1Dans la pensée mythique des Iroquoiens2, la création de l’humanité constitue un événement essentiellement féminin. De génération en génération, les membres de ce peuple autochtone d’Amérique du Nord se transmettent de bouche à oreille un récit venu du fond des âges voulant que leurs ancêtres soient les descendants d’êtres surnaturels3. Les récitants de cette tradition orale disent qu’au tout début la Terre était entièrement submergée, qu’au commencement des temps, dans le firmament, existait un monde sans maux, sans froid ni chaleur, sans Lune ni étoiles, ni Soleil.

Une mère universelle

2« Dans ce monde de l’ailleurs4 » vivait un personnage féminin, une déesse qui, un jour, par mégarde, tomba par un trou de la voûte céleste. Au moment de sa chute en direction de la masse océane, un voilier de bernaches virent sa détresse et, se plaçant sous elle, formèrent un coussin de leurs ailes afin d’amortir sa descente. Cette toute divine, nommée Aataentsic par les Hurons5, arriva sans heu