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Et Toulouse pour apprendre

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Marielle Mouranche

De la Révolution à 1969

L’enseignement de la médecine et de la pharmacie

Jacques Frexinos

Texte intégral

1La Convention abolit en 1793 les collèges de plein exercice et les facultés de Théologie, de Médecine, des Arts et de Droit « sur toute la surface de la République », dont Toulouse. La prolifération des charlatans devient alors préoccupante ! Devant cette situation, seules trois écoles centrales de Santé sont créées deux ans plus tard, à Paris, Montpellier et Strasbourg, afin de former des officiers de santé pour les armées de la jeune République. Toulouse reste sans facultés et, pour compenser, met en place un enseignement supérieur provisoire qui devint l’institut Paganel, où la médecine figure parmi les enseignements délivrés.

2Dans les premières années du xixe siècle, l’institut Paganel, puis l’école centrale qui lui avait succédé, disparaissent. Mais, dès 1801, la nouvelle société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie assure des activités d’enseignement médical, des consultations gratuites et des campagnes de vaccinations contre la variole. En 1803, la création de quinze écoles de Médecine dont une à Toulouse permet de former des officiers de santé. Le 1er mai 1806, sur la demande de Dominique Larrey, chirurgien en chef de la Garde Impériale, ancien étudiant et « interne » toulousain, Napoléon décrète l’établissement à Toulouse d’une école impériale de Médecine et de Chirurgie. Cette école devient « royale » à la Restauration puis prend le nom d’école secondaire de Médecine et de Pharmacie (1820-1840)

3En 1840, l’école se transforme en école préparatoire de Médecine et de Pharmacie, et se distingue par le nombre élevé de ses étudiants et la qualité de son enseignement. Des demandes répétées de transformation en faculté sont régulièrement et vainement déposées au ministère. Ce n’est qu’à la fin de l’année 1886 que les Toulousains commencent à voir le bout du tunnel avec la nomination du docteur Caubet, directeur d’une école de plein exercice, véritable embryon de la future faculté. Le 5 décembre 1887 commencent les travaux d’édification de l’établissement sur les allées Saint-Michel, actuelles allées Jules-Guesde. Le décret présidentiel constitutif de la faculté mixte de Médecine et de Pharmacie de Toulouse paraît enfin le 6 mars 1891. Le 20 mai 1891 a lieu l’inauguration de la faculté mixte de Médecine et de Pharmacie qui deviendra ensuite faculté d’État, par décret du 4 avril 1903.

4Face à l’explosion de la démographie médicale, une demande de création d’une nouvelle faculté de Médecine est déposée en décembre 1959 par le doyen Guy Lazorthes. Elle s’inscrit dans le cadre de la réforme Debré de 1958 instaurant les centres hospitaliers universitaires (CHU). La nouvelle faculté, construite à Rangueil, ouvre ses portes en 1967 et permet d’amortir l’afflux des étudiants dont le nombre est passé en dix ans de 930 à 5 200. En 1968, la loi d’orientation divise la faculté de Médecine en cinq unités : deux UER (unité d’enseignement et de recherche) médicales, une à Purpan et l’autre à Rangueil, une UER de pharmacie, une UER de chirurgie dentaire et une école de masso-kinésithérapie. Ces UER vont être rattachées à l’université Paul Sabatier, créée en 1970. Une nouvelle ère commence.

© Presses universitaires du Midi, 2010

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