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Sedes Sapientiae

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Sophie Brouquet

Introduction. Vierges noires du sud de la France : forme et diffusion d’un culte

Sophie Cassagnes-Brouquet

Texte intégral

1Telle une idole, étrange et hiératique, une Vierge Noire trône au chœur d’une chapelle encombrée d’ex votos, accumulés autour d’elle au cours des siècles. À Meymac en Limousin, à Orcival en Auvergne, à Rocamadour en Quercy ou encore à Manosque en Provence, elle semble nous inviter à un mystérieux voyage dans le temps et l’imaginaire.

  • 1 Forsyth, 1972, p. 20-22.
  • 2 Malraux, 1977.

2Parmi les innombrables figurations de Marie, la Vierge Noire tranche par son abstraction et sa pureté d’idole ; elle appartient à un temps où le dialogue avec l’autre monde, celui de l’au-delà était encore possible et même quotidien. L’image dont je parle est bien sûr celle de la statue de bois trônant en Majesté, portant l’Enfant sur ses genoux1. « Reliquaire ou Majesté, la Vierge Romane ne transmettait, n’éprouvait aucun sentiment qui ne se rapportât à Dieu : l’art sacré n’avait pas pour objet la participation des fidèles au sentiment des figures sacrées mais à un mystère. L’âge de la Vierge de Majesté était un âge abstrait, comme l’âge de la Résurrection », comme l’a si bien dit André Malraux2.

  • 3 Saillens, 1945.

3Les Vierges Noires, conservées dans le sud de la France, ne sont que les vestiges d’un culte beaucoup plus répandu qui a eu à subir les outrages du temps, mais aussi les destructions des Guerres de Religion et de la Révolution. Le seul recensement connu pour le royaume de France concernant ces statues date de 1550 au cœur des troubles iconoclastes déclenchés par l’avènement de la Réforme dans le pays. Il dénombre 190 effigies sur le territoire français. En 1945, Édouard Saillens, dans son étude très sérieuse sur les Vierges Noires, en compte 205 dont la plupart sont de facture récente, simples copies d’effigies plus anciennes, disparues3. Que les Vierges Noires aient été plus nombreuses ne peut être mis en doute, cependant, il serait vain de penser qu’elles se répartissaient de façon uniforme sur l’étendue du royaume très chrétien. Une rapide géographie de leurs « images » suffit à le montrer.

4Si parmi tous les pays européens, la France domine par la densité de ces statues, un rapide coup d’œil à la carte de leur implantation permet de la séparer en deux : 5 une France du Nord moins peuplée, et une France du sud beaucoup plus marquée par le phénomène, avec trois grandes régions d’implantation : le Massif Central avec l’Auvergne et le Velay l’emporte (plus de 60 Vierges Noires), suivi par la Provence (20) et les Pyrénées (12 en Roussillon).

© Sophie Brouquet : Implantation des statues de Vierges Noires en France

Des familles de statues : Auvergne, Provence et Roussillon

5Les statues auvergnates se caractérisent par un air de famille, elles sont presque toutes, ou du moins la plupart, des statues de Majesté romanes ou leur copie quand l’original a disparu. Elles se rattachent à deux grands modèles historiques, la Vierge Noire du Puy-en-Velay et celle de Notre-Dame du Port de Clermont-Ferrand.

6Au sein de la région auvergnate, l’actuel département du Puy de Dôme, jadis diocèse de Clermont, détient la palme avec une vingtaine de statues. Autour de ce pôle, le Cantal, la Haute-Loire, l’Allier enrichissent l’Auvergne, le Velay et le Bourbonnais d’une bonne dizaine de statues pour chaque département. Les régions limitrophes comme le Limousin et le Quercy avec Notre-Dame de Rocamadour complètent cet ensemble.

7De nombreux auteurs ont cherché à expliquer cette prépondérance de l’Auvergne par les théories les plus diverses. La première évoque un passé celtique, une région restée insensible à la romanisation et ayant conservé ses traditions gauloises au travers de ces effigies. Deux arguments solides permettent de l’infirmer : tout d’abord, il paraît très abusif de faire de l’Auvergne et du Massif Central en général un pôle de résistance à la civilisation romaine quand de nombreuses découvertes archéologiques ont justement prouvé le contraire et démontré une précoce pénétration des influences grecques et latines dans la région. Enfin, si les Vierges Noires sont l’apanage des populations celtiques, comment expliquer leur extrême rareté en Bretagne et leur totale inexistence en Irlande, terre catholique s’il en est.

8À ces théories qui s’attachent trop à la spécificité des Vierges Noires, il convient d’opposer une constatation toute terre à terre : si les Vierges Noires y sont plus nombreuses qu’ailleurs, c’est qu’elles se rattachent à un style bien particulier de la statuaire en ronde bosse, la Vierge en Majesté, très présent en Auvergne.

9Si l’Auvergne et le Massif Central semblent des terres d’élection des Vierges Noires, il ne faudrait pas pour autant oublier d’autres régions qui possèdent de nombreuses effigies comme la Provence et le Roussillon. La Provence est une terre riche en noires statues, toutes plus ou moins liées avec la célèbre Notre-Dame-de-Confession, vénérée dans la crypte de l’abbatiale de Saint-Victor de Marseille. La statue primitive a laissé place à une copie sculptée au XVe siècle. Autour de la cité phocéenne, les Vierges Noires d’Arles, Aix, Maillane, Noves, ou Manosque attestent entre autres de l’importance du culte rendu à ses statues.

  • 4 La première a disparu pendant les Guerres de Religion, la seconde a été détruite pendant la Révolu (...)

10Entre Provence et Roussillon, le Languedoc possède aussi ses Vierges Noires avec les très renommées Notre-Dame-des-Tables de Montpellier ou Notre-Dame de la Daurade de Toulouse4.

11Les Vierges Noires du Roussillon fort nombreuses ne sont qu’une petite partie des nombreuses statues de Catalogne qui se groupe autour de l’effigie miraculeuse de Notre-Dame de Montserrat. En l’occurrence, la frontière ne signifie rien et coupe artificiellement en deux une grande région de la dévotion aux Vierges Noires.

Vierges en Majesté

12La floraison de la statuaire participe au développement de l’art roman dans le Sud de la France aux XIe et XIIe siècles. Le schéma le plus répandu est celui de la Vierge en Majesté, la Sedes Sapientiae qui figure Marie, assise sur un trône, frontale, hiératique, le regard perdu au-delà des humains, portant l’Enfant Jésus sur ses genoux. Il fait face aux peuples des fidèles qu’il bénit de la main droite tandis que, dans l’autre, il tient le Livre. Marie a les traits d’une femme d’âge mûr. Sa noble figure possède un caractère empreint de majesté. Elle est le plus souvent vêtue d’une longue tunique couverte d’un voile-manteau dont l’artiste se plaît à ciseler les plis dans le bois. Elle ne possède pas d’attribut, mais tient le Christ dans ses mains. Celui-ci, au visage d’homme mûr, fait plus figure d’adulte en miniature que de véritable enfant.

13L’apparition de la statuaire romane est un phénomène complexe lié aux besoins de la nouvelle religiosité (la statue doit être mobile pour se déplacer lors des processions données en l’honneur de la Vierge) mais aussi à des tendances artistiques locales. En 1013, lorsque l’écolâtre d’Angers, Bernard se rend à Conques en Rouergue, en compagnie de son ami Bernier, les deux hommes, originaires d’une autre tradition culturelle, s’étonnent et s’indignent de la coutume locale de vénérer des statues-reliquaires, pratique fort peu répandue dans le nord du royaume, dans laquelle ils voient de la pure idolâtrie :

  • 5 Duby, 1967, p. 94.

D’après un usage ancien spécialement en vigueur dans toute la région d’Auvergne, du Rouergue et du Pays toulousain, et dans tous les pays voisins, chaque église fait confectionner une statue en or, en argent ou en tout autre métal, selon ses ressources, et y enferme avec honneur soit le chef, soit quelque autre insigne relique du saint5.

  • 6 Bréhier, 1924.

14Finalement, Bernard est convaincu par un miracle de la statue de sainte Foy de Conques et doit s’incliner devant la tradition locale. La cathédrale de Clermont possédait des reliques de la Vierge (une boucle de cheveux), aussi l’évêque Étienne II, qui est aussi l’abbé de Conques, ce qui est essentiel, passe commande vers 946 à l’orfèvre Adelelmus d’une superbe statue reliquaire, une Vierge en Majesté, faite d’une âme de bois, revêtue de lames d’or, disparue à la Révolution. Il faut y voir le prototype des statues romanes d’Auvergne, c’est en tout cas la plus ancienne Vierge en Majesté connue d’Occident6. Ainsi c’est dans le Massif Central qu’apparaissent à l’orée de l’âge roman, les premières Majestés. Elles vont connaître un succès considérable dans les régions fortement romanisées du Sud de la France. Ainsi, il existe aux origines de l’art roman une forte parenté entre le domaine géographique des Vierges Noires et celui des statues-reliquaires.

15En effet, les plus célèbres des Vierges Noires comme celle du Puy-en-Velay sont liées à la présence de reliques importantes. C’est la force miraculeuse des reliques qui a autorisé les artistes à reproduire un type de statue proche des idoles païennes. La cathédrale du Puy possède les pantoufles de la Vierge, elle fait l’objet de l’un des pèlerinages les plus importants du royaume. Elle est aussi le point de départ d’une route importante pour Compostelle. Si les descriptions les plus anciennes ne nous précisent pas quelle était la couleur des Vierges de Majesté romanes, elles s’accordent toutes sur la fixité des statues, l’importance des draperies et l’omniprésence du trône de la Sagesse.

16Plus nombreuses qu’ailleurs, mieux conservées lors des épisodes iconoclastes du passé, les Vierges de Majesté d’Auvergne témoignent de l’apogée de l’art roman dans la région dans la deuxième moitié du XIIe siècle. Ces statues ont entre elles un air de profonde ressemblance. Leur taille oscille entre 70 et 82 cm, elles sont le plus souvent taillées dans le noyer, parfois recouvertes de lames d’argent ou d’un autre métal. Leur attitude est toujours la même : assises de face, elles portent l’Enfant sur les genoux.

17Le plus souvent le Christ est revêtu d’une longue tunique couverte d’un himation (étole) sur ses épaules, il a les cheveux très courts et le visage d’un adulte. Marie porte un vêtement ample, une tunique aux longues manches recouverte d’une paenula, une large étole, percée d’un trou circulaire pour y passer le visage, qui retombe en plis concentriques sur ses épaules et ses bras. Le trône est une simple chaise ajourée d’un décor à arcades. Ces traits communs n’interdisent pas une certaine diversité dans les gestes, le regard et les attitudes. Ainsi, si les Vierges Noires d’Auvergne ont entre elles un air de parenté, elles possèdent chacune leur propre personnalité.

  • 7 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 86.

18L’une des plus caractéristiques est sans aucun doute la Vierge de Marsat, près de Riom, peinte et dorée vers 1830. Le prieuré bénédictin de Marsat fut édifié aux XIe et XIIe siècles sur l’emplacement d’une très ancienne chapelle. Son église abrite une Vierge en Majesté en noyer qui offre la rigueur hiératique des sculptures du début du XIIe siècle. La dorure récente (elle date du XIXe siècle) noie les deux personnages dans une entité à deux têtes dont émergent les seuls visages, les mains et les pieds d’un noir de jais7.

  • 8 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 88.

19La Vierge Noire de Notre-Dame de la Bonne-Mort, découverte en 1972 dans une chapelle mortuaire d’un évêque de la cathédrale de Clermont-Ferrand, lui ressemble comme une sœur. À tel point que l’on peut se demander si ce n’est pas le même artiste qui a sculpté dans le bois ces deux statues, également noircies et dorées au XIXe siècle. Pourtant, chacune a sa personnalité : plus massive et impressionnante pour Notre-Dame de Marsat, plus étirée, plus féminine pour Notre-Dame de Clermont8.

  • 9 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 89.

20La célèbre Notre-Dame-des-Fers d’Orcival a perdu sa teinte noire qui faisait d’elle l’une des Vierges Noires les plus renommées d’Auvergne. Dans le dos de la statue, on a découvert lors de la restauration une petite cavité destinée à accueillir des reliques. Ainsi, comme à Marsat, à Clermont et au Puy, la Vierge de Majesté trouve ici son origine dans la présence de reliques de Marie. Sculptée dans le noyer, mais recouverte de plaques d’argent, les visages de Marie et de l’Enfant ont été dégagés de la peinture sombre qui les recouvrait et la restauration a permis de retrouver la polychromie d’origine. Pourtant, malgré cette différence, la Vierge d’Orcival offre un air de parenté avec les statues de Marsat et de Clermont et doit provenir d’un atelier clermontois de la deuxième moitié du XIIe siècle9.

21Cependant, la domination des artistes clermontois n’a pas empêché l’éclosion de styles différents et de personnalités d’artistes, certes anonymes, mais bien affirmés.

  • 10 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 92. Comme son nom l’indique, elle guérit les maladies de vue et les a (...)

22La belle Vierge de Majesté de Vauclair dans le Cantal suffit à nous en convaincre. Ancienne Vierge Noire, elle a fait l’objet d’une habile restauration qui a dégagé successivement une première couche de peinture noire, une base de cire, avant de retrouver la polychromie d’origine. Elle témoigne elle aussi de la filiation entre les statues reliquaires. En effet, elle porte à la base du cou un cabochon en cristal de roche destiné à laisser voir les reliques enfermées dans le corps de bois. Notre-Damede-Vauclair fait encore l’objet d’un pèlerinage fervent en raison de ses pouvoirs thaumaturgiques10.

  • 11 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 94.

23La Vierge Noire de Saint-Gervazy présente la même simplicité, le hiératisme, la frontalité, le sentiment d’une grandeur impénétrable. L’artiste anonyme l’a sculptée dans le bois et a observé un idéal de dépouillement. Pour parvenir à la rigueur géométrique des corps et des visages et à la mouvance régulière des plis, proches de l’abstraction, il a abandonné toute volonté anecdotique11.

  • 12 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 98.

24À l’école d’Auvergne peuvent se rattacher quelques statues du Limousin et du Quercy. L’abbatiale de Saint-André de Meymac en Corrèze possède une Vierge Noire d’un style un peu différent. Petite, trapue, elle est coiffée d’une sorte de turban qui lui a valu le surnom d’Égyptienne. Elle est couverte d’un long manteau rouge qui s’ouvre sur la poitrine et laisse entrevoir une robe qui retombe en plis cassés sur de lourdes chausses qui évoquent davantage des sabots que de fines poulaines12.

  • 13 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 100.

25Rocamadour en Quercy est le seul grand sanctuaire roman à avoir conservé sa statue médiévale. Une Vierge Noire vénérée dès le XIIe siècle. Elle succède peutêtre à une effigie plus ancienne dont la tradition rapporte qu’elle aurait été sculptée par Lazare et apportée en Occident par Zachée, l’époux de Véronique, devenu saint Amadour. La statue est une Vierge de Majesté de l’époque romane, grossièrement taillée dans le bois, et partiellement revêtue de lamelles d’argent. Marie est assise en position frontale sur un trône évidé en reliquaire, elle ne porte pas de voile comme les statues auvergnates, mais une couronne. Ses cheveux sont laissés libres, ramenés derrière la nuque. Drapée dans une robe étroite qui met en valeur des formes très géométrisées, la Vierge tient sur ses genoux l’Enfant Jésus, traité par le sculpteur avec la même sobriété13.

26Triomphant en Auvergne, les Vierges Noires trouvent d’autres terrains de prédilection en Provence, en Languedoc et dans les Pyrénées. La proximité de la très célèbre Vierge Noire de Montserrat, la Morenita, n’est sans doute pas étrangère à l’apparition d’une multitude de Majestés en Roussillon.

  • 14 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 108.

27Plus nombreuses dans les vallées montagneuses, au sein de petites chapelles perdues aux flancs des Pyrénées, les Vierges Noires sont également présentes dans la riche plaine du Roussillon avec Notre-Dame-de-la-Victoire de Thuir. Elle fait figure d’exception car elle n’est pas taillée dans le bois, mais coulée dans un moule. Haute de 54 cm, elle est faite de plomb. Il semblerait que le même moule ait servi à réaliser les statues de Châteauneuf-les-Bains dans le Puy de Dôme, de Saint-Georges-de-Batailles dans la Loire, et de Prunières en Lozère ce qui semble évoquer une origine auvergnate. Elle appartient en tous les cas au groupe des Vierges de Majesté. Avec une originalité, la Vierge porte une couronne fermée en signe de triomphe comme le veut la légende qui lui attribue la victoire de Charlemagne sur les Sarrasins14.

  • 15 Delcor, 1970, p. 77-79.

28Dans les Pyrénées catalanes, la Vierge de Font-Romeu est une statue de bois dorée de la fin du XIIe siècle qui appartient à un groupe de statues mariales comme les Majestés d’Err, de Corneilla-de-Conflent. Drapée dans un long voile manteau qui la recouvre entièrement, elle offre une silhouette fine et délicate, soulignée par la fluidité des plis du vêtement. Cependant, les visages de la Mère et de l’Enfant demeurent impassibles et la disproportion accusée des mains bénissant atteste de son appartenance tardive à l’âge roman15.

  • 16 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 110.

29Celui-ci est également représenté en Roussillon par l’une des Vierges Noires les plus étonnantes, sans doute due au ciseau malhabile d’un sculpteur de village. Notre-Dame-de-Belloch est assise sur un siège rudimentaire, une simple planche ; elle porte une tunique et un voile. Le visage est allongé, la main droite inclinée en un geste d’accueil démesurée. L’Enfant, assis sur le genou gauche de sa Mère, bénit de ses doigts immenses16.

Vierges trouvées, vierges errantes

30Toutes ces statues très anciennes sont l’œuvre d’ateliers romans qui n’ont pas produit que des Vierges Noires, mais bien d’autres Vierges en Majesté. Cependant, dans le cas des Vierges Noires, de nombreuses légendes s’attachent à décrire « l’invention » de l’effigie miraculeuse. En effet, parmi les traditions qui s’attachent aux sombres statues, la plus répandue est celle de l’origine miraculeuse ou fortuite de la Vierge Noire.

Le roncier, la source et la grotte

  • 17 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 53.
  • 18 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 50.

31Le plus souvent, la statue est découverte dans des arbres ou des buissons, ronciers ou genêts ; L’eau fournit un autre élément vital participant au légendaire des Vierges Noires, fréquemment découvertes au fond d’un lac ou d’une rivière, près d’une source ou d’une fontaine. À Sarrance, dans la vallée Pyrénéenne d’Aspe, une vieille tradition rapporte que chaque jour un taureau traversait le gave pour aller s’agenouiller devant une pierre noire figurant une Vierge. Cette pierre, portée dans la cité d’Oloron, revient à son lieu d’origine. Jetée dans l’eau, elle flotte et devient pour finir un objet de pèlerinage sous le nom de Notre-Dame-de-la-Pierre ou de la Sarrasine en raison de sa couleur sombre. Elle passait pour assurer la fertilité des champs et la fécondité des femmes17. À Pézenas, en Languedoc, c’est la Méditerranée qui rejette dans ses flots une effigie qui est à l’origine d’un nouveau culte. Aquatiques, les Vierges noires sont aussi chtoniennes. En Provence, les Vierges de Sous-Terre sont présentes à Carryle-Rouet et à Saint-Victor de Marseille. La tradition rapporte que la statue de Notre-Dame de Confession, sculptée par saint Luc, fut déposée par Lazare dans une grotte de la côte méditerranéenne, la crypte actuelle de l’abbatiale. Au monde souterrain de la crypte et de la grotte est associé celui de la tombe et de la mort. La Vierge Noire d’Arles se trouvait à l’origine dans la célèbre nécropole gallo-romaine des Alyscamps. À Manosque, Notre-Dame du Romigier est découverte dans une tombe18.

32Chtoniennes, aquatiques ou végétales par leur découverte, les Vierges Noires sont liées à la nature sauvage, aux puissances de la vie et de la mort. C’est pourquoi les sociétés médiévales n’ont pas voulu croire qu’elles étaient l’œuvre d’une main humaine. Comme la nature fécondante et toute puissante, elles étaient déjà présentes, bien avant le village et l’église, bien avant les souvenirs les plus lointains, la plus ancienne des traditions. Cachées dans l’eau, sous la terre ou au creux d’un arbre, elles attendaient patiemment l’âme pure qui les découvrirait.

Le taureau, le berger et la Vierge

  • 19 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 52.

33La Vierge Noire se dévoile aux humbles créatures de Dieu, aux animaux, la plupart du temps à un taureau. À Polignan, dans les Pyrénées commingeoises, un fermier possédait un troupeau de bœufs. L’un d’eux, tout en mangeant beaucoup moins que les autres, était plus gras. Un jour, il sortit de l’étable et pénétra dans un buisson élevé en mugissant. Le fermier qui l’avait suivi, trouva la bête qui léchait avec respect une Vierge Noire tenant l’Enfant. Il porta la statue dans l’église du village, mais, chaque nuit, elle revenait à son buisson d’origine. On finit par lui construire une chapelle. La même légende est présente à Font-Romeau. Toujours dans les Pyrénées, ce sont des taureaux qui découvrent les statues à Sarrance et à Bourisp. En Provence, Notre-Dame du Romigier est trouvée dans un sarcophage grâce à des bœufs, à Noves, c’est une vache qui aperçoit la statue près d’une source19.

34Portraitiste de la Vierge, saint Luc à qui l’on attribue certaines de ces statues miraculeuses a pour emblème le taureau, symbole chrétien, signe du zodiaque. À l’orée du printemps, il incarne la vigueur des forces de la nature, le renouveau. Le taureau s’accorde à la Vierge, elle-même mère et symbole de fécondité. Les légendes, par leur silence total sur le rôle de l’Église dans la formation des cultes adressés aux Vierges Noires, témoignent qu’il s’agit là d’une religion populaire, pas toujours antérieure à l’instauration du christianisme, mais répondant aux aspirations ancestrales des sociétés rurales face à l’énigmatique et indomptable puissance des forces de la nature.

35Comme les éléments, les Vierges Noires sont toutes puissantes, comme eux, elles sont aussi éternelles, et n’ont pas été créées de la main de l’homme. Il suffit de les découvrir. Elles attendent en des lieux secrets qu’il leur plaît parfois de lui révéler. Comme la nature changeante, les Vierges Noires ont aussi leur propre mouvement, elles voyagent et se déplacent dans l’espace donnant ainsi naissance à d’autres légendes.

Errances et transhumances

  • 20 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 57.

36Parmi les Vierges Noires, nombreuses sont les statues porteuses d’un légendaire centré autour du thème du voyage. Revenues d’Orient par la fantaisie d’un croisé ou s’échappant des geôles sarrasines, images apotropaïques, elles parlent, pleurent des larmes de sang. Une statue de Vierge Noire est découverte par hasard et presque toujours en pleine nature. Cet emplacement est considéré par tous les fidèles comme indigne ou trop éloigné, aussi ils la ramènent dans leur église. Pourtant, indifférente à leurs efforts, la statue profite de la nuit pour reprendre sa place primitive. De guerre lasse, on finit par élever une chapelle sur les lieux où elle s’obstine à revenir. Parfois, la statue suscite des convoitises en raison de ses pouvoirs miraculeux. La Vierge Noire de Polignan est dérobée par les paroissiens d’Huos un village voisin ; pour s’en assurer la possession, ils la chargent de chaînes, mais c’est sans compter sur l’attachement de la Vierge à sa chapelle d’origine, elle brise ses fers et échappe à ses ravisseurs pour revenir toute seule à Polignan20.

  • 21 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 57-61.

37Dans les régions de montagne, les statues s’accordent à leur manière au rythme des populations et à leurs préoccupations au travers du thème de la transhumance. Dans le Puy de Dôme, au pied du Sancy, Notre-Dame-de-Vassivière est au cœur d’une tradition et d’un rite étonnants. La légende rapporte qu’il existait dans les temps médiévaux sur le flanc de la montagne, près de la jolie cité de Besse-en-Chandesse, une toute petite chapelle abritant une Vierge Noire. Elle jouissait d’un culte particulier auprès des passants qui la considéraient comme la gardienne des routes et la protectrice des voyageurs. Les bergers, qui menaient à la belle saison leurs troupeaux à l’estive, n’oubliaient jamais de se signer en passant devant elle. Désireux d’en prendre plus grand soin, les habitants de Besse-en-Chandesse décidèrent de l’installer plus dignement dans leur belle église romane ; pourtant, au profit de la nuit, la Vierge s’échappa et regagna sa place primitive dans sa « chapelloune » sur la montagne. Abasourdis, les paroissiens la réinstallèrent dans leur église, mais elle s’évada à nouveau, le miracle se reproduisit plusieurs fois, aussi passa-t-on un compromis. On construisit sur la montagne une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Vassivière, consacrée en 1555. Désormais, la Vierge Noire passa l’été sur la montagne et s’abrita des rigueurs de l’hiver dans l’église de Besse. La légende a donné lieu à un rite tout à fait original, lié à la vie pastorale. Le 2 juillet, pour la fête de la Visitation, les paroissiens, précédés de leurs curés partent tôt le matin au son des cloches, accompagner en grande pompe la statue dans sa chapelle de montagne, c’est la montée. Le 21 septembre a lieu la dévalade, la statue revient à Besse en même temps que les bergers et leurs troupeaux et les accompagne dans leur transhumance21.

D’illustres sculpteurs

  • 22 De même que leurs homologues de la Chrétienté orientale, les icônes attribuées au pinceau de saint (...)

38Trop étranges pour être assimilées à la tradition locale des imagiers, les Vierges Noires du Sud de la France sont souvent associées aux mains les plus illustres et les plus sacrées22. On assiste à une véritable compétition entre les sanctuaires afin de prouver la sacralité de leur image mariale et de son créateur. Aussi cherche-t-on à reculer leur création dans le temps et à l’attribuer à l’un des disciples les plus proches du Christ, saint Luc.

39À Rocamadour, haut lieu de la spiritualité médiévale, les foules de pèlerins gravissent un escalier de 216 marches avant d’accéder à la petite chapelle qui conserve la très précieuse statue, comme le signale au XIIIe siècle le trouvère Gautier de Coincy :

  • 23 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 70.

A Rochemadour ce me semble
ou mout de gents souvent assamble
en pelerinage en ala
mout de pelerins trouva la
qui de lointains païs estoient
et qui mout grant feste faisoient23

40Associée à la relique de saint Amadour, la Vierge Noire aurait été sculptée, comme il a été dit plus haut, par saint Luc et apportée en Occident par Zachée, époux de Véronique, devenu en terre occitane saint Amadour. Cette légende, assez tardive, est intéressante à plus d’un titre. Elle apparaît pour la première fois dans un ouvrage d’édification en 1663. Tout d’abord, elle montre clairement la volonté des moines responsables du sanctuaire de Rocamadour d’associer au sein d’une seule et même tradition les deux objets de culte présents dans leur abbaye, la tombe de saint Amadour et la Vierge Noire. Par ailleurs, l’assimilation au saint local de Zachée, époux de Véronique et contemporain du Christ, n’a rien d’une coïncidence. La liaison avec Véronique, elle-même auteur de la plus ancienne image du Christ paraît évidente, cependant, la tradition fait de saint Luc un peintre, pas un sculpteur, mais la légende s’adapte aux traditions locales.

41L’appel à des références antiques n’est d’ailleurs pas une spécificité de Rocamadour et, au Puy-en-Velay, une tentative de faire remonter la statue aux siècles plus anciens, à l’époque des prophètes, avant même la naissance de la Vierge, est également entreprise dès la fin du Moyen Âge.

  • 24 Pierre Odin, 1530.
  • 25 Viallet, 1983.
  • 26 Il est aussi présent à Chartres avec la célèbre Vierge Noire, la Virgo paritura, la Vierge devant (...)

42Ainsi les chroniqueurs des XVe et XVIe siècles, le chanoine Pierre Odin et Étienne de Médicis, un consul de la ville, attribuent la statue de la Vierge au prophète Jérémie qui l’aurait sculptée dans le bois de sétin. Selon Pierre Odin ce bois « est semblable à un aubépin excepté qu’il n’a point d’épines et est de telle nature qu’il ne peut pourrir, ne peut être brûlé comme le cèdre duquel l’arche fut faite… cet arbre se trouve en nul lieu autre excepté entre Arabie et Mont Sinay24… ». La Vierge Noire aurait été transportée en Égypte, puis à Babylone, après la prise de Jérusalem. C’est là que l’aurait retrouvée un roi de France, successeur de Clovis, peut-être saint Louis lors de son séjour en Terre Sainte25. Jusqu’au XVIIIe siècle, aucun chroniqueur ne met en cause cette tradition solidement établie qui assure à la Vierge Noire la plus haute antiquité parmi toutes les statues mariales du royaume de France et d’Occident. Ce désir de dater le plus loin possible dans le temps, avant même la naissance de la Vierge, une effigie de cette dernière est à mettre en liaison avec le besoin de légitimer un culte dont l’étrangeté est tout à fait patente dès la fin du Moyen Âge26.

43Il en va de même en Provence aux Saintes-Maries de la Mer, autre but de pèlerinage de la chrétienté médiévale. Certes, il n’existe pas vraiment de Vierge Noire aux Saintes Maries, mais la présence d’une servante noire, Sarah, incluse dans le terme générique des Saintes Maries est en elle-même assez troublante. La tradition rapporte que, quelque temps après la mort du Christ et sa résurrection, Marie Jacobé, Marie Salomé, Marie Madeleine, Lazare, Marthe et Sarah s’enfuient de Palestine par la mer et abordent le rivage de la Provence en Camargue aux Saintes-Maries. Le groupe se sépare rapidement, seules Marie Salomé, Marie Jacobé et Sarah y demeurent et y sont enterrées tandis que Lazare emporte avec lui une statue de la Vierge sculptée par saint Luc à Saint-Victor de Marseille.

44Ainsi les Vierges Noires ne sont-elles pas seulement sacrées en tant que représentation de Marie mais aussi par la main qui les a façonnées. Étranges objets aux yeux des foules médiévales, elles n’en sont que plus attirantes par le mystère qu’elles évoquent. C’est de cette origine antique et quasi miraculeuse qu’elles tirent leurs pouvoirs aussi puissants que variés.

Pèlerinages et processions

45Attirées par l’écho des miracles accomplis par les Vierges Noires, les merveilles et guérisons consignées avec soin par les clercs soucieux de préserver la renommée de leurs sanctuaires dans des registres appelés Livres des miracles, chantées par les jongleurs sur les routes de pèlerinage, les foules médiévales se pressent vers les églises, les cryptes où les attendent impassibles les Majestés de bois. Parfois un roi ou un empereur se mêle à la multitude et à la ferveur.

46La fête de l’Assomption voit l’apogée du culte marial dans l’année. Le 15 août, les processions en l’honneur de la Vierge sont nombreuses et omniprésentes dans les cités qui ont la chance de posséder une Vierge Noire. On connaît au Puy-en-Velay l’existence de telles festivités dès le XIIIe siècle, mais sans doute furent-elles plus anciennes. À Toulouse, la statue de Notre-Dame de la Daurade est conduite par les rues de la ville en procession.

47À Marsat et à Orcival en Auvergne, le culte se concentre le jeudi de l’Assomption. Dès le XVIe siècle, un vœu de pèlerinage des habitants de Châtelguyon témoigne que la fête principale d’Orcival est fixée en ce jour. Le rayonnement de ce centre marial s’affirme dès le XVIIe siècle où, déjà, quarante-trois paroisses de Basse-Auvergne forment des vœux de pèlerinage à Orcival ; en 1632, le pape Urbain VIII accorde des indulgences aux pèlerins d’Orcival.

48La procession prend sa source dans une tradition qui veut que l’on conduise la statue au lieu dit « le tombeau » où se trouvait le sanctuaire primitif voué au culte de la Vierge. La veille de l’Assomption, vers 15 heures, la statue est offerte à la vénération des fidèles. Placée sur une estrade, elle est à la portée de « leurs attouchements » : on impose sur la Vierge les objets les plus divers que l’on a fait bénir auparavant, missels, chapelets, rubans, bagues de fiançailles, alliances, certains apportent le hochet d’un enfant malade, où le drap qu’ils se destinent pour linceul dans l’espoir d’obtenir le repos éternel. Au crépuscule, deux cortèges quittent la place du village, l’un se dirige vers « le tombeau », l’autre vers la source sur le versant opposé de la montagne éclairée de flambeaux et de cierges au rythme du carillon du clocher. L’église demeure ouverte toute la nuit, éclairée par des cierges sans cesse renouvelés, c’est la « Veillée d’Orcival » ; à minuit commencent les messes qui se poursuivent jusqu’à 10 heures du matin. Dehors, c’est la fête, les étalages des forains côtoient ceux des marchands d’objets de piété. Les clameurs de la foire parviennent parfois jusqu’au cœur du sanctuaire si bien que plusieurs interventions de l’évêque de Clermont sont nécessaires pour ramener un peu d’ordre. Après la grand-messe, commence la procession. La Vierge est portée par quatre prêtres et huit laïcs sous un dais. Derrière elle, suivent par privilège les mères d’enfants malades et les infirmes implorant une guérison. La statue parvient au roc du Tombeau où elle est posée sur une pierre, que les fidèles ont le droit de pulvériser après la cérémonie pour s’en partager les fragments considérés comme miraculeux. En début d’après-midi, la procession est de retour à l’église et la Majesté retrouve sa place d’origine ; les pèlerins font alors des « romages » en s’agenouillant devant la statue et les sept autres autels de la basilique.

49Le 2 mai 1244, le lundi des saints apôtres Philippe et Jean, le roi Louis IX, alors âgé de 30 ans, se rend en pèlerinage à Rocamadour avec sa mère Blanche de Castille et ses trois frères Charles d’Anjou, Alphonse de Poitiers et Robert d’Artois. Sans doute est il arrivé l’avant-veille et a-t-il consacré la journée du dimanche 1er mai à ses prières à la Vierge Noire. Il est accompagné de nombreux seigneurs, d’évêques et d’abbés. Ce pèlerinage familial est sans doute lié à une action de grâce pour la naissance de son premier fils et héritier du royaume Louis, ainsi que pour remercier la Vierge de sa guérison après une longue maladie. La reine mère Blanche de Castille n’y est sans doute pas étrangère. Elle a toujours fait preuve d’une grande dévotion à Notre-Dame-de-Rocamadour, une dévotion qu’elle a héritée de ses ancêtres et de son père Alphonse VIII qui a multiplié les témoignages de sa vénération à la Vierge Noire en lui offrant des terres et favorisant la création de prieurés dans son royaume. Ces hautes figures royales ne sont que la partie émergée des foules des pèlerins qui viennent à Rocamadour et dans tous les sanctuaires possédant des statues de Vierges Noires tout au long du Moyen Âge.

Bibliographie

Bibliographie

Bréhier Louis, « La cathédrale de Clermont au Xe siècle et sa statue d’or de la Vierge », dans Renaissance de l’art français, avril 1924, p. 204-210.

Cassagnes-Brouquet, Vierges Noires, regard et fascination, Rodez, Éditions du Rouergue, 1990.

Delcor Mathias, Les Vierges Romanes de Cerdagne et de Conflent, Barcelone, Dalmau, 1970.

Duby Georges, L’an Mil, Paris, Gallimard, 1967.

Forsyth Ilène H., The Throne of Wisdom, Wood Sculptures of the Madonna in Romanesque France, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, 1972.

Malraux André, La métamorphose des Dieux, le Surnaturel, Paris, Gallimard, 1977.

Odin Pierre, S’ensuit la fondation de la Sainte Église et singulier oratoire de Notre-Dame du Puy translaté du latin en français. Et comment le dévôt Ymage fut trouvé par Hieremye le Prophète, Lyon, 1530.

Saillens Édouard, Nos Vierges Noires, Paris, Éditions universelles, 1945.

Viallet Frédérique, Iconographie de la Vierge Noire du Puy, catalogue de l’exposition, Baptistère Saint-Jean, Le Puy-en-Velay, Conservation des Antiquités et Objets d’Art de la Haute-Loire, 1983.

Notes

1 Forsyth, 1972, p. 20-22.

2 Malraux, 1977.

3 Saillens, 1945.

4 La première a disparu pendant les Guerres de Religion, la seconde a été détruite pendant la Révolution et remplacée par une statue au début du XIXe siècle.

5 Duby, 1967, p. 94.

6 Bréhier, 1924.

7 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 86.

8 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 88.

9 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 89.

10 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 92. Comme son nom l’indique, elle guérit les maladies de vue et les aveugles.

11 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 94.

12 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 98.

13 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 100.

14 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 108.

15 Delcor, 1970, p. 77-79.

16 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 110.

17 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 53.

18 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 50.

19 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 52.

20 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 57.

21 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 57-61.

22 De même que leurs homologues de la Chrétienté orientale, les icônes attribuées au pinceau de saint Luc.

23 Cassagnes-Brouquet, 1990, p. 70.

24 Pierre Odin, 1530.

25 Viallet, 1983.

26 Il est aussi présent à Chartres avec la célèbre Vierge Noire, la Virgo paritura, la Vierge devant accoucher, vénérée selon la tradition locale par les druides avant même la naissance du Christ.

Table des illustrations

Légende © Sophie Brouquet : Implantation des statues de Vierges Noires en France
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/15630/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 72k

Auteur

Professeure d'histoire médiévale à l'université Toulouse - Jean Jaurès et auteure entre autres ouvrages de Vierges noires: regard et fascination, Éditions du Rouergue, 1990; L’art en famille, les milieux artistiques à Londres à la fin du Moyen Âge, 1350-1530, Brepols, 2005; Chevaleresses, une chevalerie au féminin, Perrin, 2013

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