’imposa également. Les sources utilisées laissent très mal entrevoir les procédés de vinification ce qui, selon l’auteur, « est précisément dû au fait que le rapport contractuel prenait fin avec la répartition du moût entre le loueur et le paysan, et que les opérations de vinification regardaient, de façon séparée, chacun des deux contractants ».
48Tivoli était une autre zone de production vinicole orientée vers le marché romain, et Sandro Carocci, dans un gros livre récemment publié, un essai d’“histoire globale” intitulé Tivoli nel Basso Medioevo. Società cittadina ed economia agraria111, consacre plusieurs dizaines de pages à la production viti-vinicole de Tivoli et à son fort développement du XIIIe siècle au début du XIVe siècle. Le cadastre urbain de 1372, le “cabreo” des églises, des hôpitaux et des monastères de 1402, ainsi que le cadastre de 1467 permettent notamment à l’auteur de calculer la densité de plantation de la vigne, qui est, en moyenne, de 1037 pieds par “coppa” (environ 1155 m2) : il s’agit d’une très forte densité, supérieure à au moins trois fois celle qu’on pouvait trouver, par exemple, dans les vignes de Palerme à la même époque.
49A Tivoli, la vigne était cultivée en rangées, longues et basses, sur échalas, bien que dans les jardins urbains et péri-urbains on la conduisît à pergola, et qu’on cultivât de préférence du raisin de table comme le “pizzutello” et le “pergolese”. A l’époque des vendanges, comme c’est le cas presque partout, les tribunaux se mettaient en vacances, de même que les officiants des chapelles privées. Le foulage du raisin se faisait dans la vigne elle-même, à l’intérieur de vaschae situées en plein air ou bien placées dans les grottes, et fréquemment utilisées par plusieurs tenanciers en même temps. Pour les travaux de vendange et de foulage, on employait habituellement des journaliers, le plus souvent payés de quelques mesures du raisin récolté. A l’inverse de ce qui se produisit dans de nombreuses régions d’Italie, le loyer de la terre à vigne diminua progressivement au cours du XIIIe siècle. Au début du siècle, les locataires doivent normalement la moitié du moût, au milieu du siècle le tiers, et le quart à la fin du siècle. C’est un signe du déclin progressif de la viticulture à Tivoli pendant le bas Moyen Age, pour le plus grand profit de la culture de l’olivier, dont l’expansion est toujours plus massive.
50Le livre de Carocci est l’exemple le plus récent de la façon dont la viticulture fait partie des recherches historiques qui ont pour objectif non seulement la reconstruction du paysage rural, de la propriété agraire ou des systèmes alimentaires, mais qui se donnent pour fin de faire revivre toute la vie économique et sociale d’une ville de l’Italie médiévale. Villes italiennes qui, comme je l’ai dit précédemment, ont la particularité d’être en osmose continuelle avec les campagnes environnantes, selon une intensité qui varie du reste en fonction de l’espace et du temps. C’est précisément la variation de ce rapport entre la part de l’urbain et la part du rural qui engendre, à son tour, le caractère distinctif et original de chacune des villes de l’Italie médiévale.
51En dehors des études d’histoire globale, toujours souhaitables mais rarement réalisables, les recherches sur la culture de la vigne et sur la production, le commerce et la consommation du vin occupent aussi leur place dans certaines catégories d’études spécialisées où il aurait été impensable de les trouver il y a seulement quelques années de cela. C’est le cas, par exemple, des études consacrées aux ordres religieux112 ou aux juifs113. De même, les histoires économiques régionales accordent-elles un grand intérêt à la viti-viniculture ; on peut rappeler notamment les livres de Raffaele Licinio sur les Pouilles et de Henri Bresc sur la Sicile114, ainsi que le bel essai de Govanni Cherubini sur I prodotti della terra : olio e vino dans le volume précedemment cité consacré à Terra e uomini nel Mezzogiorno normanno-svevo115.
52Comme pour faire le point sur cette heureuse saison historiographique que vivent en ce moment en Italie les études sur la vigne et le vin, un colloque sur Il vino nell’économia e nella società italiana medievale e moderna a eu lieu en mai 1987 à Greve in Chianti116. Les actes de ce colloque étant en cours d’impression, il n’est pas possible d’en donner ici les résultats. Toutefois, la communication d’Alfio Cortonesi sur le vin dans le Latium au bas Moyen Age a déjà fait l’objet d’une publication à part117, de même que le discours d’introduction que j’ai prononcé, et publié dans un recueil d’articles intitulé Vite e vino nel Medioevo118.
53Au cours de cet important colloque de Greve, la viti-viniculture italienne a été étudiée région par région, à la seule exception de la Lombardie. Pour cette dernière, les études consacrées aux problèmes de la viticulture et de l’œnologie font encore défaut, bien que plusieurs recherches soient, semble-t-il, en bonne voie. Au point où nous en sommes, il est donc très souhaitable et légitime d’espérer qu’en des temps pas trop éloignés l’Italie pourra disposer, elle aussi, d’une histoire moderne, documentée et scientifique de la vigne et du vin au Moyen Age.
Notes de bas de page
1 Parmi les nombreuses études à caractère historique portant sur les fresques de Lorenzetti, signalons : N. Rubinstein, Politicals Ideas in Sienese Art : the frescoes by Ambrogio Lorenzetti and Taddeo di Bartolo in the Palazzo Pubblico, Journal of the Warburg and Courtauld Institute, XXI (1958), pp. 179-207 ; U. Feldges-Henning, The Pictorial Programme of the Sala della Pace, a new Interpretation, ibid., XXXV (1972), pp. 145-162 ; C. Frugoni, Il governo dei Nove a Siena e il loro credo politico nell’affresco di Ambrogio Lorenzetti, Quaderni Medieval !, 7 (1979), pp. 14-42 ; 8 (1979), pp. 71-103 ; Id., Una lontana città. Sentimenti e immagini nel medioevo, Turin, 1983, passim.
2 Parmi les rares œuvres de cette époque qui concernent l’histoire agraire et qui peuvent être de quelque utilité pour la recherche, il faut signaler : C. Bertagnolli, Delle vicende dell’agricoltura in Italia, Florence, 1881 (réédition avec préface de G. Cherubini, Florence, 1977) ; F. Gabotto, L’agricoltura nella regione saluzzese dal secolo XI al XV, dans Miscellanea saluzzese, Pignerol, 1902, pp. 5-154 ; A. Lizier, Economia rurale dell’età prenormanna nell’Italia meridionale, Palermo, 1907 ; G. Salvioli, Storia economica d’Italia nell’alto medioevo, Naples, 1913 ; P. Torelli, Un comune cittadino in territorio ad economia agricola, Mantoue, 1933 ; L. Messedaolia, Il mais e la vita rurale italiana. Saggio di storia agraria, Plaisance, 1927. Pour les nombreuses études de L. Messedaglia consacrées aux plantes alimentaires, cf. Bibliografia di Luigi Messedaglia, dans E. et M. Billanovich (éd.), Vita e costume della Rinascenza in Martin Cocai, 1, Padoue, 1973, pp. XV-XXVI. Parmi ces études, noter, pour la place qu’y occupe l’histoire du vin : Leggendo la “Cronica” di frate Salimbene da Parma. Note per la storia della vita economica e del costume nel secolo XIII, Atti dell’Istituto veneto di science, lettere ed arti, CIII (1943-44), pp. 351-426.
3 Il suffit, pour s’en faire une idée, de consulter P. Fiorelli, M. Bandini et P. Grossi (éd.), Bibliografia del diritto agrario intermedio. I. Gli studi. Milan, 1962 et M. R. Caroselli, Contributo bibligrafico alla storia dell’agricoltura italiana (1946-1964), Rivista di storia dell’agricoltura, IV (1964), n. 4.
4 Même Gino Luzzatto, le plus grand historien italien de cette époque, bien qu’il eût donné diverses études d’histoire agraire dans sa jeunesse, n’échappa pas à ces conditionnements ; ces études ont été tardivement réunies, dans les années soixante, en un volume : cf. G. Luzzatto, Dai servi della gleba agli albori del capitalismo, Bari, 1966 ; cf. aussi Id., Per una storia economica d’Italia, Bari, 1967.
5 R. Grand et R. Delatouche, L’agriculture au Moyen Age, Paris, 1950 ; B. H. Slicher Van Bath, The Agrarian History of Western Europe, 500-1850, Londres, 1963 ; G. Duby, L’économie et la vie des campagnes dans l’Occident médiéval, 2 vol., Paris, 1962.
6 A. E. Verhulst, L’agriculture médiévale et ses problèmes, Studi Medievali, 3e s., II (1961), pp. 691-704. En 1953 toutefois était paru le livre de C. Violante, La società milanese nell’eta precomunale, Bari, 1953 ; bien que ne traitant pas d’histoire agraire stricto sensu ce livre eut une influence profonde sur les historiens du monde rural italien du Moyen Age. Cf. aussi les contributions de Del Treppo et Fasoli citées note 12.
7 E. Sereni, Storia del paesaggio italiano, Bari, 1962 (trad. fr. Histoire du paysage rural italien, Paris, 1964). Cf. aussi Id., Per la storia delle più antiche tecniche e della nomenclature della vite e del vino in Italia, dans Atti dell’Accademia discienze e lettere La colombaria, Florence, 1965 (désormais dans Id., Terra nuova e buoi rossi e altri saggi per una storia dell’agricoltura europea, Turin, 1981).
8 L’importance décisive de l’œuvre pionnière de Sereni sur l’historiographie agraire italienne fut immédiatement pressentie par G. Duby dans le compte rendu qu’il en fit en 1963 (G. Duby, Sur l’histoire agraire de l’Italie, Annales E.S.C., XVIII (1963), pp. 352-362).
9 L. Ruggini, Vicende rurali dell’Italia antica dall’età tetrarchica ai Longobardi, Rivista storica italiana, LXXXVI (1964), pp. 261-286 ; Ph. Jones, Per la storia agraria italiana nel medioevo : lineamenti e problemi, ibid., pp. 287-348.
10 Ph. Jones, Italy dans The Cambridge Economic History. I. The agrarian Life of the Middle Ages, Cambridge, 1966.
11 E. Conti, La formazione della struttura agraria moderna nel contado fiorentino. I. Le campagne nell’età precomunale (In appendice : L’evoluzione agraria di un territorio campione dal Mille ad oggi), Rome, 1965.
12 Agricoltura e mondo rurale in Occidente nell’alto Medioevo, (XIII settimana di studio, 22-28 aprile 1965), Spolète, 1966. Une première approche de ce thème se trouvait déjà chez M. Del Treppo, La vita economica e sociale in una grande abbazia del Mezziogiorno : San Vincenzo al Volturno nell’alto Medioevo, Archivio storico per le prov. napoletane, XXXV (1955), pp. 31-110 et G. Fasoli, Aspetti di vita economica e sociale nell’Italia del secolo VII, dans I caratteri del secolo VII in Occidente, Spolète, 1958, pp. 103-159.
13 A son sujet, comme du reste pour les autres savants dont il sera question, nous ne citons que les travaux les plus significatifs. V. Fumagalli, Note per una storia agraria altomedievale, Studi Medievali, 3e s., IX (1968), pp. 359-378 ; Storia agraria e luoghi comuni, ibid., pp. 949-965 ; L’agricoltura durante il medioevo. La conquista del suolo, dans A. Berselli (éd.), Storia dell’Emilia-Romagna, Imola, 1975, pp. 461-487 ; Terra e società nell’Italia padana. I secoli IX e X, Turin, 1976 ; L’evoluzione dell’economia agraria e dei patti colonici dall’Alto al Basso Medioevo. Osservazioni su alcune zone dell’Italia settentrionale, Studi Medievali, 3e s., XVIII (1977), pp. 461-490 ; Coloni e signori nell’Italia settentrionale. Secoli VI-XI, Bologne, 19852 ; Gli animali e l’agricoltura, dans Il mondo animale nell’Alto medioevo, Spoleto, 1985, pp. 579-609.
14 G. Cherubini, Qualche considerazione sulle campagne dell’Italia centro-settentrionale tra l’XI e il XV secolo, Rivista storica italiana, LXXIX 1967), (pp. 111-157 ; Una comunità del’Appennino dal XII al XV secolo, Florence, 1972 ; Agricoltura e società rurale nel medioevo, Florence, 1972 ; Signori, contadini, borghesi. Ricerche sulla società italiana del Basso Medioevo, Florence, 1974 ; Paesaggio agrario, insediamenti e attività silvo-pastorali sulla montagna toscoromagnola alla fine del Medioevo, dans S. Anselmi (éd.), La montagna tra Toscana e Marche. Ambiente, territorio, cultura, economia e società dal Medioevo al XIX secolo, Milan, 1984, pp. 58-92 ; L’Italia rurale del Basso Medioevo, Bari, 1984 ; Il contadino e il lavoro dei campi, dans J. Le Goff (éd.), L’uomo medievale, Bari, 1987, pp. 124-154.
15 M. Montanari, Cereali e legumi nell’alto Medioevo. Italia del nord, secoli IX-X, Rivista storica italiana, LXXXVII (1975), pp. 439-492 ; L’alimentazione contadina nell’alto Medioevo, Naples, 1979 ; (avec B. Andreolli), L’azienda curtense in Italia. Proprietà della terra e lavoro contadino nei secoli VIII-XI, Bologne, 1983 ; Campagne medievali. Strutture produttive, rapporti di lavoro, sistemi alimentari, Turin, 1984 ; Contadini e città tra “Longobardia” e “Romania”, Florence, 1988 ; Alimentazione e cultura nel medioevo, Bari, 1988.
16 B. Andreolli, Contratti agrari e patti colonici nella Lucchesia dei secoli VIII-IX, Studi Medievali, 3e s., XIX (1978), pp. 69-158 ; Per una semantica storica dello “ius libellarium” nell’alto e pieno medioevo, Bulletino dell’Istituto Storico italiano per il medieovo, 89 (1981), pp. 151-191 ; (avec M. Montanari) L’azienda curtense in Italia, cit. ; Uomini nel Medioevo. Studi sulla società lucchese dei secoli VIII-IX, Bologne, 1983 ; La corvée precarolingia, dans Le prestazioni d’opera nelle campagne italiane del Medioevo, Bologne, 1987, pp. 15-33.
17 G. Pinto, Il libro del Biadaiolo. Carestie e annona a Firenze dalla metà del 200 al 1348, Florence, 1978 ; La Toscana nel tardo Medio Evo. Ambiente, economia rurale, società, Florence, 1982.
18 M. S. Mazzi et S. Raveggi, Gli uomini e le cose nelle campagne florentine del Quattrocento, Florence, 1983.
19 G. Piccinni, “Seminare, fruttare, raccogliere”. Mezzadri e salariati sulle terre di Monte Oliveto Maggiore (1374-1430), Milan, 1982.
20 C. Rotelli, Una campagna medievale. Storia agraria del Piemonte fra il 1250 e il 1450, Turin, 1973.
21 G. Chittolini, I beni terrieri del capitolo della cattedrale di Cremona fra XIII e XIV secolo, Nuova rivista storica, IL (1975), pp. 213-274 ; Alle origini delle “grandi aziende” della Bassa Lombarda, Quaderni storici, 39 (1978), pp. 828-844.
22 A. Castagnetti, 1 possessi del monastero di San Zeno di Verona a Bardolino, Studi Medievali, 3e s., XIII (1972), pp. 95-159 ; Primi aspetti di politica annonaria nell’Italia comunale : la bonifica della “palus comunis Veronae” (1194-1199), ibid., XV (1974), pp. 363-481 ; La pianura Veronese nel Medioevo. La conquista del suolo e la regolamentazione delle acque, dans G. Borelli (éd.), Una città e il suo fiume. Verona e l’Adige, 1, Vérone, 1977, pp. 35-138 ; La Valpolicella dall’alto medioevo all’età comunale, Vérone, 1984.
23 R. Comba, La dinamica dell’insediamento umano nel cuneese (secoli X-XIII), Bollettino storico-bibliografico subalpino, LXXI (1973), pp. 511-602 ; Metamorfosi di un paesaggio rurale. Uomini e luoghi del Piemonte sud-occidentale fra X e XV secolo, Turin, 1983 ; Contadini, signori e mercanti nel Piemonte medievale, Bari, 1988.
24 G. Pasquali, Agricoltura e società rurale in Romagna nel medioevo, Bologne, 1984 ; Economia monastica nell’isola pomposiana nei secoli X-XII, dans La civiltà comacchiese e pomposiana dalle originipreistoriche al tardo medioevo, Bologne, 1986, pp. 547-559 ; Il bosco litoraneo nel medioevo, dans B. Andreolli et M. Montanari (éd.), Il bosco nel medioevo, Bologne, 1988, pp. 263-286.
25 A. I. Pini, Gestione economica, viticoltura ed olivicoltura nell’azienda agraria del monastero bolognese di S. Procolo alla fine del Duecento, dans L’azienda agraria nell’Italia centro-settentrionale dall’antichità ad oggi, Naples, 1979, pp. 89-131 ; Forme di conduzione,. rendita fondiaria e rese cerealicole nel Bolognese dopo la peste del 1348 : l’azienda del convento di San Domenico, dans Medioevo rurale (cit. infra note 44), pp. 259-297.
26 G. M. Varanini, La “curia” di Nogarole nella pianura Veronese fra Tre e Quattrocento. Paesaggio, amministrazione, economia e società, Studi di storia medioevale e di diplomatica, 4 (1979), pp. 45-263 ; L’olivicoltura e Folio gardesano nel medioevo (Aspetti della produzione e della commercializzazione), dans Un lago, una civiltà : il Garda, 1, Vérone, 1983, pp. 115-158 ; La Valpolicella dal Duecento al Quattrocento, Vérone, 1985.
27 M. L. Chiappa Mauri, Per la storia della campagne : la gestione della proprietà di S. Maria in Teodote di Pavia nel territorio di Borgo San Donnino (fine XIII-inizio XIV secolo), dans Felix olim Lombardia. Studi di storia padana dedicati dagli allievi a Giuseppe Martini, Milan, 1978, pp. 213-286 ; I mulini ad acqua nel Milanese (secoli X-XV), Nuova rivista storica, LVII (1983), pp. 1-59 (publié à part, Milan, 1984) ; La costruzione del paesaggio agrario padano : la grangia di Valera, Studi storici, 26 (1985), pp. 263-313.
28 A. Cortonesi, Colture, pratiche agrarie e allevamento nel Lazio basso-medievale. Testimonanzie dalla legislazione statutaria, Archivio della società romana di storia patria, CI (1978), pp. 97-219 ; Terre e signori nel Lazio medievale. Un economia rurale nei secoli XIII-XIV, Naples, 1988 ; Il lavoro del contadino. Uomini, tecniche, colture nella Tuscia tardo-medievale, Bologne, 1988.
29 S. Carocci, I possessi degli enti ecclesiastici tiburtini all’inizio del XV secolo, Atti e memorie della società tiburtina di storia e d’arte, CV (1982), pp. 83-132 ; Tivoli nel Basso Medioevo. Società cittadina ed economia agraria, Rome, 1988.
30 R. Licinio, Le masserie regie in Puglia nel secolo XIII. Ambiente, attrezzi e tecniche, Quaderni medievali, 2 (1976), pp. 73-111 ; Uomini e terre nella Puglia medievale. Dagli Svevi agli Aragonesi, Bari, 1983.
31 C. M. Rugolo, Agricoltura e classi rurali nel Messinese (Ricerche su documenti inediti del XV secolo), Archivio storico per la Sicilia orientale, LXX (1974), pp. 237-265.
32 Mentionnons les titres suivants : M. Tangheroni, Politica, commercio, agricoltura a Pisa nel Trecento, Pise, 1973 ; G. G. Merlo, Unità fondiarie e forme di coltivazione nella pianura pinerolese all’inizio del XIV secolo, Bollettino storico-bibliografico subalpino, LXXI (1974), pp. 109-145 ; P. Cammarosano, Le campagne nell’età comunale (metà sec. XI-metà sec. XIV), Turin, 1974 ; S. Anselmi, La selva, il pascolo, l’allevamento nelle Marche dei secoli XIV-XV, Studi urbinati, 49/2 (1975), pp. 31-71 ; Id., Organizzazione aziendale, colture, rese nelle fattorie malatestiane, 1398-1456, Quaderni storici, 39 (1978), pp. 806-827 ; S. Bertolami, Territorio e società in un comune rurale veneto (secc. XI-XIII). Pernumia e i suoi statuti, Venise, 1978 ; I. Peri, Uomini, Città e campagne in Sicilia dall’XI al XIII secolo, Bari, 1978 ; Id., La Sicilia dopo il Vespro. Uomini, città e campagne : 1282-1376, Bari, 1982 ; M. Luzzati, Toscana senza mezzadria. Il caso pisano alla fine del medioevo, dans Contadini eproprietari nella Toscana moderna. Atti del Convegno in onore di G. Giorgetti, 1, Florence, 1979, pp. 279-343 ; Id., Contratti agrari e rapporti di produzione nelle campagne pisane dal XIII al XV secolo, dans Studi in memoria di Federiqo Melis (cit. infra, note 58), 1, pp. 569-584 ; A. Piantanida, Note sui beni terrieri del monastero di S. Maria Assunta di Cairate tra i secoli XIII e XIV, dans Felix olim Lombardia, cit., pp. 287-343 ; E. Occhipinti, Il contado milanese nel secolo XIII. L’amministrazione della proprietà fondiaria del Monastero Maggiore, Bologne, 1982 ; G. Albini, Il territorio cremasco e la regolamentazione delle acque nel tardo medioevo, dans Momenti di storia cremasca, Crema, 1982 ; L. De Angelis Cappabianca, I beni del monastero di S. Maria Teodote di Pavia nel territorio circostante Voghera ed a Zenevedro (Pavia) dalle origini al 1346. Ricerche di storia agraria medioevale, Studi di storia medioevale e di diplomatica, 7 (1982), pp. 3-236 ; S. R. Epstein, Alle origini della fattoria toscana. L’ospedale della Scala di Siena e le sue terre (metà 200-metà 400), Florence, 1986.
33 Cf. supra notes 9 et 10 ; en outre, Ph. Jones, Economia e società nell’Italia medievale, Turin, 1980.
34 D. Herlihy, The agrarian revolution in southern France and Italy, 801-1150, Economic history review, 1957 ; Vita economica e sociale di una città italiana nel Medioevo : Pisa nel Duecento (1958), trad. ital., Pise, 1972 ; Pistoia nel Medioevo e nel Rinascimento, 1200-1430 (1966), trad. ital., Florence, 1972 ; The social history of Italy and Western Europe, 700-1500, Londres, Variorum reprints, 1978.
35 L. A. Kotelnikova, Mondo contadino e città in Italia dall’XI al XIV secolo, Bologne, 1975.
36 P. Toubert, Les statuts communaux et l’histoire des campagnes lombardes au XIVe siècle, Mélanges d’archéologie et d’histoire de l’Ecole française de Rome, LXXXI (1960), pp. 397-508 ; L’Italie rurale aux VIIIe-IXe siècles. Essai de typologie domaniale, dans I problemi dell’Occidente nel secolo VIII, Spolète, 1973, pp. 95-132 ; Les structures du Latium médiéval. Le Latium méridional et la Sabine du IXe à la fin du XIIe siècle, Paris-Rome, 1973 ; La terre et les hommes dans l’Italie normande au temps de Roger II : l’exemple campanien, dans Società, potere e popolo nell’età di Ruggiero II, Bari, 1979, pp. 55-72.
37 H. Bresc, Les jardins de Palerme 1290-1460), (Mélanges de l’Ecole française de Rome. Moyen Age (= MEFREM), 84 (1972), pp. 55-127 ; Un monde méditerranéen. Economie et société en Sicile, 1300-1450, Rome, 1986.
38 J.-C. Marie-Vigueur, Les “casali” des églises romaines à la fin du Moyen Age (1348-1428), MEFREM, 86 (1974), pp. 63-136 ; Les pâturages de l’Eglise et la Douane du bétail dans la province du Patrimonio (XIVe-XVe siècles), Rome, 1981.
39 J.-L. Gaulin, Les terres des Guastavillani : structures et développement d’un grand patrimoine foncier en Emilie au XIIIe siècle, MEFREM, 99 (1987), pp. 7-60.
40 Civiltà ed economia agricola in Toscana nei secc. XIII-XIV ; problemi della vita dette campagne nel tardo Medioevo, Atti dell’VIII Convegno internazionale (Pistoia, 21-24 aprile 1977), Pistoia, 1981.
41 L’azienda agraria nell’Italia centro-settentrionale dall’antichità ad oggi (Verona, 28-30 novembre 1977), Naples, 1979.
42 Terra e uomini net Mezzogiorno normanno-svevo, Atti delle VII Giornate normanno-sveve (Bari, 15-17 ottobre 1985), Bari, 1987 ; Uomo e ambiente nel Mezzogiorno normanno-svevo, Atti delle VIII Giornate normanno-sveve (Bari, 20-23 ottobre 1987), sous presse.
43 L’ambiente vegetale nell’Alto Medioevo (30 marzo-5 aprile 1989), Spolète, sous presse, (“Settimane”... XXXVII).
44 V. Fumagalli et G. Rossetti (éd.), Medioevo rurale. Sulle tracce della civiltà contadina, Bologne, 1980.
45 G. Cherubini, Le campagne italiane dall’XI al XV secolo, dans G. Galasso (éd.), Storia d’Italia Utet, 4, Turin, 1981, pp. 265-448 (désormais dans Id., L’Italia rurale del Basso Medioevo, cit., pp. 1-146). La précédente synthèse de I. Imberciadori avait beaucoup moins d’ampleur (I. Imberciadori, Agricoltura italiana dall’XI al XIV secolo, Rivista di storia dell’agricoltura, XI (1971), pp. 207-234, désormais dans Id., Miscellanea, Rivista di storia dell’agricoltura, XXIII (1983), pp. 355-392).
46 B. Cecchetti, La vita dei Veneziani nel 1300. II. II vito, Archivio veneto, 2e s., XXIX (puis à part, Venise, 1885).
47 A. Marescalchi et G. Dalmasso, Storia delta vite e del vino in Italia, 3 vol., Milan, 1931-1937.
48 R. Billiard, La vigne dans l’Antiquité, Lyon, 1913.
49 F. Von Bassermann-Jordan, Geschichte des Weinbaus unter besonderer Berücksichtigung der Bayerischen Rheinpfalz, Francfort, 1923.
50 R. Soriga, La vite e il vino nella letteratura e nelle figurazioni italiane del Medioevo, dans Marescalchi-Dalmasso, op. cit., II, pp. 125-189.
51 G. Dalmasso, La viticoltura e l’enologia nell’Italia medievale, ibid., III, pp. 365-471.
52 A. Marescalchi, Folklore vitivinicolo, ibid., III, pp. 85-161.
53 T. Giacalone Monaco, Il commercio del vino nell’Italia romana con un epilogo fino al presente, ibid., III, pp. 613-677.
54 M. C. Daviso, Coltivazione e reddito della vigna a Rivoli nel secolo quattordicesimo, Bollettino storico-bibliografico subalpino, 1950 (republié dans C. M. Cipolla (éd.), Storia dell’economia italiana. I. Secoli VII-XVII, Turin, 1959, pp. 97-106).
55 I. Imberciadori, Vite e vigna nell’alto Medioevo, dans Agricoltura e mondo rurale in Occidente nell’Alto Medioevo, cit., pp. 307-342 (republié dans Id., Miscellanea, cit., pp. 189-218).
56 R. Dion, Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, Paris, 1959.
57 Cf. supra notes 2 et 51.
58 Sur Federigo Melis, cf. M. Del Treppo, Federigo Melis, storico, dans Studi in memoria di Federigo Metis, 1, Naples, 1978, pp. 1-87 (dans le même volume on trouvera la bibligoraphie complète de Melis aux pp. XIII-XXIV) ; L. De Rosa, Federigo Melis storico dell’economia, dans Aspetti della vita economica medievale, Atti del Convegno di studi nel X anniversario della morte di Federigo Metis (Firenze-Pisa-Prato, 10-14 marzo 1984), Florence 1985, pp. 5-12.
59 F. Melis, Comme bere il vino nel sistema dei cibi, dans Atti della II Settimana dei vini tipici e pregiati (Sienne, 15-23 juin 1968), Sienne, 1969, pp. 61-81. Cet article, ainsi que tous ceux que Melis écrivit sur le vin, a été republié par A. Affortunati Parrini, F. Melis, I vini italiani nel medioevo (avec introd. de Ch. Higounet), Florence, 1984, pp. 177-198.
60 M. Del Treppo, Federigo Melis, cit., p. 39.
61 F. Melis, Werner Sombart e i problemi della navigazione nel medioevo, dans L’opera di Werner Sombart nel Centenario della nascita, Milan,1964, pp. 87-149.
62 F. Melis, “Vecchi” vini del contado pistoiese (secoli XIV e XV), Pistoia, 3e s., 1 (1964), pp. 21-24 (désormais aussi dans Id., I vini italiani, cit., pp. 159-165).
63 F. Melis, Il consumo del vino a Firenze nei decenni attorno al 1400, Arti e mercature, IV (1967), n. 6-7, pp. 6-33 (désormais aussi dans Id., I vini italiani, cit., pp. 31-96).
64 R. Dion, Histoire de la vigne, cit., pp. 319-320.
65 Y. Renouard, Le vin vieux au Moyen Age, Annales du Midi, LXXVI (1964), republié dans Id., Etudes d’histoire médiévale, 1, Paris, 1968, pp. 249-256.
66 A ce sujet H. Zug Tucci (dans l’article cité infra note 91) s’exprime ainsi : « I vini “greci” – inizialmente denominati cosi perchè originari delle regioni d’insediamento greco, poi, in senso più lato, per designare la qualité che li contraddistingueva – si caratterizzavano per la dolcezza, l’alto grado alcoolico e quindi la maggiore durevolezza nei confronti dei vini “latini”, e inoltre per la minore sensibilité agli effetti dei lunghi tragitti marittimi » (p. 315).
67 F. Melis, Produzione e commercio dei vini italiani (con particolare riferimento alla Toscana) nei secoli XIII-XVIII, Annales Cisalpines d’histoire sociale, Ie s., 3 (1972), pp. 107-133 (désormais aussi dans Id., I vini italiani, cit., pp. 3-29).
68 Ch. Higounet, Esquisse d’une géographie des vignobles européens é la fin du Moyen Age. Hommage é Federigo Melis, dans F. Melis, I vini italiani, cit., pp. VII-XX, é la p. VIII.
69 F. Melis, Le documentazione medievale sul Chianti delle origini, Vini d’Italia, IX (1967), pp. 357-359 (désormais dans Id., I vini italiani, cit., pp. 137-145).
70 Ch. De La Ronciere, Le vignoble florentin et ses transformations au XIVe siècle, dans Le vin au Moyen Age : production et producteurs, Actes du IIe Congrès des Médiévistes (Grenoble, 4-6 juin 1971), s. 1, 1978, pp. 125-161.
71 L’auteur revint plus amplement sur les problèmes relatifs à l’approvisionnement et à la consommation du vin dans Prix et salaires à Florence au XIVe siècle (1280-1380), Rome, 1982.
72 Cf. la thèse de Ch. De La Ronciere, Florence, centre économique régional au XIVe siècle, 5 vol., Aix-en-Provence, 1976, d’où fut extrait le volume cité n. précédente.
73 A. I. Pini, La viticoltura italiana nel Medioevo. Coltura della vite e consumo del vino a Bologna dal X al XV secolo, Studi medievali, 3e s., XV (1974), pp. 795-884 (désormais dans Id., Vite e vino nel medioevo, Bologne, 1989, pp. 51-145).
74 Au sujet de la corporation des brentatores bolonais et de leurs rapports avec les autorités communales, cf. A. I. Pini, Potere pubblico e addetti ai trasporti e al vettovagliamento cittadino nel medioevo : il caso di Bologna, Nuova rivista storica, LXVI 1982), pp. 253-281 (republié dans Id., Città, comuni e corporazioni nel medioevo italiano, Bologne, 1986, pp. 219-258, sous le titre Alle origini delle corporazioni medievali : il caso di Bologna).
75 H. Pirenne, Un grand commerce d’exportation du Moyen Age : les vins de France, Annales d’histoire économique et sociale, V (1933) pp. 225-243.
76 A. Perrin, La civilisation de la vigne, Paris, 1938.
77 J. Craeybeckx, Quelques marchés de vin français dans les anciens Pays-Bas et dans le nord de la France à la fin du Moyen Age, dans Studi in onore di Armando Sapori, 2, Milan, 1957, pp. 847-882 ; Id., Un grand commerce d’importation : les vins de France aux anciens Pays-Bas (XIIIe-XIVe siècles), Paris, 1959.
78 G. Sivery, Les comptes de Hainaut et le commerce du vin au XIVe siècle et au début du XVe siècle, Lille, 1959.
79 M. K. James, Studies in the Medieval Wine Trade, Oxford, 1971.
80 Cf. A. I. Pini, Problemi demografici bolognesi del Duecento, Atti e Memorie della Deputazione di st. patria per la Romagna, n.s., XVII-XIX (1956-68), pp. 147-222.
81 Cf. A. I. Pini, La presenza dello Studio nell’economia di Bologna medievale, dans O. Capitani (éd.), L’Università a Bologna. Personnagi, momenti e luoghi dalle origini al XVI secolo, Milan, 1987, pp. 85-111.
82 Sur Pier de’Crescenzi, cf. L. Savastano, Contributo allo studio critico degli scrittori agrari italiani : Pietro de’Crescenzi, Acireale, 1922 ; L. Frati, Pier de’Crescenzi e l’opera sua, Atti e Memorie della Deputazione di st. patria per la Romagna, 4e s., IX (1919), pp. 146-164 ; Pier de’Crescenzi (1233-1321). Studi e documenti, Bologne, 1933 ; P. Toubert, Crescenzi (Pietro de’), Dizionario Biografico degli italiani, XXX, Rome, 1984, pp. 649-657. Cf. aussi infra note 103.
83 Sur Paganino Bonafede, cf. L. Frati, Rimatori bolognesi del Trecento, Bologne, 1915, pp. XI, XXI-XXX ; A. Bignardi, Il “Thesaurum rusticorum” di Paganino Bonafede, Strenna storica bolognese, XII (1962), pp. 21-36 ; G. E. Sansone, Bonafede (Paganino), Dizionario Biografico degli Italiani, XI, Rome, 1969, p. 495.
84 A. I. Pini, Produzione e trasporto del vino a Imola e nel suo contado nel medioevo, Studi romagnoli, XXV (1974), pp. 235-256 (republié dans Id., Vite e vino nel medioevo, cit., pp. 147-169).
85 A. I. Pini, I trattati commerciali di una città agricola medievale : Imola (1099-1279), Studi romagnoli, XXVI (1975), pp. 65-97.
86 V. Fumagalli, La tipologia dei contratti di affitto con coltivatori al confine tra Langobardia e Romania (secoli IX-X), Studi romagnoli, XXV (1974), pp. 205-214.
87 G. Pasquali, La vitivinicoltura in Romagna nell’alto Medioevo (secoli IX-X), ibid., pp. 215-234 (republié dans Id., Agricoltura e società rurale, cit., pp. 211-231).
88 G. Ortalli, La regolamentazione della coltura vitivinicola negli statuti di Forlimpopoli, ibid., pp. 257-276.
89 . Cf. supra note 58.
90 L. Balletto, Il vino a Ventimiglia alla metà del Duecento, dans Studi in onore di Federigo Melis, cit., I, pp. 445-458.
91 H. Zug Tucci, Un aspetto trascurato del commercio medieval del vino, ibid., III, pp. 311-348.
92 Francesco Balducci Pegolotti, La pratica delta mercatura, éd. par A. Evans, Cambridge (Mass.), 1936 (réédition New-York, 1970).
93 Sur le problème des conteneurs utilisés dans les transports au Moyen Age, cf. A. I. Pini, Alimentazione, trasporti, fiscalità : i “containers” medievali, Archeologia medievale, VIII (1981), pp. 173-182 (republié dans Id., Vile e vino nel medioevo, cit., pp. 171-184).
94 G. Pampaloni, Vendemmia e produzione di vino nelle proprietà dell’Ospedale della Misericordia di Prato nel 400, dans Studi in memoria di Federigo Melis, cit., 3, pp. 349-379.
95 Parmi les autres études sur la viti-viniculture italienne parues dans les années soixantedix, signalons : S. Nessi, La coltivazione della vite e la produzione del vino a Montefalco attraverso i secoli, Spoletium, XV (1973), pp. 31-38 ; G. Beggio – C. Corrain, La vite e il vino nella giurisdizione della Vangadizza dal Medioevo all’età contemporanea, dans Miscellanea su Badia Polesine e il suo territorio, Badia Polesine, 1973, pp. 1-28 ; G. Donna D’Oldenico, “Vitibus spanis et altinis” : in margine alla civiltà dello spanna di Gattinara a Lessona, Bolletino storico vercellese, III (1974) ; G. Mira, Contributo alla conoscenza dei consumi nell’età di mezzo : il consumo di vino a Perugia, dans Studi in memoria di P.M. Arcari, Milan, 1978, pp. 525-532 ; C. Franzero, Spese e profitti di una vigna a Busca nell’anno 1385, Bollettino storico-bibliografico subalpino, LXXII (1974), pp. 316-326.
96 M. Montanari, L’alimentazione contadina nell’alto Medioevo, cit. (les autres travaux de l’a. sur ce sujet sont cités note 15). De peu postérieur, un autre livre fondamental sur le sujet : A. M. Nada Patrone, Il cibo del ricco ed il cibo del povero. Contributo alla storia qualitativa dell’alimentazione. L’area pedemontana negli ultimi secoli del Medio Evo, Turin, 1981. Problemi di storia dell’alimentazione nell’Italia medievale est le titre d’un colloque réuni à Modène en novembre 1980 dont les actes ont été publiés dans la revue Archeologia medievale, VIII (1981), pp. 7-450. De nombreuses communications ont évoqué le problème du vin, mais aucune n’était expressement consacrée à ce thème. Plus généralement, sur les problèmes de l’alimentation, voir aussi G. Bonfiglio Dosio, Il commercio degli alimentari a Brescia nelprimo Quattrocento, Brescia, 1979 ; M. S. Mazzi, Note per una storia dell’alimentazione nell’ltalia medievale, dans Studi di storia medievale e moderna per Ernesto Sestan, I, Florence, 1980, pp. 57-102 ; M. G. Muzzarelli, Norme di comportamento alimentare nei libri penitenziali, Quaderni medievali, 13 (1982), pp. 45-80 ; G. Soldi Rondinini, Per l’avvio ad una storia dell’alimentazione nel medioevo : alcuni aspetti e problemi, Libri e documenti, IX (1983), n. 1, pp. 1-7. Un colloque sur Cultura e storia dell’alimentazione a eu lieu à Imperia du 8 au 12 mars 1983 ; bien que les Actes n’aient jamais été publiés, on peut lire le compte rendu des sujets intéressant le médiéviste dans G. Musca, Cultura e storia dell’alimentazione, Quaderni medievali, 16 (1983), pp. 167-178.
97 A. I. Pini, Due colture specialistiche del Medioevo : la vite e l’olivo nell’ltalia padana, dans Medioevo rurale, cit., pp. 119-138 (désormais dans Vite e vino nel medioevo, cit., pp. 29-50).
98 Cf. supra note 45.
99 G. Pagno (éd.), Il vino e l’uomo. Lavoro e civiltà, Florence, 1984.
100 G. Maroso et G. M. Varanini (éd.), Vite e vino ne medioevo da fonti veronesi e venete, Vérone, 1984 (Centro di documentazione per la storia della Valpolicella).
101 L. De Angelis, Tecniche di coltura agraria e attrezzi agricoli alla fine del Medioevo, dans Civiltà ed economia agraria, cit., pp. 203-220.
102 V. D’Alessandro, Vigne e vignaiuoli a Palermo alla fine del Medioevo, Quaderni del Circolo semiologico siciliano, 17-18, Palerme, 1984, pp. 99-107.
103 J.-L. Gaulin, Sur le vin au Moyen Age. Pietro de’Crescenzi lecteur et utilisateur des Géoponiques traduites par Burgundio de Pise, MEFREM, 96 (1984), pp. 95-127.
104 J.-M. Martin, Le travail agricole : rythmes, corvées, outillage, dans Terra e uomini nel Mezzogiorno normanno-svevo, cit., pp. 113-158.
105 Cf. supra note 36.
106 A. Cortonesi, Colture, pratiche agrarie e allevamento nel Lazio medievale. Testimonianze dalla legislazione statutaria, Archivio della società romana di storia patria, 101 (1978, [1980]), pp. 97-219.
107 A. Cortonesi, Le spese “in victualibus” della Domus Helemosine Sancti Petri di Roma. Contributo alla storia del consumo alimentare in area romano-laziale fra XIII e XIV secolo, Archeologia medievale, VIII (1981), pp. 193-225.
108 . A. Cortonesi, Colture, tecniche e lavoro nel Lazio bassomedievale : i cereali, la vite, l’olivo, dans Id., Terre e signori nel Lazio medievale, cit., pp. 29-104.
109 A. Cortonesi, Vino e commercio vinicolo nel Lazio tardomedievale, dans Id., Il lavoro del contadino, cit., pp. 81-99.
110 M. T. Caciorgna, Vite e vino a Velletri alla fine del Trecento, dans Cultura e società nell’Italia medievale. Studi per Paolo Brezzi, I, Rome, 1988, pp. 157-170.
111 S. Carocci, Tivoli nel Basso Medioevo, cit., pp. 454-466 et passim.
112 Cf. par exemple, A. D’Ambrosio, Per una storia del regime alimentare nella legislazione monastica dall’XI al XVIII secolo, Benedictina, XXXIII (1986), pp. 429-449.
113 A. Toaff, Il vino e la carne. Una comunità ebraica nel Medioevo, Bologne, 1989, pp. 92-100.
114 Cf. supra notes 30 et 37.
115 G. Cherubini, I prodotti della terra : olio e vino, dans Terra e uomini nel Mezziogiorno normanno-svevo, cit., pp. 187-234.
116 Parmi les communications qui concernent l’époque médiévale, citons : A. M. Nada Patrone (sur le Piémont), G. M. Varanini (Vénétie), B. Andreolli (Trentin), L. Balletto (Ligurie), D. Balestracci et F. Cardini (Toscane), A. Cortonesi (Latium), G. Vitolo (Mezzogiorno), R. M. Dentici Buccellato (Sicile) et M. Tangheroni (Sardaigne).
117 Cf. supra note 109.
118 A. I. Pini, Il vino nella civiltà italiana, dans Id., Vite e vino nel medioevo, cit., pp. 15-28.
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