Version classiqueVersion mobile

Vicomtes et vicomtés

 | 
Hélène Débax

Annexes

Vicomtes et vicomtés dans le Poitou médiéval (ixe-xiie siècle)

Genèse, modalités et transformations

Géraldine Damon

Texte intégral

ANNEXE 1 : VICOMTÉ, COMTÉ ET VICOMTE À THOUARS AU IXe SIÈCLE

  • 1 Fig. 1, no 1.
  • 2 Fig. 1, no 2 et 3. La mention d’un comitat[us] Toarcinse en 913, rapportée par une copie moderne, r (...)
  • 3 Jean-Pierre Brunterc’h, notant l’existence d’un comte d’Herbauge et de Nantes entre 841 et 843, y v (...)
  • 4 A. Richard, Histoire des comtes du Poitou, tome I, Paris, 1903, p. 9-10.
  • 5 Dans son article sur les origines de la famille vicomtale thouarsaise, George Beech est de fait enc (...)
  • 6 A. Richard, Histoire des comtes…, p. 22-23, qui cite les Annales de Saint-Bertin, p. 87, et les Ann (...)
  • 7 M. Garaud, Les châtelains du Poitou et l’avènement du régime féodal, Mém. Soc. Antiq. de l’Ouest, 4(...)
  • 8 Fig. 1, no 1 et 6.

1Un acte de l’abbaye ligérienne de Saint-Florent de Saumur évoque dès 833 un bien situé in pago Pictavo, in vicecomitatu Toarcensis, in villa quae Boscum dicitur1. Vers la même époque, deux diplômes royaux, l’un émis en 838 par le roi d’Aquitaine Pépin Ier, et l’autre en 854 par Charles le Chauve, mentionnent un comté de Thouars2. Le premier diplôme localise explicitement la villa de Tourtenay in comitatu Toarcensis. La seconde citation est plus ambiguë puisqu’elle mentionne des terres situées in comitatu Pictavorum sive Toarcensium sive Herbadilici incolarum, ce qui peut renvoyer à l’existence de trois comtés distincts tout comme à celle du seul comté de Poitou qui regrouperait alors les pagi de Thouars et d’Herbauge3. Peut-on déduire de ces trois mentions l’existence d’une entité territoriale et administrative à Thouars dès cette époque ? Leur proximité dans le temps est certes troublante, d’autant plus qu’elle correspond à une situation politique particulièrement instable en Poitou. En 830, Pépin Ier, couronné roi d’Aquitaine par son père Louis le Pieux, se révolte en effet contre celui-ci avec l’appui d’une grande partie de l’aristocratie régionale, dont le comte de Poitou Emenon4. Celui-ci aurait pu vouloir faire de Thouars le siège d’une vicomté destinée à repousser les assauts des Francs, des Bretons ou encore des Normands qui ravagent en 834 le monastère de l’île de Noirmoutier. C’est à la faveur des troubles suscités par la succession de Pépin en 838 que cette vicomté aurait ensuite été élevée au rang de comté. Cette hypothèse reste cependant éminemment fragile. Outre que les trois mentions relevées proviennent de copies médiévales, elles ne servent que de référents géographiques5. Il n’est ainsi nulle question d’un « comté de Thouars » lorsqu’en 855 Charles le Chauve reconstitue pour son fils le royaume d’Aquitaine en y incluant les comtés de Poitiers, de Saintes et d’Angoulême6. L’existence d’une vicomté territoriale dès 833 est de même très douteuse. Marcel Garaud se demande si, dans cet acte, « par le mot vicecomitatus, il ne faut pas entendre la seigneurie de Thouars, c’est-à-dire les honores que le vicomte aurait obtenus du comte dans le pagus secondaire de Thouars7 ». Il est plus probable que cet hapax du IXe siècle, qui provient du même fonds qu’une autre mention du début du Xe siècle, soit une interpolation8.

  • 9 Voir Chartes poitevines, éd. É. Carpentier, Y. Chauvin, R. Favreau, G. Pon, t. I, Poitiers, 1989, p (...)
  • 10 Fig. 2, no 2.

2En effet, la première mention explicite d’un vicomte en Poitou figure dans un acte de l’abbaye de Saint-Jouin de Marnes daté de « la première année de l’empereur Charles », soit 876 ou 8859. Si l’on opte pour la première hypothèse, ce vicomte pourrait avoir été mis en place par l’empereur Charles le Chauve pour suppléer à l’absence du comte de Poitiers Ramnoux auquel il a retiré l’administration du comté en 866. En revanche, si l’acte date de 885, il s’agirait alors d’une créature de Ramnoux qui retrouve son comté en 877 à la mort de l’empereur et profite des luttes de pouvoir qu’ouvre sa succession pour consolider sa puissance et étendre ses possessions. En 891, on trouve à nouveau un vicomte Gamalfredus – le même ? – parmi les nobiles laic[i] souscrivant l’acte par lequel le futur comte de Poitou Èble Manzer se fait concéder plusieurs alleux en précaire par l’abbaye de Saint-Martin de Tours, dont trois à moins d’une trentaine de kilomètres au sud-est de Thouars10.

ANNEXE 2 : LES PREMIERS VICOMTES POITEVINS SOUS ÈBLE MANZER

  • 11 Fig. 2, no 3
  • 12 M. Garaud, « Les vicomtes du Poitou », p. 437. Cette hypothèse a ensuite été reprise par André Debo (...)
  • 13 J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 78-80.
  • 14 Fig. 2, no 3, 4, 6, 8, 9 et 10.

3Le vicomte Maingaud : c’est le premier vicomte à apparaître aux côtés du comte Èble en 90311. Dans son étude sur les vicomtes poitevins, Marcel Garaud l’avait identifié comme un vicomte d’Aulnay12. Pour Jan Hendrick Prell, qui a repris la question dans sa thèse sur les comtes du Poitou et leur entourage, il s’agirait en réalité d’un vicomte de Poitiers qui pourrait avoir un lien avec un vassal robertien du même nom souscrivant en 900 deux actes aux côtés des vicomtes de Tours et d’Angers13. Il serait même plus juste de faire de cet individu, véritable second du comte, un vicomte du Poitou. Sur les six occurrences que l’on trouve de lui entre 903 et 922, deux le montrent en effet assistant à un plaid comtal, deux autres le signalent parmi les souscripteurs d’actes impliquant directement le comte et les deux dernières le citent dans des actes impliquant l’évêque de Poitiers et l’abbaye de Nouaillé, alors cella de l’abbaye de Saint-Hilaire dont le comte est abbé laïque14.

  • 15 H. Imbert, « Notice sur les vicomtes de Thouars, de la famille de ce nom », Mém. Soc. Antiq. de l’O (...)
  • 16 Fig. 2, no 17.
  • 17 Fig. 2, no 12 et 14.
  • 18 Chartes poitevines, t. III, p. 28, F 016, n. 29.
  • 19 Recueil des actes de Charles II le Chauve, éd. G. Tessier, Paris, 1955, no 91, p. 245.
  • 20 J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 93.

4Le vicomte Aimeri : George Beech a révisé la théorie d’Hugues Imbert qui en faisait un vicomte de Thouars15. Il note en effet que ce vicomte est mentionné comme châtelain de Loudun dans une notice de la pancarte noire de Saint-Martin de Tours datée de 926, au moment même où c’est un certain Savari qui est vicomte de Thouars16. Avoué de l’abbaye de Saint-Maixent alors dirigée par son frère, Adémar, Aimeri pourrait avoir remplacé le vicomte Maingaud dans son rôle de lieutenant du comte. À partir de 924, soit deux ans après la disparition de Maingaud, il figure en effet en première place des souscripteurs de plusieurs chartes émises par des clercs de l’église cathédrale de Poitiers ou en faveur de l’abbaye de Saint-Hilaire17. Les éditeurs des Chartes poitevines antérieures à l’an mil avancent qu’il pourrait même avoir été le gendre du comte Èble Manzer : son épouse s’appelle en effet Aremburge, comme la première femme d’Èble18. Son implantation sur la frontière septentrionale du comté en fait par ailleurs un intermédiaire de premier plan entre Poitevins, moines tourangeaux et Robertiens. Elle pourrait remonter à ses ancêtres puisqu’on trouve en 847 à Doué, aux confins de l’Anjou, un vassus dominicus de Charles le Chauve du nom d’Aimeri19, puis un autre individu homonyme au tournant du Xe siècle dans la viguerie de Loudun20. Notons pour finir qu’à la mort du vicomte Aimeri, vers 933, son héritage passe dans celui des vicomtes de Thouars où on le retrouve après 950.

  • 21 Fig. 2, no 20. À en croire le cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean d’Angély, ce vicomte souscrirait (...)
  • 22 J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 104-106 ; C. Settipani, La noblesse du Midi carolingien (...)
  • 23 « Aldeardis comitissa, filia Cadiloni vicecomitis castri Dodelacii » (Copie du XVIIIe siècle, Média (...)
  • 24 A. Richard, Histoire des comtes…, t. I, p. 78. Guy Devailly ne mentionne malheureusement pas la dat (...)
  • 25 Un vicomte Mainard fait son apparition dans les actes poitevins à partir de 960 sans que l’on puiss (...)
  • 26 P. de La Coste-Messelière, Notes pour servir à l’histoire de Melle : du castrum à la motte féodale (...)

5Le vicomte Cadelon : La première mention fiable d’un vicomte Cadelon remonte à 928 où ce venerabil[is] vi[r] apparaît propriétaire d’un alleu dans la viguerie de Melle : tout porte à croire qu’il s’agit du successeur du vicomte de Melle qui disparaît des actes en 92521. La prééminence apparente de ce vicomte, que l’on retrouve six fois sur les huit mentions de vicomtes relevées entre 937 et 947, tient à la disparition des vicomtes Aimeri et Savari mais se trouve aussi être un effet de source : cinq de ces actes proviennent du fonds de l’abbaye de Saint-Cyprien dont la famille de sa seconde femme, Sénégonde, est l’un des plus éminents patrons22. À l’époque de Cadelon, le siège de sa vicomté glisse insensiblement vers l’Aunis. Le titre de vicecom[es] castri Dodelacii (vicomte du château d’Aulnay) n’apparaît toutefois qu’en 988 du temps de son fils homonyme23. Ce transfert du siège vicomtal s’intègre sans doute dans le remodelage administratif et militaire du comté entrepris par Guillaume Tête d’Étoupe qui aurait également institué un vicomte à Brosse, dans le Berry, pour surveiller les voies venant de Bourges et de Clermont24, ainsi qu’un vicomte en Saintonge25. Pierre de la Coste-Messelière, qui parle de « double vicomté » à propos de Melle et d’Aulnay, suppose que « la position avancée du castrum d’Aunay, situé dans le pagus de Brioux, sur la limite même de la Saintonge, a, par suite de la pénétration poitevine dans cette région disputée, prévalu vers 925 sur celle, plus forte mais plus en retrait, du castrum de Melle26 ».

  • 27 K.-F. Werner, Enquête sur les premiers temps du principat français. Untersuchung zur Frühzeit des f (...)
  • 28 Dans un acte de donation en faveur de l’abbaye de Saint-Cyprien daté de 915, une certaine Fausburgi (...)

6Le vicomte Adrald : ce vicomte, qui apparaît une seule fois dans les sources poitevines en 936, est généralement identifié comme le premier titulaire de l’office vicomtal de Châtellerault à qui il aurait donné son nom (Castellum Adraldi). K.-F. Werner a avancé qu’il pourrait être apparenté à la famille des Hardradus/Atton, originaire de Touraine, qui détient la fonction de vicecomes à Tours à la fin du IXe siècle27. La disparition d’un vicomte Atton à Tours coïncide effectivement avec l’apparition d’un vicomte de ce nom à Melle. Laissant ensuite ce dernier lieu à Cadelon, la lignée se serait vue confier le commandement du Châtelleraudais qui jouxte ses terres du sud de la Touraine. J.H. Prell note toutefois une autre origine possible de ce lignage, le Berry28.

ANNEXE 3 : VICOMTES ET VIGUIERS

  • 29 W. Sickel et K.-F. Werner récusent ainsi toute accession de viguiers au titre vicomtal (W. Sickel, (...)
  • 30 Ademari Cabannensis, III, 23, 43.
  • 31 M. Garaud, « Les circonscriptions administratives du comté du Poitou et les auxiliaires du comte au (...)
  • 32 Cartulaire de l’abbaye royale de Saint-Jean d’Angély, éd. G. Musset, AHSA, t. XXX, Paris, 1901, no  (...)

7La question des relations entre viguiers et vicomtes a fait couler beaucoup d’encre, certains recherchant dans les premiers une origine possible des seconds, d’autres postulant au contraire un clivage hermétique entre les deux groupes29. En Poitou comme en Charente, l’implantation des vicomtes semble obéir davantage à une logique militaire qu’à une logique administrative : le chroniqueur Adémar de Chabannes note ainsi que c’est dans une forteresse nouvellement construite contre les Normands, Marcillac, que le comte d’Angoulême Vulgrin Ier établit à la fin du IXe siècle le premier vicomte de la région qui se trouve être son gendre30. L’examen du dense maillage administratif du comté poitevin ne laisse quant à lui apparaître aucune correspondance systématique entre l’étendue des vigueries et la création des vicomtés : les vigueries de Thouars et de Melle comprennent certes respectivement vingt-deux et trente-et-une villae, mais celle d’Aulnay, qui se substitue à Melle comme siège vicomtal, n’en compte que sept et celle de Châtellerault, quatre31. Si l’on ne peut néanmoins écarter toute hypothèse de liens entre vicomtes et viguiers dans les premiers temps de l’institution, il n’y a plus de confusion possible dès le milieu du Xe siècle. Par conséquent, la mention en 1091 d’un certain Ramnoux, vicecomes, vicarius Archiaci, en Charente, est vraisemblablement une erreur imputable au scribe de l’abbaye de Saint-Jean d’Angély32.

ANNEXE 4 : LA POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA VICOMTESSE AUDÉARDE DE THOUARS

  • 33 La fondation de l’abbaye de Maillezais, p. 38. Voir également Élisabeth Carpentier, « Un couple tum (...)
  • 34 Chronique de Saint-Maixent, éd. J. Verdon, Paris, 1979, p. 104-105.
  • 35 Recueil des actes de Lothaire et de Louis V (954-987), éd. L. Halphen et F. Lot, no LXII, p. 145-14 (...)
  • 36 Copie du XVIIIe siècle, Médiathèque de Poitiers, coll. Dom Fonteneau, t. XXVI, p. 143-144. Audéarde (...)
  • 37 Saint-Maixent, no LVI, p. 71-72.
  • 38 R. Grand, « Une charte inédite du Xe siècle. Donation à Saint-Géraud d’Aurillac par Aldegarde, comt (...)

8Dans le couple que forme pour la seconde moitié du Xe siècle le vicomte de Thouars Herbert et Audéarde, fille du vicomte d’Aulnay, la répartition des rôles est tout à fait conforme à ce que note Georges Pon à propos du couple comtal contemporain, Guillaume Fier-à-Bras et Emma de Blois : « tandis que l’homme combat dans le siècle, la femme se tient sur le front du sacré avec les cohortes de moines qu’elle a réunies ainsi que les reliques de saints33 ». Audéarde, qualifiée de vicecomitissa par le scribe de la Chronique de Saint-Maixent lorsqu’il évoque vers 1140 les liens du lignage thouarsais avec son abbaye34, mais qui porte à la fin de sa vie le titre de comitissa, après son remariage avec le comte d’Angoulême, met en effet en œuvre une politique religieuse très ambitieuse. En 973 ou 975, elle s’engage avec son époux à léguer le bénéfice qu’ils reçoivent du comte d’Anjou à l’abbaye de Saint-Jean de Bonneval qu’ils viennent de fonder près du château de Thouars35. Après la mort d’Herbert, elle fait construire une église à Airvault in Toarcensi [pago] sur un bénéfice important, sans doute reçu en dot36. Elle fait ensuite don de ce monasterium à l’abbaye de Saint-Géraud d’Aurillac, patronnée par les comtes d’Angoulême, en même temps qu’elle lui concède le monastère de Saint-Jean de Bonneval, l’église de Saint-Médard de Thouars, le monastère de Saint-Liguaire, qu’elle est toutefois obligée de restituer quelque temps après à l’abbaye de Saint-Maixent où son premier mari a élu sépulture37, et l’église de Saint-Caprais près de Niort38.

ANNEXE 5 : LES VICOMTES POITEVINS DANS LE CONVENTUM

  • 39 J. Martindale, Status, Authority and Regional Power. Aquitaine and France, 9th to 12th Centuries, A (...)
  • 40 D. Barthélémy, « Autour d’un récit de pactes (Conventum Hugonis) : la seigneurie châtelaine et le f (...)
  • 41 Le Conventum (vers 1030) : un précurseur aquitain des premières épopées ?, éd. G. Beech, trad. Y. C (...)
  • 42 Ibid., p. 124.
  • 43 Saint-Hilaire, t. I, LIII, p. 62-63.

9La nature de ce curieux récit anonyme, sans titre, rédigé sans doute en Aquitaine vers 1028 dans un latin courant influencé par la langue vernaculaire, a fait couler beaucoup d’encre. Les historiens ont fait de ce récit des démêlés d’Hugues de Lusignan et de son seigneur, le duc d’Aquitaine Guillaume le Grand, tantôt une convenentia39 ou un « récit de pactes40 », tantôt un précurseur aquitain des chansons de geste sur les vassaux maltraités41. Quoiqu’il en soit, le Conventum, au parti pris favorable au seigneur de Lusignan, s’ancre résolument dans la réalité historique des années 1020. Il s’ouvre ainsi sur la mention de la mort du vicomte Boson de Châtellerault et la promesse faite par le duc à Hugues de lui confier en commendatio l’honor de Boson. Il s’agit vraisemblablement des bénéfices qui accompagnent l’office vicomtal plutôt que de celui-ci. Par le jeu des concessions territoriales, Guillaume le Grand, qui ne peut plus arguer de sa seule potestas pour se faire obéir de ses officiers vicomtaux, reste en effet suffisamment influent pour orchestrer la concurrence châtelaine au sein de sa principauté. Il intervient également dans les stratégies matrimoniales de ses vassaux, attisant au besoin leur rivalité pour écarter les alliances qui pourraient s’avérer dangereuses pour son autorité. Quand Hugues de Lusignan convient avec le vicomte de Thouars d’épouser la fille de celui-ci pour récupérer une de ses terres, le duc y met son veto tout en convoquant le vicomte de Thouars à un plaid où il lui propose un marché : il ne donnera pas l’honneur et la femme du seigneur de Parthenay à Hugues comme il en avait menacé le vicomte parce qu’il ne lui était pas fidèle (quia non es mihi fidelis), si celui-ci renonce de son côté à donner sa fille en mariage au seigneur de Lusignan42. Dans cette chronique de la féodalité, les vicomtes ne sont plus que des fidèles dont le titre sert de moyen d’identification et de marqueur social. Le scribe n’hésite pas d’ailleurs à abandonner la titulature vicomtale une fois le personnage clairement identifié. Ce glissement irréversible vers la seule sphère de la fidélité transparaît également dans les chartes. En 991, lorsque le duc d’Aquitaine s’adresse à tous ses évêques, ses abbés, ses comtes et ses officiers pour leur confirmer l’immunité de l’abbaye de Nouaillé, il ne cite pas les vicomtes qui sont en revanche les seuls à souscrire l’acte après lui43.

ANNEXE 6 : LA TRANSMISSION HÉRÉDITAIRE DE L’OFFICE VICOMTAL ET L’APPARITION DU VIAGE DANS LA FAMILLE THOUARSAISE

  • 44 Tel est le cas des vicomtes de Thouars Aimeri et Savari dans les années 990 où Savari a pu, en outr (...)
  • 45 L’Historia Sancti Florentii Salmurensis indique qu’il n’a pas de descendant en 994 (Chroniques des (...)
  • 46 Le fils de la seconde femme d’Aimeri, Milesende, porte vers 1010 le titre de miles qui n’est pas à (...)
  • 47 Fig. 5.
  • 48 Saint-Jouin, p. 33.

10Si la charge vicomtale glisse dès le Xe siècle dans le patrimoine des officiers qui la reçoivent, sa transmission héréditaire n’est pas pour autant acquise. En témoignent les apparitions simultanées d’un père et de son fils ou de deux frères portant le titre de vicomte au moment des successions44. Notons à cet égard que la pratique du viage (succession de frère en frère) par le lignage thouarsais à partir du XIe siècle n’entraîne ni de confusion des rôles, ni l’adoption généralisée de la titulature par tous les membres de la fratrie : seul le détenteur en titre de la vicomté continue d’être désigné comme vicomte. Il est difficile d’établir avec certitude les prémices de cet usage successoral qui apparaît à l’occasion de la succession du vicomte Aimeri vers 997. L’influence du droit breton qui connaît la succession de frère en frère – et n’oublions pas qu’Aimeri est mentionné comme comte de Nantes en 992 –, et surtout les avantages de cette pratique semblent avoir transformé un concours de circonstances en usage normalisé. À la mort d’Aimeri, dont la première union est restée stérile45, les fils que lui a donnés sa seconde épouse sont en effet en très bas âge, et vraisemblablement sans protecteur car cette seconde union est hypogamique46. Il n’a pas dû être difficile de les écarter pour leurs oncles paternels, seigneurs d’âge mûr et surtout parents par alliance du comte d’Angoulême avec qui s’est remariée leur mère47. Le rapport de force intra-familial est incontestablement susceptible d’influer sur le système successoral. Au XIIe siècle, Aimeri V, fils d’un frère cadet, parvient ainsi, après avoir épousé la fille du célèbre duc Guillaume le Troubadour, à évincer provisoirement son cousin. Néanmoins, l’institutionnalisation du viage tend à faire apparaître les entorses à cette pratique comme des accidents de la succession : faute d’héritier, le vicomte Aimeri est ainsi contraint en 1139 d’« adopter » son neveu (cognatus meus quem mihi in heredem adoptaveram)48.

ANNEXE 7 : LES VICECOMITISSAE

  • 49 La Fondation de l’abbaye de Maillezais, p. 102-103.
  • 50 A. Richard, Histoire des comtes…, t. I, p. 473.

11Rares sont les vicomtesses croisées au détour des chartes. Si les femmes des vicomtes sont parfois mentionnées, ce n’est qu’exceptionnellement qu’elles portent dans les actes la titulature vicomtale qui reflète avant tout leur extraction et la capacité à agir seule qui en découle. Dans les sources narratives, leur identité, encore plus fuyante, obéit à des stéréotypes. On prête ainsi à deux reprises à des comtes de Poitiers une liaison avec des vicomtesses. Selon le moine Pierre de Maillezais, Guillaume Fier-à-Bras commet l’adultère avec une vicomtesse de Thouars à la fin du Xe siècle, provoquant la fureur de sa femme, la comtesse Emma qui, au hasard d’une rencontre avec sa rivale, se rue sur elle, la jette à bas de son cheval avant de l’abandonner toute la nuit aux hommes de son escorte qui, après avoir abusé d’elle, la chassent à coup de pied au petit matin49. Au début du XIIe siècle, le célèbre Guillaume le Troubadour s’éprend quant à lui violemment de la vicomtesse de Châtellerault dont il fait peindre le portrait sur son bouclier50.

ANNEXE 8 : LES CONSUETUDINES

  • 51 Dédicace de l’église de La Chaize-le-Vicomte, Bas-Poitou, no XV, p. 20-23.
  • 52 Saint-Jean d’Angély, no CIX, p. 138-139.
  • 53 Saint-Aubin, no CCXXVI, p. 270-271.

12La dissémination et la diffusion des consuetudines au XIe siècle brouillent la légitimité originelle de ces droits exigés par les vicomtes au nom de la potestas et attisent par conséquent les contestations, surtout que se multiplient parallèlement les exactions des officiers vicomtaux. Les vicomtes s’entourent en effet d’une ministérialité à laquelle les consuetudines sont concédées en fief. Cette organisation est particulièrement aboutie dans le cas de la maison de Thouars qui compte en 1099 un sénéchal à Thouars, un panetier, des receveurs de la maltôte (impôt sur les transactions), de la venda, du ban, de péages en divers lieux, un chambrier, un bouteiller, un prévôt, un forestier51. L’administration des vicomtes de Châtellerault ou d’Aulnay semble en comparaison loin d’être aussi développée et sophistiquée, même si l’on trouve en 1090 un dapifer d’Aulnay52. Cette rationalisation de l’administration seigneuriale, qui gagne en efficacité autant qu’en visibilité, s’accompagne de conflits de juridiction et de dénonciations d’abus de pouvoir ou de mauvaises coutumes. Dans la seconde moitié du XIe siècle, le procurator des moines de Saint-Aubin d’Angers porte ainsi plainte devant le vicomte de Thouars et sa cour pour dénoncer une coutume injuste levée à titre d’amende sur un paysan de l’abbaye par le vicaire du vicomte. Celui-ci donne raison au plaignant quia non habent prepositus vel vicarius consuetudinem in terra monachorum nisi pro quatuor forsfactis (sic), id est pro sanguine facto, pro furto, pro rapto mulieris, pro incendio. De même est déclarée injuste la coutume du tercium exigée par le prévôt et le vicaire de Thouars des hommes de l’abbaye en cas de restitution d’objets volés ou perdus, lointaine réminiscence du fredus (tiers des amendes) que les vicaires carolingiens étaient chargés de collecter pour le roi53.

ANNEXE 9 : LA CHAIZE-LE-VICOMTE

  • 54 Bas-Poitou, Fragmentum libri de fundatione, p. 4.
  • 55 Ibid., no I, p. 8-9.
  • 56 C. Andrault-Schmitt, « La Chaize-le-Vicomte : église Saint-Nicolas », Congrès de Vendée, Paris, 199 (...)
  • 57 Bas-Poitou, no II, p. 9-11.

13Le dossier de La Chaize-le-Vicomte illustre à merveille le processus d’implantation de la maison vicomtale thouarsaise en Bas-Poitou, en marge de son berceau d’origine. Le lieu est une entière création des vicomtes comme l’indique le toponyme. C’est le vicomte Aimeri (c. 1047-1093) qui, le premier, confie à un certain Ingelbert la construction d’un château dans ce lieu encore vierge où n’existe qu’une casa servant sans doute à la chasse54. Lui qui fait ensuite appel à un clerc du nom de Jean pour édifier une première église castrale tout en se chargeant d’exiger, sous une forme à peine voilée de menaces à en croire les moines de Saint-Florent de Saumur, un précieux missel enluminé pour la doter55. Lui encore qui pourrait avoir recouru aux services des artistes qui ont œuvré pour le duc Gui-Geoffroi au monastère de Montierneuf de Poitiers, autre opération de prestige de cette époque, pour sculpter les chapiteaux d’une seconde église consacrée à Saint-Nicolas56. Lui enfin qui établit lors de la constitution du castellum et de la paroisse de La Chaize que tous ceux qui viendront habiter la châtellenie (castellaria) seront paroissiens de l’église castrale et verseront au desservant la dîme qu’ils versaient ordinairement au vicomte, mais devront aussi se rendre à la guerre sous la conduite du prévôt des moines et garder le château en cas de conflit57.

Sources :
Cartulaire de l'abbaye de Redon, éd. A. de CURSON, Paris, 1863.
Cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, éd. L. REDET, Arch. Hist. Poitou, t. 111, Poitiers, 1877.
Cartulaire de l'abbaye royale de Saint-Jean d'Angély, éd. G. MUSSET, Arch. Hist. Saintonge et Aunis, t. XXX, Paris, 1901.
Chartes de l'abbaye de Nouaillé de 678 à 1200, éd. P. de MONSABERT, Arch. Hist. Poitou, t. XLIX, Poitiers, 1936.
Chartes poitevines, t. I antérieures à 900, t. Il de 900 à 925, t. Ill de 925 à 950, éd. É. CARPENTIER, Y. CHAUVIN, R. FAVREAU, G. PON, Poitiers, CÉSCM, 1989, 1995 et 1999.
Chartes poitevines de l 'abbaye de Saint-Florent près Saumur (de 833 à 1160 environ), éd. P. MARCHEGAY, Arch. Hist. Poitou, ll, Poitiers, 1873.
Chartularium Sancti Jovini, éd. Ch. GRANDMAISON, Mém. Soc. Stat. des Deux-Sèvres, t. XVII, Niort, 1854.
Documents pour l 'histoire de l 'église Saint-Hilaire de Poitiers, publiés par L. REDET, Mém. Soc. Antiq. de l'Ouest, Ie série, t. XIV, Poitiers, 1847.
Layettes du Trésor des Chartes, éd. A. TEULET, J. de LABORDE et É. BERGER, Paris, 1863-1909.
Recueil des actes de Charles II le Chauve, éd. G. TESSIER, Paris, 1955.
Recueil des actes de Pépin I et Pépin II, rois d'Aquitaine, éd. L. LEVILLAIN, Paris, 1926.

D'après André Debord, La société laïque dans les pays de la Charente (Xe-XIIe siècles), Paris, 1984, et Christian Settipani, La noblesse du Midi caroligien...
Fig. 3 Tableau de filiation des vicomtes de Châtellerault (Xe-XIe siècle)

D'après Christian SETTIPANI, La noblesse du Midi caroligien. Étude sur quelques grandes familles d'Aquitaine et de Languedoc du IXe au XIe siècle, Oxford, 2004
Fig. 4 Tableau de filiation des vicomtes d’Aulnay (Xe-XIe siècle)

Fig. 5 Tableau de filiation des vicomtes de Thouars (Xe-XIIe siècle)

Carte 2. Implantation et influence des vicomtes de Thouars (XIIe siècle)

Notes

1 Fig. 1, no 1.

2 Fig. 1, no 2 et 3. La mention d’un comitat[us] Toarcinse en 913, rapportée par une copie moderne, résulte sans doute quant à elle d’une erreur de copiste en lieu et place de vicecomitatus (fig. 1, no 4).

3 Jean-Pierre Brunterc’h, notant l’existence d’un comte d’Herbauge et de Nantes entre 841 et 843, y voit par exemple un effet de l’extension de l’office du comte de Nantes (L’extension du ressort politique et religieux du Nantais au sud de la Loire : essai sur les origines de la dislocation du « pagus » d’Herbauge (IXe siècle-987), thèse de 3e cycle, Université Paris IV, 1981, p. 137-139 [dactyl.]).

4 A. Richard, Histoire des comtes du Poitou, tome I, Paris, 1903, p. 9-10.

5 Dans son article sur les origines de la famille vicomtale thouarsaise, George Beech est de fait enclin à entendre le terme de comitatus au sens figuré, en en faisant un synonyme de pagus ou de région (« The Origins of the Family of the Viscounts of Thouars », Études de Civilisation médiévale (IXe-XIIe siècles). Mélanges offerts à E.-R. Labande, Poitiers, 1974, p. 26).

6 A. Richard, Histoire des comtes…, p. 22-23, qui cite les Annales de Saint-Bertin, p. 87, et les Annales Lemovicenses, MGH SS, II, p. 251.

7 M. Garaud, Les châtelains du Poitou et l’avènement du régime féodal, Mém. Soc. Antiq. de l’Ouest, 4e série, t. VIII, Poitiers, 1964, p. 6, n. 14.

8 Fig. 1, no 1 et 6.

9 Voir Chartes poitevines, éd. É. Carpentier, Y. Chauvin, R. Favreau, G. Pon, t. I, Poitiers, 1989, p. 125, D 026.

10 Fig. 2, no 2.

11 Fig. 2, no 3

12 M. Garaud, « Les vicomtes du Poitou », p. 437. Cette hypothèse a ensuite été reprise par André Debord (La société laïque dans les pays de la Charente, Xe-XIIIe siècle, Paris, 1984, p. 58, n. 213).

13 J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 78-80.

14 Fig. 2, no 3, 4, 6, 8, 9 et 10.

15 H. Imbert, « Notice sur les vicomtes de Thouars, de la famille de ce nom », Mém. Soc. Antiq. de l’Ouest, t. XXIX, 1864, p. 322 ; G. Beech, « the Origins of the family of the viscounts of Thouars », Etudes de Civilisation médiévale (IXe–XIIe siècles). Mélanges offerts à E.-R. Labande, Poitiers, 1974, p. 28.

16 Fig. 2, no 17.

17 Fig. 2, no 12 et 14.

18 Chartes poitevines, t. III, p. 28, F 016, n. 29.

19 Recueil des actes de Charles II le Chauve, éd. G. Tessier, Paris, 1955, no 91, p. 245.

20 J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 93.

21 Fig. 2, no 20. À en croire le cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean d’Angély, ce vicomte souscrirait déjà en 927 aux côtés d’un vicomte Mainard un acte de donation en faveur de cette abbaye à propos d’une terre située dans les environs immédiats de Melle (fig. 2, no 19). La datation de cet acte est néanmoins très douteuse. Il faut sans doute la repousser à la seconde moitié du Xe siècle car ce n’est qu’à partir de 960 qu’un vicomte Mainard fait régulièrement son apparition dans les sources régionales.

22 J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 104-106 ; C. Settipani, La noblesse du Midi carolingien. Études sur quelques grandes familles d’Aquitaine et de Languedoc du IXe au XIe siècle, Oxford, 2004, p. 284-285.

23 « Aldeardis comitissa, filia Cadiloni vicecomitis castri Dodelacii » (Copie du XVIIIe siècle, Médiathèque de Poitiers, coll. Dom Fonteneau, t. XXVI, p. 143-144).

24 A. Richard, Histoire des comtes…, t. I, p. 78. Guy Devailly ne mentionne malheureusement pas la date d’apparition des vicomtes de Brosse dans sa monographie, Le Berry du Xe au milieu du XIIIe siècle. Étude politique, religieuse, sociale et économique, Paris, 1973.

25 Un vicomte Mainard fait son apparition dans les actes poitevins à partir de 960 sans que l’on puisse déterminer précisément son ressort (J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 109-110).

26 P. de La Coste-Messelière, Notes pour servir à l’histoire de Melle : du castrum à la motte féodale et au château du vicomte aux châtelains et aux seigneurs, Poitiers, Soc. des Antiq. de l’Ouest, 1957, p. 19. Marcel Garaud note lui aussi que la mention chez Adémar de Chabannes pour l’année 994 d’une vicomté de Melle (vicecomitatum Mellensem) ne correspond pas à la réalité historique (« Les vicomtes… », p. 444).

27 K.-F. Werner, Enquête sur les premiers temps du principat français. Untersuchung zur Frühzeit des franzözischen Fürstentums (9.-10. Jahrhundert), Ostfildern, Jan Thorbecke Verlag, 2004, p. 148-150.

28 Dans un acte de donation en faveur de l’abbaye de Saint-Cyprien daté de 915, une certaine Fausburgis offre en effet aux moines une partie de son alleu de Targé dans le Châtelleraudais en présence d’Ardrad et d’Hecfrid qui « alibi in pago Biturico, vicaria Aunciaco, villa Malbringe, retinuerunt de alodibus et de manicipibus partes suas » (Saint-Cyprien, no 270, cité par J. H. Prell, Graf, Vizegrafen und Adel…, p. 96).

29 W. Sickel et K.-F. Werner récusent ainsi toute accession de viguiers au titre vicomtal (W. Sickel, Der Fränkische Vicecomitat, p. 134 et ss., et Werner, Enquêtes…, p. 169).

30 Ademari Cabannensis, III, 23, 43.

31 M. Garaud, « Les circonscriptions administratives du comté du Poitou et les auxiliaires du comte au Xe siècle », Le Moyen Âge, t. LIX, 1953, p. 19 et 61.

32 Cartulaire de l’abbaye royale de Saint-Jean d’Angély, éd. G. Musset, AHSA, t. XXX, Paris, 1901, no 266, p. 326.

33 La fondation de l’abbaye de Maillezais, p. 38. Voir également Élisabeth Carpentier, « Un couple tumultueux en Poitou à la fin du Xe siècle : Guillaume de Poitiers et Emma de Blois », dans M. Rouche (dir.), Mariage et sexualité au Moyen Âge, accord ou crise ?, Paris, 2000, p. 203-215.

34 Chronique de Saint-Maixent, éd. J. Verdon, Paris, 1979, p. 104-105.

35 Recueil des actes de Lothaire et de Louis V (954-987), éd. L. Halphen et F. Lot, no LXII, p. 145-149. L’authenticité de ce diplôme pose problème car les éditeurs soulignent que ses caractères divergent presqu’en tous points des usages suivis à la chancellerie de Lothaire. Néanmoins, les faits et les personnages mentionnés correspondent à la réalité historique. Il pourrait donc s’agir soit d’un acte refait vers le XIe siècle, soit d’un acte rédigé à Bonneval et ratifié ensuite par la chancellerie.

36 Copie du XVIIIe siècle, Médiathèque de Poitiers, coll. Dom Fonteneau, t. XXVI, p. 143-144. Audéarde précise que quiconque tenterait de s’emparer de ce bénéfice serait soumis à une amende de mille marcs d’argent, ce qui donne une idée de l’importance de la fondation.

37 Saint-Maixent, no LVI, p. 71-72.

38 R. Grand, « Une charte inédite du Xe siècle. Donation à Saint-Géraud d’Aurillac par Aldegarde, comtesse douairière d’Angoulême, de divers monastères, églises et bienfonds, sis en Poitou, dans les « pays » de Thouars et de Niort (avril 988) », Le Moyen Âge, Bruxelles, t. LIII, 4e série, t. II, 1947, p. 258-260.

39 J. Martindale, Status, Authority and Regional Power. Aquitaine and France, 9th to 12th Centuries, Aldershot, 1997, parties VII à VIII ; P. Bourgain, M.-C. Hubert, Le latin médiéval, Turnhout, 2005 (L’atelier du médiéviste, no 10), p. 185-191.

40 D. Barthélémy, « Autour d’un récit de pactes (Conventum Hugonis) : la seigneurie châtelaine et le féodalisme en France au XIe siècle », Il Feudalismo nell’alto medioevo, Settimane di studio del centro italiano di studi sull’alto medioevo, XLVII, 8-12 avril 1999, Spolète, 2000, p. 447-489 ; S. D. White, « Stratégie rhétorique dans la Conventio de Hugues de Lusignan », Mélanges offerts à Georges Duby, t. II, Aix-en-Provence, 1992, p. 147-157.

41 Le Conventum (vers 1030) : un précurseur aquitain des premières épopées ?, éd. G. Beech, trad. Y. Chauvin, G. Pon, Genève, 1995.

42 Ibid., p. 124.

43 Saint-Hilaire, t. I, LIII, p. 62-63.

44 Tel est le cas des vicomtes de Thouars Aimeri et Savari dans les années 990 où Savari a pu, en outre, être amené à remplacer son frère, accaparé par le conflit de succession breton (Saint-Cyprien, no 89, p. 75 et no 163, p. 108) ; des vicomtes d’Aulnay Cadelon et de son frère Èble vers 966, après la mort de leur père survenue vers 964 (ibid., no 464), puis en 1029 de Cadelon et de son fils Guillaume (Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, éd. A. Bruel, Paris, 1888, t. IV, no 2816, p. 19-20) ; du vicomte Hugues de Châtellerault et de son frère Egfroi en 1045 (Saint-Cyprien, no 413, p. 265), et enfin du vicomte Hugues et de son fils Boson en 1064 (Cartulaire de l’abbaye de Noyers, éd. C. Chevalier, Mém. Soc. Archéol. de Tour., t. XXII, Tours, 1872, no 34, p. 39).

45 L’Historia Sancti Florentii Salmurensis indique qu’il n’a pas de descendant en 994 (Chroniques des églises d’Anjou, p. 259).

46 Le fils de la seconde femme d’Aimeri, Milesende, porte vers 1010 le titre de miles qui n’est pas à cette époque valorisant (Le Cartulaire de Bourgueil, t. II, B 10).

47 Fig. 5.

48 Saint-Jouin, p. 33.

49 La Fondation de l’abbaye de Maillezais, p. 102-103.

50 A. Richard, Histoire des comtes…, t. I, p. 473.

51 Dédicace de l’église de La Chaize-le-Vicomte, Bas-Poitou, no XV, p. 20-23.

52 Saint-Jean d’Angély, no CIX, p. 138-139.

53 Saint-Aubin, no CCXXVI, p. 270-271.

54 Bas-Poitou, Fragmentum libri de fundatione, p. 4.

55 Ibid., no I, p. 8-9.

56 C. Andrault-Schmitt, « La Chaize-le-Vicomte : église Saint-Nicolas », Congrès de Vendée, Paris, 1997, p. 45-57.

57 Bas-Poitou, no II, p. 9-11.

Table des illustrations

URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 480k
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 600k
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 648k
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 648k
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 604k
Crédits Sources :Cartulaire de l'abbaye de Redon, éd. A. de CURSON, Paris, 1863.Cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, éd. L. REDET, Arch. Hist. Poitou, t. 111, Poitiers, 1877.Cartulaire de l'abbaye royale de Saint-Jean d'Angély, éd. G. MUSSET, Arch. Hist. Saintonge et Aunis, t. XXX, Paris, 1901.Chartes de l'abbaye de Nouaillé de 678 à 1200, éd. P. de MONSABERT, Arch. Hist. Poitou, t. XLIX, Poitiers, 1936.Chartes poitevines, t. I antérieures à 900, t. Il de 900 à 925, t. Ill de 925 à 950, éd. É. CARPENTIER, Y. CHAUVIN, R. FAVREAU, G. PON, Poitiers, CÉSCM, 1989, 1995 et 1999.Chartes poitevines de l 'abbaye de Saint-Florent près Saumur (de 833 à 1160 environ), éd. P. MARCHEGAY, Arch. Hist. Poitou, ll, Poitiers, 1873.Chartularium Sancti Jovini, éd. Ch. GRANDMAISON, Mém. Soc. Stat. des Deux-Sèvres, t. XVII, Niort, 1854.Documents pour l 'histoire de l 'église Saint-Hilaire de Poitiers, publiés par L. REDET, Mém. Soc. Antiq. de l'Ouest, Ie série, t. XIV, Poitiers, 1847.Layettes du Trésor des Chartes, éd. A. TEULET, J. de LABORDE et É. BERGER, Paris, 1863-1909.Recueil des actes de Charles II le Chauve, éd. G. TESSIER, Paris, 1955.Recueil des actes de Pépin I et Pépin II, rois d'Aquitaine, éd. L. LEVILLAIN, Paris, 1926.
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 144k
Légende D'après André Debord, La société laïque dans les pays de la Charente (Xe-XIIe siècles), Paris, 1984, et Christian Settipani, La noblesse du Midi caroligien...Fig. 3 Tableau de filiation des vicomtes de Châtellerault (Xe-XIe siècle)
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 136k
Légende D'après Christian SETTIPANI, La noblesse du Midi caroligien. Étude sur quelques grandes familles d'Aquitaine et de Languedoc du IXe au XIe siècle, Oxford, 2004Fig. 4 Tableau de filiation des vicomtes d’Aulnay (Xe-XIe siècle)
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 96k
Légende Fig. 5 Tableau de filiation des vicomtes de Thouars (Xe-XIIe siècle)
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 240k
Légende Carte 2. Implantation et influence des vicomtes de Thouars (XIIe siècle)
URL http://books.openedition.org/pumi/docannexe/image/11052/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 254k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search