Biographie succincte des témoins

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Texte intégral

RAYMOND ARON, PARIS, 1905 – PARIS, 1983

Fils de Gustave Aron, (Rambervilliers, 1870-Paris, 1935) professeur de droit ; et de Suzanne Lévy, née en 1877, décédée à Vannes en 1940, sans profession.

Deux frères : Adrien (Paris, 1902-Paris, 1969) et Robert (Paris, 1903-Paris, 1978). Tous deux sont célibataires.

Épouse civilement en 1933, Suzanne Gauchon, professeur de lettres, puis sans profession. Leurs trois filles : Dominique, (Paris, 1934), Emmanuelle (Londres, 1944-Paris, 1950), Laurence (Paris, 1950) n’ont pas d’éducation religieuse.

Normalien, agrégé de philosophie, auteur de nombreux ouvrages, journaliste et professeur.

1939-1940 : mobilisé.

1940-1944 : Londres, directeur du journal La France Libre.

1944-1947 : collabore à de nombreux journaux.

1947-1977 : chroniqueur au Figaro.

1955-1967 : professeur à la Sorbonne.

1960 : élu directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études.

1961 : création de Centre de sociologie européenne.

1963 : élu à l’Académie française des Sciences morales et politiques.

1970 : élu au Collège de France.

Liste complète de ses ouvrages et articles, voir Paris, Julliard/Société des amis de Raymond Aron, 1989, t. I : Livres et articles de revue, établis par Perrine Simon et Élisabeth Dutartre ; t. II : Analyses d’actualité, établie par Élisabeth Dutartre.

Pour les ouvrages utilisés dans ce travail, voir bibliographie.

YVONNE B., ÉPINAL, 1917-VILLENEUVE SAINT-GEORGE, 2000

Sa mère, originaire de Nancy, arrive enfant à Paris. Son père originaire de Metz, arrive jeune homme à Paris. Toute sa famille est d’origine lorraine. Ses parents se sont mariés à la synagogue de Nancy.

Son père avait créé une affaire de linge de maison, fermée après son décès en 1933, dans laquelle sa mère travaillait aussi. Sa mère ouvre un petit magasin à Asnières après la mort de son mari.

1914-1918 : son père est mobilisé. Après la guerre, est plutôt pacifiste, mais reste très patriote et anti-allemand.

Yvonne B. et sa sœur ne sont pas élevées religieusement, bien que leur père aille parfois à la synagogue.

Yvonne B. épouse civilement en 1938 son cousin germain, du côté de son père, né à Bergheim.

Orphelin, son mari avait dû arrêter l’école très tôt. Il fait son apprentissage dans une maison qui fabrique du tissu. Avant la Seconde Guerre mondiale, il est représentant à Lyon puis Béziers.

1939 : mobilisé. Prisonnier de guerre. Revient en 1945.

Yvonne B. passe la ligne de démarcation en 1942, elle se déplace ensuite beaucoup.

Yvonne B. était secrétaire, puis travaille avec son mari dans leur affaire de linge de maison, créée après la Seconde Guerre. Ils fondent dans les années soixante une affaire de vente de meubles.

Ils ont deux garçons, nés en 1940 et 1953. Ils ne sont pas élevés dans la religion.

ANDRÉ BECKER PARIS, 1895-PARIS, 1986 ET GEORGETTE BECKER, NÉE SIMONIN-DREYFUS

André – Fils de Henri Becker, né à Paris en 1860, décédé à Paris en 1905, militant socialiste et de Charlotte Weill, née à Phalsbourg en 1868, décédée en 1934.

Deux sœurs : Madeleine et Margueritte, mariée à la synagogue à un marchand de biens immobilier (Pierre Ignace), déportés.

André Becker est représentant en jouets.

1914-1918 : mobilisé, sur le front à partir de 1916. Verdun.

Épouse en 1923, à la synagogue, Georgette Simonin-Dreyfus, Paris, 1898-Paris, 1993 ; fille de Henri, Samuel Dreyfus, (Paris, 1871-Paris, 1925), négociant en vin à Bercy et de Juliette, née à Reims, sans profession.

Georgette a deux sœurs, Lucie et Germaine. Mariage laïque, conversion au catholicisme pendant ou après la guerre.

André et Georgette Becker ont quatre enfants : Henri (1925), Annie (1926, décédée en 1995), Jean-Jacques (1928), Françoise (1934, décédée en 1984). Ils ne leur donnent aucune éducation religieuse et ne sont pas liés aux organisations communautaires.

Été 1942 : franchissent la ligne de démarcation, s’installent à Grenoble.

André, Henri (Combat et MUR) et Annie (JC-MOI) entrent dans la résistance à partir de l’année 1943.

CÉCILE BRUNSCHVICG, NÉE KAHN, ENGHIEN-LES-BAINS, 1877-NEUILLY-SUR-SEINE, 1946

Fille de Arthur Kahn, né à Belfort en 1849, décédé à Paris en 1909, propriétaire d’une industrie textile. Famille d’origine alsacienne. Arthur Kahn est un temps président de la commission administrative de la synagogue de la rue de la Victoire.

Épouse en 1889, à la synagogue, Léon Brunschvicg, normalien, agrégé de philosophie. Professeur aux lycées de Lorient, de Rouen, en classe préparatoire à Condorcet puis Henri IV. Maître de conférences, puis professeur à la Sorbonne, élu membre de l’Académie française des Sciences Morales et Politiques et en 1927, professeur titulaire de la chaire d’histoire et de philosophie modernes en remplacement de Lévy-Bruhl. Auteur de nombreux ouvrages. Il soutient Cécile Brunschvicg dans son combat féministe.

Cécile et Léon Brunschvicg ont quatre enfants : Roger (1901, décédé en 1909), Adrienne (1903), Jean-Claude (1914), François, (1919). Leurs enfants ne reçoivent pas d’éducation religieuse. Ils sont très peu liés aux organisations communautaires.

Cécile – 1907 : adhère au Conseil national des femmes françaises (CNFF).

1909 : adhère à l’Union française pour le suffrage des femmes (UFSF). Participe aussi aux réunions de l’Alliance internationale pour le suffrage des femmes (AISF). La même année, elle crée les « Réchauds du Midi », association qui installe une rampe à gaz rue des Moulins pour permettre aux employées et ouvrières de réchauffer leur repas du midi contre une somme modique.

1914-1918 : dirige l’œuvre du logement des réfugiés (Légion d’Honneur). Elle crée l’École des Surintendantes d’usine (ESU), ancêtre de l’école des assistantes sociales.

1923 : présidente de l’UFSF, directrice du journal du mouvement, La Française de 1923 à 1940.

1924 : entre au parti radical.

Juin 1936 à juin 1937 : sous-secrétaire au ministère Jean Zay.

1937 : officier de la Légion d’honneur. Juin 1940 : quitte Paris avec son époux et sa fille, pour le Gers, puis Aix-en-Provence. Sa fille rejoint Londres peu après.

Novembre 1942 : dispersion du foyer. Léon Brunschvicg, malade entre dans une clinique à Chambéry. Il décède le 18 janvier 1944.

1944 : après la mort de son mari, Cécile Brunschvicg se réfugie dans une pension de jeunes filles sous un faux nom.

Regagne Paris en octobre 1944.

RENÉ CASSIN, BAYONNE, 1887-PARIS, 1976

Fils d’Azaria, dit Henri Cassin (Nice, mai 1860-Nice, mai 1959) négociant en vins ; et de Gabrielle Déborah Dreyfus (Bayonne, juin 1860-Cannet, avril 1944), sans profession.

Famille originaire de Bayonne (dont un ancêtre alsacien) et de Nice.

René Cassin reçoit une éducation religieuse, est circoncis et fait sa Bar Mitsvah.

Trois frères et sœurs : Fédia (Bayonne, 1885-Marseille, 1955) ; Félicie (Biarritz, 1886-Biarritz, 1981) ; Yvonne (Bayonne, 1890-Auschwitz, mars 1944). Tous les trois se marient à la synagogue.

Épouse civilement à Paris, en mars 1917, Pauline Yzombard (Marseille, juin 1887-Paris, juin 1969). Pas d’enfant.

Épouse civilement en secondes noces, en novembre 1975, Ghislaine Bru, née en 1913.

René Cassin est peu lié à la Communauté et aux institutions juives, jusqu’à ce qu’il prenne la direction de l’Alliance pendant la Seconde Guerre mondiale.

Agrégé en droit, professeur, juriste international. Études à Aix-en-Provence puis Paris.

1914-1918 : mobilisé. Grièvement blessé en octobre 1914, réformé en juillet 1915.

1916 : chargé de cours à la faculté de Marseille.

Février 1918 : participe à la fondation de l’Union Fédérale des combattants, mutilés et veufs de guerre qui devient l’UFAC (Union française des anciens combattants) et dont il est président en 1922.

1919-1930 : enseigne à l’université de Lille mais vit à Paris.

1930-1960 : enseigne à l’université de Paris.

1924-1938 : représentant des associations d’Anciens combattants à la délégation française à la SDN.

1939-1940 : commissaire national à l’Information dans le ministère Jean Giraudoux.

Juin 1940 : Londres. Conseiller juridique de la France Libre, il rédige les accords entre la France Libre et la Grande-Bretagne.

Exerce successivement les fonctions de :

Secrétaire du Conseil de Défense de l’Empire.

Commissaire à la Justice et à l’Instruction publique au CNF.

Président du Comité juridique au CLN.

Octobre 1943 : Alger, président de la Commission de législation et de réforme de l’État à l’Assemblée consultative provisoire.

1944-1975 : président de l’Alliance israélite universelle.

Octobre 1944-1960 : vice-président du Conseil d’État ; Président du conseil d’administration de l’ENA ; Délégué de la France à la Commission des crimes de guerre des Nations Unies.

Représente régulièrement la France à la Commission des Droits de l’Homme à l’ONU et joue un rôle essentiel dans la rédaction du texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.

Siège aussi à l’UNESCO et à la Conférence internationale du travail.

Siège à la Cour européenne des Droits de l’Homme qu’il préside de 1965 à 1969.

1947 : élu à l’Académie française des Sciences morales et politiques.

1960 : membre du Conseil constitutionnel.

1968 : prix Nobel de la paix. Fonde avec ce prix l’Institution des Droits de l’Homme à Strasbourg.

Auteur de nombreux ouvrages de droit international et de souvenirs : voir bibliographie.

ROBERT DEBRÉ, SEDAN, 1882-PARIS, 1978

Fils de Simon Debré, né à Westofhen dans le Bas-Rhin qu’il quitte en 1870, rabbin à Sedan puis à Neuilly (1888) ; et de Marianne Trénel, sans profession, née à Paris, fille de rabbin, directeur de l’École rabbinique de Paris, famille originaire de Lorraine (Metz).

Robert épouse civilement Jeanne Debat-Ponsan, d’origine catholique, médecin, décédée en 1929.

Ils ont trois enfants : Michel (1912), Claude (1913), Olivier (1920). Ils ne donnent aucune éducation religieuse à leurs enfants qui épousent tous des non-juifs.

Épouse en secondes noces civilement, Élisabeth de La Panouse de La Bourdonnaye, dite Dexia, mère de plusieurs enfants.

Médecin pédiatre, auteur d’un traité de pédiatrie et de pathologie infantile et de plusieurs ouvrages sur la pédiatrie.

Études de philosophie puis de médecine.

1914-1918 : mobilisé pendant toute la guerre comme médecin.

1933 : élu à l’Académie de médecine ; nommé professeur à la Faculté de médecine à la chaire de bactériologie ; nommé médecin-chef d’un service d’enfants à l’hôpital Hérold aux Buttes-Chaumont.

1939-1940 : médecin consultant au Grand Quartier Général.

1940 : chaire de clinique de l’hôpital des Enfants-Malades. Il bénéficie un temps d’une dérogation au statut des juifs.

1941-1944 : participe au Comité médical de la résistance. Réseau de sauvetage des enfants juifs. Exerce jusqu’en 1943 aux Enfants-Malades.

Clandestinité à partir de septembre 1943.

Juin 1944 : dirige le service santé des Forces françaises lors de la Libération de Paris.

Préside le Comité interministériel pour la réforme des hôpitaux et des études médicales dans les années cinquante et s’intéresse particulièrement à la médecine préventive et aux problèmes démographiques de la France.

Les mémoires et souvenirs utilisés dans ce travail : voir sources impri

RAYMOND F., SAINT ÉTIENNE, 1884-PARIS, 1967 ET YVONNE F., NÉE V., PARIS, 1890-PARIS. NICOLE F., ÉPOUSE L., LA BOURBOULE, 1917

Raymond F. : fils d’Alexandre F., né à Dijon, mort à Saint Étienne en 1884 qui dirigeait une affaire de rubans, famille originaire d’Alsace-Lorraine, partie avant 1870 ; et de Léontine A., sans profession.

1914-1918 : mobilisé dans les communications.

Avocat renommé, à la Cour d’appel de Paris. Écrit plusieurs ouvrages, consacrés notamment à la bibliophilie.

Épouse en 1910 civilement Yvonne V., née en 1890 à Paris, sans profession, petite-fille d’un grand-rabbin, fille d’Émile V., né à Paris, officier de cavalerie ; et d’Eugénie M., épouse V., (Paris, 1860-Nice, 1941) propriétaire d’un commerce d’import-export d’oiseaux des îles et de plumes exotiques, à Paris avec son frère.

Raymond et Yvonne F. ont deux filles : Jacqueline (Paris, 1911-1964) et Nicole (La Bourboule, 1917). Ils ne leur donnent aucune éducation religieuse.

Jacqueline épouse en 1936, en présence d’un rabbin à la demande de l’époux, Jean M.

Nicole épouse en 1940 un médecin d’origine catholique, au temple protestant. En secondes noces, en 1966, M. L., de nationalité américaine. Ils vivent à Paris. Pas d’enfants.

Elle participe activement pendant la guerre à la résistance dans un mouvement gaulliste. Ses parents sont réfugiés dans le Sud de la France.

Nicole F. est médecin psychiatre.

LÉON H., PARIS, 1899-PARIS 1968 ET SIMONE H., NÉE A., PARIS 1903

Le père de Léon H. mort un peu avant la Première Guerre tenait, près de la Bastille, un commerce de cannes et chaussures pour hommes, vendue après son décès. Sa mère est née à Paris, sans profession. Toute sa famille est d’origine alsacienne.

Léon H. a deux frères et une sœur.

Dans l’obligation de travailler à 17 ans, il ne fait pas d’études, il est représentant de commerce de chemises, dans la région de Limoges. Après son mariage, travaille avec son beau-père, Charles A.

Léon H. épouse, à la synagogue, en 1924, Simone A., née en 1903 à Paris.

Les parents de Simone A. sont tous deux originaires d’un petit village, Marckholsheim. Son père, Charles A., opte pour la France en 1872 où il rejoint une sœur déjà installée à Versailles. Avec son épouse, il fonde en 1898, un magasin et un atelier de nouveautés et de confection pour dames dans le IXe arrondissement. Il transmet le magasin à ses deux filles. L’affaire est dirigée par son gendre, Léon H., époux de Simone.

Simone et Léon H. ont quatre enfants : une fille, née en 1928, un garçon, né en 1930, Monique, née en 1932, et un garçon, né en 1936. Ils sont très peu pratiquants mais conservent des liens avec la Communauté.

Juin 1940 : toute la famille, avec les grands-parents A., s’installe à Lyon. Mars 1943 : dispersion, les H. et leur quatre enfants se réfugient au Chambon-sur-Lignon jusqu’à la Libération.

Ils rentrent ensuite à Paris et reprennent leur affaire. Les deux garçons travaillent dans l’entreprise familiale jusqu’à leur retraite. Monique H. est agrégée d’histoire, elle épouse Claude L. (voir ci-dessous)

JULES ISAAC, RENNES, 1877-AIX-EN-PROVENCE, 1963

Fils de Jules Isaac Marx, (Metz, 1829-1891). (Il prend son prénom pour nom de famille) militaire de carrière ; et de Mathilde Massenbach, née à Strasbourg, décédée en 1890. Sans profession.

Jules Isaac épouse en 1902, à la synagogue de Saint-Étienne, Laure Ettinghausen, fille de Maurice Ettinghausen « optant » pour la France en 1872 ; et d’Alice Benel.

Laure – Artiste peintre, dirige un atelier, réalise de nombreux portraits. Arrêtée le 6 octobre 1943 à Riom, internée à Drancy, déportée le même mois et assassinée à Auschwitz.

Jules et Laure Isaac ont trois enfants : Juliette (1903-1944), Daniel (1907), Jean-Claude (1918). Ils ne donnent aucune éducation religieuse à leurs enfants qui contractent tous les trois des unions mixtes.

Juliette épouse Robert Boudeville, fils du colonel Boudeville, reçoit la bénédiction nuptiale. Robert Boudeville est déporté à Bergen-Belsen, mort en juin 1944. Juliette Isaac est arrêtée à Vichy, le 2 octobre 1943, incarcérée à Drancy, déportée avec sa mère et assassinée à Auschwitz.

Daniel Isaac rejoint l’armée d’Afrique le 29 décembre 1942. Est officier de commando dans l’armée de Lattre en 1945.

Jean-Claude Isaac, dit Janet. Professeur d’histoire en 1945, puis peintre et graveur. Déporté en même temps que sa mère et sa sœur et son beau-fère, il est le seul survivant.

Jules – 1897-1905 : années consacrées à Péguy. Collabore au secrétariat des Cahiers de la Quinzaine.

1906-1907 : première publication de livre de pédagogie historique.

1906-1910 : études sur le xvie siècle.

1909-1910 : chronique de politique étrangère dans la Loire républicaine.

1910-1914 : collaboration avec Albert Malet : cours Malet et Isaac.

1914-1918 : mobilisé, blessé à Verdun en 1917. Ensuite détaché aux Affaires Etrangères.

1918-1936 : professeur au lycée Saint-Louis, Paris.

1918-1938 : continuation de ses travaux pédagogiques, publications d’articles sur la Première Guerre mondiale et ses causes ; nouveaux manuels scolaires et rencontres internationales sur l’enseignement de l’histoire.

1936 : inspecteur général de l’Instruction publique.

1940 : chargé de mission scolaire dans le Sud-Ouest.

Décembre 1940 : révoqué. Réfugie à Aix-en-Provence, au Chambon-sur-Lignon (début de la rédaction des Oligarques), puis à Riom. Passe alors dans la clandestinité après l’arrestation de sa famille.

Après 1945 : « combats pour Israël ». 1945 : mission d’inspection générale. Auteur d’un rapport sur l’épuration.

1948 : Jésus et Israël ; conférence de Seelisberg ; membre fondateur de l’Amitié judéo-chrétienne.

Mémoire pour Jean XXIII sur l’histoire des relations entre le catholicisme et le judaïsme.

Pour ses souvenirs et autres ouvrages : voir sources imprimées et bibliographie.

ERNEST J., BARR (PRÈS DE STRASBOURG) 1885-1970 ET GERMAINE J. NÉE V., COLMAR, 1896-PARIS, 1984 LILIANE J., STRASBOURG, 1925

Ernest J. est fils d’un négociant en grains décédé en 1917.

1914-1918 : mobilisé dans l’armée allemande, intendance.

Industriel, possède un négoce de grains et vinaigrerie, malterie ; forte ascension sociale par rapport à ses parents.

Membre du Consistoire de Strasbourg et donateur important.

Ernest J. épouse, à la synagogue de Strasbourg, Germaine V., fille d’un marchand de bestiaux de Colmar.

Ils ont deux filles, toutes deux élevées dans la religion juive (Talmud Torah à Strasbourg), Éclaireuses israélites de France.

L’aînée épouse en 1941, un juif originaire d’Algérie où le couple s’installe jusqu’à la fin de la guerre.

Liliane J. est la seconde. Elle se marie religieusement en 1944 à Paris, avec un avocat parisien, d’origine alsacienne. Leurs trois enfants sont élevés dans la religion juive.

1939-fin 1941 : dès le début de la guerre, Germaine J. et sa fille Liliane sont évacuées. Réfugiées à Vichy où Ernest J. les rejoint peu après.

Janvier 1941-1945 : Ernest J. s’exile à New York.

1941 : Germaine et Liliane J. sont expulsées de Vichy, départ pour Grenoble.

1942 : Liliane J. entre dans le réseau de sauvetage des EI, dit la « Sixième ».

1944 : Germaine et Liliane J. se réfugient en Suisse.

1945 : Ernest J. rentre à Strasbourg, reprend ses affaires.

1944 : Germaine J. s’installe à Paris près de sa fille. Elle milite à la WISO.

Liliane J. est très investie dans le monde associatif juif. Elle participe en 1967 à la création de la Coopération féminine, association d’activités sociales et culturelles ; membre fondateur de l’Association des enfants cachés fondée en 1991.

JACOB KAPLAN, PARIS, 1895-PARIS, 1994

Fils de Benjamin Kaplan, commerçant, venu de Minsk à Paris dans les années 1881-1882, lui-même fils de rabbin ; et d’Adèle Klein, née à Paris de parents originaires de la Pologne russe. Ses parents sont mariés à Paris. Jacob est l’aîné de huit enfants, destiné au rabbinat. Famille très pieuse.

Jacob épouse en 1925, Fanny Dichter, née à Paris, fille d’un savant talmudiste.

École communale et instruction religieuse à l’ACIP, puis, en 1908, Talmud Thora de la rue Vauquelin, dans les classes préparatoires au Séminaire.

1913 : Séminaire Israélite de France. Études interrompues par la guerre. 1914-1918 : mobilisé comme fantassin. Passe toute la guerre dans les tranchées. Refuse d’être aumônier.

1921 : reçoit le diplôme du second degré du Séminaire Israélite de France.

1919-1922 : étudie à la Sorbonne, à l’École des Hautes Études (section sciences religieuses) et à l’École rabbinique. Licence de lettres en 1919.

1922 : rabbin à Mulhouse.

Mars 1928-1933 : rabbin de la synagogue de la rue Notre-Dame-de-Nazareth (Paris).

1933 : rabbin de la synagogue de la rue de la Victoire. Adjoint de Julien Weill, grand rabbin de Paris.

1939 : auxiliaire du grand rabbin de France, Isaïe Schwartz.

1939-1940 : aumônier militaire.

1940 : Vichy, puis Lyon à partir de juin 1942. Auxiliaire du grand rabbin de France.

Janvier 1944 à la Libération : grand rabbin de France par intérim.

1950 : grand rabbin de Paris.

1953 : grand rabbin de France par intérim avec le grand rabbin Schilli.

1955 à 1980 : grand rabbin de France.

26 avril 1967 : élu à l’Académie française des Sciences Morales et Politiques.

Professeur à l’Institut d’études politiques de Paris : cours sur les sociétés religieuses en France.

Auteur de très nombreux ouvrages sur le judaïsme, l’histoire des juifs, le sionisme et l’antisémitisme. Voir bibliographie et sources imprimées.

ADOLPHE L., GROSBEENDERSTROFF (MOSELLE), 1892-PARIS, 1968 ET SIMONE L., NÉE M., VALENCIENNES, 1901-PARIS, 1994. CLAUDE L., THIONVILLE, 1924-PARIS, 2002

Adolphe L. est fils d’un marchand de produits coloniaux, sa mère est sans profession.

Adolphe a un frère, dentiste installé à Forbach, et trois sœurs qui épousent des Sarrois et vivent en Allemagne. Deux d’entre elles reviennent en France avant la Seconde Guerre mondiale. La troisième, restée en Allemagne, est déportée avec son mari et ses enfants.

1914-1918 : mobilisé pour le service militaire depuis 1912 dans l’armée allemande, blessé le 4e jour de la guerre, réformé.

1919 : diplôme de dentiste. Exerce le métier de dentiste à Thionville pendant l’entre-deux-guerres.

Adolphe épouse, en 1923, à la synagogue de Forbach (proche de Grosbeenderstroff), Simone M., fille d’un marchand de tissus à Valenciennes.

Elle a le brevet supérieur, avec autorisation d’exercer le métier d’institutrice, ensuite école dentaire. Exerce avec son mari le métier de dentiste.

Elle a une sœur qui est aussi dentiste.

Adolphe et Simone L. ont un fils, Claude L., né en 1924 à Thionville où la famille vit jusqu’en 1939. Inscrits au Consistoire, Claude reçoit une instruction religieuse (bar mistvah). La famille L. passe la Seconde Guerre mondiale à Riom sous son vrai nom.

Claude L. rejoint en 1943 le maquis des MUR d’Auvergne.

Après la Seconde Guerre mondiale, études de médecine, métier qu’il exerce tout au long de sa vie à Paris. Il est décédé en 2002.

Il épouse en 1954, à la synagogue, Monique H., professeur d’histoire (voir ci-dessus). Ils ont trois enfants. Claude et Monique L. conservent des liens avec les institutions juives. Claude L. conserve aussi quelques pratiques religieuses.

JACQUES LAZARUS, SUISSE DANS LE CANTON DE VAU, EN 1916

Son père est marchand de bestiaux à Colmar, puis à Luxeuil-les-Bains ; dans les années 1927-1928, est chiffonnier. Sa mère est née en Suisse, d’une famille d’origine alsacienne, élevée dans une atmosphère religieuse stricte. Sans profession.

1914-1918 : son père, alsacien, reste en Suisse afin de ne pas être incorporé dans l’armée allemande.

Jacques Lazarus fait sa Bar Mitsvah. Ses parents, attachés à la Communauté, ont une pratique religieuse modérée.

Il a une sœur, modiste, célibataire. Résistance dans le réseau Gallia.

Jacques épouse, en 1948 à Alger, à la synagogue, la fille d’un membre dirigeant du Consistoire d’Alger, également président de la fédération sioniste d’Alger.

Ils ont deux filles, nées en 1948 et en 1950, toutes deux élevées dans la religion juive.

1931 : École de travail israélite du Bas-Rhin, à Strasbourg. Interne, formation de prothésiste.

1934 : préparation militaire en vue d’une carrière militaire.

1935 : engagement dans l’armée, dans le deuxième régiment d’infanterie de Colmar. Sous-officier, prépare l’école des officiers de Saint-Maixent.

1939-1940 : cantonné en Alsace pendant toute la drôle de guerre.

Juillet 1940-1941 : appartient à l’armée d’armistice (Montluçon).

Août 1941 : révoqué. Vit ensuite de différents emplois à Lyon.

Février 1943 : entre dans l’Armée Juive, s’installe à Grenoble.

Novembre 1943 : participe à la formation des premiers maquis juifs du Tarn.

Mars 1944 : ses parents sortent clandestinement de la zone interdite et se cachent près de Toulouse.

Septembre 1944 : représente de l’OJC à Paris.

1945 : envoyé en mission pour l’OJC en Afrique du Nord.

1948 – 1962 : représentant du Congrès Juif mondial à Alger.

1962 : arrivée sur le territoire métropolitain, dirige le journal Informations Juives jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix.

ARMAND LUNEL, AIX-EN-PROVENCE, 1892-MONACO, 1977

Fils d’Auguste Lunel (1867-1945), négociant en amandes et banquier, et de Myriam Lunel, sans profession. Malgré l’homonymie, ils n’ont pas de lien de parenté. Mariés religieusement, à Carpentras, en 1890. Ils vivent à Aix-en-Provence.

Armand ne reçoit aucune éducation religieuse, mais les récits historiques de son grand-père maternel le marquent profondément.

Armand épouse en 1920 Suzanne Messiah (décédée en 1981), fille d’Aron Messiah, architecte renommé de la Côte, président du Consistoire de Nice, et d’Emma Mayrargue, originaire d’une ancienne famille du Comtat-Venaissin et du Piémont.

Armand et Suzanne Lunel ont deux filles qui ne reçoivent aucune éducation religieuse, mais se marient à la synagogue. L’époux de Georgette, Georges Jessula (décédé en 2004), passionné par la généalogie, a fait publier des inédits de son beau-père et des recherches sur sa généalogie. Il a accepté de témoigner sur le parcours de son beau-père.

Armand. 1912 : École normale supérieure à Paris, agrégation de philosophie en 1914.

1914-1919 : mobilisé.

1919-1939 : lycée de Monaco.

1926 : prix Théophraste Renaudot pour Nicolo-Peccavi ou l’Affaire Dreyfus à Carpentras.

1939 : rappelé comme lieutenant d’État-major.

Décembre 1940 : révoqué et mis en retraite anticipée, maintenu un an en activité sur l’intervention du prince de Monaco. Passe toute la guerre à Monaco.

Fin 1943 : après l’occupation par les Allemands, environ vingt familles juives restent sous la protection du prince Louis II.

1944 : réintégré au lycée de Monaco. Prend sa retraite quelques années plus tard, reprend sa production romanesque.

Écrit cinq livrets pour des opéras de Darius Milhaud, ami d’enfance, Les malheurs d’Orphée (1924), Esther de Carpentras (1925), Maximilien (1930), Barba Baribo (1949) et David (1952).

Participe à l’Amitié judéo-chrétienne à Aix-en-Provence. Prononce de nombreuses conférences sur l’histoire des juifs comtadins.

Les romans, nouvelles ou pièces de théâtre d’Armand Lunel ont le plus souvent pour cadre le Comtat-Venaissin au tournant du xixe et du xxe siècle : L’imagerie du Cordier (1924), Nicolo-Peccavi ou l’affaire Dreyfus à Carpentras (1926), Occasions (1926), Esther de Carpentras (théâtre, 1926), Noire et Grise (1930), Le balai de la Sorcière (1935), Jérusalem à Carpentras (1938), La Maison de la femme peinte (1946), Les Amandes d’Aix (1949), La Belle à la fontaine (1959).

DARIUS MILHAUD, AIX-EN-PROVENCE, 1892-GENÈVE, 1974 ET MADELEINE MILHAUD, PARIS, 1902-PARIS, 2008

Fils de Gabriel Milhaud (Aix-en-Provence, 1853-Aix, 1942), négociant en amandes, banquier, membre de l’association musicale d’Aix, président du Consistoire israélite, juge puis président du Tribunal de commerce d’Aix ; et de Sophie Allatini (Marseille, 1868-Aix-en-Provence, 1943), sans profession.

1909 : Conservatoire de Paris.

1914-1918 : n’est pas mobilisé en raison de problèmes de santé.

1914-1915 : travaille pour le Foyer franco-belge : 1917-1919 : Secrétaire d’ambassade de Paul Claudel à Rio de Janeiro.

1919 : a déjà une œuvre importante. Se lie d’amitié avec A. Honegger et G. Auric ; 1920 : article sur le « Groupe des Six ».

1919-1939 : multiples voyages et concerts dans le monde : Rome, Europe centrale, Amsterdam, États-Unis et URSS.

Darius épouse en 1925 sa cousine Madeleine Milhaud, à la synagogue d’Aix-en-Provence. Paul Claudel est leur témoin.

Madeleine Milhaud est actrice de théâtre, metteur en scène. Écrit des livrets pour Darius (Médée, Bolivar, La mère coupable)

Madeleine et Darius Milhaud ont un fils, Daniel, né en 1930, qui fait sa Bar Mitsvah. Il est sculpteur. Darius Milhaud se dit profondément croyant, son épouse, élevée hors de la religion, y demeure.

Juillet 1940 : départ des Milhaud pour les États-Unis. Darius Milhaud enseigne la composition à Mills College (Californie).

1947 : retour en France.

1948-1962 : Darius Milhaud enseigne la composition au conservatoire de Paris et une année sur deux à Mills College jusqu’en 1972.

1972 : élu à l’Académie des Beaux-arts.

Darius Milhaud compose de très nombreux ouvrages et dans des genres musicaux très divers, inspirés du folklore sud-américain, du jazz, de la métrique grecque. Il écrit avec Armand Lunel une série d’œuvres.

Parmi ses ballets : L’homme et son désir (1918), Le bœuf sur le toit (1919), La Création du monde (1923) ; douze symphonies dont Le Carnaval d’Aix et de nombreuses compositions d’inspiration juive dont Poèmes juifs (1916), Six chants populaires hébraïques (1925), Hymne de Sion, Israël est vivant (1925), Prières journalières à l’usage des Juifs du Comtat-Venaissin (1927), Liturgie comtadine (1933), Deux chants populaires d’Israël (1937), Couronne de Gloire (1940), Sept danses sur des airs palestiniens (1944-1947), Service sacré (1947) et Service pour la Veille du Sabbat (1955).

YVONNE NETTER, PARIS, 1889-PARIS, 1985

Fille de Mathieu Netter, né à Strasbourg en 1858, industriel en plumes et duvets ; et de Blanche Isaac, née à la Ferté-sur-Jouasse, décédée en 1903 à Paris, sans profession, fille d’Isidore Isaac, venu de Lorraine à l’âge de treize ans pour apprendre le métier de marchand de bestiaux. Les parents d’Yvonne Netter se sont mariés à la synagogue de la Ferté-sur-Jouasse en 1888. Ils sont peu pratiquants.

Son frère Léo (1895-1966) reprend l’usine familiale, épouse en 1923, à la synagogue, Antoinette B. (décédée à 1944 à Auschwitz).

Y. Netter épouse, en présence d’un rabbin, en octobre 1911 Pierre M., issu d’une famille commerçante de la haute bourgeoisie.

Son fils Didier M. naît en 1912. Docteur en droit.

1914-1916 : Pierre M. mobilisé. 1915-1918 : Y. Netter est infirmière-major.

1917 : son mari la quitte brutalement. Commence alors des études de droit.

1920 : inscrite au barreau de Paris. 1923 : thèse sur « Le Travail de la Femme mariée ».

À partir des années vingt : militante féministe et sioniste. Appartient à de nombreuses associations (Droit Humain, LFDF).

1923 : fonde avec Madame Léon Zadoc Kahn l’Union des femmes juives françaises pour la Palestine, section française de la WISO, dont elle est présidente.

1933 : fonde le Foyer Guide Féminin ; présidente de la Société pour l’amélioration du sort de la femme et la reconnaissance de ses droits ; de 1929 à 1940, présidente de la Société de Secours Mutuel des Dames israélites de Paris ; Vice-présidente de la Fédération Féminine Sportive Française, membre du Comité du Soroptimiste Club (Union interprofessionnelle des femmes) depuis 1935.

1938 : professeur de droit au Collège libre des Sciences sociales.

Elle écrit dans La voix des femmes, Samedi et La Voix juive. Nombreuses conférences pour la WISO, en France, en Afrique du Nord.

1939-1940 : son fils Didier M. est mobilisé.

Décembre 1940 : conversion au catholicisme.

Arrêtée en décembre 1942, internée à Drancy, puis au camp de Pithiviers, elle s’évade en février 1943, passe la fin de la guerre dans la clandestinité résistance dans le réseau comète.

Après 1945, reprend ses activités d’avocate et de militante féministe. Ne manifeste plus d’intérêt, au moins publiquement, pour les œuvres juives, ni pour le sionisme.

Elle a écrit : L’indépendance de la femme mariée dans son activité professionnelle, PUF, 1923 ; Le travail de la femme mariée, PUF, 1925 ; Le Code pratique de la femme et de l’enfant, Hachette 1930 ; Plaidoyer pour la femme française, Gallimard, 1936 ; La Femme face à ses problèmes, Durand Auzias, 1962.

GUY DE ROTHSCHILD, PARIS, 1909-PARIS, 2007

Fils d’Édouard de Rothschild (1860-1949) et de Germaine Halphen. Édouard de Rothschild dirige le Consistoire central de 1906 à 1940.

Ils ont trois enfants, Guy (1909), Jacqueline (1911) et Bethsabée (1914).

Guy de Rothschild épouse religieusement, en 1937, Alix Schey de Koromla. Ils ont un fils David, né en 1942.

En 1963, il épouse en secondes noces Marie-Hélène Zuylen de Nyevelt, d’origine hollandaise, élevée dans la religion catholique. Ils ont un fils, Édouard de Rothschild.

1931 : entre dans la banque Rothschild Frères, rue Laffitte.

1933 : secrétaire du Comité de direction de la Compagnie des Chemins de fer du Nord.

1939-1940 : mobilisé.

Juillet 1940 : se réfugie à La Bourboule où est installée la banque familiale. Ses parents émigrent aux États-Unis.

23 juillet 1940 : les Rothschild sont déchus de la nationalité française, sauf Guy en raison de ses états militaires.

Octobre 1941 : Guy de Rothschild et sa femme quittent le territoire français pour les États-Unis.

1943 : rejoint les Forces Françaises Libres à Londres.

1944 : retour à Paris, prend la direction de la banque familiale.

1981 : nationalisation de la banque Rothschild.

1950-1955 : président du Consistoire central.

1950-1982 : président du Fonds social juif unifié.

MAURICE W., FORBACH, 1891-PARIS, 1971 ET YVONNE W., NÉE S., ROUBAIX, 1894

Maurice W. Études à Mulhouse dans une école des arts et métiers juive. Arrive à Paris début 1914.

1914-1918 : engagé volontaire. Fait toute la guerre.

Maurice W. est employé du Consistoire central dans les années vingt, bedeau à la synagogue de la Victoire et encaisseur des cotisations. Il reste employé du Consistoire durant toute sa carrière.

Maurice W. épouse en 1919 Yvonne S., à la synagogue. Yvonne S. est fille de commerçants et marchands de confection. Ses parents ont quitté Roubaix à cause de l’affaire Dreyfus.

Yvonne S. a quatre frères et une sœur. Un de ses frères est tué en 1916.

Sa sœur Gabrielle épouse Henri, né en Algérie. Cérémonie à la synagogue. Ils vivent à Cherbourg où ils ont un commerce de chaussures.

Yvonne S. est employée par le Consistoire en même temps que son mari. Elle tient le Mihkvé de la rue Villardouin. La famille W. vit dans un appartement au-dessus.

Ils ont un fils, Roger, né en 1928 à Paris. Il participe aux Éclaireurs israélites avant et pendant la Seconde Guerre. Roger W. suit le Talmud Torah et fait sa Bar Mitsvah.

Il épouse à la synagogue en 1954 à Nancy, Marianne K., sans profession, née à Boulogne-Billancourt, le 11 mai 1935.

Roger W. est employé à Pont-à-Mousson à la rédaction des brevets d’invention.

La famille W. passe toute la guerre à Paris sous son vrai nom. Maurice W. est employé par l’UGIF. Il continue à travailler à la synagogue, comme encaisseur, et fait des colis pour les internés de Drancy.


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