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56. Le programme de l'Action libérale nationale

28 juillet 1934

p. 407-413

Résumé

Autre « troisième voie », comme l’indique son appellation, l’Action libérale nationale (1934) de Paul Gouin résume la politique des années 1930. Référant au thème de l’action, qui est un mot clé du premier quart de siècle (« Action » française, sociale, catholique, intellectuelle), empruntant au programme du Parti libéral, au pouvoir depuis 1897, dont la réputation s’érode et auquel il enlève des membres, ce nouveau parti entend enfin donner voix au nationalisme de l’époque. La jeunesse nationaliste des Jeunes-Canada et de L’Action nationale se rapproche de l’Action libérale nationale, qui sera toutefois flouée par Maurice Duplessis à l’élection de 1936. Le mouvement nationaliste, né au tournant du siècle contre « l’esprit de parti », s’était voulu « au-dessus des partis ». Voilà qu’il se rapproche de la politique partisane et qu’il devra à nouveau s’élever au-dessus des partis. Le manifeste de l’ALN a la caractéristique de passer des théories socio-économiques abstraites au programme concret de gouvernement. Il préfigure tantôt des réformes que le gouvernement d’Adélard Godbout (1939-1944) voudra mettre en œuvre, tantôt des projets qui figureront au programme de la Révolution tranquille.


Extrait

1La crise actuelle est due en grande partie à la mauvaise distribution dans le domaine économique, à l’avidité de la haute finance et aux abus de toutes sortes qui se sont glissés dans l’application du régime démocratique. Il est inutile d’espérer que l’équilibre se rétablira de lui-même et sans l’aide d’une formule d’action bien définie. La nécessité d’une évolution politique accompagnée d’une évolution économique est évidente. Aux États-Unis, le parti démocrate, régénéré, tend actuellement vers cette double transformation. Au Canada et dans la province de Québec, nous en sommes encore aux théories. Nos gouvernants n’ont pas encore pris attitude sur les réformes d’ordre politique, économique et social préconisées par nos esprits les plus avertis.

2Le conflit de juridiction entre les pouvoirs municipal, provincial et fédéral (raison qui devient facilement un simple prétexte), la confiance aveugle que certains de nos dirigeants placent encore en des formules dont la crise a démon

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