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Le rouge et le bleu

Le Canada-Uni 1840-1867

26. La destinée du Canada français

27 juin 1856

Pierre-Joseph-Olivier Chauveau

Résumé

Pierre-Joseph-Olivier Chauveau (1820-1890) (DBC, XI : 194-204), futur premier ministre du Québec, futur ministre de l’Instruction publique et romancier, formule à l’occasion de la Saint-Jean-Baptiste de 1856 les composantes du nationalisme conservateur inspiré de Parent et de La Fontaine. Le texte de Chauveau annonce un discours selon lequel la langue française et la foi catholique sont les deux piliers de l’identité québécoise et se renforcent l’une l’autre. Le même Chauveau avait tenu des propos intéressants sur la France et le Canada lors du passage de la Capricieuse en 1855, qui marquait les retrouvailles officielles entre la France et le Canada français depuis la Cession et la Conquête (ces propos sont reproduits dans La Minerve du 24 juillet 1855).

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Extrait du texte

Pour les nationalités comme pour les religions, c’est la foi qui sauve ; et le danger le plus grand qu’il soit pour notre nationalité c’est le doute que l’on sème à dessein et que beaucoup de bons esprits acceptent trop facilement. Il y a cinquante ans que l’on a dit et imprimé que dans cinquante ans on ne parlerait plus français à Québec ni à Montréal. Cela s’est-il réalisé ? Eh bien ! Les mêmes sinistres prédictions que l’on fait aujourd’hui ne seront pas plus vraies dans cinquante ans ; elles ne le seront jamais. (Cris : Jamais ! Vifs applaudissements.)

Pour que notre nationalité se soutienne, il nous suffit de le vouloir ; ou plutôt il nous suffit de dire à ceux qui nous presseraient de l’abdiquer : nous ne voulons pas !

Certes, lorsque dans un jour comme celui-ci la bannière nationale s’élève entourée de tout son prestige, quand tout retentit de nos airs nationaux, quand tous ensemble nous semblons n’avoir qu’un cœur et qu’une volonté, il n’est personne de nous qui doute, personn...

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