Chapitre 1. Pourquoi et en quel sens « lire Platon » ?

1 Cf. FP II/1 19[211], été 1872-début 1873, et Nietzsche, Introduction aux études de philologie classique, p. 104.

2 GM III, § 19 (trad. P. Wotling, Paris, L.G.F., 2000, p. 238).

3 OSM § 408. Sauf mention contraire, nous citons les Œuvres philosophiques complètes de Nietzsche, établies par G. Colli et M. Montinari, Paris, Gallimard, 18 vol. , 1968-1997.

4 FP V 12[52], automne 1881.

5 FP V 15[17], automne 1881 : « Mon orgueil […] consiste en ce que “je connais mon origine” – c’est pourquoi je n’ai point besoin de gloire. En tout ce qui pouvait émouvoir Zoroastre, Moïse, Mahomet, Jésus, Platon, Brutus, Spinoza, Mirabeau, moi aussi d’ores et déjà j’étais vivant et pour maintes choses ce n’est qu’en moi que vient au jour ce qui nécessitait quelques millénaires pour passer de l’état embryonnaire à celui de pleine maturité. »

6 FP V 15[17], automne 1881.

7 FP X 26[357], été-automne 1884.

8 FP X 26[179], été-automne 1884.

9 FP I 7[156], fin 1870-avril 1871.

10 Cf. par exemple A, préface, § 3 ; PBM § 191 (trad. P. Wotling, Paris, GF, 2000).

11 Cf. FP V 11[194], printemps-automne 1881.

12 Cf. par exemple FP XI 34[90], avril-juin 1885.

13 FP XI 38[14], juin-juil. 1885 : « Ce qui nous sépare le plus radicalement du platonisme et du leibnizianisme, c’est que nous ne croyons plus à des concepts éternels, à des valeurs éternelles, à des formes éternelles, à des âmes éternelles ; et la philosophie, dans la mesure où elle est scientifique et non dogmatique, n’est pour nous que l’extension la plus large de la notion d’“histoire”. » Cf. également dans le même volume le fragment 34[73]. Sur la notion de sens historique, cf. HTH § 1-2.

14 Cf. HTH § 336.

15 GM I, § 10.

16 EH, « Pourquoi je suis si sage », § 7.

17 OSM, préface, § 7.

18 A § 192 ; cf. aussi dans le même ouvrage les § 370, 431 et 542.

19 Lettre n° 954 à Deussen du 16 nov. 1887, KSB 8.

20 Cf. Monique Dixsaut, « Nietzsche, lecteur de Platon », et Yannis Constantinidès, « Les législateurs de l’avenir. L’affinité des projets politiques de Platon et Nietzsche ».

21 Sur les exigences « philologiques », c’est-à-dire méthodiques et interprétatives, de Nietzsche, cf. les études fondamentales d’Éric Blondel, Nietzsche, le corps et la culture, chapitre 4, et de Patrick Wotling, Nietzsche et le problème de la civilisation, partie I, section 1.

22 A § 481.

23 PBM § 6 (trad. P. Wotling, Paris, GF, 2000).

24 OSM § 156.

25 Cf. SÉ § 2 : « Je m’efforçai […] de voir à travers le livre et de me représenter l’homme vivant » (p. 28).

26 EH, préface, § 3.

27 ILDP, p. 7 et 35.

28 Sur cette idée, cf. HV § 4 ; FP II, 1 19[196], été 1872-début 1873 ; FP IV 7[14], fin 1880.

29 La multiplicité, le « bariolage » du style platonicien témoignent également, selon Nietzsche, de cette diversité. Cf. NT § 14 et ST : « l’essence de l’œuvre d’art platonicienne, le dialogue, est une absence de forme et une absence de style produites par le mélange de toutes les formes et de tous les styles possibles. » Le même propos peut encore se lire dans CI, « Ce que je dois aux Anciens », § 2.

30 Sur cette idée, nous renvoyons aux remarques éclairantes de M. Dixsaut au début de son étude « Nietzsche, lecteur de Platon ».

31 Cf. FP XIII 10[112], automne 1887 : « Platon par exemple devient chez moi une caricature ».

32 Cf. par exemple A § 116.

33 Cf. VO § 285.

34 Cf. GS § 344.

35 Cf. ILDP, p. 5 sq.; FP I 5[78], sept. 1870-janv. 1871.

36 Cf. A § 14 (sur la valeur de la démence ou du fait « de se donner pour » dément), § 157 et § 550 (le bonheur suprême réside selon Platon dans la connaissance, que Nietzsche redéfinit cependant ici comme activité d’un intellect « qui trouve et qui invente » ; nous soulignons).

37 FP XII 7[2], fin 1886-printemps 1887.

38 PBM § 7, § 28 et § 190 (trad. P. Wotling, Paris, GF, 2000).

39 Sur la dialectique comme création artistique et jeu séduisant, cf. A § 544.

40 Cf. GS § 351 (trad. P. Wotling, Paris, GF, 1997, rééd. 2007).

41 Les § 152 et 190 du Voyageur et son ombre présentent déjà les Idées de Platon comme une œuvre de l’imagination, analogue à une œuvre d’art.

42 GS § 372. Cf. déjà A § 448.

43 FP XI 34[179], avril-juin 1885.

44 FP XIV 14[116], printemps 1888.

45 ILDP, p. 22.

46 Nietzsche se situerait dès lors – quoique uniquement sur ce point précis – plutôt du côté de Schleiermacher dans le débat qui oppose celui-ci aux partisans d’une « doctrine non écrite », bien qu’il critique généralement son interprétation de Platon. Dans son introduction aux œuvres de Platon (Platons Werke, I, 1804, préface, p. 9-18), Schleiermacher considère en effet que l’on ne peut à bon droit considérer que les textes seuls, de sorte que l’on peut tout au plus penser un ésotérisme formel qui « ne ferait que dénoter la qualité du lecteur, selon qu’il s’élève ou non au rang de véritable auditeur du dedans » (p. 73 de l’éd. fra. ; éd. all. p. 12).

47 Cf. Leo Strauss, « La persécution et l’art d’écrire ».

48 Sur cette question, on se reportera à l’étude de Patrick Wotling, La philosophie de l’esprit libre. Introduction à Nietzsche, « “Comment pourrais-je encore écrire pour des lecteurs ?” La spécificité de l’écriture philosophique chez Nietzsche ».

49 PBM, préface.

50 CI, « Comment le “vrai monde” finit par tourner à la fable » (trad. P. Wotling, Paris, GF, 2005).

51 FP II, 119[153], été 1872-début 1873 : « Passages aux remèdes. Platon : pas d’histoire. » ; cf. à la même époque les fragments 19[141] et 19[148].

52 GM III, § 19.

53 Cf. AC § 55-58.

54 CI, « Ceux qui veulent rendre l’humanité “meilleure” », § 5. Cf. également FP XIII 11[54], nov. 1887-mars 1888, dans lequel Nietzsche décrit Platon comme un exemple de ce que lui-même considère comme « le type de la perfection en politique : à savoir le machiavélisme ».

55 FP XIV 15[45], printemps 1888.

56 République, III, 389b-d ; Lois, IV, 719a-e.

57 FP X 26[152], été-automne 1884.

58 République, III, 398a-b.

59 Lois, II, 663d, et IV, 719a-720a et 723c-d.

60 FP XII 7[2], fin 1886-printemps 1887.

61 CI, « Comment le “vrai monde” finit par tourner à la fable ».

62 ILDP, p. 42 sq. et 22. Cf. FP II, 1 29[174], été-automne 1873 : « Platon principalement législateur et réformateur, en cela, jamais sceptique. »

63 FP II, 1 30[17], automne 1873-hiver 1873-1874.

64 Cf. ILDP, introduction et I, § 1.

65 Le § 496 d’Aurore resitue en ce sens la philosophie de Platon dans son contexte historique et biographique : « quoi d’étonnant si [Platon] – qui, comme il le disait lui-même, avait dans le sang “l’instinct politique”–, a fait trois tentatives en Sicile où semblait alors précisément se préparer un État méditerranéen panhellénique ? »

66 PBM § 211.

67 FP XI 34[74], avril-juin 1885.

68 Cf. HTH § 261.

69 VO § 5. Cf. aussi les § 6 et 16.

70 Lois, X, 902e.

71 FP X 26[353], été-automne 1884. Cf. CI, « Incursions d’un inactuel », § 47.

72 FP XIV 15[45], printemps 1888.

73 Cf. PBM, préface, § 14 et § 190.

74 Cf. PBM § 30, sur la valeur de la volonté « ésotérique ».

75 FP X 26[42], été-automne 1884.

76 Cf. sur cette idée CI, « Incursions d’un inactuel », § 37 ; FP XII 7[42], fin 1886-printemps 1887 ; FP XIV 15[120], printemps 1888 : « Ce qui m’intéresse, c’est le problème de la hiérarchie au sein de l’espèce humaine, […] le problème de la hiérarchie entre types humains qui ont toujours existé et qui existeront toujours. »

77 FP X 26[355], été-automne 1884 : « Non pas le bien, mais l’homme supérieur ! Platon vaut mieux que sa philosophie ! » On relira également en ce sens la fin de L’État chez les Grecs, dans lequel Nietzsche affirmait déjà qu’il faut « reconnaître, dans la conception d’ensemble de l’État platonicien, le hiéroglyphe extraordinaire d’une doctrine ésotérique sur la relation entre l’État et le génie, doctrine profonde et qui restera toujours à déchiffrer » (nous soulignons).

78 Cf. FP XIV 24[1], oct.-nov. 1888.

79 VO § 285.

80 Nietzsche oppose en ce sens la pensée platonicienne à la finesse de l’historien Thucydide. Cf. A § 168 ; CI, « Ce que je dois aux Anciens », § 2 ; et FP XIV 24[1], oct.-nov. 1888.

81 Sur ce point, que nous ne pouvons développer davantage ici, cf. HTH § 473.

82 Suivant la formule du § 149 du Gai savoir. Cf. FP X 26[407], été-automne 1884, et FP XI 38[13], juin-juil. 1885.

83 FP X 26[407], été-automne 1884.

84 FP XIII 10[201], automne 1887.

85 CI, « Ce que je dois aux Anciens », § 2.

86 Cf. FP V 15[17], automne 1881, cité supra, note 5.