6. Souveraineté et autonomie

Audrey Macklin

p. 124-139


Extrait

1On pourrait résumer la façon dont les États du Nord pensent les politiques de migration à trois axiomes. Premièrement, le droit de contrôler l’entrée des personnes est une condition sine qua non de la souveraineté dans le discours politique et juridique contemporain et dans l’opinion publique. La question est de savoir si ce lien s’est renforcé avec la mondialisation, parce que les États ont perdu (ou abandonné) les autres emblèmes traditionnels de la souveraineté ou plutôt s’il en a été ainsi depuis le XIXe siècle. Deuxièmement, pour toute une série de raisons politiques, techniques, institutionnelles et économiques, il n’y a pas un seul pays industriel qui soit vraiment en mesure d’améliorer le contrôle de ses frontières. Troisièmement, il n’y a pas un seul politicien qui puisse se permettre de laisser paraître son impuissance en avouant le deuxième point, tous ne jurent donc d’instinct que par le premier point, et cela avec de plus en plus d’insistance. Retour à la case dép

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