La CNT pendant les deux premières années de la République : du syndicalisme à l’insurrection

Ángel Herrerín López

Traduit par Vincent Marin (trad.)

p. 151-173


Extrait

1La proclamation de la Seconde République en Espagne offrit des perspectives enthousiasmantes aux groupes politiques et aux classes sociales qui avaient fondé tous leurs espoirs sur la disparation de la monarchie. Pour les républicains, le nouveau régime démocratique constituait le début d’un chemin réformiste. Pour les socialistes, il s’agissait là d’un préalable à l’instauration d’une société en accord avec leurs principes de justice et d’équité. Les anarcho-syndicalistes qui dirigeaient alors la Confédération Nationale des Travailleurs (CNT) considéraient quant à eux que les libertés et les droits inhérents à un régime démocratique étaient des conditions nécessaires pour consolider et étendre leur organisation. Leur objectif final était le même que celui des décennies antérieures : la révolution sociale. Ils considéraient néanmoins qu’elle ne pouvait être effective que sur le long terme. En attendant, ils poursuivaient leur travail syndical visant à améliorer les conditions

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