Notices bio-bibliographiques des principaux personnages cités
p. 333-344
Texte intégral
Ajalbert, Jean (1863-1947). Membre de l’Académie Goncourt, s’est d’abord fait connaître par des « romans indochinois » : Sao-van-Di. Roman. Mœurs du Laos (Fasquelle, 1905), etc. Sur l’Indochine, il a aussi publié Les Nuages sur l’Indochine (Michaud, 1903) ; L’Indochine par les Français. Recueil de textes (Gallimard, 1931). Mais c’est aussi un auteur « régionaliste » : L’En-avant de Frédéric Mistral, Raphaèle-les-Arles, Collection de culture provinciale, 1931 et L’Auvergne, Stock, 1904.
Avelot, René Antoine (1871-1914). Lieutenant puis capitaine a publié de nombreux articles sur le Gabon : « Recherches sur l’histoire des migrations dans le bassin de l’Ogooué et la région littorale adjacente », Bulletin de Géographie historique et descriptive, vol. XX, no 3, 1905, p. 357-412 ; « La musique chez les Pahouins, les Ba-Kalai, les Eshira, les Iveïa et les Ba-Vili », L’Anthropologie, t. XVI, 1905, p. 287-291 ; « Ethnogénie des peuplades habitant le bassin de l’Ogooué », Bulletin de la Société d’anthropologie de Vème série, VII, 1906, p. 132-137, etc.
Baluze, Étienne (Tulle (Corrèze) 1630-1718). Homme d’église et historiographe, secrétaire de l’archevêque de Toulouse, Pierre de Marca en 1654. De 1667 à 1700, il est nommé bibliothécaire par Colbert puis, en 1707, Professeur de droit canon au Collège de France. Expulsé de l’université en 1710, il rentre en grâce en 1713. Baluze est l’auteur d’une histoire de Tulle rééditée en 1912 : Histoire de Tulle [résumée du latin par Georges Mathieu], Tulle, Impr. « La Gutenberg », 1912. Un buste d’Étienne Baluze a été installé à Tulle le 20/10/2006 sur le quai qui porte son nom
Bigot de Morogues, baron Pierre Marie Sébastien (1776-1840). Agronome et économiste auteur de travaux sur le droit constitutionnel et sur les questions agricoles, commerciales et sociales. Il entra à la Chambre des Pairs en tant que royaliste constitutionnel.
Billot, Jean-Baptiste (Chaumeil (Corrèze), 1828-1907). Engagé volontaire en 1848, sous lieutenant en 1849, a fait une grande partie de sa carrière en Algérie et au Mexique de 1856 à 1870. En 1870, affecté au 2ème corps de l’Armée du Rhin, il rejoint au cours de la guerre le nouveau gouvernement et, en 1871, siège à l’Assemblée Nationale en tant qu’élu de la Corrèze. Général en 1870 il a, après la guerre, un parcours militaire et politique important : sénateur inamovible de la Corrèze en 1875, commandant la 1re division d’infanterie dans la région de Lille en 1878, membre du conseil supérieur du service de communications en 1879, ministre de la Guerre en 1882, inspecteur général de l’école supérieure de la guerre en 1889 et à nouveau ministre de 1896 à 1898 [État de services du général Billot, Service historique de la Défense, http://www.dreyfus.culture.fr/fr/mediatheque/media-type4-html-Etat_des_services_du_general_Billot.html. Sur son rôle dans l’Affaire Dreyfus, voir Vincent Duclert, « Le général Billot et l’Affaire Dreyfus : les Anti-dreyfusards, la Loi et l’État », Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, no 98, 1995, p. 181-245.
Bourdarie, Paul (1864-1950). Originaire du Lot, il a effectué des missions en Afrique en 1893 et de 1894 à 1897. Il devient secrétaire général de la Société africaine de France et fonde en 1906 la Revue indigène puis en 1922 l’Académie des sciences coloniales dont il est le secrétaire perpétuel (Emmanuelle Sibeud, Une science impériale pour l’Afrique ?, op. cit.).
Brugère, Joseph Henry (Uzerche (Corrèze) 1841-1918). Lieutenant au 2e régiment d’artillerie à pied est décoré pour son attitude durant l’épidémie de choléra, lors de la campagne d’Algérie (1867). Prisonnier après la défaite de Metz, il s’évade et rejoint le gouvernement de la Défense nationale. Il participe à la répression de l’insurrection de Grande-Kabylie. Chef d’état-major de l’artillerie du 5e corps, il entre dans la maison militaire du Président Grévy, avec le grade de lieutenant-colonel (1879). Commandant de l’artillerie du corps expéditionnaire en Tunisie (1881), il est ensuite envoyé au Tonkin (1884), après avoir été nommé colonel du 12e régiment d’artillerie (1882). Général (1887), il devient le chef de la maison militaire et secrétaire général de l’Élysée. Divisionnaire en 1890, ce qui suscite de vives contestations, il est nommé au poste de gouverneur militaire de Paris (1899-1904), puis vice-président du conseil supérieur de la guerre. Passé au cadre de réserve en 1908, il reprend du service en 1914 et arrête les Allemands entre Amiens et Béthune [Annuaire des anciens élèves de Polytechnique, http://bibli.polytechnique.fr (juillet2007).
Brune, Guillaume Marie-Anne (Brive-la-Gaillarde (Corrèze) 1763-1815). Il participe à la lutte contre les Vendéens, s’illustre à Arcole et fonde la République Helvétique. Il est nommé ambassadeur à Constantinople en 1802 et promu maréchal en 1804. Disgracié par Napoléon, il offre ses services aux Bourbons pour ensuite rallier l’Empereur lors des Cent-Jours. Il est assassiné à Avignon par les royalistes [Source : Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, Bordas, 1978].
Bruno, G. [Augustine Fouillée (née Tuillerie), dite], (1833-1923). Femme de lettres et auteur d’ouvrages pédagogiques dont le plus célèbre est Le Tour de France par deux enfants (1877).
Canrobert, François Certain (1809-1895). Originaire du Lot, il part pour l’Algérie de 1835 à 1839 puis de 1841 à 1850. Il soutient le coup d’état et est nommé aide de camp de Louis Napoléon Bonaparte en 1852. Il participe à la Guerre de Crimée où il succède à Saint Arnaud mais abandonne son poste en 1855 pour cause de mésentente avec Lord Raglan. Sénateur en 1855 puis maréchal en 1856, il participe aux batailles de Magenta et de Solferino. En 1870, il est à la tête du 6ème corps de l’armée du Rhin, abandonne ce commandement en août et s’illustre par sa résistance à Saint-Privat. Prisonnier jusqu’en 1871, il se lance à partir de 1876 dans une carrière politique [Sources : Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, op. cit. et http://www.military-photos.com/canrobert.htm].
Chadourne, Marc (Brive-la-Gaillarde (Corrèze) 1875-1975). Fonctionnaire dans l’administration coloniale, il occupera des postes au Cameroun et en Océanie. Prix Femina 1930, il est entre autres, l’auteur chez Plon de Vasco (1927), Tour de la terre. Extrême Orient (1935), La Clé perdue (1947).
Cosmao-Dumanoir, Louis-Aimé (1783-1864). Admis à l’École polytechnique en 1799 ; promu capitaine de vaisseau, en 1828, il participa à l’expédition d’Alger en juillet 1830 en tant que commandant de la Marine à Alger.
Cros, Louis. Il s’est fait une spécialité de la rédaction d’ouvrages sur la colonie, tous parus chez Albin Michel : Algérie. Tunisie pour tous. 700 000 français y sont déjà… (1920) ; Calédonie et Tahiti pour tous (s. d.) ; L’Algérie et la Tunisie pour tous (s. d.) ; L’Argentine pour tous (s. d.) ; L’Indo-Chine française pour tous (1931) ; Le Maroc pour tous. Comment aller. Que faire au Maroc ? (1933) ; Madagascar pour tous (s. d.).
Dorgelès, Roland (1885-1973). Il a publié entre autres, Sur la route mandarine (Albin Michel, 1925) ; Partir… (Albin Michel, 1926) ; La Caravane sans chameaux. Récit de voyage au Proche-Orient (Albin Michel, 1928) ; Chez les beautés aux dents limées (Laboratoires Martinet, 1930) ; Le Dernier Moussem (Deglaude, 1938) ; Sous le casque blanc (Les Éditions de France, 1941) ; Route des Tropiques (Albin Michel, 1944).
Drapeyron, Ludovic (Limoges (Haute-Vienne) 1839-1901). Militant du développement de la topographie dans la géographie, discipline en construction. En 1876, il fonde avec Hennequin, ancien membre du Dépôt de la guerre, la Société de topographie et tente de promouvoir son enseignement dans les écoles dans la perspective d’une initiation à la lecture de la carte d’état-major. Il appartient aussi à la génération qui a vécu le drame de la Défaite et de la Commune, expérience qui lui a fourni le thème d’un ouvrage : Les deux folies de Paris : juillet 1870-mars 1871, Levy, 1872. Nécrologie rédigée par M. G. Regelsperger, Revue de géographie, mars 1901, 58798/RE, BFM.
Drohojowska (M me la comtesse, née Symon de Latreche). Outre L’Algérie française (Dupont, 1879) a publié Histoire des Colonies françaises : Antilles, Bourbon, Guyane française (Lyon, Librairie catholique Périsse, 1853) ; L’Esclave (Casterman, 1862) ; A travers l’Océanie (Lefort, 1870).
Du Bessol, Joseph Dufaure (Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze) 1828-1908). Il a été en poste en Algérie en 1851. Après Saint-Cyr, il fait les campagnes d’Italie et de Crimée. En 1873, il est président du conseil général de Haute-Vienne.
Duchêne, Ferdinand (La-Roche-Poitevine (Haute-Vienne) 1868-1956). Auteur colonial très prolifique a publié chez Albin Michel : Au pas lent des caravanes (1921, Grand prix littéraire de l’Algérie) ; La Rek’ba. Histoire d’une vendetta kabyle (1927) ; Mouna, cachir et couscouss (1930) ; L’Incroyable histoire de Tali-Thô la décolorée (1932) ; Thamil’la (1923) ; Kamir. Roman d’une femme arabe (1926), Le Berger d’Akfadou. Roman kabyle (1928), Au pied des monts éternels (1947), etc.
Dujardin est le créateur de la Société de géographie d’Alger et de l’Afrique du Nord et le propagandiste du projet de construction d’un « port de radoub et de refuge à l’embouchure de la Tafna » et des pêcheries algériennes. Il est à l’origine des Instituts cantonaux, de la constitution des Archives historiques de l’Algérie. « Dans la presse, sous le pseudonyme de Léo Harty et de L. des Bruyères, il a traité avec autorité des questions de politique extérieure et préconisé l’alliance de la France et de l’Islam, qui sera une de nos plus belles réalisations de la politique de l’avenir », Lemouzi, 7/1911.
Dumas, Pierre Benoist (Juillac (Corrèze) 1668-1745). « Fils d’un bourgeois de Juillac », conquiert Mahé et Karikal. Il précède Dupleix comme gouverneur de Pondichéry, abandonné par « l’indolent » Louis XV.
Duperré, Victor-Guy (1775-1846). Embarqué comme pilotin au commerce, il fut nommé capitaine de frégate en septembre 1806 ; baron de l’Empire, contre-amiral en septembre 1811, vice-amiral en 1823. Commandant l’escadre de l’Atlantique en juillet 1824, préfet maritime de Brest en janvier 1827, il fut chargé, en dépit de ses sentiments hostiles au régime, du commandement de l’escadre destinée à l’expédition d’Alger. Pair de France en juillet 1830, président du conseil d’amirauté en mars 1831, Duperré fut à trois reprises ministre de la Marine de novembre 1834 à septembre 1836, de mai 1839 à mars 1840 et d’octobre 1840 à février 1843. http://www.netmarine.net/bat/ee/duperre/celebre.htm.
Durand, Jean Baptiste Léonard, (Uzerche (Corrèze) 1742-1812). Avocat à Bordeaux, consul à Cagliari et attaché à la Marine. En 1785, il est chargé du sauvetage de la compagnie du Sénégal. Pendant deux ans, il développe le commerce des gommes, « agrandit notre petit empire de l’Ouest africain en signant avec les Maures et autre chefs indigènes, des traités de paix et d’alliance ». Il revint en France « après une périlleuse traversée où il faillit perdre la vie et s’en fut mourir en Espagne, pauvre et oublié ».
Dybowski, Jean (1856-1928). Directeur du jardin colonial de Vincennes, il est l’auteur de nombreux articles parus dans les Annales agronomiques. Il publiera aussi en 1902, sous son titre d’inspecteur général, un Traité pratique des cultures tropicales, avec une préface d’E. Tisserand (Librairie maritime & coloniale, Challamel). Pour une vision très nettement hagiographique voir Alix Harry, Nos Africains. La Mission Dybowski – La Mission Mizon – La Mission Monteil – La Mission Maistre, Hachette, 1894. Voir aussi Mina Kleiche, « La professionnalisation des agronomes coloniaux français : l’école de Nogent, 1902-1940 », in Les sciences hors d’occident au xxe siècle, nature et environnement, vol. 3, Yvon Chatelin et Christophe Bonneuil, (dir.), ORSTOM, 1995, p. 75-91.
Fage, René (1848-1929). Historien, archéologue et folkloriste. Avocat, il est aussi membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles lettres (1925), inspecteur général de la Société française d’archéologie, membre résident de la Société des antiquaires de France (1924), président de la Société archéologique et historique du Limousin (1902) et co-fondateur de la Société des archives historiques du Limousin (1882). Il est aussi l’auteur d’un récit de voyage, Vers les steppes et les oasis, Algérie-Tunisie, Hachette, 1913.
Farrère, Claude (1876-1957). Nom de plume de Frédéric-Charles Bargone. Il est membre de l’Académie française, sa célébrité fut assurée par le Goncourt obtenu en 1905 pour son second roman Les Civilisés (Ollendorff, 1906). Dans la veine de la célébration coloniale nous signalerons ici seulement ses ouvrages parus chez Flammarion : L’Inde perdue (1935) ; Histoire de la marine française (1934) ; Le grand drame de l’Asie (1938).
Favarel, Georges. Outre ses activités commerciales, il est aussi archéologue amateur au Sénégal, comme il l’aurait été en Corrèze ; il est nommé en 1909 correspondant du muséum d’histoire naturelle. Hamady Bocoum et Charles Becker, analysant les débuts de l’archéologie en A. O. F. notent : « Les découvertes sont épisodiques et d’ampleur inégale. Les plus sérieuses d’entre elles sont les publications de L. Bardon et J. & A. Bouysonnie sur Les silex taillés du Sénégal récoltés par G. Favarel à Rufisque » (« L’Afrique Occidentale Française et la recherche archéologique », Colloque L’AOF : esquisse d’une intégration africaine, Dakar, 16-23/6/1995, Atelier « Sociétés et cultures », Archives du Sénégal, 1997, p. 873-889).
Forgémol de Bostquenard, Hector, est le frère de Léonard-Léopold (Azérables (Creuse) 1821-1897), général de division en 1871, commandant en chef du corps expéditionnaire de Kroumirie et du corps d’occupation de Tunisie en 1881. Une stèle en leur honneur a été inaugurée à Azérables le 11 novembre 1997.
Forot, Victor (Tulle (Corrèze) 1845-1933) a été compositeur-typographe à Paris puis, en 1867, chef de bureau à la Manufacture de Tulle. Sa carrière à l’étranger et aux colonies débute en 1873, carrière au cours de laquelle il réalise des travaux d’équipement qui assurent sa réputation. Dans le domaine culturel, en Corrèze, il est membre de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze en 1879 et de la Société du musée départemental d’ethnographie et d’art populaire du Bas-Limousin, en 1899. Il en rédige le Bulletin et publie de nombreux articles en particulier sur la Révolution. Cette activité culturelle se double d’une activité politique : il a aussi œuvré pour le développement économique de la Corrèze.
Foureau, Fernand, (Saint-Barbant (Haute-Vienne) 1850-1914). Dès 1878, il tente un premier essai de colonisation à Biskra et crée une société de colonisation. En 1883, il commence une série d’explorations dans le Touat et le Sahara à titre personnel. Entre 1883 et 1894, il entreprend sept voyages pour son propre compte ou pour celui du gouverneur de l’Algérie. Il entretient des relations avec la Haute-Vienne, est membre de la Société de géographie de Paris. En 1901, il devient gouverneur de Mayotte puis de la Martinique.
Guy, Camille, agrégé de l’Université, est chef des services géographiques et des missions au ministère des Colonies. Il est l’auteur de La Mise en valeur de notre domaine colonial (Publications de l’Exposition universelle de 1900) et de L’Afrique Occidentale Française (Larose, 1929).
Huerne de Pommeuse, Michel Louis François (1765-1840). Il a publié Questions et réponses relatives aux moyens d’établir en France des colonies agricoles de divers genres.., Impr. de Mme Huzard, 1836 ; Notice sur les travaux de M. Huerne de Pommeuse, concernant l’économie rurale, Didot Frères, 1833 ; Des Colonies agricoles et de leurs avantages, Impr. de Mme Huzard, 1832.
Jullian, Camille (1859-1933). Élève de Vidal de la Blache et de Fustel de Coulanges dont il suivit les cours à l’École normale, fut aussi l’ami d’Henri Bergson. Nommé professeur à Bordeaux, puis professeur d’antiquités nationales au Collège de France en 1905, il se consacra à l’histoire de la Gaule et à l’histoire antique. Il est l’auteur d’une Étude d’épigraphie bordelaise. Les Bordelais dans l’armée romaine. Notes concernant les inscriptions de Bordeaux extraites des papiers de M. de Lamontagne (1885), Histoire de Bordeaux depuis les origines jusqu’en 1895 (1897), Extraits des historiens du xixe siècle, publiés, annotés et précédés d’une introduction sur l’histoire de France (1899), Vercingétorix (1901), Histoire de la Gaule, 8 vol. (1913) ; Le Rhin gaulois : le Rhin français (1918), De la Gaule à la France. Nos origines historiques (1924) http://www.academie-francaise.fr/Immortels/base/publications/œuvres.asp?param=544
Laborde, Raymond (Brive (Corrèze) 1862-1913). Entré à l’Université, il fut successivement maître répétiteur à Paris (école Monge, lycées Carnot, Henri IV et Michelet) avant de devenir professeur aux collèges de Mauriac (Cantal), Treignac où il se maria, Figeac (Lot), Condom (Gers) et aux lycées du Puy (Haute-Loire) et d’Agen (Lot-et-Garonne). Dès 1892, il avait été un des artisans les plus actifs de la renaissance limousine et fut un des fondateurs de la Ruche corrézienne de Paris, où il tint le poste de vice-président et de l’École parisienne du Félibrige, dont il fut également vice-président. Il collabora à L’Écho de la Corrèze et à la revue Lemouzi. Raymond Laborde était un lettré curieux de philologie, dont il employait les méthodes pour étudier la langue limousine qu’il affectionnait tout particulièrement. Il composa un Lexique Limousin, d’après les œuvres de Joseph Roux et de certains autres auteurs limousins. Il collabora aux journaux locaux, notamment au Conciliateur de la Corrèze, au Corrézien, au Petit Gaillard et à La République de Corrèze. Il fut également l’auteur de « Corrèze, notices biographiques » parues dans La Galerie Française et d’un roman, Mystères de Brive-la-Gaillarde.
Lichtenberger, André (1870-1940). Auteur de romans coloniaux (Histoire de Houndji-Poundji ou le roman d’un éléphant, Gautier & Languereau, 1928) mais aussi en 1931 chez Plon d’une hagiographie de Bugeaud et d’une réflexion sur la colonisation du Maroc (La France au Maroc, Berger-Levrault, 1918).
Mallebay, Ernest (Uzerche (Corrèze) 1857-1939). Venu en Algérie comme professeur d’histoire. Après avoir exercé au collège de Blida, il s’orienta vers le journalisme. Il dirigea La Revue algérienne illustrée puis les Annales algériennes et le Turco. Auteur de Isabelle Eberhardt et Victor Barrucand, Cinquante ans de journalisme (Alger, Fontana, 1938).
Maran, René (Fort-de-France (Martinique) 1887-1960). Romancier mais aussi poète, a acquis la célébrité avec Batouala. Véritable roman nègre (Albin Michel, 1921, Prix Goncourt), roman anticolonialiste qui dénonçait avec force la mise en coupe réglée de l’Afrique équatoriale française. Sa carrière s’est pourtant poursuivie avec des ouvrages consacrés à la colonisation : Le Tchad de sable et d’or (Librairie de la Revue Française, Rédier, 1931 ; Les Pionniers de l’Empire (Albin Michel, 1943-1955, 3 vol.) ; Livingstone et l’Exploration de l’Afrique (Gallimard, 1938) ; Brazza et la Fondation de l’A.E.F. (Gallimard, 1941) ; Savorgnan De Brazza (Éditions du Dauphin, 1951). Il a enfin publié chez Albin Michel une abondante littérature « animalière » : Djouma, chien de brousse (1927) ; Le livre de la brousse (1934) ; Bêtes de la brousse (1941) ; Bakouya le cynocéphale (1953).
Marbot, Jean-Baptiste Antoine Marcellin, baron de (Altillac (Corrèze) 1782-1854). Colonel de l’armée napoléonienne, il participe à la bataille d’Austerlitz et fait campagne en Espagne et en Allemagne. Proscrit en 1815, il reprend du service en 1829 et obtient à la Révolution de 1830 le grade de général et le poste d’aide de camp du duc d’Orléans. Il le suit à l’expédition de Mascara en 1833, à celle des Portes-de-Fer en 1839, et en 1840 prit part à l’attaque du col de Monzaïa [Sources : Site du conseil général, www.correze.org/correziens.htm et Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, op. cit.].
Mayne-Reid, Capitaine Thomas (1818-1883). Auteur de nombreux romans destinés à la jeunesse. Citons : A la mer ! (Hachette, 1869) ; Les Peuples étranges (Hachette, 1875) ; Les Vacances des jeunes Boers (Hachette, 1909) ; Les Boers chasseurs d’ivoire (A.-L. Guyot, s. d.) ; Les Enfants des bois (Théodore Lefèvre & Émile Guérin, s. d.).
Melon, Henri. Fils de l’économiste Jean François Melon, auteur d’un Essai sur le commerce (1734) « avait vanté la colonisation et fait entrevoir son rôle et ses avantages dans l’avenir ». Melon fut planteur aux Indes, aux îles de France et de Bourbon, vulgarisateur en Europe de certaines épices. Il fit prendre conscience à ses contemporains de l’importance de Madagascar et de l’Abyssinie.
Meynier, Octave (Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) 1874-1961). Capitaine puis général, il est membre des services des affaires indigènes. Il a entre autres publié chez Flammarion L’Afrique noire (1911) ; Les Conquérants du Tchad (1924).
Michaud, Édouard est un écrivain régionaliste auteur entre autres de : Terre limousine. Poèmes (Figuière, 1912) et de Margari. Précédée et suivie de Nouvelles du Terroir (Limoges, Ducourtieux, 1908).
Mille, Pierre (1864-1941). Celui qui passe pour un « écrivain colonial », a pourtant été l’un des premiers à dénoncer vigoureusement la colonisation belge du Congo. Il a publié dans les « Cahiers de la Quinzaine » en 1905 un premier réquisitoire sur le système des concessions, bien avant André Gide (Le Congo Léopoldien, 1905) et a repris le même thème avec Félicien Challaye en 1906 (Les Deux Congo. Devant la Belgique et devant la France, 1906). Son œuvre littéraire est faite d’études de critique littéraire (Le Roman français, Firmin-Didot, 1930), de récits de voyage : Sur la vaste terre (Calmann-Lévy, 1906), Madagascar (Éditions des Horizons de France, 1930), Au Maroc, Chez les fils de l’ombre et du soleil (Firmin Didot, 1931). Il est l’inventeur du personnage de Barnavaux, soldat colonial qu’il met en scène dans de nombreux textes : Barnavaux et quelques femmes (Calmann-Lévy, 1908), Barnavaux (Crès, 1921) Louise et Barnavaux (Calmann-Lévy, 1946). Il a aussi cosigné avec André Demaison un « roman africain » à succès La Femme et l’Homme nu, Éditions de France, 1924.
Monteil, Charles (1871-1949). Commis des affaires indigènes en Côte d’Ivoire de 1893 à 1896, secrétaire particulier de Gustave Binger. En poste au Soudan de 1897 à 1903, détaché à l’Office colonial de Paris en 1904-1909, assure le cours de dialectes soudanais à l’École des langues orientales (Extrait des notices bibliographiques établies par Emmanuelle Sibeud, Une Science impériale pour l’Afrique ?, op. cit.).
Monteil, Louis-Parfait (1855-1925). Sorti de Saint-Cyr en 1876 (126ème sur 393) il devient lieutenant en 1879 puis commandant en 1882. Il occupe le poste de chef de bureau politique au Sénégal. Le voyage qui le mène de Saint Louis à Tripoli suit les traces de ceux d’Heinrich Barth et de Gustav Nachtigal. Il est chargé par Eugène Étienne de la reconnaissance et de l’exploration de la région située entre le Niger et le Tchad, région attribuée à la France par le traité franco-anglais du 5/8/1890. Parti du Sénégal le 9/10/1890, la mission atteint Tripoli le 10/12/1892. Cette mission est menée en parallèle avec celle de Paul Crampel qui, par le Congo, l’Oubangui et le Chari devait atteindre le Tchad et celle confiée à Louis Mizon chargé de l’exploration du cours du Bas Niger, puis de remonter son affluent, la Bénoué, et de gagner par voie de terre la capitale du Bornou (Loukaoua) sur le Tchad. La mission de Monteil qui confirme l’indépendance de la région entre Say et Sokkoto et celle de Bornou par rapport à Sokkoto permet à la France d’établir sa souveraineté nouvellement délimitée par le traité franco-anglais.
Nouaillac, Joseph (1880-1947). Historien, actif régionaliste, il succède à Johannès Plantadis à la rédaction de Lemouzi en 1922. Il renonce à une carrière universitaire et à des « postes éminents » telle la direction de l’enseignement en Tunisie (« Joseph Nouaillac, un grand Limousin », Notice biographique rédigée par Robert Joudoux pour la réédition de l’ouvrage, Histoire du Limousin et de la Marche limousine, [1931], Lemouzi, 1981).
Nussac, Louis de Clarix de (Brive-la-Gaillarde (Corrèze) 1869-1951) est journaliste au Conciliateur de la Corrèze. On le retrouve aux côtés de Marc Sangnier. Animateur des sociétés d’originaires du Limousin, il est chargé de l’édition du Tout-Limousin. Rédacteur au muséum d’histoire naturelle de Paris en 1902, puis sous-bibliothécaire jusqu’en 1936, il est au cœur des sociabilités intellectuelles : secrétaire général du Groupe d’études limousines à Paris (créé en 1901) et de la Société corrézienne, secrétaire général de la Société pour la protection des paysages de France en 1920. Retiré à Brive en 1936, il est nommé conservateur du musée Ernest Rupin et participe en tant que secrétaire général à l’activité de la Société historique scientifique et archéologique de la Corrèze. Il est l’auteur d’ouvrages traitant de l’histoire et de la vie culturelle brivistes : Matériaux pour l’Histoire de Brive (Picard, 1920) ; L’Athènes du Limousin ou cinquante ans de vie intellectuelle à Brive-la-Gaillarde, (Limoges, 1926) ; Notre bonne cité gaillarde : guide historique et descriptif de la ville ancienne et moderne (Brive, Impr. Lachaise, 1930).
Piolet, Jean-Baptiste est un auteur colonial. Outre ses nombreux travaux centrés sur l’effort missionnaire dans les colonies, il a publié en particulier : La France hors de France : notre émigration, sa nécessité, ses conditions, Alcan, 1900.
Pujarniscle, Eugène (1881-1951). Romancier colonial (La Bouche scellée, 1931 ; Le Bonze et le pirate, Crès, Coll. « Aventures », 1929). Philoxène ou de la littérature coloniale (Firmin Didot, 1931) ; bien que traitant la littérature coloniale dans sa globalité, il prend pour l’essentiel ses exemples en Indochine.
Romanet du Caillaud, Frédéric (Limoges (Haute-Vienne) 1847-1918). Avocat, propriétaire d’une filature familiale à Limoges, ayant eu une expérience coloniale à l’origine des ouvrages suivants : Histoire de l’intervention française au Tong-King de 1872 à 1874, Challamel aîné, 1880 ; Essai sur les origines du christianisme au Tonkin et dans les autres pays annamites, Challamel, 1915. Il s’est installé ensuite au Canada voir à ce sujet Cadieux Lorenzo, Frédéric Romanet du Caillaud ‘comte’ de Sudbury, 1847-1919, Montréal, Bellarmin, 1971.
Roux, Joseph (Tulle (Corrèze) 1834-1905). Ordonné prêtre en 1858, il est l’auteur d’un fascicule de Pensées publié en 1866 et en 1885 (ouvrage couronné par l’Académie Française en 1886), d’un Dictionnaire Limousin (Brive, École limousine, 1895). En 1874, il participe aux Félibres du Midi par l’envoi d’un sonnet qui lui vaut une médaille de bronze. A partir de cette date, il adhère à la cause félibréenne, en devient le majoral. En 1882, il présente au concours de Montpellier L’Épopée limousine et la Chansou limouzina, publiées en 1889, où il célèbre les grands personnages du passé. C’est à son initiative qu’en 1892 se met en place à Brive le Félibrige. Par ailleurs, Joseph Roux est aussi un familier de l’abbé Pierre Raboisson – auteur d’une Étude sur les colonies et la colonisation au regard de la France (Challamel aîné, 1877) – considéré par Agnès Murphy et Raoul Girardet comme un théoricien majeur de « l’idée coloniale ».
Saint Martial est présenté comme un des soixante-douze disciples du Christ qui a été chargé de l’évangélisation de l’Aquitaine ; auteur de nombreux miracles, poursuit la tradition, il est à l’origine de la conversion de Limoges au christianisme. La période de son apostolat, objet d’une controverse, se situerait entre le ier et le iiie siècles (Joseph Nouaillac, Histoire du Limousin et de la Marche limousine, Lemouzi, 1981, p. 63-65). Pour le catholique et monarchiste, Louis Guibert, l’arrivée de Saint-Martial commence une ère nouvelle : « toutes les institutions, toutes les œuvres seront imprégnées d’un esprit nouveau » et, poursuit-il, « le nom et le souvenir de l’évangélisateur de la contrée demeureront inséparables de tous les bienfaits que ce pays devra à l’esprit chrétien. » (Coup d’œil sur la ville de Limoges, Limoges, Impr. Ducourtieux, 1902, p. 11).
Sangnier, Marc (1873-1950), petit-fils d’un avocat originaire de Corrèze, Charles Lachaud, fonde en 1894 une revue Le Sillon qui se transforme en mouvement en 1899 jusqu’à sa dissolution en 1910. Il a eu pour ambition de réconcilier le catholicisme avec le régime républicain et a orienté son action vers l’éducation populaire. Il mène à partir de 1910 une carrière politique et fonde un nouveau journal La Démocratie et, en 1912, un parti politique la « Ligue de la Jeune République ». Député de Paris de 1919 à 1924, il milite après-guerre en faveur du pacifisme (Sources : biographie rédigée par Odile Gaultier-Voituriez (archiviste de la FNSP) http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2000/sangnier.htm et Jean Vinatier, Histoire générale de Treignac-sur-Vézère : l’évolution des classes sociales et la vie quotidienne des habitants dans une ville du Limousin, t. II, Brive, Impr. Chastrusse et Cie, 1974).
Teisserenc de Bort, Léon (1855-1913). Météorologiste français Chef de service au Bureau central météorologique de 1880 à 1892, il mit en évidence le rôle des grands centres d’action dépressionnaires et anticycloniques de la circulation générale grâce au tracé des lignes isobares à la surface du niveau moyen de la mer. Il démontra également que la terre et la mer influaient différemment sur la température et les vents. Il quitta le BCM en 1896 et créa l’observatoire de météorologie à Trappes. Il publia, de 1898 à 1900, en collaboration avec le météorologue suédois Hugo Hildebrand Hildebrandsson (1838-1925) un recueil, Les bases de la météorologie dynamique, qui faisait le point sur la connaissance de l’atmosphère à la fin du xixe siècle. Ses travaux l’amenèrent à explorer l’atmosphère et mirent en évidence l’existence de la stratosphère en 1907. Teisserenc de Bort est aussi un explorateur. Il participa en 1885 à une mission scientifique dans le Sahara central en compagnie de l’ingénieur civil Descheillerens et de Bovier-Lapierre, préparateur au muséum. En 1888, il parcourut le Grand Erg occidental autour d’El Golea. (Sources : Météorologie nationale, http://www.meteofrance.com/FR/glossaire/designation/1067_curieux_view.jsp (20/7/2007) et Numa Broc, Dictionnaire illustré des grands explorateurs du xixe siècle, t. 1, Afrique, Éditions du CTHS, 1988).
Tharaud, Jérôme (Saint-Junien (Haute-Vienne) 1874-1953) et Jean (Saint-Junien (Haute-Vienne) 1877-1952). Écrivains-reporters selon la mode du temps, les frères Jérôme et Jean Tharaud qui deviendront tous deux académiciens, acquièrent la célébrité grâce au Goncourt de 1906 pour leur roman Dingley. L’Illustre Écrivain (Émile-Paul, 1905). Ils sont tous deux des « spécialistes » de l’Islam, protégés de Lyautey, auteurs entre beaucoup d’autres de : La Fête arabe (Émile-Paul frères, 1912) ; Au Mur des Pleurs. Impressions de Jérusalem (Champion, 1924) ; La Nuit de Fès (Flammarion, 1930), etc.
Tramond, Johannès (1882-1935). Originaire de la Corrèze, il a été chef de service à la section historique de la Marine et chargé de conférence à l’École de guerre navale. Auteur d’un Manuel d’histoire maritime : des origines à 1815 (publié sous la direction du service historique de l’État-major de la marine, SEGMC, 1942 et d’un ouvrage collectif en collaboration avec Paul Deschamps et Maurice Besson, Les colonies et la vie française pendant huit siècles, Firmin Didot & Cie, 1933. Tramond a aussi participé aux réflexions sur l’écriture de l’histoire coloniale. Parmi ses nombreux articles, signalons « L’histoire coloniale en France ». Premier congrès d’histoire coloniale. Bibliographie d’histoire coloniale (1900-1930), Ernest Leroux, 1932 ; « Les études historiques françaises sur les Antilles depuis 1900 », Revue de l’histoire des colonies françaises, juil.-août 1931, p. 409-418 ; « Des conclusions sur la colonisation comparée », Revue de l’histoire des colonies françaises, nov.-déc. 1932, p. 527-540.
Verdier, Arthur (1835-1898) s’installe une première fois à Grand Bassam en 1862. A la suite de déboires, il part à la recherche de capitaux pour relancer son entreprise. En 1864, il s’y réinstalle avec des capitaux hollandais, investit en Assinie pour le compte de la maison Van Biscovel de Rotterdam. En 1867, il transforme la dénomination de son entreprise qui prend le nom des Établissements Verdier. A partir de 1878, il assure la fonction de résident de la Côte de l’Or. Voir Arthur Verdier, 35 années de lutte aux colonies (Côte occidentale d’Afrique), Léon Chailley, 1896.
Villeneuve-Bargemont, Vicomte Alban de (1784-1850). Économiste et homme politique, député du Nord (1840-1848).
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