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Et Toulouse pour apprendre

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Marielle Mouranche

De la Révolution à 1969

La faculté des Sciences

Anne-Marie Mondot

Texte intégral

1Les titulaires des cinq chaires de la faculté des Sciences, nouvellement créée au sein de l’académie impériale de Toulouse, prêtent serment le 25 juillet 1809 : Philippe Picot de Lapeyrouse, doyen et professeur d’histoire naturelle, Roger Martin, professeur de physique expérimentale, Pierre Dispan, professeur de chimie, Jean-François Romieu, professeur de mathématiques pures et Jean-Pierre d’Aubuisson, professeur de mathématiques appliquées et directeur de l’observatoire. La faculté est installée dans les locaux de l’ancienne école spéciale des Sciences et reçoit très peu de « vrais » étudiants.

2En 1838 et 1839 sont créées une chaire de zoologie et une chaire de minéralogie. Dès 1831, le conseil municipal décide de construire un observatoire situé aussi haut que possible en remplacement de l’observatoire Garipuy (situé rue des Fleurs) et en 1841, celui-ci est déplacé à Jolimont. Son directeur, Frédéric Petit, devient le premier titulaire de la chaire d’astronomie créée en 1848. Les diplômes ne mènent qu’à l’enseignement. Peu d’étudiants passent ces diplômes ; mais beaucoup assistent aux cours en tant qu’« auditeurs libres ».

3De nombreux tiens unissent les sciences et la médecine : le directeur de l’école de Médecine est aussi professeur titulaire de la chaire de chimie de la faculté des Sciences et les étudiants de médecine doivent passer des certificats de sciences (le PCN).

4Sous le décanat de Benjamin Baillaud, en 1891, sont enfin inaugurés les nouveaux bâtiments de la faculté des Sciences sur les allées Saint-Michel, en remplacement de ceux de la rue Lakanal qui étaient vétustes et dotés de laboratoires très insuffisants. La recherche commence à se développer. Benjamin Baillaud prend aussi une part active au développement de l’observatoire du pic du Midi, créé en 1882. De très bons professeurs sont nommés, mais pour un certain nombre d’entre eux, Toulouse n’est qu’un tremplin pour des postes à Paris.

5Paul Sabatier devient professeur titulaire en 1884, à l’âge de trente ans, et doyen en 1905 jusqu’à sa retraite. Il est à l’origine des enseignements appliqués et fait créer, en 1906, l’institut de Chimie, en 1907 – avec l’aide de la municipalité – l’institut d’Électrotechnique et, en 1909, l’institut agricole. En 1910, la faculté des Sciences a seize chaires magistrales au lieu de huit en 1887 et les étudiants sont sept fois plus nombreux (95 étudiants en 1887 contre 644 en 1910). La recherche se développe et les professeurs obtiennent de nombreux prix. Le plus important est le prix Nobel de Paul Sabatier en 1912.

6Dès le début des années 50, avec la réforme de l’enseignement supérieur et l’afflux important d’étudiants, de nombreux postes sont créés. En 1969, il y a quarante chaires et vingt-six postes de professeurs titulaires à titre personnel. Les progrès et la diversification des sciences, l’accroissement des besoins auxquels elles doivent répondre ont entraîné non seulement leur développement dans les voies traditionnelles, mais encore la création de branches d’enseignement, d’installations matérielles et d’organismes nouveaux. Ainsi sont instaurés des enseignements d’analyse numérique, d’informatique, de physique nucléaire, d’automatique, de physiologie, de pédologie, d’hydrobiologie, de chimie biologique...

7Les instituts sont transformés en écoles nationales supérieures d’ingénieurs. L’INSA (institut national des Sciences appliquées) voit le jour en 1961 et ouvre ses portes en 1963. Dès 1957, la faculté dispose d’un ordinateur IBM 650. La même année, le doyen Durand crée l’institut de Calcul numérique qui deviendra en 1972 le CICT (centre interuniversitaire de Calcul de Toulouse).

8La faculté des allées Jules-Guesde ne peut plus accueillir les effectifs universitaires qui ont énormément grossi et les locaux de recherche sont insuffisants. La construction de la nouvelle faculté de Toulouse est inscrite au IVe plan. Le complexe scientifique est construit sur le modèle américain. Toulouse est ainsi la première ville universitaire française à se doter d’une nouvelle faculté des Sciences en dehors du centre-ville, bien avant celles de Grenoble (1972) et de Nancy (1977). Un des grands succès du doyen Durand est l’achat d’un vaste terrain (180 ha), ce qui doit permettre non seulement les constructions déjà décidées, mais aussi les extensions futures. Les premiers déménagements sur le campus de Rangueil commencent en 1962 et se poursuivent tout au long des années 60.

9En 1969 l’université Toulouse III est constituée à partir des seize UER de la faculté des Sciences et des six UER des facultés de Médecine et de Pharmacie. L’école nationale supérieure d’Agronomie, l’école nationale supérieure d’Électrotechnique, d’Électronique, d’informatique et d’Hydraulique, l’école nationale supérieure de Chimie et l’institut de Génie chimique se rassemblent dans l’Institut National Polytechnique de Toulouse (INPT). L’INPT et L’INSAT deviennent autonomes.

© Presses universitaires du Midi, 2010

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