1 Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge, Histoire de la littérature québécoise, Montréal, Boréal, 2007, p. 319.

2 Claude Gauvreau, « Le Jour et le joug sains », Sainte-Marie, vol. 2, n^o 1, octobre 1945, p. 2-3, cité dans André-G. Bourassa, « Le projet poétique de Claude Gauvreau », Les lettres québécoises, n^o 6, avril-mai 1977, p. 12.

3 Paul-Émile Borduas, « Refus global » (1948), Refus global et autres écrits, édition préparée et présentée par André-G. Bourassa et Gilles Lapointe, Montréal, l’Hexagone / TYPO, 1997, p. 69-70. Désormais RG suivi du folio.

4 Claude Gauvreau, « De Mme Agnès Lefort et d’André Lhote » (1948), Écrits sur l’art, édition préparée par Gilles Lapointe, Montréal, l’Hexagone, 1996, p. 140. Voir aussi Paul-Émile Borduas, « Je n’ai aucune idée préconçue » (1942), Refus global et autres écrits, op. cit., p. 241.

5 Claude Gauvreau, « Qu’est-ce que l’art ? » (1950), Écrits sur l’art, op. cit., p. 161-162 ; Pierre Gauvreau, cité dans François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois 1941-1954, Outremont, Lanctôt éditeur, 1998, p. 392.

6 Claude Gauvreau, dans « Entretien avec Robert Myre » à l’occasion de la création de La charge de l’orignal épormyable par le groupe Zéro, tapuscrit inédit avec corrections manuscrites de Claude Gauvreau, daté du 12 avril 1970, copie du Centre de documentation du CRILCQ-site Université de Montréal, dossier « Claude Gauvreau », p. 13.

7 Bruno Cormier, « L’œuvre picturale est une expérience », dans Paul-Émile Borduas et alii, Refus global, Montréal, Mythra-Mythe, 1948, [p. 1-2 (de son texte)].

8 Françoise Sullivan, « La danse et l’espoir », dans Paul-Émile Borduas et alii, Refus global, op. cit., [p. 6 de son texte]).

9 Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, traduction de Jean-René Ladmiral, Marc B. de Launay et Jean-Marc Vaysse, Paris, Gallimard, 1985, p. 261-262.

10 Claude Gauvreau et Jean-Claude Dussault, Correspondance 1949-1950, notes d’André-G. Bourassa, Montréal, l’Hexagone, 1993, p. 40. Désormais C suivi du folio.

11 Bruno Cormier, « L’œuvre picturale est une expérience », dans Paul-Émile Borduas et alii, Refus global, op. cit., [p. 1-2 (de son texte)].

12 Maurice Gagnon, Sur un état actuel de la peinture canadienne, Montréal, Société des Éditions Pascal, 1945, p. 30-35.

13 Ibid., p. 30-32.

14 Ibid., p. 34-35. Avant de faire la description plus neutre du milieu montréalais de la peinture, Gagnon finit sa réflexion sur une citation où il est question du rapport de l’artiste avec les œuvres des autres et qui nous apprend d’où vient sans doute l’expression d’art vivant, c’est-à-dire non pas d’un des manifestes surréalistes, mais étonnamment du Manifeste réaliste de Gustave Courbet : « J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité. Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Être à même de traduire les mœurs, les idées, l’aspect de mon époque, selon mon appréciation, être non seulement un peintre, mais encore un homme, en un mot faire de l’art vivant, tel est mon but. »

15 Schiller, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, op. cit., p. 129 et 135.

16 Françoise Sullivan, « La danse et l’espoir », dans Paul-Émile Borduas et alii, Refus global, op. cit., [p. 2 et 6 de son texte].

17 Bruno Cormier, « L’œuvre picturale est une expérience » dans Paul-Émile Borduas et alii, Refus global, op. cit., [p. 5 de son texte].

18 Claude Gauvreau, « L’automatisme ne vient pas de chez Hadès » (1947), Écrits sur l’art, op. cit., p. 125-126.

19 Novalis, Le monde doit être romantisé, traduction d’Olivier Schefer, Paris, Éditions Allia, 2002, p. 25.

20 Claude Gauvreau, « “L’exploration du dedans”, les surrationnels se placent à l’avant-garde » (1954), Écrits sur l’art, op. cit., p. 271.

21 Claude Gauvreau, « Aragonie et surrationnel » (1954), Écrits sur l’art, op. cit., p. 274 ; « L’automatisme ne vient pas de chez Hadès » (1947), Écrits sur l’art, op. cit., p. 122. En 1970, c’est la nation qu’exprime malgré lui l’artiste : « Moi aussi je me considère comme un écrivain qui exprime la réalité québécoise. Sans préoccupation consciente dans ce sens-là. Je pense que c’est la meilleure façon de l’exprimer. Une intention dans ce sens-là m’apparaîtrait comporter un danger de restriction, être restreignante. […] Je pense que les automatistes qui n’avaient vraiment, eux, aucune préoccupation régionale, qui étaient parmi les premiers à prouver que l’expression québécoise pouvait avoir une portée universelle et internationale et même prophétique à cette échelle, ont exprimé parfaitement la réalité québécoise sans s’en préoccuper. Et ils l’ont exprimée d’autant plus qu’ils ne s’en préoccupaient pas » (« Entretien avec Robert Myre »), op. cit., p. 12).

22 Claude Gauvreau, « Qu’est-ce que l’art ? » (1950), Écrits sur l’art, op. cit., p. 160.

23 Claude Gauvreau, Œuvres créatrices complètes, Montréal, Parti pris, 1977, p. 1369-1371. Désormais OCC suivi du folio.

24 Paul-Émile Borduas, « Manières de goûter une œuvre d’art » (1942), Refus global et autres écrits, op. cit., p. 149.

25 Voir notamment Jacques Rancière, L’inconscient esthétique, op. cit., p. 33, ainsi qu’Octavio Paz, Point de convergence, op. cit., p. 86 et suiv.

26 Gilles Lapointe, La comète automatiste, Montréal, Fides, 2008, p. 17. La citation finale est de Borduas.

27 Voir notamment Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge, Histoire de la littérature québécoise, op. cit., p. 282.

28 Marcel Fournier et Robert Laplante, « Borduas et l’automatisme : les paradoxes de l’art vivant », dans Paul-Émile Borduas, Refus global et projections libérantes, Montréal, Parti pris, 1977, p. 141-142.

29 Claude Gauvreau, « “L’exploration du dedans”, les surrationnels se placent à l’avant-garde » (1954), Écrits sur l’art, op. cit., p. 268.

30 Gustave Flaubert, Correspondance, op. cit., p. 156. Aristote, Poétique, traduction de Michel Magnien, Paris, La librairie générale française, 1990.

31 Claude Gauvreau, « Aragonie et surrationnel » (1954), Écrits sur l’art, op. cit., p. 285.

32 Voir notamment Claude Gauvreau, « Réflexions d’un dramaturge débutant » (1970), dans Janou Saint-Denis, Claude Gauvreau, le cygne, Montréal, Les Presses de l’Université du Québec, 1978, p. 243 et 259.

33 L’idée n’est d’ailleurs pas sans évoquer le pouvoir de l’« illumination profane » dont parlait Walter Benjamin à propos du surréalisme et sa « tâche la plus spécifique » : « gagner à la révolution les forces de l’ivresse » (« Le surréalisme : le dernier instantané de l’intelligentsia européenne » [1929], Œuvres, traduction de Maurice de Gandillac, Rainer Rochlitz et Pierre Rusch, Paris, Gallimard, 2000, t. 2, p. 130-134).

34 Claude Gauvreau, « Réflexions d’un dramaturge débutant » (1970), dans Janou Saint-Denis, Claude Gauvreau, le cygne, op. cit., p. 259.

35 Claude Gauvreau, « Le pouvoir transformant de Renoir » (1950), Écrits sur l’art, op. cit., p. 173-174.

36 Claude Gauvreau, « L’automatisme et le peintre Émond » (1956), Écrits sur l’art, op. cit., p. 300.

37 Claude Gauvreau, « En art : liberté avant tout » (1951), Écrits sur l’art, op. cit., p. 197.

38 Claude Gauvreau, « Réflexions d’un dramaturge débutant » (1970), dans Janou Saint-Denis, Claude Gauvreau, le cygne, op. cit., p. 255 et 260.

39 Claude Gauvreau, « Entretien avec Robert Myre », op. cit., p. 16.

40 Jean-Claude Labrecque et Jean-Pierre Masse, Claude Gauvreau, poète, Montréal, Office national du film, 1975, 57 min. Voir aussi « Réflexions d’un dramaturge débutant » (1970), dans Janou Saint-Denis, Claude Gauvreau, le cygne, op. cit., p. 254-255 et 249. À la lumière de cette obstination, il faudrait peut-être soumettre à l’analyse cette remarque de Pierre Popovic : « L’engendrement de soi par soi est certes corrélatif d’une révolution à l’échelle individuelle mais l’individualisme y est exacerbé, le “nous” s’amenuise à mesure que “Je I rize”. L’une des articulations majeures du discours automatiste (et d’autres formations) : fonder un nouveau mythe collectif à partir de régénérations individuelles, saute sous la pression. Le blanc laissé par le manifeste des automatistes entre la singularité de l’artiste et la communication de ses découvertes à la “foule” apparaît dans toute sa nudité et le texte insinue, à son auteur défendant, que le projet communautaire est, par avance, taxé d’impossibilité, réduit dans un “nous” parcimonieux, vague et tout juste navré. » (Pierre Popovic, La contradiction du poème. Poésie et discours social au Québec de 1948 à 1953, Candiac, Balzac, 1992, p. 290)

41 Jacques Beaudry, La fatigue d’être : Saint-Denys Garneau, Claude Gauvreau, Hubert Aquin, Montréal, Hurtubise HMH, 2008, p. 71.

42 Claude Gauvreau, « La grande querelle des peintres ; réponse de Claude Gauvreau à l’inquiétude de Gabriel La Salle » (1954), Écrits sur l’art, op. cit., p. 251.

43 Claude Gauvreau, « Qu’est-ce que l’art ? » (1950), Écrits sur l’art, op. cit., p. 158 (voir aussi C, 79) ; Paul-Émile Borduas, « Manières de goûter une œuvre d’art » (1942), Refus global et autres écrits, op. cit., p. 135 et suiv. ; Françoise Sullivan, « La danse et l’espoir », dans Paul-Émile Borduas et alii, Refus global, op. cit., [p. 3 et 5 de son texte]. Pour un rapprochement entre cet intérêt « pour l’art des sociétés primitives » et certaines œuvres de Borduas, voir Marcel Saint-Pierre, Paul-Émile Borduas, Montréal, Les 400 coups/Musée d’art contemporain de Montréal, 1998, p. 23-26.

44 Voir Paul-Émile Borduas, « Commentaires sur des mots courants » (1948), Refus global et autres écrits, op. cit., p. 171-172, mais surtout « Projections libérantes » (1949), dans Refus global et autres écrits, op. cit., p. 92.

45 Cité dans Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy, L’absolu littéraire, op. cit., p. 53-54.

46 Paul-Émile Borduas, cité dans François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois, op. cit., p. 420. Voir aussi Paul-Émile Borduas, « Commentaires sur des mots courants » (1948), Refus global et autres écrits, op. cit., p. 170-171. La rupture de Jean-Paul Riopelle avec les communistes se justifie dans des termes semblables : « Dans leur révolution, [les communistes] portent le moins possible atteinte à la morale actuelle, laquelle morale, tant qu’elle n’est pas foulée aux pieds, restera le principal handicap à la libération totale de l’homme » (Jean-Paul Riopelle, cité dans François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois, op. cit., p. 418).

47 Jean Depocas, « De l’amour fou à Vénus-3 : entretien avec Claude Gauvreau », Parti pris, vol. 3, n^o 9, avril 1966, p. 17.

48 André Breton, « Gradiva » (1937), La clé des champs, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1967, p. 37-42.

49 Schiller, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, op. cit., p. 215.

50 André Breton, « Gradiva » (1937), La clé des champs, op. cit., p. 38-39.

51 Ibid., p. 42.

52 Schiller, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, op. cit., p. 223-225.

53 Ibid., p. 223.

54 « [C]ertaines situations de la vie […] paraissent appartenir à la fois à la série réelle et à une série idéale d’événements [et] constituent le seul poste d’observation qui nous soit offert à l’intérieur même de ce prodigieux domaine d’Arnheim mental qu’est le hasard objectif, défini par Engels [comme] la “forme de manifestation de la nécessité ” » (André Breton, La clé des champs, op. cit., p. 24).

55 Claude Gauvreau, « L’épopée automatiste vue par un cyclope » (1969), Écrits sur l’art, op. cit., p. 62. Gauvreau reprend ici un passage de Pierre Mabille : « J’adoptai donc une attitude moniste, difficile à soutenir [car] les tendances idéalistes ou matérialistes [de ceux qui prétendent s’y référer] aboutissent presque toujours à la suppression d’un des deux pôles de l’aspect dialectique de la réalité » (Pierre Mabille, Conscience lumineuse – conscience picturale, Paris, José Corti, 1989, p. 18). Voir aussi Pierre Mabille, Le miroir du merveilleux, Paris, Minuit, 1962, p. 31.

56 Honoré de Balzac, La peau de chagrin, Paris, La librairie générale française, 1984, p. 34-38.

57 Fernand Léger, cité dans François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois, op. cit., p. 94-95.

58 Lautréamont, Œuvres complètes, texte établi par Maurice Saillet, Paris, Librairie générale française, 1963, p. 295.

59 Friedrich Schlegel, cité dans Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy, L’absolu littéraire, op. cit., p. 112 et 290.

60 Claude Gauvreau, « Muriel Guilbault », Situations, vol. 1, n^o 2, février 1959, p. 47.

61 On retrouvera, sans le rejet automatiste du religieux, un diagnostic analogue, sans doute inspiré par le Paul-Émile Borduas de Projections libérantes, dans le célèbre essai de Pierre Vadeboncoeur : « Nous sommes restés collés à la religion, sans vraiment la pratiquer […]. Nous avons pris son enseignement jaloux, sans qu’il devienne notre vie » (Pierre Vadeboncoeur, La ligne du risque, Montréal, Bibliothèque québécoise, 1994 [1963], p. 15).

62 Claude Gauvreau, lettre du 1^er octobre 1954, Lettres à Paul-Émile Borduas, édition critique par Gilles Lapointe, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2002, p. 159.

63 Claude Gauvreau, « De Mme Agnès Lefort et d’André Lhote » (1948), Écrits sur l’art, op. cit., p. 140.

64 « L’image elle-même est l’essence de la poésie » (Claude Gauvreau, « Lettre à un fantôme », La nouvelle barre du jour, n^o 17-20, janvier-août 1969, p. 351. Ce passage ne figure pas dans l’édition de 1993 de la correspondance Gauvreau-Dussault.)

65 Voir André Beaudet, Littérature l’imposture, Montréal, Les herbes rouges, 1984, p. 54, 60 et 69 ; Éliane Formentelli, « La lettre assourdissante : pour un “verbier” de Claude Gauvreau », Lectures européennes de la littérature québécoise. Actes du colloque international de Montréal (avril 1981), Montréal, Leméac, 1982, p. 327-352 ; Pierre Popovic, La contradiction du poème, op. cit., p. 289-293 notamment.

66 Claude Gauvreau, « Réflexions d’un dramaturge débutant » (1970), dans Janou Saint-Denis, Claude Gauvreau, le cygne, op. cit., p. 243 ; « Entretien avec Robert Myre », op. cit., p. 18.

67 Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille plateaux, Paris, Minuit, 1980, p. 318.

68 Ibid., p. 46.

69 Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie, Paris, Minuit, 1972, p. 8.

70 Pierre Janet, cité dans Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, Presse universitaires de France, 1967, p. 178.

71 Paul-Émile Borduas, « Projections libérantes » (1949), Refus global et autres écrits, op. cit., p. 82.

72 Ibid., p. 82-84.

73 Du point de vue platonicien, l’écriture est « répétition pure, répétition absolue de soi, mais de soi comme renvoi déjà et répétition, répétition du signifiant, répétition nulle ou annulatrice, répétition de mort, c’est tout un. L’écriture n’est pas la répétition vivante du vivant » (Jacques Derrida, La pharmacie de Platon, op. cit., p. 344).

74 Claude Gauvreau, « “L’exploration du dedans”, les surrationnels se placent à l’avant-garde » (1954), Écrits sur l’art, op. cit., p. 268-269.

75 Platon, La République, introduction et traduction de Robert Baccou, Paris, Garnier frères, 1966, p. 273-276.

76 « Un Champollion qui reste à venir déchiffrera » ce « langage mystérieux et secret » « le jour où il en aura trouvé la pierre de Rosette » (Gérald Godin, « Avertissement » [OCC, 10]).