Chapitre 4. La réduction des méfaits : principes et pratiques

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Chapitre 4. La réduction des méfaits : principes et pratiques

p. 69-94

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1Depuis les années 1980, l’approche de la réduction des méfaits1 s’impose comme nouvelle façon de voir et de faire en santé publique et en toxicomanie, ayant trouvé dès l’origine un écho favorable auprès d’un grand nombre d’intervenants de ces secteurs. L’attrait pour la réduction des méfaits rappelle l’enthousiasme suscité par le courant de la promotion de la santé et l’idée d’une prévention renouvelée par la prise en compte des facteurs de protection et la capacité, individuelle et collective, d’agir sur les déterminants de la santé.

2La réduction des méfaits est apparue à la suite de la rencontre entre les problématiques du sida et de la toxicomanie. Cette crise sociosanitaire crée alors les conditions d’une convergence de pratiques novatrices, anciennes et nouvelles, se distinguant des pratiques traditionnelles inspirées par le prohibitionnisme et l’abstinence. Pour l’essentiel, la réduction des méfaits repose sur la reconnaissance que l’usage des drogues, illicites ou lici

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1 La réduction des méfaits est diversement désignée comme approche, courant, modèle, philosophie ou politique, dépendamment du point de vue adopté quant à son importance et à sa portée.

2 Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, les UDI des deux sexes sont le groupe le plus touché par le sida après la population homosexuelle masculine.

3 Les responsables québécois de santé publique ont adopté le terme « services » pour désigner cette pratique de réduction des méfaits, conservant l’appellation « site » pour désigner l’endroit où l’on s’injecte dans le corps.

4 L’élection du gouvernement Obama, si elle ne s’est pas traduite par un changement de cap spectaculaire à ce chapitre, a tout de même permis d’évoluer vers une ouverture à la remise en question des politiques traditionnelles et au développement d’approches nouvelles.

5 Le Centre québécois de coordination sur le sida (CQCS), en 1994 ; l’assemblée générale de l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec (AITQ), en 1995 ; le regroupement des centres de réadaptation Alternatives, Domrémy et Préfontaine (actuel Centre de réadaptation en dépendance de Montréal), également en 1995. En 1996, le Comité permanent de lutte à la toxicomanie (CPLT) fait la recommandation au gouvernement du Québec d’adopter la réduction des méfaits comme approche valable.

6 On rencontre même aujourd’hui des applications de l’approche dans des secteurs d’intervention comme la violence conjugale et les mutilations sexuelles faites aux femmes. Voir à ce sujet : Massé et Mondou, 2013.

7 A ne pas confondre avec les groupes d’entraide de type AA ou NA qui n’ont pas de visées de défense des droits et mettent de l’avant une démarche d’empowerment au service d’un maintien de l’abstinence.

8 Les opioïdes désignent l’ensemble des substances dites « narcotiques » reconnues pour leur puissant effet antidouleur et leur fort potentiel de dépendance physique. On distingue les opioïdes d’origine naturelle ou opiacés, dérivés du pavot somnifère (opium, morphine, héroïne, codéine, hydromorphone, oxycodone) et les opioïdes synthétiques (méthadone, mépéridine, fentanyl).

9 La poursuite de SALOME (Study to Assess Longer-term Opioid Medication Effectiveness) est cependant mise en péril depuis 2013 par le refus de Santé Canada de prolonger l’entente de dérogation pour l’utilisation d’opiacés.

10 Des études indiquent que tout est question d’équilibre en regard des politiques de contrôle, le prohibitionnisme strict associé au marché noir de même que la libre circulation assortie de promotion publicitaire étant les deux modèles générant le plus de coûts sociaux et de santé (voir : Carter et Macpherson, 2013).

11 Par exemple : CACTUS, Spectre de rue et Dopamine, à Montréal ; Point de Repères, à Québec ; Pact de rue en Montérégie.

12 La naloxone est une molécule antagoniste des opioïdes, utilisée comme antidote lors de surdoses, selon une procédure aussi simple que l’épipen dans les crises d’allergie.

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Ce livre est cité par

Morvannou, Adèle. Monson, Eva. Savard, Annie-Claude. Kairouz, Sylvia. Roy, Élise. Dufour, Magali. (2020) “It did not apply to me”: poker players’ perspectives of prevention messages. Canadian Journal of Public Health, 111. DOI: 10.17269/s41997-019-00283-4
Megherbi-Moulay, Omar. Igier, Valérie. Julian, Bénédicte. Franchitto, Nicolas. Sordes, Florence. (2022) Alcohol Use in Older Adults: A Systematic Review of Biopsychosocial Factors, Screening Tools, and Treatment Options. International Journal of Mental Health and Addiction. DOI: 10.1007/s11469-022-00974-z

Prévention des toxicomanies

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Référence numérique du chapitre

Brisson, P. (2014). Chapitre 4. La réduction des méfaits : principes et pratiques. In Prévention des toxicomanies (1‑). Presses de l’Université de Montréal. https://doi.org/10.4000/books.pum.8200

Brisson, Pierre. « Chapitre 4. La réduction des méfaits : principes et pratiques ». In Prévention des toxicomanies. Montréal: Presses de l’Université de Montréal, 2014. https://doi.org/10.4000/books.pum.8200.

Brisson, Pierre. « Chapitre 4. La réduction des méfaits : principes et pratiques ». Prévention des toxicomanies, Presses de l’Université de Montréal, 2014, https://doi.org/10.4000/books.pum.8200.

Référence numérique du livre

Brisson, P. (2014). Prévention des toxicomanies (1‑). Presses de l’Université de Montréal. https://doi.org/10.4000/books.pum.8191

Brisson, Pierre. Prévention des toxicomanies. Montréal: Presses de l’Université de Montréal, 2014. https://doi.org/10.4000/books.pum.8191.

Brisson, Pierre. Prévention des toxicomanies. Presses de l’Université de Montréal, 2014, https://doi.org/10.4000/books.pum.8191.

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Chapitre 4. La réduction des méfaits : principes et pratiques

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