Workshop Liban
|Chapitre 2. Le quartier Al-Wastani en projets de paysage
Le parc de Saïda : Mémoire et évolution d’une culture agricole
Texte intégral
1Comment faire évoluer l’identité d’un lieu en continuité avec sa mémoire et son histoire, tout en lui donnant une vocation nouvelle ? Ce projet cible l’activité agricole pour le quartier Al-Wastani, non seulement pour son apport à la mémoire et à la culture du lieu, mais aussi par la position qu’elle y occupe et le rôle environnemental qu’elle joue à l’échelle de la ville : elle absorbe les eaux de ruissellement provenant de la montagne, filtre l’air, brise les vents salins et protège de l’érosion.
2Les zones non construites sont utilisées de différentes façons dans le secteur. On remarque que l’activité agricole se poursuit jusque dans le centre-ville et que la plaine reste encore peu construite.
3Les montagnes à l’est, le fleuve Al-Awali au nord, te front de mer à l’ouest et le centre-ville au sud contribuent aux trois divisions fonctionnelles du secteur d’Al-Wastani : la zone de remembrement à l’ouest, ancien espace agricole nouvellement cadastré et bâti la zone de développement résidentiel cossu à l’est, délimitée par la topographie de la colline et, coincée entre ces deux zones, la plaine agricole en milieu urbain. Alors que les zones bâties à l’est et à l’ouest sont privatisées, la plaine agricole peut être abordée comme un jardin urbain avec ses zones de friches et ses sentiers piétonniers pour y crouler.
STRATÉGIE GLOBALE
4Le projet veut renforcer et actualiser le rôle structurant de la zone agricole du territoire d’Al-Wastani. Pour y parvenir, il propose la création d’un parc urbain sur le site de la zone actuelle qui, en encadrant les parcelles agricoles, pourrait les protéger à titre de patrimoine sidonien. Espace de rencontre, de rassemblement, de détente, d’échange sportif, de fête et d’apprentissage pour la population de Saïda, le programme s’articule autour de trois thèmes : l’agriculture comme moyen de production et de subsistance, comme moyen d’augmenter la biomasse et d’améliorer l’environnement et comme vecteur culturel. Le parc s’organise donc en trois zones progressant, du Nord vers le Sud, d’un lieu purement agricole vers un parc en milieu urbain en passant par un jardin botanique. Cette division fait écho et correspond aux fonctions déjà présentes du contexte.
PROJET DE PAYSAGE
5Le projet intervient dans l’espace urbain à travers un aménagement par surface. Par des jeux de contrastes entre les pleins et les vides, il vient relier, à travers une promenade, des espaces de densité végétale variable à des espaces minéraux pouvant accueillir différentes fonctions urbaines.
MÉMOIRE ET ÉVOLUTION DE LA PRATIQUE AGRICOLE
6Le secteur nord du projet se développe sous le thème de la conservation des cultures et des résidences d’origine. Pour y parvenir, il est suggéré que la présence d’ONG dans la ville de Saïda puisse être utilisée pour subventionner et aider tes cultivateurs à rentabiliser leurs cultures. L’idée est de conserver la pratique agricole en misant d’abord et avant tout sur l’agriculteur comme gestionnaire principal de l’activité Les résidants du secteur nord deviendront, en quelque sorte, les gardiens du lieu et de la mémoire du site. La partie de cette section entourant te temple d’Echmoun est traitée par une étendue végétale plus naturelle et diverses installations touristiques sont proposées comme un hôtel, des boutiques et un musée
PARC URBAIN
7La partie sud du projet à proximité du centre-ville se développe en tant que parc public accueillant des fonctions municipales diverses telles qu’une bibliothèque, un lieu de marché pour la vente des produits locaux, des terrains de sports, etc.
PARC AGRICOLE
8Le parc urbain se transforme en parc agricole dans le secteur centre par la conservation de cultures agricoles, la création de places et services publics (ex. : cafés). Cette mixité de fonctions crée un jardin événementiel et sensoriel évoluant avec les saisons.
AMÉNAGEMENT DES LIMITES
9L’intégrité et la cohérence des différentes sections du parc sont conservées grâce à une attention particulière portée à l’aménagement des limites du parc. Par une logique de contrastes, différents traitements des limites sont proposés. La limite sud est traitée par un massif végétal qui se dresse face au front urbain. Les limites au nord et à l’est s’affirment quant à elles par le mur de pierres existant et conservé. Quant à la limite qui fait face au remembrement à l’ouest, la construction d’un front bâti accueillant commerces au rez-de-chaussée et habitations à l’étage vient renforcer, de part et d’autre du boulevard urbain, le contraste entre la ville et le parc. Les constructions de ce front bâti sont établies de façon à établir un intérieur urbain dans le parc. Comme un mur habité, elles se développent à l’image d’une médina verticale. Dans cet ordre d’idées, le bâtiment de la bibliothèque s’articule comme un massif minéral qui se serait détaché du boulevard pour s’installer dans le parc, sculpté et cisaillé par les différentes plages végétales qui l’entourent.
Table des illustrations
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