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Le rouge et le bleu

La Crise et la Guerre 1929-1945

54. La Co-Operative Commonwealth Federation

Mai-juin 1933

Père Georges-Henri Lévesque

Résumé

Face au désordre économique et social de la Crise de 1929, on se met à la recherche « d’un nouvel ordre » économique, social, politique, spirituel. Des mouvements et partis politiques se multiplient en se présentant comme une alternative au capitalisme de monopole mis à mal par la Crise. Venue de l’Ouest du Canada, la CCF (Co-Operative Commonwealth Federation) apparaît en 1933 au jeune dominicain Georges-Henri Lévesque, de retour d’études en sciences sociales en Europe, comme un singulier mouvement coopératif. Voix des évêques, le père Lévesque souligne les risques de dérives socialistes et communistes de la CCF, très favorable à l’intervention étatique, d’instance fédérale principalement. Il reviendra quelque peu sur ses positions et c’est en 1940 qu’il se fera lui-même l’inspirateur d’un nouveau souffle du coopératisme, après celui d’Alphonse Desjardins au début du siècle (texte 46).

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Extrait du texte

Le Ier août 1932 se formait à Calgary un nouveau groupe politique canadien : la Co-Operative Commonwealth Federation ou, selon les abréviations à la mode, les Co-Ops ou la CCF. D’après les déclarations mêmes de son chef, M. Woodsworth, député travailliste de Winnipeg, ce parti aurait obtenu l’adhésion des « associations agraires dans les trois provinces de l’Ouest et dans l’Ontario » ainsi que celle « des sociétés politiques d’ouvriers, depuis la Colombie Anglaise jusqu’à Montréal1 ». À son tour Miss Macphail, également députée et membre de la CCF, nous fait connaître l’affiliation du parti socialiste de la Colombie Anglaise et celle de certains groupes qu’on pourrait appeler les groupes de mécontents. La chose vaut la peine d’être signalée. L’organisation, dit-elle, « ne se limite pas à des cultivateurs et à des ouvriers, mais elle comprend également les nouveaux groupes de ceux qui ne réussissent plus en affaires, dans les professions et dans les petites industries2 ». Notons enfi...

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