Avant-propos
p. 3-5
Texte intégral
1Créée à l’initiative du Centre d’études romantiques et dix-neuviémistes de l’université Paul-Valéry (Montpellier), Lieux littéraires/La Revue1 se veut un lieu de réflexion, théorique et historique, sur la littérature née, à partir du xviiie siècle, de ce qu’on désigne habituellement par le terme de « romantisme » mais qui engage, au-delà des représentations artistiques, une vision du monde et une conception de l’Histoire et du Sujet.
2Lieux littéraires/La Revue est ouvert à toutes les orientations critiques et méthodologiques, dès lors qu’il est question de littérature – des formes et des visées qui lui sont propres, même si les unes et les autres s’enrichissent, par assimilation ou par différence, d’autres types de discours (scientifique, philosophique, politique, etc.) ou d’autres domaines de création (peinture, musique, photographie, etc.). Dans notre perspective, les « lieux littéraires » représentent pour la littérature ce que sont les « lieux communs » à la rhétorique : des figures esthétiques de l’écriture, stables en apparence mais cependant chargées de communiquer le sens et soumises aux évolutions de la culture moderne, de sa production comme de sa diffusion.
3Chaque numéro comportera un cahier central consacré à une question de littérature : pour celui-ci, des articles portant sur certaines orientations de la poésie d’après le romantisme et rassemblés sous un intitulé (« crises de vers ») renvoyant, bien sûr, à Mallarmé. Mais il n’est pas de travaux sur la littérature sans recherche vivante ni sans chercheurs - les plus jeunes venant rejoindre la longue cohorte des dix-neuviémistes chevronnés. C’est pourquoi la revue comporte, à côté des articles qu’on attend usuellement dans ce type de publication, deux rubriques nouvelles :
sous le titre « recherches en chantier », des contributions venant de travaux en cours. Nous n’hésiterons pas, à publier dans ce cadre, non seulement des textes de doctorants avancés, mais des résumés ou des extraits d’excellents mémoires de DEA voire de maîtrise - de travaux où l’inexpérience bien compréhensible est compensée par l’audace des hypothèses, et devenir ainsi un gage d’inventivité plutôt qu’un handicap.
un dossier sur la recherche, mettant l’accent, non sur les résultats acquis, mais sur des points de méthode, d’orientation scientifique, de vie institutionnelle ou de définition épistémologique. Exceptionnellement pour ce premier dossier « la recherche dix-neuviémiste en questions », nous avons choisi de n’imposer aucun thème précis, demandant à tous les auteurs de souligner les problèmes réels, pratiques ou théoriques, qui se posent à la recherche actuelle - en somme, d’écrire, dans le cadre d’une revue, ce que nous nous disons généralement dans des réunions internes, entre deux séances de colloque, après une soutenance de thèse ou chaque fois que, le rideau du théâtre universitaire retombé, les acteurs se retrouvent entre soi : comme si les vérités, ou du moins les intimes convictions, étaient meilleures à entendre qu’à lire. Bien sûr, chacun était libre d’adopter, outre le sujet, le ton qui lui convenait : le lecteur vérifiera seulement que certains se sont attachés à des questions générales de recherche littéraire, d’autres à l’évolution d’un domaine spécifique (la sociologie littéraire, l’esthétique, etc.). Aussi terminerai-je cet avant-propos en remerciant très vivement tous ceux qui ont bien voulu se prêter à ce jeu difficile et qui, en signe d’amitié, ont contribué à porter sur les fonts baptismaux de l’édition universitaire cette première livraison de Lieux littéraires/La Revue.
Notes de bas de page
1 Lieux littéraires/La Revue : car il existe depuis 1996, conjointement à cette revue, la collection de livres « Lieux littéraires » (édition des Cahiers intempestifs, Saint-Étienne).
Auteur
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