Introduction

1Sous l’Ancien Régime, un vieux dicton proclamait :

Paris pour voir,
Lyon pour avoir,
Bordeaux pour dispendre,
Et Toulouse pour apprendre.

2Il témoigne du prestige des établissements d’enseignement toulousains et rappelle la fonction intellectuelle de Toulouse, qui fut la troisième ville de France, après Paris et Lyon, à bénéficier d’une imprimerie introduite dès 1474, ou plus sûrement en 1476. Bien que sa population ait été majoritairement analphabète et occitanophone, l’activité des imprimeurs progresse rapidement au service d’une élite de parlementaires et d’universitaires, et l’imprimerie connaît un premier âge d’or jusqu’aux guerres de Religion. La cité méritait toujours le surnom de « cité palladienne » que le poète latin Martial lui avait décerné au premier siècle de notre ère : on la disait vouée à Pallas Athéna, déesse de la raison et de l’intelligence, protectrice des lettres, des sciences et des arts, soulignant par là sa vocation intellectuelle et artistique1.

3Les imprimeurs ayant pris part aux luttes religieuses, le pouvoir royal chercha à mieux les contrôler. En 1620, la confrérie de Saint-Jean Porte-Latine, qui rassemblait imprimeurs, libraires, enlumineurs, doreurs et relieurs, fut transformée par lettres patentes en corporation2, aux droits et obligations définis par le statut de mai 16213. Pendant tout le XVII^e siècle, des dynasties d’imprimeurs comme les Colomiès, les Bosc, les Boude, les Douladoure multiplièrent les impressions, et Toulouse conserva sa réputation de ville « savante ».

4Au siècle suivant, malgré le renforcement du contrôle de l’État sur le monde du livre, les contemporains décrivent la ville comme un centre intellectuel notable ; en 1767, le libraire Jean-François Forest constate que « peu de villes capitales de province font autant de consommation en livres de tous genres que Toulouse. […] Le Parlement, l’Université, les séminaires, l’Académie, les collèges, nombre de communautés religieuses et le genre des habitants, portés à l’étude des belles-lettres, procurent aux libraires de cette ville un débit de détail considérable4 ». Deux siècles plus tard, Madeleine Ventre, étudiant l’imprimerie et la librairie en Languedoc, abonde en ce sens, déclarant que Toulouse « est certainement la ville de l’intendance où on lit le plus5 » avec Montpellier, et elle l’oppose aux autres villes de la province, qui se plaignent du peu d’activité de leurs librairies. Centre de consommation important veut-il dire pour autant centre d’impression actif ? À quels imprimeurs pouvaient s’adresser les libraires toulousains au XVIII^e siècle pour approvisionner leurs clients ?

5Or, en ce qui concerne l’histoire de l’imprimerie à Toulouse, ce sont surtout ses débuts et son développement au XVI^e siècle qui ont le plus intéressé les historiens, et cela dès le milieu du XIX^e siècle. En 1847, le marquis de Castellane effectua un premier recensement de livres imprimés à Toulouse aux XV^e, XVI^e et XVII^e siècles6, qui est à prendre avec quelques précautions tant le nombre d’ouvrages répertorié est important ; quelques années plus tard, le docteur Desbarreaux-Bernard l’a remanié dans un livre sur L’imprimerie à Toulouse aux XV^e, XVI^e et XVII^e siècles7. Cet érudit s’est intéressé aussi bien à l’Établissement de l’imprimerie dans la province de Languedoc8 qu’aux incunables toulousains, dont il a dressé un catalogue9, ou aux imprimeurs du XVI^e siècle, tel Guyon de Boudeville10. À la fin du XIX^e siècle, Anatole Claudin établit un inventaire des enlumineurs, des relieurs, des libraires et des imprimeurs de Toulouse entre 1473 et 153011 ; des articles spécialisés sont rédigés par des érudits tels Sylvain Macary12, le baron Désazars de Montgaillard13, l’abbé Corraze14, pour ne citer que les principaux. Tous ces auteurs ont entrepris de répertorier les premiers imprimeurs et de dresser des catalogues des incunables et des premiers livres imprimés à Toulouse, dans une approche descriptive et énumérative, traditionnelle à la fin du XIX^e et au début du XX^e siècle.

6Plus récemment, une synthèse sur « Les débuts de l’imprimerie à Toulouse » publiée par Christian Péligry revisite et contextualise ces premiers travaux, et les éclaire par ceux d’Antonio Odriozola qui s’est penché sur les pérégrinations du typographe Jean Parix entre l’Espagne et Toulouse15 : il en conclut que l’imprimerie, arrivée précocement à Toulouse, n’y a progressé que lentement, contrairement à ce que laissaient supposer certains catalogues, et que la production au XV^e siècle y a été assez faible, comparée à celle de Paris ou de Lyon16.

7Enfin, la connaissance des impressions du XVI^e siècle a été approfondie par la parution du Répertoire bibliographique des livres imprimés au XVI^e siècle à Toulouse, publié en 1975 par Jacques Mégret et Louis Desgraves17.

8Mais les inventaires de livres toulousains ont été plus rares pour le XVII^e siècle, et sont inexistants pour le XVIII^e. Celui de Joseph-Léonard de Castellane ne s’étend que de 1476 à 1700, Maurice Caillet, en 1959, ne mentionne que 79 livres imprimés aux XVI^e et XVII^e siècles18.

9« Jusqu’ici les historiens de l’imprimerie à Toulouse ont largement négligé le XVIII^e siècle. Il suffit de nommer Madeleine Ventre et Marie-Thérèse Blanc-Rouquette et on a épuisé la liste de ceux qui ont publié sur ce sujet » : tel est le jugement catégorique que porte Ivan Page dans l’introduction de son article sur Claude-Gilles Lecamus, imprimeur du clergé19.

10Nous serons plus nuancée mais il est indéniable que le nom de Madeleine Ventre, auteur de L’imprimerie et la librairie en Languedoc au dernier siècle de l’Ancien Régime20, sera très souvent cité dans les pages qui suivent. Étudiant l’organisation de l’imprimerie et de la librairie, et le fonctionnement des métiers du livre dans le cadre de la province de Languedoc, elle étaye ses propos d’exemples toulousains, tirés des archives de l’intendance, qui sont précieux. À la fin de son ouvrage, elle établit un état de l’imprimerie et de la librairie, de ce qui s’imprime et qui se vend par ville, et consacre cinq pages à Toulouse. Ses travaux fournissent ainsi un cadre précis et une base solide pour l’étude de l’imprimerie et de la librairie toulousaines au XVIII^e siècle, mais ne donnent qu’un petit inventaire de la production.

11Le nom de Marie-Thérèse Blanc-Rouquette reviendra aussi fréquemment, car elle a écrit un ouvrage pionnier sur La presse et l’information à Toulouse des origines à 1789 qui permet de découvrir, entre autres, les journaux locaux, les publications académiques et les almanachs du XVIII^e siècle21. Elle a également publié une monographie sur la dynastie Boude-Lecamus-Pijon qui montre l’évolution chronologique de cette famille d’imprimeurs22, et une autre sur Jean-Florent Baour, qui présente la biographie et les différentes productions de cet imprimeur23. Fait rare dans l’histoire du livre toulousain, elle s’est intéressée aux échanges entre Toulouse et Montauban, à la collaboration des imprimeurs toulousains et montalbanais24. En dépit de l’apport considérable qu’elle réalise pour la connaissance des périodiques au XVIII^e siècle, ses études sur les imprimeurs sont trop ponctuelles pour donner une connaissance synthétique du monde des imprimeurs et des libraires toulousains.

12Quant à Ivan Page, il a étudié, nous l’avons dit, Claude-Gilles Lecamus et sa famille en tant qu’imprimeurs du clergé. Après une rapide généalogie de la famille Boude-Lecamus-Pijon, il a recensé les livres qu’elle a imprimés pour le clergé entre 1691 et 1790, d’après les factures conservées aux Archives départementales de la Haute-Garonne25.

13Ivan Page n’a probablement pas eu connaissance du mémoire de maîtrise de Renaud Silvestre de Sacy, soutenu en 1991, Les imprimeurs et les libraires toulousains à la fin de l’Ancien Régime (1759-1789)26. La première partie, qui examine l’organisation de la communauté et la vie de la chambre syndicale, est bien documentée et peut servir de base à une étude plus approfondie sur l’imprimerie et la librairie ; mais si la présentation du cadre du travail est pertinente, en revanche la partie concernant la production imprimée est décevante, se contentant de reprendre les informations données par Madeleine Ventre.

14Les travaux de Madeleine Ventre et de Renaud Silvestre de Sacy fournissent une base de référence solide pour la connaissance du monde des imprimeurs-libraires toulousains au XVIII^e siècle ; mais l’étude de la production imprimée y reste superficielle. Envisager les imprimeurs et leur production paraît donc d’autant plus justifié que les travaux existants portent avant tout sur la communauté des imprimeurs libraires ; la production imprimée à Toulouse y fait figure de grande oubliée, comparée à celle des autres grandes villes d’imprimerie.

15D’après l’« État général des imprimeurs du royaume » de 177727, un classement des grandes villes françaises peut être établi, selon leur nombre d’imprimeurs : Paris en a 36 ; Lyon douze ; Toulouse vient en troisième position avec dix imprimeurs, ex aequo avec Rouen et Nancy ; Bordeaux n’en a que huit, Lille six et Strasbourg cinq. Pour la plupart de ces villes, des études existent, soit sur les imprimeurs et les libraires ou sur le monde du livre, soit sur la production imprimée.

16Concernant Paris, la thèse d’Henri-Jean Martin, intitulée Livre, pouvoir et société à Paris au XVII^e siècle (1598-1701), donne les grandes orientations pour une étude de la production imprimée : examen des relations entre les imprimeurs et le pouvoir royal, description du groupe social des imprimeurs et des libraires, et analyse des grandes catégories bibliographiques28. De même, l’imprimerie et la librairie à Rouen ont été étudiées par Jean Quéniart dans un ouvrage intitulé L’imprimerie et la librairie à Rouen au XVIII^e siècle29 ; son corpus, constitué à partir des registres des privilèges et de la production conservée, nous laissait espérer une démarche analogue pour Toulouse. Plus récemment, Jean-Dominique Mellot a travaillé sur le XVII^e siècle rouennais et publié L’édition rouennaise et ses marchés (vers 1600-vers 1730)30. S’il n’y a pas pour Lyon d’ouvrage de synthèse sur la production imprimée au XVIII^e siècle, de nombreux travaux existent dont ceux de Louis Trénard31 et de Roger Chartier32 ; aujourd’hui, le XVIII^e siècle est redécouvert ; les publications récentes et nombreuses de Dominique Varry et de son équipe portent essentiellement sur les gens du livre, compagnons et « maronneurs »33 lyonnais34. À Bordeaux, il n’y a pas d’étude globale sur la production imprimée, mais Louis Desgraves l’a recensée dans les tomes IV et V du Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIII^e siècle35, et dans un dictionnaire présentant les imprimeurs et les libraires du XV^e au XVIII^e siècle36.

17Ainsi, à l’exception des quelques travaux cités, Toulouse paraît délaissée par les historiens du livre. Il nous a donc paru qu’un travail sur la production imprimée à Toulouse au XVIII^e siècle devrait combler cette lacune.

18Entreprendre ce travail nous a d’autant plus motivée que nous avions déjà étudié quelques impressions toulousaines. Notre mémoire de maîtrise sur Les almanachs toulousains du XVIII^e siècle, 1694-179337, nous a menée, en effet, à analyser les informations véhiculées dans une centaine d’almanachs conservés à la Bibliothèque municipale de Toulouse. Nous avons pu assouvir notre penchant pour les livres anciens, associé au plaisir de la découverte, en les feuilletant, et en les lisant. À l’occasion de notre mémoire de DEA sur La production imprimée à Toulouse de 1660 à 178938, où l’étude de cas portait sur les impressions effectuées pour les capitouls par l’imprimeur de la ville Claude-Gilles Lecamus, nous avons découvert l’intérêt des impressions « éphémères » : ordonnances, affiches, avis, billets, quittances, passeports commandés par la municipalité.

19Dans cette perspective, nous avons souhaité élargir notre champ de recherche à l’ensemble de « la production imprimée à Toulouse au XVIII^e siècle » : vaste domaine qu’il fallait délimiter. De fait, notre étude porte sur cinquante années, de 1739 à 1788, et sur la production de 36 imprimeurs.

20Pour fixer les limites chronologiques de ce sujet, il nous a paru pertinent de débuter en 1739, puisque un arrêt du Conseil du roi du 31 mars de cette année-là a fixé le nombre d'imprimeurs toulousains à dix, et que ce nombre n’a plus varié jusqu’à la Révolution. D'autre part, nous avons souhaité arrêter nos recherches en 1788, pour éviter que le très grand nombre d'imprimés suscité par le début de la Révolution ne vienne fausser nos analyses.

21Quelle a été notre démarche ? À l’image des Répertoires bibliographiques des livres imprimés en France, nous avons d’abord créé notre propre catalogue, en recensant systématiquement les imprimés toulousains conservés aux Archives municipales de Toulouse, dans les fonds anciens des bibliothèques toulousaines, comme celui de la Bibliothèque municipale de Toulouse, ou de la Bibliothèque interuniversitaire de l’Arsenal, et dans les bibliothèques de la région ; nous n’avons pas négligé les impressions toulousaines conservées à la Bibliothèque nationale de France, et dans les grandes bibliothèques françaises.

22Nous avons pris le parti de ne répertorier que les impressions portant le nom d’un imprimeur toulousain, choix qui nous a amenée à écarter un grand nombre de productions dont l’origine toulousaine, parfois très probable, ne peut être assurée.

23Chaque titre sorti des presses toulousaines a été relevé, avec sa date d’impression, son format et son nombre de pages ; quand il manquait une de ces indications, nous avons malgré tout conservé le titre, quand nous avons estimé qu’il entrait dans nos limites temporelles et catégorielles ; de ce fait, certains ouvrages de notre catalogue sont mentionnés sans date, sans format, ou sans nombre de pages. Enfin, nous avons indiqué les lieux de conservation et les cotes des ouvrages dans les différentes bibliothèques. La recherche sur place s’est limitée aux bibliothèques et archives de Toulouse et à celles des villes avoisinantes susceptibles de conserver des impressions toulousaines : Albi, Cahors, Carcassonne, Castres, Foix, Montauban, Montpellier et Rodez ; les cotes de la Bibliothèque nationale de France, figurant dans le catalogue informatisé, ont complété le répertoire, ainsi que celles fournies par les sites de quelques autres bibliothèques telles celles de Grenoble, Limoges, Narbonne ou Nice.

24Toutes les impressions réalisées entre 1739 et 1788 par des imprimeurs toulousains ont été ainsi relevées, à savoir les livres, les plaquettes, les placards, les factums, les périodiques. Nous reviendrons sur les définitions des différentes catégories d’imprimés dans les prochains chapitres ; contentons-nous de rappeler pour l’instant que la distinction entre livres et plaquettes est basée sur le seuil communément admis de 48 pages : les « livres » comptent 48 pages ou plus, les « plaquettes » moins de 48 pages. Les placards étaient destinés à être affichés ; les factums exposaient les faits d’un procès ; les périodiques étaient publiés plus ou moins régulièrement et fournissaient souvent des informations pratiques, tels les calendriers ou les journaux.

25Ce travail de longue haleine nous a permis de constituer un corpus de près de 3 700 titres. Pourtant, nous avons très vite réalisé que la production conservée n’était qu’un pâle reflet de la production réelle. À partir des Procès verbaux de visite et États des imprimeries de la province de Languedoc, qui ne portent que sur cinq ans, de 1783 à 178839, nous avons pu constater une déperdition importante. En comparant les livres mentionnés comme étant en cours d’impression dans ces états et les livres recensés dans notre catalogue, nous n’en avons retrouvé que le tiers ou la moitié. Un tel taux de perte est-il spécifique à la dernière décennie de l’Ancien Régime, ou peut-on le généraliser à l’ensemble de notre période ? Un fait s’impose : une partie variable, et non négligeable, de la production a disparu. Nous verrons que le pourcentage de déperdition varie selon les catégories d’imprimés. Pour les plaquettes, placards, factums et périodiques, leur conservation est plus aléatoire que celle des livres, mais leur étude est nécessaire, les travaux de Nicolas Petit en ayant montré la richesse40. Nous n’oublierons pas, dans les chapitres consacrés à chaque type d’impression, de nous interroger sur la représentativité de la production conservée.

26Ne considérer que les impressions authentifiées par le nom d’un imprimeur toulousain nous a menée à écarter les impressions clandestines, qui circulaient abondamment en Languedoc et dont la quasi-totalité, « composées de pamphlets et de libelles41 », était due, selon Madeleine Ventre, à des imprimeurs locaux. De ce fait, nous n’aborderons pas un pan de l’histoire du livre rendu passionnant par les travaux de Robert Darnton, celui de la « littérature clandestine42 », et nous n’étudierons pas la circulation de l’imprimé dans la ville.

27Le catalogue des impressions toulousaines du XVIII^e siècle, qui constitue le socle de notre recherche, est donc nécessairement incomplet, et nous sommes consciente de ses limites. Nous pensons néanmoins qu’en recensant de façon quasi-exhaustive la production actuellement conservée, et en incluant des catégories d’imprimés souvent négligées par les historiens du livre, telles que les placards et les factums, notre catalogue est représentatif et se prête à des analyses susceptibles d’apporter un éclairage neuf, plus complet, plus précis et plus nuancé que celui que proposent les travaux existants, sur l’activité des imprimeurs toulousains de l’époque des Lumières.

28Quelle était donc réellement la situation de l’imprimerie à Toulouse, entre 1739 et 1788 ? Qu’imprimait-on exactement ? La nouvelle réglementation sur les « permissions simples » en 1777 a-t-elle redynamisé la production locale ? Quels étaient les imprimeurs les plus productifs ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre.

29Étudier la production imprimée à Toulouse au XVIII^e siècle suppose au préalable de connaître le contexte particulier du monde du livre auquel sera consacrée la première partie. Sous l’Ancien Régime, les écrits ont toujours été considérés avec suspicion par la monarchie et une législation contraignante a été mise en place, notamment à la fin du XVII^e siècle et dans la première moitié du XVIII^e ; nous la présenterons dans le premier chapitre. Dans le chapitre suivant, nous verrons comment elle a été appliquée à Toulouse, non sans quelques dysfonctionnements.

30L’organisation traditionnelle de la corporation des imprimeurs et des libraires, créée au XVII^e siècle, sera l’objet du chapitre trois ; est-ce un monde figé comme on le décrit ? Le chapitre quatre tentera d’analyser le groupe social des imprimeurs et des libraires, en donnant une typologie de leurs familles, bien que les sources relatives aux libraires soient plus ténues. Certains imprimeurs toulousains, formant parfois de véritables dynasties, possédaient un patrimoine privé important que nous présenterons avec leur patrimoine professionnel. Enfin, nous insisterons sur la place des imprimeurs et libraires dans la ville, sur leur rôle politique, économique et social.

31Dans la deuxième partie, les quelque 3 700 impressions de notre corpus seront abordées en quatre chapitres. Le chapitre cinq sera centré sur la présentation et l’analyse de la production globale entre 1739 et 1788. Le chapitre six sera réservé à l’étude des 585 livres. Le chapitre sept aux 1 257 plaquettes, et enfin le dernier chapitre, aux 551 placards, 1 073 factums et 231 périodiques, catégories trop souvent négligées dont nous montrerons l’importance et l’originalité.

32Chaque étude des différentes catégories d’impressions débouchant sur une analyse de la production par imprimeur, et chaque production étant replacée dans la production totale, progressivement s’établira une hiérarchie entre imprimeurs, selon leur production en nombre de titres et en nombre de pages.

33Le Catalogue de la production imprimée à Toulouse au XVIII^e siècle (1739-1788) peut être consulté sur Rosalis : Bibliothèque numérique de Toulouse, à l’adresse suivante : http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/cgi-bin/library?e=d-100off-rosalipedie--00-2--0----0-10-TE--4-------0-1l--10fr-Zz-1---12-about-+TS%3A(coin)--00-3-1-00-0-0-00-0utfZz-8-00----&cl=search&d=/ark:/74899/B315556101_ND0350&l=en