Contrer l’immobilisme

Jean-Philippe Meloche

p. 57-62


Extrait

1 Depuis quelques années, la société québécoise semble s’enliser dans l’immobilisme. Elle affiche une préférence de plus en plus marquée pour l’absence de changement et une incapacité quasi chronique à mener de grands projets de développement. Le souvenir de la Révolution tranquille – moment charnière où naquit l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal – est aujourd’hui évoqué avec nostalgie. À cette époque, le Québec était en pleine transformation. Les grands projets se bousculaient, soutenus par un leadership fort et un financement abondant.

2Ces grands projets sont devenus plus rares de nos jours. Ceux qui émergent se heurtent à la contestation ou au manque de financement. Le leadership politique est considéré comme déficient, marqué par une sorte de culture de l’inertie. Certains dénoncent le pouvoir « démesuré » des groupes de pression, alors que d’autres évoquent la rigidité réglementaire. Las d’être montrés du doigt, les politiciens veulent assouplir les

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