32. [Janvier 19581 ?]
p. 198
Texte intégral
1Cher Borduas,
2Acceptez ce cadeau du Nouvel An. Ici, je travaille fort. Bois de la bière, écris. Je suis très avancé dans la rédaction de mon téléthéâtre Le Rose Enfer des animaux2.
3Tout va bien — sauf que je m’endors parfois inopinément. Extrait de mon dialogue présent :
4« Cléroux et Tanguay, en un temps présacramentel, se prenaient le caoutchouc — et que n’en sortait-il pas3 ? » — Il y a aussi du lyrique.
5Écrivez-moi.
6Claude
Notes de bas de page
1 Autographe, Musée d’art contemporain de Montréal, fonds Paul-Émile Borduas, T. 128.
2 « Le Rose Enfer des animaux, téléthéâtre cosmique » (OCC, p. 755-836). « Ce téléthéâtre inédit d’une heure et demie est presque entièrement délirant. En l’écrivant, j’ai eu l’impression indéniable que le lyrisme exorbitant revenait en trombe chez moi. C’est un de mes écrits les plus audacieux et j’avoue qu’il demeure l’un de mes préférés » (lettre de Claude Gauvreau à Michel Lortie, 27 janvier 1969, supra, p. 270).
3 Réplique du personnage Églantine Roma-Romuhl, que Claude Gauvreau présente ainsi : « Pour l’apparence physique : charnelle. Maigreur certaine. Elle est encore jolie. La frange rectangulaire des cheveux de son front forme une ligne parallèle avec celle de ses lèvres minces et avides. Son dos est légèrement voûté ; ses épaules, pointues aux extrémités, sont recourbées et tendent vers les deux seins. Elle a une jolie taille. Ses jambes sont minces, longues et élancées. Quelque 32 ans » (OCC, p. 757).
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Mœurs, coutumes et religion des sauvages de l’Amérique septentrionale
Nicolas Perrot Pierre Berthiaume (éd.)
2004