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    Plan détaillé Texte intégral Introduction Genèse et diffusion du système biparti Analyse régionale Synthèse Conclusions Notes de bas de page Auteur

    La croissance agricole du Haut Moyen Âge

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    Table des matières

    Étude comparative du régime domanial classique à l’est et à l’ouest du Rhin à l’époque carolingienne

    Adriaan Verhulst

    p. 87-101

    Texte intégral Introduction Genèse et diffusion du système biparti Analyse régionale Synthèse Conclusions Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Introduction

    1Depuis une vingtaine d’années la genèse du régime domanial du Haut Moyen Age, dit “classique”, fait l’objet de recherches et de discussions neuves et fondamentales. De nouveaux chercheurs y participent, aussi bien en Belgique et en France qu’en Allemagne et en Italie. Même des Japonais apportent des contributions importantes au débat1. Celui-ci a eu comme cadre géographique dès le début principalement les régions entre Loire et Rhin. Il s’est élargi aux régions méditerranéennes au cours des dix à quinze dernières années2.

    2Bien que des chercheurs allemands comme Kuchenbuch, Hägermann, Goetz et autres jouent un rôle de premier plan dans la discussion internationale, il est paradoxal de devoir constater qu’à part quelques recherches toutes récentes et souvent isolées, citées plus loin, les spécialistes allemands contemporains ont pratiquement exclu de leur champ d’observation l’Allemagne à l’est du Rhin. Cette situation est d’autant plus curieuse qu’il y a vingt ans, dans les années soixante, les historiens marxistes de la République démocratique allemande ont ouvert un débat sur la question de savoir si l’introduction du régime domanial dans les régions à l’est du Rhin n’a pas été l’effet de l’expansion du royaume franc, notamment de la royauté et de l’église. Dans leur optique cette évolution aurait même entraîné l’oppression et la réduction en esclavage d’une population paysanne libre3. Comme on retrouve encore aujourd’hui des échos de cette vision, erronée selon nous, parmi nos historiens occidentaux de l’esclavage4, et comme d’autre part le pouvoir seigneurial à l’intérieur du grand domaine et ses effets sur les classes paysannes font à nouveau l’objet de l’attention particulière de certains spécialistes en Allemagne fédérale, notamment de Kuchenbuch5, il nous a semblé important de rassembler et de synthétiser, à partir d’une littérature très éparse et parfois ancienne, ce que l’on sait sur le régime domanial à l’est du Rhin au Haut Moyen Age, afin de comparer ces données avec celles que fournissent les études des vingt dernières années sur les parties occidentales du royaume franc. Nous voulons évaluer le résultat de cette comparaison à la lumière de quelques prises de position récentes sur l’évolution de l’esclavage au Haut Moyen Age, notamment de Bonnassie, et sur l’évolution sociale à l’intérieur des grands domaines, notamment de Kuchenbuch6. L’objectif lointain de cette démarche est, par rapport au thème des ces dixièmes journées internationales de Flaran, de contribuer, à partir de l’exemple allemand, au fondement d’une opinion sur les rapports entre l’évolution de l’esclavage et la genèse du régime domanial classique. Peut-être ces rapports, qui se situent principalement sur le plan du “chasement” des esclaves et de l’imposition de services de travail à la population paysanne dans son ensemble, peuvent-ils être interprétés du point de vue économique comme la manifestation d’une croissance agricole7.

    3Notre exposé comprend trois grandes parties :

    1. Un aperçu de la problématique générale, principalement de la genèse du régime domanial biparti entre Loire et Rhin.
    2. Un tour à travers les principales régions allemandes à l’est du Rhin, pour y déceler les caractéristiques régionales d’une part, générales de l’autre, du régime d’exploitation des domaines du roi, de l’Eglise et de l’aristocratie, principalement aux VIIIe et IXe siècles.
    3. Un essai de synthèse comparative des caractères du régime domanial à l’est et à l’ouest du Rhin à cette même époque, principalement du point de vue exposé plus haut, à savoir les rapports avec l’évolution sociale à l’intérieur des grands domaines.

    Genèse et diffusion du système biparti

    4Selon la thèse que nous avons formulée à Spolète en 19658 le système biparti dit classique aurait trouvé son origine aux VIIe-VIIIe siècles dans les régions centrales du royaume franc, autour de l’axe Paris-Aix-la-Chapelle, sur des sols légers, limoneux et fertiles, propres à la culture céréalière. Son implantation serait principalement le résultat d’initiatives de la part de membres de la famille carolingienne et de l’aristocratie liée à celle-ci, notamment sur les domaines nombreux qu’ils possédaient dans ces régions, de même que d’abbayes et d’évêchés dotés ou dominés par eux. Ce système, dont l’élément essentiel était le lien étroit entre la réserve et les tenures, par le biais de services de travail de celles-ci au profit de celle-là, a été un phénomène limité dans le temps et dans l’espace. A part les deux facteurs cités, d’autres auraient contribué à sa diffusion, comme la proximité de centres de pouvoir (fisc, palais, abbaye, évêché), la configuration géographique, notamment la concentration des biens concernés, leur structure interne, leur origine (par ex. donation royale), etc. L’influence de ces facteurs a été étudiée depuis lors de façon plus concrète et approfondie dans certains domaines des abbayes de Werden, Prüm, Saint-Remi de Reims et autres, respectivement par Rösener, Kuchenbuch, Devroey et autres9. Sur base de leurs travaux, Goetz a publié dernièrement une étude comparative, complétée par ses propres recherches, notamment sur Saint-Germain-des-Prés, dans laquelle il dégage très clairement l’action de ces différents facteurs de l’extrême complication dans laquelle ils sont impliqués dans chaque cas particulier10. D’autres confirmations de notre thèse ont été apportées d’un tout autre point de vue lors d’un colloque sur le grand domaine tenu à Gand en 1983, où Tits-Dieuaide et Hägermann ont démontré la prépondérance en Gaule de l’exploitation directe des grands domaines à l’aide d’esclaves non chasés, avant l’introduction du système biparti à partir de la fin du VIIe siècle11.

    5Toutes ces études, même allemandes, n’ont que très rarement franchi le Rhin vers l’Est, bien que des conclusions similaires aux nôtres aient entretemps été formulées par Toubert en ce qui concerne l’Italie12. On ne peut citer que la contribution de Rösener au colloque de Gand, en 1983, où il a étudié la diffusion du régime domanial classique en Saxe13. Il s’y oppose aux vues développées en 1970 par Droege, selon lesquelles l’introduction de ce système en Saxe serait liée à la conquête franque de ce pays14. La thèse assez linéaire de Droege ressemble curieusement à celle développée avant lui, dans les années soixante, par plusieurs historiens marxistes de l’Allemagne de l’Est. A l’opposé de ces vues assez schématiques, déjà évoquées plus haut15, Rösener fait valoir que des facteurs comme la nature du sol, les défrichements, l’éloignement du centre administratif du propriétaire etc., ont joué un rôle dans ce processus, à côté de l’influence qu’ont pu avoir sur celui-ci certains domaines royaux ou ecclésiastiques, organisés sur le modèle biparti occidental.

    6Un autre spécialiste allemand que nous avons déjà nommé, Ludolf Kuchenbuch, auteur en 1978 d’un livre très riche sur les domaines de l’abbaye de Prüm16, situés toutefois pour la plupart à l’ouest du Rhin, a depuis lors développé dans un article très substantiel17, la thèse déjà présentée dans son livre selon laquelle le mode d’exploitation biparti du grand domaine carolingien serait moins le résultat d’une initiative seigneuriale que lié à la structure sociale de la région où il est situé. Kuchenbuch aboutit ainsi à une typologie régionale de différents systèmes d’exploitation (“Rentenlandschaften”) qui pour la plupart sont des variantes plus ou moins proches ou éloignées du modèle biparti classique. Depuis notre prise de position critique vis-à-vis de cette thèse que nous avions formulée à Xanten en 198018 Kuchenbuch l’a beaucoup nuancée19. Il semble admettre désormais le rôle de l’initiative seigneuriale, qu’il qualifie même d’offensive à l’époque carolingienne, plus particulièrement à l’égard de la population paysanne des grands domaines. Sur la structure sociale de celle-ci et sur son évolution sous l’effet de l’introduction du système de services de travail différenciés selon les catégories juridiques et sociales, il émet des hypothèses qui méritent réflexion et sur lesquelles nous reviendrons dans nos conclusions.

    7Toutefois, Kuchenbuch aussi se limite pratiquement aux régions à l’ouest du Rhin. Or c’est précisément à l’est du Rhin que des données sur les catégories juridiques et sociales de la population paysanne, en relation avec les services agricoles au profit de la réserve, sont assez nombreuses, précises et différenciées, pour que nous y prêtions une attention particulière dans l’aperçu du régime domanial à l’est du Rhin qui va suivre20.

    Analyse régionale

    8Il n’est cependant pas aisé de donner un aperçu synthétique des caractères du grand domaine dans l’Allemagne carolingienne entre Rhin et Elbe, de la Mer du Nord aux Alpes. Non seulement l’espace géographique est-il très grand et peu homogène, mais les travaux dont on dispose à cet effet ne sont pas d’un grand secours. Les ouvrages généraux, comme ceux de Dopsch, Lütge, Ganshof, Metz, Rösener ou Goetz, ne s’arrêtent généralement pas aux caractères particuliers du grand domaine à l’est du Rhin et encore moins aux différences entre les régions21. Le seul aperçu, attentif aux différences régionales et toujours valable, puisqu’il repose sur une connaissance approfondie des sources, est dû à un Français : c’est un cours professé jadis, de 1950 à 1953 à la Sorbonne, par Ch.-E. Perrin, ronéotypé et par conséquent difficilement accessible22. Les monographies régionales d’autre part, comme celles de Lütge sur la Thuringe, de Staab sur le pays du Rhin moyen ou de Dollinger et de Störmer sur la Bavière, font rarement la comparaison avec d’autres régions, éclairant souvent plutôt d’autres aspects de la société que la seigneurie rurale (Staab) ou mettant l’accent sur d’autres périodes que l’époque carolingienne (Dollinger)23. L’étude sous forme d’article de Rösener sur la Saxe24 constitue une exception à cet égard. Dès lors le déséquilibre avec la faveur dont jouit actuellement la seigneurie du bas Moyen Age en Allemagne25 est frappant. L’attention portée jadis par des ouvrages devenus classiques, notamment de von Inama, Lamprecht, Kötzschke ou Dopsch, à l’époque carolingienne26, n’en constitue cependant pas une explication ou une excuse suffisante, puisque ces ouvrages, s’ils ne sont pas dépassés, se réfèrent généralement à des sources, principalement des polyptyques, et à des situations relatives aux parties centrales du royaume franc, situées entre Loire et Rhin.

    9Pour ces différentes raisons nous sommes obligés de limiter l’aperçu qui va suivre aux régions suivantes : la Saxe, la Bavière, la Thuringe et le Sud-Ouest de l’Allemagne à l’est du Rhin (pratiquement la Hesse rhénane et la Franconie). Pour chacune de ces régions nous examinerons successivement l’extension et le mode d’exploitation de la réserve, les classes sociales et juridiques à l’intérieur du domaine, les tenures paysannes et leurs charges, particulièrement en services de travail au profit de la réserve.

    10L’information sur la Saxe provient principalement des sources de l’abbaye de Werden sur la Ruhr, moins de celle de Korvey, qui ne renseignent pas sur les services27. La superficie des terres labourables de la réserve n’y est pas très grande : en moyenne 40 à 50 hectares, exceptionnellement 100 hectares. Une exception très particulière à cet égard est la réserve de l’ancien fisc de Friemersheim sur le Rhin, passé aux mains de l’abbaye, qui contenait environ 400 hectares. Le rapport de cette superficie exceptionnelle vis-à-vis de celle de la totalité des tenures est de 1 à 3. Dans d’autres domaines il est de 1 à 4 et généralement même de 1 à 5. La population paysanne se compose principalement de lites (lidi) et d’esclaves (mancipia), les libres (liberi) étant très peu nombreux.

    11Les tenures (mansi) ne sont pas qualifiées d’après le statut de ceux qui les exploitent et les services dont elles sont chargées sont relativement légers. Ces services appartiennent au type hebdomadaire, dit des noctes, et s’élèvent en moyenne à deux semaines de travail agricole par an au profit de la réserve. A nouveau, l’ancien fisc de Friemersheim, avec sa réserve très étendue, constitue une exception à cet égard : non seulement le service hebdomadaire y monte à six semaines par an, mais il s’y ajoute le travail agricole sur cinq journaux de la réserve, connu par les spécialistes sous le nom de “lot-corvée” (all. Stückdienst). En de nombreux endroits de la Saxe la réserve peu étendue est encore exploitée au IXe siècle par des non-libres attachés sans tenure au centre d’exploitation. A certains moments de l’année, particulièrement lors de la moisson, ils sont aidés par le service hebdomadaire (noctes) des tenanciers des mansi.

    12La seigneurie rurale en Bavière, bien qu’elle ressemble à plusieurs égards à celle de la Saxe, est néanmoins plus compliquée et plus différenciée, ce qui donne l’impression qu’elle est plus évoluée et avancée28. La ressemblance la plus évidente est la superficie relativement modeste des terres labourables de la réserve, comprenant en moyenne également 40 à 50 hectares. Ici aussi une exception de taille : le domaine de Staffelsee, bien connu par le fragment d’inventaire des Brevium Exempla29. Il appartient à l’église d’Augsbourg, vraisemblablement par donation royale. Sa réserve s’étend sur 250 à 300 hectares de terres de labour. Le rapport entre réserve et tenures est ici de 1 à 2,5, tandis qu’en d’autres endroits il se situe entre 1 à 5 et 1 à 10. L’exploitation de la réserve étendue de Staffelsee, mais aussi celle de la réserve plus modeste (80 hectares) d’Ingolstadt, est assurée pour une large part par un grand nombre de mancipia, appelés provendarii dans l’inventaire de Staffelsee. Ils sont néanmoins aidés par des services de tenanciers dont le statut juridique correspond très régulièrement à celui de la tenure. C’est pourquoi nous traitons ces deux aspects ensemble.

    13Comme les lidi ou les mansi lidiles, contrairement à la Saxe, manquent complètement en Bavière, la plupart des tenures y sont des mansi ingenuiles et des mansi serviles, le terme mansus étant en Bavière synonyme de hoba, souvent utilisé à sa place. Leur nombre ne s’élève que rarement au-dessus de six, du moins dans les domaines de l’aristocratie, qui sont généralement relativement petits. Dans les grandes seigneuries par contre, comme celle de Staffelsee ou même dans celle plus modeste d’Ingolstadt, le nombre de mansi, parmi lesquels les mansi serviles sont aussi ou même plus nombreux que les mansi ingenuiles, atteint le nombre de trente à quarante.

    14Les services des m. ingenuiles appartiennent au type hebdomadaire (noctes) combiné avec le lot-corvée. Les noctes sont toutefois limitées à deux semaines par an, sauf sur le domaine de Staffelsee où la réserve étendue peut les requérir jusqu’à six semaines par an. Cette situation ressemble exactement à celle rencontrée en Saxe, y compris les exceptions comparables de Friemersheim en Saxe et de Staffelsee en Bavière.

    15Les services auxquels sont astreints les mansi serviles, par contre, sont particulièrement lourds en Bavière, puisqu’ils peuvent être exigés pendant trois jours par semaine. Cette situation correspond parfaitement à celle prévue pour les servi ecclesiae par la disposition célèbre I, 13 de la Lex Baiuwariorum30. A Staffelsee elle est même aggravée par la réquisition du lot-corvée des mansi serviles, exigé ailleurs normalement des m. ingenuiles.

    16A côté de ces catégories principales de biens et de personnes, des coloni et des coloni(c)ae apparaissent dans certaines parties de la Bavière, mais seulement pendant une période relativement courte. C’est le cas des coloni(c)ae en Haute-Bavière et au Tyrol, où elles ont disparu dès le Xe siècle, ainsi que des coloni cités dans la Lex Baiuwariorum du début du VIIIe siècle et dans les sources de Freising et de Salzbourg à la fin du VIIIe siècle. Il est toutefois impossible d’affirmer qu’un lien étroit entre le statut personnel et celui du bien ait existé, puisque des coloni(c)ae sont très souvent et presque toujours aux mains de servi et de mancipia, bien qu’une juxtaposition coloni(c)ae = mansi ingenuiles puisse être trouvée ici et là et que les coloni soient considérés comme libres ou demi-libres, bien distingués des servi ecclesiae, par la Lex Baiuwarorium, I, 13.

    17Une autre catégorie de tenanciers propre à la Bavière sont les fameux “barschalken” qui apparaissent également pendant un court laps de temps dans les sources de Freising et de Salzbourg citées ci-dessus. Leur caractère particulier réside dans le fait que nonobstant leur liberté personnelle, des services très lourds leur étaient imposés.

    18En dépit de l’abondance des sources écrites provenant des abbayes de Fulda et de Hersfeld, la seigneurie rurale en Thuringe à l’époque carolingienne et ottonienne reste mal connue, bien que quelques travaux plus anciens, comme ceux de Lütge et de Werner-Hasselbach lui aient été consacrés31. Ainsi on ne dispose pas de données concernant l’étendue et le mode d’exploitation de la réserve et l’on ignore le rapport entre leur superficie et celle des tenures paysannes. Nous sommes par contre très abondamment informés sur les diverses catégories juridiques de la population paysanne, beaucoup moins cependant sur les deux formes courantes de tenure en Thuringe, mansus et hoba. Celles-ci soulèvent beaucoup de questions, à cause notamment du fait que les deux termes n’étaient pas synonymes comme en Bavière32. Les hobae en Thuringe sont le plus souvent aux mains de paysans dépendants, appelés servitores triduani et coloni, auxquels les sources, principalement le Breviarium Sancti Lulli du début du IXe siècle, n’attribuent jamais la possession d’un mansus. Les mansi étant d’ailleurs beaucoup moins nombreux que les hobae dans cette même source, on en est venu à l’hypothèse que souvent plusieurs hobae auraient appartenu à un manse, bien qu’on ignore si celui-ci était généralement ou exclusivement la possession d’un paysan libre.

    19Quoi qu’il en soit, ces quelques données montrent déjà les distinctions très nettes entre les diverses catégories juridiques de la population paysanne en Thuringe en même temps que la complexité des situations qui pouvaient en résulter sur le plan de l’exploitation des tenures paysannes. Ces distinctions juridiques peuvent être ramenées, pour simplifier, à d’une part un groupe de liberi et de coloni, exceptionnellement chargés de services au profit de la réserve, d’autre part à un groupe de servitores obligés de travailler plusieurs jours par semaine sur les terres de la réserve, généralement trois, d’où le nom de servitores triduani, souvent deux (biduani) et parfois même quatre. On remarquera l’absence de mentions de mancipia dans les sources provenant de la Thuringe. Le nombre très réduit de lidi, astreints très rarement à des services, est également à souligner.

    20En présence de ces données les modalités de l’exploitation de la réserve en Thuringe restent obscures. L’appel à des services agricoles de tenanciers, dont d’ailleurs presque seuls les servitores non-libres étaient chargés, semble en tout cas y avoir été moins fréquent et moins développé qu’en Bavière ou même en Saxe.

    21La source principale pour la connaissance du grand domaine en Hesse rhénane et en Franconie à l’époque carolingienne sont les riches archives de l’abbaye de Lorsch33. Paradoxalement, celles-ci nous informent toutefois moins sur la structure des biens de l’église même34, que sur celle de quelques fisci dans la région au sud de Francfort dont l’inventaire est conservé parmi les archives de Lorsch35. Sur les fisci où elle est mentionnée, la superficie des terres de labour de la réserve est assez étendue : 150 à 300 hectares, ce qui représente un tiers à plus de la moitié de la totalité des terres labourables des tenures (rapports de 1 à 3 jusqu’à 1 à 1,5). L’appartenance au fisc de ces domaines et notamment le fait que la cour carolingienne a souvent séjourné dans les “palais” situés dans leurs environs, explique probablement l’importance de la réserve. Quant aux tenures, il est frappant de constater que des mansi ingenuiles se rencontrent uniquement sur les terres fiscales et qu’ils y sont plus nombreux que les m. serviles, alors que ceux-ci – souvent sous le nom synonyme de hobae serviles – constituent le type presque exclusif de tenure hors des fiscs, si l’on excepte les hobae lidiles du Lahngau.

    22Les services agricoles des m. ingenuiles et lidiles appartiennent, comme c’est le cas dans la plupart des régions à l’est du Rhin, au type hebdomadaire des nodes, ici a raison de quatre semaines par an et aggravé par l’adjonction du lot-corvée. Les mansi serviles des fiscs, par contre, tout comme probablement les hobae serviles partout ailleurs dans la région, sont chargés du lourd service de trois jours par semaine, comme c’est généralement le cas pour cette catégorie de tenures dans toutes les régions à l’est du Rhin. Comme à Staffelsee, il est même aggravé par l’adjonction du lot-corvée et d’autres services bien déterminés au profit de la réserve.

    Synthèse

    23L’aperçu qui précède fait entrevoir certains caractères communs à la plupart des régions entre Rhin et Elbe au cours des VIIIe-IXe siècles.

    241. Du point de vue de la structure économique le trait le plus saillant de la seigneurie rurale outre Rhin est sans aucun doute la superficie relativement modeste des terres arables de la réserve, qui s’étendent généralement sur quelques dizaines d’hectares seulement.

    25Cette réserve est d’autre part exploitée principalement par des non-libres, pour ne pas dire des esclaves, appelés mancipia, servi, provendarii, servitores, dont beaucoup sont cependant déjà chasés aux VIIIe-IXe siècles.

    26Leur tenure, appelée – indifféremment sauf en Thuringe – mansus ou hoba, est le plus souvent qualifiée de servilis. Elle est chargée du service très lourd de trois jours par semaine, aggravé à la suite d’une évolution apparemment récente par l’adjonction du lot-corvée, pourtant caractéristique du service demandé aux libres et demi-libres du domaine. Cette aggravation s’observe notamment sur les domaines dont la superficie des terres arables de la réserve dépasse largement la moyenne, comme à Staffelsee et sur les fiscs au sud de Francfort.

    27En dehors de ces cas exceptionnels, la superficie relativement modeste des terres arables de la réserve, qui peut être observée plus particulièrement sur les domaines de l’aristocratie, correspond à une dimension totale plutôt petite des seigneuries, à un nombre réduit de tenures ainsi qu’à une structure territoriale peu concentrée, tant de la réserve que des tenures.

    28A plusieurs égards, cette situation rappelle celle observée dans la partie occidentale du royaume franc à l’époque mérovingienne, c’est-à-dire avant la formation du grand domaine biparti, dit classique. L’évolution vers la structure plus compliquée de ce dernier, telle qu’elle peut s’observer au cours du VIIIe et du IXe siècle dans les parties centrales du royaume franc, c’est-à-dire entre Seine et Rhin, y fut l’un des résultats de l’extension des terres arables du domaine et plus particulièrement de la réserve. Cette extension a été réalisée par des défrichements et par l’incorporation au domaine de biens fonciers plus petits ainsi que par une concentration territoriale qui s’observe notamment sur les biens du roi et de l’Eglise.

    29C’est sur ces mêmes biens qu’on observe parallèlement à l’extension des terres arables de la réserve, un accroissement notable du nombre de tenures, dû en premier lieu au chasement d’esclaves attachés jusque-là sans tenure au centre d’exploitation du domaine.

    30On a l’impression que cette évolution, que nous venons de décrire à partir de données sur les régions entre Seine et Rhin où, sans avoir atteint le même degré d’avancement partout, elle s’est arrêtée vers le milieu du IXe siècle, a eu lieu également mais plus tardivement sur certains domaines, principalement du roi et de l’Eglise, situés dans les régions orientales du royaume franc. Cette hypothèse permettrait d’expliquer les particularités du régime domanial, notamment le caractère très inégal et souvent même exceptionnel d’un développement tendant vers le modèle biparti classique. Ainsi ce n’est qu’exceptionnellement et encore uniquement sur les biens du roi et de l’Eglise, comme sur les fiscs de la région de Francfort et à Staffelsee mais pas à Friemersheim, que la structure territoriale de la seigneurie rurale et plus particulièrement de la réserve, était caractérisée par une concentration géographique, que les manses étaient plus nombreux qu’ailleurs et situés plus près du centre de la seigneurie, que celle-ci était plus grande dans sa totalité que la moyenne et que la superficie de la réserve comparée à celle de la totalité des tenures était relativement plus importante que sur la plupart des domaines appartenant à l’aristocratie. La concomitance de ces différents éléments de la structure domaniale s’explique vraisemblablement comme le résultat d’une politique visant à pourvoir aux besoins sensiblement plus grands et plus concentrés, notamment de céréales, d’une cour royale itinérante et de grosses communautés monastiques.

    312. La structure sociale à l’intérieur des seigneuries rurales entre Rhin et Elbe se caractérise à première vue par une multitude de catégories juridiques nettement différenciées, du moins par leur nom, mais dont l’existence est souvent éphémère. Toutefois, en les comparant du point de vue des charges qu’elles ont à supporter, notamment en services de travail, les différences réelles paraissent moins importantes. De ce point de vue deux groupes se dessinent :

    • Un groupe relativement peu nombreux de libres (liberi) et de demi-libres (coloni, lidi), exploitant des tenures dont le statut (ingenuilis, lidilis) correspond généralement (à l’exception des coloni(c)ae bavaroises) au statut personnel du tenancier. Ce groupe a comme caractère commun de ne supporter, à l’exception des barschalken de Bavière, que des charges de travail assez légères, du type hebdomadaire, consistant en quelques semaines de travail d’appoint par an (calculées en noctes), auquel s’ajoute le lot-corvée, c’est-à-dire la responsabilité entière d’une parcelle de la réserve pendant toute l’année.
      • Un groupe numériquement beaucoup plus important, on peut même dire la masse de la population paysanne à l’est du Rhin, bien qu’elle porte, souvent selon les régions, différents noms qui tous indiquent cependant leur statut de non-libres ou d’esclaves (mancipia, servi, servitores, etc…). Non seulement ce groupe y semble être relativement beaucoup plus important que dans les régions entre Seine et Rhin, mais il est constitué lui-même, en grande partie et dans une proportion qui dépasse celle observée à l’ouest du Rhin, de non-libres attachés sans tenure au centre d’exploitation d’un domaine souvent aristocratique et de dimension généralement modeste. Le nombre d’esclaves “chasés” est toutefois loin d’être négligeable, au point de représenter dans certaines régions, comme dans la Hesse rhénane en dehors des fiscs, presque la totalité de la population paysanne. Les non-libres ou esclaves chasés occupent en règle générale des tenures dont et le nom (mansus servilis, hoba servilis) et le statut correspondent à celui du tenancier, exception faite des coloni(c)ae bavaroises. Ce statut est très peu enviable puisqu’il comporte normalement et dans toutes les régions à l’est du Rhin la prestation de trois journées de travail par semaine au profit de la réserve. A cela est venu s’ajouter sur certains domaines royaux ou d’origine royale, comme les fiscs au sud de Francfort et le domaine de Staffelsee en Bavière, l’imposition du lot-corvée, normalement exigé des seuls libres. Notons dès à présent sur ce type de domaine l’importance numérique des esclaves ou non-libres, chasés ou non, le nombre relativement élevé, par rapport aux manses ingénuiles, de mansi serviles et l’aggravation des charges en travail qui s’y dessine pour cette même catégorie de personnes et de tenures. Derrière ces faits nous présumons l’action de facteurs que nous avons déjà vus à l’œuvre lorsque nous avons essayé d’expliquer les caractères communs de la structure géographique et économique de la seigneurie rurale à l’est du Rhin ainsi que son évolution, à quelques endroits, vers le modèle biparti classique.

    Conclusions

    32Nous devons, en effet, pour arriver à une explication globale de la situation à l’est du Rhin, comparée à celle existant dans les parties centrales et occidentales du royaume carolingien, revenir à cette intéraction entre la structure économique et la structure sociale du grand domaine sous l’influence du facteur que constitue l’initiative seigneuriale ou, pour parler avec Kuchenbuch36, l’attitude offensive du grand propriétaire vis-à-vis de la population paysanne.

    33Il est hors de doute, d’après nous, qu’à la base du régime des services ou corvées agricoles se trouve le statut juridique du paysan. Les deux types principaux de services – type hebdomadaire ou type journalier – entre lesquels la différence est énorme, correspondent en effet trop bien aux deux grandes catégories juridiques de personnes – libres et demi-libres d’une part, esclaves ou non-libres de l’autre – pour ne pas supposer un lien essentiel entre les deux.

    34Cette concordance entre le statut juridique du paysan et les services agricoles dont lui ou sa tenure sont chargés, est en tout cas très claire à l’est du Rhin, à quelques exceptions près. Par contre à l’ouest du Rhin elle semble déjà en voie de disparition au IXe siècle37. En fait, il y a eu évolution des deux côtés du Rhin.

    35A l’est du Rhin il y a eu aggravation des corvées des non-libres pendant le IXe siècle, comme l’avait déjà remarqué Ch.-E. Perrin38, par exemple par l’imposition du lot-corvée, service caractéristique des libres, aux non-libres à côté du service de trois jours par semaine.

    36A l’ouest du Rhin, notamment sur les domaines de Prüm et de Saint-Bertin, il y a eu également aggravation des services agricoles, mais au détriment cette fois des libres et des demi-libres. Le service de deux ou trois jours par semaine est exigé d’eux non seulement parce qu’ils sont souvent en possession d’une tenure servile chargée normalement d’un tel service, mais à Saint-Bertin celui-ci leur est imposé même personnellement et non pas sur la base du manse qu’ils possèdent39. Ce sont-là des innovations ou, pour parler avec Bonnassie40, des signes d’une restauration, qui ont d’abord contribué au nivellement par le bas de la classe paysanne, avant de conduire, selon l’hypothèse ingénieuse de Kuchenbuch41, à l’ascension économique et sociale des non-libres grâce à leurs instruments et animaux de labour dont l’acquisition, depuis leur chasement, semble avoir conduit le seigneur à exiger d’eux des services comme le lot-corvée, c’est-à-dire un service jusque-là réservé aux libres, seuls possesseurs à l’origine d’un attelage.

    37L’évolution des VIIIe-IXe siècles que nous venons de décrire et qui va dans le sens d’une aggravation générale des services agricoles, suppose nécessairement le pouvoir du grand propriétaire d’apporter des changements à la condition de ses tenanciers. Ce pouvoir, dont Kuchenbuch vient de démonter le mécanisme42, mais dont le résultat selon lui dépendait du rapport de forces entre l’offensive seigneuriale et la résistance paysanne, est maintenant généralement admis, contre les rares tenants de la thèse du caractère immuable de la coutume du domaine43. La résistance paysanne, d’autre part, semble avoir été faible ou ineffective, peut-être par suite de la pression démographique, à laquelle nous revenons dans un instant.

    38On peut supposer, dès lors, que les grands propriétaires, en premier lieu les plus forts, à savoir le roi et l’église, ont cherché et réussi à adapter le régime des services agricoles des paysans à leurs besoins économiques. Les exemples relevés par nous à l’est du Rhin font penser qu’un de ces besoins majeurs était l’extension de la réserve, puisque la multiplication des services agricoles par le biais du chasement d’esclaves, puis leur aggravation, ont eu lieu principalement sur des domaines dont la superficie des terres arables de la réserve vis-à-vis des tenures dépassait, avec 1 :2 et 1 :2,5, largement la moyenne de 1 :5 à 1 :10.

    39Reste alors à expliquer pourquoi à l’est du Rhin l’aggravation a été mise sur le dos des non-libres, tandis qu’à l’ouest elle a été mise sur le dos des libres et demi-libres. En effet, l’explication selon laquelle l’imposition de charges aurait été plus facile à des non-libres qu’à des libres44 ne s’applique apparemment pas. Devant l’évidence d’une majorité d’esclaves et de non-libres à l’est du Rhin, nous sommes amenés à croire, par conséquent, que dans les régions centrales et occidentales du royaume franc l’offensive seigneuriale a porté sur les libres et demi-libres à cause du manque de non-libres45. Mais alors le petit nombre de ceux-ci à l’ouest du Rhin doit être expliqué à son tour.

    40Il résulte probablement d’un ensemble de facteurs, parmi lesquels ont certainement joué un rôle, à côté d’une cohabitation plus longue entre libres et non-libres46 et des affranchissements plus fréquents47, une diffusion plus ancienne du régime domanial biparti et de la pratique du chasement d’esclaves, ainsi qu’un rapprochement plus avancé des deux grandes catégories sur le plan économique, en un mot : l’avance économique indéniable des parties occidentales et centrales du royaume sur celles situées à l’est du Rhin48.

    41Ceci reviendrait à dire que des deux côtés du Rhin le phénomène fondamental a été le même, mais que sa chronologie est différente. Le phénomène fondamental en l’occurrence c’est la transition d’un régime d’exploitation directe, à l’aide d’esclaves non chasés, d’un domaine aux dimensions modestes, à un régime d’exploitation biparti d’un domaine beaucoup plus étendu, par la voie du chasement d’esclaves, l’incorporation de paysans libres et l’imposition à ces deux catégories de services agricoles.

    42Il faut croire que les conditions générales favorables à un tel changement ont été l’œuvre à l’ouest du Rhin à une époque plus précoce qu’à l’est du Rhin. Parmi ces conditions le pouvoir et les besoins de la royauté – carolingienne surtout, après le délabrement du fisc mérovingien – ainsi que de l’Eglise franque, ont joué un rôle primordial, à notre avis. Or, la chronologie déphasée de leur implantation à l’ouest puis à l’est du Rhin est bien connue.

    43Nous ne voulons pas pour autant dénier un rôle important à d’autres conditions générales. Puisque la place nous manque pour les analyser en détail, nous nous permettons de renvoyer à l’aperçu récent et très neuf de Pierre Bonnassie sur l’évolution du régime esclavagiste en Occident au Haut Moyen Age49. Ses arguments en faveur d’une croissance économique du secteur rural et plus particulièrement en faveur du rôle de l’esclavage dans cette évolution, s’accordent bien, nous semble-t-il, avec tout ce que nous venons de dire : il y a un lien, en effet, entre la reprise économique à partir de l’an 700 environ, l’excédent d’esclaves en Germanie au VIIIe siècle et la “restauration” du régime esclavagiste sous Charlemagne50. Le chasement d’esclaves n’est plus, comme le pensait Marc Bloch, la conséquence de leur tarissement ni du coût trop élevé de leur utilisation comme non-chasés dans la production agricole de la réserve. Bonnassie souligne à juste titre la contradiction de cette hypothèse avec l’idée d’une croissance agricole au Haut Moyen Age. Le chasement d’esclaves est au contraire une preuve de leur recrutement amplifié, qui est la conséquence, croyons-nous, d’une augmentation démographique naturelle51, tandis que le chasement lui-même est une des causes de ce mouvement démographique. Le seul point important sur lequel nous différons d’avis avec Bonnassie concerne le cadre dans lequel se situe l’essor économique auquel nous croyons avec lui. Bonnassie est convaincu, à cet égard, du rôle de la petite exploitation paysanne52. Nous le sommes également, mais nous espérons avoir démontré que le destin de celle-ci n’est pas indépendant de l’expansion de la grande exploitation seigneuriale et plus particulièrement de sa “réserve”.

    Notes de bas de page

    1 L’aperçu bibliographique le plus récent est celui de L. Kuchenbuch, “Die Klostergrundherrschaft im Frühmittelalter. Eine Zwischenbilanz”, dans Herrschaft und Kirche, éd. F. Prinz, Stuttgart, 1988, pp. 297-343. (Monographien zur Geschichte des Mittelalters, éd. K. Bosl - F. Prinz, vol. 33) et celui de Y. Morimoto, “Etat et perspectives des recherches sur les polyptyques carolingiens”, Annales de l’Est, 40, 1988, pp. 99-149. La bibliographie sur le sujet depuis 1965 se trouve dans : A. Verhulst, “La diversité du régime domanial entre Loire et Rhin à l’époque carolingienne. Bilan de quinze années de recherches”, dans W. Janssen - D. Lohrmann (éd.), Villa-Curtis-Grangia. Economie rurale entre Loire et Rhin de l’époque romaine aux XIIe-XIIIe siècles, Munich-Zürich, 1983, pp. 133-148 (Beihefte der Francia, vol. 11). Les principales publications sur le sujet parues depuis 1980 sont citées dans : A. Verhulst (éd.), Le grand domaine aux époques mérovingienne et carolingienne, Gand, 1985, pp. 11-20 (Publications du Centre belge d’histoire rurale no 81).

    2 Bibliographie critique récente à la fin des différents chapitres de B. Andreolli - M. Montanari, L’azienda curtense in Italia, Bologna, 1985. Voir aussi le recueil d’articles réunis par B. Andreolli - V. Fumagalli - M. Montanari (éd.), Le campagne italiane prima e dopo il mille, Bologna, 1985. Synthèse récente : P. Toubert, “Il sistema curtense : la produzione e lo scambio interno in Italia nei secoli VIII, IX et X” dans Storia d’Italia. Annali 6 : Economia naturale, economia monetaria, Turin, 1983, pp. 5-63, réimprimé dans P. Toubert, Histoire du Haut Moyen Age et de l’Italie médiévale, Londres, 1987 (coll. Variorum Reprints).

    3 Aperçu synthétique de la discussion par H. Wunder, art. “Feudalismus”, dans Lexikon des Mittelalters, IV, Munich-Zürich, 1987, col. 411-415, avec bibliographie sélective dans laquelle il faut relever le recueil publié par le meilleur spécialiste est-allemand E. Müller-Mertens, Feudalismus. Entstehung und Wesen, Berlin, 1985 (Studienbibliothek DDR – Geschichtswissenschaft, vol. 4).

    4 Notamment dans l’aperçu d’ailleurs magistral de Pierre Bonnassie, “Survie et extinction du régime esclavagiste dans l’Occident du Haut Moyen Age (IXe-XIe siècles)”, Cahiers de Civilisation médiévale, 1985, pp. 307-343.

    5 Dans son article cité à la note 1, “Die Klostergrundherrschaft im Frühmittelalter”.

    6 Voir les articles cités ci-devant, n. 1 et 4.

    7 Une prise de position bien nette et en même temps un aperçu assez complet du problème de la croissance agricole carolingienne se trouvent dans la note critique de J.-P. Devroey, “Réflexions sur l’économie des premiers temps carolingiens (768-877) : grands domaines et action politique entre Seine et Rhin”, dans Francia 13, 1986, pp. 475-488.

    8 A. Verhulst, “La genèse du régime domanial classique en France au Haut Moyen Age”, dans Agricoltura e mondo rurale in Occidente nell’alto medioevo, Spolète, 1966, pp. 135-160 (Settimane di Studio 13).

    9 W. Rösener, “Zur Struktur und Entwicklung der Grundherrschaft in Sachsen in karolingischer und ottonischer Zeit”, dans Verhulst (éd.), Grand domaine (voir note 1), pp. 173-207 ; L. Kuchenbuch, Bäuerliche Gesellschaft und Klosterherrschaft im 9. Jh. Studien zur Sozialstruktur der familia der Abtei Prüm, Wiesbaden, 1978 (Vierteljahrschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichte. Beihefte, 66) ; J.-P. Devroey, Un premier Moyen Age. L’homme et la terre en pays rémois du VIe au début du XIe siècle (thèse de doctorat de l’Univ. libre de Bruxelles 1982 ; bientôt sous presse sous ce titre) ; Id. ; Le Polyptyque et les listes de cens de l’abbaye de Saint-Remi de Reims (IXe-XIe siècles), Reims, 1984 (Travaux de l’Académie Nationale de Reims) ; C.D. Droste, “Die Grundherrschaft Montiérender im 9. Jh.”, dans Verhulst (éd.), Grand domaine (voir note 1), pp. 101-111 ; Id., Das Polyptichon von Montierender. Kritische Edition und Analyse, Trier, 1988 (Trierer Historische Forschungen 14) ; C. Dette, Liber Possessionum Wizenburgensis, Mainz, 1987 (Quellen und Abhandlungen zur mittelrheinischen Kirchengeschichte, vol. 59).

    10 H.-W. Goetz, “Herrschaft und Raum in der frühmittelalterlichen Grundherrschaft”, Annalen des Historischen Vereins für den Niederrhein, 190, 1987, pp. 7-33. Du même auteur voir également “Baüerliche Arbeit und regionale Gewohnheit im Pariser Raum im frühen 9. Jh. Beobachtungen zur Grundherrschaft von Saint-Germain-des-Près”, dans La Neustrie, éd. H. Atsma, t.I, Sigmaringen, 1989 (Beihefte der Francia 16/1), pp. 505-522.

    11 M.-J. Tits-dieuaide, “Grands domaines, grandes et petites exploitations en Gaule mérovingienne”, dans Verhulst (éd.), Grand domaine (voir note 1), pp. 23-50 ; D. Hägermann, “Einige Aspekte der Grundherrschaft in den fränkischen formulae und in den leges des Frühmittelalters”, dans Ibidem, pp. 51-77. Voir aussi : M. Weidemann, Das Testament des Bischofs Berthramn von Le Mans vom 27. März 616, Mainz, 1986 (Römisch-Germanisches Zentralmuseum. Monographien, vol. 9).

    12 Voir plus haut n. 2 et P. Toubert, “L’Italie rurale aux VIIIe-IXe siècles. Essai de typologie domaniale”, dans : I problemi dell’Occidente nelsecolo VIII, vol. 1, Spolète, 1973, pp. 95-132 (Settimane di Studio 20, 1).

    13 Voir plus haut n. 9.

    14 G. Droege, “Fränkische Siedlung in Westfalen”, dans Frühmittelalterliche Studien, 4, 1970, pp. 271-288.

    15 Voir n. 3.

    16 Voir n. 9.

    17 L. Kuchenbuch, “Probleme der Rentenentwicklung in den klösterlichen Grundherrschaften des frühen Mittelalters”, dans W. Lourdaux - D. Verhelst (éd.), Benedictine Culture, 750-1050, Louvain, 1983, pp. 132-172.

    18 Verhulst, “Diversité du régime domanial” (voir plus haut n. 1).

    19 Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (voir plus haut n. 1).

    20 Le paragraphe suivant (“Analyse régionale”) de notre exposé a été emprunté pour la plus grande partie à un exposé en allemand sur la seigneurie rurale à l’est du Rhin intitulé “Die Grundherrschaftsentwicklung im ostfränkischen Raum vom 8. bis 10. Jahrhundert. Grundzüge und Fragen aus westfränkischer Sicht”, que nous avons présenté en octobre 1987 lors d’un colloque “Strukturen der Grundherrschaft in Deutschland in karolinginsch-ottonischer Zeit” organisé par le Max-Planck-lnstitut für Geschichte. Il vient d’être publié sous ce même titre dans les actes de ce colloque, parus par les soins de W. Rösener, Strukturen der Grundherrschaft im frühen Mittelalter, Göttingen, 1989 (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte 92).

    21 A. Dopsch, Die Wirtschaftsentwicklung der Karolingerzeit vornehmlich in Deutschland, I, Weimar, 19212 ; F. Lütge, Deutsche Sozial-und Wirtschaftsgeschichte, 19663 ; Id., Geschichte der deutschen Agrarverfassung, 19672 (Deutsche Agrargeschichte, éd. G. Franz, vol. 3) ; F.L. Ganshof, “Das fränkische Reich”, dans H. Kellenbenz (éd.), Handbuch der europäischen Wirtschafts – und Sozialgeschichte, 2, Stuttgart, 1980, pp. 151-182 ; W. Metz, “Die Agrarwirtschaft im karolingischen Reiche”, dans H. Beumann (éd.), Karl der Grosse. Lebenswerk und Nachleben, 1, Düsseldorf 1965, pp. 489-500 ; Id., Zur Erforschung des karolingischen Reichsgutes, Darmstadt, 1971 (Erträge der Forschung, 4) ; Id., “Zu Wesen und Struktur der geistlichen Grundherrschaft”, dans Nascita dell’Europa, Spolète, 1981, pp. 147-169 (Settimane di Studio 27) ; W. Rösener, Bauern im Mittelalter, Munich, 1985 ; H.-W. Goetz, Leben im Mittelalter, Munich, 19862.

    22 Ch.-E. Perrin, La seigneurie rurale en France et en Allemagne du début du IXe à ta fin du XIIe siècle, 3 vol., Paris 1951-1953.

    23 F. Lütge, Die Agrarverfassung des frühen Mittelalters im mitteldeutschen Raum vornehmlich in der Karoiingerzeit, Jena, 1937 ; F. Staab, Untersuchungen zur Gesellschaft am Mittelrhein in der Karolingerzeit, Wiesbaden, 1975 ; Ph. Dollinger, L’évolution des classes rurales en Bavière depuis la fin de l’époque carolingienne jusqu’au milieu du XIIIe siècle, Paris, 1949 (Publ. Fac. Lettres Strasbourg, 112) ; W. Störmer, Früher Adel, Stuttgart, 1973 (Monographien zur Geschichte des Mittelalters, 6) (chap. 4 : Die adelige Grundherrschaft in Bayern). Il faut maintenant ajouter à cette liste les monographies sur des régions et des grands propriétaires à l’est du Rhin, publiées dans le recueil signalé à la note 20, mais dont nous n’avons pas pu tenir compte lors de la rédaction du présent article.

    24 Voir plus haut, n. 9.

    25 H. Patze (éd.), Die Grundherrschaft im späten Mittelalter, 2 vol., Sigmaringen, 1983 (Vorträge und Forschungen, 27). Le recueil signalé plus haut note 20 rétablit quelque peu l’équilibre.

    26 Dopsch, Wirtschaftsentwicklung, I (voir plus haut note 21) donne pp. 1-26 un aperçu de la doctrine classique (“herrschenden Lehre”) où il résume les thèses de ces auteurs.

    27 Voir l’étude de Rösener (citée n. 9), à compléter par les données sur la Saxe dans Goetz, “Herrschaft und Raum” (voir n. 10).

    28 En plus des ouvrages de Dollinger et de Störmer cités ci-devant note 23, on se référera pour la Bavière aux études suivantes : M. Heinzelmann,, “Beobachtungen zur Bevölkerungsstruktur einiger grundherrschaftlicher Siedlungen im karolingischen Bayern”, dans Frühmittelalterliche Studien 11, 1977, pp. 202-217 ; H. Wanderwitz, “Quellenkritische Studien zu den bayerischen Besitzlisten des 8. Jhs.”, dans Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters 39, 1983, pp. 27-84 ; H. Wolfram, “Libellus Virgilii. Ein quellenkritisches Problem der ältesten Salzburger Güterverzeichnisse”, dans A. Borst (éd.), Mönchtum, Episkopat und Adel zur Gründungszeit des Klosters Reichenau, Sigmaringen, 1974, pp. 177-214 (Vorträge und Forschungen 20) ; Id., “Die Notitia Arnonis und ähnliche Formen der Rechtssicherung im nachagolfinischen Bayern”, dans P. Classen (éd.), Recht und Schrift im Mittelalter, Sigmaringen, 1977, pp. 115-130 (Vorträge und Forschungen 23) ; K. Elmshaüser, “Untersuchungen zum Staffelseer Urbar”, dans le recueil signalé plus haut note 20 ; W. Störmer, “Frühmittelalterliche Grundherrschaft bayerischer Kirchen”, dans ibidem.

    29 K. Verhein, “Studien zu den Quellen zum Reichsgut der Karolingerzeit”, II, dans Deutsches Archiv 11, 1954-55, pp. 342-344 ; W. Metz, article “Brevium Exempla”, dans Lexikon des Mittelalters, 2, 1983, col. 642-643 ; K. Elmshaüser, art. cité à la note précédente.

    30 Sur celle-ci : W. Metz, Das karolingische Reichsgut, Berlin, 1960, pp. 72-77 ; Th. J. Rivers, “Seigneurial Obligations and “Lex Baiuvariorum”, I, 13”, dans Traditio, 31, 1975, pp. 336-343.

    31 Lütge, Agrarverfassung (voir plus haut n. 23) ; Id., “Die Unfreiheit in der ältesten Agrarverfassung Thüringens”, dans F. Lütge, Studien zur Sozial und Wirtschaftsgeschichte. Gesammelte Abhandlungen, Stuttgart, 1963, pp. 37-76 ; Id., “Die Hufe in der thüringisch-hessischen Agrarverfassung der Karolingerzeit”, dans ibidem, pp. 77-111 ; T. Werner-Hasselbach, Die ältesten Güterverzeichnisse der Reichsabtei Fulda. Marburg, 1942. En attendant la publication de la thèse de doctorat de l’Université d’Erlangen (1987) de U. Weidinger, Untersuchungen zur Wirtschaftsstruktur des Klosters Fulda in der Karolingerzeit (voir la communication de cet auteur sur le même sujet au colloque de Göttingen, mentionné à la note 20, intitulé “Untersuchungen zur Grundherrschaft des Klosters Fulda in der Karolingerzeit”), on se reportera à A. Hofemann, Studien zur Entwicklung des Territoriums der Reichsabtei Fulda und seiner Aemter, Marburg, 1958 ainsi qu’à F. Staab, “Der Grundbesitz der Abtei Fulda bis zur Mitte des 9. Jhs.”, dans W. Böhne (éd.), Hrabanus Mourus und seine Schule, Fulda, 1980, pp. 48-63.

    32 Lütge, “Die Hufe” (note précédente) ; Id., “Hufe und mansus in den mitteldeutschen Quellen der Karolingerzeit, besonders in dem Breviarium Sancti Lulli”, dans Vierteljahrschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichte 30, 1937, pp. 105-128. Sur le problème en général, voir trois études fondamentales de W. Schlesinger, réimprimées dans H. Patze - F. Schwind (éd.), Ausgewählte Aufsätze von Walter Schlesinger 1965-1979, Sigmaringen, 1987, pp. 485-614.

    33 A part les travaux cités à la note suivante sur l’abbaye de Lorsch dont les archives carolingiennes pourraient être étudiées de manière plus approfondie du point de vue qui nous occupe, le très riche chartrier de l’abbaye de Saint-Gall, dont les biens étaient situés, à part ceux situés dans la Suisse actuelle au sud du Rhin, principalement en Allemagne du Sud au nord du Rhin, notamment en Souabe, a été très peu exploré du point de vue qui nous intéresse. En dehors de la communication de H.-W. Goetz, “Beobachtungen zur Grundherrschaftsentwicklung der Abtei St. Gallen”, présentée au colloque de Göttingen en 1987 (voir note 20), on trouvera peu de données sur la structure interne et l’exploitation des biens de Saint-Gall dans le livre de R. Sprandel, Das Kloster St. Gallen in der Verfassung des karolingischen Reiches, Freiburg i.B., 1958.

    34 Sur ceux-ci, en dehors de la publication de la communication de F. Staab, “Aspekte der Grundherrschaftsentwicklung von Lorsch”, faite au colloque de Göttingen en 1987 (voir note 20), voir : D. Neundorfer, Studien zur ältesten Geschichte des Klosters Lorsch, Berlin, 1920 ; H. Gensicke, “Die Grundherrschaft der Abtei. Worms-, Speyer- und Nahegau”, dans Die Reichsabtei Lorsch. Festschrift zum Gedenken an ihre Stiftung 764, Darmstadt, 1974 ; données nombreuses dans Staab, Untersuchungen (cité à la note 23) et dans W. Metz, “Wesen und Struktur der geistlichen Grundherrschaft” (cité à la note 21).

    35 Sur ceux-ci : M. Gockel, Karolingische Königshöfe am Mittelrhein, Göttingen, 1970 (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte 31) ; Staab, Untersuchungen (cité note 23) ; Metz, Karolingisches Reichsgut (cité n. 30), pp. 53-59 ; Id., Zur Erforschung des karolingischen Reichsgutes (cité n. 21), pp. 28-31 ; Id., “Zum Lorscher Reichsurbar”, dans Historiches Jahrbuch 106, 1986, pp. 407-417.

    36 Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (cité note 1), p. 329.

    37 Ch.-E. Perrin, “Observations sur le manse dans la région parisienne au début du IXe siècle”, dans Annales d’Histoire sociale 8, 1945, pp. 39-51 ; Id., Seigneurie rurale (cité note 22), I, pp. 92 suiv, et pp. 119 suiv. et II, pp. 192 suiv. ; P. Toubert, “Le moment carolingien”, dans : A. Burguière e.a. (éd.), Histoire de la Famille, I, Paris, 1986, pp. 344-345.

    38 Seigneurie rurale, I, pp. 126-127.

    39 F.L. Ganshof, Le polyptyque de l’abbaye de Saint-Bertin (844-859), Paris, 1975 (Académie des Inscriptions et Belles Lettres 45), pp. 32-34.

    40 Bonnassie, “Régime esclavagiste” (cité n. 4), p. 339.

    41 Kuchenbuch, “Rentenentwicklung” (cité n. 17), pp. 166-171.

    42 Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (cité n. 1).

    43 Voir Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (cité n. 1) et surtout H.-W. Goetz, “Herrschaft und Recht in der frühmittelalterlichen Grundherrschaft”, dans Historisches Jahrbuch 104, 1984, pp. 392-410, contre H. Vollrath, “Herrschaft und Genossenschaft im Kontext frühmittelalterlicher Rechtsbeziehungen”, dans : ibidem 102, 1982, pp. 33-71.

    44 Il s’agit, en fait, de la différence entre la rogatio et le bannum : voir à ce propos Perrin, Seigneurie rurale (cité n. 22), I, p. 94 ; Kuchenbuch, “Rentenentwicklung” (cité n. 17), p. 166 ; Id., “Klostergrundherrschaft” (cité n. 1), p. 334.

    45 Nous appliquons ainsi inversement au royaume franc à l’ouest du Rhin l’argument qu’invoque Perrin, ouvr. cité, p. 127, pour expliquer l’aggravation des charges des non-libres à l’est du Rhin.

    46 Kuchenbuch, “Rentenentwicklung”, p. 167 ; Id., “Klostergrundherrschaft”, p. 334.

    47 P. Bonnassie, article “Freilassung”, dans Lexikon des Mittelalters, IV, Munich-Zürich, 1988, col. 901-903 ; Id., “Régime esclavagiste” (cité n. 4), pp. 334-335.

    48 G. Duby, L’économie rurale et la vie des campagnes dans l’Occident médiéval, I, Paris, 1962, pp. 119-121.

    49 Cité plus haut n. 4.

    50 Bonnassie, “Régime esclavagiste”, p. 339. Nous différons cependant d’avis avec Bonnassie à propos de ce qu’il appelle pp. 338-339 la présence “diffuse” et “l’implantation récente” de l’esclavage en Europe septentrionale, notamment en Germanie, avant l’époque carolingienne.

    51 Sur la croissance démographique au IXe siècle, où Bonnassie art. cit., p. 332 croit déceler par contre “une situation démographique bloquée”, qui n’est que “provisoire” puisqu’il y a déjà reprise avant 900 selon lui, voir l’argumentation, décisive à notre avis, de Toubert en faveur de l’expansion : Toubert, “Moment carolingien” (cité à la note 37), pp. 339-344.

    52 Bonnassie, “Régime esclavagiste”, pp. 333-334 ; Toubert, “Moment carolingien” (voir note 37), p. 345 partage l’avis de Bonnassie.

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    • Adriaan Verhulst
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    1 L’aperçu bibliographique le plus récent est celui de L. Kuchenbuch, “Die Klostergrundherrschaft im Frühmittelalter. Eine Zwischenbilanz”, dans Herrschaft und Kirche, éd. F. Prinz, Stuttgart, 1988, pp. 297-343. (Monographien zur Geschichte des Mittelalters, éd. K. Bosl - F. Prinz, vol. 33) et celui de Y. Morimoto, “Etat et perspectives des recherches sur les polyptyques carolingiens”, Annales de l’Est, 40, 1988, pp. 99-149. La bibliographie sur le sujet depuis 1965 se trouve dans : A. Verhulst, “La diversité du régime domanial entre Loire et Rhin à l’époque carolingienne. Bilan de quinze années de recherches”, dans W. Janssen - D. Lohrmann (éd.), Villa-Curtis-Grangia. Economie rurale entre Loire et Rhin de l’époque romaine aux XIIe-XIIIe siècles, Munich-Zürich, 1983, pp. 133-148 (Beihefte der Francia, vol. 11). Les principales publications sur le sujet parues depuis 1980 sont citées dans : A. Verhulst (éd.), Le grand domaine aux époques mérovingienne et carolingienne, Gand, 1985, pp. 11-20 (Publications du Centre belge d’histoire rurale no 81).

    2 Bibliographie critique récente à la fin des différents chapitres de B. Andreolli - M. Montanari, L’azienda curtense in Italia, Bologna, 1985. Voir aussi le recueil d’articles réunis par B. Andreolli - V. Fumagalli - M. Montanari (éd.), Le campagne italiane prima e dopo il mille, Bologna, 1985. Synthèse récente : P. Toubert, “Il sistema curtense : la produzione e lo scambio interno in Italia nei secoli VIII, IX et X” dans Storia d’Italia. Annali 6 : Economia naturale, economia monetaria, Turin, 1983, pp. 5-63, réimprimé dans P. Toubert, Histoire du Haut Moyen Age et de l’Italie médiévale, Londres, 1987 (coll. Variorum Reprints).

    3 Aperçu synthétique de la discussion par H. Wunder, art. “Feudalismus”, dans Lexikon des Mittelalters, IV, Munich-Zürich, 1987, col. 411-415, avec bibliographie sélective dans laquelle il faut relever le recueil publié par le meilleur spécialiste est-allemand E. Müller-Mertens, Feudalismus. Entstehung und Wesen, Berlin, 1985 (Studienbibliothek DDR – Geschichtswissenschaft, vol. 4).

    4 Notamment dans l’aperçu d’ailleurs magistral de Pierre Bonnassie, “Survie et extinction du régime esclavagiste dans l’Occident du Haut Moyen Age (IXe-XIe siècles)”, Cahiers de Civilisation médiévale, 1985, pp. 307-343.

    5 Dans son article cité à la note 1, “Die Klostergrundherrschaft im Frühmittelalter”.

    6 Voir les articles cités ci-devant, n. 1 et 4.

    7 Une prise de position bien nette et en même temps un aperçu assez complet du problème de la croissance agricole carolingienne se trouvent dans la note critique de J.-P. Devroey, “Réflexions sur l’économie des premiers temps carolingiens (768-877) : grands domaines et action politique entre Seine et Rhin”, dans Francia 13, 1986, pp. 475-488.

    8 A. Verhulst, “La genèse du régime domanial classique en France au Haut Moyen Age”, dans Agricoltura e mondo rurale in Occidente nell’alto medioevo, Spolète, 1966, pp. 135-160 (Settimane di Studio 13).

    9 W. Rösener, “Zur Struktur und Entwicklung der Grundherrschaft in Sachsen in karolingischer und ottonischer Zeit”, dans Verhulst (éd.), Grand domaine (voir note 1), pp. 173-207 ; L. Kuchenbuch, Bäuerliche Gesellschaft und Klosterherrschaft im 9. Jh. Studien zur Sozialstruktur der familia der Abtei Prüm, Wiesbaden, 1978 (Vierteljahrschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichte. Beihefte, 66) ; J.-P. Devroey, Un premier Moyen Age. L’homme et la terre en pays rémois du VIe au début du XIe siècle (thèse de doctorat de l’Univ. libre de Bruxelles 1982 ; bientôt sous presse sous ce titre) ; Id. ; Le Polyptyque et les listes de cens de l’abbaye de Saint-Remi de Reims (IXe-XIe siècles), Reims, 1984 (Travaux de l’Académie Nationale de Reims) ; C.D. Droste, “Die Grundherrschaft Montiérender im 9. Jh.”, dans Verhulst (éd.), Grand domaine (voir note 1), pp. 101-111 ; Id., Das Polyptichon von Montierender. Kritische Edition und Analyse, Trier, 1988 (Trierer Historische Forschungen 14) ; C. Dette, Liber Possessionum Wizenburgensis, Mainz, 1987 (Quellen und Abhandlungen zur mittelrheinischen Kirchengeschichte, vol. 59).

    10 H.-W. Goetz, “Herrschaft und Raum in der frühmittelalterlichen Grundherrschaft”, Annalen des Historischen Vereins für den Niederrhein, 190, 1987, pp. 7-33. Du même auteur voir également “Baüerliche Arbeit und regionale Gewohnheit im Pariser Raum im frühen 9. Jh. Beobachtungen zur Grundherrschaft von Saint-Germain-des-Près”, dans La Neustrie, éd. H. Atsma, t.I, Sigmaringen, 1989 (Beihefte der Francia 16/1), pp. 505-522.

    11 M.-J. Tits-dieuaide, “Grands domaines, grandes et petites exploitations en Gaule mérovingienne”, dans Verhulst (éd.), Grand domaine (voir note 1), pp. 23-50 ; D. Hägermann, “Einige Aspekte der Grundherrschaft in den fränkischen formulae und in den leges des Frühmittelalters”, dans Ibidem, pp. 51-77. Voir aussi : M. Weidemann, Das Testament des Bischofs Berthramn von Le Mans vom 27. März 616, Mainz, 1986 (Römisch-Germanisches Zentralmuseum. Monographien, vol. 9).

    12 Voir plus haut n. 2 et P. Toubert, “L’Italie rurale aux VIIIe-IXe siècles. Essai de typologie domaniale”, dans : I problemi dell’Occidente nelsecolo VIII, vol. 1, Spolète, 1973, pp. 95-132 (Settimane di Studio 20, 1).

    13 Voir plus haut n. 9.

    14 G. Droege, “Fränkische Siedlung in Westfalen”, dans Frühmittelalterliche Studien, 4, 1970, pp. 271-288.

    15 Voir n. 3.

    16 Voir n. 9.

    17 L. Kuchenbuch, “Probleme der Rentenentwicklung in den klösterlichen Grundherrschaften des frühen Mittelalters”, dans W. Lourdaux - D. Verhelst (éd.), Benedictine Culture, 750-1050, Louvain, 1983, pp. 132-172.

    18 Verhulst, “Diversité du régime domanial” (voir plus haut n. 1).

    19 Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (voir plus haut n. 1).

    20 Le paragraphe suivant (“Analyse régionale”) de notre exposé a été emprunté pour la plus grande partie à un exposé en allemand sur la seigneurie rurale à l’est du Rhin intitulé “Die Grundherrschaftsentwicklung im ostfränkischen Raum vom 8. bis 10. Jahrhundert. Grundzüge und Fragen aus westfränkischer Sicht”, que nous avons présenté en octobre 1987 lors d’un colloque “Strukturen der Grundherrschaft in Deutschland in karolinginsch-ottonischer Zeit” organisé par le Max-Planck-lnstitut für Geschichte. Il vient d’être publié sous ce même titre dans les actes de ce colloque, parus par les soins de W. Rösener, Strukturen der Grundherrschaft im frühen Mittelalter, Göttingen, 1989 (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte 92).

    21 A. Dopsch, Die Wirtschaftsentwicklung der Karolingerzeit vornehmlich in Deutschland, I, Weimar, 19212 ; F. Lütge, Deutsche Sozial-und Wirtschaftsgeschichte, 19663 ; Id., Geschichte der deutschen Agrarverfassung, 19672 (Deutsche Agrargeschichte, éd. G. Franz, vol. 3) ; F.L. Ganshof, “Das fränkische Reich”, dans H. Kellenbenz (éd.), Handbuch der europäischen Wirtschafts – und Sozialgeschichte, 2, Stuttgart, 1980, pp. 151-182 ; W. Metz, “Die Agrarwirtschaft im karolingischen Reiche”, dans H. Beumann (éd.), Karl der Grosse. Lebenswerk und Nachleben, 1, Düsseldorf 1965, pp. 489-500 ; Id., Zur Erforschung des karolingischen Reichsgutes, Darmstadt, 1971 (Erträge der Forschung, 4) ; Id., “Zu Wesen und Struktur der geistlichen Grundherrschaft”, dans Nascita dell’Europa, Spolète, 1981, pp. 147-169 (Settimane di Studio 27) ; W. Rösener, Bauern im Mittelalter, Munich, 1985 ; H.-W. Goetz, Leben im Mittelalter, Munich, 19862.

    22 Ch.-E. Perrin, La seigneurie rurale en France et en Allemagne du début du IXe à ta fin du XIIe siècle, 3 vol., Paris 1951-1953.

    23 F. Lütge, Die Agrarverfassung des frühen Mittelalters im mitteldeutschen Raum vornehmlich in der Karoiingerzeit, Jena, 1937 ; F. Staab, Untersuchungen zur Gesellschaft am Mittelrhein in der Karolingerzeit, Wiesbaden, 1975 ; Ph. Dollinger, L’évolution des classes rurales en Bavière depuis la fin de l’époque carolingienne jusqu’au milieu du XIIIe siècle, Paris, 1949 (Publ. Fac. Lettres Strasbourg, 112) ; W. Störmer, Früher Adel, Stuttgart, 1973 (Monographien zur Geschichte des Mittelalters, 6) (chap. 4 : Die adelige Grundherrschaft in Bayern). Il faut maintenant ajouter à cette liste les monographies sur des régions et des grands propriétaires à l’est du Rhin, publiées dans le recueil signalé à la note 20, mais dont nous n’avons pas pu tenir compte lors de la rédaction du présent article.

    24 Voir plus haut, n. 9.

    25 H. Patze (éd.), Die Grundherrschaft im späten Mittelalter, 2 vol., Sigmaringen, 1983 (Vorträge und Forschungen, 27). Le recueil signalé plus haut note 20 rétablit quelque peu l’équilibre.

    26 Dopsch, Wirtschaftsentwicklung, I (voir plus haut note 21) donne pp. 1-26 un aperçu de la doctrine classique (“herrschenden Lehre”) où il résume les thèses de ces auteurs.

    27 Voir l’étude de Rösener (citée n. 9), à compléter par les données sur la Saxe dans Goetz, “Herrschaft und Raum” (voir n. 10).

    28 En plus des ouvrages de Dollinger et de Störmer cités ci-devant note 23, on se référera pour la Bavière aux études suivantes : M. Heinzelmann,, “Beobachtungen zur Bevölkerungsstruktur einiger grundherrschaftlicher Siedlungen im karolingischen Bayern”, dans Frühmittelalterliche Studien 11, 1977, pp. 202-217 ; H. Wanderwitz, “Quellenkritische Studien zu den bayerischen Besitzlisten des 8. Jhs.”, dans Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters 39, 1983, pp. 27-84 ; H. Wolfram, “Libellus Virgilii. Ein quellenkritisches Problem der ältesten Salzburger Güterverzeichnisse”, dans A. Borst (éd.), Mönchtum, Episkopat und Adel zur Gründungszeit des Klosters Reichenau, Sigmaringen, 1974, pp. 177-214 (Vorträge und Forschungen 20) ; Id., “Die Notitia Arnonis und ähnliche Formen der Rechtssicherung im nachagolfinischen Bayern”, dans P. Classen (éd.), Recht und Schrift im Mittelalter, Sigmaringen, 1977, pp. 115-130 (Vorträge und Forschungen 23) ; K. Elmshaüser, “Untersuchungen zum Staffelseer Urbar”, dans le recueil signalé plus haut note 20 ; W. Störmer, “Frühmittelalterliche Grundherrschaft bayerischer Kirchen”, dans ibidem.

    29 K. Verhein, “Studien zu den Quellen zum Reichsgut der Karolingerzeit”, II, dans Deutsches Archiv 11, 1954-55, pp. 342-344 ; W. Metz, article “Brevium Exempla”, dans Lexikon des Mittelalters, 2, 1983, col. 642-643 ; K. Elmshaüser, art. cité à la note précédente.

    30 Sur celle-ci : W. Metz, Das karolingische Reichsgut, Berlin, 1960, pp. 72-77 ; Th. J. Rivers, “Seigneurial Obligations and “Lex Baiuvariorum”, I, 13”, dans Traditio, 31, 1975, pp. 336-343.

    31 Lütge, Agrarverfassung (voir plus haut n. 23) ; Id., “Die Unfreiheit in der ältesten Agrarverfassung Thüringens”, dans F. Lütge, Studien zur Sozial und Wirtschaftsgeschichte. Gesammelte Abhandlungen, Stuttgart, 1963, pp. 37-76 ; Id., “Die Hufe in der thüringisch-hessischen Agrarverfassung der Karolingerzeit”, dans ibidem, pp. 77-111 ; T. Werner-Hasselbach, Die ältesten Güterverzeichnisse der Reichsabtei Fulda. Marburg, 1942. En attendant la publication de la thèse de doctorat de l’Université d’Erlangen (1987) de U. Weidinger, Untersuchungen zur Wirtschaftsstruktur des Klosters Fulda in der Karolingerzeit (voir la communication de cet auteur sur le même sujet au colloque de Göttingen, mentionné à la note 20, intitulé “Untersuchungen zur Grundherrschaft des Klosters Fulda in der Karolingerzeit”), on se reportera à A. Hofemann, Studien zur Entwicklung des Territoriums der Reichsabtei Fulda und seiner Aemter, Marburg, 1958 ainsi qu’à F. Staab, “Der Grundbesitz der Abtei Fulda bis zur Mitte des 9. Jhs.”, dans W. Böhne (éd.), Hrabanus Mourus und seine Schule, Fulda, 1980, pp. 48-63.

    32 Lütge, “Die Hufe” (note précédente) ; Id., “Hufe und mansus in den mitteldeutschen Quellen der Karolingerzeit, besonders in dem Breviarium Sancti Lulli”, dans Vierteljahrschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichte 30, 1937, pp. 105-128. Sur le problème en général, voir trois études fondamentales de W. Schlesinger, réimprimées dans H. Patze - F. Schwind (éd.), Ausgewählte Aufsätze von Walter Schlesinger 1965-1979, Sigmaringen, 1987, pp. 485-614.

    33 A part les travaux cités à la note suivante sur l’abbaye de Lorsch dont les archives carolingiennes pourraient être étudiées de manière plus approfondie du point de vue qui nous occupe, le très riche chartrier de l’abbaye de Saint-Gall, dont les biens étaient situés, à part ceux situés dans la Suisse actuelle au sud du Rhin, principalement en Allemagne du Sud au nord du Rhin, notamment en Souabe, a été très peu exploré du point de vue qui nous intéresse. En dehors de la communication de H.-W. Goetz, “Beobachtungen zur Grundherrschaftsentwicklung der Abtei St. Gallen”, présentée au colloque de Göttingen en 1987 (voir note 20), on trouvera peu de données sur la structure interne et l’exploitation des biens de Saint-Gall dans le livre de R. Sprandel, Das Kloster St. Gallen in der Verfassung des karolingischen Reiches, Freiburg i.B., 1958.

    34 Sur ceux-ci, en dehors de la publication de la communication de F. Staab, “Aspekte der Grundherrschaftsentwicklung von Lorsch”, faite au colloque de Göttingen en 1987 (voir note 20), voir : D. Neundorfer, Studien zur ältesten Geschichte des Klosters Lorsch, Berlin, 1920 ; H. Gensicke, “Die Grundherrschaft der Abtei. Worms-, Speyer- und Nahegau”, dans Die Reichsabtei Lorsch. Festschrift zum Gedenken an ihre Stiftung 764, Darmstadt, 1974 ; données nombreuses dans Staab, Untersuchungen (cité à la note 23) et dans W. Metz, “Wesen und Struktur der geistlichen Grundherrschaft” (cité à la note 21).

    35 Sur ceux-ci : M. Gockel, Karolingische Königshöfe am Mittelrhein, Göttingen, 1970 (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte 31) ; Staab, Untersuchungen (cité note 23) ; Metz, Karolingisches Reichsgut (cité n. 30), pp. 53-59 ; Id., Zur Erforschung des karolingischen Reichsgutes (cité n. 21), pp. 28-31 ; Id., “Zum Lorscher Reichsurbar”, dans Historiches Jahrbuch 106, 1986, pp. 407-417.

    36 Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (cité note 1), p. 329.

    37 Ch.-E. Perrin, “Observations sur le manse dans la région parisienne au début du IXe siècle”, dans Annales d’Histoire sociale 8, 1945, pp. 39-51 ; Id., Seigneurie rurale (cité note 22), I, pp. 92 suiv, et pp. 119 suiv. et II, pp. 192 suiv. ; P. Toubert, “Le moment carolingien”, dans : A. Burguière e.a. (éd.), Histoire de la Famille, I, Paris, 1986, pp. 344-345.

    38 Seigneurie rurale, I, pp. 126-127.

    39 F.L. Ganshof, Le polyptyque de l’abbaye de Saint-Bertin (844-859), Paris, 1975 (Académie des Inscriptions et Belles Lettres 45), pp. 32-34.

    40 Bonnassie, “Régime esclavagiste” (cité n. 4), p. 339.

    41 Kuchenbuch, “Rentenentwicklung” (cité n. 17), pp. 166-171.

    42 Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (cité n. 1).

    43 Voir Kuchenbuch, “Klostergrundherrschaft” (cité n. 1) et surtout H.-W. Goetz, “Herrschaft und Recht in der frühmittelalterlichen Grundherrschaft”, dans Historisches Jahrbuch 104, 1984, pp. 392-410, contre H. Vollrath, “Herrschaft und Genossenschaft im Kontext frühmittelalterlicher Rechtsbeziehungen”, dans : ibidem 102, 1982, pp. 33-71.

    44 Il s’agit, en fait, de la différence entre la rogatio et le bannum : voir à ce propos Perrin, Seigneurie rurale (cité n. 22), I, p. 94 ; Kuchenbuch, “Rentenentwicklung” (cité n. 17), p. 166 ; Id., “Klostergrundherrschaft” (cité n. 1), p. 334.

    45 Nous appliquons ainsi inversement au royaume franc à l’ouest du Rhin l’argument qu’invoque Perrin, ouvr. cité, p. 127, pour expliquer l’aggravation des charges des non-libres à l’est du Rhin.

    46 Kuchenbuch, “Rentenentwicklung”, p. 167 ; Id., “Klostergrundherrschaft”, p. 334.

    47 P. Bonnassie, article “Freilassung”, dans Lexikon des Mittelalters, IV, Munich-Zürich, 1988, col. 901-903 ; Id., “Régime esclavagiste” (cité n. 4), pp. 334-335.

    48 G. Duby, L’économie rurale et la vie des campagnes dans l’Occident médiéval, I, Paris, 1962, pp. 119-121.

    49 Cité plus haut n. 4.

    50 Bonnassie, “Régime esclavagiste”, p. 339. Nous différons cependant d’avis avec Bonnassie à propos de ce qu’il appelle pp. 338-339 la présence “diffuse” et “l’implantation récente” de l’esclavage en Europe septentrionale, notamment en Germanie, avant l’époque carolingienne.

    51 Sur la croissance démographique au IXe siècle, où Bonnassie art. cit., p. 332 croit déceler par contre “une situation démographique bloquée”, qui n’est que “provisoire” puisqu’il y a déjà reprise avant 900 selon lui, voir l’argumentation, décisive à notre avis, de Toubert en faveur de l’expansion : Toubert, “Moment carolingien” (cité à la note 37), pp. 339-344.

    52 Bonnassie, “Régime esclavagiste”, pp. 333-334 ; Toubert, “Moment carolingien” (voir note 37), p. 345 partage l’avis de Bonnassie.

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    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.001
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.007
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.003
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.009
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.010
    • Verhulst, Adriaan. (1995) The New Cambridge Medieval History. DOI: 10.1017/CHOL9780521362924.021
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.004
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.011
    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.005
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    • (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083.013
    • Verhulst, Adriaan. (2002) The Carolingian Economy. DOI: 10.1017/CBO9780511817083

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    Verhulst, Adriaan. « Étude comparative du régime domanial classique à l’est et à l’ouest du Rhin à l’époque carolingienne ». In La croissance agricole du Haut Moyen Âge, édité par Jean-Baptiste Marquette. Toulouse: Presses universitaires du Midi, 1990. https://doi.org/10.4000/books.pumi.22697.
    Verhulst, Adriaan. « Étude comparative du régime domanial classique à l’est et à l’ouest du Rhin à l’époque carolingienne ». La croissance agricole du Haut Moyen Âge, édité par Jean-Baptiste Marquette, Presses universitaires du Midi, 1990, https://doi.org/10.4000/books.pumi.22697.

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    Marquette, J.-B. (éd.). (1990). La croissance agricole du Haut Moyen Âge (1‑). Presses universitaires du Midi, Comité départemental du tourisme du Gers. https://doi.org/10.4000/books.pumi.22647
    Marquette, Jean-Baptiste, éd. La croissance agricole du Haut Moyen Âge. Toulouse: Presses universitaires du Midi, Comité départemental du tourisme du Gers, 1990. https://doi.org/10.4000/books.pumi.22647.
    Marquette, Jean-Baptiste, éditeur. La croissance agricole du Haut Moyen Âge. Presses universitaires du Midi, Comité départemental du tourisme du Gers, 1990, https://doi.org/10.4000/books.pumi.22647.
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