421 C’est au prix de cette définition un peu étroite du métier d’antiquisant que j’exclus de cette enquête les cas de l’orientaliste Giorgio Levi Della Vida (1886-1967) et des théologiens Karl Barth (1886-1968) et Ernesto Buonaiuti (1881-1968), qui ont eux aussi refusé le serment et à qui il faudrait consacrer une enquête singulière, l’attitude de Barth étant d’ailleurs parfois passée sous silence dans l’historiographie allemande en raison de sa nationalité suisse.
422 Le chiffre est établi par L. Polverini, « Albert Einstein ed il giuramento fascista del 1931 », Rivista storica italiana, 103(1), 1991, p. 268-280.
423 Parmi ces contestataires, les juristes forment certainement la corporation la mieux représentée, avec trois cas de refus dans leurs rangs (Edoardo Ruffini Avondo est historien du droit, Franceso Ruffini spécialiste de droit ecclésiastique, Fabio Luzzatto de droit civil), et l’on comprend bien pourquoi : à leurs yeux ce serment a pu, en soi, apparaître comme un coup de force juridique, un contournement du droit.
424 H. Goetz, Il giuramento rifiutato : i docenti universitari e il regime fascista, Milan, 2000.
425 G. Boatti, « Prefirei di no » : le storie dei dodici professori che si opposero a Mussolini, Turin, 2001.
426 G. De Sanctis, Ricordi della mia vita, Florence, 1970.
427 Les défaites italiennes de Dogali (1887) et d’Adoua (1896) l’ont profondément marqué.
428 Cf. Exode, XX-7 ; Lévitique, XIX-12 ; Deutéronome, V-11. Matt., 5, 37 et Ép. de Jacques, 5, 12.
429 G. De Sanctis, Storia dei Romani. I. Roma dalle origini alla monarchia (1907). II. La conquista del primato in Italia (1907). III. 1. L’età delle guerre puniche (1916). III. 2. L’età delle guerre puniche (1917). IV. 1. La fondazione dell’Impero : dalla bataglia di Naraggara alla battaglia di Pidna (1923). IV. 2. 1. Vita e pensiero nell’età delle grandi conquiste (1953). IV. 2. 2. Dal diritto quiritario al diritto pretorio (1957).
430 E. Pais, Storia di Roma dai tempi più antichi sino alle guerre puniche, Turin, 1894.
431 G. De Sanctis, « Rivoluzione e reazione nell’età dei Gracchi », Atene & Roma, N. S., 2, 1921, p. 209-237.
432 Dans un contexte où ce mot prend peut-être en Italie la consistance qu’il avait commencé à recevoir en France durant l’Affaire Dreyfus.
433 Le nom de von Fritz n’est cité qu’une fois (dans une liste des antiquisants exilés) dans B. Näf (Hg.), Antike und Altertumswissenschaft in der Zeit von Faschismus und Nationalsozialismus, Cambridge, Cicero, 2001. Wilfried Nippel ne fait, quant à lui, aucun cas de von Fritz dans son essai historiographique Antike oder moderne Freiheit ? (2008). Signalons tout de même une première enquête sur la question : S. Müller, « Der nicht geleiste Eid des Rostocker Griechisch-Professors Kurt von Fritz auf Adolf Hitler », Zeitgeschichte regional. Mitteilungen aus Mecklenburg Vorpommern, 9, 2005 (2), p. 67-77.
434 K. Christ, Hellas. Griechische Geschichte und deutsche Geschichtswissenschaft, Munich, 1999, p. 379.
435 A. Andurand, « “Jeter un pont entre la science et la vie” : Werner Jaeger et le troisième humanisme », Kentron, 25 (2009), p. 53-76.
436 K. Schönwälder, Historiker und Politik. Geschichtswissenschaft im Nationalsozialismus, Frankfurt, 1992.
437 U. Wolf, Litteris et Patriae : das Janusgesicht der Historie, Stuttgart, 1996.
438 K. von Fritz, Quellenuntersuchungen zu Leben und Philosophie des Diogenes von Sinope, Leipzig, 1926.
439 Lettre envoyée de Rostock, le 7 novembre 1934 au ministre de l’Instruction publique du Mecklenburg, conservées aux archives de Schwerin, citée par H. Goetz, Il giuramento rifiutato, op. cit., p. 290.
440 Au milieu d’une bibliographie abondante, citons D. Bald, Die Weiße Rose, Berlin, 2003 ; L. Fürst-Ramdohr, Freundschaften in der Weißen Rose, Munich, 1995 ; R. Lill (dir.), Hochverrat ? Neue Forschungen zur Weißen Rose, Konstanz, 1995.
441 B. Snell, « Das I-Ah des Goldenen Esels », Hermes, 70, 1935, p. 355.
442 H. P. Obermayer, « Kurt von Fritz and Ernst Kapp at Columbia University. A Reconstruction According to the Files », Classical World 101, 2008, 2, p. 211-249.
443 G. De Sanctis, Storia dei Greci, Firenze, 1939, 2 vol. (désormais désignée ainsi : SdG I et SdG II).
444 SdG I, p. 230.
445 Ibid. : « Omero ha dato ai Greci quella antichissima storia nazionale collettiva che essi in realtà non hanno punto avuta ; perchè le loro imprese nazionali collettive non s’iniziano che con le guerre persiane. Per questo e per la diffusione che ebbero in tutto il mondo greco i poemi omerici contribuirono potentemente a svegliare prima, a tenere poi sempre desto il sentimento nazionale in un popolo che non è mai riuscito ad avere unità nazionale. »
446 Ibid., p. 581.
447 Ibid., p. 422 : « Col riunire per uno scopo comune Greci di varia provenienza e di varia stirpe, contribuirono potentemente a dare ai Greci la consapevolezza della loro unità di nazione. »
448 SdG I, p. 17.
449 Ibid., p. 518.
450 SdG II, p. 503-504.
451 K. von Fritz, « Pompey’s policy before and after the outbreak of the Civil War of 49 B. C. », TAPA, 73, 1942, p. 145-180.
452 Id., « The Mission of L. Caesar and L. Roscius in January 49 », TAPA, 72, 1943, p. 125-156.
453 K. von Fritz, « Sallust and the Attitude of the Roman Nobility at the Time of the Wars against Jugurtha (112-105 B. C.) », TPA, 74, 1943, p. 134-168.
454 Salluste, Guerre de Jugurtha, V, 1 : « C’est alors pour la première fois qu’on osa marcher contre l’insolence de la noblesse » (primum superbiae nobilitatis obviam itum est).
455 Graf F., Les Dieux des Grecs et les Dieux des Romains : plus ça change…, dans Archiv für Religionsgeschichte, 5, 2003, p. 132-133 : « Au gymnase [allemand], on apprenait le grec pour lire des textes sublimes, poétiques, historiques et philosophiques, mais on apprenait le latin pour rédiger les préfaces aux éditions commentées (en latin), ou simplement pour introduire à la discipline intellectuelle dont a besoin tout savant. »
456 K. von Fritz, « The Meaning of “ΕΚΤΗΜΟΡΟΣ” », AJP, 61, 1940, p. 54-61 et id., « Once More the Hektemoroi », AJP, 64, 1963, p. 24-43.
457 Cf. S. Rebenich, Theodor Mommsen, eine Biographie, Munich, 2002. Von Fritz ne cherche pas à actualiser systématiquement l’antique à la manière de Mommsen, qui s’autorisait, spécialement dans sa Römische Geschichte, une liberté de ton qui a trouvé bien des détracteurs.
458 K. von Fritz, The Theory of the Mixed Constitution in Antiquity : A Critical Analysis of Polybius’Political Ideas, New York, 1958.
459 Id., Antike und moderne Tragödie : neun Abhandlungen, Berlin, 1962.
460 Id., Platon in Sizilien und das Problem der Philosophenherrschaft, Berlin, 1968.
461 J. Chapoutot, « Régénération et dégénérescence : la philosophie grecque reçue et relue par les nazis (Platon et la Stoa) », Anabases, 7 (2008), p. 141-161.
462 Platon, Gorgias 486 c, trad. M. Canto.
1 Merci à Anthony Andurand pour ses conseils bibliographiques. Mes remerciements s’adressent également à Leandro Polverini qui m’a suggéré cette recherche et qui, j’espère, me pardonnera ce nouveau svago domenicale.