Les communautés villageoises
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Offices manoriaux et stratification sociale a Heacham (Norfolk) (1285-1324)
Texte intégral
- 1 Norfolk Record Office, Collection Le Strange, Heacham Court Rolls, DA 1 à DA 8 (1276-1327), DB 2 ( (...)
- 2 Je fais, ici, spécialement référence aux travaux suivants : J.A. Raftis, The concentration of resp (...)
1Etudier la distribution des offices manoriaux parmi les familles de tenanciers peut contribuer à éclairer la structure sociale d’une communauté villageoise. Pour Heacham, village sur le bord du Wash, l’on dispose, avec les « Court Rolls » de la curia leta annuelle d’automne, d’un enregistrement régulier des noms des capitales plegii, de ceux des tastatores cervisie et, quelquefois, de ceux des titulaires d’autres offices manoriaux entre 1285 et 1324.1 Sans doute le critère de participation à la juridiction manoriale, celui de la fonction d’officier manorial élu et juré ne doivent-ils pas être considérés comme des facteurs exclusifs permettant d’expliquer la stratification de la société villageoise. Les « Court Rolls » constituent une source exceptionnelle pour l’histoire sociale du village anglais parce qu’ils contiennent en outre, sur une durée séculaire, des milliers d’indications sur les familles et les individus qui permettent de mesurer l’importance de leurs activités agricoles et pastorales, commerciales et maritimes pour fonder solidement une analyse de la structure sociale. Mais A. Raftis, A. Dewindt et E. Britton, malgré les critiques pertinentes de Z. Razi, me paraissent avoir bien montré qu’il est utile de rassembler de façon exhaustive tous les noms des officiers et d’analyser la distribution des offices et des responsabilités manoriales parmi les tenanciers pour commencer à identifier les différentes strates du village2. Leur modèle de classement à trois niveaux peut être, toutefois, affiné et remplacé par un classement à quatre niveaux comme celui que j’ai choisi : groupe A, tenanciers occupant trois offices ou plus ; groupe B, tenanciers occupant deux offices ; groupe C, tenanciers occupant un office ; groupe N.O., tenanciers n’occupant aucun office.
- 3 Norfolk Record Office, Collection Le Strange, Heacham Rentals and Terriers, DI 1, DI 3 (non datés)
2Il est indispensable, en même temps, de mettre en rapport la distribution des offices avec la stratification économique. Les deux « Rentals » de Heacham, contemporains des « Court Rolls » utilisés, permettant d’établir la liste presque complète des familles de tenanciers de Heacham, souvent avec plusieurs de leurs membres et avec le montant des redevances payées pour leurs tenures aux trois termes (purification de la Vierge, Pentecôte et Saint-Michel)3. Il était donc possible d’analyser la composition des strates socio-économiques et d’examiner leur rapport avec un classement des familles par occupation d’offices et responsabilités manoriales. L’étude de la stratification sociale s’appuie sur celle de la stratification économique et aboutit à cerner l’élite villageoise, celle des familles principales pour éclairer l’ensemble.
I. La stratification économique à Heacham (circa 1280-1300)
- 4 Dans les Rentals les tenures et leurs redevances sont réparties selon les six quartiers du terroir (...)
- 5 L’absence de « standardisation » et de stabilité des noms de famille au cours du même document, le (...)
3L’analyse des deux « Rentals » a produit le nom de 304 familles et, selon les cas, les prénoms de plusieurs de leurs membres. Ce sont ces prénoms et leur mise en relation avec ceux des « Curie » de 1277 à 1324 qui ont permis d’établir que ces « Rentals » non datés appartenaient à la période 1280-1310. Ils ont dû être utilisés comme listes de redevances durant de nombreuses années et portent additions et corrections dans les marges. En les complétant l’un par l’autre, ces documents paraissent relativement complets. L’écart de sous-estimation ne semble pas dépasser 5 % si l’on compte les noms de ceux qui tenaient office, fournis par les « Court Rolls », et qui n’y apparaissaient pas. Outre les nativi formant la masse des tenanciers, les « Rentals » incluaient les libres sans les qualifier explicitement. Ils payaient les plus fortes redevances et certains avaient rang chevaleresque, « tenanciers » du Prieur à Heacham, Caly, Ingoldisthorpe ou Shernbourne. Il a fallu additionner les montants des redevances aux trois termes pour des tenures dispersées dans les six quartiers du terroir de Heacham sous le nom du même tenancier4. Erreurs et omissions des documents s’ajoutent aux difficultés d’identification des individus5.
4Selon le montant des redevances payées, j’ai distingué quatre strates socio-économiques. Les « riches » étaient ceux qui payaient 100 deniers et au-delà de redevances annuelles. Cette première strate de 26 familles, 8 % de l’ensemble, était assez diversifiée, comprenant aussi des tenanciers libres et des membres du groupe seigneurial. Plus de la moitié se situait entre 100 et 200 deniers de redevance. Plus du tiers (environ 40 %) se situait au-delà de 200 deniers de redevances annuelles. Parmi ces derniers celui qui payait le plus fort montant, 1 290 d. par an, était Willelmus de Caly, seigneur du manoir dépendant de Heacham au sud. Dans cette première strate, 10 familles participaient activement comme tenanciers, sans doute nativi, à la vie de la communauté et à la juridiction manoriale.
5Une seconde strate correspondait à celle des tenanciers payant de 50 à 99 deniers. Je l’ai définie comme celle des tenanciers « très aisés ». Elle comprenait 25 familles et 9 d’entre elles n’occupaient pas d’offices manoriaux.
6La troisième strate groupait 71 familles qui payaient de 20 à 49 deniers de redevance annuelle pour leurs tenures. Cette strate formait celle des tenanciers « aisés ». Prises ensemble, la seconde et la troisième strates constituaient un bloc de 96 familles aisées, 32 % de l’ensemble du corps social de Heacham, serves pour la plus grande part, aussi actives sur le plan de la vie économique que dans leur participation à la juridiction manoriale. On pourrait considérer ce bloc de 96 familles groupant les strates 2 et 3 comme le pivot économique de la communauté.
7Je rassemble dans la quatrième et dernière strate 60 % des tenanciers. Ces derniers payaient jusqu’à 20 deniers de redevance par an. Les « petits et moyens » tenanciers comprenaient 182 familles. La qualité inégale de nos sources oblige à inclure dans ce groupe ceux qui étaient mentionnés sans l’indication d’un montant de redevance.
8Quelle valeur accorder à ce classement ? Une valeur indicative certaine, me semble-t-il, en dépit des défauts des sources. L’analyse des « Rentals » de Heacham permet d’établir assez solidement ce premier classement de la société villageoise en identifiant pour la fin du xiiie siècle, selon le critère économique du paiement des redevances, l’ensemble des tenanciers. Il s’agit, maintenant, d’identifier et de classer ceux qui participaient le plus activement à la juridiction manoriale et assumaient la charge des offices manoriaux.
TABLEAU I. — Classement des tenanciers à Heacham (circa 1280-1300)
Redevances par an (den.) |
Nombre de familles |
Pourcentage |
Strates |
100 ou > |
26 |
8 % |
1 |
50-99 |
25 |
8 % |
2 |
20-49 |
71 |
24 % |
3 |
19 ou < |
182 |
60 % |
4 |
Total |
304 |
100 % |
Source : Rentals (s.d.). Le Strange, DI 1, DI 3, N.R.O., Norwich.
9N.B. : Dans le groupe 4 sont indus ceux qui ne paient pas redevance ou pour lesquels aucun montant n’est indiqué dans les sources.
II. La distribution des offices manoriaux à Heacham (1285-1324)
- 6 Les capitales plegii devaient présenter à la curia tous les délits commis par les membres de la di (...)
10Pour mesurer la distribution des offices manoriaux à Heacham, j’ai choisi six types d’offices : capitales plegii, tastatores cervisie, collectores extrinseci, prepositi, puraleres. Les capitales plegii, chefs des dizaines encadrant tous les nativi mâles au-dessus de l’âge de 12 ans jouaient un rôle primordial à Heacham comme jurés permanents chargés de la bonne marche de l’ensemble de la juridiction manoriale et de la surveillance de certains offices comme celui des tastatores cervisie. A la curia leta même tenue entre la mi-septembre et le début d’octobre, où ils étaient dénombrés et jurés, ils dressaient la liste des brasseurs, boulangers et revendeurs qui payaient l’amende de l’assise de la bière et du pain ; ils étaient responsables de la présentation de tous les autres délits relevant de la compétence particulière de cette juridiction annuelle. D’autre part, à tout moment de l’année, les capitales plegii fonctionnaient comme jury de présentation et d’enquête. De 1285 à 1324, leur nombre variait entre 39 et 24 et j’ai utilisé les cas de 103 individus ayant occupé l’office 922 fois6.
11Les tastatores cervisie, élus et jurés de la curia leta, étaient appelés aussi custodes fort. Ils étaient les inspecteurs du marché, surveillant la publicité, la qualité et la non-restriction de la vente. Ils s’assuraient, en particulier, du calibrage et de l’estampillage avec la marque ou le sceau seigneurial des mesures et des poids utilisés par les marchands et les revendeurs. Leur nombre variait, selon les années, de 2 à 12, mais ils étaient le plus souvent 4. J’ai utilisé 49 individus jurés 207 fois dans l’office.
12Les puraleres, dont les listes disparaissaient des sources après la Leta de 1289, étaient généralement 12. Ils s’occupaient des limites des parcelles, réserve et tenures. Arpenteurs jurés, ils contrôlaient la distribution des tenures et sans doute déterminaient-ils l’extension de la vaine pâture et des « folds », terres allouées au parcours des troupeaux ovins seigneuriaux. Les sources livraient 13 noms et l’office fut tenu 58 fois entre 1285 et 1289.
- 7 Sans doute les charges de « collecteurs » étaient-elles lourdes et peu attirantes et il semblait b (...)
13Elus fin janvier ou début février, aux alentours de la fête de la Purification de la Vierge, les collectores de Heacham étaient divisés en deux catégories, collectores intrinseci ou intra villam, collectores extrinseci ou extra villam. Ils étaient habituellement 2 ou 3 à être chargés de chaque secteur. Le collector intresecus percevait les redevances des tenanciers à Heacham même, le collector intresecus ou forinsecus s’occupait de la perception des redevances dans la « socha » tout entière. Entre 1285 et 1324, j’ai pu utiliser le cas de 70 collectores qui tinrent les deux offices 97 fois7.
- 8 Au xive siècle, sous l’effet des crises, les offices manoriaux furent partagés entre un nombre cro (...)
14Dernier type d’office manorial que j’ai utilisé, le prepositus (angl. : Reeve) était le principal administrateur du manoir. Directement en contact avec le senescallus ou « Steward » seigneurial, il était chargé d’assurer la gestion de la réserve seigneuriale, la bonne marche des travaux agricoles et pastoraux, et de présenter les comptes annuels. Il y avait généralement un seul titulaire, chaque année, élu et juré. En 1293 il y eut, cependant, 3 élus pour le poste et, en 1348, il y en eut 12 dont 2 femmes. Pour la période 1285-1324, j’ai utilisé les cas de 20 individus qui occupèrent l’office 23 fois8.
15L’analyse de la participation des tenanciers aux responsabilités manoriales est fondée sur le critère du nombre d’offices occupés. Comme on peut le voir dans le tableau IIa, les degrés de participation aux offices manoriaux ont été évalués à trois niveaux : 1) groupe A rassemblant les familles qui avaient occupé 3 offices ou plus, 11 % ; 2) groupe B qui rassemblait celles qui occupaient 2 offices, 9 % ; 3) groupe C, celles qui n occupaient qu’un seul office, 12 %. Un quatrième groupe désigné par les lettres N.O. rassemblait toutes celles qui n’occupaient pas d’office, 68 %.
TABLEAU IIa. — Distribution des offices manoriaux à Heachcun (1285-1324) (Classement des familles par nombre d’offices)
Nombre de familles |
Pourcentage |
|
Groupe A (3 offices ou plus).... |
33 |
11 % |
Groupe B (2 offices) |
27 |
9 % |
Groupe C (1 office) |
37 |
12 % |
Groupe N.O. (sans office) |
207 |
68 % |
Total |
304 |
100 % |
Source : Heacham Court Rolls, Le Strange, DA 2 à DA 8, N.R.O., Norwich.
16Sur 6 offices différents, occuper 3 offices ou plus plusieurs fois constituait pour une famille un indice de forte participation. Seules 2 familles sur 33 dans ce groupe A avaient occupé tous les 6 offices, c’est-à-dire tout le champ défini pour l’analyse de la distribution. 10 familles occupèrent 4 offices et 19 autres 3 offices. La distinction entre les groupes B et C, d’autre part, 2 offices ou 1, paraissait significative.
17Les 3 groupes de familles d’officiers, A, B, C, comprenaient 32 % de la population des tenanciers de Heacham, 97 familles sur 304. Un tiers de la population des tenanciers participait donc au « gouvernement » de la communauté. Si ce tiers constituait, en quelque sorte, l’élite, il ne s’agissait pas d’une élite exclusive.
18207 familles sur 304, 68 % de l’ensemble, apparaissait comme n’occupant pas d’office. Dans ce dernier groupe N.O., cependant, il fallait décompter un certain nombre de familles parmi les plus riches, libres ou nobles que les Rentals dénombraient, et qui de toute façon n’étaient pas « éligibles » aux offices. Les offices manoriaux étaient, en effet, d’abord un service et reposaient sur les nativi.
TABLEAU IIb. — Distribution des offices manoriaux à Heacham (1285-1324) (Classement des familles et de leurs membres par nombre et type d’office)

Source : Heacham Court Rolls, Le Strange, DA 2 à DA 8, N.R.O., Norwich.
CP : Capitalis Plegius
TC : Tastator Cervisie
CI : Collector Intrinsecus
CE : Collector Extrinsecus
PR : Prepositus
PU : Puraleres
19N.B. : Le premier chiffre indique le nombre d’individus tenant office ; le second chiffre indique le nombre de fois que l’office a été tenu.
20Le second tableau IIb expose le classement des familles et de leurs membres selon le nombre et le type d’offices tenus. La participation des familles de tenanciers à chacun des 6 types d’offices a été analysée selon les trois groupes d’officiers distingués dans le tableau précédent (IIa). Les familles d’officiers ont été classées selon la concentration des responsabilités et leur durée.
21Dans le premier groupe A (3 offices ou plus) et comprenant 33 familles, 49 individus ont tenu 498 fois l’office de capitalis plegius entre 1285 et 1324. Deux de ces familles, comme je l’indiquais plus haut, la famille Redham et la famille Spanle avaient occupé les 6 types d’office, Joh. Spanle, à lui seul occupant 5 offices sur 6. Sur ces 33 familles, une seule n’occupa jamais la fonction de capitalis plegius. Ce premier groupe constituait le noyau de l’élite des officiers de Heacham et c’était exclusivement dans ce premier groupe de familles que l’office de puraleres (13 individus, 58 fois) était partagé entre 1285 et 1289. C’était aussi ce premier noyau qui occupait à 83 % l’office de prepositus, premier dans la hiérarchie des offices manoriaux, 69 % des offices de collector extrinsecus, 61 % des offices de tastator cervisie, 58 % des offices de collector intrinsecus et 54 % des offices de capitalis plegius.
22Ce qui distinguait sur le plan de la concentration des responsabilités officielles le groupe C (1 office) du groupe B (2 offices), c’était une plus faible participation aux offices de tastator cervisie et de collector intrinsecus. Bien que les capitales plegii fussent plus nombreux dans le groupe C, ils exerçaient leur office moins de fois que ceux du groupe B.
III. Offices manoriaux et stratification socio-économique à Heacham (1285-1324)
23Dans le tableau III est exposée la relation existant entre les strates distinguées sur le plan économique (tableau I) et les catégories sociales distinguées selon les critères de la distribution des offices manoriaux exposés dans les tableaux IIa et IIb.
24La relation entre richesse ou aisance des tenanciers et nombre d’offices tenus est une relation positive. Les strates 1 et 2 (riches et très aisés) formaient 39 % de ceux qui tenaient 3 offices ou plus, ceux du groupe A. Par contre dans le groupe C (1 office), la strate 2 (très aisés) ne représentaient que 11 %, et la strate 1 (riches) était totalement absente. C’était la même tendance qui était manifeste dans la strate 4 des « petits et moyens tenanciers». La strate 4 ne représentait, en effet, que 18 % du groupe A (3 offices ou plus) alors qu’elle constituait 48 % du groupe C (1 office). Moins on n’était riche, moins on n’occupait d’office.
25Cette relation est également confirmée par l’analyse du groupe N.O. (familles ne tenant pas office) : 147 familles, 71 % de ce groupe, appartenaient à la strate 4 (petits et moyens tenanciers). De l’autre côté, dans la strate 1 (riches) du groupe N.O., les 16 familles qui s’y trouvaient, libres ou membres de la « Gentry », ne pouvaient pas servir dans les offices manoriaux. Il faudrait les décompter de nos calculs. La strate 1 (riches) n’était pas, en réalité, représentée dans le groupe N.O.
26Il reste que 36 % des familles (35) sur l’ensemble des familles d’officiers (97) à Heacham appartenaient à la strate 4 (petits et moyens tenanciers). L’élite villageoise à Heacham n’était donc pas exclusive ni réservée aux seuls tenanciers aisés ou riches, bien que la relation entre la variable-distribution des offices et la variable-richesse manifestât une tendance nettement positive.
TABLEAU III. — Offices manoriaux et stratification socio-économique à Heacham (1285-1324)

Source : Heacham Court Rolls, Le Strange, DA 2 à DA 8, N.R.O. Norwich.
***
27Le classement et l’identification des familles de Heacham ont constitué l’objet particulier de cette recherche. Elle révèle une structure sociale en quatre strates où, grosso modo, les petits et moyens tenanciers formaient 60 %, et les aisés et riches 40 % de la communauté villageoise. La distribution des offices manoriaux dans cet ensemble de familles, entre 1285 et 1324, concernait seulement 97 familles (sur 304), c’est-à-dire 32 %. Au sein du groupe des familles d’officiers un noyau de familles principales, 33 familles (11 %) occupaient 3 offices ou plus, et il y avait une relation positive entre aisance ou richesse et forte participation aux offices manoriaux. Par leurs activités et leur comportement, ces familles principales constituaient, sans doute, la trame du tissu social à Heacham, à la fin du xiiie et au début du xive siècle.
Notes
1 Norfolk Record Office, Collection Le Strange, Heacham Court Rolls, DA 1 à DA 8 (1276-1327), DB 2 (1347-1350) ; Curie Lete : 15/8/1276, 2/10/1277, 15/10/1279, -/9/1285, 16/9/1287, 16/9/1288, 16/9/1289, 10/10/1290, 28/9/1291, 20/9/1292, 26/9/1293, 9/10/1294, 22/9/1295, 5/10/1296, 12/9/1297, 22/9/1298, 1/10/1299, 7/10/1300, 3/10/1601, 24/9/1303, 17/9/1304, 28/9/1305, 7/10/1307, 14/10/1308, 16/10/1308, 12/10/1310, 9/10/1311, 15/9/1312, 15/9/1313, 15/9/1314, 15/9/1316, 15/9/1317, 15/9/1318, 15/9/1319, -/-/1320, -/-/1321, 15/9/1322, 15/9/1323, -/9/1324, -/-/1347, 15/9/1348, 15/9/1349, 15/9/1350.
2 Je fais, ici, spécialement référence aux travaux suivants : J.A. Raftis, The concentration of responsibility in five villages, Medieval Studies, XXVIII (1966), p. 92-118 ; A. Dewindt, Peasant power structures in Fourteenth Century King’s Ripton, Medieval Studies, XXXVIII (1976), p. 236-267 ; E. Britton, The Community of the Vill : A study in the history of Family and Village life in Fourteenth Century England (Toronto, 1977), 291 p. Pour la critique de Zvi Razi, voir son article : The Toronto Reconstitution of Medieval Peasant Society : A critical view, Past and Present, no 85, 1979, p. 141-157.
3 Norfolk Record Office, Collection Le Strange, Heacham Rentals and Terriers, DI 1, DI 3 (non datés).
4 Dans les Rentals les tenures et leurs redevances sont réparties selon les six quartiers du terroir du village : Thorpe, Northmor, Estgate, Northrowe, Southrowe, Southmor.
5 L’absence de « standardisation » et de stabilité des noms de famille au cours du même document, leur graphie extrêmement variable, le fait qu’un individu connu par ailleurs sous son nom de famille puisse tout à coup être désigné par sa fonction manoriale temporaire ou son activité artisanale, le stock très restreint des prénoms et l’usage des mêmes prénoms pour plusieurs membres de la famille engendrent confusions et duplications. Il est possible, cependant, de réduire au mieux les effets de ce défaut des sources par une attention méthodique et minutieuse aux déformations ou aux « alias » servant de noms de famille à des individus connus par ailleurs (voir les observations de Razi, art. cit., p. 142-145).
6 Les capitales plegii devaient présenter à la curia tous les délits commis par les membres de la dizaine ou dans la zone de la dizaine. Ils percevaient une cotisation de chaque membre de la dizaine et devaient faire connaître les noms de ceux qui n’étaient pas intégrés dans ce système de police et de maintien de la paix, in franco plegio et decenna. Pour l’histoire de l’institution, voir W.A. Morris, The Frankpledge System, 1910, et D.A. Crowley, The Later history of Frankpledge, B.I.H.R., XLVIII, no 117, 1975, p. 1-15.
7 Sans doute les charges de « collecteurs » étaient-elles lourdes et peu attirantes et il semblait bien qu il y eut réticence à les assumer, plus ou moins accentuée selon les années et les crises climatiques. Les possessions des titulaires de l’office étaient prises en gage par le seigneur en cas de manquement et de malversation. Aux offices de collectores pouvaient être élues des femmes et ce fut le seul type d’office avec celui de bergère chargée des brebis (custos ovium matricum) détenu par des femmes à Heacham entre 1285 et 1324 (DA 3, curia 31 mars 1307) Une copie des comptes annuels des collecteurs était envoyée à Lewes dans le Sussex avec les fonds perçus (DA 3, curia 28 mars 1301).
8 Au xive siècle, sous l’effet des crises, les offices manoriaux furent partagés entre un nombre croissant de titulaires : en 1348, il y eut 12 titulaires pour l’office de prepositus dont 2 femmes (DB 2, curia 7 juillet 1348) et 7 collectores intrinseci et 12 collectores extrinseci (DB 2, curia 7 juillet 1348).
Table des illustrations
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Titre | TABLEAU IIb. — Distribution des offices manoriaux à Heacham (1285-1324) (Classement des familles et de leurs membres par nombre et type d’office) |
Légende | Source : Heacham Court Rolls, Le Strange, DA 2 à DA 8, N.R.O., Norwich.CP : Capitalis PlegiusTC : Tastator CervisieCI : Collector IntrinsecusCE : Collector ExtrinsecusPR : PrepositusPU : Puraleres |
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Titre | TABLEAU III. — Offices manoriaux et stratification socio-économique à Heacham (1285-1324) |
Légende | Source : Heacham Court Rolls, Le Strange, DA 2 à DA 8, N.R.O. Norwich. |
URL | http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/21677/img-2.jpg |
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© Presses universitaires du Midi, 1984