La découverte d’un texte platonicien inconnu de l’Antiquité classique

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La découverte d’un texte platonicien inconnu de l’Antiquité classique

p. 85-99

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Paru dans Témoignages : Reflections on the Humanities, Canadian Federation for the Humanities / Fédération canadienne des études humaines, Ottawa, 1993, p. 41-58. Cette communication fait état d’une importante découverte de Raymond Klibansky dans un manuscrit de la Bibliothèque Vaticane. L’édition de ce texte, appartenant à la tradition apuléienne, n’a pas pu être complétée avant son décès, mais le dossier légué par Raymond Klibansky contient sa collation du manuscrit, une introduction, un index fontium, ainsi que plusieurs notes.

Extrait

1Lorsque j’élaborai le plan du Corpus platonicum Medii Ævi, j’avais prévu que le premier objectif du Plato latinus serait d’établir un inventaire complet de tous les manuscrits latins de Platon avant le début du XV^e siècle, suivi de la liste des gloses et commentaires de Platon et des anciens platoniciens. Une quête longue et minutieuse commençait à travers les bibliothèques du monde, qui allait se révéler riche en surprises.

2C’est lors d’un bref séjour à Rome, peu après la guerre, que j’ai fait la découverte, dans la Bibliothèque du Vatican, d’un texte dont je n’ai pas encore décidé s’il était le rêve ou le cauchemar de l’interprète. En lisant un manuscrit qui avait appartenu à la reine Christine de Suède – le Codex Vaticanus Reginensis lat. 1572 –, je remarque que le texte du Timée, dans la traduction de Chalcidius, est inséré au sein des écrits philosophiques d’Apulée, après l’Asclepius, traité hermétique du pseudo-Apulée, et avant le De deo Socratis, le De dogmate Platonis

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a Fol. 77ra à 86rb.

b « Dans notre langue, en usant d’une traduction personnelle, qui n’est peut-être pas heureuse, mais dont j’assume entièrement le risque, on peut donner à ce démon le nom de Génie : car ce dieu qui n’est autre que l’âme individuelle, bien qu’immortel, est d’une certaine manière engendré par l’homme ». Apulée, Du dieu de Socrate, in Opuscules philosophiques et fragments, texte établi, traduit et commenté par Jean Beaujeu, Paris, Les Belles Lettres, « Collection des Universités de France », 1973 ; XV, p. 151.

c Res publica, V.

d De Platone, XII, 12.

e Kleine Schriften, vol. II et III.

f De Platone, 85, 4-8.

g Thomas, 92, p. 10-22; Beaujeu, p. 69.

h Proclus, In Timaeum 298 = I 340, 13 ss. Diehl.

i Voir Platonis dialogi, ex recogn. C. F. Hermanni, chap. 4, vol. VI, p. 154.

j Voir l’édition savante et utile de John Whittaker, Paris, 1990.

k Florida, 18, 86.

1 Cf. sur ce point l’étude de Palémon Glorieux, Aux origines de la Sorbonne, vol. I, Robert de Sorbon, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1966, p. 66.

2 Johan Arckenholtz, Mémoires concernant la Reine de Suède, t. 1, Amsterdam et Leipzig, Chez Pierre Mortier, 1751, p. 269 en note.

3 La correspondance de Christine de Suède et du cardinal Azzolino a été publiée par le baron de Bildt, cf. Lettres inédites (1666-1668), Paris, Librairie Plon, 1899. La citation est extraite d’une lettre de 1674 adressée au comte de Wassenau, citée in Johan Arckenholtz, Mémoires, t. 3, 1759, op. cit., p. 478.

4 Cf. Raymond Klibansky et Frank Regen, « Die Handschriften der philo sophischen Werke des Apuleius », in Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften Göttingen, Band 204, Vandenhoek & Ruprecht, Göttingen, 1993.

5 Sidoine Apollinaire, Carmen, XI.

6 Nous complétons ici ces deux citations du Summarium, dans l’original latin, par une traduction française. Comme Raymond Klibansky n’a pas eu le temps d’achever cette édition avant son décès, la traduction qu’il espérait joindre à son édition n’a pas pu être terminée. L’édition de ce texte doit paraître à titre posthume aux Belles Lettres, à Paris, dans la « Collection des Universités de France ».

7 « Quant aux démons, que nous pouvons appeler Génies et Lares, Platon les tient pour ministres des dieux, les gardiens des hommes et leurs interprètes quand ils veulent obtenir quelque faveur des dieux. » Apulée, Platon et sa doctrine, XII, 206, in Opuscules philosophiques, op. cit.

8 Hermann Usener, Kleine Schriften, Bde. II-III, B. G. Teubner, Leipzig, 1912.

9 « En effet, bien qu’il eût emprunté à des ateliers différents les composants de sa philosophie, physique aux Pythagoriciens, logique à l’école éléatique, morale à la source socratique elle-même, pourtant, de tous ces membres il sut faire un seul corps… » Apulée, Platon et sa doctrine, III, p. 187, in Opuscules philosophiques, op. cit.

10 Apulée, Platon et sa doctrine, I, IX : « Les choses, d’après lui, ont chacune deux natures : l’une, qu’il appelle doxastè (= “susceptible d’une opinion”), peut être vue par les yeux et touchée par la main, l’autre qui se communique à l’esprit, concevable et intelligible (qu’on me pardonne ces innovations de vocabulaire, commandées par l’obscurité du sujet). La première part est changeante et facile à observer, la seconde qui est vue par le regard de l’esprit, perçue et saisie par la pénétration de la pensée, est incorruptible, immuable, constante, identique à elle-même et éternelle. De là également, dit-il, deux méthodes, deux modes d’explication : la nature visible est embrassée par une conjecture fortuite et dépourvue de continuité, au contraire la nature intelligible a son existence éprouvée par le raisonnement, qui est vrai, durable et constant. » Trad. fr. Jean Beaujeu, ibid.

11 « … l’argument relatif à l’origine du monde repose sur une preuve conjecturale, non sur une observation sensible ». Notre traduction.

12 « … ils n’acceptent pas de définir ce qu’est la cognition, ou la perception, ou même, si nous acceptons le terme, la compréhension, qu’ils appellent eux katalepsis » II, VI, 17 (référence corrigée).

13 Jean, 14,6.

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Référence numérique du chapitre

Klibansky, R. (2016). La découverte d’un texte platonicien inconnu de l’Antiquité classique. In G. Leroux & P. Despoix (éds.), Tradition antique et tolérance moderne (1‑). Presses de l’Université de Montréal. https://doi.org/10.4000/books.pum.3109

Klibansky, Raymond. « La découverte d’un texte platonicien inconnu de l’Antiquité classique ». In Tradition antique et tolérance moderne, édité par Georges Leroux et Philippe Despoix. Montréal: Presses de l’Université de Montréal, 2016. https://doi.org/10.4000/books.pum.3109.

Klibansky, Raymond. « La découverte d’un texte platonicien inconnu de l’Antiquité classique ». Tradition antique et tolérance moderne, édité par Georges Leroux et Philippe Despoix, Presses de l’Université de Montréal, 2016, https://doi.org/10.4000/books.pum.3109.

Référence numérique du livre

Klibansky, R. (2016). Tradition antique et tolérance moderne (G. Leroux & P. Despoix, éds.; 1‑). Presses de l’Université de Montréal. https://doi.org/10.4000/books.pum.3097

Klibansky, Raymond. Tradition antique et tolérance moderne. édité par Georges Leroux et Philippe Despoix. Montréal: Presses de l’Université de Montréal, 2016. https://doi.org/10.4000/books.pum.3097.

Klibansky, Raymond. Tradition antique et tolérance moderne. édité par Georges Leroux et Philippe Despoix, Presses de l’Université de Montréal, 2016, https://doi.org/10.4000/books.pum.3097.

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