Edmund Alleyn
Ce livre est recensé par
Chapitre 2. L’École des beaux-arts de Québec
1951-1955
p. 34-50
Extrait

Edmund Alleyn vers 1952.
Succession Edmund Alleyn.
1Edmund Alleyn entre à l’École des beaux-arts à l’automne 19511 et y reste quatre ans, jusqu’à l’obtention de son diplôme en 1955. Les notes consignées par Alleyn donnent un aperçu complémentaire sur cette période d’activité soutenue :
Travail intense pendant cette période – tant à l’école qu’en dehors – Expositions à Québec, Montréal, Ottawa. Les étés sont maintenant passés en Gaspésie – terre sauvage, nature marine déchaînée – Peuple[s] rudes de pêcheurs – Grèves désolées et presque surréalistes – nombreuses toiles – centaines de dessins – Divers prix dans des expositions – et succès académique dans une école, bien organisée, mais dont certains canons l’horripilent. Longue série de gravures à l’aquatinte – lino – eau-forte, etc. – Paysages et portraits – austères. Ses admirations du moment vont du Greco, Rembrandt – Breug[h] el – à Derain – Picasso – Bonnard – Braque et de Segonzac2.
2L’École des beaux-arts de Québec compte à ce
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1 Le registre de l’École des beaux-arts de Québec indique l’inscription « d’Edmond [sic] Alleyn, 20 ans » au cours régulier, à compter du 17 septembre de l’année 1951-1952. Son lieu de résidence est alors le 299, avenue Laurier, Québec. (Fonds de l’École des beaux-arts de Québec, P 433.)
2 Edmund Alleyn, « Edmund Alleyn », dactylogramme, c. 1959, 3 feuillets numérotés, p. 2. (Archives Edmund Alleyn.) On retrouve plusieurs reproductions d’œuvres de ces artistes parmi celles conservées par Alleyn.
3 Le registre d’inscription indique que l’École des beaux-arts de Québec, sise au 37, rue Saint-Joachim, compte au cours réguliers du jour 88 élèves en 1950-1951, 81 en 1951-1952 et 82 en 1952-1953. (Fonds de l’École des beaux-arts de Québec, P 433.)
4 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004. À l’arrivée d’Alleyn, la liste des professeurs de l’École des beaux-arts de Québec comprend : Omer Parent, directeur des études : art publicitaire et photographie ; Jean Paul Lemieux : peinture ; Marius Plamondon : sculpture, vitrail, dessin, anatomie ; Jacques Blouin : décoration d’intérieur, dessin et croquis, styles ; Jacques Spénard : céramique et émail, histoire de l’art ; Marcel Gagnon : art publicitaire et décoration ; René Thibault : modelage et dessin ; Benoit East : gravure, dessin ; Marie Auger, perspective, décoration, dessin ; Jean Dallaire : dessin, peinture, décor mural ; abbé Adolphe Garneau, histoire de l’art. En 1953 et 1954 s’ajoutent les noms de Louis Carrier : dessin architectural et perspective ; Jean Bastien : décoration de tapisserie ; et Suzanne Rivard : dessin. (Documents du Bureau des statistiques, ministère de l’Industrie et du Commerce (1950-1951,1953-1954), fonds de l’École des beaux-arts de Québec, P 433.)
5 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Hénault, série « L’atelier », diffusé le 14 juillet 1981, réalisation de Fernand Ouellette, dans L’Atelier, no 38, Service des transcriptions et dérivés de la radio de Radio-Canada, 1981, p. 3.
6 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004.
7 Ibid., p. 60.
8 Entretien de Edmund Alleyn avec Guy Robert, dans le cadre de la série « Un artiste et son milieu », réalisée par André Major. Une déclaration d’Alleyn semble suggérer qu’il a été ennuyé à cette époque par son abus de l’alcool : « Il y avait Dallaire qui était là. Dallaire [ne] m’a pas vraiment enseigné, mais j’ai fraternisé un peu avec lui. C’était pas difficile parce que t’allais à la taverne et si tu lui payais un verre, Dallaire était ton ami pour toujours. Dallaire ne m’intéressait pas comme artiste. » (Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004. Alleyn a conservé dans ses archives des photographies de dessins de Dallaire datant de 1951.)
9 Entretien de Edmund Alleyn avec Guy Robert, le 14 juin 1976 dans le cadre de la série « Un artiste et son milieu », réalisée par André Major à la radio de Radio-Canada.
10 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe, 21 novembre 2004.
11 « Oui, à ce point de vue-là, il était très cultivé, il connaissait toutes les peintures, quand il était à l’École des beaux-arts on l’appelait “le Pape” parce qu’il se promenait avec un cartable rempli de reproductions de peintures de toutes les époques, alors oui, sur ce plan-là, sur le plan des arts, il était très cultivé, mais pas en littérature. » (Entretien d’Anne Cherix avec Audrée Wilhelmy, 3 juin 2011.)
12 Entretien de Edmund Alleyn avec Guy Robert, dans le cadre de la série « Un artiste et son milieu », réalisée par André Major.
13 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 29 avril 2004. On retrouve dans les archives plusieurs numéros de magazines de cette époque, dont Life.
14 « A Life Round Table on Modern Art: Fifteen Distinguished Critics and Connoisseurs Undertake to Clarify the Strange Art of Today », Life, 11 octobre 1948, p. 56-65 et p. 61, 62, 66, 67, 68, 70, 75, 76, 78 et 79, ‹ https://books.google.ca’.
15 Ma traduction. (Lettre de Edmund Alleyn à ses parents, c. juillet 1952. Archives Edmund Alleyn.) Une facture de la Maison Lafayette de Québec indique que Richard Alleyn a fait parvenir le 8 juillet 1952 à son fils 21 tubes d’aquarelle, 12 prang tempera (gouache), 6 pinceaux, 9 tablettes de papier et 10 crayons. (Archives Edmund Alleyn.)
16 On trouve dans un bref curriculum vitae écrit à la main par Edmund Alleyn une mention de cette exposition : « Exhibitions 1952 Ottawa, L’atelier - rue Daly (solo) ». (Archives Edmund Alleyn.)
17 Ma traduction. Paul Gessell, « A Lifetime Brush with Art », The Ottawa Citizen, 22 février 1998, p. B6. Paul Gessell situe cette exposition de Edmund Alleyn en 1950. Toutefois, plusieurs mentions dans les catalogues d’exposition font croire qu’elle eut plutôt lieu en 1952. Cette information est corroborée par une note manuscrite de Edmund Alleyn. Un second journaliste qui a interrogé Edmund Alleyn à Québec à son retour en 1959 confirme cette information : « Il se peut bien que M. Alleyn expose bientôt quelques-uns de ses tableaux à Montréal. Ce ne sera pas sa première exposition au Canada, puisqu’il a déjà exposé à Ottawa et à Québec en 1952. À cette époque, Edmund Alleyn, encore tout jeune étudiant, était un naturaliste. » (J. C. L., « Le peintre canadien Edmund Alleyn revient à Québec, sa ville natale, pour se reposer », La Presse, 3 décembre 1959, p. 23.)
18 J.P., « À l’atelier. Exposition des œuvres d’E. Alleyn », L’Action catholique, 9 avril 1953, p. 20.
19 Ibid.
20 Claire Lévesque, « La Vil… Deux ex… À L’atelier », p. 4. (Référence incomplète. Archives Edmund Alleyn.)
21 Ma traduction. (Anonyme, « Edmund Alleyn holds Exhibit », article de journal non identifié. Archives Edmund Alleyn.)
22 Le palmarès des récompenses accordées pour les meilleurs travaux de l’année 1952-1953 indique qu’Edmund Alleyn obtient à la fin de sa seconde année les prix de peinture d’art, de dessin et croquis, le 2e Prix de modelage, le prix de décoration et une mention en histoire de l’art. Il obtient aussi le prix des professeurs, qui est constitué de livres d’art et qui est offert par les professeurs de l’École aux élèves de 1re, 2e et 3e années qui ont conservé la meilleure moyenne sur l’ensemble des travaux de l’année. (Fonds École des beaux-arts de Québec, P 433.)
23 Alleyn mentionne l’existence d’un tableau intitulé Coin du banc, qu’il date approximativement de 1953. Mes recherches ne m’ont pas permis jusqu’ici de confirmer sa présence en Gaspésie à cette date. (Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe, 18 octobre 2004.) prix « Volumes d’art » offert par les professeurs de l’École aux élèves de 1re, 2e et 3e années qui ont conservé la meilleure moyenne sur l’ensemble des travaux de l’année. Il se mérite enfin cette année-là le Prix du directeur de l’École : il s’agit d’un volume d’art offert par M. Jean-Baptiste Soucy, directeur de l’École des beaux-arts, « à l’élève du cours Supérieur qui a conservé la plus forte moyenne pour le dessin et le croquis ». (Fonds École des beaux-arts de Québec, P 433.)
24 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004. La galeriste Agnès Lefort a déclaré, comme le rapporte Hélène Sicotte, avoir grandement profité de l’enseignement direct d’André Lhote : « Lhote dont la réputation de pédagogue était établie depuis longtemps en France fondait sa méthode d’enseignement sur l’analyse des éléments plastiques qui structurent le tableau, et il en dégageait certaines règles de composition basées sur le rythme, l’espace, la symétrie, l’organisation des motifs, etc. […] “Lhote, disait-elle, nous a appris à faire l’analyse d’un tableau comme personne ne l’avait fait auparavant. Il nous apprenait les vertus de la mesure et du rythme constructif, la valeur de l’équilibre entre la sensibilité et l’intelligence.” » Elle dira encore : « Je n’aurais jamais pu ouvrir ma galerie si je n’avais pas étudié avec lui […], car il m’enseigna, en plus des nouvelles techniques, comment reconnaître une fausse toile d’une vraie, comment analyser les coups de pinceau, ce qui est indispensable. » (Hélène Sicotte, La Galerie Agnès Lefort 1950-1961. Les années fondatrices, Montréal, H. Sicotte, 1996, p. 14.)
25 Anonyme, « Alleyn ne fait pas que des toiles à la blague », Le Petit Journal, 6 juin 1954, p. 56.
26 Entretien de Edmund Alleyn avec Guy Robert, dans le cadre de la série « Un artiste et son milieu », réalisée par André Major.
27 C’est durant l’année 1953-1954 qu’est modifiée par la ville de Québec l’adresse du 299, avenue Laurier : celle-ci devient le 58, avenue Laurier. (Fonds de l’École des beaux-arts de Québec.)
28 « Dans ce temps-là, j’ai loué deux choses, 25 dollars par mois. La maison à l’Île d’Orléans […] et cet atelier, là, sur la rue Saint-Gabriel, que j’ai partagé un moment avec Claude Picher ». (Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 25 septembre 2004).
29 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 25 septembre 2004.
30 Ibid.
31 Un film muet de quelques minutes, réalisé par Paul Vézina en 1955, donne un aperçu d’Alleyn dans la vieille maison de l’Île d’Orléans. (Archives Edmund Alleyn.)
32 Edmund Alleyn, « Autobiographie », avril 1976, p. 3. Ce récit est étonnamment proche de celui qu’Alleyn livre à Guy Robert, dans le cadre de la série « Un artiste et son milieu », diffusé le 14 juin 1976 à la radio de Radio-Canada.
33 Ibid.
34 Edmund Alleyn, « Autobiographie », avril 1976, p. 3. (Archives Edmund Alleyn.)
35 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004.
36 Anonyme, « Alleyn ne fait pas que des toiles à la blague », Le Petit Journal, 6 juin 1954, p. 56.
37 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe, 18 octobre 2004. Une observation de Rodolphe de Repentigny fait croire que celle-ci fut réalisée sur l’île d’Orléans durant l’été 1955. Voir Rodolphe de Repentigny, « Les Peintres de l’Île d’Orléans », La Presse, 13 août 1955, p. 64.
38 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004.
39 Ibid.
40 « Il termine ses quatre années aux Beaux-Arts de Québec en faisant depuis deux ans de la gravure, de l’eau-forte, aquatinte et linoleum. » (Lucette Robert, « Ce dont on parle », La Revue populaire, avril 1955, p. 8-9.) Un journaliste non identifié a aussi écrit : « En 1953 il commença à graver à l’eau forte pour illustrer des poèmes. » (Anonyme, « Un résident premier prix au concours artistique de la province de Québec », source non identifiée, non daté, c. 1955. Archives Edmund Alleyn.)
41 Le palmarès des récompenses accordées pour les meilleurs travaux de l’année 1953-1954 indique qu’il obtient en 3e année le 1er Prix de dessin et croquis, le 1er Prix de décoration, un prix en peinture d’art ; un prix en gravure, le 2e Prix en anatomie. Comme l’année précédente, il reçoit le prix « Volumes d’art » offert par les professeurs de l’École aux élèves de 1re, 2e et 3e années qui ont conservé la meilleure moyenne sur l’ensemble des travaux de l’année. Il se mérite enfin cette année-là le Prix du directeur de l’École : il s’agit d’un volume d’art offert par M. Jean-Baptiste Soucy, directeur de l’École des beaux-arts, « à l’élève du cours Supérieur qui a conservé la plus forte moyenne pour le dessin et le croquis ». (Fonds École des beaux-arts de Québec, P 433.)
42 Les bulletins de Edmund Alleyn à l’École des beaux-arts de Québec, 37, rue Saint-Joachim : septembre-octobre 1953 : dessin, croquis, décoration, histoire de l’art et styles, peinture d’art, illustration et gravure. Il est premier sur 14 élèves ; novembre 1953 : dessin, croquis, peinture d’art, décoration, gravure, histoire de l’art, anatomie (2e sur 14) ; décembre 1953-janvier 1954 : dessin, croquis, peinture d’art, décoration, gravure, histoire de l’art, anatomie (1er sur 14) ; mars 1954 : dessin, croquis, peinture d’art, décoration, gravure, histoire de l’art, anatomie (1er sur 14). Pour l’année 1953-1954 : dessin, croquis, peinture d’art, décoration, gravure, histoire de l’art, anatomie (1er sur 14). Les bulletins portent tous la signature de Jean-Baptiste Soucy, directeur de l’École ; septembre-octobre 1954 : il suit les cours de dessin, croquis, peinture d’art, gravure, histoire de l’art (1er sur 13).
43 François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois 1941-1954, Montréal, Lanctôt éditeur, 1998, p. 903. Sur cette polémique, voir aussi F.-M. Gagnon, Paul-Émile Borduas. Biographie critique et analyse de l’œuvre, Montréal, Fides, 1976, p. 351, n. 31 et Marie Carani, « La grande querelle des peintres », dans L’Œil de la critique, Sillery, Les Éditions du Septentrion, 1990, p. 53-59. En réalité, seul le tableau d’Alleyn a été retenu par Paul-Émile Borduas.
44 Claude Picher, « L’opinion d’un peintre de Québec. Au bal de La matière chante, ce ne sont pas toujours les mêmes qui dansent… », L’Autorité, 8 mai 1954, p. 4. (Cité par F.-M. Gagnon, dans Chronique du mouvement automatiste québécois 1941-1954, op. cit., p. 904.)
45 Voir Claude Gauvreau, « La querelle des peintres. La matière chante encore. Le porte-parole des peintres abstraits répond aux attaques d’un figuratif », L’Autorité, 15 mai 1954, p. 5 et p. 7, et Borduas, Écrits ii, André-G. Bourassa, Jean Fisette et Gilles Lapointe (éd.), Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde », t. 2, 1997, p. 601. Borduas se trompe toutefois, croyant que c’est le tableau de Jean Paul Lemieux qui a été retenu et exposé : « La blague de Jean-Paul [sic] Lemieux m’amuse. Je suis heureux que son tableau ait été accepté. » « Lettre de Paul-Émile Borduas à Claude Gauvreau, 15 mai 1954 », dans Écritsii, op. cit., p. 601.) Ce sont 24 tableaux sur 97 œuvres soumises qui seront exposés à la galerie Antoine.
46 Rodolphe de Repentigny, « Peintures et préjugé », La Presse, 5 juin 1954, p. 76.
47 Mario Duliani, « Des peintres, pas tranquilles, se battent chez Tranquille !… », Dimanche-Matin, 6 juin 1954.
48 Lettre de Claude Gauvreau à Paul-Émile Borduas, 30 mai 1954, dans Claude Gauvreau, Lettres à Paul-Émile Borduas, Gilles Lapointe (éd.), Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde », 2002, p. 129.
49 Mario Duliani, « Des peintres, pas tranquilles, se battent chez Tranquille !… », Dimanche-Matin, loc. cit.
50 « Lettre de Claude Gauvreau à Paul-Émile Borduas, 30 mai 1954 », dans Claude Gauvreau, Lettres à Paul-Émile Borduas, op. cit., p. 130.
51 « Lettre de Paul-Émile Borduas à Claude Gauvreau, 15 mai 1954 », dans Écrits ii, op. cit., p. 601.
52 « Lettre de Paul-Émile Borduas à Claude Gauvreau, 27 mai 1954 », dans Écrits ii, op. cit., p. 609.
53 Claude Picher, « La Grande Querelle des Peintres. Les “Boy-Scouts” de M. Gàuvreau [sic] au bal de la matière qui chante », L’Autorité, 22 mai 1954, p. 6.
54 Ibid.
55 « Lettre de Claude Gauvreau à Paul-Émile Borduas, 30 mai 1954 », dans Claude Gauvreau, Lettres à Paul-Émile Borduas, op. cit., p. 128. C’est vraisemblablement cette absence de qualité plastique qui poussa Alleyn par la suite à détruire ce tableau : « C’était une gouache qui ressemblait bizarrement à du Sam Francis. » Alleyn affirme pourtant ne pas connaître cet artiste à cette époque. (Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe et Ginette Michaud, 12 juin 2004.) François-Marc Gagnon signale que deux photographies en noir et blanc de cette œuvre ont été reproduites en page 6 dans l’édition de L’Autorité du 22 mai 1954.
56 L’exposition présente une douzaine de peintures. Parmi les participants, on retrouve, avec Edmund Alleyn, les peintres Jeanne Belleau, Suzanne Bergeron, Benoît East, Pierrette Filion, André Garant, Louise Garant, Gisèle Leclair, Guy Paradis, Claude Picher, Denis Matte et Denys Morisset.
57 Jean-René Ostiguy, « Beny, Bobak, peintres de l’Ouest – Un groupe de Québec », Le Devoir, 1er juin 1954, p. 7.
58 Ibid.
59 « Si Repentigny s’engage dans cette querelle du côté des nonfiguratifs, l’ensemble de la critique semble pourtant considérer l’enjeu de peu d’intérêt. […] On peut penser que le reste de la critique hésite à prendre parti dans ce conflit qui concerne aussi la place de l’art et des artistes dans une société plus ou moins fermée comme l’est alors le Québec, qu’elle préfère garder le silence ou feindre l’indifférence pour préserver ses positions sociales. » (Marie Carani, L’Œil de la critique, op. cit., p. 59.)
60 Paul Gladu, « La grande illusion », Notre Temps, 22 mai 1954, p. 4.
61 Rodolphe de Repentigny, « Peintures et préjugé », La Presse, 5 juin 1954, p. 76.
62 Ibid.
63 Ibid.
64 « On avait eu une très belle amitié naissante, en 1955, avant que je parte. Et quand j’ai appris sa mort, évidemment, ça m’a fait quelque chose. Il n’avait probablement pas trente ans. Donc, je voulais faire un hommage à Jauran, et évidemment, il était tombé dans une crevasse dans la montagne. J’ai fait le tableau La Crevasse, qui appartient aux Lagacé. Il est dans le catalogue du Musée de Joliette. » (Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe, 18 octobre 2004.)
65 Edmund Alleyn, « Edmund Alleyn », dactylogramme, c. 1959, 3 feuillets numérotés, p. 2. (Archives Edmund Alleyn.)
66 Anonyme, « Alleyn ne fait pas que des toiles à la blague », Le Petit Journal, 6 juin 1954, p. 56.
67 Il s’agit du dessin à la cire molle, Jeune fille à la plage, de l’aquatinte L’Atelier, des eaux fortes La Lecture et L’Anse-au-Foulon, du fusain Lassitude et d’une huile sur toile, Jeune fille. (Document du Secrétariat de la Province du 26 juin 1954. Archives Edmund Alleyn.) Ces œuvres sont acquises pour la somme de 180 $. Lors de son allocution au Musée du Québec en 1997, Alleyn fait allusion à cet achat par le Musée de la Province et au rôle joué à cette occasion par Gérard Morisset.
68 L’exposition « Edmund Alleyn Claude Picher » est présentée du 8 au 19 février 1955 à la galerie Agnès Lefort, située au 1504, Sherbrooke Ouest, à Montréal. Le 4 janvier 1956, Edmund Alleyn reçoit un chèque de 120 $ pour la vente de deux peintures, Toits et Nature morte. À cette occasion, Agnès Lefort lui écrit : « Pourriez-vous me faire parvenir d’autres peintures autrement que par l’intermédiaire de Claude Picher ? Je n’ai plus que “Intérieur”. Tous mes vœux. A. L. » (Archives Edmund Alleyn.)
69 Rodolphe de Repentigny, « De la figure comme expression, avec Claude Picher et Edmund Alleyn », La Presse, 11 février 1955, p. 39.
70 Ibid.
71 Ibid.
72 Georges-S. Desjardins, « Trois de Québec. Confession à cœur ouvert », Photo-Journal, 15 janvier 1955, p. 34.
73 Lucette Robert, « Ce dont on parle », La Revue populaire, avril 1955, p. 9.
74 Paul Gladu, « La “jeune peinture” fuit la réalité », Le Petit Journal, 13 février 1955, p. 55.
75 Ibid. L’article est illustré par une photographie de Roger Lamoureux présentant Claude Picher et « Edmond [sic] Alleyn » à la galerie Agnès Lefort devant trois de leurs tableaux. Lucette Robert fut elle aussi frappée par Les Toits : « J’ai remarqué […] des “Toits” qui unissent la sobriété des lignes à une évocation poétique extraordinaire ; particulièrement ceux qui tremblent derrière une vitre barbouillée de pluie. » (Lucette Robert, « Ce dont on parle », La Revue populaire, avril 1955, p. 8.)
76 Rodolphe de Repentigny, « À la galerie Agnès Lefort. Nouvelle richesse de notre peinture », La Presse, 16 février 1955, p. 41.
77 Ibid.
78 Ibid.
79 Ibid.
80 Entretien de Edmund Alleyn avec Gilles Lapointe, 2 octobre 2004.
81 Sa candidature est soutenue par Paul Beaulieu, en poste à Londres, ainsi que le confirme cette lettre de Simone Aubry Beaulieu : « 29 avril 1955, Cher Edmund, Paul a écrit au Comité des Bourses directement, et aussi un mot à Pierre Daviaut, je crois. Guy Roberge, que nous avons vu, croit aussi en votre talent et paraît sûr de votre succès. Je vous le souhaite de tout cœur. Venez nous voir. Mon atelier vous est ouvert ; il y a un divan qui vous tend les bras. Excusez la bri[è] veté. Je suis débordée. Londres est passionnant. Amitiés à votre famille, Affectueusement, Simone B. » (Lettre de Simone Aubry Beaulieu, 29 avril 1955 ; adresse de retour : 47 Orchard Court, Portman Square, London, W. 1. ; l’enveloppe porte le cachet postal du 2 mai 1955. Archives Edmund Alleyn.)
82 Lucette Robert, « Ce dont on parle », La Revue populaire, loc. cit., p. 9.
83 On lit sur le diplôme de l’École des beaux-arts de Québec : « Nous, Directeur et Président du Jury ; Vu le rapport du Jury chargé d’examiner les épreuves graphiques et devant lequel le candidat s’est présenté pour subir les épreuves orales de qualifications pédagogiques ; Déclarons apte au Professorat de Dessin (1er degré) M. Edmund Alleyn de Québec. Fait à Québec, le 24 mai 1955. Le Secrétaire de la Province [signature illisible] et Le Directeur J. B. Soucy. Le document porte une estampille officielle de l’École des beaux-arts de Québec ainsi que le sceau « Ars longa ». (Archives Edmund Alleyn.)
84 Une lettre du 28 avril 1955 du Sous-secrétaire de la province Jean Bruchési à Jean-Baptiste Soucy mentionne que « En plus du directeur des études et des professeurs de l’École, […] le jury se composera des personnes suivantes : MM. Louis Mulligan, président de la société des décorateursensembliers, de Montréal, Pierre-Aimé Normandeau, céramiste, professeur à l’École du Meuble, de Montréal, et Roger Dussault, décorateur, de Québec. » (Fonds de l’École des beaux-arts de Québec, P 433.)
85 1) Dessin et croquis d’après le modèle vivant et l’antique. Anatomie. 7 séances 13-14-15-16-17-avril 1955 ; 2) Composition et exécution de projets en accord avec chaque spécialité et son cours complémentaire. 44 séances de 3 heures, soit du 18 avril au 14 mai 1955 ; 3) Une composition décorative. 6 séances, 16 mai au 18 mai 1955 ; 4) Histoire générale de l’art. 1 séance de 3 heures – le ; 5) Examen oral a) présentation (soutenance de thèse devant jury) ; b) analyse critique d’un dessin, d’une peinture, d’une sculpture, d’un projet d’art décoratif devant jury. 1 séance le 24 mai p. m. Document : « Épreuve de professorat de dessin ». (Fonds de l’École des beaux-arts de Québec, P 433.)
86 Alleyn remporte le 1er prix de dessin, le prix de peinture d’art, le prix de gravure, le 2e prix de croquis ainsi que le 2e prix d’histoire de l’art. Il obtient la médaille d’argent offerte aux élèves du Cours supérieur de l’Honorable Gaspard Fauteux, lieutenant-gouverneur de la Province, 4e année, qui ont conservé la meilleure moyenne sur l’ensemble des travaux de l’année. Il obtient aussi le prix du consul de France, soit 14 volumes d’art offerts par M. François de Vial, consul général de France à Québec aux élèves qui se sont classés premiers dans chacune des spécialités et sa complémentaire au diplôme, et le prix du directeur de l’École, soit un volume d’art offert par M. Jean-Baptiste Soucy, décerné à l’élève du Cours supérieur qui a conservé la plus forte moyenne pour le dessin et le croquis ; on lui remet également le prix du Sous-ministre, qui consiste en un volume d’art offert par M. Jean Bruchési à chacun des élèves diplômés de l’École. (« Palmarès. Collation des diplômés pour l’année 1954-1955 », fonds de l’École des beaux-arts de Québec, P 433.)
87 Le jury, qui remet à Edmund Alleyn une bourse de 1 250 $, est formé de Roland-H. Charlebois (directeur de l’École des beaux-arts de Montréal), de Julien Déziel (futur directeur de la revue Arts et pensée), de Wilfrid Corbeil, d’Ernest Gagnon, d’Alison Palmer, de Robert Pilot, de Jean-Baptiste Soucy (directeur de l’École des beaux-arts de Québec) et de Roger Cabana (directeur artistique de la maison Thérien Frères et professeur d’art publicitaire à l’École des arts graphiques de Montréal). Il n’est pas impossible qu’Alleyn se soit inspiré du tableau de Pontormo, La Vierge à l’enfant avec sainte Anne et quatre saints (XVIe siècle, huile sur bois, 228 × 176 cm, collection Musée du Louvre, Paris). Je remercie Ginette Michaud de m’avoir suggéré ce rapprochement. Cf. anonyme, « George [sic] Alleyn remporte le prix de peinture Thérien », Le Devoir, 20 mai 1955, p. 5.
88 Ce souvenir ancien confié par Alleyn à son ami Jean Chartier (courriel de Jean Chartier à Gilles Lapointe, 14 octobre 2016) a été confirmé par Anne Cherix. Édith Piaf aurait chanté dans l’établissement du cabaretier Gérard Thibault du 26 mai au 4 juin 1955. Voir Rénald Lessard et Pierre-Louis Lapointe, « Témoin de la vie culturelle de Québec : le Fonds Gérard Thibault », Cap-aux Diamants, no 31, automne 1992, p. 71.
89 Rodolphe de Repentigny, « “Les peintres de l’Île d’Orléans” », La Presse, 13 août 1955, p. 64.
90 Ibid.
91 Ibid.
92 Ibid.
93 Ibid. L’article est accompagné d’une photographie d’un tableau non identifié d’Alleyn réalisée par Rodolphe de Repentigny, qui a rédigé la légende suivante : « Un tableau très récent du peintre de Québec Edmund Alleyn, photographié dans son atelier de l’Île d’Orléans où il passe l’été avant de partir pour l’Europe. Cette invention de formes à laquelle travaille Alleyn, sa couleur dramatique, est un nouvel apport stylistique à la peinture au Canada. » (R. de R., « Nouvelle voie de la peinture de Edmund Alleyn », La Presse, 13 août 1955, p. 64.)
94 Entretien de Edmund Alleyn avec Guy Robert, dans le cadre de la série « Un artiste et son milieu », réalisée par André Major. Dans leur recherche sur Edmund Alleyn, Michelle Hubert et Micheline Blais mentionnent qu’Omer Parent et Marius Plamondon lui ont servi de répondants pour la bourse d’études du gouvernement français. Voir Michelle Hubert et Micheline Blais, « Travail sur un artiste québécois Edmund Alleyn », inédit, 31 mars 1976, p. 7. (Archives Edmund Alleyn.)
95 Lors d’une conversation qui ne fut pas enregistrée, Alleyn m’a affirmé avoir fait à la fin de l’été 1955 un voyage en automobile de Montréal à New York en compagnie de Noël Lajoie et Gilles Corbeil. Le groupe se serait rendu à la résidence new-yorkaise de Borduas. C’était quelques jours avant que le chef de file de l’automatisme ne quitte les États-Unis pour la France. Edmund Alleyn dira que Borduas s’est montré froid à son égard lors de cette visite, en raison notamment des événements survenus lors de l’exposition « La matière chante » en 1954. Interrogé en 2012 par Laurier Lacroix, Noël Lajoie affirmera n’avoir conservé aucun souvenir de ce voyage. La correspondance échangée entre Borduas et Gilles Corbeil, qui rentre lui-même d’Europe à cette époque, montre cependant qu’une transaction importante doit avoir lieu entre les deux hommes avant le départ de Borduas, qui quitte le 21 septembre la capitale américaine : « Naturellement j’attendrai votre visite à New York avant d’expédier vos toiles à Montréal. Nous aurons tout juste le temps de bâcler cette affaire – très importante pour moi – entre votre arrivée et notre départ. » (« Lettre de Paul-Émile Borduas à Gilles Corbeil, 15 août 1955 », dans Écrits ii, t. 2, André G. Bourassa et Gilles Lapointe (dir.), Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. « Bibliothèque duNouveau Monde », 1997, p. 775). La vente par Borduas de dix-huit tableaux à Gilles et Maurice Corbeil, ainsi qu’au marchand d’art Gérard Beaulieu sera conclue le 17 septembre 1955. (Voir Paul-Émile Borduas, Écrits ii, op. cit., p. 775, note 333. Lors de notre entretien enregistré 30 août 2004, parlant de ses différents séjours à New York, Alleyn évoque à nouveau sa présence à New York en 1955 : « Il y avait [eu] le voyage [à New York] avec Corbeil et Lajoie. Après ça, je suis retourné en 1967 après Cuba. »
Edmund Alleyn
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