Version classiqueVersion mobile

Workshop Liban

 | 
Philippe Poullaouec-Gonidec

Chapitre 2. Le quartier Al-Wastani en projets de paysage

Du Dar au Radar

Sébastien-Paul Desparois, Karim El Hassouni, Elisabetta Vitaletti, Alaeddine Ziadeh et Nicolas Zoghby

Texte intégral

1À 48 kilomètres de Beyrouth, Saida est encore aujourd’hui le centre économique et culturel du sud du Liban. Toutefois, le développement rapide de sa périphérie tend à effacer les traces du passé et, par le fait même, certaines valeurs sociales et culturelles associées au territoire et à ses paysages. Pour le territoire d’Al-Waslani, par exemple, les terres agricoles, dont la fonction nourricière était autrefois très importante, tendent aujourd’hui à faire place à une urbanisation massive.

2Du Dar au Radar tente de redonner aux espaces verts leur rôle structurant dans l’aménagement du territoire en tirant parti du cadastre agricole existant, système flexible d’organisation.

ANALYSES

ENTITÉS GÉOGRAPHIQUES

ENTITÉS GÉOGRAPHIQUES

Al-Wastani est une enclave géographique entre la mer, la montagne et la rivière Al-Awali. Le relief de plateau en pente douce permet l’irrigation des eaux de pluie vers la mer, transformant cette zone en une terre propice à l’agriculture.

3

ESPACES VERTS

ESPACES VERTS

La région est un poumon vert entre deux zones urbaines. Zone agricole, on y retrouve des cultures d’agrumes, de bananes, d’olives et quelques cultures de type potagères.

ESPACES BÂTIS

ESPACES BÂTIS

Le littoral et les collines offrent des espaces de choix pour l’implantation résidentielle. Ils accentuent aussi l’effet d’enclave autour de Al-Wastani. Les connexions transversales reliant le littoral aux collines sont presque inexistantes.

DÉVELOPPEMENT URBAIN

DÉVELOPPEMENT URBAIN

Al-Wastani a longtemps résisté aux pressions urbaines. Le ruissellement des eaux en fait une zone moins propice à la spéculation immobilière. Par leur implantation en milieu de parcelles, les constructions récentes sont très peu structurantes dans l’espace urbain.

ESPACES CULTURELS ET HISTORIQUES

ESPACES CULTURELS ET HISTORIQUES

Les différents pôles identitaires et culturels de la ville ne sont pas liés et demeurent difficilement accessibles. Ce pôle inclut, par exemple, la médina, le temple d’Echmoun, le stade, la grande mosquée, l’église maronite ainsi que le campus universitaire.

REMEMBREMENT

REMEMBREMENT

Le remembrement des lots a engendré une perte de compréhension de la structure géographique et paysagère du territoire de Saïda en masquant l’empreinte du territoire le long du littoral.

PARCELLAIRE AGRICOLE

PARCELLAIRE AGRICOLE

L’empreinte du territoire est toujours visible dans le parcellaire agricole, orienté perpendiculairement à la mer pour favoriser l’irrigation des eaux selon la pente naturelle. Les parcelles se distinguent les unes des autres par le type de culture qu’elles accueillent.

INTENTION/CONCEPT

4Le projet a pour but de désenclaver Al-Wastani et de permettre aux espaces verts de pénétrer les secteurs urbains. Le tissu agricole devient le cadre d’un nouvel urbanisme apte à faire émerger l’identité singulière du territoire.

1. DÉSENCLAVER

1. DÉSENCLAVER

L’enclavement géographique d’Al-Wastani est la principale raison du faible développement urbain. Les axes de circulation nord-sud contournent le site, mais ne permettent pas d’y entrer.

2. POUSSER SUR LE BÂTI

2. POUSSER SUR LE BÂTI

Il faut encourager l’interpénétration des parcelles remembrées et agricoles. Leur rencontre est l’occasion d’un travail de paysage sur le thème de la frontière.

3. CONNECTER

3. CONNECTER

Le tissu agricole de taille variable permet l’implantation de fonctions urbaines d’échelles diverses. L’insertion d’axes est-ouest permet l’articulation des pôles et « identités » de la ville, de la médina à la rivière.

PLAN DIRECTEUR

5Au principe d’organisation des espaces construits de la médina est substitué un principe d’agglomération des espaces libres : une médina contemporaine. Le Dar, espace extérieur de l’architecture traditionnelle arabo-musulmane, devient ici Radar en se substituant aux espaces bâtis. Il est la possibilité de mieux lire le territoire dans sa globalité. Le nouveau principe d’organisation issu du système parcellaire redéfinit la géométrie d’Al-Wastani. Il y découpe huit zones aux caractères paysagers et aux fonctions urbaines distinctes Les zones sont connectées à la montagne et au littoral par des axes est-ouest. Un réseau de chemins nord-sud est aussi introduit. Il s’inscrit en partie sur les traces de (ancien chemin de fer régional et sur les sentiers pédestres existants. Il permet de relier la vieille ville et la rivière à travers l’expérience spatiale du projet.

PROJET DE PAYSAGE

CONSTRUCTION DE L’ESPACE DE LA PARCELLE

6Le projet propose de mettre en valeur l’espace d’Al-Wastani en définissant clairement sa lisière. Ainsi, les limites des parcelles du territoire deviennent l’objet du travail de paysage et la végétation, le principal outil. Dans un premier temps, la construction et la mise en valeur de l’espace de la parcelle se font par l’implantation d’une couronne végétale. À titre d’exemple, la canne, le cyprès, l’olivier et le palmier composent la couronne des parcelles de la zone d’habitation. Le mur architectural et l’habitation sont complémentaires à cette couronne. Implantés en bordure de lot, ils affirment la frontière et différencient l’espace public de l’espace privé. Le mur architectural s’inscrit dans une logique paysagère par sa matérialité en béton pigmenté. Il referme l’habitat sur lui-même en accordant au Dar (espace extérieur) la totalité de la parcelle. Quant à l’intérieur de la parcelle, l’habitation et son espace privé s’articulent en une composition plus libre laissant place à différentes typologies.

RÉINVENTION IDENTITAIRE

7Ce type d’habitation en bloc intégrant des espaces extérieurs en lien avec l’utilisation domestique, la circulation et les usages sociaux, témoigne d’un processus d’hybridation culturel de l’habitat libanais. Il propose une synthèse entre l’architecture résidentielle vernaculaire qui accorde davantage d’importance au climat et à l’« anthropologie de l’habitat », et l’habitation moderne d’inspiration italienne, issue de la période ottomane.

AIRE D’HABITATION (détail)

LISIERES

8Illustration de la construction de la lisière de la paxelle en fonction des différentes conditions territoriales et urbaines, du pied des collines à la mer.

LISIÈRE 1_entre le piedmont et Al-Wastani

LISIÈRE 1_entre le piedmont et Al-Wastani

La canne est utilisée en bordure de colline pour contrôler de façon naturelle le ruissellement des eaux de pluie et protéger les zones résidentielles de l’accumulation d’eau. Le cyprès est utilisé pour créer une barrière haute et poreuse qui met en dialogue le tissu résidentiel de faible hauteur avec les constructions sur la colline. Le mur de l’habitation marque aussi la limite de la parcelle.

LISIÈRE 2_entre deux groupes de parcelles

LISIÈRE 2_entre deux groupes de parcelles

On y retrouve la même structure végétale que celle qui caractérise la lisière du piedmont : haute en frontière de parcelle et basse à l’intérieur. Le cyprès, bien que dense, laisse entrevoir l’espace privé de la parcelle tout en constituant une limite claire accentuée par l’effet de perspective qu’il crée.

LISIÈRE 3_entre Al-Wastani et la zone remembrée

LISIÈRE 3_entre Al-Wastani et la zone remembrée

Un végétal plus haut est utilisé en bordure de parcelles (le palmier par exemple) roour clarifier la frontière entre le tissu résidentiel d’Al-Wastani et le tissu urbain plus dense de la zone remembrée. Cette hauteur permet de rivaliser avec les constructions plus hautes de la zone remembrée.

LISIÈRE 4_la coulée vers la mer

LISIÈRE 4_la coulée vers la mer

Aux endroits où Al-Wastani rejoint l’espace public du littoral des parcs mettent en valeur le tracé agricole par différentes textures au sol et par une végétation de bordure de parcelle qui marque le début du systême de division des terres selon une orientation est-ouest rivalisant avec l’orientation nord-sud des lots remembrés.

Table des illustrations

Titre ENTITÉS GÉOGRAPHIQUES
Légende Al-Wastani est une enclave géographique entre la mer, la montagne et la rivière Al-Awali. Le relief de plateau en pente douce permet l’irrigation des eaux de pluie vers la mer, transformant cette zone en une terre propice à l’agriculture.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 52k
Titre ESPACES VERTS
Légende La région est un poumon vert entre deux zones urbaines. Zone agricole, on y retrouve des cultures d’agrumes, de bananes, d’olives et quelques cultures de type potagères.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 52k
Titre ESPACES BÂTIS
Légende Le littoral et les collines offrent des espaces de choix pour l’implantation résidentielle. Ils accentuent aussi l’effet d’enclave autour de Al-Wastani. Les connexions transversales reliant le littoral aux collines sont presque inexistantes.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 52k
Titre DÉVELOPPEMENT URBAIN
Légende Al-Wastani a longtemps résisté aux pressions urbaines. Le ruissellement des eaux en fait une zone moins propice à la spéculation immobilière. Par leur implantation en milieu de parcelles, les constructions récentes sont très peu structurantes dans l’espace urbain.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Titre ESPACES CULTURELS ET HISTORIQUES
Légende Les différents pôles identitaires et culturels de la ville ne sont pas liés et demeurent difficilement accessibles. Ce pôle inclut, par exemple, la médina, le temple d’Echmoun, le stade, la grande mosquée, l’église maronite ainsi que le campus universitaire.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 40k
Titre REMEMBREMENT
Légende Le remembrement des lots a engendré une perte de compréhension de la structure géographique et paysagère du territoire de Saïda en masquant l’empreinte du territoire le long du littoral.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 56k
Titre PARCELLAIRE AGRICOLE
Légende L’empreinte du territoire est toujours visible dans le parcellaire agricole, orienté perpendiculairement à la mer pour favoriser l’irrigation des eaux selon la pente naturelle. Les parcelles se distinguent les unes des autres par le type de culture qu’elles accueillent.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 56k
Titre 1. DÉSENCLAVER
Légende L’enclavement géographique d’Al-Wastani est la principale raison du faible développement urbain. Les axes de circulation nord-sud contournent le site, mais ne permettent pas d’y entrer.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 56k
Titre 2. POUSSER SUR LE BÂTI
Légende Il faut encourager l’interpénétration des parcelles remembrées et agricoles. Leur rencontre est l’occasion d’un travail de paysage sur le thème de la frontière.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 52k
Titre 3. CONNECTER
Légende Le tissu agricole de taille variable permet l’implantation de fonctions urbaines d’échelles diverses. L’insertion d’axes est-ouest permet l’articulation des pôles et « identités » de la ville, de la médina à la rivière.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 52k
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 600k
Légende LOCALISATION
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 40k
Légende AIRE D’HABITATION (détail)
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 88k
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 468k
Titre LISIÈRE 1_entre le piedmont et Al-Wastani
Légende La canne est utilisée en bordure de colline pour contrôler de façon naturelle le ruissellement des eaux de pluie et protéger les zones résidentielles de l’accumulation d’eau. Le cyprès est utilisé pour créer une barrière haute et poreuse qui met en dialogue le tissu résidentiel de faible hauteur avec les constructions sur la colline. Le mur de l’habitation marque aussi la limite de la parcelle.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre LISIÈRE 2_entre deux groupes de parcelles
Légende On y retrouve la même structure végétale que celle qui caractérise la lisière du piedmont : haute en frontière de parcelle et basse à l’intérieur. Le cyprès, bien que dense, laisse entrevoir l’espace privé de la parcelle tout en constituant une limite claire accentuée par l’effet de perspective qu’il crée.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 116k
Titre LISIÈRE 3_entre Al-Wastani et la zone remembrée
Légende Un végétal plus haut est utilisé en bordure de parcelles (le palmier par exemple) roour clarifier la frontière entre le tissu résidentiel d’Al-Wastani et le tissu urbain plus dense de la zone remembrée. Cette hauteur permet de rivaliser avec les constructions plus hautes de la zone remembrée.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 116k
Titre LISIÈRE 4_la coulée vers la mer
Légende Aux endroits où Al-Wastani rejoint l’espace public du littoral des parcs mettent en valeur le tracé agricole par différentes textures au sol et par une végétation de bordure de parcelle qui marque le début du systême de division des terres selon une orientation est-ouest rivalisant avec l’orientation nord-sud des lots remembrés.
URL http://books.openedition.org/pum/docannexe/image/14104/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 96k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search